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 #nassian 2

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MessageSujet: #nassian 2   #nassian 2 EmptyMar 1 Mai - 16:02


burn the house down#NASSIAN 2
L'alarme perce plus que les tympans, elle fend Nawei de l'intérieur, écho de la trahison d'un frère. Niran est déjà parti, flanqué de son complice qui avant était le leur à tous les trois. Pendant une fraction de seconde lui vient une idée pathétique, celle de rester là et d'attendre le châtiment que Niran voulait pour lui, la prison. Kassian est plus réactif, il prend les décisions pour eux deux et une fois sorti du bâtiment Nawei reprend possession de ses esprits ou du moins, de ce qu'il en reste. Le plan est simple : fuir, aller à Altea et aviser après. La brume était là à leur arrivée et persiste à leur départ. Leur silhouette se découpe dans le paysage lacté, laisse comme une trace de fumée. Ligne droite qui risque d'être leur dernière empreinte à Néphède. Tout est confus et rapide, ils n'ont pas le temps d'accuser le coup qu'ils sont déjà à des galaxies de leurs problèmes dans cet autre monde et pourtant ce n'est une solution qu'à très court terme, ils vont finir par leur retomber dessus et ce qui reste de l'Ombre de Niran vient à se demander s'il irait jusqu'à les supprimer pour s'assurer d'avoir une bonne place au sein de son propre gang ? Il n'en voulait pas de son trône, il n'a jamais envié la moindre des choses qu'il pouvait posséder excepté son père qu'il considérait avant comme le sien, mais il doute que Niran ait pu orchestrer ça tout seul, alors ça aussi, il l'a perdu ? Kassian dit connaître un endroit sûr et Nawei s'interroge sur leur alliance faite sur le tas. Il n'y'a pas une heure il était prêt à le sacrifier, il a fait partie de ces gens qui ont participé à sa capture et qui l'ont torturé. Ça a été un acteur passif mais il a malgré tout eu le droit à son rôle. Et là, il devrait baisser la garde sur son propre terrain ? Il est tenté de lui dire que désormais c'est chacun pour soi et d'ajouter « désolé » comme s'il était encore une extension de Niran et qu'il devait faire de ses torts les siens car toute sa vie il l'a fait, le protéger. Kass ne lui laisse pas vraiment le temps de tergiverser ou plutôt il fait le choix pour une fois de se laisser mener quelque part sans savoir d'où lui vient cet excès de confiance à son égard. Probablement cette question qui se pose à chacune de ses hésitations « qu'est-ce que j'ai de plus à perdre ? » elle lui fait accepter plus facilement de se retrouver hypothétiquement dans une situation où il se ferait encore trahir.

Le Altéan les emmène dans un bar à Oriel. Il est très tôt, il n'y'a que trois clients pour le moment. Ils décident d'un commun accord de s'approprier une table dans le fond, une fois leur commande passée, Nawei se tourne vers Kassian et tous les deux partagent la même expression sur le visage. Ils sont perdus. Le Néphédien a cru que ce serait un sentiment qu'il ne connaitrait plus. Lorsqu'il a fait la rencontre de Niran il s'était trouvé, il avait fait de lui un être complet, l'avait ouvert à des opportunités auxquels il n'aurait jamais aspiré mais comme c'était pour lui, tout devenait logique voire nécessaire. Alliés désormais ennemis, plus rien n'a de sens.

« Donne ton téléphone. » Kassian ne bronche pas, s'exécute. Nawei fait sortir la puce du smartphone, tape ensuite là où se trouve la fente jusqu'à ce qu'une seconde puce plus petite tombe dans sa paume. Il la jette par terre et l'écrase à l'aide de son talon. « C'est moi qui avais mis le traceur dedans. » Il fait glisser le portable sur la table jusqu'à lui, comme une excuse. Intrigué, il vérifie aussi pour lui-même, réitère l'opération avec son propre smartphone et balance le second mouchard électronique en marmonnant une insulte tandis qu'il le réduit en morceaux sous sa semelle. « On va faire profil bas un temps et ensuite, retourner là-bas. Ils nous traqueront ici ou à Néphède alors le seul moyen de s'en sortir c'est avec la protection des Wonderlanders. » Il lui explique son plan qui consiste à offrir à Mad Hatter quelque chose qu'il n'a pas, les portails. « Il voudra nous avoir avec lui, déjà pour tes talents avec les oeuvres-d'art et moi, parce que je sais tout sur Heathen et son but, c'est de les détrôner. Là où il est une pièce maitresse pour nous, c'est qu'une fois qu'on fera partie de son gang, personne n'osera faire de nous une cible. Il est connu pour devenir complètement barge lorsqu'on touche à un cheveu de sa « famille. » T'en penses quoi ? » Épaules raides, elles sont comme serrée dans une camisole de remords, cette idée est un trait sur Heathen et tout ce que ça représente pour lui mais c'est la trahison ou la mort et Karma n'est pas du genre à laisser les autres creuser sa tombe.

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Even Stilinski
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#nassian 2 XIo

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MessageSujet: Re: #nassian 2   #nassian 2 EmptyMer 23 Mai - 2:45


burn the house down#NASSIAN 2
1ER MAI.
Y'a l'silence—
assourdissant, étourdissant, quoique factice : illusion conjurée par un esprit enfiévré à l'instant fatidique où la course contre la montre s'interrompt brutalement.
Y'a l'canon béant d'un flingue—
braqué sur eux telle une gueule avide de sang. Métal assassin suspendu à l'extrémité d'un bras qui s'étirait une heure auparavant en travers de ses épaules en geste fraternel, mais qui cette fois s'érige telle une menace. C'est si insensé que Kass esquisse un sourire ; jaune, incrédule, contorsion éphémère de commissures désabusées. Engoncé dans le miasme céruléen d'un brouillard troublant qui annihile ses sens. L'air de dire : tu déconnes ou quoi ?

Les lèvres de Niran bougent, mais Kassian ne perçoit aucun son. Nawei tente de calmer le jeu. Lui prend le tableau, le tend à l'héritier comme exigé par ce dernier. « On est dans l'même camp », Kass proteste. Son froncement de sourcils est audible bien qu'imperceptible : leurs visages sont couverts, seuls les regards torturés qu'ils s'échangent percent l'opacité du tissu. « On est là pour toi », il insiste — parce que c'est le cas. Parce que Karma existe pour préserver l'Alter Ego. Et parce qu'Arsen n'aurait pas subsisté sans lui (eux) ; qu'il se serait achevé de sa propre main bionique s'ils n'avaient rendu supportable sa survie en enfer, sa survie pour Heathen.
Mais Niran les regarde sans les voir, Niran entend sans écouter. Dans un état second, juste froid ; digne rejeton du Mécène, à (s')exécuter sans ciller.

Et l'arme s'abaisse.
Et l'arme tire.
Et la déflagration éveille Arsen de force pour le propulser contre son gré dans cette réalité sordide qu'il n'a plus le luxe de nier.
Le temps reprend son court mais le monde, pris de folie, tourne sur un axe inversé.

A ses côtés Nawei esquisse un pas en avant, réflexe d'une Ombre programmée pour protéger l'autre de sa propre vie. Kass, lui, recule, et lui agrippe l'avant-bras pour le retenir d'avancer. Simultanément l'alarme qui s'enclenche explose à ses tempes, ramène sur les lieux de la tourmente leur dernier complice. En une fraction de secondes il embrasse la scène des yeux — le liquide carmin dont Niran freine l'écoulement de ses doigts fébriles et, plus loin, Karma et Arsen, tout désignés pour encaissés le rôle des coupables.
Il n'en faut pas plus pour que les traits de l'autre se distordent, que les fragments de sa stupeur se cristallisent en colère froide, éclat rubis. Il agrippe l'héritier et le place derrière lui, marchant à reculons vers la sortie en criblant de balles les pseudo traîtres. BOUGE ! Kass hurle, tire avec lui un Nawei vidé par ce bouleversement dément. Ils ont à peine le temps de se mettre à couvert, mais pas intacts ; la cartouche perce la chair et se loge dans les tissus, projectile implacable, et Kass heurte le mur avec un râle douloureux, le souffle court. Merde, il souffle, répète, crache en panique. C'était quoi ça ? On fait quoi maintenant ? Il grince entre ses dents serrées, fait pression sur son membres en une vaine tentative de juguler la douleur. Ferme les yeux un instant, pour empêcher le monde de basculer dans les abysses, et pioche précipitamment dans sa poche sa réserve de skam. La capsule se brise entre ses doigts et il inhale précipitamment le poison qui lui donne la force de placer un pied devant l'autre.  

Il n'a jamais été aussi perdu qu'à cet instant, mais à ses côtés Nawei est comme éteint. Exsangue— sous le poids du choc ou de la plaie béante, Kass ne saurait le dire, mais peu importe : la légende de Karma fait effet sous ses yeux. La peau déchirée se ressoude d'elle-même, la blessure se résorbe. Seules persistent les traînées carmines écoulées au moment du drame, témoins de la balle amie qui l'a visé. Le sang pulse encore désagréablement à ses oreilles, il secoue la tête pour dissiper le vrombissement déplaisant qui le poursuit, mais sans succès. La drogue fait effet, vite et bien, assez pour le ranimer, pas assez toutefois pour le rendre aussi alerte qu'il le devrait. On s'arrache. Réveille-toi bordel, Kassian exhorte en un murmure pressant, mâchoire crispée, cherchant en lui-même un contact avec le seul qui puisse réellement l'aider à cet instant.
Il attire Slash dans son pandémonium, appel muet mais pressant d'un bout d'âme à même de renforcer la sienne depuis la création accidentelle de leur cluster. Les images des dernières secondes écoulées flashent dans ses pensées jusqu'à la fusion de leurs sens — et alors le pas de Kassian se fait plus sûr. C'est Slash, à travers lui, qui capte les mouvements de deux flics déboulant au bout du couloir, sur leur gauche.

Nawei est en mode pilotage automatique, corps s'animant de lui-même et esprit perdu dans un état second. C'est suffisant pour qu'il sorte son arme sitôt prévenu, et l'altéan est paré aussi, cette fois ; assez pour muter quelques parcelles de son thorax en fibres d'aramides, simili Kelvar. C'est incomplet, limite de norms : plus solide à certains endroits qu'à d'autres, et la majorité de son corps reste à découvert, mais les fonctions vitales sont blindées, la drogue lui donne la dangereuse sensation de n'avoir à reculer devant rien et le sens de l'observation de Slash lui rend son efficacité. Ils se jettent dans le corps à corps avec l'énergie du désespoir, conscients de jouer leur vie : Heathen ne les tirera pas d'affaires s'ils tombent.
La perte de temps est rageante. Les caméras de surveillance sont encore down, mais le bâtiment grouille à présent de flics et les sorties sont sûrement toutes couvertes. De la pointe du pied Kass pousse l'un des types inertes vers Karma. Prends ses fringues. On passera pour des gars à eux. Vite et bien —ses mains tremblent à peine, Slash le stabilise— ils enfilent les uniformes, planquent les véritables agents. Kass observe les traits de l'un d'eux, l'épiderme de son torse reprend sa forme originelle à mesure qu'il concentre son pouvoir sur son visage pour imiter les traits dominant de l'un des hommes. Mâchoire, nez, yeux à peu près débridés. La casquette qu'il enfonce autant que possible sur son front devra bien faire le reste.

((Quelqu'un approche))
Kass fait écho à l'information captée par Reyn et Nawei tire deux coups de feu avant de s'accroupir au sol pour se prétendre blessé, là où le sang lui macule encore la peau, pour détourner l'attention de son visage. Juste à temps : quatre flics émergent une demi-seconde plus tard et se précipitent jusqu'à eux. Ça va— rien de grave. Mais ils ont filé, Kassian s'empresse d'assurer en désignant une destination erronée, puis se plie en deux en appuyant de sa paume contre la plaie laissée par Niran, en guise d'alibi pour toute erreur de voix. J'vais te les chopper moi. Tu m'devras un café pour avoir tout l'job à ta place Hanks. Une tape sur l'épaule, et le type s'éloigne au pas de course, crachant des indications autour de lui pour que ses collègues le suivent.
((Dégagez de là))
Nawei lui étrangle le bras avec sa ceinture en guise de garrot, et ils ne se font pas prier pour déguerpir.

Il se coupe d'eux.
Sitôt le musée derrière eux il se referme abruptement à Slash, comme il l'a fait pour le reste du cluster après que la balle n'ait temporairement fait s'effondrer les barrières de ses pensées. Et comme il le fait toujours en mission, par précaution. Une demi-heure s'est écoulée environ et la tête lui tourne désagréablement, prémices d'une fièvre qui l'inquiète ; ils ne peuvent pas risquer que sa plaie s'infecte, pas alors qu'ils n'ont pas accès à des soins décents.
Il ne peut pas risquer de devenir un poids pour Karma, parce qu'il craint que celui-ci ne le lâche à présent que Niran n'est plus là pour faire tampon entre eux.
À présent que Niran n'est plus là tout court et que le temps est l'ennemi.

C'est le vide, à l'intérieur et autour de lui.
Essoufflé et laissé en sueur par les efforts excessifs induits par la skam dont les effets s'atténuent déjà, Kass contemple l'univers hostile duquel il est prisonnier sans idée précise de ce qu'ils peuvent encore faire à présent.
Nawei se secoue, reprend les rennes. Ils n'ont que quelques heures pour fuir Néphède et se réfugier à Altea avant que Niran et l'autre ne les "dénoncent" et que le portail du gang ne leur devienne inaccessible, si ce n'est déjà le cas.

Le goût de la trahison est amer, ravive de sales insécurités qui lui laissent une saveur métallique sur la langue. Mais les zones d'ombre sont un fardeau plus lourd encore. Il lui semble naviguer à vue, dans les eaux troubles aux teintes virides des incertitudes et de l'incompréhension. Des pourquoi ? se heurtent aux parois de son crâne sans y trouver de réponses, et le sentiment d'injustice enfle en rage sourde. C'est l'énergie qui le porte— cette rage.
Passé le portail, ils font profil bas. Se fondent entre les corps mouvants des clubbers en évitant autant que possible de se faire remarquer ; Kass contourne les espaces de prédilection d'Isaiah, de Mads, Nawei lui tape contre le torse pour le pousser à se mettre à couvert juste avant que l'attention d'un heathen ne se concentre lui. Ils échappent de justesse aux derniers types en mission de surveillance, s'extraient du night club étouffant.
Il irait voir Lua s'il était certain de ce qui se passe — mais il ne sait rien et la solution logique est de disparaître le temps de faire le point, pour ne foutre personne d'autre dans ses emmerdes.

Nawei ne dit rien— il dit rarement grand-chose et c'est éprouvant pour les nerfs. Mais il le juge du regard, et Kass se fait des noeuds aux neurones à force de chercher une solution. Je connais un endroit, il lance de mauvais gré, incertain, et se tait, épuisé.
Nawei, c'est compliqué — trop liés pour que ça ne compte pas, pas assez pour être proches. Nawei n'est pas Niran, et c'est con, parce que Kass aimerait pouvoir lui demander pourquoi à lui aussi. Il se sent dommage collatéral — disposable, et c'est un beau gâchis, vraiment. Toutes ces années sacrifiées, à penser compter pour s'apercevoir qu'il ne valait pas plus pour le Moriarty que pour son père. Sa mère. (Silas). Et tant d'autres.

Ils font naufrage à l'arrière d'un bar en désuétude, quasi infréquenté. Il n'est pas si rôdé à l'art de décrypté les silences de Karma, mais le « et maintenant ? » qu'il pense résonne assez fort pour que Kassian le perçoive. On attend. Qu'elle nous trouve. Il pose son front contre son avant-bras replié sur la table. Le bois est moite de résidus de bière et sa peau, de sueur froide.
Nawei détruit son téléphone ; Kass siffle d'agacement à la vue du mouchard mais ne peut même prétendre être surpris. La tension grimpe d'un cran entre son vis-à-vis et lui, à la suite de ce rappel de manque de confiance, et il émet un rire âcre en constatant que le Lee a eu droit au même traitement de la part de leurs alliés.
Il a l'impression d'avoir été éjecté d'un nid de vipère, mais ne parvient pas à s'en réjouir pour autant. Oscillant entre soulagement euphorique et sensation de se faire enterrer vivant. C'est déboussolant : qu'est-ce que l'existence hors du gang ? Il l'a désappris avec une telle application (une telle violence) ; n'a pas la moindre idée de ce que peut-être un Kassian sans Arsen. Un Kassian non heathen. « On va faire profil bas un temps et ensuite, retourner là-bas. Ils nous traqueront ici ou à Néphède alors le seul moyen de s'en sortir c'est avec la protection des Wonderlanders. » On. Profil bas. Le temps qu'il se remette sur pied ? On, il a dit ; et Kass ravale le noeud qui lui obstruait la gorge à l'idée de se retrouver irrémédiablement seul. On. Ok, il rétorque, faute de mieux. Il hausse les épaules, grimace en sentant tirer celle reliée à son bras blessé. Le garrot lui coupe presque la circulation, il n'est pas certain de trop sentir ses draps (pas certain non plus que ce soit une bonne chose, mais c'est sans doute toujours mieux que de se vider de son sang sur cette table).

L'attente dure moins de cinq minutes mais lui semble éternelle, et Karma le traîne à moitié pour suivre les indications du bout de papier glissé par un serveur. Ils prennent la direction des chiottes, bifurquent au fond du corridor pour se glisser à travers une porte « réservée au personnel » laissé entrouverte à leur intention.
Une claque l'accueille.
Ah. Ravi d'te revoir aussi. Il s'agace, mais Moon n'en a clairement que faire. Si tu prenais mieux soin de tes contacts, t'aurais pas à te plaindre, elle lâche, sarcastique et un brin méprisante, lui fait signe de s'allonger sur la table placée au milieu de la pièce étroite. Elle fait plus ou moins office de chirurgien au noir dans les environs, Moon, avec une patientelle variant d'adeptes de Typhon à habitant d'Oriel trop désargentés pour espérer un accès aux soins légaux. Et Kass a peut-être payé en nature à quelques reprises, avant de disparaître sans un mot, désormais proche de Lua et peu intéressé par les au revoir. J'aurais pu te laisser t'infecter et crever à petit feu, elle constate tout bas avec un plaisir malsain, assez bas pour qu'il la soupçonne de se parler à elle-même. Mais il n'est pas certain de n'être lui-même en plein délire, les limites entre conscience et coma se floutent et les restes d'adrénaline ne sont qu'un souvenir.

Elle travaille avec application ; vite et bien. Use de ses pouvoirs pour faire le membre recracher la balle, puis enrayer l'infection et s'attaquer à des aspects sélectifs — les dégâts les plus dérangeants, les plus risqués.
S'arrête, prend une respiration sifflante, laissée blême par le mal qu'elle s'est efforcée d'aspirer partiellement. Le matériel prend le relai. Stérilise, à l'aide de produits cette fois ; glisse un « Serre les dents » et survole la zone abimée à l'aide d'une sorte de cylindre lumineux émettant ce qui semble être des lasers, qui s'attellent à recréer les tissus déchirés.

Il se rappelle juste que ça faisait putain de mal.
L'opération met un peu de temps, assez pour qu'il finisse par black out et émerge en sueur un moment plus tard et peine à comprendre où il se trouve.
C'est une chambre de motel, probablement celui rattaché au bar, et la silhouette de Karma se découpe à la fenêtre, manquant presque de lui faire frôler l'arrêt cardiaque. Il a le bras bandé et les pensées à nouveau claires, repense en vrac aux émotions de la soirée et aux indications finales de Moon (« Attention à ne pas la rouvrir. Pas de sollicitations trop intenses pour les quatre prochaines semaines. Pansements à changer régulièrement. La cicatrisation restera douloureuse, blâme ton karma. »). S'agace terriblement du temps perdu à cause de sa blessure.

« Wonderlanders, tu disais », il entame directement en se posant le front dans les paumes. Travaillé à nouveau par cette fuite imprévue dont il n'est pas certain qu'ils puissent ressortir entiers. S'enfonce dans son lit une place inconfortable, jumeau à celui que Nawei a déserté, et s'appuie contre la tête de lit. Les ressorts s'enfoncent dans ses reins, rien avec quoi il ne soit familier cela dit. « Si tu crois qu'on a même des chances de les approcher sans se faire descendre en foulant leur territoire alors. Ouais. Ça pourrait le faire. » Il reste dubitatif néanmoins, au vu de leur réputation (de celle de Karma, surtout). Mais peut-être que les nouvelles vont vite, et que la nouvelle de leur disgrâce les aura précédés avant leur retour là-bas. « Et en attendant ? Cavale ? » Question vide. Il s'en fiche de ça.

C'est l'éléphant dans la pièce qui l'obnubile, le tabou autour duquel ils valsent maladroitement.
Niran.
Et cette litanie de pourquoi ?
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