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 pallas - my dark beautiful twisted fantasy

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Patch Simões
Patch Simões
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Patch a trouvé une nouvelle drogue.

Zazala, si elle savait, lèverait les yeux au ciel en soupirant lourdement. Elle aurait peur pour lui. Mais elle ne comprendrait pas. Personne ne peut. Patch a ri quand on lui a proposé de se faire une ligne. Il l'a sniffée d'un coup et il a soupiré en se redressant, riant encore plus avec ses nouveaux potes. Les drogues ont peu d'effets sur lui, ou du moins il ne les ressent pas entièrement, pas tout le temps. Ça dépend, en fait, même si lui et Chaol s'amuse généralement à fumer tout ce qu'ils trouvent sur Terre pour voir si c'est potent ou pas. Là c'était différent, c'était une petite poudre rose, on ne lui a même pas dit ce que c'était. Il voulait faire plaisir à ses nouveaux potes.
Et puis il l'a senti.
L'air de Neodam. Lourd dans ses poumons. Et surtout: douloureux. Tellement douloureux. Comme un poids sur sa poitrine.

Il a eu mal.

Pour la première fois en six ans, il a eu mal. Tellement mal. Il s'est étouffé et tout le monde a ri. Il est tombé à genoux et la douleur est remontée le long de ses jambes. Il s'est relevé et il a mis sa main sur la première lampe qu'il a trouvé. L'ampoule l'a brûlé, suffisamment pour qu'il retire sa paume.

Il a eu mal.

Il a mal.

Il a volé tous les sachets de drogue qu'il pouvait et puis il s'est enfui en disant au revoir à ses nouveaux potes. Quand ceux-ci l'ont remarqué, ils ont couru à sa suite dans les rues de Neodam, hurlant aux téléphones à leurs amis de le trouver, et de l'amener. Patch pensait pouvoir leur échapper mais il était trop lent — ce fog si douloureux. Ses poumons sont habitués, avec le temps; mais pas ses nerfs, pas son cerveau aveuglé de douleur. Il a préféré ne pas aller au portail, de peur qu'ils l'y suivent, quadrillant à la place le quartier sans s'arrêter, essayant d'appeler Zazala avec son talkie-walkie; en vain, il a fait le transfert seul, elle est encore sur Terre. Alors il a couru et puis ils l'ont rattrapés.

La douleur commence à refluer: tant mieux. Il avait oublié combien c'était horrible, de souffrir. Mais il a envie de pleurer, quand même. Parce que la douleur, ça lui rappelle Gillian. Son âme-soeur, l'amour de sa vie.

Sa tête est enfermée dans un étau de fer et il n'arrive pas à réfléchir. Où est-il...? Il regarde autour de lui. Des escaliers, de la peinture qui s'effrite, des marches en béton. Il s'est fait rattrapé par ses (anciens) potes qui l'ont passé à tabac en récupérant les sachets de drogue; il est parvenu à s'enfuir... comment? Ah oui. Il se souvient en baissant la main sur ses jambes; sa main repose, recouverte de sang, sur sa cuisse. Il a passé un couteau dans la gorge d'un gars avant de se ruer dans la ruelle la plus proche. Il a couru, il a couru et puis...

Du bruit. Il se redresse un peu, grogne. Il a perdu le couteau en chemin. Il espère que ce n'est pas ces gars, il n'est pas en état de se battre. Mais la douleur reflue, il peut toujours courir, du moment que ses jambes ne cèdent pas sous lui. Non, la plupart des coups l'ont pris aux flancs et côtes. Il va devoir laisser Zazala l'examiner pour d'éventuelles blessures internes. Mais non, ce n'est pas une bande de cinq qui monte les escaliers, juste une seule personne. Il se souvient maintenant. Il a forcé la première porte qu'il a trouvé et c'était une cage d'escaliers dans un quartier craignos. Il a monté deux étages avant de s'asseoir pour reprendre son souffle. Et il s'est évanoui.

Il ignore combien de temps est passé, il sait juste qu'il tousse un peu et qu'il y a du sang dans sa main. Ça ne vient pas de ses poumons, enfin il ne croit pas, mais du sang qui coule de son nez. Il a le visage en vrac, un oeil qui peine à s'ouvrir, le nez en sang, un énorme bleu qui s'étale déjà sur sa pommette. Tout son corps lui fait mal mais ce n'est pas aussi assourdissant qu'avant, c'est une douleur un peu lointaine, de plus en plus anesthésiée par sa malade qui lui revient progressivement. La personne — la fille, remarque-t-il — qui montait les escaliers s'arrête en le voyant. Il essaie de se lever; échoue; abandonne dans un rire. Ses dents sont rouges, son sourire un peu dément. “ Help, ” demande-t-il simplement dans un grognement rauque, avant que l'inconscience ne reprenne ses droits sur lui.
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Lashay Kane
Lashay Kane
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My dark beautiful twisted fantasyYou say I'm gonna miss you when you leave,
and you're probably right

C'était pas son idée, le covoiturage des jours d'entrainement— et c'était pas le plan d'origine, d'échouer ce soir sur l'une des banquettes crades d'un club de Midtown. Elle s'est hissée sur le dossier, Lassie, coudes sur les genoux et doigts drapés autour de trois verres qui ne sont pas les siens, jambes coincées entre deux danseuses quasi-nues venues agrémenter leur show d'une étape lap dance sur les cuisses de deux de ses coéquipiers et visiblement peu dérangées par le fait de l'avoir progressivement chassée de son siège à force d'ondulations erratiques. C'était grimper ou se laisser glisser sur le sol maculé de dégueulis, d'alcool, de crasse et autres joyeusetés, à ce stade ; choix vite fait.

C'est pas du tout étrange d'être perchée là, à s'efforcer de ne pas regarder se mouvoir les corps en chaleur qui la cernent, vraiment. Pas du tout dérangeant — ironie, ironie. Elle a beau adorer son équipe, Lassie, jouer le Sam du groupe est pesant, du privilège de garder les boissons à l'abris des adeptes de culbute sans consentement au devoir de lâcher sur le pas de leur porte chacun de ses passagers, en passant par le glorieux rôle de third wheel tout au long de la soirée, au terme d'interminables heures passées à se défouler sur le terrain en vue du match de la semaine suivante.
Le coach avait été clair pourtant — régime sain jusqu'à la prochaine partie, boulot boulot boulot repos boulot repos. Y'avait place pour rien de plus, en théorie, et elle est sûrement naïve d'avoir voulu croire que tout le monde s'y plierait — de s'être laissée embarquer sans se douter des motivations que cachaient les sourires innocents.

(X ATTENDRE
X RAGEQUIT
)

Ses bottes laissent sur le simili-cuir rapiécé des traces douteuses lorsqu'elle s'extirpe de l'espace restreint où elle s'est retrouvée clouée durant la dernière demi-heures, mais la danseuse qui vient y poser son glorieux fessier dévêtu n'a pas l'air de se préoccuper du fait que ces chaussures aient trainé dans la rue avant de redécorer la place.

(X PRÉVENIR
X LAISSER COULER
)

Putain, ses bonnes intentions la tueront.
HEY ? SORRY BUT—, tente Lashay une première, une deuxième puis une troisième fois, criant finalement par-dessus la musique, HM, VOUS- VOUS DEVRIEZ PT'ÊTRE PAS VOUS ASSEOIR LÀ ?JUST SAYIN' Elle suppose que c'est plus poli, de prévenir, mais la meuf la fixe comme s'il lui avait poussé une deuxième tête, avant de fendre d'une moue méprisante et de lui donner une vue sur son dos tatoué et la cambrure de ses reins tandis qu'elle se jette avidement, bouche en avant, sur le faciès d'un des défenseurs de l'équipe de Lashay.
Ok, girl, de rien hein.

Elle abandonne cette partie, va pour une percée sur le dancefloor, en quête d'un visage familier auquel annoncer qu'elle est donne pour ce soir. Un bras interrompt sa quête en lui emprisonnant les épaules, une coupe se matérialise juste sous son nez et

(X LAISSER FAIRE ???
X REPOUSSER ???
)

elle a tout juste le temps de serrer résolument les lèvres avant que le liquide fluorescent ne déborde du contenant pour lui dégouliner sur la face. À QUOI TU JOUES ?? elle gueule en bousculant l'abruti qui meurt de rire à ses côtés. Il lève un bras pour lui essuyer le visage de sa manche, mais elle menace de lui foutre un poing et s'en charge elle-même en l'assassinant du regard. J'VOULAIS JUSTE T'AIDER À T'MARRER. SOURIS UN PEU, ALLEZ ! L'AMBIANCE EST ÉNORME NON ? TU SAIS BIEN QU'ÇA ME PASSE PAS, elle rappelle en pointant du menton l'alcool qu'il a voulu lui faire ingurgiter. La dernière fois qu'elle a accepté de tenter le coup s'est achevée par des convulsions, yeux révulsés et écume aux lèvres sur un rythme de tachycardie, la musique et les rires substitués par une vague de panique.
Ils disent qu'elle a overdosé, par manque d'habitude, mais on n'overdose pas sur deux gorgées de Johnny Walker, right ? Et selon eux c'est comme le cheval, faut juste s'remettre en selle, argument de choc non ?

Y'a des moments comme ça. Où la foule fait se sentir isolé au possible— différent.
Elle se sait anormale, Lassie, elle sait.
Et d'habitude c'est pas un problème. D'habitude— d'habitude elle gère et ils respectent le fait que l'alcool, et même les boissons quelles qu'elles soient, et la bouffe, et les snacks dont ils se régalent, elle peut pas. Les partager avec eux.
Mais y'a des fois, comme ce soir, où ils l'oppressent comme ça,
l'entraînent dans un enfer pavé de bonnes intentions, en clamant qu'elle aimait ça avant — quand ils étaient plus jeunes et qu'elle n'avait pas subi un fuck de la vie sous la forme d'une voiture encaissée de plein fouet. Qu'elle tenait vachement bien l'alcool avant que l'accident ne la déglingue salement.

Well, just too bad, elle n'est plus cette Lassie là.

(X RESTER
X DEMANDER DE RASSEMBLER LES AUTRES
X PARTIR SEULE
)

Elle hésite un peu (encore une bizarrerie bien à elle, la seconde de réaction avant chaque décision, comme une bataille qui se joue à l'intérieur et une hyper conscience de chaque different paths and endings ; Lassie, elle calcule machinalement les potentielles découlées, les pourcentages de succès ou d'échec et tant d'autres données, là où les autres marchent à l'instinct, au feeling, spontanément).
Hésite un peu, donc, mais opte pour lui fourrer dans l'estomac les verres qu'elle était sensée surveiller et tourne les talons pour se casser. Il trace après elle, appelle LASSIE ! KANE ALLEZ FAIS PAS LA GUEULE, mais elle refuse de s'arrêter avant d'avoir récupéré ses affaires au vestiaire et émergé du cloaque étouffant qu'est le nightclub surchargé de vie.

Elle a fait plusieurs mètres avant d'être rattrapée p. Tu vas pas partir sans nous, si ? On a tous beaucoup trop bu— elle se radoucit presque, mais secoue la tête en fourrant les mains dans ses blousons (comment la température a pu chuter de quasi 30° hier à 14 aujourd'hui ? Hallucinant). Vous prendrez le taxi ? Écoute j'suis désolée mais j'm'amuse pas du tout, moi, et je suis crevée— Mais c'est pas marrant sans toi, avant c'était— Oui mais c'était avant et tu sais que c'est compliqué pour moi, tu l'sais.
Pour eux c'était il y a cinq ans mais pour elle c'était comme se réveiller d'un rêve et se rendre compte que tout ce qu'elle faisait la veille lui était désormais interdit. Elle s'entoure de ses bras, les yeux au sol, et y'a un moment de flottement avant que Harley ne l'attire dans une étreinte, coudes sur ses
épaules et tignasse dans sa face, et ce serait adorable si ladite tignasse ne recelait des relents d'alcool, de cigarette, de sueur et de quelque chose d'étrangement semblable à du vomis. Lassie éclate de rire en levant le visage vers le ciel, en quête d'oxygène, avant de la repousser, d'un mouvement joueur. C'est pas que je t'aime pas mais là, tout de suite, ton parfum délicat me lève le cœur, elle se moque, et l'autre lui met un coup de pied aux fesses — manque de tomber de son talon haut dans la foulée. Je rentre, tu pourrais prévenir— Non sérieux, pars pas seule, s'te plait. Tu vas pas t'taper le trajet à pattes à travers Midtown, encore moins trainer seule dans ton quartier glauque de Downtown, j'vais chopper les autres et on part ensemble.

(X INSISTER
X ATTENDRE
)

Elle a pas le temps de protester (de dire qu'elle n'avait pas pour but d'écourter leur nuit, ou qu'elle a besoin de prendre l'air, qu'elle a pas envie non plus de faire la tournée de leurs appart) et de toute façon, la perspective de braver le crachin persistant n'est pas si tentante. On est une équipe, right ? J'fais vite ! Et juste comme ça, la sensation de solitude et l'impression d'être— d'être bizarre et anormale et esseulée, tout ça s'atténue. Au moins un peu. Harley lève un poing, que Lassie accepte de cogner avec un micro-sourire, et puis H s'éclipse.

Ça prend une énorme heure, de récupérer tout le monde, et puis une autre encore, de les larguer sur leur perrons (surtout que Lassie étant Lassie, elle parvient pas à les laisser moisir sur leurs propres paillassons et flanche à la place ; bataille avec leurs clés tout en les trainant à moitié pour les allonger dans leurs canapés, avec une couverture pour la nuit et un verre d'eau pour le réveil), et le temps de trouver une place où garer le van d'Aloys (ils font toujours le co-voiturage avec, et le conduisent l'un après l'autre) à un bon kilomètre de son immeuble, elle est ko.

L'avantage de vivre dans un immeuble décrépi, cela dit, c'est qu'il n'est pas nécessaire de se fouler avec la serrure pour s'y immiscer : elle est cassée depuis une éternité.
Les désavantages, eux…
sont trop nombreux pour être énumérés.
À commencer par la fabuleuse senteur de pisse de la cage d'escalier et l'ascenseur présent seulement en déco (il est mort depuis bien trois ans, paix à sa carcasse de métal).

Mais trouver un corps sur les marches ? Ça, c'est nouveau.

(X CONTOURNER L'INCONNU
X VÉRIFIER QU'IL RESPIRE
X PARTIR
)

Il bouge.
Merde, il bouge.

Elle envisage vraiment — vraiment vraiment — de faire demi-tour, mais
il a sûrement besoin d'aide ?
Elle grimpe une marche de plus, s'arrête : il s'est tourné vers elle, et il a le visage rouge de sang et violacé d'hématomes naissants et Help il quémande d'une voix mi-rieuse mi-caverneuse, comme d'outre-tombe, avant de perdre connaissance.

Qu'est-ce que je fais ? elle se demande tout haut, hésite, hésite. Les possibilités se multiplient sous son regard, dans ses pensées se tracent des dizaines de chemins potentiels (ça pourrait être un traquenard et alors il se redresserait en se moquant de sa naïveté et la réduirait en pièces détachées, ou il pourrait avoir réellement besoin de secours et mourir sur les marches d'une hémorragie interne parce qu'elle n'aurait pas eu le cran de le secourir, ou alors il pourrait être un prisonnier en fuite, ou—
peu importe, vraiment,
c'est Néphède, Neodam, n'importe qui ici passerait son chemin sans ciller, non ?)

et décidément, le cœur faiblard de Lassie la mettra à coup sûr dans la panade un jour (probablement aujourd'hui), n'est-ce pas ?
Elle va l'aider. Elle doit l'aider. C'est humain, il n'y a rien d'autre à faire, elle ne peut pas juste le laisser comme ça.
Alors elle se précipite jusqu'à lui, Lassie, tente d'une main douce de lui secouer l'épaule sans toucher à ses blessures, vérifie qu'il respire régulièrement.
De près, ça ne ressemble pas à quelque chose de mortel — plutôt à un type qui s'est pris une sale rossée, et elle a beau se demander dans quoi elle met les pieds, ça ne la retient pas de passer l'un des bras de l'inconnu autour de ses épaules et de manquer de se casser la gueule sur les marches en voulant le soulever.
Ok, tentative un échouée. Elle s'y reprend à deux, trois fois avant de réussir, et le parcours jusqu'à chez elle est un chemin de croix, même si elle ne vit heureusement que deux étages au-dessus. Il lui échappe à l'arrivée, s'effondre au sol et elle se précipite pour amortir la chute et il rouvre les yeux à force d'être ainsi secoué. Ils sont face à face, si proches que c'en est gênant. Elle s'écarte un peu, sans le lâcher. Hey, restez avec moi, elle presse, Tout ça sera un peu moins pénible si tu…, le front de l'homme lui tombe sur l'épaule. Elle soupire lourdement, déverrouille la porte quoique celle-ci soit quasi-déboitée — assez pour être aisée à forcer ; et elle introduit l'homme dans son appart' en espérant ne pas signer ainsi sa propre fin.

Elle n'a pas de canapé, Lassie, contrairement à ses amis et à la plupart des gens normaux probablement ; mais elle a un tapis décoré de coussins confortables, et hésite un instant à allonger l'homme dessus, avant de renoncer en songeant au calvaire que ce serait de tout nettoyer ensuite. Alors elle (se morigène et se maudit mille fois intérieurement) pousse la deuxième porte à gauche pour le hisser sur son lit (logiquement, des couvertures sont beaucoup plus aisées à gérer), d'abord le haut du corps, puis les jambes, chaussures ôtées dans la foulée.

C'qui est casse-pied, c'est qu'elle n'a rien pour l'aider, Lassie. Elle n'a pas— de nourriture, de trousse de premier soin adapté au commun des mortels. Elle n'a que ses… trucs à elle, des étrangetés, aliments et traitements sur-mesures pour un organisme qui ne supporte plus rien. J'appelle les secours, elle souffle quand l'homme émerge à nouveau,
et évidemment. Évidemment il lui demande de ne pas le faire, et bordel. Qui est-il, qu'est-il, qu'a-t-il fait et à qui ? Ça sent juste les ennuis à plein nez.

Lassie se torture la lippe, de ses incisives indécises. Vous jurez de— de ne pas bouger, de ne pas cambrioler mon appart ou je n'sais quoi ? De toute façon rien n'a franchement de valeur ici, si vous êtes là pour ça vous avez mal choisi votre quartier… N'empêche, c'est malaisant de le laisser là, au milieu de ses affaires.

Mais il est mal en point et,
oh. Puis zut.
Hm, je reviens. Elle quitte son appart pour monter à l'étage du dessus, toquer chez une voisine fêtarde qui lui en doit bien une pour toutes les fois où elle a accepté de ne pas alerter les flics pour tapage nocturne. La porte s'ouvre brusquement sur une mine aigrie à laquelle Lassie retourne son plus beau sourire (elle l'a dérangée ? Tant mieux, fallait bien que la roue tourne un jour). Je peux t'emprunter deux trois trucs ? Une trousse de premier secours, deux bouteilles d'eau… quelque chose à grignoter ? L'autre la fixe avec des yeux de hibou éberlué. Tu déconnes, c'est pas une heure pour déranger les gens ?? J'suis bien d'accord, tu pourras faire passer le message à ton mec ? Non parce que le raffut qu'ils font au pieux ne la fait pas du tout regretter de les avoir interrompus. Bien au contraire.

Ça prend quelques minutes, plaintes et injures, mais quand la porte claque violemment derrière elle Lassie a en main tout ce qu'elle a demandé ; c'est un peu l'essentiel.
Elle est inquiète à son retour, ne sait pas franchement à quoi s'attendre, mais le type est là où elle l'a laissé : dans sa chambre. Tu veux boire un peu ? elle offre en lui tendant l'une des petites bouteilles d'eau après avoir posé son chargement au pied du lit. Elle cale derrière son oreille les mèches rebelles qui lui barrent le front, laisse à son invité surprise le temps de retrouver un peu ses esprits et puis demande : Tu m'dis c'qui t'est arrivé ? Sympa mais ferme à la fois. Parce que si c'est un énergumène mal poli, elle le fout dehors, et que dans les séries les secouristes commencent toujours par se renseigner sur les circonstances, pour savoir quoi faire (ça tombe bien, parce qu'elle ne sait pas trop par où commencer).
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Patch Simões
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Il est seul quand il se réveille.

Patch est souvent seul quand il se réveille. Il n'aime pas avoir des gens autour de lui quand il se réveille, parce que c'est toujours une surprise: la plupart du temps, il ne les sent pas, tout simplement. Il préfère dormir seul dans son coin, sans qu'on le dérange; en plus, être vulnérable, fragile, même pendant quelques heures, lui est impossible. Il est un leader, le chef des Seekers: il ne peut décemment pas leur montrer que même lui la nuit ferme les yeux, offre sa gorge à l'inconnu. Il sait qu'il exagère, évidemment. Mais la pensée lui trotte toujours dans la tête qu'il n'a pas le droit d'être faible.
Il est seul sauf qu'il ne sait pas où il est. Il est dans une chambre et la peinture du plafond s'effrite. Il ne bouge pas parce qu'il se souvient des poings s'abattant sur lui et il a peur de s'être cassé quelque chose. Il se dit que Zazala a dû le trouver et le mettre en sécurité — mais où? Il ne reconnaît pas l'endroit. “ Tu veux boire un peu ? ” Patch cligne des yeux en tournant la tête vers la provenance du son. Une fille, non une femme, mais petite, avec des yeux bleus et- il la reconnaît, il s'est réveillé avant. Dans l'escalier — elle a dit quelque chose qu'il n'a pas compris — et puis après, quand elle a parlé d'appeler les urgences et qu'il a dû la terrifier en lui disant que non, non, non. Elle l'a allongé sur le lit, lui a fait promettre plein de choses (Patch a grogné quelque chose à ça mais rien de plus). Il était si fatigué. Il est si fatigué...

La douleur est partie, réalise-t-il. Il s'assied et prend machinalement la bouteille qu'elle lui tend. La douleur est partie. Complètement partie: il ne ressent plus rien. Il sait que c'est une bonne chose en cet instant précis: il avait si mal, la douleur était si insupportable avant. Mais. Ça lui manque déjà. “ Tu m'dis c'qui t'est arrivé ? ” Elle a une voix douce, et calme, on dirait qu'elle sait ce qu'elle fait. Patch sait qu'il devrait se lever et partir et retourner sur Terre. Mais il est si fatigué, ses pensées s'embrouillent, et il ignore dans quel état est son corps. “ Est-ce que tu sais comment checker si une côte est cassée? ” demande-t-il sans grands états-d'âmes pour les deux questions de la jeune femme auxquelles il n'a pas répondu. Il imagine qu'il a soif ceci dit alors il avale une gorgée d'eau et puis deux et puis toute la bouteille, sans s'arrêter; il boit trop vite et y'a de l'eau qui tombe sur son menton mais il ne la sent pas alors il s'en fout. Il la regarde elle. “ La police m'a arrêté dans la rue... ” commence-t-il avec une voix un peu tremblante. Patch est un bon menteur. Patch est un trop bon menteur. Des fois, il ne peut pas s'en empêcher, juste pour le challenge de mentir, de faire avaler un bobard à quelqu'un. “ Je sais pas pourquoi, j'ai rien fait de mal... ” À sa voix, on dirait qu'il va se mettre à sangloter et pleurer à chaudes larmes. Il se rallonge lentement sur le lit — comme si il avait mal, il grimace un peu, grogne (alors qu'il s'est assis si brutalement, comme un robot). “ J'ai juste couru... ils allaient me tuer, j'le jure... ils allaient me tuer et personne- personne m'aurait sauvé... ” Il invoque quelques larmes qui dévalent sur ses joues. “ J'ai si maaaaaaal.

Patch devrait peut-être se sentir coupable de l'air paniqué qui s'inscrit sur le visage de la jeune femme. Elle est plutôt jolie, un peu mince, avec des cheveux bouclés et des yeux bleus — très bleus. Elle est toute petite ceci dit, d'un coup d'oeil Patch aurait pu penser que c'était une gamine; mais il y a quelque chose d'adulte, de différent, à son corps et sa posture. Quand Patch la voit sortir un kit de soins, il fronce un peu les sourcils ceci dit. Ça ne le dérange pas de se faire soigner, recoudre, refaire mais seule Zazala le fait sur lui. Parce qu'il ne fait confiance à personne d'autre. Comment pourrait-il quand personne, pas même lui, ne connait ses limites? “ Hm... ” Mais il n'a pas trop le choix, ceci dit. Enfin il ne pense pas. “ Il faudrait probablement que je retourne chez moi... ” marmonne-t-il, comme si il était perdu dans ses pensées. Tout son cerveau est focalisé sur la jeune femme, ceci dit, tout ce qu'elle fait, les émotions qui passent sur son visage qu'il peut apercevoir du coin de l'oeil. “ Je suis désolé de vous avoir dérangée mais il vaudrait mieux que je-- ” Il se relève en se tenant le venter, faisant mine d'avoir du mal en grognant et fronçant les sourcils; mais il tient bon, fait mine de récupérer son équilibre, lui adresse un pauvre sourire piteux. Elle a un bon coeur, elle aurait pu ne pas le récupérer et l'amener, elle va lui demander de rester ou d'au moins attendre que ses blessures soient moins sévères. Patch ne ressent aucune culpabilité à l'utiliser ainsi. Enfin si, peut-être un peu quand elle a l'air encore plus paniquée qu'avant. Mais c'est le prix à payer pour ne pas s'effondrer dans la rue et se faire trouver par le gang qui, il n'en doute pas une seule seconde, n'hésiterait pas à finir ce qu'ils ont commencé.
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Lashay Kane
Lashay Kane
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La douleur, elle suppose, serait le premier symptôme imparable, mais elle refoule son réflexe de le toucher aux côtes en guise de test. Ce serait… indélicat. Wait a sec. Lassie passe dans la pièce d'à côté pour revenir avec son sac de sport, qu'elle fouille de fond en comble tandis qu'il se réshydrate comme s'il n'avait pas vu d'eau depuis des lustres. Ses doigts se referment sur son téléphone, et elle questionne son navigateur (broken or bruised ribs ?). Je sais pas pourquoi, j'ai rien fait de mal... Ses gestes sporadiques se suspendent quand il mentionne la police, et elle lève vers lui de grands yeux outrés, lèvres entrouvertes. Je pensais que tu t'étais embrouillé avec un gang ou quelque chose du genre, elle avoue, et ses traits s'adoucissent, compatissent, alors qu'elle s'autorise à le regarder d'un œil nouveau, commissures étirées en demi-lune inversée. Mais c'est presque pire— ils sont infects, les flics de Downtown. C'est pas pour rien que les menaces à la voisine marchent si bien. Pas parce que les autorités en ont quoi que ce soit à faire, des bas quartiers (sacré euphémisme, même), mais parce que leur réponse systématique est la brutalité.
Des coups pour un geste de travers, une réplique mal encaissée, une hésitation à s'exécuter, une main à la ceinture, un "soupçon de potentielle menace". À plusieurs contre un, souvent.
Parce qu'ici ils en prennent aussi pour leur grade. Que la frustration est telle, et la haine si mutuelle, qu'une simple patrouille peut se solder par un guet-apens, de jour comme de nuit.
C'est un fléau équivalent, au fond ; les gangs et les keufs et la guérilla sanglante qu'ils livrent dans les environs. Faut se faire discret quand on en croise, elle sermonne, et garder les mains bien en vue, et s'exécuter quand ils exigent un truc. Elle pose à côté d'elle son téléphone, le front encore creusé de ridules mi-inquiètes mi-agacées — pas contre lui, bien sûr. Ils ont une sacrée dent contre les gens d'ici et ils le leur rendent bien, alors tout est prétexte à cogner. Vous êtes nouveau dans le quartier ? Vous n'avez pas l'accent de la capitale, maintenant que j'y pense. Backcountry ? Ça ne sonne pas non plus comme les coins où elle a pu habiter avant d'arriver à Neodam, mais comme à chaque fois, l'idée qu'il vienne d'ailleurs, élément importé jusqu'à la grisaille et au tumulte de la ville, lui fait un peu chaud au cœur. Comme un sentiment de familiarité, l'impression qu'ils peuvent se comprendre. Alors elle lui sourit. Y'a pas de honte à avoir, j'sais que c'est beaucoup plus hype de venir de Neodam mais moi non plus je n'y suis pas née. À croire que tout l'univers se résume à cet endroit, nombril du monde. Comme beaucoup, elle déteste la capitale autant qu'elle l'adore. C'est dur de s'accoutumer mais ça t'prend comme une maladie. Une fois que tu as vécu ici, difficile d'en partir. Elle ne sait pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, ou même si c'est réconfortant, mais suppose que c'est le genre de réalités indéniables quand on s'installe ; les coups durs à venir, la sensation d'être bousculé jusqu'à la moindre de ses habitudes, et l'accoutumance qui atténue progressivement l'impression de ne pas être à sa place. On n'est jamais vraiment chez soi, mais on n'est chez soi nulle part ailleurs.

(…) will feel very painful, particularly when you breathe in, indique sa recherche. Vous arrivez à respirer correctement ? Lassie s'enquiert, inquiète, lorsqu'il se plaint de la douleur. Ramenée à l'urgence du moment, elle s'empresse d'étaler sur le lit le contenu de la trousse de soins, en quête de peu importe quoi. Apparemment— (elle jette un coup d'œil à l'écran) c'est important de s'obliger à le faire normalement, et de ne pas se retenir de tousser, pour éviter les risques d'infection. Elle le regarde, dans l'expectative, s'attendant à le voir cracher ses poumons et souffrir à chaque inspiration, comme indiqué par le site. Il faudrait probablement que je retourne chez moi... Dans cet état ? elle s'étonne, mais—

X RETENIR
X LAISSER PARTIR


ne proteste pas vraiment, incertaine. C'est trop tard de toute façon : il se lève déjà. Je suis désolé de vous avoir dérangée mais il vaudrait mieux que je--
Elle suppose que c'est moins de tracas, de le laisser s'en aller ; une parenthèse dans une soirée déjà éreintante, une brève rencontre sans grand impact. De toute façon elle n'envisageait pas du tout de le laisser rester.  
Mais il se fend d'un sourire qui la fait se sentir coupable. Ce serait odieux de le laisser disparaître comme ça. Lassie se torture la lippe, hésitante. Passe sans y penser au tutoiement, parce que tracassée. Et s'ils te retrouvent ? Tu les fuyais non ? Pourquoi se serait-il retrouvé dans sa cage d'escaliers, sinon ? À sa connaissance, aucun des locataires ne prévoit de quitter son logement (c'est bien dommage, vu les énergumènes du coin) ; à moins qu'il ne soit le fils ou le cousin— ou le petit-ami — de quelqu'un ? En visite, tombé au mauvais endroit au mauvais moment.
Probablement pas. Il l'aurait signalé, s'il avait quelqu'un de confiance dans les environs. Non, elle ne peut pas juste. Rester bras croisés, à ne rien faire. Ils l'ont déjà mis en sale état, seraient capable de le trainer au poste le plus proche. Ils ne réapparaîtrait pas forcément, et personne ne poserait de question. Tu pourrais— tu devrais rester quelques heures, histoire qu'ils t'oublient ou se trouvent quelqu'un d'autre à emmerder. Ça me laisserait le temps de faire quelque chose pour tes blessures et tes côtes, deal ? J'ai des anti-douleurs, en plus. Ça t'évitera de devoir passer à la pharmacie. Ils ne sont pas à elle ; juste laissés en stock pour son père. Parce qu'il oublie toujours les siens, mais a une santé compliquée. Il n'est pas si vieux, Dom, mais son organisme est traître, s'affaiblit comme s'il avait déjà accumulé 90 ans alors qu'il n'en compte qu'une cinquantaine. Obsolescence amorcée, il marmonne à chaque fois avec un demi-sourire dépité ; s'étonne même parfois d'être encore fonctionnel. En apparence, ça va. C'est à l'intérieur que tout se joue, que tout se dégrade à une vitesse exponentielle. Incompréhensible.

(Faudra qu'elle pense à renouveler le stock, si elle en donne une partie à cet inconnu. D'ailleurs—)
Tu m'as pas dit ton nom ? Lassie demande, posant une main sur son coude pour l'encourager à se rasseoir. Heureusement, il finit par accepter l'offre. Oh mais j'aurais dû commencer par ça, elle se fustige en filant à nouveau, explicitant par-dessus son épaule : un pack de froid pour tes côtes et des antidouleurs. Quelle idiote ! Ça au moins, elle peut gérer. Elle a deux poches de gel pour les chocs qu'impliquent souvent les entrainements, dont une qu'elle laisse en permanence dans son frigo.
Lashay met de l'eau à chauffer, puis récupère une bouteille froide de Thirium, revient avec ça et la poche froide pour les draper chacune de tissu (taies d'oreillers) et les lui tendre. La poche pour tes côtes, la bouteille pour ton œil. Désolée, je n'ai jamais de glace. Elle n'en a pas usage. À vrai dire, son réfrigérateur même ne sert qu'à réserver sa boisson bleu, et ne contient rien d'autre de comestible. Ceci fait, elle lui refile une plaquette de comprimés (Ils risquent de te faire somnoler mais au pire, vu ton état, un peu de repos ne te ferait pas de mal, non ?) et s'éclipse une fois de plus pour récupérer l'eau chaude et une serviette.

À nouveau près de lui, elle a un instant d'hésitation, Lassie, avant de placer un index contre le menton du jeune homme pour le lui faire lever. Je peux ? Il semble tellement sur ses gardes qu'elle se sent obligée de le mettre à l'aise. Alors qu'elle-même ne devrait pas l'être, à l'aise. Quelle histoire…
Chassant ces pensées, elle écarte un peu sa main pour tamponner son œil quasi clos, s'attelle ensuite à effacer le sang qui commence à sécher sur son visage, à gestes doux à défaut de savoir dans quel état est son nez. Trifouille le contenu de la trousse, lit des instructions, met la main sur une crème à appliquer sur les ecchymoses qui pourrait faire l'affaire, pour sa pommette et le contour de son œil — là où l'épiderme commence déjà à virer du rouge au violacé. Décidément ils t'ont pas loupé, elle compatit, navrée pour lui.

X PROPOSER DE RESTER
X ATTENDRE


Elle hésite.
Hésite.
Hésite.
Et puis ; Ça t'arrangerait, de rester pour la nuit ? elle finit par offrir tout bas, incertaine mais résolue. Je veux dire— si tu as du mal à te déplacer et tout…
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Patch Simões
Patch Simões
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Patch ne se sent pas coupable. Il survit, voilà, c'est tout. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il est sans foi ni loi mais... bon, parfois, il n'y a pas de choix à avoir. Il faut faire ce qu'il faut pour survivre. Mais c'est vrai qu'entendre la jeune femme lui dire qu'elle est contente qu'il ne soit pas impliqué dans des histoires de gang est un peu... culpabilisant. Elle ne semble pas avoir la police dans son coeur, ce qui devrait être rassurant, mais Patch se surprend juste à s'en vouloir (un peu) de profiter de sa gentillesse et de sa générosité. “ Faut se faire discret quand on en croise et garder les mains bien en vue, et s'exécuter quand ils exigent un truc. ” Patch hoche la tête doucement, avec ce sourire un peu douloureux sur les lèvres — le même qu'a Zazala quand elle s'est pris un mauvais coup. “ Ils ont une sacrée dent contre les gens d'ici et ils le leur rendent bien, alors tout est prétexte à cogner. Vous êtes nouveau dans le quartier ? Vous n'avez pas l'accent de la capitale, maintenant que j'y pense. Backcountry ? ” Elle sourit à ça. Elle a joli sourire. “ Oui, je viens de loin, ” dit-il, sans vraiment expliquer que loin signifie une autre planète. Il se permet de rajouter quelques détails tout de même (il est friand de détails: Zazala dit qu'il en donne toujours trop): “ moi et ma soeur... on est venus essayer se faire un peu d'argent à la ville, vous comprenez... on est nouveaux aussi... ” Peut-être appréciera-t-elle son charme de nouvel arrivant venu d'ailleurs. Elle a l'air de le trouver sympathique, et de lui faire confiance (relativement). Ce qui n'est pas plus mal, parce que pour embourber les gens, c'est la première étape. Établir un lien de confiance. “ Y'a pas de honte à avoir, j'sais que c'est beaucoup plus hype de venir de Neodam mais moi non plus je n'y suis pas née. ” De la ressemblance, aussi, aide. Patch a une moue compréhensive. “ C'est dur de s'accoutumer mais ça t'prend comme une maladie. Une fois que tu as vécu ici, difficile d'en partir. ” Patch hoche la tête distraitement, il pense déjà à son petit sketch suivant: celui de l'homme au supplice qui est trop gentil pour pouvoir déranger.

Vous arrivez à respirer correctement ? ” lui demande-t-elle brusquement et Patch prend une lente (mais profonde) inspiration. Il ne sent plus rien, bien entendu, mais il grimace et se force à s'étouffer sur son propre souffle — douleur soudaine dans les côtes. Il ignore si il a véritablement une côte cassée mais mieux vaut prévenir que guérir. “ Ça fait- ça fait mal... Apparemment— c'est important de s'obliger à le faire normalement, et de ne pas se retenir de tousser, pour éviter les risques d'infection. ” Elle le regarde pendant un instant et Patch la regarde en retour. Il hésite à se mettre à tousser brusquement mais se dit que ce serait trop forcé. À la place, il secoue la tête et se met à bouger pour partir. IL se pense plutôt convaincant. Il est en train de se relever quand elle se remet à parler: “ Et s'ils te retrouvent ? Tu les fuyais non ? ” Patch a l'impression d'être un pêcheur qui vient de sentir la ligne mordre pour la première fois depuis des heures. Il cache son soulagement et son sentiment de victoire, bien entendu, grimaçant simplement en agitant la main dans sa direction. Il fait comme si il se relevait tentativement, vérifiant que ses côtes ne se rappellent pas à lui trop brusquement. Il tousse même un peu dans sa main pour parfaire le tableau. “ Ça ira, t'en fais pas pour moi. ” Il reprend la marque de familiarité sans souci, il veut qu'elle empathise, compatisse avec son cas. Lui demande de rester et s'occupe de lui. Il ne fait pas confiance à son corps, pas dans cet état, et il ne peut pas se permettre d'errer dans les rues de Neodam avec le gang qui y court.
Tu pourrais— tu devrais rester quelques heures, histoire qu'ils t'oublient ou se trouvent quelqu'un d'autre à emmerder. ” Patch a l'impression d'entendre de la musique quand elle lui dit ça. “ Ça me laisserait le temps de faire quelque chose pour tes blessures et tes côtes, deal ? J'ai des anti-douleurs, en plus. Ça t'évitera de devoir passer à la pharmacie. ” Il fait mine d'hésiter pourtant. Il ne veut pas s'imposer. Il est... il est un jeune homme ambitieux qui s'est fait avoir par la police. Il veut juste avoir un travail honnête et un peu d'argent, il vit avec sa soeur dans un petit appartement. Mais il est poli et gentil et il ne veut décemment pas la mettre mal à l'aise ou l'accabler de trop... mais il est trop faible pour aller nulle part.

Patch aime bien se faire des petits scénarios comme ça. Ça l'aide à jouer et à entourlouper son prochain. Ça lui permet aussi parfois d'oublier sa vie un peu merdique. “ Vraiment, je n'ai pas envie de te déranger... Tu m'as pas dit ton nom ? ” Elle est gentille et douche, quand elle prend son coude et l'incite à s'asseoir. Il a l'air d'hésiter, et accepte, s'assied lentement de nouveau. “ Patch, ” dit-il simplement. “ Oh mais j'aurais dû commencer par ça: un pack de froid pour tes côtes et des antidouleurs. Quelle idiote ! ” Il lui adresse un sourire piteux (il n'en a pas besoin ceci dit), reste dans le personnage: “ non, franchement, ne vous dérangez pas, ça-ça va. ” La voix la moins convaincante du monde. Parfait.
Elle s'éloigne, il reste assis. La regarde, puis son environnement. L'appartement un peu encombré, un peu aseptisé aussi. Pas beaucoup de marques de confort ou de décoration. L'endroit a vu d'autres locataires, ceci dit. Patch l'envie. Il aimerait bien avoir son propre appartement. Un endroit qui n'est pas une grotte ou une chambre aseptisée de vaisseau spatial. Home. Patch prend avec un sourire reconnaissance le pack de froid et la bouteille qu'elle lui tend en revenant. Il y a un étrange liquide bleu à l'intérieur; il ne relève pas. Il a vu des choses folles sur Neodam, des boissons rose neon et d'autres qui semblaient aspirer la lumière; il ne se pose plus de questions. “ La poche pour tes côtes, la bouteille pour ton œil. Désolée, je n'ai jamais de glace. Il hoche la tête. — Merci... merci beaucoup. ” Il s'exécute, pose les objets là où elle a indiqué. Il ne ressent aucune différence mais pousse tout de même un petit soupir de soulagement. Elle lui donne aussi ce qui ressemble à des médicaments.

De ça, en revanche, Patch s'en méfie. Enfin, devrait s'en méfier. Au début, il ne voulait rien essayer de Neodam: ni la viande, ni les drogues, ni les boissons, ni rien. De peur que son organisme les rejette en bloc et qu'il tombe affreusement malade. Zazala l'a même mis en garde à plusieurs reprises. Et puis, si il prend quelque chose qui le rend malade, il ne le saura pas avant qu'il ne soit trop tard. Mais peu importe, il n'est plus à ça près maintenant; alors il avale les comprimés, malgré la mise en garde de la jeune femme que ça risque de le faire somnoler. Elle s'éloigne de nouveau et au lieu de regarder son environnement, il la regarde elle. Elle est minuscule, il se demande quel âge elle a. Elle a l'air de vivre seule, tant mieux. Moins de gens à qui mentir, et, avec un peu de chance, pas de petit ami énervé qui va lui demander violemment ce que fait un mec à moitié mort sur son lit. Elle s'approche et il se tend machinalement, elle est plus proche qu'avant encore et il la regarde d'un air presque suspicieux. Le doigt qu'elle pose sur son menton est délicat pourtant, lui fait relever le menton. “ Je peux ? ” Il hoche sèchement la tête, la regardant sans gêne en reposant le pack de froid. Elle s'occupe lentement de lui et Patch se force à ciller, parfois, au hasard — il ne sent même pas ses doigts sur sa peau —, mais il l'observe entre ses cils, enfin entre les cils de l'oeil qui peut s'ouvrir. Elle est concentrée, méthodique, mais délicate. Sans le sentir, il le sait. C'est quelqu'un de bien, décide-t-il. Les gens bien sont les plus simples à arnaquer. Il se laisse faire sans rien dire, se perd dans ses yeux bleus. Elle a des tâches de rousseur et des grains de beauté. Trop pour les compter. “ Décidément ils t'ont pas loupé. ” Il esquisse un sourire pathétique. “ You should see the other guy, ” fait-il d'un air malicieux, avant de tousser dans sa main parce qu'il doit tousser de temps en temps quand même. Elle hésite, il pense qu'il a dit quelque chose de mal. Il fronce les sourcils, et puis les hausse en l'entendant reprendre la parole: “ Ça t'arrangerait, de rester pour la nuit ? Je veux dire— si tu as du mal à te déplacer et tout… ” Ce n'est pas forcément une bonne chose: Zazala va remarquer son absence et s'inquiéter, comme d'habitude, et essayer de le chercher.

Mais il y a deux choses. Tout d'abord, si il sort dans la rue, il est en danger de mort. Si le gang le trouve, Patch ne doute pas qu'ils vont finir ce qu'ils ont commencé. Ils avaient l'air bien déterminés à le tuer.
Ensuite, il y a quelque chose à propos de cette fille. Une innocence, peut-être, et une gentillesse. L'arnaqueur en lui le voit tout de suite et sait qu'il peut en profiter — maintenant, ou plus tard. Il ne sait pas ce qu'elle possède, qui elle connaît, en quoi elle pourrait lui bénéficier mais... il ne peut pas tirer un trait sur la possibilité qu'elle ait accès à plus que ce qu'elle en a l'air.

Toutefois, son personnage fait un peu la moue. “ Je veux pas- je veux pas te déranger, je- enfin- ” Mais c'est vrai qu'il doit être fatigué, et faible, et souffrant. Il roule des épaules, bouge comme pour les hausser, fait un mouvement quelconque; et puis brutalement, il suspend son geste, grimace en se pliant en deux. L'image parfaite de la douleur. “ Argh, ” gronde-t-il. “ Je connais... je connais même pas ton nom... ” Il reste un instant de plus plié en deux avant de se relever un peu pour la regarder. “ Tu es... tu as vraiment une bonne âme... et un grand coeur... peu de gens ferait ce que tu es en train de faire mais je n'ai pas envie de- de profiter de ta générosité... ” Il secoue la tête mais il sourit, c'est une bonne âme ce petit Patch. Il tente de nouveau de se lever. “ Ma soeur doit s'inquiéter... ” dit-il. Et puis, comme si toute force venait de le quitter, il se laisse retomber en arrière sur le lit. “ Oh... j'ai la tête qui tourne... ” marmonne-t-il en essayant un peu de faire comme si il avait du mal à articuler parfaitement bien. “ Je crois... je crois que je vais devoir être obligé de profiter de ta générosité... ” Quand il dit ça, on dirait que c'est la pire chose qui pourrait lui arriver.
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Lashay Kane
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Il semble si mal, cet inconnu—
et elle est fascinée, Lashay. L'a toujours été, beaucoup trop, par ses paires.

La curiosité se distille dans ses veines avec la vivacité d'un poison mortel et elle y succombe, talonnée par les mises en garde dont son pauvre père ne cesse de l'accabler depuis son réveil : ne fais pas tant confiance aux gens.
Elle voudrait des remparts de pierre, Lassie, mais ils s'égrainent en plaines ensablées au moindre mot bien placé.
Et il joue bien ses cartes, l'invité impromptu. Tout drapé de mystères et de faux-semblants convaincants, il tisse une toile dans laquelle elle s'emmêle, incapable de dire non.

« Merci... merci beaucoup », il ânonne, et elle se fend d'un sourire chaleureux. Il semble soulagé et elle vibre d'une impression grisante — la sensation du travail bien fait, quelque chose d'étrange, mais prégnant, qui l'enivre comme un vin capiteux (du moins elle suppose, quoi qu'elle n'en ait bu depuis une éternité). Ou comme un bon match, shot d'adrénaline.

(Et quelque part dans son esprit, une mention se coche : devoir accompli — comme si elle était née pour ça ; drôle d'illusion).

Encore inquiète pourtant : soulagé peut-être, soigné non. Elle n'a pas de réelles compétences en la matière, Lashay, mais il trouve l'énergie de plaisanter, et elle suppose que c'est bon signe. Il se redresse, Patch, peu disposé à s'imposer plus longtemps.

X LE RETENIR
X LE LAISSER PARTIR


Elle se mord la lippe, hésite. Les données s'entrechoquent dans ses pensées — elle évalue approximativement la quantité de sang perdu en se basant sur les traces qui maculent encore ses vêtements et celles effacées plus tôt de ses traits ; le pourcentage d'énergie dépensée de la rixe à la course, de stamina récupérée durant sa perte de conscience, d'aptitudes mises à mal par l'état de ses côtes ; la capacité à déceler d'éventuels dangers avec un œil sur deux fonctionnel, l'autre aux trois quarts fermés.
Elle évalue, Lassie, et il tangue, s'obstine pourtant à trébucher jusqu'au salon, et elle pense qu'il ne devrait pas se confronter immédiatement aux emmerdes qu'il a laissées à l'extérieur. Mais elle opte pour le second choix.
Parce qu'à sa place, livrée aux mains d'un ou d'une inconnue, elle se serait sentie tout aussi mal à l'aise. De trop, quoi que l'autre en dise.

« Je veux pas- je veux pas te déranger, je- enfin- » « C'est toi qui vois », elle soupire, mais ses lèvres pincées soulignent qu'elle n'y voit pas une bonne idée. Nul besoin de l'exprimer plus explicitement : la douleur le rattrape bien assez vite, à l'en plier en deux. « Argh. — je connais... je connais même pas ton nom... » « Tu peux m'appeler Lassie, tout le monde le fait. » C'est marrant, ça fait longtemps qu'on ne lui a pas posé cette question (son nom). Pour un peu tout le monde, elle n'est ni une inconnue ni tout à fait une célébrité ; la gamine au destin tragique, la petite prodige à l'exy dans le sang, fauchée par un chauffard à l'apogée de sa carrière. D'illustres anonymes parvenaient à clamer Kane ? Lashay Kane ! en la reconnaissant ; comme une évidence, à l'époque où elle-même, à peine arrachée à un long coma, peinait à renouer avec son identité.

C'est marrant, qu'il sache pas. Ça lui plait, à Lassie — elle se sent sur un pied d'égalité, parce qu'ils ont tout à découvrir l'un de l'autre pour le peu qu'ils se croisent. Sans impressions faussées par les âneries des on dit. « Tu es... tu as vraiment une bonne âme... et un grand coeur... peu de gens ferait ce que tu es en train de faire mais je n'ai pas envie de- de profiter de ta générosité... » « Oh mais non, j'fais juste ce que n'importe qui d'autre aurait fait— » elle s'interrompt. N'importe qui, vraiment ? Pas à Néodam, où tous se méfient de tous, ou s'en soucient trop peu pour ne serait-ce que relever du trottoir quelqu'un qui en trébucherait. Néodam, c'est le fog pesant dans l'atmosphère et dans les esprits, à en broyer les coeurs jusqu'à les rendre aigres et insensibles ; Néodam, c'est l'indifférence cruelle et l'égocentrisme patent. Mais elle n'aime pas les généralités, Lashay ; y'a des gens bien dans cette masse de désabusés. C'est certain. « j'vaux pas mieux que n'importe qui d'autre, et j'ai pas grand-chose à t'offrir, te sens pas mal de profiter du peu que je puisse te proposer. » Il secoue la tête en un refus sympathique, et elle est un peu anxieuse de le voir persister, hésite entre

X L'OBLIGER À S'ASSEOIRE
X LE LAISSER CHOISIR


songe sans raison aucune que cet humain ne semble pas savoir ce qui est bon pour lui. Mais : « Ma soeur doit s'inquiéter... », il argue, et elle ne peut rien dire à ça. C'est une bonne raison de braver les tempêtes, les familles.
Et il est sûrement quelqu'un de bien, ce Patch, s'il est prêt à tant surmonter pour ne pas la laisser sans nouvelles (sur une note moins dramatique, cela dit, les téléphones existent). C'est un vertige qui a finalement raison de sa persistance, et elle le pousse doucement à se rasseoir, parce que la seconde option n'est logiquement pas envisageable pour l'instant. « Te mets pas la pression, laisse-toi juste le temps d'récupérer un peu. T'es pas enchaîné ici, tu partiras quand ça ira ok ? En attendant, tu peux l'appeler, ta sœur. Pour qu'elle sache c'qui s'passe. Si tu veux. » Son téléphone est abandonné sur le comptoir de la cuisine, indécemment high-tech et dernier cri, tranchant bien comme il faut avec son appart' qui tombe en ruine ; parce qu'elle a un faible pour la technologie, Lassie, une vraie fascination. Et que le peu qu'elle s'autorise à garder pour elle-même, de sa paye indécente, sert à ça. Puis le reste, aux dettes de son père.
Elle récupère le portable avant de revenir, s'affale au sol, aux côtés de Patch en lui tendant l'objet. « À moins que ça ne t'emballe pas de devoir dormir sur le tapis… mais bon, j'ai pas de deuxième chambre. » Lui laisser la sienne pour un instant, c'était pas un problème — mais pour tout une nuit, c'est trop compliqué. « Vous avez l'air proches, ta sœur et toi…? » Elle s'enquiert. Curieuse, encore. Probablement trop. Et puis c'est vite dit ; elle suppose juste que c'est le cas, à la façon dont il en parle et s'en soucie, même si les questions de famille sont souvent plus compliquées que ça. « Neodam vous plait à tous les deux, jusque-là ? … Enfin, si on exclut l'état dans lequel les flics t'ont laissé ce soir… » Ses traits se froissent d'une moue compatissante ; elle ne devrait pas tant s'en soucier, mais trouve tout de même déplorable qu'il se soit retrouvé dans une telle panade sans avoir rien fait pour le mériter.
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Patch Simões
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Lassie. Le nom pourrait le faire rire. Mais il n'a pas rigolé. Il a mal. Les gens ne rient pas quand ils ont mal. Patch, quand il se casse un bras ou s'ouvre la main, il rigole. Les dents en sang, le visage en 4D, le corps défoncé, il rigole, crache du sang, rigole encore plus. C'est l'expression sur le visage des autres qui le fait rire. L'horreur, la surprise, l'inquiétude. Cette impression de puissance éphémère. J'ai fait ça et je m'en fous et j'ai survécu. Il a mal alors il ne sourit pas, ne rit pas non plus, garde une expression peinée et terrible. Lassie. Elle est trop gentille, pense qu'elle fait ce que tout le monde aurait fait — Patch s'est assez rendu à Néphède pour savoir qu'ici, peu de gens feraient la moitié de ce qu'elle est en train de faire. Mais il ne va pas s'en plaindre parce qu'il a besoin de son aide.

Il a presque l'impression que c'est trop simple. Qu'il abuse vraiment trop de sa générosité. Mais peu importe. Il faut faire ce qu'il faut. Non? « Te mets pas la pression, laisse-toi juste le temps d'récupérer un peu. T'es pas enchaîné ici, tu partiras quand ça ira ok ? En attendant, tu peux l'appeler, ta sœur. Pour qu'elle sache c'qui s'passe. Si tu veux. » Il hoche la tête confusément. Ils n'ont pas de téléphones, ils ont simplement une radio pour communiquer à distance quand ils sont sur le même monde. Un téléphone, Patch en a un: il l'utilise pour payer à Néphède ou la monnaie est dématérialisée, et aussi pour contacter les quelques contacts qu'il a dans ce monde pour vendre des trucs, en acheter, ou en échanger. Il le garde précieusement dans sa poche, peu sympathique à l'idée de le sortir devant elle. Il préfère utiliser le sien quand elle l'amène, même si il ne sait pas ce qu'elle attend de lui: sa soeur n'a pas de numéro, ou de téléphone, ce qui va lui sembler étrange quand il va le lui dire. Tout le monde a un téléphone sur Néphède.

« À moins que ça ne t'emballe pas de devoir dormir sur le tapis… mais bon, j'ai pas de deuxième chambre. » Il cligne des yeux et se détourne du téléphone dans sa main, il faut qu'il trouve une solution rapidement pour ne pas avoir à utiliser le téléphone. « Vous avez l'air proches, ta sœur et toi…? » Il hoche la tête avec un petit sourire qu'il n'a pas besoin de feindre. « Neodam vous plait à tous les deux, jusque-là ? … Enfin, si on exclut l'état dans lequel les flics t'ont laissé ce soir… » Il la trouve mignonne quand elle froisse du nez. “ Ouais... l'accueil n'est pas parfait... ” Il rigole un petit peu pour appuyer son propos et puis fait semblant de faire un mauvais mouvement; enchaîne avec un grognement de douleur, lâche le téléphone pour plaquer sa main sur ses côtes endommagées. Patch connait son rôle par coeur. Il grogne de douleur et finit par se laisser tomber en arrière sur le lit. “ Je crois... qu'un peu repos... ne me ferait pas de mal, ” dit-il lentement. “ Mes poumons... ugh. ” Il cligne des yeux difficilement en direction de Lassie. “ T'es sûre que ça te dérange pas? Promis... je trouverai un moyen de te repayer pour ce service... j'te promets... ” Il a un peu du mal à parler, pour de vrai cette fois, et du mal à garder les yeux ouverts. “ Je-- ” Il ne finit pas sa phrase, s'évanouit.

C'est nul parce qu'il ne voit jamais rien venir, bien entendu. Les vertiges, le malaise, la douleur, tout ça est étranger pour Patch. Il ne sait pas si c'est ses blessures, la drogue qu'il a pris ou quelque chose d'autre; il sait juste qu'il rouvre les yeux cinq secondes plus tard et que Lassie est tout d'un coup bien pls proche de lui, penchée vers lui avec une expression inquiète. “ Je vais bien, ” marmonne-t-il difficilement. “ Je crois... que j'ai vraiment besoin de dormir, ” fait-il avec un nouveau petit rire difficile. “ Si ça te dérange pas. Je vais me laisser lentement glisser sur le tapis, ” fait-il en commençant sa lente descente du bord du matelas. “ Me rouler en boule... et dormir... je serai parti dès que possible... promis... et je trouverai une manière de te remercier... Lassie, ” fait-il, avec des difficultés qu'il n'improvise qu'à moitié.
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Lashay Kane
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My dark beautiful twisted fantasyYou say I'm gonna miss you when you leave,
and you're probably right

À décision imprévue, impacts imprévus.
Elle aurait dû y songer, Lassie, avant de foncer tête basse au gré d'une impulsion. Elle aurait dû penser au-delà de ça, peser les potentielles conséquences et les risques et les bouleversements, mais non : un regard à la silhouette ensanglantée affalée dans la cage d'escaliers et, sans plus y penser, elle lui a ouvert sa porte.

C'était ponctuel. Elle se le répète en grinçant des dents à l'instant où sa clé, glissée dans la serrure, ne rencontre aucune résistance : déjà déverrouillée.

Il y a eu le choc la première fois, la panique, l'outrage, le pour et le contre pesés en un quart de seconde avant qu'elle ne fasse irruption à l'intérieur prête à en découdre avec un cambrioleur. Et puis le choc, encore, bercé d'ahurissement la deuxième fois. Un nouveau pic de consternation la troisième fois.

C'était supposé être ponctuel, une bonne action fugace qui n'était en rien vouée à devenir transitoire. Et pourtant la voilà qui rentre dans son propre appartement avec la certitude d'y trouver quelqu'un d'autre, toujours le même intrus — Patch.

« T'as pas à me remercier », elle avait dit la première fois, après qu'il ait perdu connaissance en affirmant le contraire, une promesse tatouée sur les lèvres ; et n'avait pas pensé un instant qu'il en ferait une raison valable de s'incruster dans sa vie de façon aussi irrégulière qu'inattendue.

Il y a eu les cris la première fois, les « C'est une blague ? // Tu peux pas me faire une frousse pareille // Comment t'es rentré, même ? // T'es au courant qu'on s'invite pas comme ça chez les gens ?? » ; l'hésitation et les incertitudes la fois d'après, à le laisser prendre ses aises sans trouver quoi dire, comment réagir ; et à l'occurrence suivante, l'exaspération pulsant à la tempe mais rechignant à exploser.

Aujourd'hui il y a de la fatigue, au terme d'une interminable journée d'entrainement, et de la frustration. Lassie qui fait irruption dans la pièce à vivre d'un pas décidé, résolue à régler le problème et à faire comprendre à Patch que ce petit jeu ne peut pas durer, et qui freine en se retrouvant confrontée à une pièce déserte. Personne sur le tapis, la télé éteinte. Peut-être est-il parti ? Soupir. Ce n'est pas mieux que de le trouver là ; ça signifie seulement qu'il a évolué parmi ses affaires en son absence et elle fronce les sourcils, bras resserrés autour d'elle en parade défensive et lèvres pincées. Tant pis. Problème repoussé pour la dernière fois, qu'elle tente de se dire, mais ça persiste à la tracasser alors elle attrape un post-it, y note RENTRE CHEZ TOI PATCH. et le plaque sur la surface du réfrigérateur d'une paume agacée, avant de se servir un verre de boisson bleue revigorante.

Un mouvement accroche les capteurs et enclenche le panneau de contrôle, à distance elle fait s'allumer le téléviseur. Chaîne d'Exy, sans surprise. Parce qu'elle vit Exy, Lassie, dort Exy, respire Exy. Elle a sa routine bien ancrée, à laquelle elle ne déroge jamais ou seulement de mauvais gré faute de choix, et le truc— c'est que les chaussures d'homme abandonnées à l'entrée de sa chambre ne font pas partie de cette routine. Le verre retrouve lentement le comptoir tandis qu'elle analyse la donnée incongrue, songe non, il n'aurait jamais—, se fend d'un léger rire jaune et incrédule avant d'ouvrir la porte. Il n'aurait jamais—

Mais si, il l'a fait. Il est vraiment là, dans sa chambre, à pioncer dans son lit sans aucune forme de pression, Patch. Elle le fixe, immobile une seconde, avant que les émotions laissées brièvement numb par la certitude du départ de Patch ne refassent irruption, éclatant à la surface jusqu'à troubler son calme. Alors

X RESTER CALME ET RATIONNELLE
X S'EMPORTER


Option deux validée.
Lashay tourne les talons pour récupérer son verre, le remplir cette fois au robinet et, l'instant d'après, le contenu aqueux est déversé sur le faciès paisible de l'endormi. Elle fait claquer le contenant en le posant sur son chevet. Écoute, j'fais pas de service après-vente, si je t'ai abimé un truc à vie en essayant de te soigner je suis désolée mais faudra penser à aller voir un doc. Tu peux pas juste continuer de te pointer ici quand bon te chante, le loquet est peut-être facile à bouger mais c'est pas pour autant une invitation à le faire, tu comprends ça ? Elle a plutôt l'impression que ce qu'elle lui dit lui passe loin au-dessus. Et certes, sa crédibilité tombe peut-être à plat au vu de l'apparition de quelques snacks « humains » (comme ses coéquipiers se plaisent à dire en se moquant, lorsqu'ils la taquinent au sujet de son éternelle boisson de survie) dans ses placards, mais il n'y a pas de quoi tirer de conclusion hâtive, ok ? Ça ne veut pas dire qu'elle veut qu'il revienne ou quoi, pas du tout, elle commence juste à se demander s'il a vraiment un endroit ou crécher et les nécessités de base, vu sa persistance à s'inviter chez elle.

X CHERCHER UN TERRAIN D'ENTENTE
X INSISTER POUR QU'IL S'EN AILLE


Tu veux quoi, en fait ? Si tu m'le dis et qu'on s'arrange pour, je sais pas, régler l'truc une fois pour toutes dans la mesure du possible, après tu pourras mettre un terme à tout ça right ? Et sors de mon lit, c'était un traitement de faveur la première fois, pas une habitude à prendre !
(Non vraiment, cet humain a de drôles de manières. Il doit avoir des bugs de programme, c'est pas possible autrement.
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Patch Simões
Patch Simões
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Patch sait que ce n'est pas une invitation, mais son gentil “ T'as pas à me remercier, ” en avait un peu l'air quand même, alors Patch est revenu. Plusieurs fois. Il a eu du mal à retrouver l'endroit au début, mais a fini par défoncer la bonne porte (après une erreur plutôt comique chez une voisine), s'écroulant à mi-chemin du lit parce qu'il était trop fatigué pour aller autre part (et trop bourré). Elle l'a réveillé et l'a mis dehors dès qu'elle est rentrée, en lui disant qu'il n'était plus invité. La seconde fois, il a défoncé la porte mais elle était à l'intérieur, et elle lui a donné un snack avant de le mettre dehors de nouveau. Et la troisième fois, elle a fini par accepter, quoiqu'un peu exaspérée, qu'il aille et vienne chez elle. Il n'a pas encore de planque à Neodam, donc il n'a pas le choix, et puis elle est trop gentille alors autant en profiter.

Ce soir-là, contrairement aux autres fois, il a décidé de venir chez elle. Généralement, il est bourré, ou trop fatigué, ou juste perdu, il reconnaît le quartier et il se dit: pourquoi pas? en sachant pertinemment qu'une petite crevette comme elle serait incapable de le forcer à rester dehors. Physiquement et aussi psychologiquement, elle est trop gentille et serviable. Elle devrait changer de serrures, pour mettre les voyous comme lui dehors pour de bon; mais elle ne l'a jamais fait. Alors il est venu avec une nouvelle serrure qu'il a acheté pour elle, ainsi que quelques outils, et puis il a eu la flemme et comme elle était pas là, au lieu de s'écrouler sur le sol ou le canapé comme d'habitude, il décide d'emprunter le matelas. Il aura sûrement fini sa sieste et son boulot avant qu'elle ne rentre, il est encore tôt d'après la position du soleil dans le ciel qu'il peut voir à travers les nuages de pollution. Ni vu ni connu. Il retire ses chaussures et, sans se débarrasser de ses vêtements plein de poussière, se laisse tomber sur le lit et s'endort le nez dans l'oreiller. Ça sent comme ses cheveux. Ça sent bon.

Il est réveillé par le ciel qui lui tombe sur la tête. “ Que-quoi? ” Il se réveille d'un coup en sautant (et non roulant) sur le dos, se redressant en clignant des yeux. Il a de l'eau sur le visage et les cheveux qui lui tombent sur les yeux et il n'arrive pas à ouvrir les yeux. “ What the f--pas de service après-vente, si je t'ai abimé un truc à vie en essayant de te soigner je suis désolée mais faudra penser à aller voir un doc. Tu peux pas juste continuer de te pointer ici quand bon te chante, le loquet est peut-être facile à bouger mais c'est pas pour autant une invitation à le faire, tu comprends ça ? ” Il a envie de continuer à hurler: QUOI? QUOI? QUOI??? jusqu'à ce que ce qui est en train de se passer fasse du sens dans sa tête, et puis il se calme quand il comprend que la propriétaire est rentrée, tout simplement. Il grogne en se laissant retomber sur l'oreiller sans plus de façons, arrêter d'essayer d'ouvrir les yeux, les frottant avec vigueur pour les réveiller. “ Tu veux quoi, en fait ? Si tu m'le dis et qu'on s'arrange pour, je sais pas, régler l'truc une fois pour toutes dans la mesure du possible, après tu pourras mettre un terme à tout ça right ? Et sors de mon lit, c'était un traitement de faveur la première fois, pas une habitude à prendre ! ” Il grogne un peu plus fort et parvient enfin à détacher les paupières pour lui adresser un regard en coin. “ T'inquiète, ” lui dit-il le plus naturellement du monde, se poussant sur le côté pour lui laisser de la place. “ Tu vois, t'as de la pla-- hey! ” Elle ne semble pas apprécier son humour quand elle attrape le coin de la couette sur laquelle il se trouve et tire sèchement, plus fort qu'il ne se serait attendu de sa part: Patch tombe parterre, en grognant non pas de douleur mais d'agacement.

Il est entortillé dans la couette, se débat avec, et finit par se tourner vers elle avec un air ennuyé. “ Bravo pour l'hospitalité, ” ose-t-il dire en se relevant. “ Eh bien, si tu dois vraiment le savoir, je suis là pour une très bonne raison! ” dit-il d'un ton condescendant en faisant mine de dépoussiérer sa veste qui en a grandement besoin. “ Tiens! ” Il lui montre la boîte à outils dans un coin de la pièce, qu'il a déposé avant de s'écrouler. “ Je suis venu remplacer ta serrure, pour éviter que des voyous s'invitent chez toi sans ton accord. ” Il dit ça avec un grand sourire, parce qu'il se considère comme un véritable sain. Il n'est pas souvent gentil, Patch, ça lui fait bizarre. Mais il pense que Lassie le mérite, après ce qu'il lui fait vivre quasiment toutes les deux semaines. “ Promis, je ne garderai même pas un double des clefs. ” Un mensonge, bien entendu.
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