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 done for me ((daniil))

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MessageSujet: done for me ((daniil))   done for me ((daniil)) EmptyLun 18 Juin - 21:49

done for meI won't beg for your love Won't say please I won't fall to the ground on my knees
You know I've given this everything Baby, honestly, baby, honestly

outfit /// Gab, il a jamais été un grand fan des boîtes de nuit, de la foule de corps déchainées et collés, air irrespirable et sueur dégoulinante de son front ; de la musique assourdissante qui laisse cette désagréable sensation d’un essaim d’abeilles dans ses oreilles. Gab, il préfère la quiétude chahutante d’un bar ou les soirées dans la salle d’entrainement où il pouvait être seul sans avoir à supporter les aboiements de son père ou simplement, rester affaler des heures sur son lit à contempler le plafond. Alors les clubs, définitivement, c’était pas son truc. Mais c’est pas pour autant qu’il y a jamais mis les pieds. On le voyait souvent apparaître sur les clichés des sponsors, lors des soirées promotionnelles et personne n’avait jamais questionné le fait qu’il avait pas encore l’âge d’être là. Avec sa grande taille, difficile de croire que ce n’était qu’un gamin. Ses parents s’en inquiétaient pas vraiment, le forçaient même à s’y rendre quand lui avait juste envie de rester dans sa chambre à jouer à la console jusqu’au petit matin.

Et c’est peut-être ce qu’il aurait dû faire ce soir. Plutôt que de s’échapper en douce une fois son père alcoolisé endormi sur le fauteuil et sa mère absorbée par son téléphone pour entendre la porte d’entrée se refermer derrière lui. Il compte plus le nombre de fois qu’il a fait le mur, qu’il a fait croire qu’il était un gentil petit garçon qui se couchait tôt et obéissait bien docilement à ses parents. Ou écouter les sages paroles de son frère qui le mettait constamment en garde sur les dangers de la nuit. Et Gab, il trouvait ça ironique que Nath soit celui qui lui énumère tout ce qui risquait de lui arriver s’il ne respectait pas le couvre-feu. Son frangin était pas le genre à se rebeller et à contourner les règles dès qu’il en avait l’occasion. Nath, c’est le fils bien dressé qui ne l’ouvre que lorsqu’on lui donne l’autorisation. Mais Nath, il a cette image d’héritier bien propre qui lui colle à la peau comme un second épiderme. Et Gab, non. C’est un sale gosse avec une grande gueule, le genre qui répond non quand on attend un oui et qui fait tâche sur le portrait bien lisse d’une famille qui n’en mérite pas le nom.

1 : 23 AM. Les vibrations des basses ricochent sur les murs tremblants. Et déjà, l’exaspération se peint sur ses traits juvéniles. Il a encore le choix, celui de faire demi-tour et de rentrer chez lui, faire comme s’il avait jamais foutu les pieds ici ce soir ou bien, celui d’aller chercher d’aller délivrer les questions qui lui brûlent le bout de la langue depuis plusieurs jours. Il sait qu’il est à l’intérieur, probablement pendu aux lèvres du premier con ou de la première écervelée qui se sera fait avoir par son sourire charmeur et carnassier. Comme Gab. Il s’était laissé prendre au piège comme un crétin et le voilà aujourd’hui à se faufiler entre les corps mouvants de la boîte. Il arrive à rejoindre le bar et à commander ce que le barman a de plus fort. On lui demande pas s’il a l’âge, il a l’argent et ça suffit pour étouffer les interrogations.

Son verre chavire d’une main à l’autre alors que son regard navigue entre les silhouettes, à la recherche de la sienne, de ce regard perçant et de ce sourire moqueur. Il sait qu’il aurait pas dû venir Gab, qu’il va s’en prendre plein la gueule et s’en mordre les doigts. Il est déjà perdant dans ce duel imaginaire. Et lui aussi le sait. Ses yeux océans sont déjà sur lui avant même que le gosse le remarque, il a déjà ce rictus victorieux alors que ses mains s’ancrent sur les hanches d’un autre. Et Gabriel, il mentirait en déclarant que c’est pas sa qu’il a remarqué en premier. L’autre à ses côtés.

Le liquide parvient à sa bouche, glisse le long de sa gorge en laissant dans son sillon un chemin ardent. Il en commande un autre, puis encore un, juste assez pour lui donner le courage de traverser la marée effrénée et se pointer devant lui, impassible, détaché des effets de sa présence. Il lui faut un shot de plus pour finalement décoller ses pieds du sol et en foutre un devant l’autre, avancer sans changer de direction, avoir l’air confiant sans montrer qu’à l’intérieur, ça s’affole, ça se détraque.

« On peut s’parler ? Ou t’es trop occupé à fourrer ta langue dans le fond de sa gorge ? Tu vérifiais qu’il avait toujours ses amygdales ou un truc dégueu dans le genre ? »
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done for me ((daniil))
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