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 Found - ft Niran.

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MessageSujet: Found - ft Niran.   Found - ft Niran. EmptyDim 9 Sep - 23:34

FoundIt's so much darker when a light goes out than it would have been if it had never shone.




☽ aecha lee & niran moriarty
09 september 2018, late night
Elle a fini par s’y habituer, aux portails. Ou du moins c’est ce qu’elle croit. Mais alors que son être traverse les mondes, laisse la pollution chaleureuse pour la nature douloureuse, elle semble se faire déchirer de part en part. Surement est-ce le poison qui coule au sein de ses veines, qui dépose sur chaque organe un baiser destructeur. Elle ne saurait le dire. Tout ce dont elle est certaine c’est que, durant cette fraction de seconde, Reyn perd le contrôle. A peine touche-t-elle le sol que son esprit se ferme. A peine sent elle sa peau se déchirer sous l’impact qu’elle le force à disparaitre.

Seule.

Elle est seule.

Seule comme elle ne l’a jamais été. Seule comme elle n’a jamais pensé pouvoir l’être. Parce qu’il aurait dû être avec elle. A jamais. Ha. Elle en rit. Elle en rit si fort que le fond de sa gorge lui fait mal. Rire pour ne pas pleurer. Rire pour ne pas sombrer. Mais alors qu’elle se relève, la voilà déjà qui tombe de nouveau. Le monde tourne, le monde s’écroule. Son estomac se retourne, s’étale le long du trottoir. Elle ne prend pas la peine d’essuyer ce qui coule le long de son menton. L’alcool fatigue ses muscles, l’alcool embrouille ses pensées, l’alcool confond ses sens. Cela ne l’empêche pas de se battre. Tout pour ne pas rester là.

Pourquoi ?

Pourquoi ne peut-elle pas rester au coin de cette rue ? Elle n’est pas certaine de le savoir. Il y a quelque chose, comme un murmure dans le fond de son âme qui la pousse vers l’avant. Alors elle vagabonde. Pas après pas, elle sillonne des rues que son esprit embrumé ne reconnait pas vraiment. Et pourtant. Pourtant, elle sait où elle va. Elle le sait sans le savoir. Quelque chose dans le fond de sa pensée est confiant. Si le poison n’avait pas pris le contrôle de son être, peut-être se serait-elle battue. Surement aurait-elle tourné à droite lorsque l’envie la prenait de tourner à gauche. Mais elle n’en fit rien. Ainsi, ce n’est que lorsque le la porte d’entrée claque avec un son si familier qu’elle reconnait son erreur.

L’Agora.

« Oh, fuck you. » Même aveugle, elle reconnaitrait la silhouette qui lui fait face. « Reyn put you up to this? Fuck him to. » Elle fait un pas en arrière. Elle s’écrase au sol. Elle tente de se relever. Le sang qui recouvre son corps glisse contre le sol immaculé. Encore chaud, le liquide rougeâtre coule du bout de ses cheveux. Couverte. Elle en est couverte. C’est peut-être de se voir dans le fond du regard de Niran qui fait qu’elle s’en rend vraiment compte. Le sang. Elle n’en a jamais vu autant. Jamais. Pas même alors que son monstre laissait sa violence exploser. Parce qu’elle n’a jamais voulu en voir autant. Parce qu’elle a toujours détourné son regard. Mais elle ne peut s’en échapper. Elle le sent. L’odeur métallique s’accroche à ses narines, violente. Elle s’éloigne, Aecha. Elle s’éloigne de l’homme qui lui fait face, celui qui a continué de forcer son téléphone à hurler. Elle s’en éloigne parce qu’elle ne veut pas de sympathie. Parce qu’elle sait bien qu’il tentera de s’emparer d’elle.

Murmures.

Elle-même n’est pas certaine de ce qu’il s’échappe d’entre ses lèvres. Mais alors que son dos se heurte à un mur qui se tient derrière elle, elle se rend compte qu’elle ne peut plus s’échapper. Il ne reste plus rien. Rien si ce n’est-elle. Rien si ce n’est lui. Rien si ce n’est ce qu’elle a fait. Rien si ce n’est ce qu’elle a perdu. Rien si ce n’est ce qu’elle ne pourra jamais retrouver. Encore une fois, c’est alors que la douleur se heurte à elle. La souffrance la déchire de part en part alors que son esprit confus fait finalement face à ce qu’elle a tenté d’ignorer. Ce n’est pas le visage de Niran qui se dessine devant elle. Non, c’est celui de Nawei. Celui qu’il gardera jusqu’à la fin de ses jours. Le visage inexistant d’un homme dont le cerveau a explosé. Elle revoit le crane en mille morceaux, les traits qui sont devenus un vide sanguinaire. Un visage qu’elle a tout fait pour cacher au regard de Niran. Mais elle n’est pas dupe. Peut-être le connait-il aussi. Peut-être en rêve-t-il autan qu’elle en rêve elle-même. Non. Il ne peut pas en rêver autant qu’elle. Pas alors qu’elle le voit au coin de chaque rue, sur le visage de chaque inconnu qui se prend à passer son chemin. Un sourire pour lequel elle s’est battue. Un sourire qu’elle ne reverra plus jamais. Un sourire que l’on a détruit.

Une.

Une larme glisse le long de son visage.

Deux.

Deux larmes dégoulinent. Celle s’échappant de l’œil a une teinte rougeâtre qui se mélange à ce qui habite déjà ses joues. Son propre sang se mêle à celui de sa victime. Elle, la meurtrière.

Trois.

Elle perd le compte.

Elle pleure, Aecha.

Elle pleure comme elle n’a pas pleuré depuis la mort de Hyunki. Elle pleure comme elle a si souvent refusé de le faire. Mais elle ne peut s’en empêcher. Parce que la mort s’est forcée jusqu’au plus profond de son cœur. Parce que le deuil la déchire de part en part.

Elle pleure, Aecha.

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MessageSujet: Re: Found - ft Niran.   Found - ft Niran. EmptyMer 12 Sep - 11:13

FoundIt's so much darker when a light goes out than it would have been if it had never shone.




☽ aecha lee & niran moriarty
09 september 2018, late night

Vide. L’esprit de Niran est vide. Vidée de toute substance, de toute pensée, de tout souvenir. Non. C’est faux. Il y en a un. Un seul, qui passe en boucle sur l’écran vierge de son cerveau. Comme imprimé au fer rouge sur sa rétine. Il ne se souvient plus ce qu’il a ressenti en recevant le texto d’Aecha lui demandant de venir la chercher tôt, bien trop tôt après le début de sa rencontre avec Nawei. Il a oublié l’envie qui l’a titillé de la suivre, avant ça, espérant revoir son ami, imaginant une réconciliation possible ou au moins une discussion. Mais si les souvenirs lui font défaut, les sentiments, les sensations en revanche semblent décuplés. La culpabilité. La douleur. La tristesse. La souffrance. La colère. Le dégoût. Alors qu’il revoit ce visage qui n’est plus. Il sait ce que c’est. Il l’a identifié. Une exécution, sommaire. Une balle à l’arrière, ressortant par l’avant. Détruisant tout sur son passage. Os. Nerfs. Muscles. Traits. Humanité. Vie. Existence. Une éradication. C’est personnel. C’est tout ce qu’il a eu le temps de penser avant de rendre le contenu de son estomac sur le pavé, alors qu’un cri muet s’échappait de ses lèvres. Incapable de faire le moindre son. Incapable d’avancer ne serait-ce que d’un pas. Jusqu’à ce que sa silhouette entre dans son champ de vision. Que quelque chose au fond de lui se réanime, le force à mettre un pied devant l’autre pour la rejoindre. Elle, qui a perdu plus encore que lui. Elle, qui n’arrivait même pas à se mettre debout. Elle, qu’il a portée, qu’il a conduite en lieu sûr. Qu’il a enlacée, qu’il a tenté de consoler, sans trouver les mots, tout aussi dépourvu qu’elle, tout aussi chamboulé, tout aussi incapable d’oublier cette vision d’horreur, qui l’a fait vomir, encore, quand elle ne regardait pas. Et c’est le corps tremblant qu’il a essayé de la ramener vers lui, au lit, pour tenter d’effacer ses peines, d’effacer sa douleur, comme s’il en était capable … qu’elle lui a échappé, lui confisquant son téléphone. Et qu’en deux secondes, il s’est retrouvé à tambouriner contre le battant de la porte, tant de lui hurler d’arrêter, de ne pas faire ça. Sa voix éraillée n’a pas suffi, se transformant en couinement étranglé, en prière inaudible, en murmure inexistant. Se heurtant à deux murs, l’un physique et l’autre métaphorique, les jambes de Niran ont cessé de le porter, l’espace d’un instant. Et c’est au sol, contre le battant de la porte qu’il a essayé de reprendre ses esprits. De faire taire ses propres sentiments pour s’inquiéter pour elle. Pour se reprendre, pour elle. Pour celle qui a tout perdu. Il n’a pas le droit de lui faire faux bond. Pas quand elle a tant fait pour lui. Et pas quand tout ce qui arrive est sans doute de sa faute.

Alors il s’est relevé. Il a tiré sur ses cordes vocales comme il l’a pu, écartelant son âme au passage, parce que le moindre mot, le moindre son se perdait dans un monde où il n’était plus, dans un monde où ils allaient devoir apprendre à avancer, dans un univers qui lui semblait soudain tellement étranger, tellement différent. Sa sortie du cocon de Scarface, il l’a faite avec lui. Avec son meilleur ami, son frère. Nawei. Qui a toujours rendu le dehors un peu plus acceptable, un peu plus accessible. Jusqu’à ce qu’il disparaisse une première fois, par sa faute. Jusqu’à ce qu’il s’en aille une seconde fois, par sa faute sans doute aussi. Il ne l’a pas revu depuis sa tentative de suicide. Rien. Pas un mot, pas un regard ; il l’a sans doute bien mérité. Il attendait d’aller mieux pour tenter de le revoir, pour s’approcher, pour lui demander pardon, pour lui prouver qu’il allait devenir quelqu’un de bien, en-dehors des gangs, qui ne font que l’étouffer … et il ne pourra jamais le faire. Jamais. Alors c’est avec toute sa rage que Niran tape à cette porte, s’éclatant les phalanges au passage, jusqu’à ce qu’un filet coule le long de son poignet, jusqu’à ce qu’il n’ait plus de forces, plus de souffle. Mais il ne peut pas abandonner. Parce qu’il ne peut pas la laisser tomber, elle aussi. Et finalement, on lui ouvre. Il est à bout de forces quand il voit Leo. Reyn est bientôt là, lui aussi. Il tente de leur expliquer, en termes clairs, ce que le membre du cluster d’Aecha sait déjà. Mais la vue de son téléphone, abandonné plus loin, prend le dessus sur le reste. Il les laisse, s’en saisissant. Et c’est écroulé au milieu du couloir qu’il l’appelle, sans relâche. Qu’il change pour les messages écrits. Mais rien ne se passe. Rien ne va. Il se lève. Il va y aller. Il sait où elle est allée. Et qu’importent les conséquences. C’est Leo qui le retient. Qui lui dit que Reyn a plus de chances de réussir. Que ça ne vaut pas le coup. Il n’a pas la force de s’énerver. Il ne fait qu’acquiescer, se relevant. Il est passé en mode pilote automatique. Il avance le long du couloir, son portable entre les doigts, comme une bouée de sauvetage. L’appeler. Encore. Et encore. Il n’a pas peur qu’elle fasse une bêtise. Il se souvient de son incompréhension de son propre état. Elle n’est pas comme ça. Mais en même temps … la mort de Nawei ne change-t-elle pas la donne ? Cette simple pensée lui donne de nouveau la nausée et il faut l’annonce de son arrivée imminente pour l’empêcher de se jeter de nouveau aux toilettes.

Il descend les marches. Il n’entend plus personne, ça n’a plus d’importance. Il n’y a qu’elle qui compte. Il remerciera Reyn plus tard ; une chose à la fois, son cerveau n’arrive pas à traiter les informations. Il se concentre sur elle, uniquement sur elle pour ne pas succomber à sa propre douleur, à son propre chagrin qui pourtant l’attaque salement, rendant sa bouche sèche, son cœur incroyablement douloureux, et chacun de ses pas lourds, oh, si lourds. Et enfin il la voit. Et c’est toute sa conscience qui vole en éclats alors qu’il note la quantité de sang sur elle ; il n’a que rarement vu ça. Vu autant d’hémoglobine. Son palpitant s’emballe, imaginant immédiatement le pire : est-elle blessée ? « Oh, fuck you. » Et elle est visiblement complètement ivre. Une nouveauté. Inquiétante. Comme tout le reste.« Reyn put you up to this? Fuck him to. » Il tend la main vers elle mais elle se dérobe, tombant au sol. Ses mâchoires se serrent, d’inquiétude, d’anticipation alors qu’il marque une pause, la laissant reculer, simplement pour l’examiner rapidement. Ça n’a pas l’air d’être son sang. Ce qui est déjà une bonne chose. Pour le reste … chaque chose en son temps. Il ne veut pas s’imposer. Il ne veut pas la forcer à accepter. Mais il la sent se noyer. Ce qu’il perçoit d’elle, de ses états d’âme vient l’achever, et il se laisse tomber à genoux devant elle, adossée comme elle l’est au mur. Et, qu’elle le veuille ou non, il l’enlace. Ses bras, qui semblent être faits de plomb, passent autour d’elle et l’amènent contre lui. Il se moque de l’odeur métallique ou des taches pourpres dont il va lui aussi être recouvert. Il n’a que faire du regard des passants, il n’y en a pas à cette heure-ci. Il n’y a qu’elle. Elle et l’infinie tristesse qu’il ressent, qu’il perçoit, ce vide infini qui tente d’engloutir sa soulmate. Qu’il retient, qu’il maintient contre lui. Il aimerait trouver les mots. Il aimerait savoir quoi dire. Mais il en est incapable. Il est juste pris à la gorge. Il ne pleure pas. Il n’y parvient pas ; il voudrait vomir, encore. Mais ça impliquerait de la lâcher. Et c’est hors de question. Il ne la quittera pas. Pas une seconde. Il ne s’en détachera pas d’un millimètre. De peur qu’elle ne s’enfuie, encore. Et qu’elle se perde, dans le trou sombre dans lequel elle semble s’être abîmée. Et qu’elle ne lui revienne jamais. Alors il reste là. Et il y restera pour toujours. Parce que c’est eux deux, dans ce trou. Dans cet abîme sans fond. Dans cette détresse. Et ça n’a rien de négociable.

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