song ▬Il était très tard, pourtant la vie jamais ne s'arrête. Quand l'on croit voir le soleil partir se reposer, il part en réalité accompagner d'autres que nous. Et la lune, que l'on croit voire disparaître le jour, réapparaît à nos yeux pour nous offrir la lumière vitale qui se cache dans toute les obscurités. Et la vie jamais ne s'imite, elle est simplement. Point d'emploi du temps pour elle, ni lever ni coucher. Elle danse tout autour de vous, chante ces sérénades quand vous croyez être seul, vous tient la main jusqu'à que la corde soit rompu. Des fois, elle vous sort de ce sommeil profond et alors votre regard sur elle change. Vous la voyez pour ce qu'elle est enfin ; un tout, une infinités de fragments explosés dans chaque chose : elle vous parle, et vous pouvez lui répondre. Vous commencez à entretenir une vraie relation avec elle, et cette relation vous suivra pour toujours.
C'est difficile à croire dans ce nouveau monde, où tout semble avoir un début et une fin. Où tout ce qui est petit veut devenir grand pour ne pas être oublié, pour trouver sa place. Ils pensent pouvoir se soustraire aux détails ainsi, se soustraire à la vie. Les fous. Ils ne savent pas.
Et jamais la vie ne s'arrête autour d'Ithill, même pas quand les rues sont vides. Épuisée, elle se traînait jusqu'à la porte de chez elle. Les larmes lui montaient, le menton tremblant et le pas pressé. Son esprit se battait ces derniers jours pour rester éveillé, combattant sa propre fatigue et celle du corps. Chaque son lui était décuplé, comme si elle pouvait entendre une souris couiner à l'autre bout d'une rue. Sollicitée à droite, à gauche, ses énergies s'affaiblissent. Il lui fallait du repos, se recueillir. Parler avec la vie, en tête à tête.
Finalement arrivée à destination, la belle terrienne poussa un lourd soupir en enfonçant les clés dans la porte. Immédiatement, elle entendit les aboiements de Zephir ce qui la laissa perplexe. Il n'avait pas l'habitude de se comporter ainsi lorsqu'elle revenait chez elle.
Une fois à l'intérieur du couloir d'entrée, il semblait bien agité. Et une faible lumière se faisait voir en direction du salon.
Quelqu'un était rentré avant elle. Et Ithill avait une petite idée sur qui se cachait derrière ce « quelqu'un ».
Balançant sa besace près de la porte, elle s'avança avec une pointe d'agacement, ravalant son épuisement à contre cœur. Personne n'était visiblement décidé à la laisser en paix. Cette fin de nuit s'annonçait houleuse. Connaissant le personnage, Ithill avait mal choisi son moment pour s'offrir un peu de repos.
Des bougies étaient allumées, son corps allongé sur le sofa. Le voir aussi à l'aise, la sidéra quelque peu. Visiblement endormi au vu de l'heure et de ses paupières closes, la princesse des sables attrapa sa chaussure et la lui lança dessus pour le sortir des bras de Morphée.
«
- Tu aurais pu me dire que tu venais au lieu de t'inviter comme un prince. Depuis combien de temps tu es avachi ici ? »
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