indecisions (noa)

(underwater) humeur aussi instable que ton élément, tu vis avec une véritable bombe à retardement dans la poitrine. tes émotions sont à vif sur ta peau, les traits de ton visage se tordent du sentiment qui t’habite. tu te laisses envahir, balloter par ces déferlantes émotionnelles, au point de te laisser bouffer de la pire des manières. trop humain, tu n’as jamais su te protéger car tu ne saurais vivre sans ressentir chaque instant comme s’il s’agissait du dernier. pourtant ils riraient s’ils savaient. trahi par ton propre élément, tu as manqué de te noyer alors à peine plus haut que trois pommes. la pression de l’eau contre ta poitrine, le refus de cette dernière d’obtempérer, avant de lui intimer le plus primitif des souhaits, let me live. elle s’offusque parfois, se dérobe au regard des autres, te joue bien des tours mais elle est aussi la seule à te comprendre. ○ (mystery of love) romantique invétéré, tu as toujours beaucoup donné dans tes relations amoureuses, trop peut être. tu aimes sans demi mesure, mais la lassitude te rattrape et laisse place à la déception. dans le regard de l’autre, tu cherches le miroir de la flamme qui brûle au creux de ton ventre, en vain. une part de toi est manquante, et tu cherches par tous les moyens à combler ce vide persistant. il y a l’angoisse de ne jamais être tout à fait toi même, pris au piège par ce tourment qui semble s’amplifier au fur et à mesure des années. il t’a fallu du temps pour comprendre, et accepter, que cela n’était pas une faille mais un signe. tous ces rêves, ces visions troublantes et étrangères à ton univers. une connexion particulière te lie à cet autre que tu connais pas et qui t’es pourtant si familier. ○ (alien) la dernière fois que tu as entendu cette histoire, tu venais de fêter tes cinq ans. il y avait toujours cette fougue dans son regard, même la veille de ton décès. tu ne l’as pas connu longtemps ton papi, mais il venait chaque soir te bercer d’un de ces récits passionnant. c’était un homme qui s’était battu contre la pauvreté, ici et là-bas. ce « là-bas » il l’appelait Sigan, et si Altea n’offrait rien d’idyllique de ton coté, cette autre endroit ressemblait à l’enfer. comment avait-il atterri ici ? un coup du destin. il avait galopé comme un fou dans les rues mal éclairées avant de buter contre un trottoir et d’un battement de cil le décor s’était métamorphosé. il était passé par une brèche ou quelque chose comme ça, ajoutait-il. personne ne le croyait, alors il avait fini par se taire, car on disait qu’il s’agissait de chimères délirantes, de ce fait personne n’osait s’approcher de lui ou de sa famille. tu y a longtemps cru, rêvant de repartir de zéro comme lui, pour finalement laisser la réalité te rattraper. ○ (artistry) depuis ton plus jeune âge, tu exprimes sur le papier et les murs les jaillissements d’émotions qui te secouent. sur ton support tu partages un peu de ton âme, t'offrant aux regards des curieux. puis tu as grandi et tu as compris que tout un monde s’offrait à toi, Altea était une toile qui te suppliait d’y apposer l’ébauche de ton esprit. tu as conquis des pans de façades dans ton coin d’Arcadia, tout comme tu as marqué de ta griffe les wagons de métro. rien n’arrête ta créativité, pas même les gardiens de la paix. parfois, la simple vue de tes outils te tord les boyaux. c'est être témoin d'un rêve impossible, d'un fantasme enfantin. il s’agit pourtant de ton aspiration la plus profonde ; être reconnu un jour, avoir ton nom sur toutes les lèvres des grands noms mais surtout vivre de ta passion. ○ (money, lack of) des chaussettes rapiécées, des chaussures trouées à différents coins, ce taudis pourri qui te sert de studio, autant d'éléments qui définissent l'état de tes finances. tu n'as jamais roulé sur l'or, pris au piège par la vie décadente d'Altéa. ton enfance s'est faite sur de nombreux sacrifices, et de nombreuses moqueries. tu ne manges pas toujours à ta faim, comme tu ne vis dans le beau coin du quartier, mais tu ne t’en plains pas car c’est ce que tu as toujours connu. qui plus est, tu connais pleins de petites astuces pour te sortir des tracas mais tu as encore beaucoup de difficulté à gérer ton argent. une bonne partie de tes dépenses finissent dans du matériel d’art et des bombes de peintures. tu es conscient de la chance d’être un riverain d’Arcadia, et non pas au prise d'Oriel la débauchée. ○ (unworthy) on t’a fait croire que tu étais bon à rien, trop pauvre, trop banal pour aspirer à quoique ce soit. tu n'as jamais eu confiance en toi, car tu es persuadé que rien ne t'attend. c'est pour cette raison que le Processus s'est soldé par un échec, ou que tu as refusé l'aide de tes parents pour entrer dans une école d'art, tu penses que tu n'as pas les épaules pour être spécial, hors du commun. ces regards médisants te hantent, cette famille qui n'a jamais eu de considération pour le fils d'un renégat. il fallait faire bonne figure, donné l'image d'être d'un certain standing malgré l'étiquette de bâtard. tu as souffert de leur ignorance. tu es un habitué des mauvaises langues, après tout tu n'es jamais rentré dans le moule.

(( chronologie ))

date blabla.
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