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MessageSujet: parenthèses ¬ ((naji))   parenthèses ¬ ((naji)) EmptyMer 28 Fév - 2:52



— deux somnambules,
deux funambules –

qui dansent et qui tournent au dessus du vide.
êtres sans parure, sans dorure ;
vous êtes de ces créatures nuptiales livides,
qui errent tard le soir dans les nuits polluées de la ville,
avec son ciel orangé et sa cacophonie incessante.
l’un qui s’éveille après l’incandescence d’un soir trop brûlant,
l’autre qui n’a pu clore les paupières sans chasser les pensées qui tourbillonnent dans sa tête.
aux quatre coins de la ville, et pourtant il y a ce fil,
ce lien qui vibre,
tressaute un instant –
des âmes qui se touchent,
qui se connaissent trop bien.

il est trois heures du matin.

« O M G ILS ONT TUE DEAN CES ENFOIRÉS et un fantôme a pop out of nowhere what c'est quoi cette série lol »

un sms banal,
transformé en signal d’alerte brutal.
eiji qui fixe les lettres danser dans un océan de pixels –
à pas mettre bien longtemps pour comprendre où était le problème.
qui pour beaucoup n’en serait pas un ;
un cauchemar comme les autres,
un gars réveillé.
et pour eiji ça ressemble plus à une terreur nocturne,
un ami éraflé.
ou à la jambe carrément bousillée — t’es pas là pour qu’il puisse constater l’étendue des dégâts.

il saisit le téléphone,
prend une inspiration.
les doigts qui se glissent naturellement sur les touches, parce qu’il est facile de te parler.
de l’ouvrir et de dégueuler tout un tas de trucs,
alors qu’eiji il aime pas forcément parler –
ça parle de tout, de rien, des choses qui comptent et celles qui importent moins,
ça parle d’avenir (enfin pas trop), ça parle de souvenir (sûrement beaucoup trop)
de ceux à faire et de ceux déjà créés,
qui s’étalent là, à leurs pieds.

« j’te l’ai dit, ils ont écrit le scénario avec leur cul, mais faut croire qu’on aime les trucs de merde parce que PUTAIN ça me fait trop chié qu’ils l’aient tué. le seul perso potable dans l’histoire mdr. par contre t’es un bâtard tu m’as carrément spoilé nash, tu vas finir la tête dans les chiottes. »

« c’est une promesse »

au milieu des draps le géant s’étire,
deux pieds moitié dans le vide dans un lit trop large.
eiji qui tourne la tête vers le carreau à contempler les nuages grades et rougis par les cendres d’une cité déjà pourrie jusqu’à l’os.
qu’il aime.
à croire qu’il est comme baudelaire,
à avoir une passion pour les charognes.
un vautour décrépi, sans les belles plumes des rapaces,
juste à bouffer ce qu’il reste autour de la carcasse,
à effacer la mort et se fondre dans la masse ;
les rats et toutes les bestioles qu’on veut pas aimer,
qu’on doit pas aimer,
qui sont synonymes de pauvreté.
et eiji il se complait dans ce calvaire,
à pas avoir la sensation de devoir être quelqu’un,
de devoir être quelque chose pour les autres.
parce qu’à ce stade là, il n’y a plus rien qui compte,
surtout pas l’apparence.

et pourtant.
il se lève, chope sa veste et disparait,
sous les réverbères d’oriel.
à se diriger vers des lumières plus éclatantes.
trop éclatantes,
aveuglantes même.
faut dire qu’avec ses origines de bridé,
il risque pas d’ouvrir trop grand les yeux.
du moins pour ce monde là.
il en fera pas l’effort.

il entre chez nash sans trop prévenir,
les doigts tapent le code avec habitude,
et ouvrent la porte sans hésitation.
l’index qui presse le bouton d’étage comme s’il y vivait,
avec sa seule gueule qui fait tâche dans l’ascenseur qui coûte sûrement plus cher que sa piaule qui crie à l’insalubrité.
et c’est avec la même aisance qu’il pénètre dans le gigantesque penthouse de son meilleur ami,
qu’il ouvre sa porte,
à le narguer alors qu’il est étalé sur son lit.

j’t’ai dit que c’était une promesse.

le sourire qui se dessine sur son visage,
franc,
provocant,
et eiji tourne la tête vers la télé toujours allumée.

ah mais l’épisode est même pas fini. t’aurais pu m’attendre petit con.

en deux volées les godasses sont balancées,
et il s’étale sur le lit,
à lui donner un coup de coude au passage,
punition pour pacte d’amitié non respecté ;
acte 1. tu m’appelles si t’as envie de chialer.

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Nao Ilang
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MessageSujet: Re: parenthèses ¬ ((naji))   parenthèses ¬ ((naji)) EmptySam 17 Mar - 23:44

parenthèses I might hate myself tomorrow but I'm on my way tonight
Let's be lonely together, a little less lonely together

friends don't lie


Dans la splendeur gigantesque de l’appartement en verre, il se sent comme une créature minuscule suffocante entre ses bras décharnés qui le happent à la gorge. S’occuper du ménage après avoir renvoyé la femme de ménage chez elle, c’est une façon gauche de garder les compartiments argentés de sa tête en bon état pour éviter les effets rudes de l’arrêt de ses médicaments. Sourire dans le vide, ignorer son reflet lorsqu’il chancelle devant les mille et un miroirs créant un effet iridescent dans les couloirs de marbre. Les taches invisibles sont les plus tenaces parce qu’elles ne sont visibles que dans sa tête ; cervelle en bouillie et de rance, remplie d’imperceptibles miasmes post cauchemar.

La nuit de houille est revenue, khôl démesuré masquant les étoiles sur le ciel lézardé qu’il ne perçoit que rarement, du dernier point d’ancrage d’un immeuble de 65 étages. Les membres engourdis par l’effort, la peau de ses mains rougie par les frictions de savon pour y enlever les taches imaginaires, Nashoba nourrit son chat avant de s’éclipser dans sa chambre - ridiculement plus petite, comparée au reste du penthouse et de fait, moins oppressante. Ivoire du sol au plafond en passant par les meubles, légèrement décorée quoique impersonnelle. L’ordinateur sur les genoux, il s’installe sur les oreillers. Les gigantesques fenêtres laissent filtrer l’artifice des halos se profilant dans toute la ville mais les lumières de la chambre sont complètement allumées, phobie du noir se révélant après un tiraillement causé par l’incendie de son enfance (nepasypenser ne pa s y p e n s er ne. pas. y. penser).

Le scintillement des pixels qui suit le zonage sur Youtube. Au début, il tombe sur une vidéo d’un candidat d’une émission de télé-crochet ; ça semble cool. Mais il atterrit sans le vouloir sur une vidéo de 15 pranks qui ont mal-tourné. Tombe ensuite sur plusieurs recettes de slime sans colle qui lui donnent envie de tester les recettes juste pour occuper ses mains et son esprit. Se retrouve tenté de regarder des clips mais l’esprit divague, aucune concentration, le regard déviant sur son chat revenu sur le lit. Pour rester focus sur une tâche et surtout, perdre du temps et s’endormir à cause du manque de sommeil, il lance une série qu’il regarde généralement avec Eiji.

Mais il ne lui en voudra pas de continuer sans lui, pas vrai ?
(spoiler alert : Nash va finir la tête dans les chiottes).
C’est juste qu’il ne voulait pas l’alarmer. C’est pas un bon jour mais il est capable de gérer ses bad days tout comme il lutte pour que ses jours soient bons. Eiji est probablement cette part qui lui avait manqué pendant des années, lien plus perceptible que les mots qui les unissent. L’infortune les a réunis, socle bancal de deux vies entremêlées dans la galère et la réussite. Surprenant qu’il ait réussi à garder ce groupe d’amis soudé et stable. Xia est la première qui lui vienne en tête mais cette bande de racailles plongées dans l’industrie du x a une place importante : ils savent tout de lui, nu de corps et d’âme. L’agression par message lui tire une grimace, il aurait dû regarder autre chose. Il revoit encore les lettres dansantes du dernier message d’Eiji se refléter sur ses cornées, c’est une promesse. Et le plus flippant dans tout ça, c’est que Blue en est capable. Nashoba envisage de prendre la fuite à l’autre bout du pays, profitant du fait qu’il ne soit pas encore là.

Mais il est, surtout, soulagé qu’il vienne.
C’est le truc avec Eiji. Il a une capacité incroyable de sentir quand il n’est pas dans le bon mood, même quand Nash tente de cacher sa négativité. C’est le truc avec Eiji. C’est Eiji tout court, force tranquille mais qu’il ne faut pas pousser à bout, présence constante quand il vous tolère assez. Cares a lot. Too much. Surtout pour le gosse qu’est encore Ilang, dépendant et abîmé. Et il débarque dans sa chambre avec une entrée fracassante, causant un sursaut de King qui quitte le lit, pour aller rouler sur le tapis. “j’t’ai dit que c’était une promesse.” Soulagement en forme de sourire sur son visage, devenant cute pour lui sortir sa puppy face. Il fait un mouvement du bras, pour lui montrer toutes les friandises qu’il a prévu de binge-manger. “Calumet de la paix ? J’ai sorti tes préférées.” Pas besoin de lui faire de la place : le lit est assez énorme pour tout leur groupe. Au moins, les pieds d’Eiji ne dépassent pas, c’est bon signe, géant comme il est. “ah mais l’épisode est même pas fini. t’aurais pu m’attendre petit con.” Coup de coude mérité, il accentue davantage ses puppy eyes pour se faire pardonner (et comme Eiji a un soft spot pour Nash, il en profite souvent ; can’t blame him for trying to get away with his stupidity). “Tu faisais quoi avant d’venir ? L’ennui total, pas de plan cul pour ce soir ? On peut remater les épisodes que j’ai vus, ça me dérange pas, j’étais pas trop concentré dessus.” Il pose l’ordinateur sur Eiji transformé en table humaine pour la soirée ; sa tête tombe sur l’épaule de son Blue favori alors qu’il déballe l’emballage du chocolat préféré d’Eiji pour lui enfourner dans la bouche. “On peut aussi commencer une autre série. Un truc tragique pour faire plaisir à ton coeur mort.” Pichenette sur son nez pour son insolence.
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— un temps ;
regard sur la silhouette échouée.

le coeur serein – un peu habitué ;
pas rouillé juste une mécanique bien huilée
qu’a l’habitude de fonctionner et qui pourtant sent quelques étincelles se réveiller
alors qu’une anomalie semble détectée.
eiji qui a le regard qui ne se trompe pas ;
habitué à observer ton éclat –
cette lueur que tu dégages,
en tirer tous ses avantages ;
eiji qui se baigne dans ta lumière, celle que tu possèdes entre tes doigts,
et qui t’interdit de te détourner, même lors d’un faux pas.
sensation de dépendance qu’il accueille d’un sourire sans élégance –
car eiji c’est lui et c’est les autres,
qu’a arrêté de se chercher une identité personnelle à force de la trouver trop artificielle,
à aimer l’aider de se retrouver en ceux qui comptent, ceux qui restent –
s’accrocher à eux jusqu’à en mourir s’il le fallait.
vous deux c’était le pacte du diable trop silencieux,
à vendre son âme à l’autre bien-heureux,
la gueule moitié arrachée ce jour là –
contrat lié par les essences vermeilles des guerriers d’un soir sans superbe.

on se rachète comme on peut à ce que je vois.

regard vers les friandises désignées ;
eiji qui se ferait bien acheter pour deux morceaux de sucre quand il s’agit de toi.
son sourire s’étend, le regard qui pardonne déjà une faute qui n’en était pas vraiment une
à pas se cacher de n’être pas vraiment en rogne,
puisque eiji ne l’est que quand c’est vraiment mérité.
et tu le sais ;
à jouer de ton regard –

le ricanement profond qui remonte de sa gorge, envahit la pièce tandis qu’il te considère, bras croisés derrière sa nuque,
après avoir avalé le chocolat gracieusement offert.


tu sais bien que mon coeur mort ne bat que pour ton cadavre nash. vas y, relance moi tout ça, j’veux savoir comment l’autre pecno a pu y laisser sa peau. j’suis sûr que sa mort est toute pourrie en plus.

l’oreille qui est attentive ;
le spectacle qui défile sous ses yeux et pourtant l’esprit d’eiji ne semble se concentrer que sur ton ombre à ses côtés –
noirceur qui ne semble pas que due à la pénombre de la pièce,
à la lueur des persiennes d’une nuit éclairée par une ville presque inconnue pour un gars des bas quartiers.
l’esprit qui se détache soudainement de votre centre d’intérêt régulier,
à délaisser dean et sa tragique mort sans vergogne ;
le regard qui pèse sûrement sur tes épaules plus lourd que du plomb.

eh, nash.

un temps ;
celui de la respiration,
celui de la réflexion.
eiji qu’a l’habitude de poser ses mots,
avant de se rappeler qu’avec toi ça a toujours été sans mesure.

pourquoi t’arrivais pas à pioncer dis moi ? j’pensais qu’avec les meufs que tu t’étais enfilé dans la journée tu s’rais crevé. tu m’impressionnes le nain.

c’est sur le ton de l’amusement qu’il parle,
et pourtant il demeure préoccupé ;
l’inquiétude qui transparait plus que des vannes mal pensées,
un peu lourdes et sans délicatesse –

mais de toute façon, vous n’aviez jamais eu la noblesse
de faire dans la dentelle quand il s’agissait de vous parler.

et pourtant eiji il veut déverrouiller un peu le débat,
système donnant donnant qui vous assure une transparence illimitée,
le regard sur l’autre qui ne peut pas changer.

tu m’diras, moi non plus j’dormais pas. mais si j’avais ma raison, tu dois au moins avoir la tienne.

à avoir l’âme de gamins tourmentés,
les premiers à s’marrer de leur triste condition alors qu’au quotidien ils continuent d’en baver.
l’un en haut de la tour des étoiles,
l’autre au pied des trottoirs –
pas les mêmes emmerdes, pas les mêmes mondes,
et pourtant vous avez pris l'habitude de vous trainer dans les mêmes couloirs incertains
ceux aux fonds troubles et dont le vide semble sans fin –
vous êtes les fantômes d’une adolescence dépravée,
liés dans une amitié aux racines solides pourtant imprévues, jamais envisagées ;
atomes crochus inopinés qui se raccrochent l’un à l’autre dans un univers où dieu vous à monté à l’envers,
à avoir le coeur de travers.

aller dis moi tout, j’suis sûr c’est plus intéressant que le drame familial de cassandra. raconte à papa eiji.

à s’casser la gueule s’vautrer contre le bitume ;
à s’fracasser contre le vide et s’prendre la réalité à la volée,
à s’égratigner les mains et les genoux,
déchirer nos jeans –
à s’mourir contre un monde qui ne nous appartiendra jamais.



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