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 nawei — neurose

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MessageSujet: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:07

Shadow le bonjour  hug je m'intitule Elodie, j'ai vingt trois ans, j'habite dans dedans l'alsace et vous me verrez co h24  cool sinon le fo il est plus cool qu'un blouson en cuir et je m'y connais eukay.  moustache casse dédi à mon lapin d'amour que j'aime + + + que l'amour lui-même. à mon galet rocheux qui est une gothique de l'émotion. et à mon "rien" à l'envers pour qui nawei existe  hh  coeur  

Nawei Leefc : jung jaewon ; ©️️ skate vibes ;  Asteroids  
100%SURVIVANT
94%FLEGMATIQUE
86%LOYAL
77%DÉPRESSIF
50%HONNÊTE
94%TACITURNE
82%CHARISMATIQUE
79%IMPITOYABLE
   
Nom complet Lee, nom commun et prosaïque qui laisse indifférent. Nawei, c'est un peu plus singulier mais ça reste aussi transparent que le reste. Son second prénom est un mystère pour tout le monde, une vraie énigme que ses proches essaient vainement d'élucider depuis des années. Mais il est spécial, il n'en veut pas et le tait comme pour l'enterrer sous une couche de déni. Surnoms Les néphèdiens ne connaissent pas forcément son visage mais son nom de criminel lui, est célèbre. Karma, pseudo attribué par le mécène lui-même et perpétué par le gang. Il est à son image, sonne comme un avertissement. Les gens aiment fabuler sur lui, lui inventer des mythes pour le rendre plus effrayant qu'il ne l'est en réalité et ça fonctionne. Il fait trembler les genoux au son de sa voix et gèle la peur elle-même d'un seul regard. Ça serait presque drôle de se dire qu'avant c'était lui qui craignait les monstres puis, il en est devenu un.  Naissance Vingt-trois ans, une erreur double. Nawei n'a pas été désiré, sa sœur jumelle non plus. Ils sont arrivés au mauvais moment même si y'en aurait jamais eu de bon. Il est né dans la misère à Néodam, le 10 octobre 1994.  Héritage culturel Métissage asiatique. Le soleil levant du côté maternel, pays du matin calme pour le père. Japon et Corée brident ses yeux et colorent ses cheveux du même noir profond que l'encre utilisée pour les calligraphies ancestrales. Statut Relations éphémères, futiles mais elles comblent le vide. Elles s'attendent à recevoir plus qu'il n'est capable de donner, ça finit souvent tragiquement parce qu'il sait faire que compliqué. Il n'est jamais tombé amoureux, n'a même jamais aspiré à l'être jusqu'à elle.Orientation Hétéro. Très hétéro. Les filles c'est sa came,point. Il est d'ailleurs mal à l'aise avec l'homosexualité, sans être homophobe pour autant. Finances Lundi c'est le roi du monde, jeudi il perd tout au poker. Situation financière instable mais il est quand même largement au-dessus de la moyenne.  $$$$$$.

Univers Néphède. OccupationsIl a quitté l'école tôt, a rejoint un monde qu'on côtoie généralement à l'âge adulte, celui des gangs. Il n'y a pas un rôle défini, du moins hiérarchiquement. Il est « haut gradé » mais pas au point d'être convié aux réunions importantes, ni d'avoir une voix ou un avis qui compte mais n'est pas non plus un subalterne. Les tâches ingrates ou les missions suicides lui ont été épargnées tôt, il a eu la même « formation » privilégié que celle de l'héritier pour cause, il est son meilleur ami et le fils de l'ami d'enfance du mécène. Il a d'ailleurs au sein du gang quelques ennemis, il faut dire que sa place fait des envieux. Pour certains il est illégitime, sous prétexte qu'il a joué aux légos avec le petit Moriarty il a le droit à des faveurs que certains membres rêvent d'obtenir depuis des années et qui le « méritent » sans doute plus que lui. Il a conscience que son favoritisme lui a donné une place confortable au sein de Heathen mais il n'est pas en vacances non plus. En quelque sorte bras droit de l'héritier ce qui pourrait s'apparenter à du « baby sitting » avec le risque de se prendre une balle entre les deux yeux en prime ( danger non négligeable. ) C'est lui qui veille à ce qu'il arrive d'un point a à un point b en un seul morceau, c'est aussi lui qui s'occupe de réparer littéralement toutes ses conneries : tempérer les esprits après qu'il ait provoqué un gang ennemi, surveiller son débit d'alcool, faire le tri dans ses fréquentations, le contraindre à se soumettre à ses obligations etc... Karma fait donc partie des ombres de Heathen. Particularités Il possède des tatouages sur les avant-bras, oeuvres permanentes dont il est l'auteur. Ils ont tous une signification qui leur est propre, si ce n'est pas le dessin en lui-même c'est la période où il a été fait. Son épaule droite elle aussi est marquée par un souvenir, un moment fort, le jour où il a fait son entrée officielle en tant que membre de Heathen. Sa peau à cet endroit est bosselée, les chiffres ressortent aussi clairement qu'un message écrit du bout de l'index dans du sable ou de la neige. Cette scarification il ne s'en souvient que lorsque ses conquêtes contournent ou passent leurs phalanges sur sa chair boursoufflée et qu'elles l'interrogent sur le sujet. Lorsque c'est le cas il reste bref, il n'aime pas en parler. C'est comme un collier de chien mais gravé dans l'épiderme. Nawei est atteint d'un trouble de l'humeur chronique, la dysthimie. La joie est un concept abstrait et aussi éphémère qu'un papillon de nuit. Il ressent très peu les choses de façon vibrantes, surtout lorsqu'elles sont à caractère positif. Il est dans un état dépressif constant, ça gangrène ses humeurs qu'il déterminerait de « fades. » Il se soigne à coup d'antidépresseurs, ça l'aide à rendre les choses tolérables alors il en abuse et au final, ça lui porte plus préjudice qu'autre chose.Lien(s) cosmique(s) Il n'est pas du genre à croire au destin, encore moins en l'âme-sœur et pourtant il en a une. Elle vient d'un autre monde, totalement l'opposé du sien. Elle est d'ailleurs son opposé en beaucoup de choses si ce n'est en tout. Ils n'en sont pour le moment pas encore conscients mais il ne peut ignorer qu'il a déjà des sentiments pour elle pour l'avoir croisé quelques fois... Dans les bras de son frère.Keywords gang, dépression, jeux d'argent, alcoolisme, violence, famille monoparentale, claustrophobie, pauvreté, harcèlement scolaire, dysthymie, auto-destruction  


we are all astronauts 1994 Naissance imprévue, problème supplémentaire pour ses parents dont le couple était déjà bancal.
1997 Départ de son père, il laisse derrière lui ses deux jeunes enfants ( Nawei et Aecha ) et son aîné ( Hyunki ) ainsi que sa concubine inconsolable qui trouve refuge entre les bras des spiritueux bon marché.
2003 Leur mère devient un véritable fardeau, non diagnostiquée mais soupçonnée borderline elle bascule entre joie intense et crise d'angoisse ou de rage à la moindre contrariété. Les enfants deviennent les parents, ils s'occupent des tâches domestiques, d'elle et de ses excès.
2007 Nawei vit un enfer. Victime de brimades à l'école, il est la cible d'un petit groupe d'écoliers. Il a déjà essayé de se défendre mais a vite compris qu'il était plus simple de ne pas résister. Le paternel refait surface, les jumeaux ne sont pas dupes mais leur mère y croit quand il dit qu'il revient pour elle et la famille qu'il a pourtant abandonné il y'a dix ans. En réalité la motivation de son retour est purement égoïste. Grand dissipateur et arnaqueur de renom ( ce qui a d'ailleurs fait sa perte ), il a vécu au-dessus de ses moyens et ça l'a rattrapé. Il a d'ailleurs fait quelques années de prison pour certains de ses délits ( ils n'ont pas su remonter à tout, sinon il y serait encore. ) C'est à sa sortie qu'il est allé frapper à la porte de sa « famille » avec un plan. Revenir dans la vie de son ami d'enfance, le leader de Heathen, avec Nawei comme « présent. » Moriarty a un fils, Niran. Son héritier, son bien le plus précieux mais aussi le plus convoité. Cible d'innombrables de ses détracteurs il le protège donc comme une toile hors de prix chez lui avec des gardes du corps à sa porte qui se relèguent nuit et jour. Coupé du monde, Niran n'a jamais pu se faire d'amis à proprement parler alors l'arrivée de Nawei dans sa vie a tout changé et vice versa. Le projet de son père est le suivant : que les deux enfants sympathisent jusqu'à ce que Niran soit tellement proche de Nawei, que lui-même en devienne intouchable et il pense avoir réussi son coup.
2011 Nawei quitte la « maison » celle de son frère et sa mère, prend un studio toujours à Downtown avec Aecha. Ambiance pesante, endroit minuscule, manque d'intimité et besoin viscéral de quitter leur mère, les jumeaux vivent quelques mois ensemble jusqu'au départ d'Aecha qui préfère se la jouer solo. Elle squatte de temps en temps sans prévenir, leur relation ne s'en porte pas plus mal. De son côté Hyunki ne peut pas se résoudre à abandonner sa mère, il continue de vivre auprès d'elle. Nawei et Niran sont toujours inséparables, même si Niran continue d'être surprotégé, on lui accorde plus de liberté, surtout quand il est flanqué de son meilleur ami. C'est même devenu une condition, il ne peut pas sortir sans protection et/ou Nawei selon les circonstances. Plus qu'un ami, le Lee devient indispensable à l'épanouissement de l'héritier qui abuse un peu de sa présence pour excuser des sorties loin d'être nécessaires comme cette "fameuse" fête. Ils avaient eu l'interdiction de s'y rendre et pourtant c'est ce qu'ils ont fait. Un gang ennemi s'est joint à la soirée avec comme mission celle d'abattre l'héritier. Fusillade, morts d'innocents mais pas celle du jeune Moriarty qui dans le feu de l'action a été épargné par la réceptivité de son meilleur ami. Une balle a été tirée, un homme est tombé à terre, ils ont fui.
2012 Désormais majeur, Nawei passe tous les tests et se fait officiellement marqué au fer rouge la date de son entrée dans le gang le : 17/10/12, soit le même jour que  Niran. Le mécène lui attribue son nouveau nom, celui de la « renaissance » Karma.
2015 Elle débarque de nulle part, Nuo. C'est Hyunki qui tombe sur elle après qu'elle ait passé une brèche de Altea à Néphède. Au début personne ne comprend d'où elle sort mais il est évident que ce n'est pas de chez eux. Nawei, qui est le seul de la famille Lee à connaître l'existence des portails ( car Heathen les utilisent pour leurs trafics ) fait le lien assez vite mais garde pour lui cette information précieuse. D'abord parce qu'elle rend heureux Hyunki, qui n'a jamais été aussi rayonnant que depuis son arrivée. Aussi parce qu'elle agace Aecha et que c'est un plaisir coupable de voir sa sœur jumelle sortir de ses gonds pour tout et rien au sujet de la rouquine mais surtout, il n'a pas envie qu'elle disparaisse. Ils se croisent en coup de vent, leurs échanges sont plus que laconiques. Elle parle, il écoute. Parfois elle s'inquiète, il hausse les épaules comme pour dire « t'en fais pas, je gère. » Il leur arrive de rester dans la même pièce et de communiquer en silence. Avec elle les silences sont éloquents et il se sent à sa place, sentiment inconnu jusqu'alors. Il traîne un peu plus chez Hyunki, prétextant des fadaises de le but de grappiller un peu de temps auprès d'elle mais quand ça commence à devenir un peu sérieux, trop évident il s'efface de lui-même. C'est à cette période qu'elle parvient à retourner chez elle, à Altea.
2016 Peu de temps après le départ de Nuo, Hyunki se fait tirer dessus. Une vendetta du frère de l'homme que Nawei a tué à une fête il y'a quelques années, celle où la vie de Niran a été mise à prix. Son aîné décède brutalement de trois balles dans le dos, sur le bitume de Neodam. Nawei cache la cause du meurtre à sa sœur, non pas pour s'épargner ses foudres car il les mérite. S'il n'avait pas tiré, Hyunki serait toujours de ce monde après tout mais il veut la protéger elle. Il sait que si elle venait à apprendre l'identité du tueur elle irait à sa recherche pour se venger et il préfère s'en charger lui-même.
2017Durant cette année le lien d'âme-sœur, celui qu'il ignore partager avec Nuo, se renforce. Il a des « visions », des rêves avec des visages qu'il n'a jamais vu auparavant et qui pourtant reviennent de façon récurrente, tout comme ces souvenirs d'une vie qui ne lui appartient pas... Parfois il a des absences, se retrouve à Altea avec les gens qu'il croise dans ses rêves. C'est fugace, irréel et pourtant ça a l'air si vrai. Le jour où il prend la décision d'aller à sa recherche, c'est après avoir entendu son prénom pendant une de ses « absences. » Peut-être que tout ça a un sens ? Et puis, même si ça n'en n'a pas, il se doit de lui dire pour Hyunki.
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:08

devil side
So you can throw me to the wolves, tomorrow I will come back leader of the whole pack. Beat me black and blue, every wound will shape me, every scar will build my throne.

i am architect of my own destruction slow motion
suicid


CHILDHOODElle rampe à ses pieds, agrippe ses chevilles pour l'empêcher de partir avec ses valises. Elle lui hurle des « je suis pas assez bien ? » ou supplie lamentablement des « pardonne-moi, je changerai ! T'en vas pas. » mais il n'écoute plus, il sature. Vie de chien dans un appartement en ruine. Femme dépressive, étouffante. Ils ont eu des enfants beaucoup trop jeunes et ont remis ça sur le tapis. Les jumeaux ils n'étaient pas prévus non plus et tout ça, c'est à la limite du supportable et si encore elle était une mère respectable mais même pas. Hier encore elle est allée les chercher à l'école complètement ivre. Les services sociaux se sont déplacés, il est resté jusque-là pour faire bonne figure et que les gosses soient pas séparés dans des familles de bourges, le genre qu'il supporte pas.
Avant de partir, il a dit au revoir à ses deux petits derniers comme il fait d'habitude, pour disparaître en douceur. Pour l'aîné il a joué carte sur table, il est responsable, déjà mature pour son âge. Bref, il savait que la "maison" serait entre de bonnes mains, des petites mais bonnes quand même.

Hyunki, il prend déjà son rôle au sérieux. Au son de la tempête il troque son haut contre celui que son père vient de lui léguer, comme un super héros qui enfile son costume avant de partir à l'aventure. Ça y'est, il est prêt à défendre les innocents, prêt à bercer Aecha et Nawei, à les consoler pour cette nuit puis toutes les futures autres.
Parfois le costume suffit pas et quand il est seul les pleurs secouent son corps d'enfant abandonné mais la plupart du temps il est fort,
il l'est parce qu'il est obligé.

Les factures s'accumulent, l'électricité est coupée et pour une fois c'est pas la faute aux installations douteuses de l'immeuble. On leur a demandé de partir trois fois, parce que ça fait des mois que le loyer a pas été payé, que le propriétaire est indulgent mais pas débonnaire. Alors Sora, mère d'une famille désormais monoparentale, elle se débrouille comme elle peut, enchaîne les petits boulots qui ramènent une misère car elle n'a pas fait d'études et que de toute façon elle n'a jamais été douée pour ça. En revanche, une chose qu'elle sait bien faire c'est séduire. Elle est encore jeune et jolie, les hommes tombent facilement dans ses filets.
La japonaise dit que ce sont des amants bienveillants car ils l'aident à sortir de l'eau financièrement mais ses gosses sont pas nés de la dernière pluie, ils savent mais gardent le silence.
Quoi dire de toute façon ? Elle se sacrifie pour eux, elle essaie de se racheter pour les carnets non signés, ses colères déraisonnées, les objets précieux cassés, les mots blessants hurlés et aussi vite regrettés.
Elle essaie un peu,
mais échoue beaucoup.

haters Sa peau est tachée, décorée à l’instar d’une toile qu’un peintre gargarisé par l’ivresse aurait maltraité. Il y’a sous ses longues manches élimées le bleu du ciel, le jaune de la gouache qu’on aurait laissé trop longtemps sécher à l’air libre et le mauve qu’on obtient en écrasant des pétales de violettes à coups de pierre. La toile est percée, stigmates de brûlures de cigarettes. Chaque matin il s'habille dans le noir et chaque soir c'est le même manège. Les seuls moments où il s'accorde le droit de se regarder c'est sous la douche. Il s'examine, tâtonne l'évolution de l'aquarelle douloureuse. Dotée d'une vie qui lui est propre elle migre, change de ton, s'estompe. C'est armé d'un savon et d'un gant qu'il s'use le corps jusqu'à avoir le sentiment de s'être totalement purgé de la honte qui marbre chaque parcelle de lui mais rien n'y fait, cette aquarelle là ne se dissout pas à l'eau et demain ses plaies seront rouvertes, entretenues.
Avant c'était une toile vierge et ses peintres des enfants,
aujourd'hui c'est une ruine et les peintres des bourreaux.

Assis seul dans sa chambre Nawei s'entraîne. Il prend la télécommande éventrée de ses piles entre ses mains, décide finalement de la reposer près de lui, s'en éloigne même un peu. Il la fuit du regard, frotte anxieusement ses paumes moites contre ses cuisses. Le temps s'égraine mais lui reste immobile, contrôlant jusqu'à sa propre respiration. Il ne se supporte pas de s'entendre respirer, d'habitude ce n'est pas un souci. Sa mère allume la télé et tout le voisinage peut en profiter mais elle n'est pas là, pas même Hyunki ou Aecha, ils sont tous absents. Il n'y'a que lui et l'oxygène qu'il inspire et la vie qu'il expire. Après un moment d'apnée il se saisit de la télécommande pour la porter jusqu'à son oreille. « Allô ? » Le son de sa propre voix lui fait bizarre, elle est toute éraillée après son immémoriale hibernation. Ses doigts se crispent, il retente. « … Allô. » La porte s'ouvre en grand sur Aecha qui loin de faire dans la dentelle remplit l'espace d'elle en quelques secondes. Elle piétine les piles, jette ses affaires au sol et lui raconte sa journée sans s'embarrasser d'un « bonjour » ou d'un « comment ça va ? » Il profite qu'elle ne soit pas sur ses gardes pour l'analyser. Il est discret et doué dans cet art. Tel un voleur qui déjoue la sécurité, Nawei sait quel cable éviter pour ne pas déclencher l'alarme, celle qui sonne quand le sentiment de se faire observer le trahit. Il étudie, écoute. Ça n'a l'air de rien et pourtant Aecha, plus que quiconque, est un coffre-fort des plus complexes. Il distingue entre ses phrases un souffle saccadé qu'elle essaie de mettre sur le compte de son débit de paroles rapides mais qui en réalité trompe son allure décontractée. Elle est rentrée à la maison en courant, pourquoi ? Il n'osera jamais demandé même s'il a une idée sur la question. Son monologue achevé, elle s'assoit face à lui et l'interroge sur la télécommande. « Tu fais quoi avec ça ? » Il hésite car c'est ridicule mais à elle, il peut tout dire. Il fait passer sa langue aride comme du sable entre ses lèvres et se racle la gorge avant de se lancer. « Je m'entraînais. À quoi ?... Accouche, j'vais pas te bouffer. » Il triture les boutons en caoutchouc. « À appeler.Au téléphone ? » Il hoche la tête, la gamine pas vraiment surprise par l'entreprise de son frère ouvre son sac-à-dos pour en sortir une trousse sur laquelle elle compose un faux numéro avant de la plaquer contre son oreille. « Allô monsieur Lee, vous allez bien ? Mais.Ah ouais, on va inventer un contexte avant.Ça va pas marcher.Pourquoi ?On est face à face. Bah tourne-toi ! » Elle le saisit par les épaules, en sentant sa frêle carrure sous ses doigts elle prend conscience de sa maigreur. Le col dévoile les os saillants de ses clavicules et la forme chétive de ses épaules colorées. Camouflé en général par les vêtements taillés deux fois grands pour lui ( car hérité de son frère aîné ) ça ne l'avait pas frappé jusque-là. Elle reste hébétée un instant mais se ressaisit, masquant son inquiétude d'un sourire en le voyant se retourner pour la questionner sur le temps qu'elle met à imiter sa position. « Tourne-toi j'ai dit. » Elle garde ses pensées pour elle-même et dos à dos ils entament une « conversation téléphonique » dont Aecha est la principale interlocutrice.

Elle sait que c'est difficile pour lui à l'école et c'est une vraie torture de devoir rester spectatrice d'une telle injustice mais elle a déjà essayé de s'en mêler par le passé, mauvaise idée. C'était comme de souffler sur des braises, sauf que le brûlé à la fin de l'histoire, ça a été Nawei. Ils n'en parlent plus car c'est source de conflits et qu'ils ne peuvent pas y faire grand chose, même si parfois c'est plus fort qu'elle, elle rentre dans le tas en donnant des coups qu'on lui rend à peine parce que c'est une fille et que faut croire que les petites frappes ont un code d'honneur, une autre aberration selon elle. Leur mère a un jour demandé à Nawei tout naturellement « mais qu'est-ce que tu fiches pour autant attirer les problèmes ? » et lui il a répondu « je sais pas » parce qu'il y'a vraiment rien qui justifie toute cette haine hormis lui.
Il est différent, un inadapté paumé parmi ceux qui ont réussi à se trouver une place sous le dictat de la terreur. Pourtant il se fond dans la masse mais il n'est pas invisible pour autant, pas assez effacé aux yeux de ceux qui ont besoin de soulager la tension dans leurs poings. Il est divertissant il faut dire, quand on fait l'appel et que sa voix se barre pour justifier sa présence, autant que quand il est convoqué au tableau pour réciter un texte qu'il est incapable de prononcer. Peut-être qu'ils lui en veulent pour le jour où l'un deux est venu vers lui pour l'intégrer à la bande et où il s'est figé comme une statue livide avec la trouille au ventre de devoir ébaucher un début de conversation. Ils ont pris ça pour du foutage de gueule et depuis ils lui font payer jour après jour.
Mutisme sélectif, anxiété sociale.
Il est sa propre prison mais essaie de trouver des morceaux de clé ici et là en s'adaptant comme il peut. Aujourd'hui c'est le téléphone et demain peut-être, il ripostera.

claustrophobia « Tu vas voir ils sont sympas.Ok.On restera pas longtemps.Hm.Essaie de faire des phrases quand on sera là-bas genre, les « ok », « hm » et les longs silences on en a déjà parlé ça fait pas de toi un gars cool, les gens trouvent ça chelou.J'essaie pas d'être cool.Bah heureusement parce que ça serait un putain de gros fail. » À Downtown les parcs réservés aux gamins sont pillés par les dealeurs, les coins dits « sûrs » sont des traquenards à pigeons. Y'a aucun endroit correct où les jeunes peuvent traîner en sécurité. Les espaces verts, les belles balançoires etc... C'est pas ici qu'on les trouve, là c'est la zone alors ils s'adaptent. Le squat des amis d'Aecha c'est dans un cimetière de voitures où il est facile de se planquer au cas où un gang rapplique et décide de leur faire les poches ou pire. Nawei a déjà vu « le pire » mais c'est des images auxquelles un tas de gosses dans ce quartier insalubre ont déjà dû être confrontés. C'est même un rite de passage et celui qui a vu la scène la plus horrible a gagné le droit de s'en vanter pour plusieurs jours.

« Ils sont là. Souviens-toi, essaie d'être normal. Normal. » Qu'il se répète en hochant la tête, pas vraiment certain de savoir ce que ça signifie. Les jumeaux s'approchent du petit groupe de quatre personnes, trois garçons et une fille. Les retrouvailles pour Aecha sont synonymes de joie, d'accolades, de tape dans le dos et même de rire. Quant aux présentations avec Nawei c'est comment dire ? Gênant. Il est tout raide, marmonne un « bonjour » mécanique auquel les autres répondent en se grattant la nuque ou en interrogeant Aecha du regard. Nawei sait ce que ça va veut dire «  il a quoi ton frère ? il est bizarre. » Mais ils ont au moins la politesse de le garder pour eux. « On est en train de rénover une caisse, viens on va te montrer. » Aecha elle est passionnée par la mécanique, c'est son délire à elle. Elle aime démonter les choses pour savoir ce qui se cache à l'intérieur mais la plus grosse satisfaction qu'elle tire de ce passe-temps c'est de réparer l'impossible et pour ça, elle a du talent.

« Bon c'est encore que le début mais on a déjà réussi à changer les phares, maintenant ils fonctionnent. » Comme pour approuver ses dires, l'un de ses amis, Damian. Passe sur le siège conducteur pour les allumer, tous les autres applaudissent en félicitant sa jumelle qui assurent que ce n'était pas masse à faire mais elle est humble, et affirme le contraire. « Si on s'attendait à vous voir ici... Pourquoi vous êtes sur notre territoire ? » La petite bande se retourne comme un seul homme, Nawei serre les poings et pense « putain, pas lui. » Connor, celui qui est à la tête du groupe qui le martyrise à l'école. Damian klaxonne en gueulant : « allez vous faire foutre, c'est notre planque ! » Un gamin de la bande adverse sort de son dos une barre en fer, ils s'écartent alors qu'il s'avance jusqu'à la voiture à grands pas en tapant sur le capot avec une telle force qu'il en déforme la carrosserie. « NON, PAS MA VOITURE ! » S'égosille Aecha en se jetant sur lui. Ils se battent tous les deux alors qu'elle essaie de lui arracher mais il est trop fort et la fait tomber en arrière. Le buste de Nawei est bombé d'air toxique, il se gonfle et dégonfle à une allure folle, la rage domine tout. Lui, ses pensées, son corps et même sa peur. Il fonce sur le bourreau, lui arrache la barre et lui assène des coups à la tête, le dos, les rotules. Il continue même lorsque ce dernier et à terre et qu'il supplie «  stop stop ! arrête ! » Après un moment de stupeur, les autres réagissent. Ceux du côté de Connor file droit sur Nawei mais ils sont arrêtés par les amis d'Aecha et une guerre véritable est alors déclenchée. Il y'a des coups, des dents cassées, des bras fracturés, des arcades sourcilières ouvertes et des lèvres fendues des deux côtés mais à la fin qu'un vainqueur. Conor. Il agrippe Nawei par le col de son haut, le pousse ensuite à l'intérieur de la voiture en bloquant toutes les portières tandis que ceux de son camp sont neutralisés. « Prenez ça comme un avertissement. Pigé ? Allez, on se casse. Balancez les hors de chez nous. Ah et j'oubliais. »  Il fait un clin d'oeil à Aecha en ramassant la barre maculée de sang à ses pieds, puis il détruit les phares un à un. Elle tremble de fureur, des larmes de frustration roulent sur ses joues. Totalement impuissante, bras croisés dans le dos et maintenus par un des sbires de Conor, elle ne peut rien faire, elle se sent inutile et faible car ce n'est pas la première fois qu'elle lui laisse le goût de la défaite sur la langue. Chaque fois qu'il s'attaque à son frère, le goût lui brûle les papilles puis tout le reste. « Maintenant c'est bon, ils peuvent dégager. »

La nuit est tombée, Conor disparaît, Aecha et les autres sont emmenés de force loin de lui. Il peut encore l'entendre crier son nom et des promesses «  je reviendrai te chercher ! Je reviendrai ! » mais il se passe, une, deux, trois heures et personne n'est revenu. Le vide est sidéral, la nuit noire et l'habitacle se referme sur lui, le compresse. Il a pourtant essayé de taper dans les portières, de casser les fenêtres, de hurler à l'aide mais il est toujours coincé et la sensation que le toit s'abaisse encore et encore jusqu'à l'écraser demeure plus lourde que les heures précédentes. Il suffoque, continue d'appeler au secours en se recroquevillant sur lui-même. Il ferme les yeux mais c'est pire, il s'imagine le bruit de ses os craquer sous le métal qui l'oppresse jusqu'à l'asphyxie. Tout est ténèbres et vide, vide, vide.
Puis il se réveille à l'aube, avec le visage de Hyunki qui frappe à la vitre pour lui assurer qu'il va le sortir de là. Son corps est en un seul morceau mais son esprit a été mutilé par les idées noires et une phobie nouvelle,
la claustrophobie.

Turbulence Nawei finit tardivement les cours, il est le dernier Lee à rentrer à l'appartement. Tout lui semble de prime abord « normal. » Avant qu'il ne déverrouille la porte à l'aide de sa carte pour les transports en commun ( il se débrouille avec les moyens du bord car la serrure a toujours été cassée ) il a pu entendre le voisin d'à côté se parler à lui-même et depuis ce matin Nawei constate que c'est toujours à propos du même sujet. Doit-il contacter ou non cette fille ? Celle qu'il a rencontré dans un bar il y'a quelques jours. Le jeune Néphèdien pense en toute honnêteté que ça serait un véritable cadeau pour cette nana que son voisin décide de rouler en boule le numéro et qu'il passe à autre chose car il sait à quel point il est bizarre, plus bizarre que lui même, c'est dire. Il a aussi croisé le chien errant du troisième étage qui a attendu après lui pour sa friandise quotidienne, ça varie en général mais aujourd'hui ça a été la moitié d'une barre de céréales.
Tout est normal donc, sauf que de derrière la porte il n'entend pas les bribes de voix qui proviennent de la télé et ça, c'est inquiétant. Sa mère est censé être là, elle l'est depuis un an, depuis que Hyunki a abandonné ses études pour se mettre au boulot. La dernière fois qu'il n'a pas entendu la télé, elle avait fait un coma éthylique. Ils ont dû l'emmener d'urgence à l'hôpital avec Aecha, car Hyunki bossait encore. Il les a rejoint plus tard, il tombait à pique car c'était le moment où leur mère avait fini d'être prise en charge. Ils l'ont alors fait sortir en douce dans un fauteuil roulant pour pas avoir à payer les frais d'hospitalisation, de toute façon comment ils auraient fait ?
Ouais, la télé éteinte Nawei il aime pas ça. La porte s'ouvre, à l'intérieur c'est silencieux jusqu'à ce qu'il appuie de tout son poids sur la planche qui grince. Il referme derrière lui, progresse comme sur un pont suspendu en bois balancé par la brise jusqu'au salon. Il sent le vide sous ses pieds, le vent qui siffle et qui fait tanguer le support sur lequel il marche, il subodore la chute.

« Nawei, comme t'as grandi ! » Deux gros bras massifs l'entourent, le soulèvent du sol. Il comprend pas, c'est qui lui ? Il fait quoi ici ? Il retouche la terre ferme, son regard cherche celui d'Aecha qui est décomposé. Assise sur le canapé rapiécé au coté de Hyunki dont elle broie la main et de leur mère qui a les lèvres tordues par un sourire bizarre, celui d'une mauvaise actrice qui joue le bonheur dans un navet. « Tu me reconnais ? » Demande l'étranger avec un sourire solaire. Nawei ne répond rien car il sait pas et surtout, il croit deviner et il aime pas ça. Pas du tout. L'homme tape sur sa poitrine et révèle avec un bonheur si grand qu'il en a l'air feint. « C'est moi, c'est papa ! » Son père porte avec acharnement son masque-soleil dont les rayons n'atteignent personne d'autre que lui. Sauf peut-être Sora mais elle, Nawei il n'a pas envie de s'en soucier pour le moment, il est aussi rigide que la situation est irréelle.

Face à la réaction ou plutôt, la non réaction de son fils « papa » s'inquiète alors il lui demande « T'es pas content de me voir ? » S'il connaissait Nawei, il saurait que c'est pas à lui qu'il faut poser les questions mais il sait pas, parce qu'il a été absent dix ans et qu'il se repointe comme s'il était parti chercher des clopes il y'a dix minutes. Aecha bondit sur ses pieds et fait office de bouclier entre lui et son jumeau. « On veut pas de toi ici.Aecha ça ne se fait pas ! » S'offusque leur mère en se levant elle aussi. Elle s'excuse immédiatement pour son comportement et Aecha, elle croit rêver. « Pourquoi tu retournes ta veste toi ?! Il nous a abandonné et on devrait lui sauter au cou ? Je veux pas de lui ici. — Parle-moi sur un meilleur ton déjà puis tu es chez moi, je fais ce que je veux. Si ça ne te plaît pas, disparais !D'accord, je dégage. » Elle fuit dans sa chambre, claque la porte. Hyunki arbore un air embarrassé, ça a toujours été le tampon de la famille et il continue, même si la situation le dépasse. « Je vais aller la calmer. » Il part la rejoindre, Nawei fixe l'endroit par lequel il est parti avec un pincement au coeur. C'était à lui d'y aller mais il se retient de le faire car en crise, Aecha se sent vite oppressée quand trop de monde gravite autour d'elle. Elle réapparait avec son sac-à-dos de cours sur l'épaule. Toujours aussi furax, elle ignore son aîné qui lui court après en essayant de la raisonner. « Et pour ta gouverne ici c'est chez Hyunki, c'est lui qui paye tout ! » Une autre porte se ferme, les murs tremblent et le silence retombe.
Cette fois-ci c'est Nawei qui part à sa recherche, il la retrouve dans une cabine téléphonique désuète et en panne depuis des lustres. C'est une bonne cachette, les vitres sont couvertes de tags et d'affiches annonçant des concerts qui ne sont plus d'actualité. Personne ne penserait à chercher ici, personne hormis lui.
« J'peux entrer ? — Hm. Je croyais que c'était pas cool de dire hm ? » Elle sourit malgré elle et le laisse entrer d'un signe de tête. Il s'assoit près d'elle, la cabine est étroite mais assez grande pour les contenir tous les deux. « Je le déteste, pourquoi il revient ? Qu'est-ce qu'il nous veut putain ? — J'sais pas.Ouais bah crois-moi, il est là parce qu'il veut un truc, j'sais pas ce que c'est mais on va lui donner comme ça on aura plus à revoir sa gueule d'ici les dix prochaines années. »
Ce truc que leur père est venu chercher, personne ne s'attendait à ce que ce soit Nawei.

moriarty « Il s'appelle Niran, il a ton âge. J'crois que son truc c'est les armes, son père lui en a acheté une collection. Il a treize ans mais sait mieux tirer que moi. » Nawei n'écoute que d'une oreille, absorbé par le paysage qui défile à grande vitesse. Le gosse sait pas grande chose sur son père, en même temps en à peine vingt-quatre heures, c'est compliqué de pouvoir s'en faire une idée concrète. Mais il a quand même pris le temps d'observer deux trois trucs : il est très mauvais conducteur, il redonne le
sourire à maman, de l'espoir à Hyunki et surtout c'est un odieux manipulateur qui joue avec les rêves des gens pour obtenir ce qu'il veut.  Il a fait croire à sa mère qu'il est revenu pour ses beaux yeux, lui a promis une famille unie, une vie de couple aussi. À son frère il a laissé miroiter l'idée d'une pause au cours de laquelle il pourrait reprendre son rôle, celui d'un jeune adulte insouciant même si  c'est trop tard. L'enfance lui a été volée, son adolescence arrachée. Bref c'est un vautour qui réapparait dans la vie des gens quand la sienne se casse la gueule. Il est aussi allé vampiriser celle de son ami d'enfance, Moriarty. Moriarty en revanche, Nawei il connait. Vu comme un généreux bienfaiteur par les Néphèdiens, il est un personnage influent et admir de tous mais la réalité est toute autre. Leader de Heathen, un gang prospère. Il n'a encore jamais été confronté à l'un de ces membres mais a entendu des histoires à leur sujet, assez pour que l'envie de les connaître ne lui ait jamais effleuré l'esprit du moins jusqu'à aujourd'hui. Le fils du mécène, Niran, vit dans une « prison » sous haute sécurité car il est la cible de tous les ennemis de son père. Le chantage, la vengeance, la guerre des gangs... Sa protection est donc primordiale ainsi que la solitude liée à son isolement, c'est là que Nawei intervient. En voulant se faire bien voir auprès de son ami d'enfance, il a décidé d'offrir son fils cadet en pâture. « C'est un bon gosse, ils s'entendront bien tu verras. » Et aujourd'hui, Nawei et Niran s'apprêtent à se rencontrer.

La demeure est grande, magnifique et accueillante tout en restant modeste, probablement pour ne pas trop attirer les regards, il n'en attendait pas moins. Il a croisé tout un tas de gens avant de tomber nez à nez avec le fameux « scarface » qu'il a reconnu sans même qu'il ait à se présenter ( même s'il a tenu à le faire. ) La rencontre est chaleureuse, déroutante. Moriarty donne une accolade fraternelle à son père, quant à lui, il lui ébouriffe gentiment les cheveux, comme un oncle le ferait. Les deux adultes parlent avec entrain tandis que les deux petits garçons se jaugent du regard à une distance raisonnable l'un de l'autre. L'héritier est à côté du mécène, très décontracté il mâche du chewing-gum la bouche grande ouverte, jouant d'une main avec un yo-yo lumineux qui change de couleur selon la vitesse dont on le lance. Nawei, légèrement en retrait, est à moitié caché derrière son père qui le pousse jusqu'à Niran. « Amusez-vous bien. » Moriarty ajoute que s'ils ont besoin de quoi que ce soit, ils n'ont qu'à demander et ils l'auront. Décontenancé par autant de gentillesse, le jeune Lee est sur le moment incapable de dire "merci" ce qu'il regrette aussitôt car quand il le fait, les deux adultes sont déjà partis. Les enfants se retrouvent désormais seuls, Niran est le premier à briser la glace. « T'as quel âge ? » Il ouvre la bouche mais sa mâchoire est comme rouillée, son mécanisme est cassé. L'angoisse monte par vagues et il pense « lui aussi il va me trouver bizarre. » Il imagine alors l'expression de Niran se déformer, prendre celle qui marque les traits de Conor et de sa bande mais ça n'arrive pas. Il lui sourit toujours, bougeant frénétiquement les phalanges comme si ces dernières le démangeaient. « J'ai treize ans, toi aussi ? » Nawei hoche subrepticement le chef. Le petit Moriarty croise les bras sur son torse, l'air d'étudier le nouveau venu comme s'il essayait de déchiffrer un mystère abscons. « T'es muet ou un truc comme ça ? N... » Nawei serre les poings, tête penchée en avant, il la secoue de gauche à droite. « Non. Cool, tu sais jouer au yoyo ? » Légèrement perplexe, il répond à nouveau par la négative. « Je vais t'apprendre, le truc c'est d'avoir le poignet souple, comme ça. » Il imite le geste avant de lui tendre le jouet. « J'ai peur de le casser. On s'en fiche, j'en ai plein. » Pas sûr de lui, Nawei imite le mouvement. À la tentative numéro trois il réussit à faire des nœuds et donc à rendre l'objet inutilisable. Embarrassé, il s'excuse mais Niran lui assure en riant que ce n'est rien. « C'est nul ce jeu en vrai, j'en ai des mieux dans ma chambre. Tu veux voir ?Ok.  » Niran tente de dissimuler son excitation en liant ses doigts entre eux car il est du genre à faire de grands mouvements, à s'exprimer très fort quand quelque chose le passionne ou simplement, le rend heureux et la présence de Nawei, ça, ça le rend extatique. Il a un tas de jeux mais personne avec qui jouer, Nawei est le premier qui compte « vraiment. » Les heures passent, les sourires sont moins timides et les paroles se font plus fluides qu'à l'ordinaire pour le Lee. D'ailleurs Niran le charrie gentiment, à chaque fois qu'il fait une phrase avec plus de cinq mots dedans il applaudit et ça les fait rire tous les deux car Nawei sent que de sa part c'est bienveillant.
Alors qu'ils s'amusent à empiler tous les légos de Niran pour en faire un seul étage ( et dieu sait qu'il y'en a ) ils sont interrompus par le père Lee qui rappelle à son fils qu'il est l'heure de partir. Nawei le rejoint à contre-coeur, dit au revoir d'une façon qu'on pourrait qualifier de « pas douée du tout. » Il a jamais quitté un ami avant alors il marmonne un « au revoir » à peine compréhensible et lui tourne brusquement le dos. Niran l'arrête précipitamment d'une question qui sonne désespérée. « Tu reviendras hein ? Tu peux venir demain si tu veux. » La seconde partie de sa phrase est plus détachée, essayant vainement de masquer sa vulnérabilité. Le père de Nawei, un sourire satisfait aux lèvres affirment qu'ils reviendront le lendemain. Les deux petits garçons ne cachent pas leur joie et elle ne faiblit pas, jamais. Ils deviennent inséparables pour le plus grand bonheur du père Lee qui comptait sur son fils pour se faire une place de choix au sein de Heathen et maintenant que l'héritier est attaché à Nawei, il se croit intouchable.

karmaJeudi soir, le tripot est bondé et pourtant autour de la table de jeu, pas un son. Sauf celui des glaçons qui tintent dans le verre que le jeune mafieux porte à ses lèvres. Personne n'ose le presser car ici il n'est pas Nawei, il n'est pas même un Lee, il est Karma. Comme toutes les légendes il suscite l'intérêt, le respect et surtout la crainte. Les histoires c'est bien, mais c'est mieux lorsque ça reste de l'ordre du fictif. Récemment il en a entendu une qui mérite le détour. Ce type disait qu'il est comme Méduse, cette déesse déchue capable de changer les hommes en pierre d'un regard. Son copain lui affirmait que le truc de Karma  c'est plus de geler les organes vitaux. « Après avoir croisé ses yeux noirs on devient comme un gros sac de surgelé de l'intérieur, je te jure que c'est vrai. C'est Steeve qui me l'a dit. — Je te dis que c'est les pierres. — La glace.les pierres ! (…)  » Ça a eu le mérite d'arracher un sourire au Néphèdien, surtout car ces mecs ignoraient qu'il s'adressait à la « légende » elle-même. Il est plus un nom qu'un visage, c'est plus facile pour les affaires mais surtout, pour sa tranquillité. Si seulement Niran était pareil, lui il est plus du genre à donner son nom à qui le veut pour se vanter ou obtenir des privilèges. Très peu savent tempérer ses excès, à ce jour il n'y'en a que deux : son propre père et son meilleur ami : nawei.
L'héritier assiste d'ailleurs à la partie. Il est en retrait, une fille à son bras, l'autre occupé par une pinte. Nawei a le jeu le plus fort, il gagne. L'homme en face se décompose alors que l'assistance applaudit. « J-j'ai pas l'argent, je. — Tu as joué ? » La question coupe net l'effusion de joie du public, ils sont suspendus à ses lèvres. Le perdant contrôle mal son anxiété, son genou cogne à répétition sous la table, la faisant trembler. « P-pardon ?Tu as joué. — Oui. Tu paies. » L'homme se lance alors dans un long monologue désespéré à base d'enfants à nourrir, de toit qu'ils n'auront plus, de honte qui va le ronger jusque dans la tombe. Il ébauche même le mouvement de se jeter à ses pieds. « Si j'étais toi j'éviterais. » Prévient Niran en désignant « Karma » dont le visage hermétique et sévère suffirait à repousser n'importe qui. En sentant l'atmosphère tourner au vinaigre, les membres de Heathen qui sont présents se lèvent de leur table de jeu ou du comptoir où ils étaient tranquillement installés pour venir en renfort. « On fait quoi ? » Ils s'adressent à Nawei, Niran fixe son double avant de détourner la tête. Il ne devrait pas ressentir ça, de la jalousie. Ça le dépasse parce qu'ils ont toujours été deux et que ses victoires sont les siennes mais ce gang, il lui appartient, c'est lui l'héritier. Pas vrai ?

La tension est palpable. Les deux adolescents se retrouvent dans le bureau du mécène, ils ont merdé. Ils profitent de son absence pour échafauder un plan de défense rapide. « On a qu'à dire qu'on nous a forcé.Non.Nawei putain, s'il sait qu'on était là-bas pendant la fusillade on va se faire tuer ! Fais-moi confiance.Ok ok, c'est quoi ton plan ?On dit rien. » Pour imager sa frustration, Niran fait de grands mouvements de bras et le dévisage comme s'il était fou, avec l'air de dire : « ??? » avec un tas de « !!! » « Ton père nous a appris que le meilleur moyen de nous en sortir c'est de la fermer. C'est qui qui meurt les premiers ?Ceux qui parlent. » Récite le jeune Moriarty en roulant des yeux. « Si ça foire, la prochaine fois c'est moi qui... » Il est interrompu par le bruit de la poignée de porte qu'on abaisse. Les deux garçons se lèvent d'un bond, raides, les bras croisés dans le dos. Niran garde les yeux baissés, honteux. Nawei lui, s'oblige à regarder droit devant lui sans pour autant avoir le courage de rencontrer le regard de l'homme que la presse appelle « Scarface. » Il s'installe derrière son bureau, l'air grave. « Redresse la tête fils. »  Ses lèvres tremblent, ses jambes flageolent mais Niran parvient à se redresser. « Parlez. »
Rien.
« Parlez, j'ai dit. »
Niran tourne la tête vers son meilleur ami qui lui, reste imperturbable. Il se dit alors qu'il ne doit pas céder, pour lui.
« D'accord. »
Le cœur de Nawei frappe si fort contre sa cage-thoracique qu'il lui en coupe le souffle. La terreur cogne dans chaque partie de son être qui ne lui semble pas encore sonner creux. Il est vide et en même temps, remplit d'angoisse à la vue du cuir noir dont le mécène habille sa main droite. Niran esquisse déjà, comme un réflexe, un mouvement de recul. Il rentre sa tête entre ses épaules, mord sa lippe jusqu'à la blanchir et ferme les yeux, plissant ses paupières d'un tas de stries nerveuses mais cette fois-ci, celui qui reçoit la claque ce n'est pas lui.
Il voit blanc un moment, sa vision est légèrement brouillée, sa joue lui élance terriblement mais il reste debout, fixe le mur. Il ne doit pas ciller pour Niran qui commence déjà à faiblir sur sa droite. Il a hurlé « NON ! » avant que la main de son père ne s'abatte sur son ami mais c'était déjà trop tard. Niran tremble mais plus de peur, de fureur.
« Toujours rien ? »
Et cette fois-ci, c'est Niran qui prend. Nawei tressaute à peine mais la claque raisonne longtemps dans sa tête, comme un écho. Il chasse les larmes qui menacent de couler.
Il va rester fort mais son meilleur ami lui, perd pied quand son père décide de le saisir par le bras pour le sortir du bureau,
pour les séparer.
Il demande complètement affolé. « Tu l'emmènes où ? — Ça ne te regarde pas. — Je vais parler, je vais tout te dire mais l'emmène pas ! — Niran, non.On a été à une fête, je sais on avait pas le droit mais. Niran.On est jamais allé à une vraie fête alors Nawei m'a accompagné et là des gens ont commencé à nous tirer dessus et. Niran.On n'a voulu tuer personne.Tais-toi.  — Ils étaient là pour moi. Wei a voulu me protéger en prenant mon arme, il voulait juste le blesser. Promis papa, il a pas fait exprès. Le tue pas, je ferai tout ce que tu veux ! »

Moriarty relâche Nawei qui recule juste assez pour que ses épaules touchent celles de Niran. L'homme les fustige l'un après l'autre de son regard impénétrable, glacial et brûlant à la fois. Après un moment, il hoche la tête à deux reprises comme s'il validait ses propres pensées et enfin il retourne à son bureau. « La prochaine fois que vous désobéissez. » Il laisse sa menace en suspens, il n'a pas besoin d'en dire plus. L'imagination fait le reste et le leur est assez vif pour qu'ils sachent quoi craindre de ce genre de « promesse. » « Tu peux y'aller. » Nawei s'efface, laissant le père et son fils en tête à tête.
Après coup les deux adolescents comprennent ce qu'ils viennent de subir : un test. Il était imprévu mais très efficace pour juger de leurs aptitudes en situation de crise. Nawei s'en est bien sorti mais Niran a échoué. C'est assis sur le rebord de son lit que l'adolescent guette son arrivée. Il est tendu, il s'en veut. Il aurait préféré être à sa place, se faire punir pour lui et mal réagir aux attentes du mécène mais il a réussi. Il a gardé son calme et sa langue. Il a protégé l'héritier et meurtre ou pas, ce qui compte c'est le résultat. Niran est vivant, le reste importe peu. Ça aurait pu s'arrêter là mais tout acte à ses conséquences, il apprendra à ses dépens que « l'effet papillon » est bien plus qu'une jolie métaphore.
Karma.
Décidément, ça lui colle à la peau.

Comme Nawei ignore la question de « l'écho », Niran prend l'initiative de donner les ordres. « Il paie, c'est tout. » L'héritier tapote l'épaule de Karma, signe qu'il est éreinté par la soirée et qu'il désire qu'elle s'achève. Nawei acquiesce, finit son verre avant de quitter la table et de suivre Niran comme son ombre car là est sa vraie place.

Une fois dans la rue et les bâtonnets de nicotines entamées, le Lee, à la grande surprise du Moriarty, perce le silence. « Si j'ai accepté cette merde, c'est pour toi. Pas contre toi. » Niran fait mine de ne pas comprendre et se marre pour que ça ait l'air plus vrai. Son regard est piqué par un amusement que le malaise rend peu crédible. « D'accord ? » Qu'il pouffe sur le ton de la rigolade en haussant les épaules. « J'ai pas peur de toi. J'espère. J'crois pas non plus que t'as des tentacules planquées dans ton froc ou que tu changes les gens en glaçons.Ça serait triste. » Ils se regardent, se retenant d'abord de rire car l'altercation dans le tripot a mis leurs nerfs à rude épreuve mais ils finissent par éclater de rire et marcher côte à côte dans une venelle ou des fils électriques coupés en deux crachotent de faibles étincelles au sol. « Tu crois que mon père m'aime ? — Oui. T'as pas une réponse plus développée ? Je sors mon joker du mois. » Le « joker » ça a été un jeu établi par Niran. Il y'a deux ans, Nawei lui a accordé un joker par mois. Quand il l'utilise, Nawei doit alors se forcer à faire de longues phrases et à s'exprimer le plus librement et sincèrement possible. « On devrait le limiter à l'année. Moi j'aime bien comme ça. » Le Lee pousse un soupir. « Je pense qu'il t'aime plus que n'importe quoi et surtout. » Il marque une pause, dardant ses prunelles sombres comme du thé noir dans les siennes, plus amènes et fragiles. « Plus que n'importe qui au monde. » Niran s'en veut de lui faire avouer ça mais il ne peut pas non plus nier qu'un gros poids vient de lui être retiré de l'estomac. Ce dont Niran a réellement peur, ce n'est pas de perdre la place d'héritier mais celle du fils que son père aurait réellement voulu avoir et Nawei a le portrait idéal certes mais il n'est pas lui. « D'accord.Plus de joker avant six mois.Quoi ?! D'accord, on le limite à la semaine.Deux semaines ? Deux plus la moitié d'une autre ! » Niran le bouscule d'un coup d'épaule, le rire aux lèvres. Nawei, la moitié du visage caché par le col de sa veste se permet un sourire. Ils rentrent ainsi, insouciants, laissant dans leur sillage un homme qui a dû payer sa partie de poker avec Karma, de sa vie.

rain Les parapluies noirs forment une masse devant le trou béant dans lequel est plongé le cercueil ébène de Hyunki. Aecha a mis du temps à le choisir, il fallait faire bien, que ce soit confortable et joli. En le voyant elle regrette son choix car ça ne lui ressemble pas, c'est trop sombre et Hyunki lui, il était lumineux.
Les jumeaux et Niran font bande à part, ils observent la cérémonie chacun avec un sentiment différent. Aecha a la rage, sa lippe inférieure tressaute, ses bras croisés sur sa poitrine se resserrent un peu plus à chaque fois qu'elle entend une autre personne succomber aux sanglots mais elle, elle ne pleure pas. Niran, pose un regard sur les endeuillés avec culpabilité et affliction. Il ose à peine poser les yeux sur le cercueil, les glissant le plus souvent sur Aecha avant de les détourner honteusement. Nawei lui est fidèle à lui-même, il est vide, impassible comme si le deuil de son aîné ne l'atteignait pas. Ça a d'ailleurs agacé sa mère qui lui a dit «  essaie d'avoir l'air un peu ému, je sais que tu n'aimais pas ton frère mais il reste ce qu'il a été, ton frère. » Elle était furieuse contre lui car il lui fallait quelqu'un sur qui frapper. La mort de son fils prodige est injuste, d'ailleurs l'homme de foi le rappelle à l'assistance « il nous a quitté trop tôt » et les pleurs redoublent, leur mère en fait des caisses mais pour une fois, c'est justifié.
La relation Hyunki/Nawei a certes été conflictuelle pendant un temps, pour un tas de raisons qu'aujourd'hui le néphèdien trouve immature mais il ne souhaitait pas sa mort et pourtant, c'est lui qui l'a provoqué.

Vous vous souvenez de « l'effet papillon ? » L'homme abattu il y'a quelques années de ça à cette fameuse soirée interdite, il était important. Frère du leader d'un gang ennemi, il avait eu pour mission d'assassiner Niran au cours de la fête seulement Nawei a été plus rapide et en voulant le mettre hors d'état de nuire il a touché un organe vital, l'homme est mort sur le coup et le leader s'est vengé.
Blood for blood.
Il a pris Hyunki pour cible. Trois balles dans le dos, aucune possibilité de se défendre et tout ça en plein jour. Personne ne s'est interposé ou ne lui est venu en aide après que son corps ait percuté l'asphalte et pourtant, il aurait pu être sauvé. Evidemment ce n'est qu'une spéculation, rien ne garantit qu'il ne serait pas mort pendant le trajet dans l'ambulance ou même sur la table d'opération mais une chose est certaine, son agonie. Comme la faucheuse a pris son temps pour lui il a pu se sentir partir, voir sa vie couleur carmin s'étalé sur le bitume puis s'élargir jusqu'à former une grosse flaque que les néphèdiens ont tous pris bien soin de contourner.
Quelques heures plus tard, un membre de Heathen s'est occupé de son cadavre. Niran a été mis au courant le premier, c'est lui qui a dû l'annoncer à Nawei. C'est atroce mais il doit avouer qu'il n'a rien ressenti à part et bien, du rien. Il est resté un moment seul, immobile jusqu'au coucher du soleil. Plus tard dans la soirée après avoir remis de l'ordre dans ses idées il est allé retrouver son meilleur ami. « Si Aecha nous demande, on lui dira qu'on sait pas. Qu'on connait pas le mec qui a tiré sur lui, ok ? J'veux pas qu'elle sache, jamais.D'accord, on fera comme tu dis. » Le regard éteint et les épaules voûtées, Niran esquisse un maigre sourire de réconfort destiné à Nawei qui imperméable à sa tentative, sort de la pièce pour disparaître dans les rues malfamées de Néphède à la recherche d'air et de solitude.
Un brouillard opaque rencontre sa route, il couvre alors son nez et sa bouche d'un masque noir car ce brouillard là est agressif pour les voies respiratoires. Il le traverse, les gens l'esquivent car il reste planté là et qu'il dérange. Il se dérange lui-même, il n'imagine pas le taux d'agacement qu'il doit provoquer chez les néphèdiens, ni même à sa mère ou sa sœur. Derrière le masque, ses lippes forment une demi-lune inversée. Ses orbes, dissimulés par de longues mèches fuligineuses, retiennent une marée qui coule à flots à l'intérieur. Il est inondé par les affres qui jusque-là flottaient à la surface, il supportait mais là c'est trop.
Il déglutit et comme ivre, progresse enfin entre les gens.
Il rampe debout car comme Hyunki avant lui, il est obligé de tenir le coup. Il le doit pour Aecha, Niran et même Nuo.
Pour eux, il va survivre.
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:08

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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:12

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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:14

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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 14:17

iiih iiih iiih

LAPIN
QUE J'AIME
DE L'AMOUR VRAI ET REEL ET FOU ET INFINI love
BIENVENUUUE officiellement bb de mon cœur pqofdihfpdosi.
EX BEAU-FRERE. LEI TE TEND DES BROCHETTES DE VIANDE TKT MEME PAS, LES BROCHETTES DE LA PAIX TMTC. j'aime tellement ce perso, hâte de te voir le rejouer, de relire du nowei, de voir aecha et niran popper dans notre univers, bref ce sera que du bonheur mais comme d'hab avec toi moustache
COURAGE POUR LA FICHE et tes gifs sont la perfection je meurs
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 15:49

fjdbjfkbsjk il a juste tellement la classe jpp fire et ce pseudo et le début de fiche fire fire bienvenue parmi nous et bon courage pour la suite de l'écriture de la fiche sjkkfbkqsjf :purple: j'espère que tu vas t'éclater ici cute faudra qu'on voit pour se lier, étant donné que nina est aussi à néphède et fit aussi partie d'un gang perv
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 22:31

OZBDIBAZIFBIZFB LE VAVA LE PSEUDO LE DÉBUT DE FICHE OKAY SIGN ME IN!!!!!

trop hâte d'en lire plus, bon courage pour ta fiche et bien sûr : BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUE sur SOD !!! fire
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptySam 25 Nov - 23:46

erk
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MessageSujet: Re: nawei — neurose   nawei — neurose EmptyDim 26 Nov - 2:27

trop classe **
bonne chance pour ta fiche :3
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