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 nothing good comes after midnight (naochan)

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after midnightset me on fire
kerosene eyes
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Selling my soul for one night


Les néons claquent et personne ne respire autour de lui. Comme tout il regarde la veilleuse d’urgence qui affiche toujours son EXIT en lettres vertes. C’est une constante. Exit. Personne ne compte sortir si le courant se barre pour de vrai mais c’est rassurant d’avoir quelque chose à regarder. Deux mecs à côté de lui commencent à se prendre la tête parce qu’ils sont ivres, défoncés, fatigués ou tout en même temps. Juste derrière, quelqu’un tire son t-shirt. La main le prend sûrement pour un d’autre mais il décide qu’il s’en fiche. S’il se retourne une seconde, l’issue de secours pourrait disparaître.

Le type qui l’a fait entrer a prétexté le retour de l’électricité dans le dernier trou à rat de Casma. Excuse minable, à peine recevable parce que ça fait des jours que Seolchan n’a plus le droit à sa vraie nuit. Mais il rentre quand même parce que c’est dans ce genre de nulle part qu’il s’épanouit le plus. Tout le monde se fiche de tout le monde mais personne n’est seul. Pas besoin d’être enchantés de se rencontrer. La seule chose qui compte, c’est la masse qui bouge en même temps, les verres qui passent de lèvres en lèvres sans vraiment savoir ce qu’il y a dedans, la vulgarité d’un bras autour de la taille ou d’une main qui serre le poignet le temps de se faire ami éphémère avec un illustre inconnu. Les choses qu’ils font ici, ils ne peuvent pas les faire à l’extérieur et c’est pour ça que Seolchan revient dans la bulle au milieu des gens tristes. Quand il retrouve l’oppression de la salle surpeuplée, les musiques tellement fortes qu’ils ne les entend plus, l’odeur à gerber et les liquides aux couleurs aussi laides que les néons de New Brasilia, ce n’est plus si grave que ça, d’aller mal.

Ce n’est plus si grave de ne rien vouloir faire pour arrêter.

On a laissé son t-shirt tranquille mais c’est sa main qu’on a pris en otage. Ça ne le dérange pas, lui aussi a un peu peur que la coupure s’éternise encore. Pas parce que la lumière lui manque, il a trouvé une solution qui lui plait beaucoup à base de tissu imbibé d’huile d’il-ne-sait-pas-trop-quoi façon torche antique. Encore un truc qu’il a lu dans un livre. Avant, les gens arrivaient à survivre sans électricité. Et comme eux il a survécu, à peu près dignement, en mettant le feu à des vieilles fringues. Ce qui l’inquiète, ce sont les autres, ceux qui sont aussi perdus que celui qui lui détruit les phalanges. Les gens qui ont des raisons d’être malheureux ne font que lui rappeler qu’il n’en a aucune.
Un flash. Un « oh » collectif. Un flash. A sa gauche, une fille fait une prière. Tarée Un flash. Les néons se rallument, EXIT est presque invisible. Celui qui lui tient la main fait au moins trois mètres de plus que lui selon ses estimations, et il a l’air tellement soulagé de voir à nouveau qu’il écrase Seolchan entre ses bras avant de fendre la foule en beuglant sa joie retrouvée. La musique n’est pas bien longue à revenir à son tour. Juste comme ça, l’incident est clos. Personne ne demande pourquoi. Ce n’est pas très important une fois que le principal est là. Les lumières rouges qui donnent des airs d’urgence à la fête, les bpm qui soulèvent le cœur, les boissons qui se remettent à circuler.

C’est là qu’il la voit. Elle a un prénom qui commence par Nao et le reste est perdu dans un coin de sa tête. C’est déjà énorme qu’il s’en souvienne vraiment parce qu’il préfère oublier ceux qui rentrent dans sa vie après minuit. Il y a toujours un risque de les voir en vrai, dans leur quotidien hors de la bulle. Mais Nao, elle n’existe tout pas autrement que dans la nuit arc-en-ciel de Sigan. Quand les néons cachent la lumière vacillante au-dessus de l’issue de secours, c’est elle qu’il regarde. Exit. Drôle de variable au milieu des soirées qui se ressemblent toutes, le matin il ne reste que ce qu’elle a bien voulu lui laisser. Des rires ou des cris. Une fois, elle lui a laissé des larmes aussi. Des larmes toxiques, pleines des substances dont il se nourrit jusqu’à ce que sa capacité à respirer tienne du miracle. Des larmes sans origine, arrivées là par hasard parce qu’elles ont décidé que c’était le moment. Il ne culpabilise pas pour ça. Parce que Nao, elle le voit toujours misérable. C’est la règle, ils entretiennent le vide jusqu’à ce que ça devienne insupportable et après ils se cassent un peu, pas trop parce que c’est la dernière chose qui reste. A la fin elle se barre, non, elle disparaît jusqu’à la prochaine fois. Nao ne vit que quelques heures et elle s’en va avec le néant qu’ils ont créé.
Seolchan ne sait pas si elle l’a vu ou non. Peut-être qu’elle l’ignore parce que la dernière fois – la dernière fois ils se sont fait mal. A moins que ce soit la fois d’avant ? Les nuits finissent par se mélanger. C’est le bordel et il ne sait pas s’il doit s’excuser avant de lui tendre son verre à moitié vide ou faire comme d’habitude : rien. Rien d’autre que de se poser à côté d’elle et d’attendre qu’il se passe quelque chose. C’est à son tour de se rassurer en tordant un morceau de tissu sous ses doigts et de se demander si comme lui, elle va décider qu’elle s’en fout ou se retourner. Il n’a jamais été très doué pour parler en étant sobre et aux dernières nouvelles, sa dose est toujours bien cachée dans le fond de sa poche, à attendre gentiment son heure. « Pardon pour la dernière fois ? » Question-excuse, toujours sûr de rien concernant l’état de cette petite chose qu’ils peuvent éventuellement appeler relation. Tordue, nocturne, néfaste. Addictive. Nao ressemble à la came qui le dévore.
« Aux lumières retrouvées. » De l’art de trouver une raison pour rejoindre la misère. Le verre est entre eux, toujours dans sa main à lui, substance bizarre à la saveur douteuse mais elle fait le job : la paix pour un moment, juste un instant avant de recommencer. Parce qu’ils recommenceront, c’est exactement pour ça qu’ils finissent par revenir.
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Naora Kyôdo
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le bruit s’est éteint avec la lumière, son cœur avec. juste un souffle retenu et elle cherche, elle cherche autour d’elle quelque chose pour s’y accrocher, pour faire taire la panique qui gronde dans sa poitrine. il fait nuit, et la nuit la torture, l’appelle pour la creuser à l’intérieur. elle ne respire plus, cherche une issue. parce que personne ne peut l’aider, personne ne l’aidera. le monde est sourd et le bruit s’est tu avec la lumière alors que les gens se bousculent autour, les gens sont bruyants mais elle ne les entend plus. un silence sifflé dans le vent, elle n’entend que les battements de sang qui tapent et tapent encore trop fort. les larmes veulent couler mais ne savent plus comment faire, elles sont à bout de force et d’oxygène pourtant, la seule chose qui la rattrape dans cette foule de trop de gens, c’est cette lumière verte au-dessus de leurs têtes.

exit

sigan rassure ses nuits douteuses et caresse son cœur pour lui dire que tout ira bien. ici, elle voit un peu trop et si au début, elle a presque eu peur, maintenant, elle apprécie ce vert qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps. toutes ces lumières et couleurs qui débordent l’amènent à croire qu’elle a raté trop de nuit à être trop loin d’ici. à néodam, elle ne voit rien si ce ne sont des couleurs qu’elle vomit. le jour est déjà trop sombre et les nuits sont pires. new brasilia n’est pas beaucoup plus belle, dans le fond, mais elle a le mérite de ne pas la laisser seule quand le soleil s’éteint. artificielle, elle arrive à capter son attention, à la guider un peu plus loin que dans les rues de néphède où elle ne veut pas croupir. ici, c’est différent. ici, elle est différente. kali n’existe plus et son sourire est un peu plus sincère. seulement, elle se traîne à casma pour tenter de trouver une once de ressemblance à son désastre – elle espérait juste que la nuit soit moins sombre.

à la perpétuelle recherche d’un peut-être, elle savait, dans le fond, qui trouver dans cette nuit où les gens ne savent pas faire semblant. cette personne qui ne sait pas faire autrement que d’être ici. entre les bousculades et les cris, de joie et d’insultes et parfois de démence, elle cherchait un regard particulier qu’elle n’a réussi à capter avant le noir complet. tout le monde déraille et elle croit perdre le contrôle en oubliant presque la raison de sa venue dans ce trou pourri. elle respire plus, sait plus comment faire, happée par la seule vision de ce vert intense qui la traverse. elle pense même à max, un instant, à ses bras autour de son corps qui ne savent la serrer que dans la nuit. elle les imagine contre elle, la serrer un peu trop fort pour la réconforter sans même savoir vraiment pourquoi. et il est là, à côté de ce vert qui lui explose les yeux, il est là, c’est juste pour ça qu’elle y arrive, qu’elle arrive à pas partir en courant vers la sortie pour s’enfuir, pour retrouver un semblant de jour par les néons, par les lumières, par tout ce qu’offre sigan, même dans ses tréfonds pour qu’elle arrête de suffoquer.

elle ne dira rien à max, même pas un mot. car il se fera sûrement une joie de croire qu’il s’immisce un peu trop souvent dans son esprit quand ça va pas, quand ça va vraiment pas. avec son sourire un peu craquelé qu’elle a en horreur mais dont elle ne sait se passer. ce sourire qui lui crachera à la gueule cette scène à chaque occasion présentée. alors, elle dira rien et reprend son souffle en même temps que la lumière revient. pourtant, elle lâche pas le vert des yeux, elle lâche son exit juste le temps de croire que ça va aller, juste le temps de ne pas prendre la décision de se barrer et de lâche l’idée de le retrouver. jusqu’à ce qu’elle entende ce grain de voix particulier, jusqu’à ce qu’au final, ce soit lui qui vienne à elle. à ce moment précis, elle ne sait même plus si elle a envie de se retourner pour le voir, lui, ou si ce n’est pas mieux de rentrer. rentrer pour juste se protéger.

naora ne sait pas faire ce qu’il y a de mieux, elle fonce plutôt tête baissée dans les warning que lui annonce son subconscient. elle décide de pas l’écouter et finalement, de se retourner. y a pas vraiment de sourire sur son visage, son cœur se soulève encore trop vite pour que tout aille bien – mais rien ne va jamais vraiment. surtout lorsque seolchan se pointe. et pourtant, son regard semble soulagé, elle a lâché son néon pour se plonger dans des yeux qui lui avaient presque manqué. et même si c’est toujours la même mélodie qu’ils composent, elle revient toujours la chercher. « pardon pourquoi au juste ? » elle n’est pas désolée, ne veut pas qu’il le soit. elle ne veut pas non plus de sa pitié pour les maux qu’ils se sont affligés. c’est juste comme ça.
et la blonde finit par sourire en lâchant un léger rire. « si tu savais à quel point j’espérais qu’elles reviennent. » non, il ne sait pas. et il ne sait pas non plus qu’elle n’espérait pas que seules les lumières soient de retour. et elle le lâche pas des yeux, seolchan, a presque peur qu’il se dérobe si elle ne le regarde plus. sauf qu’elle veut plus se retrouver seule et elle, elle a pas de verre alors elle prend celui qui vacille entre leurs deux corps pour en boire une gorgée et grimacer. « j’espère que t’es au courant que ton truc est dégueulasse. » le verre rejoint les doigts de son propriétaire avant qu’ils ne frôlent ceux plus féminins. ils ne sont pas doux, les siens, mais elle a fini par en apprécier le toucher. et puis, naora aime jouer de son regard qui fixe un peu trop et quand seolchan est sobre, ça fait craquer ses joues en un sourire bancal. « t’as quand même mis du temps pour te ramener; j’ai presque failli partir. » forcément, trop honnête, elle cache un peu de vrai et de faux pour danser sur un quelque chose qui leur appartient. un quelque chose qu’ils composent un peu plus à chaque nuit encore un peu éclairée.
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Un mec au fond de la pièce est en train de pleurer et il y a quelque chose de frustrant à ne pas savoir pourquoi. Il n’y peut rien Seol, il a la nature gentille au fond du cœur. Les gens qui chialent ça l’atteint personnellement. Les malheurs des uns font le bonheur des autres, et un peu son malheur à lui. S’il n’était pas trop timide ou pas trop sobre, il irait probablement le serrer dans ses bras, l’inconnu larmoyant qui fait semblant de regarder son verre de merde pour pas qu’on voit qu’il est brisé. Il ne l’est pas plus que les autres ici, mais probablement que lui aussi est trop sobre. S’il était vraiment moins timide et s’il avait des larmes à lâcher, il irait pleurer avec lui. Ici les gens ont tous besoin d’aller voir un médecin, un psychologue ou un fossoyeur. Ils vont tous mourir trop jeune et y a aucune raison d’essayer de croire le contraire. Le temps manque sur les compteurs et on les vide un peu plus seulement pour oublier. Seolchan ne vaut pas mieux avec son job de merde et son esprit cassé. Lui aussi, il a l’espérance de vie aléatoire et ce soir comme presque tous les soirs, il en a beaucoup trop conscience. L’avenir est estimé à seize heures et quelques minutes mais peu importe, demain le salaire tombe. Le tout c’est de penser que ça n’arrivera pas, que pour une raison ou pour une autre le compteur va tomber à zéro demain et imaginer ce qu’il reste à faire.

Merde.
Qu’est-ce qu’on fait quand on meurt dans seize heures ?

Seolchan n’a pas la réponse mais il a Nao. Nao et son air de qu’est-ce-que-je-fous-là, Nao qui regarde la lumière verte sans la suivre, Nao qui se retourne sans qu’il sache vraiment pourquoi, Nao qui lui a un peu manqué mais dont il a oublié la moitié du prénom. Dans seize heures il y aura une petite fin du monde et elle en a le visage dur et froid. Pendant un instant, il se met à espérer que ce soit celui de Spencer. La guerrière de son enfance ou la brisée d’aujourd’hui, il s’en fout tant que c’est elle. Y penser à peine, dans un petit coin de sa tête, lui flingue le moral. Spencer n’est pas là et de toute façon ça ne changerait rien parce qu’il ne lui dirait rien. A sa place il y a Nao, celle à qui on peut dire des horreurs parce que ça n’a aucune espèce d’importance. Relation punchingball depuis le départ. Il n’y a même plus de quoi se sentir désolé, au fond.
Mais il est le genre de type qui s’excuse quand on lui marche sur le pied. « J’en sais rien, on trouvera. » C’est une manie, un petit truc qu’il fait pour se sentir mieux. Pardon pour un truc qu’il a peut-être fait, pardon pour un truc dont il n’a jamais entendu parler, pardon de respirer. Il est comme ça, avec l’excuse facile des gens qui ont l’habitude de s’aplatir devant les autres. Même s’il y a une chance qu’à la fin de la nuit ce soit elle qui le mette minable avec sa violence de fille qui souffre trop en silence. Pourquoi faut-il toujours qu’il aime ceux qui se font du mal ?

Parler des néons lui fait lever les yeux pour les regarder. Longtemps, jusqu’à ce que ses yeux soient envahis de points de couleurs qui l’empêchent de voir son sourire quand il revient à son visage. « Tu as déjà vu la nuit ? » Sans s’enfoncer dans le désert pour échapper à la lumière de New Brasilia, juste en ouvrant sa fenêtre et en regardant les étoiles comme un enfant avant de dormir. Probablement que non parce qu’elle voulait les néons. Il ne comprend pas. La ville, elle détruit les couleurs, elle rend la panne d’électricité noire ou grise, ponctuée de veilleuses en rouge ou vert pour rappeler à tout le monde de ne pas se perdre. Mais la vraie nuit, elle est bleue, violette, parfois un peu blanche aussi. Et ça ne fait pas peur. « Un jour on ira voir à quoi ça ressemble pour de vrai. » C’est un faux plan, un truc qu’on dit juste comme ça, pour donner l’impression de se lier avec les autres. Et puis ils ne sont pas là pour prévoir. Eux, ils marchent au lancer de dé, au coup du hasard et au détour d’un bar crade. La prochaine fois il n’y aura pas de prochaine fois, faut que ça se termine par un adieu avant de se retrouver.
Le verre passe d’une main à l’autre sans manières le temps d’une gorgée maudite. Il ne veut pas être le seul à avoir le goût immonde de cette chose au fond de la gorge alors il fait passer ça pour un geste altruiste, un partage bienveillant. Sa grimace le fait sourire et il est soulagé : ses goûts à lui ne déconnent pas, c’est vraiment infect. Le contact de leurs doigts est un peu trop long quand il récupère le gobelet et il se souvient que Nao, c’est aussi ça. La douceur des mains qui se frôlent et d’un sourire maladroit, cette toute petite chose qui dure à peine le temps de s’en rendre compte. « Je crois que c’est pas fait pour. » C’est fait pour être rapide. Pour l’instant il va bien mais quand cette merde s’infiltrera dans ses veines, il sait qu’il verra double. Ça l’encourage à terminer le verre d’une traite, il n’a plus envie de marcher droit. Puis comme ça il a moins conscience du regard qu’elle pose sur lui et qui lui donne des envies de rougir comme un collégien. Quand ils sont sobres il réalise tout un tas de choses comme dans le genre et c’est une raison de plus pour ne pas le rester. Il l’aime mieux quand elle a l’œil vague. « J’ai dû faire un détour avant de venir. Mais promis ça en vaut la peine. T’as bien fait de rester. » Le sourire n’a plus rien de maladroit, il a la forme d’une private joke. Comme s’ils se connaissaient assez bien pour ça. C’est sans doute le cas. « Je ne t’aurais pas laissée toute seule ici. » Ils finissent toujours par s’échouer ensemble.

C’est affligeant quand il lui prend la main pour l’entraîner dans un écart relatif. La notion d’intimité n’existe pas dans ce genre d’endroits. Il y a juste des coins avec moins de néons. Mais putain, même lui réalise que c’est triste de prétendre à la fuite pour sortir ce qu’il a dans les poches. Pas besoin de lui expliquer, elle sait aussi bien que lui ce que c’est. Et elle sait aussi bien que lui que l’urgence commencera à lui frapper l’arrière de la tête bientôt même s’il a l’air normal. Ca sert à rien de faire semblant, de lui dire que c’est juste pour s’amuser et que ce sera beaucoup mieux. Promis, les liquides qui se promènent un peu partout auront meilleur goût et promis il n’y aura plus de raisons d’avoir peur du noir. Ils ont dépassé ce stade il y a trop longtemps pour rendre la chose théâtrale. Autant sauter toutes les étapes auxquelles il ne comprend rien de toute façon. Il n’a jamais su être sociable. « T’en veux ? » il dit ça d’une voix tellement basse qu’il n’est même pas sûr qu’elle puisse l’entendre même si elle connait déjà la question. Ce n’est pas la gêne ni l’absurdité de la démarche qui le pousse dangereusement vers le mutisme, c’est la détresse à l’idée qu’elle puisse refuser et le laisser tout seul.
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Naora Kyôdo
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nao n’entend presque pas ce gars qui pleure derrière. c'est pas qu'elle veut pas, c'est qu'elle se formalise pas. elle veut pas s'investir dans les larmes quand les siennes l'ont aussi laissée. elle a trop souffert pour souffrir avec les autres.
en fait, si, c’est qu’elle veut pas l'entendre. elle veut pas l'entendre ce gars qui pleure parce qu'elle voudrait pleurer avec si seulement elle le pouvait. l'empathie déborde de sa carcasse, elle a juste choisi de la cacher. pour se protéger. alors ça se voit pas, ça se voit jamais vraiment avec naora. parce que les rares fois où ça craque, ça a jamais vraiment bien fini. seolchan pour témoin. seolchan s'en excuse. même si seolchan demande pardon un peu à chaque fois qu'ils se font un peu trop mal ou à chaque fois qu’il est un peu trop sobre. et puis, ils auront toutes les occasions de se faire pleurer un peu plus tard.

alors, elle l’entend presque pas ce gars qui chiale derrière. pas qu’elle veut pas, dans le fond, juste plus de temps à perdre pour les larmes. et puis ça sert à rien de pleurer, ça arrange rien, c’est pour les faibles, pour ceux qui ne veulent pas avancer, qui ne sont là que pour décevoir. t’arriveras jamais à rien, que son père lui a répété, alors elle a arrêté de pleurer et se détruit quand elle n’est plus sobre pour se donner l’illusion d’une simple raison, une seule même, pour éclater et chialer tout ce qui n’arrive plus à sortir depuis trop longtemps. donner l’illusion que les marques sur son corps et que celles de son esprit ne sont pas vaines. et souvent, trop souvent, c’est seolchan qui est là, qui en paie les frais. parce que l’ironie du sort veut que ce soit lui qui soit là, qui la lâche pas. et cette pensée la fait sourire, presque rire. y a pas d’avenir là-dedans et peut-être même qu’elle le regrette quand ses yeux sombres se posent sur ceux de celui qu’elle n’oserait appeler son ami. ça aurait pu être autrement, ça aurait pu être tellement plus beau que cette addiction qui pourrit leurs veines. ça aurait pu être autrement, mais ça n’aurait pas été eux.

oui, naora a déjà vu la nuit mais comment lui dire que la nuit qu’elle a vue, cette nuit-là, elle ne la supporte plus? cette nuit où les monstres en profitent pour sortir de sous le lit et pour se faufiler dans les draps pour grignoter chaque partie de son corps, cette nuit où ce ne sont pas les placards mal fermés qui oppressent sa poitrine et qui l’empêchent de dormir. cette nuit où les démons ne sont plus ceux des enfants mais ceux des grands. un trop peu trop réels, imprévisibles, intenables, ceux qui ne laissent aucune place à la paix du sommeil. ceux qui se créent d’eux-mêmes et qui prennent place dans les profondeurs de son esprit. cette nuit qui n’est pas belle mais qui l’accompagne chaque soir. « j’aimerais pouvoir te croire qu’il en existe une autre. » une autre nuit, une plus jolie, qui ne lui donne pas envie de mourir sur place, avec ou sans douleur, mais qui ne lui donne pas envie de ne plus exister pour ne plus avoir à subir cette affreuse sensation à laquelle elle n’a jamais réussi à s’habituer malgré les années. elle aimerait pouvoir le croire, que la nuit dont il lui parle n’est pas si sombre, que cette nuit-là, c’est celle qu’on voit au-dessus des toits, qui fait lever la tête pour regarder les étoiles et qui fait se sentir puissant, et pas seul. elle aimerait vraiment croire que cette nuit-là existe mais elle sait, elle sait que, même si seolchan a le sourire aux airs de plus tard, tout sera oublié en un adieu douloureux redondant qui ne les avance en rien d’autre que dans leurs ravages.

nao a le sourire qui ne présage rien de bon, un peu comme à chaque fois que seol est dans le coin. incontrôlable, un peu comme à chaque fois qu’ils sont ensemble. c’est encore timide parce qu’ils ne se connaissent trop bien que quand la nuit est plus avancée, quand ils ne savent plus vraiment comment ils s’appellent et quand les rires sont aussi simples que les cris. c’est encore timide parce que la sobriété ne leur va pas bien; elle a besoin d’un verre et envie le liquide qui coule le long de la gorge de seolchan. elle la quitte pas des yeux, sa gorge, jusqu’à ce la grimace déforme ses traits un peu parfaits, jusqu’à ce que les mots qui sortent de sa bouche attrapent son attention et lui font oublier le liquide qui pourrit les veines du blond et pas les siennes. « j’espère bien que ça en vaut la peine. » la peine d’avoir subi ce trop plein de noir qui lui coupe le souffle rien que d’y penser.
il ne l’aurait pas laissée seule ici et le pire, peut-être, c’est qu’elle est persuadée qu’il dit vrai. il ne l’aurait pas laissée et c’est peut-être bien pour cette seule raison qu’elle est restée, qu’elle est pas partie en courant voir un peu plus de lumières quand dans la nuit, il lui donne l’impression que c’est lui, la plus grande. elle sait pas bien pourquoi parce que tout ce qu’ils touchent est sombre, parce que tout ce qu’ils sont est sombre. mais il fonctionne comme la lumière, d’une seconde à l’autre, tout devient plus rassurant en sa présence.

la main capturée entre celle certainement plus ferme, plus virile – elle ne s’est jamais vraiment penché sur la question. parce qu’entre eux, les questions ne trouvent pas vraiment de réponses, il suffit seulement de croire qu’une simple nuit de débauche sortira leur tête de l’eau. juste un peu, juste assez. assez pour reprendre un peu de souffle et vivre comme si de rien était. « pourquoi tu poses la question? » ça doit lui sembler évident, ça doit sonner comme tel quand elle l’entend à peine prononcer la question. une habitude qu’ils ont prise et qu’elle n’est pas prête de laisser malgré les vains adieux amers et pénibles. c’est bien pour ça qu’ils se retrouvent à chaque fois. « j’te laisse pas tout seul là-dedans. » c’est presque un clin d’œil qu’elle lui fait. naora a toujours été la plus entreprenante des deux quand seolchan est encore trop sobre. mais elle hésite un instant pour finalement seulement le regarder, le regarder un peu trop longtemps pour l’état de la situation. elle est pas pressée de ne plus voir clair, juste pressée de plus avoir la sensation que dans le coin trop noir derrière seol se cache les démons auxquels elle ne veut pas faire face. alors c’est lui qu’elle regarde, qu’elle regarde sortir le poison de sa poche pour préparer ce à quoi ils sont un peu trop habitués pour leur propre bien. mais dans le fond, ils en ont que foutre de ce qui semble bien pour eux tant qu'ils sont deux.
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Il a du mal à lâcher la tristesse des yeux quand il la voit. Il est fascinant, ce désespoir morbide qui les entraîne tous au fond des boîtes quand les enfants dorment. Il pourrait juste se regarder dans un miroir et il y verrait la même chose, sans les larmes du type ni la force qu’il voit en Nao chaque fois qu’elle apparaît. Même si elle ne l’est pas pour de vrai, l’important c’est ce qu’ils montrent. Seolchan ne sait pas trop, ça fait longtemps qu’un vieux t-shirt cache le miroir fendu de la salle de bain. Marre des cernes, marre de la pâleur, marre des lèvres gonflées à force de les mordre les nuits de défonce, marre de tout ce qui lui donne envie de retourner attendre que le compteur se vide sous la couette au lieu d’aller bosser pour sauver son cul de camé une journée de plus.
Alors les seuls juges, les seuls à pouvoir dire s’il a la gueule de l’endroit, ce sont les autres. Les gens comme Nao son regard qui l’intimide lorsqu’il s’attarde un peu trop. Quelque part ça lui va, son jugement silencieux qui ne lui rappelle pas qu’il est en train de foutre en l’air sans raison. Elle pourrait le détester pour ça parce que lui, il n’a pas d’excuse, pas d’autre drame qu’une mère qui s’en fout et un père qui fait tout ce qu’il peut pour compenser. Ce n’est pas exactement le malheur littéraire qui mène les gens à sa place, à leur place. Il ne sait presque rien des choses qui entraînent Nao jusqu’à lui, des monstres qui se cachent sous son lit ou de ses rapports au père, seule constante dans tout ce bordel d’histoires tragiques que tout le monde vient oublier. Mais il sait que c’est grave. Ça l’est forcément, sinon il ne reviendrait pas vers elle pour en voir le pire, le violent, le méchant parfois, le triste tout le temps. La vraie drogue ce soir, c’est elle, peu importe ce qu’il a dans les poches et peu importe à quel point en a besoin. Les nuits Nao sont les pires parce que l’addiction, elle vient du mal qu’ils peuvent se faire.
C’est malsain, masochiste et terriblement eux. Terriblement vrai, aussi. Ils abandonnent leurs hésitations et leurs sourires fragiles pour rentrer dans le brut. Le pur. Et là ils sont beaux, à se renvoyer leurs cris qui valent autant que leurs rires. Ils touchent du doigt la sincérité. Pour une nuit ils sont eux dans ce qu’ils ont de plus laid à offrir, mais ils sont eux et ça vaut peut-être la meilleure drogue du monde. Seolchan donnerait tout ou presque pour leurs accès de démence qu’ils entretiennent avec presque trop de soin. Pourtant ils ont le sourire des gosses sur le point de faire une connerie. « Ce sera bien. » Même quand il la tire par la main il a l’air d’un enfant et il ne s’en rend même plus compte. Deux heures plus tôt, il se serait posé mille questions. Est-ce-que c’est socialement acceptable ? Est-ce qu’elle trouve ça normal ? Est-ce-que je fais bien ? Les insécurités n’ont pas de limites mais Nao l’en protège en étant juste là. Elle n’a pas la moindre idée du bien qu’elle lui fait avant qu’ils se fassent du mal. Ses gestes sont nerveux mais son esprit, son foutu esprit, il est déjà en train de la fermer parce que Nao est là. Ce n’est pas comme avec Spence mais il fait avec ce qu’il a, avec Nao et quelques grammes.

La came qu’il sort est un don du ciel. Il n’y a rien de vivant sur Casma rien que la chair de l’humanité et le cœur chiffré des androïdes. Rien d’autre, à part cette petite merde sauvage. La science en a fait un mystère qu’il a voulu percer à l’époque où il rêvait encore de trucs potables. Maintenant son rêve, il le fume et pire encore, il y est allergique. Risque nécessaire ou abandon, il a oublié son excuse à penser pour se rassurer. L’apaisement, il vient de le trouver dans la réponse de sa complice. « On sait jamais ? » C’est vrai ça, pourquoi il demande toujours ? Question d’estime, parce qu’il l’aime un peu. Question de rituel, faut toujours commencer quelque part. Son cerveau marche à la répétition. Et un jour, qui sait, elle pourrait lui dire non et décider qu’elle en a marre de tout ça alors que lui pourrait compter les jours. Un jour, elle pourrait lui briser le cœur alors il demande avant.
Ce soir il reste intact, le truc qui s’obstine à battre pour pas grand-chose. Mieux encore, il se gonfle quand elle lui dit qu’elle ne le laisse pas tout seul là-dedans. Ça lui fait presque lâcher la came et trembler les mains. « Pourquoi ? » Il ne comprend pas. Les gens ne suivent pas, les gens laissent et lui il trinque. Alors il ne comprend pas ce qu’il y a de différent. C’est comme lui promettre d’aller voir la vraie nuit, c’est pour de faux. Il ne la regarde même plus, la langue pincée entre ses dents pour éviter de poser d’autres questions dont il ne veut pas écouter la réponse. A la place il se concentre sur ses mains et sur les gestes trop mécaniques pour arriver à ce pourquoi ils sont là.
Le Nebula est un trésor sans prix. Littéralement, cette chose vaut une fortune mais Seolchan a perdu le cours du marché depuis longtemps. Tout ce qu’il sait, c’est que ça vient du stock de son ancien dealer toujours pas détruit. La police est surchargée. Et assez corruptible pour que les informations s’échangent contre des scellées. Le problème, c’est que la conservation est déplorable, que la clim est épouvantable et que les choses sont condamnées à vieillir. Les champignons ne sont même plus secs, ils sont momifiés. Inutilisables. Sauf quand on a l’amour de l’expérience de Seol et la confiance aveugle de Nao. Un jour ils se tueront avec ses conneries. Ça fait trop longtemps qu’il a arrêté les recherches pour savoir si la Nebula est vraiment fumable ou pas. Il s’en fout. En revanche, il sait que c’est meilleur avec le substitut de tabac blond à la fumée trop fine qui va beaucoup plus loin dans les bronches. Elle est bien tordue, leur société, elle a d’abord pensé à recréer des cigarettes avec du faux tabac et des fausses feuilles faites avec personne-ne-veut-vraiment-savoir-quoi pour ceux qui ne voulaient pas des clopes électroniques, mais pas à faire des cahiers pour décrocher les mômes des écrans. Non pas qu’il s’en plaigne, une cigarette lui est plus utile qu’un livre quelconque.

Il n’a jamais été très doué pour construire des choses avec ses mains mais il est assez fier du résultat. En fait non. C’est moche. Les films proposent toujours des choses élégantes et des camés haut de gamme personne ne peut rivaliser avec ça. Mais au moins, le job sera fait avec ça. « Les néons sont beaux avec ça. Tellement beaux. » Il n’y a qu’avec ça qu’il supporte vraiment la nuit siganaise. Ça le rend extatique. Dans une minute la nuit ne sera plus une plaie qui leur colle à la peau. Adieu le noir, adieu les néons moches adieu tout ce qu’ils ont à fuir.
A elle l’honneur. Toujours pas de raison précise à part un rituel qu’il s’impose. Elle commence toujours et lui la suit. « On se revoit demain matin. Ou la prochaine fois. » Impossible de supprimer le sourire qui fleurit sur ses lèvres quand il sort un vieux briquet du fond de sa poche pour allumer lui-même leur petite bombe. C’est la fin de Nao et juste après celle de Seol. Ils sont à quelques minutes de l’oubli et des choses qui ne se racontent pas, alors il lui dit au revoir maintenant, au cas-où tout ça finisse mal ou pire.
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Naora Kyôdo
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seolchan n’est pas vraiment beau. seolchan, il a des cernes creusés sous les yeux, la fatigue sur le corps, la carrure frêle et les cheveux en bataille. seol n’est pas vraiment beau de son teint terne et voilé par un désespoir qu’il ne lui a jamais conté. ou peut-être que si, peut-être qu’un jour, il le lui a dit, peut-être qu’un jour, il a tout déballé, tout montré, tout sorti. peut-être qu’un jour, nao a vu tout l’intérieur pourri et laid, celui qui transperse son visage au sourire qui craque quand il la regarde. peut-être. mais nao n’en sait rien, ne sait plus, ne se souvient probablement plus. la seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle revient pour la même raison qui l'a faite partir. seulement, même cette raion-là, elle l’a oubliée. elle sait peut-être une autre chose; seol n’est pas vraiment beau sous sa veste trop grande qui couvre sa peau sans couleur et son corps qu’elle sait trop léger. seol n’est pas vraiment beau pour la plupart des gens, elle le sait. seol fait sûrement un peu peur quand on le croise dans la rue à la nuit tombée, elle s’imagine qu’on a envie de changer de trottoir pour ne pas avoir à croiser son regard où le vide a pris ses marques. mais nao, elle, elle change pas de trottoir, elle lui rentre même dedans en marchant. nao, elle, elle le trouve pas si laid, même que parfois, elle se dit qu’il est plutôt beau quand il sourit. mais seol ne sourit pas beaucoup ou alors elle ne s’en souvient pas. son sourire fait écho au sien et son cœur se serre jusqu’à se perdre dans les lymbes d’un peut-être qui fait office de raison pour revenir encore une fois. elle tente de trouver une raison valable, au moins une seule pour croire qu’elle n’est pas totalement folle. ce qu’elle a trouvé comme excuse, c’est le sourire de seol. ce sourire qu’elle croit mythe mais qui apparaît sans l’espérer et qui l’accompagne dans les lueurs de noir que le blond lui propose.
elle tente toujours de trouver une raison, à croire qu’elle ne veut pas croire à la vraie. la vraie qui semble s’installer doucement entre eux lorsqu’ils s’enfoncent un peu plus loin dans le fond du club et que seol sort la came. la came, c’est qu’une excuse, encore une à la longue liste imaginaire. parce que naora ne vient pas pour ça, ça semble évident et pourtant, elle se persuade que c’est aussi un peu l’une de ses motivations. pourtant, c’est lui qui lui a fait découvrir cet univers au cœur de lumière, là où aucune nuit terrifiante n’existe, là où les monstres ont disparu, ceux auxquels on ne pense même plus. sans ça, elle y arrivait aussi, elle arrivait à prendre le dessus sur la terreur. du moins, c’est ce qu’elle croyait. c’est ce qu’elle croyait même avec les coups et les bleus et les marques et tout ce qui prouvait le contraire. naora ne sait pas et ne comprend pas la force qui l’habite, cette force qui l’amène à croire qu’elle ne l’est pas assez. pas assez pour se retrouver dans un taudis où on ne peut poser sa main sans penser à toute la merde qu’on vient de toucher, celle qui s’accumule avec les verres et les gens qui nous collent ou les trucs en guise de siège sur lesquels on s’assoit. pas assez pour se retrouver aussi souillée que dans la chambre rouge mais surtout pas assez pour que tout ça, tout cette merde lui fasse autant de bien.

il a peut-être raison seolchan, on sait jamais. il a peut-être raison de croire qu’elle pourrait dire non un jour, qu’elle pourrait juste ne pas revenir et le laisser seul dans ce noir qui ne le terrorise pas autant qu’elle. mais on sait jamais. lui aussi pourrait arrêter de venir, arrêter de croire qu’il y a quelque chose à tirer de leur débauche qui, soyons réalistes, ne mène à rien. pourtant, ça a le mérite de leur faire croire qu’ils peuvent y arriver, peut-être juste un peu longtemps, juste un peu, juste assez pour que les zéros sur le timer de seol ne fasse pas trop mal. naora n’a pas cette peur. les monstres de sigan sont différents de ceux de néphède et pourtant, c’est toujours la peur et la mort qui résonnent dans les recoins. ceux qu’elle retrouve malgré elle partout où elle va.
on sait jamais. peut-être qu’un jour, ils arrêteront tous les deux de venir.
mais ce soir, ils sont là et naora sourit, sourit un peu parce qu’elle sait qu’elle finira toujours pas revenir. et le pourquoi résonne en elle sans réponse. pourquoi. pourquoi. elle en sait rien, ne peut pas lui apporter plus de réponses qu’il en a. pourquoi lui est toujours là. peut-être que les réponses sont entre les mains de seolchan et peut-être qu’ils les découvriront quand remplis seront leurs poumons. alors, la voix de nao ne résonne pas pour répondre, elle ne sait pas et ne laisse pas à seolchan la chance de croire qu’elle en a un semblant de réponse. elle reste là, à le regarder en pensant peut-être qu’elle la trouvera dans les yeux fuyants du blond. peut-être que la réponse est juste devant elle sans qu’elle ne la voie.

c’est peut-être bancal et malsain ce qu’ils se proposent, ce qu’ils s’offrent sans réellement savoir pourquoi. pourquoi. question qui reste en suspens à chaque fois. c’est juste assez équilibré pour leurs esprits pour que seolchan sourie lorsqu’il finit de rouler sa promesse. y a pas de doute, seolchan est beau quand il sourit. assez pour que ça coupe le souffle de naora. comme si elle l’avait oublié, ce sourire après lequel elle court en silence. le silence qu’elle impose depuis un peu trop de temps sans savoir quoi dire face à l’être qu’est seolchan. parfois, c’est elle qui est intimidée, parfois, c’est elle qui se tait. mais souvent pas pour longtemps. elle finit toujours par reprendre son souffle et ses discours. « les néons. ils sont toujours beaux dans la nuit. » parce qu’ils sont lumières et ne laissent place à la noirceur du monde pourri que chaque univers a en lui. néphède et sigan ne sont pas si différents, y a toujours la crasse qu’elle retrouve. y a pas d’univers parallèle où la perfection existe, là où la nuit, la vraie, celle dont seolchan parlait, est réelle. elle ignore si seolchan connaît néphède, elle ignore si seolchan connaît d’autres endroits aux promesses vaines, lui posera peut-être un jour la question lorsque ses poumons seront bouffés par le poison. poison qui s’engouffre et qui fait reprendre son souffle.
naora a cette promesse entre les doigts lorsque seolchan l’allume – naora attend quelques secondes et sourit aux mots incertains. elle sourit, elle sourit encore juste parce qu’elle sait ce qui les attend. elle s’approche finalement un peu plus de seol, doucement, pour ne pas le faire fuir mais juste assez pour que son souffle heurte son visage, ses lèvres, sans que leur regard ne trouve de chemin vers l’autre. y a plusieurs secondes qui s'écoulent, de longues secondes où naora veut seulement ressentir sa présence. elle reste là assez longtemps à déchiffrer les parcelles de peau visibles, qu'elle sait avoir déjà touchées, pour le voir déglutir dans la pénombre. et ses lèvres finissent par rencontrer celles charnues du garçon dans un au revoir, bref qui laisse le goût amer interminé. elle s’écarte aussi doucement et tire sur l’espoir de trouver les réponses aux questions de seolchan. « à plus tard. » parce qu’elle reviendra.

son cœur s’emballe après quelques bouffées, il suffit de peu de temps souvent pour que les couleurs soient doucement plus sombres, s’effacent petit à petit, et c’est quand le vert domine qu’elle sait que le paradis va croiser son chemin. tout s’efface, tout s’éteint et cette fois, cette fois, naora n’a pas peur. elle n’a pas peur de ce noir ambiant qui la caresse et s’engouffre dans chacun de ses pores surtout parce qu’elle sait que les lumières vont se rallumer. bientôt. l’histoire de quelques secondes avant que les étoiles se rallument et brisent son souffle. y a plus de bruit autour et elle entend plus ce gars qui pleurait, y a plus de bruit, y a juste seolchan qui brille. les couleurs de son visage prennent de l’éclat et c’est à ce moment, ce moment précis que seol s’anime de toute la beauté dont elle était persuadée qu’il cachait. sa main est déjà sur sa joue, à contempler ce qu’elle n’avait jamais vraiment vue avant. « si je peux pas te laisser là-dedans tout seul, c’est juste pour pouvoir voir ça. » y a le coin sombre derrière aussi qui dégage des odeurs effervéscantes, enivrantes de couleurs pures qui a effacé tous les monstres.
« y a pas que les néons qui sont beaux ce soir. »
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Ils sont différents. Nao a la beauté qui lui colle au corps comme un halo. Nao est un putain d’ange sorti de nulle part pour lui rappeler de rester misérable parce qu’elle, elle, peu importe ce qu’elle fait, elle sera toujours plus belle que les rats qui peuplent les nuits de Casma. Elle n’a pas sa place ici et pourtant elle vient quand même. La pièce pue autant l’alcool que la sueur, ça s’accroche à ses vêtements, à ses cheveux et ça lui donne envie de frotter sa peau sous l’eau brûlante jusqu’à ce qu’elle casse, qu’elle s’en aille dans le siphon et qu’il ne reste rien de lui mais elle, elle reste belle avec ses cheveux blonds et sa tête haute. Ça lui donne envie de la détester comme on déteste ces filles à moitié nues pour un jour à lèvres sur les 4x3. C’est ce genre de beauté. Parfaite, photogénique, irréelle. Nao n’existe pas plus que leur bonheur sous acide parce qu’elle est beaucoup trop belle pour ça. Elle lui fait penser à ce livre qu’il a lu quand il a senti le besoin de gâcher une heure. L’héroïne booste certainement les ventes d’un rouge à lèvres rouge sang parce que les pubards sont persuadés que le sang sur le visage, ça fait sauvage, ça fait pouvoir, ça fait puissance à l’ancienne. Un bras et une paire de dents, ça fait le best-seller des entreprises image-de-marque. A un moment pas vraiment déterminé, l’héroïne se fait éclater la mâchoire par une balle perdue. La suite, Seolchan ne l’a jamais lue, mais il l’imagine adieux déchirants aux rouge sauvage n°23894. Bonjour les regards de travers et les questions qui ne se posent pas vraiment. Et elle lui fait penser à Nao.
Sa balle dans la mâchoire, c’est son sourire.
Les filles sur les écrans, elles ne peuvent pas sourire pour de vrai parce que si on commence à y voire de la sincérité, on les regarde elles et on ne remarque plus trop le produit qui pose aussi bien qu’elle dans le creux de sa main. Quand Nao a la gueule qui se fend, elle ressemble moins à une gravure de mode qu’aux gens d’ici. Quand elle commence à montrer ses dents Seolchan ne peut que la suivre mais c’est parce que c’est un réflexe, une adaptation par mimétisme pour mieux s’intégrer en société, comme les bâillements ou le stress contagieux avant un examen. C’est à cause de ce genre d’explications rationnelles qu’il nettoie des tubes à essai dégueulasses de germes au lieu de laisser la came développer son sens artistique. Il flingue tout avec un peu de science de la même manière qu’on pète le vase préféré de mamie, la relique poussiéreuse que personne ne voit jusqu’au moment où se retrouve à le regarder en morceaux sur le sol. Quand la Terre était ce qu’elle était, on pouvait certainement y trouver une ou deux mouches mortes. Maintenant, au milieu des débris, on trouve certainement un peu plus de poussière.
Là où il veut en venir, c’est que Nao est trop belle pour être vraie sauf quand elle sourit et c’est exactement le rôle de la came. Si Seolchan avait un tant soit peu l’envie de développer, il essayerait de la faire rire en lui disant que la fumée qu’elle a dans la gorge est beaucoup trop légale et que c’est complètement con. Pharmacie is the new dealer de quartier. C’est pas pour rien qu’on protège mieux les médicaments que les distributeurs automatiques. Tout ce qu’il a dans la poche ce soir est dans la même veine, des principes actifs de laboratoire comme il en voit passer des tonnes tous les jours, assemblés avec tout un tas de truc pour en augmenter la taille. Le secret de fabrication, c’est tout ce qu’il y a autour de la molécule qui va te soigner ou te tuer. Même la santé regarde plus la forme que le fond. Peut-être que ça la ferait sourire un peu plus s’il le savait, mais il n’arrive pas à se résoudre à ouvrir la bouche pour lui raconter tout ça. A la place, la fumée toxique dans les poumons pour lui brûler la gorge et un adieu au bord des lèvres. Sobre, ça le rend nerveux et il panique presque en sentant ses lèvres. Il ne trompe personne, avec sa petite gueule d’ange ravagée par rien de précis et sa came dans les poches, il a toujours peur des filles. « Les néons me donnent mal à la tête. » La musique l’empêche de s’entendre et il ne sait pas si là, bouche contre bouche, il a parlé à haute voix ou s’il a murmuré. Non pas que ça change quelque chose.

Le monstre accroché au coin de sa lèvre, il se frotte les yeux de toutes ses forces avec les poings. La lumière est devenue trop forte et putain, on n’a pas idée de faire ça dans un repère de camé. Ce qu’il leur faudrait, c’est de la cire, des flammes qui vacillent et une ambiance opium intellectuel dans une cave victorienne. La drogue devrait se consommer Romantisme Gothique, élégante et trop sensuelle, pas sueur et mâchoires contractées Réalisme Sale. Quand Nao réapparait, elle est tâchée de toutes les couleurs le temps que son regard se remette de la violence du geste. Joue droite, rose. Arête du nez, verte. Œil gauche, bleu. Menton, violet. Elle n’a jamais été aussi belle que maintenant. Jamais aussi peu publicité. Les pupilles grandes ouvertes sur le néant de leur monde et la bouche entrouverte, son regard qui soutient le sien avec la même force ou la même faiblesse, il n’en sait rien, sa main qui se promène sur son visage, il se rappelle pourquoi il vient.
La misère avec elle, c’est toujours un peu plus beau.
Faut que ce soit physique quand la raison se barre, faut garder contact avec le vrai un peu plus longtemps. Son front cherche le sien, le choc est un peu abrupt mais ça ne peut pas être grave, il est sûr qu’elle en a vu d’autres. « Y a toi aussi. » Et il y a elle aussi, belle au milieu de tous ces trucs moches qu’il voit beaucoup plus quand il ne cherche pas à regarder. Des tâches à peine sèches sur le mur, le sol collant sous leurs pieds, le claquement régulier du EXIT qui ne sait pas trop s’il sert à quelque chose. Dans le noir, il le trouvait brillant, maintenant il en a pitié, de ce pauvre panneau que plus personne ne regarde parce qu’il ne claque pas en rythme avec les basses qui lui résonnent jusque dans le fond du cœur. La défonce le prend par surprise quand il tourne à peine la tête vers lui et qu’il ne voit plus rien que le vert et le noir autour. Le tout est de savoir quel disjoncteur a sauté, celui de la boite ou le sien. C’est forcément lui parce que Nao n’a pas peur. Il n’est pas sûr mais il pense qu’elle a peur du noir. Peut-être qu’elle lui a raconté, un jour, et qu’il l’a oublié comme il oublie tout le reste.
Inspire. Brûle. Expire. Partage. Recommence.
La fumée qu’il lui renvoie au visage, c’est presque pas fait exprès. Presque seulement, parce que c’est un peu sa façon de donner. L’attention qu’il n’a pas, il la compense en drogue et ça le rend généreux. Quand il ne restera presque plus rien, il donnera le joint au mec qui pleure toujours tout près de son oreille à l’autre bout de la salle. « Tu restes parce que t’es complètement folle. C’est pour ça. C’est forcément pour ça. » Il ne voit pas d’autre option envisageable. S’ils restaient l’un pour l’autre, ils se soigneraient. Or ils se tirent vers le bas, ils s’entraînent dans le chaos avec beaucoup trop de passion et merde, ça le fait marrer. Un éclat de rire heureux parce qu’il l’est maintenant, les néons deviennent beaux à regarder quand ils projettent leur lumière sur elle. C’est pour ça qu’il s’éloigne un peu, pour la regarder en train de sourire sous les tubes colorés. Y a peut-être une question de destin quand un type le pousse en avant sans faire attention et que leurs visages se heurtent beaucoup trop fort. Il ne les a pas vus. Le goût métallique qui envahit sa bouche quand il passe sa langue sur sa lèvre inférieure n’a pas la force de lui faire peur alors il sourit encore plus. Rouge passion n°23894 ou quelque chose comme ça. La chair n’a jamais vraiment aimé les dents. « Tu viens ici parce que t’as envie d’être invisible. » En même temps il passe un doigt sur sa lèvre à elle en se disant que ce sera moche demain matin. Au moins ils garderont un souvenir de cette nuit.
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