NASTY #2 ; wanna be yours

L’éclat pixellisé et en couleurs projette les dernières lignes de sms comme un foutu coup de poing dans sa face avant de disparaître sous l’effet du verrouillage. Rapide et efficace : comme le coup bas de Kassian. Sentiment d’impuissance teinté d’humiliation, ardoise émotionnelle complètement désassemblée et palpable maintenant qu’il fixe l’écran noir reflétant son propre visage comme pour le narguer.

Pornstar tellement cheap qu’il tombe dans le piège d’un môme ayant à peine eu le temps de grandir et qui se croit tout permis maintenant qu’il a littéralement la vie de Nashoba entre ses mains. Pathetic sonovabitch, cet Ilang, avec ses précautions merdiques en guise de bouclier mais aucune jugeote quand il s’agit de baise ; il l’a bien cherché, en vrai, à force de vouloir le mettre dans son pieu maintenant il se retrouve sous sa coupe, à force de vouloir sympathiser avec il lui a donné toutes les cartes pour qu’il les jette quand il n’en aura plus besoin. Suck my dick. Il rallume son portable, relit le dernier message lui donnant les différents choix qui s’offrent à lui. Oh, quel homme attentionné, il pense à tout, il a même encore une fois précisé cette foutue paperasse. Charmant, really. “quand tu viendras signer demain sans faute. 9pm?”. Ca sonne plus comme un ordre qu’une suggestion et c’est ce qui le rend d i n g u e parce qu’il n’a même pas pu profiter d’une soirée calme, même avec Stilinski, sans que ce dernier ne ramène leur putain de contrat sur le tapis.

Inspire. Expire. Inspire. Expire - that’s it, sa respiration redevient normale et la panique redescend. Il n’a pas envoyé la vidéo, il n’a pas révélé Kashmir. Doucement, comme un monstre en cage qu’on vient de réveiller, c’est un tout autre sentiment qui se propage jusque dans ses veines viciées ; colère sourde et fracassant complètement tout bon sens contre son crâne craquelé, il y puise pourtant de l’énergie pour faire bouger ses pieds cloués sur le sol, pas loin de l’épicerie nocturne. Ses doigts serrent férocement le sac en plastique alors qu’il déplace entre les ruelles sa carcasse malmenée par l’avalanche émotionnelle qui l’a traversé. C’est pas vraiment à l’aveuglette qu’il bouge, pas vraiment chez lui non plus ; non, Nashoba Ilang se rend chez Kassian Stilinski dans l’but d’envoyer paître ce contrat en personne. (ou pas) What a bitch.

L'enchevêtrement d’immeubles de Little Havana le perturbe au début mais y’a comme un mécanisme magnétique qui le tire vers cet immeuble en priorité, n’ayant mis les pieds qu’une fois mais celle qui compte puisqu’il réussit à s’y retrouver sans problème. Dans cet état où sa vision en tunnel ne voit qu’une chose : la tête satisfaite de Kassian Stilinski pendant qu’il prend son pied en regarder ses films tout en lui faisant un chantage.

Quand il arrive devant la porte de l’appartement, il sort son téléphone pour y écrire quelques mots. Se recompose parce qu’il n’a pas vraiment envie de faire une scène là, dans le couloir, surtout qu’il risque de griller aussi sa double vie. Inspire, expire, inspire, expire, pour tenter de refroidir sa colère un maximum.

la porte s’ouvre. “J’suis venu pour signer.” Avec un coup de tête, Stilinski l’invite à entrer et le dirige dans une autre pièce, ajoute quelques mots mais Nashoba ne l’écoute pas. Il se contente de le suivre et une fois la porte fermée - il balance le sac contenant le pack de bières sur son dos. Et l’souci c’est qu’il a éveillé son pouvoir, bourrasque envoyant les feuilles et autres affaires légères au loin mais ce qui le concerne plus se trouve devant lui. Le coup de vent se fait plus violent et précis, passant sur les meubles jusqu'à s'échouer à travers la fenêtre ouverte, pendant que Nashoba bouscule Kassian contre le mur, avant-bras contre sa gorge, yeux lançant des éclairs. “I can’t help imagining how much awesome the world would be if your dad had just pulled out.” And yet, son ton est bas et maîtrisé, pas de tremblement, pas d’éruption colérique, juste une putain de pique pour le faire réagir.

What if nothingready to go all the way if you let me
Don't you tempt me
f EV 17. Membres gourds qui se déplient lourdement, articulations qui craquent d'être trop longtemps demeurés inertes. La position hasardeuse dans laquelle il s'est laissé tomber sur le clic-clac défoncé des heures plus tôt se paye, piqures électriques aux lombaires, morsures imaginaires qui fourmillent le long de ses muscles. Il tire sur sa nuque jusqu'à ce que ses cervicales gémissent mais se déverrouillent en un claquement sec, soulagement intense propagé dans le même élan au haut de sa colonne relativement apaisé.

Le bordel habituel résonne depuis les autres appart, murs en carton ; et Kass, il sourit pour lui-même. D'un mouvement de bras, fait apparaître les commandes murales liées à ses gestes par d'innombrables capteurs et l'instant d'après, lance sa propre pollution musicale à en rompre les tympans — musique à plein volume. Décapsule une bière et en engloutit quelques gorgées, avant que des coups ne résonnent à sa porte, saccadés, enragés. Smirk aux commissures, vague de satisfaction qui dénoue les entrailles ; il ouvre juste le temps de servir un doigt d'honneur à celui qui se tient derrière la porte. Comme attendu, c'est l'vioc, drapé de son aura écarlate nuance rage, et Kass lui claque la porte à la gueule une fois son message gestuel passé.

Le jeu vidéo délaissé lorsque a débuté l'échange de texto avec Nashoba occupe toujours sur le mur du fond, en pause, mais son équipe a cessé de cracher des insanités dans le casque oublié quelque part sur le fauteuil, cessé de lui ordonner de revenir dans le game. Il en prendra plein la gueule sûrement à sa prochaine connexion, pour la fusillade au milieu de laquelle il les a plantés au lieu de couvrir leur avancée, mais well — la vraie vie n'attend pas toujours, sadly. Superposé sur l'image de veille, l'upload abandonné en cours de route ; Kass revient à cet écran là, curieux, presque aimanté. N'éprouve pas de remords pour le coup de chaud imposé à Nashoba, par la menace presque mise en application de balancer son porno sur la toile de Gaïa, à la vue d'honnêtes citoyens au nombre desquels comptent ses proches, ses amis. Ç'aurait été triste, cela dit ; une carte perdue, usée, plutôt que soigneusement stockée à sa disposition, prête à servir ou à faire plier.
Index sur la barre d'espace, il lance le contenu, avance rapide comme la toute première fois, à la différence qu'il sait désormais parfaitement où il va. Pour l'avoir regardée à répétition, pour en avoir englouti chaque pixel, il sait les scènes qui l'allument inévitablement, lave ambre-ocre distillée au creux des veines à chaque visionnage quoique l'effet se ternisse avec le temps. Les gémissements de Nash se fondent dans la pulsation des basses dont vibre l'appart tout entier, et il en manque le message qui illumine l'écran de son téléphone. L'objet est toutefois connecté à tout — la notif apparaît parmi les commandes murales et il l'ouvre par ce biais.

Se redresse, sens en alerte, lorsque s'affichent les bulles en provenance du portable de Nashoba : succinctes, visant seulement à le prévenir de son arrivée impromptue. Oh. Oh. Voilà qui promet d'animer sa soirée. Il interrompt la vidéo et la masque, ouvre plus calmement que plus tôt, visage impénétrable. Nashoba lui apparaît en nuancier d'émotions-tempête qui s'impriment sur les pages de sa synesthésie. Vert — de l'appréhension opaline à la menace viride ; violacé — de l'aversion mauve au dégoût monet ; bleu — acier chagrin et ténèbres barbeau. Yo, il salue, tranquille, reste un instant à lui barrer l'entrée comme s'ils avaient tout le temps du monde. T'as couru ? J't'attendais pas avant demain, il sourit, un peu mauvais, le thrill buzzant agréablement entre ses tempes. Plaisir sadique de le tenir au creux de sa paume — les rôles s'inversent, enfin. Fut un temps, Kass aurait plus ou moins tout donné pour son sourire là où aujourd'hui, il se repaît de la détresse brodée de fureur qu'exhale son corps brûlant.

Une gorgée à nouveau et il consent à le laisser passer. Seulement pour se retrouver immobilisé quelques secondes plus tard, puis plaqué au mur, l'avant-bras de Nashoba pressé contre sa trachée. I can’t help imagining how much awesome the world would be if your dad had just pulled out. D'un coup il est plus en contrôle de lui-même, le Nash. Seulement sombre et menaçant, glorieux dans sa colère. Et Kass n'a pas mytho par texto tout à l'heure : ça lui fait bien plus d'effet que le numéro cheap d'allumeur qu'Ilang enclenche probablement à tour de bras, par réflexe, à tous les mecs sans visage dont la vue lui fait tressaillir la queue.
Sa tête bascule en arrière dans un éclat de rire un brin étranglé par le bras qui l'immobilise ; heurte légèrement le mur, contre lequel il reste appuyé tandis qu'il dévisage l'intrus entre ses paupières à moitié closes. I know you like it rough but chill dude, there's no need to hurry. I could do with some foreplay beforehand, il lâche, laconique. S'en remet aux capteurs pour, d'une main fainéante, relancer la vidéo qui s'affiche à nouveau en plein écran et sature l'atmosphère des sons exquis mais sans doute forcé qu'émet la pornstar durant les tournages. L'instant d'après sa paume trouve le chemin de l'épiderme de Nashoba, par-dessous son haut, avant que les ongles titillant sa peau de crème ne s'ornent de griffes. Il presse, pas suffisamment pour rompre le tissu de velours, mais assez pour le rougir à chaque point de contact. Get the fuck off me, il exige, menaçant ; profite de la vague distance qui se profile pour lui balancer son poing dans le ventre et le plier en deux, coup bas visant à le remercier pour la mention de son paternel. Ilang recule de deux pas involontaires et Kass en profite pour le détacher du mur, mais ne croit pas un instant que ce soit terminé, à juste titre : l'autre n'attend pas de retrouver contenance pour lui foncer dessus à nouveau, corps tendu comme un nœud tissé de rage.

Un grondement lui échappe quand Ilang le percute de plein fouet et leurs membres se font réceptacles de leur rancœur — agrippent, repoussent, cognent, répliquent. Qu'est-ce qui t'gêne tant, connard, Kassian crache en s'arrachant de sa prise, essuyant du dos de la main un coin de lèvre que Nao vient de percuter de ses phalanges. La musique et la vidéo engloutissent presque ses railleries, mais pas assez pour qu'elles échappent à son vis-à-vis. Tu tournes pour être vu right ? Il ricane, impénitent. J't'offre juste masse d'audience moi, tu devrais dire merci.

Le rire qu’émet Kassian agit plus sur son état que ses mots. Fucker. Qui se délecte du contrôle qu’il a sur sa vie, en un clic. Qui se délecte du contrôle absurde qu’il a de la situation alors que Nashoba est celui qui marque son cou. Épiderme rugueuse sous son toucher plus électrique que ferme, souffle chaud de passion-colère contre sa joue rosie par l’effort. Nashoba a la capacité de laisser des marques rougies de désir, pas violacées de tempête. “I know you like it rough but chill dude, there's no need to hurry. I could do with some foreplay beforehand.” Il appuie un peu plus sur sa gorge, pouce caressant une veine. place son genou entre ses cuisses serrées dans son jean, le remontant jusqu’à le coincer sous sa queue maintenant piégée par le tissu et le genou de Nao. Pourtant apte à faire des mouvements libres avec son bras, Kassian enclenche une vidéo pendant que Nao perd une seconde de concentration à forcer son corps se coller contre celui de Stilinski et débute alors un leitmotiv guttural et sensuel, gémissements non-simulés malgré les indications sur le script. Ses gémissements. Ca joue encore plus sur sa colère, cette humiliation reposant sur un lit de staphisagria. C’est quoi son problème ? C’est pas comme s’il lui soutirait du fric pour quelques clichés, pourquoi il s’octroie bassement le droit d’humiliation sur une vidéo qui pourrait largement lui rapporter plus ? Il est même pas intéressé par son cul alors pourquoi il s’obstine à continuer ce délire malsain de blackmail alors qu’il pourrait demander à n’importe qui de poser pour ses photos ? C’est. Quoi. Son. Fucking. Problème. Les ongles sur sa peau sensible lui font serrer les dents et retenir un grognement de douleur qui s’intensifie à mesure qu’il concentre son attention sur ce point précis, élancement qui le rend a little bit turned on. Gémissement discret, pourtant perceptible. Impossible de savoir s’il provient de la vidéo ou du vrai. L’un est fake, l’autre non.

L’coup de poing dans son ventre lui interrompt toute envie soudaine, respiration coupée et laborieuse dans la réalité, saccadée de plaisir dans la vidéo. L’écran recèle tout un tas d’artifices et de ressentis exagérés, même dans le porno, autant pour ceux qui fake que pour ceux qui prennent du plaisir. encore plus pour ce dernier cas, on leur dit toujours d’y aller à fond, parce que l’audience aime les signes de nirvana, parce que ça vend bien mieux que le vanilla du soft porn. Un second coup direction son menton qui le fait reculer de quelques pas et pivoter sa tête, douleur fulgurante qui met la sensibilité des nerfs à rude épreuve. Puis un autre coup mais qu’il esquive, le pas devenant léger, plus agile et félin que de front et conflictuel. Tourne, esquive, danse, s’échappe et joue. Le retour d’attaque et en un instant ils ne sont que projectiles de rancoeur sans aucun filtre, sans aucun mur. Juste leurs poings rougis et malmenés, juste leurs respirations piquées d’excitation et de rage, juste leurs pas carillonnant sur une estrade dysfonctionnelle. Mâchoires, lèvres, diverses coupures çà et là placardent leurs corps comme une toile d’art bas de gamme que personne n’a envie d’acheter encore moins de regarder. Aucune règle, aucune audience, juste deux putains de connards qui se cognent à mesure qu’il continue de gémir en fond sonore.

Y’a quelque chose de particulièrement drainant et suffoquant de l’avoir là, à portée de main, de coups, un rush d’adrénaline particulièrement extatique qui pulse dans ses veines, rien à voir avec ce qu’il a déjà connu. Pas même dans une course. “Qu'est-ce qui t'gêne tant, connard.” Plus occupé à le regarder essuyer sa lèvre qu’à répondre, suivant le mouvement avec fascination, se humectant les lèvres en fixant la coupure qui teint de rouge son menton. “Tu tournes pour être vu right ? J't'offre juste masse d'audience moi, tu devrais dire merci.” Transpiration couvrant leurs corps, cheveux collés sur les côtés, descendant sur leurs nuques ; ils sont tellement messy. “Remember when I asked for your opinion? Yeah, me neither.” Il se prend un autre coup à la tête qui ricoche contre le mur mais rit jaune à cause de l’intensité de la douleur et surtout à ce qu’elle provoque : highlight de chaque couleur, de chaque feeling, de chaque vibration dans son corps qui éclipse les sons provenant de la vidéo. C’est plus Kashmir maintenant mais Nashoba, motherfucker qui prend autant qu’il donne. Plaqué contre le mur, Kassian lui envoie un coup dans l’estomac qui le fait lâcher sa prise immédiatement et cligner des yeux à plusieurs reprises avant qu’il ne se ressaisisse. Esquive le coup de poing que l’autre se prépare à lui envoyer dans la gueule, puise dans ses forces l’énergie nécessaire pour tenter un mouvement mais Kassian est plus rapide et change de position en le faisant basculer sur son dos, s’allongeant à moitié sur lui, le bras métallique barrant sa trachée.

“Get-off me. F-fucker.” un genou de part et d’autre de sa taille, qu’il remonte pour les positionner contre le torse de Kassian, tentant de le repousser du mieux qu’il peut, respiration devenant de plus en plus dure, ses mains s’affaiblissant sur ses épaules qu’il griffe. Et puis le souffle de trop, l’instant de flamme qui lui donne assez de force pour repousser son bras de sa gorge (ou probablement parce que Kassian a arrêté de jouer). Ses jambes se resserrent de nouveau autour de sa taille, ses mains attrapent ses poignets pour tenter de les éloigner de son cou et l’éclair d’une seconde, celle de trop, Nao fait glisser son bassin contre le sien - and then. Il se fige quand il sent. Hard. Il déglutit, ses yeux scannant Kassian avec une intensité un peu moins teintée de rage mais couverte d’un quelque chose de plus érotique. “Shi-ah-it..” À priori, ça ne devrait pas le déranger. Le truc c’est qu’il se retrouve lui-même dans cette position et ça c’est un problème. Son flirt éhonté plus habituel que réellement sérieux, horny kid qui trouve ses mecs sur les applis de rencontres n’ayant aucune règle à part celle d’avoir le plus de fun possible. Pas de rencards, pas de sérieux, juste du fun et le lendemain on passe à quelqu’un d’autre. Mais le second problème c’est que Kassian n’est certainement pas une nouveauté et c’est justement le retour en force de vieux souvenirs qui le fait desserrer sa prise sur ses mains, respiration hachée tout contre son visage. Et puis sa main glisse sur son jean et agrippe sa queue pulsant de plaisir, fort, malgré l’étroitesse du tissu. “You like it, huh.”

What if nothingready to go all the way if you let me
Don't you tempt me
f EV 17. C’est jouissif— tout. Leur rage qui se répondent, la sensation de revanche assouvie après tant d’années, et les yeux de Nao rivés sur lui à chaque seconde. Le monde s’est délité tout autour, s’est dissout en néant inconsistant ; il ne reste plus qu’eux, nul Scott tapis dans l’ombre. Nash revient sans cesse depuis que leurs routes se sont recroisées, tantôt volontaire tantôt contraint, et Kass se sent puissant. D’avoir en main les cartes pouvant ruiner son avenir, quoiqu’elles soient plutôt synonyme d’autodestruction pour un homme qui s’est versé corps et âme dans un business aussi malsain que destructeur ; lui, Kassian, ne fait qu’user des armes que l’Ilang a volontairement fournies à la part la plus pourrie d’Altéa.
Jouissive, la prise sur son cou, la chaleur que diffuse son épiderme rougie ; mais ce n’est pas de son souffle difficile qu’il se délecte. Il n’est pas Arsen à cet instant, seulement humain. Électrisé par rien d’autre que le roulement des prunelles de l’autre à l’arrière de leurs orbites, et de son (leurs) bassin(s) qui s’éveille(nt) d’un commun accord, coupables, hésitant(s) quoique impénitent(s).

“You like it, huh”, vient la remarque insolente. Et il ne peut nier, pas cette fois, pas alors que les phalanges du plus vieux, ridiculement affolantes et perceptibles alors que si petites, épousent de toute leur longueur la preuve flagrante du désir dont il ne remanie trop bien les braises en brasier. Les charbons ardents s’éveillent et le consument et Kassian ne recule pas cette fois, sens exacerbés par les sons encore émis en trame de fond, comme une promesse. I do like it. To mess— to fuck with you. Le double sens ne se fatigue même pas à se teinter de subtilité, ce n’est en rien l’attribut principal de Kass, de toute façon. Sa paume se niche à l’arrière de la nuque de Nashoba, ses doigts l’agrippent comme des serres pour le redresser sans douceur en position semi-assise, alignant leurs torses et rivant son visage au creux du cou d’Ilang. Ses lèvres dévorent la chair attendrie par ses mains, et soufflent : Angry ? De la pointe de son nez, il trace l’angle de la mâchoire acérée, jusqu’à l’oreille dont il mord le lobe. Hungry ? Moqueuses. De ses mains, il délaisse sa prise pour s’en offrir une autre : le haut de Nao qu’il froisse par poignée puis lisse sur son parcourt de caresses voraces, tour à tour, avide que s’écroule la barrière de tissu et que se révèle la peau dont la fragrance, entêtante, lui est restée gravée dans l’âme, tout ce temps. What'cha doing, then. Waiting for an invitation ? Devour me. C’est terrifiant, c’est embarrassant, fascinant, cette certitude d’être à même de le dessiner de mémoires, de deviner chaque infime changement pour les avoir observés d’un oeil d’aigle à chacun de leurs instants partagés.

Il se relève sur ses genoux perçant à travers les déchirures griffées dans son jean trop cintré pour être encore confortable. Et il y a le torse de Nao contre la pression pulsant derrière sa fermeture éclair, et il y a ses paumes qui l’agrippent par les fesses comme s’il lui appartenait, comme s’il escomptait y laisser ses empreintes en patchwork violacé, et Kassian bascule la tête en arrière, littéralement offert. Like you did that night, il ajoute en le fixant d’un air dur pourtant, à travers ses paupières mi-closes.