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 heaven in hiding.

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MessageSujet: heaven in hiding.    heaven in hiding.  EmptyVen 30 Mar - 16:57



Des mois dans la pénombre, puis la libération. Un nouveau souffle. Un visage qu’elle ne pensait revoir que dans ses songes - et trois autres. À la dégaine un peu particulière, peut-être. Tamina Vanetti expira longuement. Immergée dans son bassin d’eau chaude entrelacé à la mousse. Relaxée. La guerre familiale lui était sorti de la tête depuis un petit moment - depuis le retour tant inespéré de Yasmeen. La belle n’y comprenait toujours pas grand-chose. Toutefois, elle s’en moquait. N’y réfléchissait pas vraiment. Savourait l’instant présent. La plénitude. Les mains de sa masseuse sur ses épaules. Ces robots étaient d’une efficacité… Elle ne s’en passerait jamais. Les cheveux enroulés dans une serviette, ses pensées défilaient sans interruption, revenaient à ce jour fatidique, libérateur. Tamina chassait de son cerveau les images de son frère aîné, décédé il y avait des années de cela désormais, revenant de nulle part accompagné d’autres amis. Dimensions parallèle, autre univers… le cosmos? Elle souffla. Noorjahaan avait bien essayé de la prévenir, des rêves bizarres, de la folie latente? Elle secoua la tête, agitant les mèches humidifiées tombantes sur ses épaules. Ses longs doigts massent son visage couvert de crème, et alors qu’elle agite sa main pour dégager sa servante, la jeune femme se laisse couler dans son bassin, noyant son visage.

Tamina Vanetti reste de longues secondes sous l’eau. Ses joues gonflées se détendent et un sourire illumine son visage. Elle rit. Fait des bulles, puis remonte à la surface, hilare. La vie est belle. C’est ce qu’elle se dit. Puis elle ouvre les yeux et ses joues chauffent. Belle… Belle… Yasmeen aussi, elle est belle, mais. La beauté de quelqu’un d’autre l’a frappée. Elle n’a pas réellement eu le temps d’apprécier. Submergée par l’émotion. La joie. Le soulagement. L’impression qu’on lui retirait un pieu de la poitrine. Néanmoins, lorsque ses chimères se remémorent cet instant, un autre visage sort de la pénombre. Son prénom avait été retenu, pas celui des deux autres. Étaient-ils deux ou trois, par ailleurs? Aucune idée. Tamina ne se rappelait rien d’autre que ce physique atypique qui avait absorbé ses prunelles, aguiché son âme. Scar - ou quelque chose comme ça. Non, pas quelque chose comme ça, c’était ça. Qui crois-tu tromper, Tamina. Sa nuque se raidit au contact du glacé des rebords de son bain, puis ses genoux se ramènent contre sa poitrine. Elle encercle ses longues jambes de ses bras et pose sa joue contre les genoux émergés. Scar, Scar … Quel drôle de nom. L’actrice se met à rire telle une fillette et elle se demande où il est. Ce qu’il fait. D’où il vient. Sa curiosité l’engloutit, une chaleur qu’elle ne reconnaît pas la dévore et elle perd la tête. Un battement cardiaque plus rapide que les autres lui donne un haut le coeur, puis la vapeur lui rappelle qu’elle doit sortir du bain.

Sa silhouette aux proportions idéales brise la droiture de l’eau et la plante de ses pieds se heurte au carrelage, provoquant une vague de frisson le long de son échine. Tamina enfile son peignoir gracieusement et danse jusqu’à son salon, prête à ne rien faire. Puis, soudain, la sonnerie de son téléphone se propage dans l’appartement et elle attrape le mobile entre ses doigts. Beaucoup trop de notifications. Un, deux… Six numéros inconnus. Prête à tous les supprimer d’un coup, elle s’arrête subitement sur le dernier reçu en date. Cligne des yeux. Se les frotte. Ah. Elle lit bien. Oh. Pourquoi pas.
Comme si elle se fait frapper subitement par sa mère, Tamina bondit sur ses deux pieds, et lit frénétiquement le message. Huit fois. Ses joues brûlent. Elle est ridicule. Son corps choit sur le canapé et elle agite ses jambes dans les airs en rigolant. Ne prend même pas la peine de faire semblant de mettre du temps à répondre, non. Elle est trop spontanée. Elle s’en fout, de tout ça. Elle a perdu trop de gens subitement pour s’autoriser aux faux semblants, surtout quand elle n’est typiquement pas de cette trempe. Ainsi une petit conversation se profile au cours de laquelle elle jette des tonnes d’habits sur son lit afin de trouver la tenue. Son cerveau s’arrête de réfléchir quand elle lit qu’il est déçu qu’elle ne soit pas chez sa mère. Il a dit déçu? Comme, déçu ? Au diable la tenue, elle attrape ce qui passe à portée de main et qui convient. Ses robots-animaux s’agitent dans la pièce au rythme de l’ardeur de leur maîtresse et elle les caresse tous sans exceptions avant de s’habiller. Des poils sur ses vêtements? Hors de question. Tamina dévale les escaliers quatre à quatre après s’être pomponnée comme la poupée qu’elle est. Une pomme dans la bouche. Ses clefs dans les mains. Le cliquetis des objets métalliques la rendent joyeuse. Ils ont tous l’air plus heureux, les gens à l’extérieur. Ses joues sont rosies d’excitation, puis rougies d’essoufflement.

Elle est obligée de s’arrêter, les mains sur les genoux, sur le trottoir. La sotte a oublié de prendre sa voiture. Elle se retrouve décoiffée et miséreuse en milieu de parcours. Puis ses pas ralentissent à la vue de la maison familiale. Un frisson lui parcourt le corps. Ses prunelles perçoivent la bulle de morosité qui entoure cette demeure. La noirceur de la fumée toxique qui y sévit et qu’elle a l’air d’être la seule à distinguer. Dans l’effervescence de la vie sous les flashs, sa soeur est prise dans cette course, arbitrée par sa mère. Tamina a déposé les armes, mais sa soeur en souffre toujours - et l’anciennement disparue également. Manipulées par deux hystériques aux rêves déchus. Cette bulle se percera un jour, elle en est certaine. Et l’aînée a déjà fait le sacrifice, sa tante et sa mère au bûcher, sa cousine et sa soeur libérées. Mais elles? Prendront-elles le même chemin? Elle expire longuement en se rendant compte qu’elle est si près de leur maison, déjà.
La blonde secoue sa tête et remet son sourire parfait sur ses lèvres. Pas de tout ça. Pas pour aujourd’hui, en tout cas. Aujourd’hui, c’était l’étranger qui venait d’une autre planète ou un truc comme ça. Elle n’y croyait toujours pas. Mais peu importe d’où il venait, l’important c’était qu’il n’en reparte pas. Enfonçant les clefs dans la porte d’entrée, elle constata avec joie, immense allégresse, que la voix de son aigrie de mère ne résonnait pas dans les couloirs. Ni sa soeur ? Ni personne, d’ailleurs. Il était revenu rendre un quoi à qui, déjà? Peut-être la jeune actrice avait-elle mal compris. Peu importait.

« Ah! » Souffla-t-elle en apercevant sa silhouette, au loin. Elle s’approcha discrètement dans son dos et posa son menton sur son épaule. « Te voilà. » chantonna-t-elle gaiment, avant de se redresser. « Je t’ai pas fait attendre trop longtemps? » Peut-être moins si elle avait pris sa voiture. Tamina se sent subitement ridicule avec ses lunettes sur le nez alors qu’elle n’a aucuns problèmes de vue. Son sourire reste intact. « La maison m’a l’air vide, je croyais que tu devais rendre un tee-shirt à Yasmeen? » S’enquit-elle narquoisement.
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