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 whatever it takes (johaïna)

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MessageSujet: whatever it takes (johaïna)   whatever it takes (johaïna) EmptyLun 23 Avr - 20:57


whatever it takescause i love how it feels when i break the chains
La télécommande dans la main, lasse des programmes qui défilent devant ses yeux lasses, Gab commence à trouver le temps long. Il s’emmerde et Nath est parti depuis ce matin, sa bière à moitié avalée et maintenant tiède, repose sur la table basse et à la télé, y’a rien de suffisant pour satisfaire son ennui. Et viennent les regrets, ceux qui tournent dans sa tête brune comme une mauvaise ritournelle ; celui d’être parti, d’avoir voulu retrouver Nath, d’avoir laissé tomber sa carrière. C’est plus pareil depuis qu’il a mis les pieds ici, y’a plus son père pour lui coller au train, y’a plus les entraînements et les combats pour rythmer sa vie. C’était un peu la seule chose qui lui donnait envie de sortir la tête de sous sa couette, de quitter le confort de son lit pour aller se prendre la tête avec son père, parce qu’il sait toujours mieux que tout le monde et que Gab se contente toujours de lever les yeux au ciel, acquiesçant juste pour qu’il la ferme plus vite. Depuis le départ de Nath, il avait cette rage grondante à l’intérieur de lui qu’il essayait de noyer dans l’alcool, se répétant ce qu’il avait bien pu faire au monde pour avoir des fils pareils ; un pas foutu d’être un digne héritier et l’autre qu’on avait écarté de la course avant même de l’avoir démarré. Et parfois cette colère indomptable se mutait en un poing solidement fermé et qui s’abattait sur les murs, les tables ou même sur son fils. Il avait appris à encaisser les coups Gab, c’était pas un problème. Il esquivait, les bloquait et lui rendait mais c’était loin d’être un combat équitable parce qu’au premier coup, son vieux s’écroulait parterre en s’excusant comme un enfant. Pitoyable. Sa mère était franchement pas mieux, le nez dans son téléphone, sa tablette ou tout autre objet lui servant de diversion pour éviter d’avoir à tenir une conversation qui durait plus de cinq minutes. Quand il avait le droit à un « bonne journée Gabriel », il se disait que c’était déjà bien plus que tout ce qu’il avait pu entendre de sa part durant la semaine.

Alors finalement quand il y repense, c’est peut-être mieux qu’il soit plus là-bas. Ses parents n’auront qu’à se rejeter la faute l’un sur l’autre, comme ils l’ont toujours fait, à se reprocher chaque faux pas, chaque sortie de route et sa naissance à lui aura été sûrement la pire. On avait accusé sa mère d’avoir fait exprès, de vouloir un second enfant pour récolter plus de l’héritage familial et même son mari l’en avait cru capable. Peut-être qu’au final, ils n’étaient pas faits pour passer toute leur vie ensemble. Et après tout, Gab il s’en fout. Du moins, il essaie. Essaie de se dire qu’il y est pour rien. De se dire que c’est celle de Nath, que sa fuite à précipiter toute la famille dans un gouffre sans fond. Mais peut-être qu’au final, le destin avait été écrit ainsi.

Et quand il pense à ce destin, y’a son téléphone qui vibre, l’arrachant à la torture de ses interrogations. Sauf qu’il s’attendait pas vraiment à ce que le message vienne d’elle. Il avait pensé à sa mère, son frère mais pas à l’autre. Son visage se tord dans une moue suspicieuse alors qu’il relit le message une fois, puis deux, puis trois. Avant de se demander si elle est pas en train de lui foutre à l’envers. Il tape une réponse rapide, lui demandant « c’est quoi l’embrouille ? » et reçoit à nouveau le même message. « Rdv en bas de ton immeuble dans dix minutes ». Il peut pas s’empêcher de penser que c’est louche cette histoire, qu’elle va sûrement l’attirer dans un coin pour lui arracher les yeux et qu’on le retrouvera la tête éclatée par terre, ses entrailles embrassant le sol dans une étreinte sanglante. Rien qui d’y penser, il en a le cœur qui vacille. Mais il se fait tellement chier entre les quatre murs du salon qu’il ne réfléchit pas deux minutes avant de dire oui.


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J’entends sa voix, encore et encore, les mots qui tournent en bouclent dans ma tête - occupe-t-en. Les mots durs et acérés, le regard courroucé ; et l’ultimatum, la date fatidique. L’épée de Damoclès au-dessus de la tête également, les mots sous-entendus, à peine esquissés - si y a un problème, ce sera de ta faute.
Et Aleks, qui s’est chargée de tout me sortir, liste détaillée, un peu trop complète, des aventures des frères Sawyer. Elle est pas conne, Aleks, un peu trop intelligente même – elle a la rage de vaincre et le sang-froid des survivants. Elle a le regard franc et ouvert ; et quand elle m’a regardé droit dans les yeux en m’ordonnant de faire gaffe, j’pouvais pas l’ignorer.
Les tue pas, qu’elle m’a dit, quelqu’un le remarquera. Et puis la maline dans les prunelles, les mots chuchotés, en plus, ils peuvent nous être utiles. Et elle a rien ajouté d’autre, avant d’repartir. Elle a pas dit le reste, elle a pas dit le pire, parce qu’elle sait que j’m’en doute déjà.
Que s’ils disparaissent, c’est nous qu’allons payer. Trop riches pour crever dans l’silence – c’est pas au fond d’un caniveau qu’ils finiraient, mais dans des draps de soie pendant que la ville toute entière traquerait les ordures qui ont fait ça.
Alors j’me suis résignée, à m’contenter de les faire fuir.  
Et j’attends pas après avoir quitté le qg, j’attends pas pour récupérer mon téléphone, pianoter le numéro qu’elle vient de me filer. J’sais pas où elle l’a récupéré et j’ai pas vraiment envie d’savoir ; on se pose pas vraiment de questions, c’est la règle.
Rdv en bas de ton immeuble dans dix minutesducon
La réponse se fait pas tarder et j’me contente de répéter, pour pas user d’ma patience. J’espère juste qu’il est plus facile à convaincre que son frère, plus facile à résonner. Pas qu’j’ai pas envie d’employer la manière forte. Juste que j’veux pas avoir des ennuis à cause d’eux.
Alors j’fais le pied de grue devant son immeuble, j’attends qu’il se pointe, tente de lui lancer le regard le plus impassible possible. C’est probablement loupé ( y a trop de haine pour jouer l’impassible ) mais j’me contente de me détourner. « Suis-moi. » Pas un mot d’plus, pas un mot de trop. Les murs ont des oreilles dans le ghetto, et les ombres des yeux. J’sais déjà où l’entraîner de toute manière, doit y retrouver une cliente, une habituée, une autre riche elle aussi, qui aime descendre à Casma, se payer du bon temps au goût d’adrénaline, côtoyer la lie pour ensuite remonter, encore plus forte, sous le soleil.  
Et j’sais pas pourquoi, j’sais pas pourquoi j’continue de la fournir, quand j’exècre la totalité de c’qu’elle renvoie. C’est juste ma manière d’me venger ; lui vendre du poison pour la tuer à petite feu, me délecter de la lueur dans ses yeux quand les effets retombent, que la chape de plomb retrouve sa place sur ses épaules.
J’me dis que son fric vienne d’elle, plutôt que des désœuvrés du ghetto qui supplient pour une pincée de poudre magique,  sont prêts à déverser le moindre sentiment, pour l’oubli liquide.
Ouais. C’est sûrement mieux comme ça.
J’tourne vaguement la tête, m’assure qu’il me suit toujours. « J’vais pas te tuer, si c’est ça qui t’inquiète. » Pas si tu m’laisses le choix. « Pas maintenant en tout cas. » J’sais mentir, j’ai toujours su mentir, faut bien ça quand ta vie est un mensonge. Mais j’me dis qu’il doit être assez futé pour comprendre que là j’dis la vérité.
A quoi ça servirait de lui mentir sur mon terrain ?
Quand la pauvreté côtoie le désespoir ; que les morts traînent déjà dans la rue, presque cadavres à l’allure fantomatique reliés à la vie par quelques infimes secondes ? Les meurtres sont monnaie courante, dans les rues de Casma. Un de plus, un de moins, à quoi bon ?
J’compte alors sur son bon sens, me contente de continuer d’avancer jusqu’à l’Overdose Strip Club qui exhibe avec fierté sa musique bien trop bruyante. J’adresse un signe de tête au videur, lui montre mon poignet, puis me glisse à l’intérieur, toujours suivi par mon boulet qui subit l’examen méthodique de l’homme aux épaules carrées. J’rejoins une table, l’invite à s’y asseoir, puis lui lâche un vague « j’reviens, tu m’attends, » avant de m’éloigner en quête du visage tant connu.


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Il est descendu avec un tas de questions dansant dans sa tête. Est-ce qu’elle s’est pas trompée de personne ? Est-ce qu’elle sera là quand il ouvrira la porte ? Qu’est-ce qu’elle veut de lui ? Il se rappelle parfaitement de la dernière fois, où elle lui a dit qu’elle voulait plus revoir sa gueule, qu’elle avait qu’une hâte, c’était qu’il se casse et qu’il emmène son frangin avec lui. Alors vraiment, il s’interroge, chaque marche enclenche un nouveau scénario mais aucun ne finit bien, surtout pour lui. Il hésite à envoyer un sms à Nath, juste au cas où elle mettrait ses menaces à exécution. Gab, il sait bien que les apparences sont trompeuses, c’est le dicton de la famille et ses sourires en sont le parfait exemple. Les médias le décrivent comme un prodige dans sa discipline, qu’il est né avec un don et on affiche l’image parfaite du gosse de riche, le petit-ami parfait et quand il pose avec son père pour les tabloïdes, tous les pères et fils envient leur relation et leur complicité. Mais tout ça Gab, il aime pas. Il supporte pas l’image qu’on a fait de lui, qui sert les intérêts de la famille, qui fait de l’argent sur son dos de gamin et il s’est jamais privé pour le dire, que ça le faisait royalement chier, surtout qu’il sait que le fric lui revient pas, pas avant ses dix-huit ans. Mais il comprend pas pourquoi lui doit se plier aux règles stupides du vieux alors qu’il l’a lui-même écarté de l’héritage.

C’est un vrai bordel leur famille, que le succès a déglingué, rendu aveugle par l’infinité et l’immortalité. Il soupire lasse, les mains dans les poches de sa veste alors qu’il arrive en bas des escaliers. Finalement, il enverra un message à son frère si jamais il se trouve en danger mais un grand gaillard comme lui devrait pouvoir s’en tirer. Il a appris à se défendre, à jouer de ses poings pour faire mal, pour contrer les attaques de son père qui souhaitait que son fils ne fasse qu’un avec son robot. Alors foutre une gamine à terre lui posera pas de problème mais il espère pas en arriver là parce qu’il est sûr que y’aura une bande de chiens de garde postée à chaque coin de rue, prêt à lui sauter les crocs à la gorge si on touche à la princesse des bas quartiers. Si seulement il avait dit à sa mère où il était, lui aussi n’aurait eu qu’à claquer le bout de sa langue pour que l’armada débarque.

Devant l’immeuble, elle est là, ce même regard perçant dans ses pupilles limpides. Pas de politesse, pas d’insulte non plus alors qu’elle lui demande de lui suivre sans un mot de plus. Il voudrait rebondir sur son « ducon » mais préfère se la jouer profil bas tant qu’il sait pas où elle l’entraîne. Alors il se contente de la suivre, ses pas emboîtant les siens. S’arrête quand elle le fait, ni trop près, ni trop loin, ses sens en alerte maximum, ses doigts se refermant au sein de sa paume au moindre mouvement un peu brusque, au moindre bruit un peu trop strident. « – J’vais pas te tuer, si c’est ça qui t’inquiète. Pas maintenant en tout cas.Ha ha. Je suis mort de rire. On t’a déjà dit que t’aurais dû faire comique ? Par contre faudra travailler un peu sur les expressions de ton visage, t’as peur d’avoir des rides si tu souris ? » qu’il décoche, le sarcasme bordant chacun de ses mots. « T’as déjà essayé pour voir ? Plutôt que d’tirer la gueule ». Il a jamais fait dans la dentelle Gab, avec ses parents, avec son frère, avec les autres. Le seul qui peut lui faire fermer le clapet, c’est le patriarche mais avec les années, il connait toutes les tactiques et les entourloupes pour ne pas avoir à se retrouver dans la même pièce que lui plus de temps qu’il ne lui en faut pour reprendre de l’air dans ses poumons. Le vieux l’a toujours foutu mal à l’aise, c’est pas le genre de grand-père qui vous enlace, vous embrasse sur le haut du crâne pour exprimer sa fierté. Le business avant le reste, les sentiments c’est pour les faibles. Peut-être que Johaïna, elle se serait plu là-bas, à sa place.

Sans qu’il s’en rende compte, elle s’arrête devant un bâtiment bordé de néons criardes qui lui font mal aux yeux. Encore une fois, sans l’ouvrir, il la suit à l’intérieur mais vraiment, il était loin de penser qu’elle le conduirait dans un bar à putes. Les corps dévêtus se déhanchent au rythme du cracha qui s’expulse des enceintes, qui font vibrer ses os dans une sensation dérangeante. Ou peut-être que c’est l’endroit. « Ouais on peut dire que tu sais t’éclater toi, j’sens qu’on va s’ambiancer » qu’il essaie d’articuler par-dessus la musique sans attirer les regards dans sa direction. Manquerait plus qu’une de ces gonzesses vienne se frotter à lui. Elle l’attire dans un coin, une table isolée avant de lui dire d’attendre. « T’veux que j’fasse quoi d’autre ? » qu’il répond à la place désormais vide. Sérieux, il peut pas s’empêcher de penser que ça craint un max, qu’il ferait mieux de se tirer avant qu’elle revienne. Mais au lieu de faire comme sa tête lui dicte, il reste le cul vissé à la banquette abîmée. Il en profite taper sur son clavier puis sur la touche envoyer on sait jamais qu’il se dit, les iris océans se baladant dans un décor étrange et bariolé. On l’approche, il décline, se renfrogne derrière le col de sa veste, en attendant qu’elle revienne.

Mais il s’ennuie Gab, il s’ennuie vite et il a envie de la faire chier. Sauf qu’il a jamais fait de sa vie, pas contrôlé, involontaire de sa part mais peut-être qu’en essayant fort, il obtiendra ce qu’il voudra. Ses paupières tressautent, closes. Il s’éloigne de cette ambiance lourde et étouffante, s’isole dans sa bulle et s’accroche au fil qui ondule comme un serpent entre ses doigts. Surprise !

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J’l’entends qui parle derrière moi, le sarcasme qui teinte ses mots et moi qui me contente de lever les yeux au ciel. J’lui donnerai pas la satisfaction de lui répondre et j’en ai rien à faire de son approbation. Au moins, il a la capacité à se taire quand j’lui réponds pas ; il fait pas partie des abrutis capables d’enchaîner les monologues, juste pour le plaisir de s’écouter parler.
Même si j’me doute qu’il est de ce bord-là. Il a tout de la tête de con en tout cas.
Alors j’le laisse me suive, ruminer dans mon dos, les yeux fixés sur les bâtiments qui s’enchaînent, se ressemblent, entrelacs de noirceurs piquetés ici et là de tâches grises. J’guette les mots, les silhouettes aux mouvements graciles, dévoilés derrière les vitres translucides. Un petit air de beauté dans ce tombeau crasseux. J’ai jamais été particulièrement friande de cet endroit, y a que l’boulot qui peut m’y traîner ; les autres me laissent de marbre. Mais j’me dis que j’ai sûrement eu de la chance de naître dans ma famille, d’pas avoir eu à monnayer mon corps pour gagner à peine de quoi vivre une journée de plus.
J’jette un coup d’œil à Gabriel, regard acéré avant de détourner les yeux. Ouais j’ai peut-être eu de la chance. Mais y a tout le monde ici qui vendrait père et mère pour avoir sa chance à lui. Et ça m’enrage encore plus de l’voir foutre son nez ici, fureter dans le ghetto comme si c’était un jeu, quand tout le monde ici crèverait pour être à sa place. On vient pas du même univers et j’crois qu’on parviendra jamais à s’comprendre – mais j’en ai pas la moindre envie non plus.
J’ai le rictus qui monte aux lèvres quand j’le fais entrer et me contente de lui jeter un rapide regard ; sans répondre à la nouvelle provocation. Même s’il commence à me taper sur les nerfs. Peut-être qu’avec la langue tranchée il ferait moins le malin. Et cette simple idée suffit à faire naître un sourire quand j’le conduis jusqu’à la table. « T’veux que j’fasse quoi d’autre ? » « Que tu fermes ta gueule de con. » C’est plus fort que moi et j’attends pas sa réplique pour déguerpir. J’ai du boulot qui m’attend et pas de temps à perdre avec lui (pas trop de temps en tout cas).
Quand j’rejoins enfin la camée, elle est assise au bar, coude sur la table, tête entre les mains. J’lis le désespoir dans la courbure de ses épaules, reflété par les chiffres qui luisent faiblement sur son poignet ; même pas de quoi passer la nuit. Ca m’empêche pas d’prendre place à ses côtés. Elle lève à peine les yeux ; et y a son regard qui s’illumine. Elle m’regarde comme si j’étais la plus belle chose au monde et ça aussi, ça m’enrage. Elle m’regarde comme si j’allais la sauver alors que j’suis là que pour la précipiter vers sa perte.
Mais c’est pas mon problème.
J’glisse les doigts dans le revers de ma manche, attrape le fin morceau de plastique – et fronce les sourcils. « Putain casse-toi, j’t’avais dit de m’attendre là-bas. » J’tourne le regard, prête à lui en foutre une belle et voit… personne. Enfin si. Mais pas lui. « Bref. » J’secoue la tête pour me reconcentrer sur la cliente ; elle m’regarde toujours, un peu plus hésitante qu’avant. Mais j’lui laisse pas le temps de tergiverser, glisse la poudre dans sa main et c’est la lueur de voracité qui apparaît dans ses prunelles. Prévisible. Elle m’tend le poignet, j’lui grapille quelques heures, laissant dangereusement tomber son compteur. « Oh t’inquiète pas, j’ai un boulot dans une heure. » « J’m’inquiétais pas. » Et j’hausse les épaules. Ca claque entre nous deux, mais elle s’en formalise pas – elle le savait déjà, de toute manière. Que y a rien à attendre de moi, de nous.
Elle sourit, les lèvres tremblantes, et j’me détourne avant de la voir verser l’intégralité du sachet dans son verre. Puis j’reviens sur mes pas, évite les corps et les propositions, moue de dégoût quand tous s’écartent ; ils me connaissent, à force, savent qu’ils pourront rien tirer de moi. Et de toute manière, ils ont à peine le temps de me voir passer que j’file déjà jusqu’à la table, regard noir mais lèvres closes. J’vois à sa gueule qu’il est fier de lui mais j’retiens les mots assassins – j’retiens la moindre remarque, hors de question de lui faire ce plaisir. J’sais pas c’qu’il a foutu et j’veux pas le savoir ; c’est toujours comme ça que j’ai fonctionné. Si j’fais comme si ça existait pas, peut-être que ça cesserait d’exister.
(Peut-être.)
« Faut qu’on parle. » Ignorance délibérée quand mon regard se fixe au sien. « J’pense que toi et moi on peut s’arranger. » Même si j’cesserais probablement jamais d’vouloir le buter. « On renvoie grand-frère chez papa maman et tu fous le camp, deal ? »


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Il a conscience Gab, que lui avoir dit qu’elle et lui étaient pareils, c’était une insulte de la pire espèce. Lui vient du haut, des gratte-ciels qui défient un peu plus chaque jour les nuages, où l’abondance est synonyme de bonheur. Chez eux, les Sawyer, l’argent fait le bonheur, la grandeur d’un homme. Gab, il se dit que sans le pognon, ils seraient rien. Juste des âmes corrompues et pourries jusqu’au dernier millimètre. Et elle, elle vient d’en bas, là où la misère est quotidienne, la moindre seconde est un laps de temps précieux mais si infime qu’on tuerait pour le posséder. Il a jamais connu ça Gaby, la peur de pas finir la journée, de voir son compteur s’appauvrir au fil des instants volés. Il a jamais manqué de rien alors peut-être que c’était plus facile pour lui. Mais on lui a jamais fait de cadeau. Ce qu’il a, il a obtenu de lui-même, personne lui a offert sur un plateau d’argent. Sa gloire, il l’a décroché au bout de ses poings, à ses heures passées à se faire descendre par son père comme s’il n’était qu’un moins que rien, de longues séances de souffrance qui finissaient par « je fais ça pour toi, tu le comprendras plus tard » mais il a toujours pas compris la rage qu’aboyait son père à chaque fois. Il a cessé d’écouter, cessé de se dire que c’était de sa faute à lui, le rejeton et qu’il vivrait comme bon lui semblait.

Mais dans cet endroit miteux, qui empeste les maladies infectieuses à chaque coin de rue, il regrette presque les coups de gueule de son paternel. Il regrette presque le vieux et son regard cinglant, qui donne pas envie de l’ouvrir même s’il vous traite comme de la merdre. Presque. Mais presque, c’est pas assez pour se tirer, pas assez pour abandonner et faire demi-tour. Pas encore. Gab il est coriace. Ou borné, les deux lui vont. Y’a pas de juste mesure quand ça le concerne. Alors même là, s’il se dit qu’il a fait une connerie en suivant Johaïna, il se la boucle et la suit, parsèment leur trajet de piques lancées à la volée. « Que tu fermes ta gueule de con ». Au moins, ça avait le don d’être clair. Et il savait qu’il allait faire le contraire, pas vraiment doué pour écouter ou se plier aux ordres. Et c’est pas avec elle qu’il allait commencé. Elle lui demande de rester sagement assis mais la sagesse, Gab n’en a pas hérité comme son frère.

Il l’a jamais fait avant, du moins pas sérieusement. Il a jamais voulu savoir ce que c’était cette faculté. Mais là, il déroge à ses propres règles et ouvre la porte. Il la regarde au loin, les coins de sa bouche s’étirant, le danger au bord alors qu’il sent le lien se raviver, s’entourer autour de sa silhouette et se connecter à elle. Elle se retourne dans le vide et à l’intérieur, il jubile Gab. Il relâche la fil et tout s’arrête. Il s’attend à s’en manger une, à subir les foudres de la blonde mais rien ne vient. C’est qu’il en serait déçu. « Faut qu’on parle. J’pense que toi et moi on peut s’arranger. On renvoie grand-frère chez papa maman et tu fous le camp, deal ? ». Les bras en barrière contre sa poitrine, il se cale dans la banquette abîmée, faisant mine de considérer son offre avant de se dire que c’est trop facile. « Et c’est à quel moment que tu m’la mets à l’envers ? ». Le front se plisse sous les interrogations qui dansent dans sa tête et la suspicion qui pèse sur ses épaules tendues. « Tout a un prix alors c’est quoi le tien ? Tu vas pas m’faire croire que tu vas gentiment m’aider à faire déguerpir mon frère d’ici ». Tout s’achète, même le silence. Ils le savent tous les deux. « Alors t’as quoi derrière ta jolie petite tête ? J’suis pas certain que tu nous laisses repartir comme si de rien était. T’en as pris un coup dans la fierté alors j’doute que ce soit si facile ». Il s’accoude sur la table, son visage fermé se rapprochant du sien. « Alors tu veux quoi en échangé ? ».

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Ca éclate et ça reflue – un peu. J’le regarde et j’ai qu’une envie, lui coller mon poing entre les deux yeux. Faire disparaître ce sourire ridicule, ces traits idiots ; le faire disparaître, lui, pour que tout s’efface, enfin. J’scrute les ombres sur son visage, noir sur gris, le front plissé, toute fierté disparue.
Et j’me dis qu’on a l’air fin, tous les deux, à s’regarder en chien de faïence, prêts à attaquer.
C’est sûrement la première fois que tu m’donnes l’impression de pas être qu’un jeune con. Jusqu’à c’que t’ouvres la gueule en tout cas ; et que j’lève les yeux au ciel. « Wow dis donc, monsieur est méfiant. » Ca sort tout seul et j’fais rien pour camoufler le cynisme qui suinte de ma voix, j’me contente de continuer à le fixer, l’air aussi détaché que possible, prunelles luisant d’indifférence. « Alors t’as quoi derrière ta jolie petite tête ? » Sourcil arqué, mimique durement travaillée. « J’suis pas certain que tu nous laisses repartir comme si de rien était. T’en as pris un coup dans la fierté alors j’doute que ce soit si facile. Alors tu veux quoi en échangé ? » « Que tu t’éloignes déjà, si j’voulais que tu te rapproches, crois-moi que j’te l’aurais dit. » Et j’agite la main à hauteur de son visage, lui fait gracieusement comprendre que celle qui dicte les règles ici, c’est moi. Et pas le p’tit prince qui se prend pour un caïd
Encore moins le p’tit prince qui se prend pour un caïd.
J’tourne le visage pour jeter un coup d’œil au serveur, me contente de demander un verre d’eau t d’adresser un signe de tête au barman, quand il semble vouloir protester. Eternelle habituée de ces endroits où suinte la luxure, alcool et drogue ne m’ont pourtant jamais fait envie, ne réveillant chez moi que le mépris que dicte un tel comportement. Les deux font perdre les moyens – et c’est bien la seule chose que j’parviens à contrôler à chaque instant.
Puis j’braque à nouveau le regard sur lui.
« T’as une bien mauvaise image de moi dis donc, pourquoi j’ferais pas tout ça par altruisme ? » J’ricane et y a comme un truc qui se débloque ; c’est diffus, incompréhensible – et comme toute chose, j’me contente d’ignorer, comme si ça n’avait jamais existé. « On peut juste dire que tu m’en dois une non ? Enfin, que vous m’en devez une. » Les promesses, ça a pas trop son intérêt dans la jungle – on promet comme on respire, mais on s’y tient pas. Jamais. Y a que dans la famille où c’est sacré, y a que dans la famille où on irait jusqu’à mourir pour tenir sa promesse.
Mais ça il le sait pas et peut-être qu’il fait partie des quelques idiots pour qui une dette est une question d’ego, même si elle concerne le dernier des inconnus. Ils font jamais longs feux ceux-là en général. Mais ils viennent pas des hautes sphères non plus. J’ai le rictus qui me monte aux lèvres, quand j’pense à autre chose. « Et jveux un gage de ta bonne volonté. Genre, que tu m’files un truc précieux pour toi. Pour que tu tiennes ta promesse. J’te le rendrais en temps voulu. » J’compte absolument pas le garder, ni lui faire croire que j’en ai envie. Manquerait plus qu’il me traite d’amoureuse transie – mais à vrai dire j’en ai rien à faire, de ce dont il me traite.
Tant qu’il arrive à servir mes intérêts.
« Alors arrête de faire ta princesse maintenant. Deal ou tu préfères que j’demande à quelqu’un d’autre ? » Et j’rends la main, avec toute la mauvaise volonté du monde, haine presque inconsciente envers les contacts, quel qu’ils soient. Pourtant j’la brandis, ma main gauche, pour sceller cet accord qui me répugne autant qu’il me rassure.


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Gab, il a jamais trop su faire la différence entre le bien et le mal ; les situations risquées ou sauves pour sa vie. D’habitude, on le fait pour lui. C’est Nath qui le faisait pour lui, qui lui disait de se calmer, de descendre d’un cran et de ranger ses poings prêts à dégainer comme deux armes chargées, le doigt sur la détente. Gab c’est plus le chien de garde, qui grogne et montre les crocs que le gentil petit garçon de bonne famille qui reste proprement à sa place quand on lui demande de se la fermer et de se faire discret. « Sois beau, souris et tais-toi », il l’a si souvent entendu et tout le temps défié, le rictus trop haut, tout tordu d’insolence mais s’il trouvait toujours moyen de se faire remarquer, Gab connaissait le prix de ce qu’il avait à perdre en volant trop près du soleil et pour tout dire, il était pas encore résolu à se brûler les ailes, pas quand la liberté lui frôlait le bout de ses doigts tendus. Encore quelques années pour qu’il apprenne à nouveau à respirer et ne plus être constamment en apnée.

Mais Nath est pas là pour le tempérer et y’a cette fille, juste devant lui, avec ce lien incompréhensible, qui lui file une étrange sensation de picotements le long de sa colonne et qui exacerbe ses réactions comme une brûlure vive. Y’a pas Nath pour lui dire de faire un pas en arrière avant de le regretter. C’est juste Gab et son instinct inexistant pour le danger. « – Que tu t’éloignes déjà, si j’voulais que tu te rapproches, crois-moi que j’te l’aurais dit.T’apprendras vite que j’fais rarement ce qu’on me demande ». Et elle agite la main devant son visage comme si ça allait le convaincre d’obéir mais ça étire ses commissures encore plus, fait gronder cette envie d’être un gosse infect avec elle parce que plus ça l’énerve, plus Gab ça l’amuse. « T’as une bien mauvaise image de moi dis donc, pourquoi j’ferais pas tout ça par altruisme ? ». Ça lui suffit pour exploser de rire, se couvrir la bouche du revers de sa main et de la regarder comme si elle venait de lui servir le gag du siècle. Mais les traits de son visage sont figés comme celui d’une poupée, comme soudés et imperturbables, ce qui le secoue encore plus. « Tu peux pas dire que t’aies tout fait pour donner une bonne image de toi donc à qui la faute si le doute est présent ? ». Il hausse les épaules avec son petit air satisfait avant de renchérir : « t’avais qu’à dire que t’avais eu le coup de foudre pour moi plutôt que de proférer des menaces de meurtre ». Y’avait mieux pour dresser un portrait flatteur alors si Gab peut pas la croire, c’est pas franchement de sa faute à lui mais plutôt à elle et son regard de princesses des glaces.

« – On peut juste dire que tu m’en dois une non ? Enfin, que vous m’en devez une.Hm non. Si j’suis encore de ce monde, c’est parce que ce serait pas bon pour ton business et ta famille s’il m’arrivait un truc. On le sait tous les deux donc à partir de là, on va dire qu’on est quittes non ? ». Même si Gab fait pas partie du portrait officiel de la famille Sawyer, son nom a été assez souvent affiché à côté de sa tête pour savoir qu’il est pas une facile à abattre. Ou du moins ça se fera pas dans le silence et ça, Gab s’en sert d’assurance. Il est pas assez con comme Nath pour s’en détacher totalement. Il est pas le dernier pour cracher sur la fortune dégoulinante mais il est quand même bien content qu’elle existe. Et ça plait pas à la blondinette qui transpire le dégoût par tous les pores de sa peau, ça se lit dans les plis de son visage enfantin jusque dans l’orientation de son corps qui cherche à tout prix à s’éloigner du sien et ça Gab, ça le fait sourire davantage.

Encore plus quand elle demande de lui filer un truc pour montrer sa bonne foi et clore leur accord qui n’a pas vraiment eu lieu. « T’oublies un détail : quand t’as la possibilité de tout posséder en double, rien n’est irremplaçable donc rien qui puisse m’être assez précieux pour que j’évite de trop ouvrir ma gueule. Et puis ce serait plutôt à toi de me filer un truc pour me prouver que tu tenteras rien quand j’aurais le dos tourné, je risque gros rien qu’en étant sur ton ‘territoire’ alors le seul fait que mon cul soit posé sur cette banquette devrait te prouver ma bonne volonté. A prendre ou à laisser ». Alors il la laisse la main suspendue dans le vide, son rictus encore fixé sur ses lippes.
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Sevs, elle dit souvent que j’ai un caractère de cochon. J’aime personne, déteste par défaut – y a pas grand monde qui trouve grâce à mes yeux. Mais avec Gabriel, c’est différent, avec lui c’est pas comme avec les autres.
Rien que d’entrapercevoir son visage et j’ai déjà des envies de meurtre.
C’est viscéral, presque instinctif, ça me brûle les entrailles, ça fait fourmiller mes doigts. J’ai envie de faire disparaître son rictus, supprimer définitivement tout ce qu’il représente. Et j’arrive pas à savoir pourquoi j’l’ai pas encore fait. C’est probablement ça qui me fait le plus enrager.
Il rigole, ne se heurte qu’à mon regard le plus glacial. Je sais pas s’il a compris, qu’on est pas dans un jeu là. Probablement pas. Probablement qu’pour lui, tout ça, c’est juste une vaste blague. Ouais, j’ai pas choisi la meilleure personne pour discuter. Sûrement la pire.
« Tu peux pas dire que t’aies tout fait pour donner une bonne image de toi donc à qui la faute si le doute est présent ? T’avais qu’à dire que t’avais eu le coup de foudre pour moi plutôt que de proférer des menaces de meurtre. » J’le toise, les lèvres closes ; j’laisse l’indifférence la plus totale se peindre sur mes traits. J’ai jamais su c’que c’était, d’avoir le coup de foudre. Et j’commencerai certainement pas avec lui.
Plutôt crever tout de suite.
« Hm non. Si j’suis encore de ce monde, c’est parce que ce serait pas bon pour ton business et ta famille s’il m’arrivait un truc. On le sait tous les deux donc à partir de là, on va dire qu’on est quittes non ? » « Tu te sur-estimes beaucoup trop. Si t’es encore en vie c’est parce que j’suis trop gentille. » J’appuie le dernier mot, sourcil levé. J’sais que l’ironie de la situation lui échappera pas – j’ai jamais fait partie des gentils. J’veux juste faire disparaître son sourire victorieux, à lui qui s’croit irremplaçable. Si y a bien un truc qu’on apprend dans le ghetto, c’est bien qu’y a rien ni personne qui l’est vraiment, irremplaçable. Ça change la vie, de s’en rendre compte. Ça donne encore plus envie de se battre.
Mais j’suis même pas sûre qu’il sache c’que c’est, que de se battre pour de vrai.
« Et puis ce serait plutôt à toi de me filer un truc pour me prouver que tu tenteras rien quand j’aurais le dos tourné, je risque gros rien qu’en étant sur ton ‘territoire’ alors le seul fait que mon cul soit posé sur cette banquette devrait te prouver ma bonne volonté. A prendre ou à laisser. » « A laisser. » Il est hors de question que j’le laisse gagner.
Ça sonne comme un au revoir quand j’me lève sans attendre de réponse. Pour me retrouver face au serveur. Sur son plateau, deux verres d’eau. Dans son regard, la méfiance habituelle. J’glisse mon bras pour lui céder un pourboire, m’assure ainsi de son silence. Ma main libre vient récupérer un petit sachet dans la doublure de ma manche. Sur un signe de tête, j’attrape le premier verre et, dans un geste subtil, cachée des regard, y déverse la poudre, qui se mélange immédiatement au liquide.
Je récupère l’autre verre, donc j’avale le contenu en deux gorgées puis dépose les deux sur la table. « Cadeau de la maison, j’imagine. » Mes yeux se lèvent instinctivement, viennent mimer l’exaspération. Mais quand mes prunelles se déposent à nouveau sur son visage, j’retrouve mon sérieux. « T’aurais vraiment dû accepter le deal. » Et j’le plante là. J’me glisse entre les corps, m’engouffre dans la foule pour disparaître à son regard. J’m’autorise pas un regard en arrière, même si l’envie de voir s’il goûte à mon cadeau me hante l’esprit. J’le saurai bien assez vite. J’imagine.
Un rictus vient tordre les traits de mon visage.
Bienvenue dans le ghetto.


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