elles vendent le monde | Noora

London fit ce jour là une intéressante découverte picturale et nutritive.

Les soirées entre filles répondaient à des règles stricts, le chocolat était une denrée obligatoire, qu'il soit servit en boisson ou en accompagnement, les bonbons également, même si personne ne s'aventurait à en prendre, et si l'activité principale consistait à vous refaire l'intégralité des comédies siganaises, il fallait nécessairement accompagner la chose de chips divers et variés.

En soit l'exercice n'avait rien de bien délicat, il le devenait d'avantage lorsque vous vous confondiez en exploration alimentaire. Concilié cet éternel besoin d'avoir quelque chose de frais et socialement acceptable au milieu d'une orgie culinaire n'avait eut, en soit, aucune difficulté palpable. Quelques carottes découpé et abandonner au creux d'une assiette et le tour était joué. Les biscuit à la guimauve et au chocolat, en revanche, s'était avéré être un tout autre combat. Il était excessivement difficile d'entretenir une conversation quelconque en faisant fondre les tablettes de chocolat tout en se retenant d'y plonger le doigt. Comme il était ardu de faire griller les carrés de guimauve sans vider le paquet en attendant que le chocolat daigne bien fondre au fond de sa casserole. Vous comprenez l'idée? C'est donc tant bien que de mal que mademoiselle Vane et mademoiselle Hastings avaient batailler dans la cuisine désertée pour préparer ce qui serait leur crime gustatif de la soirée. Et ce n'est pas sans une certaine fierté que London se laissa tomber sur les draps défaits, des traces de cacaos tachant encore ses doigts qu'elle porta paresseusement à ses lèvres tout en creusant son dos pour s'étirer.

▬ T'as reçu... des bonbons draineurs au goût framboise.

Pour autant, il n'était pas rare que leurs soirées détentes s'accompagnent de tests pour leurs sponsors, essayages d'absurdités en tout genre qu'elles revendaient ensuite comme des trésors. La popularité était synonyme d'influence et l'influence entre leurs mains, devenait une source de revenu.

▬ Mais je sais pas si c'est le bon plan de promouvoir ce genre de truc. C'est crade et puis c'est un coup à faire un bad buzz.

London, elle balança le paquet sur une pile qui s'accumulait de plus en plus à ses pieds, se penchant pour attraper un toast garnit d'artifices pour mordre dedans
à pleine dent. Il y avait quelque chose d'incroyable à manger simplement, sans chercher à compter les calories ou le sucre ingurgité, au régime que sa mère ne tarderait pas à lui imposer. Avec Noora, les soirées devenaient rapidement des escapades. Bassin de tous les excès et des plus vilains aspects de leurs reflets.