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 kora #2 + chasing fire

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Noor Vane
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MessageSujet: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyJeu 14 Juin - 21:47






☽ ft. kasey


it's like dancing when the song's already over,
moving without getting any closer
I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna lose La salle tout entière est encore tatouée du parfum du neuf, et il y appose sa prestance, sans prédécesseur ni concurrence pour aliéner l'impact de sa présence. Sans ambages, il la fait sienne, grave de ses pas l'allée menant du public au coeur de la scène, porté par la lumière crue des projecteurs qui lui confère l'éclat du soleil et plonge dans des ténèbres opaques, mais rugissants d'euphorie, le reste de sa galaxie. Et telles des étoiles illuminant une voûte céleste, les light sticks parsèment la pénombre de points lumineux, d’une extrémité à l’autre : K phosphorescents brandis à bout de bras par les fans en extase.

Projection imaginaire — et aux dernières notes qui s’égrènent répond le retour du jour. Les murs digitaux gomment leurs effets illusoires pour baigner la pièce des rayons d’un soleil encore haut dans le ciel à cette heure, à transperçant paresseusement le lourd manteau de brume de la Camanchaca.

Alex émerge des coulisses en applaudissant à grands fracas, chope Kasey par les épaules pour lui parler tout bas ; de son point d’observation, Noora le voit désigner des points clés de la scène, entraîner Kasey sur quelques mètres d’un côté, puis de l’autre. Embrayant une série d’indications ou de recommandations, elle suppose, quoi qu’elle se tienne trop à distance pour entendre grand-chose.

Sa mère fait une scène en arrière-scène, sans surprise ; enrage qu’elles n’aient encore été reçues par l’artiste, après le déplacement effectué au nom d’une répétition supposée ne pas durer longtemps. Nous avons un planning chargé, argue-t-elle, Je n’ai pas à me retrouver à la disposition d’un enfant manquant cruellement de décence. Ce n’est pas une façon de traiter ses collaborateurs ! Parce qu’à son humble avis il aurait dû les rejoindre à leur arrivée, évidemment, toute affaire cessante, mais qu’il a vraisemblablement jugé bon de se consacrer à la place à d’autres étapes de la préparation de son spectacle.
Il tourne sur ses talons, traits figés par la concentration— et Noora retient inconsciemment son souffle quand leurs regards se croisent. Elle n’est pas venue plus tôt, et lui non plus, discussion évoquée par texto mais très vite annihilée par leurs égos. Les derniers mots échangés demeurent chargés d’amertume, de ressentiment et d’incompréhensions.
Il semble étonnamment surpris, une fraction de secondes ; et Alex manifeste la même émotion, avant de le précéder à petites foulées et de se stopper face à elle. L’enlaçade qui suit est aussi surprenante que brève : Noora n’a pas le temps de la rendre qu’il s’éloigne déjà, lui tenant encore les épaules à bout de bras. Te voilà ! Parfait. Par contre— un coup d’oeil à sa montre, un regard tracassé d’elle à Kasey, de Kasey aux mères se frittant à l’arrière, et : on peut lancer les répèt’ après une pause déjeuner ? Il est 19h, le terme est incongrus ainsi perché dans les affres d’une soirée bien avancée. Dîner..? elle corrige, suppose, mais il éclate de rire en se tenant la nuque, confirme : Déjeuner. Tu sais comment ça se passe, entre nécessités des préparatifs et exigences de perfectionnistes… Ses lèvres forment un oh compréhensif, mais elle fronce les sourcils en se mordant la lippe, sans trop savoir si elle est réellement en droit d’acquiescer.

Kasey a la mine épuisée mais déterminée de celui qui irait jusqu’au bout de la nuit sans discontinuer, et elle comprend soudain que son agent-ami l’ait précédé pour imposer une pause bien mérité. Si tout le monde est d’accord…, elle suppose en haussant les épaules, mais ne bouge pas d’un iota en direction de sa génitrice. Le message est clair : la validation doit venir de Sharzad, mais Noora n’a ni l’énergie ni l’intention de livrer cette bataille. Alex redresse les épaules, souffle plusieurs fois tel un boxeur à l’entrée du ring, et lui adresse un clin d’oeil assuré en affirmant qu’il « s’en occupe ». Courage ! Elle rit en levant le poing en guise de soutien, soigneusement à distance de l’axe de carnage néanmoins.

Et quand il s’éloigne, ne reste que Kasey, sans échappatoire et une seule perspective : le confronter. Belle scène, elle constate l’air de ne pas y toucher, en contemplant l’étendue mirifique de la salle de spectacle. Tout est prêt ? Banalités certes en lien avec la situation, mais clairement éloignée des problèmes qui tendent l’atmosphère entre eux.
L’idée du repas à partager plus tard éventuellement semblerait presque tentante, comparée à la gêne du tête-à-tête partagé à l’instant, si elle n’avait des accents de catastrophe imminente.

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptySam 16 Juin - 4:20






☽ ft. noora

it's like dancing when the song's already over,
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I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna loseEssoufflé, le sourire jusqu'aux pommettes. Kasey écoute les encouragements d'Alex tout en épongeant son front perlé de sueur grâce à la serviette offerte par Shahs qui émet soudain un petit bruit de mécontentement. Le Dj fronce les sourcils, jetant un coup d'oeil par dessus son épaule mais Alex le retient, continuant de lui parler comme si de rien n'était. « Pourquoi tu ne veux pas que je me retourne ? On n'a pas fini de dire à quel point tu étais génial. Tu commences à me mettre mal à l'aise mec. » Shahs sort son bras télescopique de son flanc gauche jusqu'à pouvoir atteindre la manche de Kaz pour gentiment l'attirer à l'opposé des coulisses. « Shahs, on discute là. Je vais te charger mais après. » Le petit droid émet un son similaire au précédent mais beaucoup plus long et plaintif. « Je sais pas ce qu'il a, désolé. Il a vu Noora. Où ça ?! » L'artiste se met à paniquer, tournant dans tous les sens jusqu'à rencontrer son regard mais très vite, son meilleur ami et son robot, le détourne d'elle. « Je voulais te prévenir en douceur. C'est pas une bombe à retardement non plus. Non mais vous deux ensemble, si. Puis j'entends sa mère hurlé de là où on est. Je m'en occupe, ok ? Ah c'était ça ce bruit désagréable ? Non mais attends me laisse pas, Alex  reviens ! » Ses mains se referment sur du vide en essayant d'attraper le dos de la veste du garçon, mains qu'il croise derrière son dos quand Noora le prend sur le fait. Après un bref échange avec son manager, elle s'avance vers lui. Il a un réflexe étrange, celui de reculer d'un pas alors qu'elle vient d'en faire six de plus dans sa direction. « Belle scène. » Il hoche la tête, humectant ses lèvres tout en embrassant la salle du regard tandis que Shahs se plante entre eux en clignotant de désapprobation. « Tu peux aller me chercher mon casque dans la loge ? Tu sais le bleu. » Le droid fait semblant de ne pas comprendre. « S'il te plaît... ? » Après ce qui ressemble à un soupir, le robot se traîne hors de leur champ de vision, tournant sa tête de façon à toujours pouvoir les surveiller même en s'éloignant. « Désolé pour lui, j'ai pas eu le temps de faire sa dernière maj. » Il passe sa main dans sa nuque, épaules crispées par le malaise ambiant. « Sinon hm oui, j'ai de la chance de pouvoir performer ici. » Chance provoquée par sa témérité, inspiration puisée dans ses insomnies, celles qui l'incommodent toujours. Workaholic, parce que rien n'est jamais assez bien jusqu'à ce qu'il décide que ce le soit et c'est pour ça qu'ils sont là tous les deux, parce qu'il n'a jamais abandonné. En la regardant il se demande s'il s'était autant acharné pour elle, est-ce qu'au lieu de se tenir à une distance raisonnable de l'autre elle aurait son bras autour de lui et lui ses lèvres sur sa tempe ? « Tout est prêt ? Il ne manquait plus que toi. » Fusion rétiniennes, ils s'observent alors qu'elle assimile ses mots et lui prend conscience à quel point ils peuvent être facilement détournés. Il dissipe tout « malentendu » en terminant sa phrase par : « … Pour la répétition. Faut voir où tu vas te placer aussi, viens je te montre. » Il la guide sous la scène, bouche suturée, seul le bruit des talons hauts de Nova brise ce silence tendu qui les poursuit jusqu'à ce qu'ils doivent courber l'échine pour ne pas que leur tête tape sur le plafond bas. « Là y'a une trappe, on va te faire monter dessus et t'apparaîtra à quelques mètres de mes platines. Ensuite il y'aura un chemin lumineux, tu pourras faire des allers-retours du public à moi sans avoir à monter ou descendre des marches. » Il lui explique avec application, utilisant ses mains pour imager au mieux ses propos, jetant un coup d'oeil de temps à autre à ses expressions pour vérifier qu'elle suit bien tout ce qu'il dit ( il connait sa fâcheuse habitude à décrocher dès que tout devient trop technique. ) « Tu veux qu'on fasse un essaie ? Mais pas tout de suite, on peut s'asseoir deux minutes et discuter peut-être un peu avant ? » Elle acquiesce, toute cambrée à cause du peu d'espace. Il tire une caisse pour qu'elle puisse s'asseoir dessus, lui se contente de s'accroupir. « Je voulais m'excuser pour les sms, je me suis emporté vite pour rien, c'était idiot. » Il a l'impression de l'être dès qu'elle est dans les parages, un parfait crétin. « Hier dans tes messages tu m'as fait comprendre que ce que je pouvais ressentir pour toi et même notre relation dans sa globalité est pesante mais tu ne veux néanmoins pas que je prenne de la distance par rapport à nous et t'es bien la seule. » Il retient mal un ricanement amer à l'égard de son altercation récente avec Mikha qui a débarqué dans sa loge en se la jouant "bon samaritain" « au nom de notre belle amitié que j'ai détruite, reviens-moi bud. ps : touche pas à ma meuf, c'est un avertissement mais je dis ça pour toi hein. Le prends pas mal Kaz, c'est moi qu'elle aime so move on. »

« J'ai rencontré quelqu'un. Elle s'appelle Shade. » Ça fait bizarre dans sa bouche tous ces mots ensemble, c'est comme si c'était une fausse note dans leur chanson. Ça fait un foutu bruit discordant mais pourtant il continue, il peut plus revenir en arrière, le disque est déjà rayé de toute façon. « Donc sois tranquille, y'aura plus de malaise entre nous. T'as Mikha, j'ai Shade et j'imagine que c'est ce que tu voulais ? Vivre un truc stable avec lui tandis que moi je vais continuer d'être Kasey, le gars qui t'a ramenée sur un vélo pour pas que tu rentres toute seule à pied jusqu'à chez toi. » Un sourire inconfortable, fabriqué pour donner du corps à ses mensonges, se pose comme une virgule dans la fiction qu'il a inventé pour elle. Ainsi ils vont contenter tout le monde, leurs parents, Mikha, Spencer, les fans et même Shahs qui clignote de mécontentement quand elle est dans les parages. « Maintenant qu'entre nous ça va, tu veux tester la scène ? » Parce que l'air ici devient irrespirable et que s'il est contraint de rester une seconde de plus bloqué avec elle, il sait pas s'il va vouloir disparaître ou laisser le reste du monde se déliter pour ses lèvres.

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Noor Vane
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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyLun 2 Juil - 22:03






☽ ft. kasey

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I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna lose
Ils reculent, à croire que leur proximité érode aussi sûrement que l'acide. Shahs lui rentre à moitié dans les jambes lorsqu'il consent enfin à s'éloigner et Noora fige ses commissures en un sourire gorgé d'hypocrisie — identique à celui qu'elle portait en grinçant des dents à l'époque où Kasey et elle étaient encore en couple, le robot lui donnant constamment l'impression d'endosser un rôle d'odieuse belle-mère. Désolé pour lui, j'ai pas eu le temps de faire sa dernière maj. No big deal, elle assure, se fait aussi bienveillante que possible, mais le regard qu'elle lance au petit robot par-dessus son épaule est électrique, et il lève les bras d'un mouvement mécanique qui empeste l'exaspération. C'est pas qu'ils ne s'aiment pas mais—
c'est un peu ça.
Le venin se dissipe lorsqu'elle se retourne vers Kasey et lui sert sur un plateau d'argent sa plus belle mimique innocente. L'échange glisse à nouveau sur un terrain aisé ; la musique, avant de mourir sur un presque double-sens qui jette un nouveau froid, et elle le suit sans commentaire tandis qu'ils se faufilent sous la scène et qu'il lui énonce des instructions pour son entrée le soir du concert. Tout est sous contrôle, vraiment— jusqu'à ce qu'il lui propose de parler. Je voulais m'excuser pour les sms, je me suis emporté vite pour rien, c'était idiot. C'était pas grave, elle contre comme un peu plus tôt, passive-agressive au possible, et ses yeux affirment l'exact contraire, mais elle rechigne toujours à lui révéler l'intensité de l'impact qu'il peut avoir sur elle. Hier dans tes messages tu m'as fait comprendre que ce que je pouvais ressentir pour toi et même notre relation dans sa globalité est pesante mais tu ne veux néanmoins pas que je prenne de la distance par rapport à nous et t'es bien la seule. Elle croise ses jambes à ses côtés, à la surface de la caisse sur laquelle il lui a proposé de s'asseoir ; recroquevillée sans réellement y songer, avec un flegme qui dément un réflexe défensif. Tu y tiens tant que ça, elle s'enquiert, à t'éloigner ? Peut-être le déchirement est-il unilatéral ; peut-être est-elle la seule à l'éprouver. J'ai rencontré quelqu'un, il contre. Assène : Elle s'appelle Shade, et elle ne s'attend pas à la puissance du coup au cœur qu'est la nouvelle. En reste muette un instant, incapable de s'arracher une réponse appropriée. Elles deviennent cendre sur sa langue, les félicitations de rigueur. Donc sois tranquille, y'aura plus de malaise entre nous. T'as Mikha, j'ai Shade et j'imagine que c'est ce que tu voulais ? Vivre un truc stable avec lui tandis que moi je vais continuer d'être Kasey, le gars qui t'a ramenée sur un vélo pour pas que tu rentres toute seule à pied jusqu'à chez toi. Elle a l'étrange sensation d'être de pierre, Noora, figée dans sa surprise et ce quelque chose d'indéfinissable, un feu rampant sous la surface de son épiderme. Ses muscles finissent par se mettre en action, un hochement de tête lent et détaché qui va tant à l'encontre de ce qu'elle éprouve réellement qu'il lui semble se déboiter la nuque. Mais elle parvient à se fendre d'un rire, coin des yeux étirés par une joie feinte. Ah oui ? C'est génial Kaz, je suis contente pour toi ! Et pour nous deux. Si les mots sont de miel, son palpitant s'agite péniblement dans sa cage thoracique, et elle espère que leur heurt sera celui d'un poignard — celui-là même qu'il lui enfonce dans la trachée à chaque prise de parole.
Mais ce n'est pas juste, et elle le sait, de penser ainsi ; ce n'est pas juste parce qu'elle a Mikha et qu'elle est heureuse, comblée. Kasey peut faire sa vie, peu importe.
Ça ne l'empêche pas d'enfoncer la lame en lui ébouriffant les mèches d'une main amicale, celle qu'on réserve aux amis d'enfance. Ce Kasey la aura toujours sa place dans ma vie, elle promet en riant, comme pour gommer l'après ; toutes les années de tensions, de rapprochement, de proximité — d'intimité. Comme si tout irait mieux désormais ; comme si l'atmosphère n'était devenue brutalement toxique, gorgée d'une pseudo-satisfaction qui sonne faux.
(et peut-être qu'elle pourrait tout changer. Se pencher juste un peu, ancrer ses phalanges à sa nuque et réclamer ses lèvres, les clamer siennes),
elle se contente de se relever, à moitié courbée, en réponse à l'offre qu'il a glissée entre deux doutes. Okay, go, elle accepte aisément, prête à tester la scène à présent que tout va bien entre eux. Comme si tout ça n'était qu'un jeu. Il y a un rire dans sa voix et il se brise en éclats cristallins lorsqu'elle s'allonge sur la trappe coulissante, filmée par son téléphone en vue d'un ajout sur instagram.
Sa joie ne se lasse pas d'amertume, du tout ; Et si elle s'assoit à l'autre extrémité de la table lorsqu'ils se réunissent au restaurant de l'hôtel, ce n'est qu'une coïncidence.

14 juin Le téléphone vibre sous l’effet d’une confirmation par sms. Son interface digitale, souple, enroulée au poignet de Noora, s’illumine sous l'effet d'une notification. Elle déchiffre le contenu sans prendre la peine de déverrouiller l'écran.

Nerveuse, mains crispées autour des accoudoirs du siège sur lequel elle s’est perchée pour la retouche « rapide » de son maquillage, elle attend. Les minutes s’égrainent avec la langueur d’une éternité avant que la porte ne s’ouvre sur la silhouette de sa mère — l’agacement de Sharzad est palpable. « Changement de dernière minute, le rendez-vous est annulé. J’ai eu un message de la maison de disque, tu profiteras de ton après-midi à répéter en vue de l’apparition d’après-demain. » Elle ne se prétend pas surprise, hausse simplement les épaules avec ennui sans cesser d’animer l’écran de son téléphone d’un index paresseux. « Ne traîne pas Noora. Je suis attendue, je te dépose en passant. »

Le trajet est tendu, le silence pesant lorsque les portières se referment derrière, les cloîtrant dans un espace restreint. « À propos de ces tatouages— » sa mère reprend au bout d’un long moment, mais Noora l’interrompt : « Mooom. Je te l’ai dit, ils sont apparus tout seuls. Je n’ai rien fait ! » « Tu es certaine de ne rien me cacher ? » Elle ravale difficilement le nœud de malaise qui lui obstrue la gorge, hoche la tête en signe de confirmation. « Je ne sais ni d’où ils viennent ni de quoi il s’agit. » L’espace d’un instant, Sharzad la scrute intensément, en quête des vérités que déguisent ses mots. « Il pourrait s’agir de ta soulmark », elle suggère soudain, d’un timbre bas, posé, mais son langage corporel est rigide ; tout en résignation insatisfaite. « Qu’elle ait tant tardé à se montrer était une bénédiction, mais je suppose qu’on ne peut pas en bénéficier éternellement. » Noora, elle, fronce les sourcils, préoccupée. Affirme : « Je n’ai pas du tout envie d’en parler » avant de visser ses écouteurs à ses oreilles.

Soulmark.
Le terme sonne menaçant, lourd d’implications auxquelles elle n’est pas certaine d’être prête à se concentrer.
Soulmark.
C’est ce que laissaient aussi supposer les témoignages auprès desquels elle a cherché des réponses ; la réponse logique à l’anomalie qui s’étire sur ses doigts, gravant dans sa chair les émotions d’un autre.

Elle se laisse aller contre le fauteuil, regarde sans les voir défiler les lumières de la ville, les rues vibrant de vie et d’hologrammes en un méli-mélo d’âmes et de machines.

Soulmark.
C’est presque drôle, comme il l’a dit — d’une façon un brin tragique, du moins. La prophétie de la soeur de Mélia ne lui a jamais autant pesé qu’à cet instant, mais au-delà de la menace fumeuse de la défunte, sa propre incapacité à communiquer décemment avec Kasey rend le tout plus déboussolant encore.

Le véhicule arrête sa course devant le bâtiment abritant le label, et Noora sort sans faire d’histoire, salue sa mère, assure qu’elle travaillera dur et contactera son chauffeur en début de soirée pour rentrer. Mais lorsque la voiture s’éloigne, elle enfile un sweat dont elle relève la capuche, et s’éclipse à l’arrière du building.
Une autre voiture l’attend déjà là, dont la portière coulisse vers le haut à son approche.
À l’intérieur, Kasey.

« Je dois être rentrée pour dîner », elle souffle en guise d’introduction, phalanges marquées crispées par la nervosité. À ne pas savoir comment agir, comment contourner les tensions dont se sont chargés leurs derniers échanges, comment cristalliser le soulagement concernant les rumeurs et l’incertitude liée à leurs marques communes. Après un instant d’hésitation, elle se penche par-dessus le siège de Kasey et pose ses lèvres contre sa mâchoire en un contact bref. « Contente de te voir avant ton départ », elle souffle en détournant les yeux.

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyLun 2 Juil - 22:31






☽ ft. noora

it's like dancing when the song's already over,
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I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna loseIl imagine ses lèvres dévier sur les siennes après une furtive rotation pour déjouer sa trajectoire déjà toute tracée, puis en se séparant ils garderaient leur sourire enfoui quelque part entre l'abysse de leurs sentiments et la bile de leurs regrets. C'est pour ça qu'il ne tente rien, crispe ses doigts à l'idée qu'elle puisse voir la soulmark sur les siens, celle qui dénonce le « love scenario » qui se joue en boucle dans sa tête. Il espère que le film va prendre feu à force de se répéter avec autant d'acharnement, marre d'être spectateur d'un rêve intangible. « Contente de te voir avant ton départ Content que t'aies acceptée de venir. » Au lieu de démarrer, il darde son regard sur elle, jusqu'à ce que ce soit assez déstabilisant pour qu'elle lève le nez vers lui, affichant une moue qui laisse comprendre : « quoi ?! » Il hausse les épaules. « Tu m'as taché. » Il désigne la trace de rouge à lèvres, impact laissé par ses lippes carmines qu'il efface ( étale ) à l'aide de la manche rose de son sweat. Elle s'offusque, sa bouche forme un « o » scandalisé jusqu'à ce que son attention converge jusqu'à son sac à main, celui où elle en sort le lipstick qu'elle brandit comme une arme en direction du haut blanc immaculé qu'il porte. Il attrape ses poignets alors qu'elle se redresse sur son siège pour le surplomber. Il s'affaisse, bascule vers elle pour dominer le jeu mais en voulant échanger les rôles trop précipitamment, son genou glisse sur le siège en cuir, son coude active une commande tactile qui renverse les dossiers des sièges brutalement en arrière.
Il éclate de rire lorsqu'elle se retrouve sur le dos, ses longs cheveux ramenés en masse informe sur son visage aux traits délicats sublimés par un maquillage qu'il trouve pour sa part, tellement superflu. Kasey est plié en deux, le corps secoué par les rires. Vexée, elle approche sa main de la portière pour sortir du véhicule. Kasey l'intercepte, s'allonge pour imiter sa position, visage tourné vers elle. « Pars pas. » Elle n'esquisse pas de geste de recul, sa main est toujours dans celle de Kaz qui la fixe intensément, bouche entrouverte, buste encore affolé par leur lutte mais aussi affecté par leur proximité. Ses doigts à lui se faufilent entre ses doigts à elle, son pouce caresse l'espace entre le sien et son index. Elle semble se détendre à ce contact, ça l'apaise lui-même de la savoir rasséréner par cette simple marque d'affection. Ses yeux quittent les siens, s'ancrent sur leurs mains liées avant de déglutir les paroles qui vont venir mais ça ne les empêchent pourtant pas de passer la barrière de ses lèvres. « Je sais qu'on ne peut pas partir ou plutôt, que tu ne peux pas partir avec moi mais si on envisageait qu'on était dans un film, ça ne serait pas le moment où les héros prendraient cette voiture pour disparaître super loin ? Si on avait un script et que nos personnages étaient amoureux l'un de l'autre, on pourrait faire semblant que ces textes prémâchés c'est des mots qu'on se dirait pour la caméra mais on saurait toi et moi que c'est un peu vrai. Puis on finirait par se dire des choses qu'on pense vraiment, faisant croire à l'autre que ces confessions viennent de l'auteur. Ça serait plus facile à avaler pour toi ? Si tout ce que je suis en train de te dire ça venait pas vraiment de moi ? »

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyVen 6 Juil - 15:48






☽ ft. kasey

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C’est trop facile— de retomber dans l’ivresse de son sourire. Elle se retient de demander où ils vont, craint de sembler impatiente, nerveuse comme à un premier rendez-vous ; mais le bolide ne démarre pas et pire, il y a l’attention de Kasey, braquée sur elle, iris si fixes qu’elle se sent frémir sous leur intensité. Lève le nez, lippe étirée à contre-sens pour ébaucher une moue boudeuse. Demande ce qu’il lui veut en jouant l’impatience un brin agacée, faute de savoir comment assumer les sentiments qui l’étreignent réellement. Il l’accuse d’avoir rougi sa joue de ses lèvres, elle s’offusque— et en un instant la guerre est déclarée, futile, puérile mais hilarante, gage d’instants de bonheur volé. Elle est un peu sérieuse et un peu joueuse, lorsqu’elle prétend s’en aller ; oscillant entre hyper sensibilité cuisante et volonté de demeurer à ses côtés. Alors quand il lui demande de rester, la résolution fragile s’effrite en un instant. Elle se sent si coupable de n’être que trop faible pour lui.

Et leurs mains—
C’est idiot. Elles s’imbriquent comme les parcelles complémentaires d’un canevas harmonieux, se parachèvent comme les fragments d’une même entité, yin et yang en 10 fractions. Et leurs doigts, lorsqu’ils se joignent ainsi, accordent leurs messages d’un commun accord. Les lettres se suivent, paires sur l’un impairs sur l’autre, pour former des mots en s’assemblant, instables et changeants comme leurs émotions.

Il lui propose d’interpréter leurs sentiments comme on se revêtirait d’un personnage, d’un rôle, et elle sent se nouer sa gorge, Noora ; des subterfuges par le biais desquels ils se retrouvent à interagir, à chaque fois, faute de parvenir à être ensemble pour de bon. Faute de pouvoir se le permettre— et le noeud obstrue un peu plus la trachée, ses joues chauffent, un peu de honte, à la pensée de Mika.
Mais elles rougissent un peu d’envie et elle s’entend acquiescer, parce qu’ils ont des choses à se dire de toute façon, bien les circonstances risquent de ne jamais s’y prêter. S’écrire des scénarios a longtemps été leur manie, réécrire la réalité à coup de « Et si » probables ou non pour en compenser les imperfections et se dire les choses qu’ils ne parvenaient pas à formuler autrement. « Nos personnages s’aimeraient en secret, malgré les interdits ? » elle demande avec une fausse légèreté, comme s’il n’était évident que leurs familles seraient les obstacles dans la majorité des scénarios. « Alors ils devraient se voir loin des regards. Sous le ciel nocturne de la vallée de la Lune peut-être, ou dans la pénombre tissée de mystère des grottes d’Azys Lla, à se convaincre que les étoiles ou les lumières phosphorescentes exhaussent les souhaits aussi sûrement qu’elles percent l’obscurité. » Ils sont tournés l’un vers l’autre, si proches qu’il suffirait de peu— un mouvement seulement pour que leurs traits s’effleurent, que leurs lèvres se touchent. Alors Noora surélève leurs mains jointes pour poser la paume de Kasey sur la commande de contact, démarrage-distraction, et esquisse un sourire avant de redresser son siège pour s’y asseoir correctement. La ceinture se matérialise d’elle-même, l’instant est rompu mais la tension encore palpable, faisant naître des lyrics à l’orée de ses pensées. Elle ferme les paupières un instant, chantonne quelque chose ; par réflexe, le note brièvement sur son téléphone. L’inspiration est une amante capricieuse, aléatoire et généralement plus fluide et malléable sous l’effet de l’Ice Red. Mais en présence de Kasey elle survient toujours de façon inattendue et incontrôlable, même si face au compositeur-interprète elle fredonne plus qu’elle ne chante, self-conscious et jamais sûre de ses idées.

Elle allume la radio, grimace en entendant raisonner sa propre voix— change de station. Lorsqu’elle s’arrête sur une chanson produite par lui, la main de Kasey rejoint la sienne, bataillant pour revenir à la première tandis qu’elle s’applique à barrer ses mouvements. Conduite à une main, la voiture fait une embardée lorsqu’un véhicule sorti de nulle part les aveugles brièvement, d’en face, et rogne sur leur portion de route avant de les dépasser à toute vitesse en slalomant ; ivresse indéniable, rien de surprenant sur les routes de Brasilia mais l’adrénaline monte d’un cran, tissée de panique. Mais ce malade— elle commente, outrée ; J’ai vraiment cru qu’il allait nous rentrer dedans, elle avoue en ramenant sur son coeur battant la chamade, en guise de preuve, leurs phalanges qui se sont à nouveau liées dans le feu de l’action. Passé le coup de stress, les nerfs se relâchent à travers un rire d’abord nerveux, qui s’achève en fou rire incontrôlé. Elle pose une tempe contre l’épaule de Kasey pour reprendre son souffle et monte le son de quelques crans, jusqu’à ce qu’il envahisse tout à fait l’habitacle, le berce dans leur élément.

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyLun 16 Juil - 7:46






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it's like dancing when the song's already over,
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I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna loseElle ajoute des pages au scénario qu'il a inventé pour elle et celles qu'elle lui pose sous les yeux ne le convainc qu'à moitié. La pression de ses phalanges entre les siennes se desserre au fur et à mesure qu'elle lui expose la problématique principale des deux héros, ceux voués à s'aimer en cachette ou pas du tout. Il médite à tout ça, accorde peu d'attention au reste : la musique, la ceinture qui barre son corps, leurs doigts toujours imbriqués comme si l'inverse serait irrationnel. Le silence l'habite jusqu'à ce qu'il réussisse de justesse à éviter une collision mortelle avec un véhicule débouchant sur sa droite. Le monstre de métal disparaît entre d'autres véhicules, dont un qui n'a pas eu la même chance qu'eux, ils se percutent et un nuage de fumée se découpe dans la clarté vespérale à quelques mètres d'eux. Ils se retrouvent bloqués sur la route, instinctivement il se tourne vers elle, fait un rapide check-up : elle va bien. Son rire a un effet boule de neige mais comme le reste, le sien est tendu. Corde vocale crispée par la tourmente qui se mue en multiple points d'interrogation dans son esprit. Il se pose mille questions tandis que sa main monte et descend contre le buste affolé de Noora, épaule occupée par elle avec un sourire étiré jusqu'au cosmos, endroit où il ne peut la rejoindre vu qu'il est toujours sur Terre avec sa lucidité qui lui confirme que tout ça va encore une fois de plus mal finir. « Je sais que tu ne voulais pas qu'on se dispute et que c'est l'une des raisons pour laquelle t'as acceptée de venir mais je comprends pas. » Elle se redresse, sans doute pour essayer de déchiffrer ce qui ne va pas alors qu'elle était si bien dans leur fiction comme si elle était la solution à tout. Vivre pour de faux c'est pas pour lui, surtout pas avec elle. « T'es en train de me suggérer qu'on ait une romance secrète ? » Leurs mains décollent de sa poitrine, retombent sur l'accoudoir sans pour autant se délier. « Ça se passera comment sur le long terme ? Tu vas rentrer voir Mikha, lui dire les mêmes choses qu'à moi ? Que tu l'aimes, que c'est le seul qui compte vraiment et quand je vais t'entendre me dire ces choses je pourrais pas m'empêcher de me demander à qui de nous deux tu mentiras. » La douleur est percluse dans son thorax, impossible de s'en défaire quand ces images se diffusent au-delà de ses orbes, dans un endroit où il ne suffit pas d'un battement de cils pour tirer le rideau et pourtant, il n'a jamais autant serré sa main dans la sienne qu'à cet instant, contradiction totale avec ce qu'il déclame. « Ça va durer combien de temps ? Pourquoi tu m'acceptes qu'à moitié et lui tu lui donnes tout ? T'as peur que je t'abandonne mais moi aussi j'ai été abandonné. J'étais tout seul à Casma, je n'avais plus rien ni personne. Plus d'amis, plus de repère et la moitié d'une famille que je devais me partager une semaine sur deux et pourtant je suis prêt à tout risquer à nouveau pour toi. C'est ridicule que tu me proposes ce deal là alors qu'à l'évidence on est fait l'un pour l'autre. » Phalanges tatouées à l'encre de leurs émotions, sur celles de la chanteuse s'épanouissent les mots « fear. » Ça le rend nerveux, il ne pensait pas avoir peur mais être en colère. À l'évidence l'éventualité de la perdre l'oxyde plus que tout autre sentiment et c'est terrifiant de comprendre à quel point ça l'effraie.
« Le plus triste c'est qu'à chaque fois que j'essaie d'aller de l'avant t'ouvre une brèche, tu me fais miroiter un « peut-être » puis tu assures d'un « je t'aime » pour au final nous garder dans une incertitude qui me rend dingue. Puis quand j'aperçois un « nous »  tu le mets entre parenthèses parce que ça va ennuyer tes parents, ça va faire du mal à Mikha et déchaîner tous ceux de l'extérieur qu'on connait seulement via des pseudos, ça serait des fantômes numériques que ça serait pareil. Ouais, le plus triste c'est que t'es prête à me faire souffrir moi pour les épargner eux. » Évidence qui à voix haute, le heurte plus qu'il ne l'imaginait. Il resserre ses doigts mais ceux de Noora ne sont plus là, il n'étreint que du vide, vide qui se creuse jusqu'à en faire trembler ses membres qu'il domine en les transférant sur Kassian. Self control fake, reflet de ce qu'elle aspire pour eux.

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyVen 20 Juil - 15:55






☽ ft. kasey

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Le rire est nerveux, tissé d’un soulagement qui s’étiole aussitôt que le véhicule fou en emboutit un autre, la prenant de court. Et d’un coup s’ébranle, hilarité nerveuse mourant sur ses lèvres tandis que le sang quitte son visage, la laisse blême et choquée à la vue du désastre qui se reflète dans les rétroviseurs. Son coeur bat encore la chamade sous leurs doigts joints et son ouïe est assourdie par l’éclat de la collision, par le choc des parcelles de drame qui s’accrochent encore à sa rétine. La voix de Kasey se répercute par-dessus le tout tandis qu’il s’assure qu’elle est intacte— « Je vais bien », elle assure d’une voix blanche sans en être tout à fait sûre pourtant. « T'es en train de me suggérer qu'on ait une romance secrète ? », il s’enquiert tout à coup, et le regard troublé de Noora bifurque de la scène aux traits de Kaz. « … Quoi ? » « Ça se passera comment sur le long terme ? Tu vas rentrer voir Mikha, lui dire les mêmes choses qu'à moi ? Que tu l'aimes, que c'est le seul qui compte vraiment et quand je vais t'entendre me dire ces choses je pourrais pas m'empêcher de me demander à qui de nous deux tu mentiras. » Son timbre n’est en rien dur mais ses mots ont la puissance destructrice d’un obus, ils la laissent vacillante et défaite. Sa poigne de fer, souffle l’intensité de la détresse qui l’oppresse et qui se répercute à la même force en Noora, poison injecté à même leurs veines par les choix de toute une vie. Et soudain son contact est terrifiant, et brûle, l’embrase, et elle voudrait être n’importe où ailleurs qu’ici, confrontée à la détresse qu’elle lui inflige mais dépourvue du cran de tout arranger ou de tout stopper. Elle stagne entre deux eaux, Noora, entre le besoin de lui et la crainte de le blesser, et le pire de tout est sans doute— (« Le plus triste c'est qu'à chaque fois que j'essaie d'aller de l'avant t'ouvre une brèche, tu me fais miroiter un « peut-être » puis tu assures d'un « je t'aime » pour au final nous garder dans une incertitude qui me rend dingue. Puis quand j'aperçois un « nous »  tu le mets entre parenthèses (…) Ouais, le plus triste c'est que t'es prête à me faire souffrir moi pour les épargner eux. ») —qu’elle le blesse malgré tout. Qu’à vouloir l’éloigner pour le garder sauf, et se protéger elle, elle le brise.

Mais elle a peur, Noora, d’un engagement trop intense, d’une menace sordide prophétisée au sein de son cluster, du poids du passé qui leur pèse tel un fardeau et qui ne cesse de resurgir pour les clouer de culpabilité. Peur de tenter, d’échouer, de souffrir, parce que personne ne peut lui faire autant mal que Kasey.

Elle se défile. Physiquement, mentalement, émotionnellement, elle s’éloigne. « Ce n’était pas ce que je voulais dire », elle dément tout bas, voix à peine audible à travers le rugissement des sirènes et les klaxons des voitures qui se sont amassées autour des véhicules encastrés l’un dans l’autre. « Je proposais seulement qu’on aille aux grottes— parce qu’elles sont magnifiques de nuit et— que nos personnages ne puissent pas être ensemble parce que leurs familles se détestent. Quelque chose comme ça. I would never… pourquoi tu penses toujours que je pourrais— que je pourrais vouloir faire de toi un secret honteux, t’obliger à m’aimer dans l’ombre ? Pourquoi tu me crois capable de trahir consciemment Mika ou de te demander de faire une telle chose à Shade…? » Elle est confuse, perdue, incertaine comme à chaque fois qu’il l’accuse. Mais si résister à l’attraction, à la force indicible qui les lie sans cesse l’un à l’autre, est presque une torture, l’idée de trahir non seulement leurs partenaires, mais eux-mêmes, est plus atroce encore. Il a encore la main tendue vers elle, mais Noora blottit ses bras contre son torse, heurtée qu’il ait encore une fois cette image d’elle, lui reproche à nouveau de vouloir jouer double jeu. « Je ne te demanderais jamais ça », elle chuchote, assourdie par le sang qui lui bat aux tempes. Des reflets d’ocre dansent sur les traits de Kasey tandis qu’elle porte une main à la joue du chanteur, meurtrie de ses accusations mais plus encore de son désarroi, effarée d’être la cause de la plaie profonde qui s’infecte au creux de ses émotions bafouées. Mais ses lèvres s’entrouvrent en une tentative avortée de trouver les mots pour l’apaiser ; les phrases meurent sur sa lippe lorsqu’elle s’aperçoit que les éclats lumineux viennent de derrière eux : des carcasses des voitures qui ont pris feu et qui soudain, explosent. Elle se retourne brusquement, cherche à tâtons la poignée de la porte pour s’extirper de l’habitacle, prise de panique et d’une fascination morbide. Il y a trois blessés sur le bas-côté, tous pris en charge, et les forces de l’ordre exhortent à grands gestes les badauds à circuler pour ne pas entraver les efforts des secours.

Noora s’arrache à la débâcle et se rassoit, étreinte de sentiments déplaisants qu’elle ne parvient à nommer. « On peut s’éloigner d’ici ? S’il te plait », elle quémande, et la file de voiture immobilisée devant eux commence à s’ébranler, à avancer. Mais le poids qui lui alourdit la poitrine ne bouge pas d’un iota.

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyVen 7 Sep - 18:59






☽ ft. noora

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I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna loseÀ nouveau une catastrophe à base de quiproquo. Il jure mentalement, se fustigeant d'avoir à nouveau enflammé leur armistice tacite. Comment deux âmes liées par une soulmark peuvent autant être en discordance ? « Je proposais seulement qu’on aille aux grottes— parce qu’elles sont magnifiques de nuit et— que nos personnages ne puissent pas être ensemble parce que leurs familles se détestent. Quelque chose comme ça. I would never… pourquoi tu penses toujours que je pourrais— que je pourrais vouloir faire de toi un secret honteux, t’obliger à m’aimer dans l’ombre ? Pourquoi tu me crois capable de trahir consciemment Mika ou de te demander de faire une telle chose à Shade…? » Pourquoi la croit-il capable toujours du pire ? Peut-être parce que la confiance n'est plus un mot qui définit leur relation qui à la version bêta, la toute première de ce qu'ils étaient à deux, était une pièce maitresse. Confidences au bord de la fenêtre, entrevues secrètes à l'angle du quartier où il se souvient avoir fait de longs monologues juste pour la faire rester un peu plus... Désormais c'est à celui qui enfoncera le plus l'autre. Elle avec son masque, lui avec l'humiliation aux HBMAs. Puis il y'a les coups bas qui ne sont pas frontaux, sourires de connivence avec Mika, rapprochement surjoué lorsqu'ils se retrouvent tous les trois à une cérémonie quelconque alors que Kaz joue des cartes qu'il n'a pas vraiment en mains, il les maquille pour en faire des jokers comme avec Spencer par exemple. Il n'y'a plus une once de confiance, s'il y'en avait eu une, ce n'est pas des hurlements hystériques qui auraient étreint sa demande maladroite ( mauvais timing ) d'officialisation de l'esquisse du couple qu'ils formaient mais une réponse favorable sans la moindre hésitation.

Sa culpabilité se délite sur les pulpes de la chanteuse. Sa tête penche légèrement sur le côté, celui où elle le touche tandis qu'il admire ses lèvres pleines s'entrouvrir sans jamais trouver de mots pour les animer. Il attend patiemment, ça lui donne une bonne excuse pour faire durer ce moment qui s'intensifie sans que pourtant elle ou lui ne fassent autre chose que se dévisager, embrassant l'idée d'un "peut-être" qui arrête sa croissance à l'orée de leur conscience. Son pouls joue des notes en crescendo sans raison rationnelle, il recule pour ne pas s'approcher, parce que la tentation est trop grande et qu'elle finirait par les immoler. Un sursaut l'assaillit quand une explosion fait écho jusqu'à l'intérieur de l'habitacle. Noora sort du véhicule, Kaz appelle son prénom une première fois, puis une seconde avec un tonnerre dans les tripes engendré par l'affolement qui coupe sa respiration comme un poing fermé. Il entreprend de sortir lui aussi pour la ramener à l'intérieur mais elle le fait d'elle-même. « On peut s’éloigner d’ici ? S’il te plaîtD'accord. » Comme pour lui prouver qu'il a ( pour une fois ) bien compris ce qu'elle lui racontait, il prend la direction des grottes d'Azys Lla, entrant les coordonnées vocalement sur son GPS qui leur indique qu'ils en ont pour à peu près une heure de route. C'est lorsqu'ils quittent la ville pour longer une longue route étroite qui les isolent de tout ( ou du moins qui leur renvoie ce sentiment ) qu'il ose percer le silence. « Pardon de mal avoir interprété ce que tu m'as dit. » Regard préoccupé, il expire le malaise ambiant, se torturant pour essayer de trouver les meilleurs mots pour s'exprimer. De préférence quelque chose qui les tiendrait éloigner de l'éventuelle war zone avec laquelle ils ne cessent de flirter à chaque fois qu'ils se retrouvent l'un avec l'autre. « Ma famille n'a plus rien à me dire à ton sujet, la concurrence est morte depuis que mon père s'est tiré une balle dans le pied et qu'il nous a fait tomber avec lui. En ce qui concerne la tienne, ta mère voue une haine à tout ce qui pourrait te faire de l'ombre. J'ignore comment elle peut penser encore aujourd'hui que c'est le cas, je n'aurais jamais accepté ce featuring avec toi si j'avais vraiment voulu jouer sur la concurrence et ton père. Bon, ton père ne m'aimera jamais mais il n'appréciera aucun éventuel prétendant du moins j'imagine. Je serais vexé si tu m'apprenais qu'il accepte Mikha. » Cette réflexion le fait sourire, hommages à toutes les fois où il le toisait lorsqu'il avait le malheur de rentrer de l'école et de tomber sur lui. Il y'avait aussi les remarques cinglantes destinées à son père qu'il devait transmettre ( ce qu'il ne faisait pas la moitié du temps car déjà à l'époque, il trouvait leurs histoires ridicules. ) « Tout ça pour dire... T'as compris ce que je sous-entends. » Que les vrais obstacles ont leur figure. Il rebondit sur autre chose pour ne pas donner l'air d'insister, s'intéresse à ses projets récents, partage ensuite quelques anecdotes sur sa tournée, lui explique grossièrement tout ce qui implique le nouveau jeu vidéo pour lequel il a été contacté. Il a une brève pensée pour Mikha, se dit que c'est une information qu'il aurait aimé partager avec lui. Il lui aurait sans doute donné quelques conseils d'acting et ils auraient pu passer une après-midi entière à rejouer des scènes de films célèbres, notamment un des siens où Kasey se serait amusé à exacerber ses mimiques pour le faire rire mais ces moments-là ils ne les vivront jamais ailleurs que dans son imaginaire.
Le désert rose s'invite au décor, collines de sables sublimées par le firmament obscur percé par de nombreuses étoiles dont la nitidité est plus vive qu'en ville. Endroit mirifique, qui évoque du surréel tellement il paraît sortir d'un rêve. Kaz se gare devant la grotte, progresse à l'intérieur jusqu'à être frappé par la lumière projetée par les vers luisants qui accrochés aux roches leur servent de torche naturelle. « J'ai toujours regretté de ne pas avoir pu venir avec vous la fois où t'y es allée avec notre groupe de potes du collège. J'aurais dû écouter Kassian, ne pas le dire à mes parents et venir quand même. »Elle fronce les sourcils et demande : « Kassian, ton ami imaginaire ? » Il pouffe de rire à l'évocation de ce souvenir, c'est vrai qu'il lui en avait parlé en lui donnant cette image. C'était plus facile de pouvoir parler de lui ainsi, il le faisait souvent avec sa mère. Elle connait d'ailleurs toute la vie de son jumeau, parfois avant d'aller se coucher elle s'inquiétait pour lui. « Kassian a passé une bonne journée ? — Pas vraiment, à l'école on l'ennuie. — Il devrait aller le dire à sa mère. — Je vais lui en parler alors, mais je ne suis pas sûr qu'il le fasse. — Il dessine toujours ? — Oui, il m'a fait un dessin aujourd'hui. — Tu me montres ? — Je ne peux pas maman, je t'ai déjà expliqué. — Oui c'est vrai. » Elle le bordait ensuite avec le sourire qu'ont toutes les mamans qui trouvent l'imagination de leur enfant attendrissante.

« Ça va être un peu long à expliquer. » Il essaie de le faire le plus laconiquement possible, passant par le moment où il a compris leurs liens abscons, les épreuves qu'ils ont dû traverser à deux et enfin il effleure le sujet du cluster sans entrer dans les détails. « On est... Attend je dois recompter. Hmmm, on est sept et tu vas être surprise d'apprendre que Mikha fait partie de l'un d'entre eux et ça pour mon plus grand bonheur. C'est ton tour maintenant, promis je ne lèverai pas les yeux au ciel quand tu aborderas la voyante et tout le reste. »

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyVen 7 Sep - 19:47






☽ ft. kasey

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Pardon de mal avoir interprété ce que tu m'as dit. » Haussement d’épaules. Le mouvement est empreint d’une légèreté factice, pieux mensonge, mais les phalanges de Kasey, crispées sur le volant, trahissent déjà les réelles émotions que masque la façade lisse des traits de Noora — TIRED. Le combat est incessant, les érode aussi sûrement que la mer égraine la roche en constellation de quartz, grains de sable inconsistant. L’incompréhension est leur plus fidèle amante, les talonne jusqu’à les briser ; de Kasey à elle, d’elle à Mika, les maux sont les mêmes et leurs efforts se résument à des coups d’épée dans l’eau. « Ma famille n'a plus rien à me dire à ton sujet, la concurrence est morte depuis que mon père s'est tiré une balle dans le pied et qu'il nous a fait tomber avec lui. » — (elle ramène ses jambes contre elle, Noora, fredonne un « Hm » non-compromettant, ne se mouille pas. La concurrence est morte mais a laissé des traces, stigmates d’une vie de haine et de rivalité qui les dépasse ; ils n’en sont que les dommages collatéraux, eux, mais autant Kasey parvient à se défaire de ces chaines, autant Noora demeure ligotée, faute de trouver en elle-même le cran de s’émanciper.) — En ce qui concerne la tienne, ta mère voue une haine à tout ce qui pourrait te faire de l'ombre. J'ignore comment elle peut penser encore aujourd'hui que c'est le cas, je n'aurais jamais accepté ce featuring avec toi si j'avais vraiment voulu jouer sur la concurrence et ton père. Bon, ton père ne m'aimera jamais mais il n'appréciera aucun éventuel prétendant du moins j'imagine. Je serais vexé si tu m'apprenais qu'il accepte Mikha. » Elle esquisse un sourire qui atteint presque ses yeux, un rien d’attendrissement et d’exaspération ; c’est qu’il n’approuverait que l’un de ses semblables : plus amoureux des machines que des humains. Mika est juste assez retord pour lui sembler acceptable, mais jamais suffisant pour satisfaire ses critères, quels qu’ils soient. Comme l’ensemble du monde, ses propres enfants inclus. « T’exagère, il t’aimait quand même bien », elle tempère par pure sensiblerie ; un bref silence suit la tentative de réassurance, et puis leurs regards se croisent… entrainent un fou rire un peu nerveux, reste de la tension de tout à l’heure. C’est trop faux pour être crédible, et entre deux des rires qui lui secoue la cage thoracique elle avoue, lèvres froissées d’une moue navrée : « D’accord, d’accord. Il t’aime pas du tout. Désolée… » Excuses piteuses, comme si elle aurait pu y changer grand-chose (comme si sa mère a lui avait plus d’égard pour elle). Y’a toujours l’amertume au fond, indélébile, même lorsqu’il s’efforce de présenter les fatalités comme de simples private jokes. « Tout ça pour dire... T'as compris ce que je sous-entends. » L’amusement meurt sur la lippe qu’elle emprisonne de ses incisives tracassée.

Tout semble toujours si simple avec Kasey — comme si les fragments de cet « eux », gisant depuis des lustres au plus profond de leur océan de regrets, pouvaient encore être assemblés telle une évidence, reconstitués à l’instar d’un puzzle, jeu d’enfant. Noora, elle voit chaque obstacle comme une montagne dont ils seraient égarés chacun à une extrémité opposée ; et elle hésite, et elle recule, baisse les bras alors même que Kasey s’écorche pour se hisser au sommet et s’efforce de lui tendre la main. Mais s’il piétine leurs erreurs en quête d’un renouveau, elle trébuche, elle, sur chacune, jusqu’à ne plus savoir se relever. C’est que se battre pour les rêves d’une autre, elle sait faire ; mais lutter pour ses propres envies, elle n’a jamais appris.

Il a assez d’égards pour changer de sujet ; la pression est encore là et Noora, elle a le dos tendu comme un arc bandé, met un instant à abaisser sa garde à nouveau, à répondre plus fluidement tandis qu’il la régale de récits concernant ses derniers mois dans des villes éloignées. À conquérir de ses compo le reste du globe. C’est doux-amer, d’y penser ; parce qu’elle s’émerveille des progrès fulgurants de sa carrière, et du talent qui le propulse jusqu’au devant de la scène, mais que ces moments — il les a partagés avec une autre. 
C’est doux-amer, de se résoudre à l’idée qu’elle n’a rien à en dire.
L’échange se concentre sur son nouveau jeu et, intérêt forcément piqué pour avoir toujours eu un pied dans ces univers immersifs du fait de la passion dévorante de son frère pour le virtuel, Noora le bombarde de questions jusqu’à lui faire promettre de lui faire expérimenter une partie.

Azys Lla les ramène au réel, impressionnant de beauté et synonyme de nostalgie ; elle ne peut pas vraiment avouer les regrets éprouvés à l’idée qu’ils n’aient jamais eu l’occasion d’observer les étoiles ensemble en plein désert. Trop jeunes pour prétendre à une telle escapade à l’époque où ils étaient encore ensemble.
Ici, on perçoit les astres comme nulle part ailleurs, là où la voûte céleste de la ville se parsème principalement d’amas brumeux colorés et des lueurs vives des satellites perchés à des lustres de là, dans l’immensité de l’espace. Ils abandonnent la voiture pour descendre à pied jusqu’aux grottes, parcours inégal tout en sillons rocheux. « Enlève tes chaussures ? » il suggère en désignant d’un mouvement de menton les talons sur lesquels elle est perchée ; et Noora crispe un peu plus ses mains dans le biceps de Kasey tandis que des pierres lui roulent sous les pieds, rendant brièvement son pas incertain. « Tu rigoles ? Tu veux que je perde l’équilibre? » elle réplique, outrée, et il la dévisage avec perplexité avant d’abandonner.

Le spectacle qui s’étire sous leurs yeux à l’arrivée donne pleinement sens aux efforts requis par le parcours. Il y a quelque chose de magique en ces lieux (quelque chose qui ne perdure qu’à condition de ne pas trop s’attarder sur la véritable nature des « faisceaux lumineux » perçant la pénombre), et sans avoir à les déchiffrer, Noora se doute que les messages dénoncés par leurs tatouages muent d’épuisement à apaisement. « J'ai toujours regretté de ne pas avoir pu venir avec vous la fois où t'y es allée avec notre groupe de potes du collège. J'aurais dû écouter Kassian, ne pas le dire à mes parents et venir quand même. » Le prénom la laisse un instant perplexe, remonte du tréfonds des âges. « Kassian, ton ami imaginaire ? », elle questionne tandis qu’ils s’asseyent à même le sol, s’efforçant de ne pas trop sembler le juger — même si c’est le cas. Mais il ne fait qu’en rire, Kasey, avant de se proposer de lui en confier un peu plus sur le sujet.
Au départ, elle n’écoute honnêtement que par politesse, une vague inquiétude au creux du ventre à l’idée qu’il croie encore à ces histoires de gamins ; ou se sente assez seul pour rechercher aux limites de son esprit un compagnon de substitution. Mais 2012 est passé sur son incrédulité et a bouleversé ses certitudes, la liant elle-même à des âmes existant au-delà de sa réalité. Alors quoique insensée, l’histoire que conte Kasey sonne comme une bribe de vérité précieuse ; une confidence murmurée à la faveur des lueurs phosphorescente. « Alors tout ce temps il existant, Kassian ? » Elle oscille entre des émotions contraires — ça semble à la fois beau et horrible. « Ça doit être bien de ne jamais se sentir seul. Même s’il a l’air… un peu trop wild pour être facile à vivre. » Elle fronce le nez, désapprobation piquée d’amusement. Change de position pour mieux se caler contre le mur, jambes pliées devant elle. Son genou effleure la cuisse de Kasey et elle hésite à se déplacer, reste immobile à la place en se demandant si lui se poussera — mais il ne bouge pas non plus. Elle prétend juste ne pas se rendre compte ; s’affaire, malgré l’affolement irrationnel de son palpitant, à prétendre s’assurer qu’aucun insecte ne rampe dans son espace vital.

Kasey, lui, refuse comme toujours de ‘faire semblant’. Il a les yeux rivés sur le point où ils s’effleurent, et ça aussi, c’est à la fois beau et douloureux. Elle songe brièvement, Noora, qu’elle lui a probablement offert autant de tendresse et de cicatrices que ce « Kassian ». Alors lentement, elle replie un peu plus son genou droit sous le second, pour rompre le contact et ne pas aggraver les choses. « Ça t’a aidé, de l’avoir, quand tu t’es retrouvé à Casma? » Voix basse, presque murmure, crainte de remuer les cendres de souvenirs déplaisants. Il ne lui a jamais vraiment parlé de cette période de sa vie ; l’a seulement évoquée en mentionnant son isolement, mais sans détails.

Elle n’est pas vraiment surprise lorsqu’il choisit de changer de sujet ; retour en arrière : ils glissent sur une discussion, restée inachevée, à propos des autres âmes auxquelles ils se retrouvent chacun liés. « On est... Attend je dois recompter. Hmmm, on est sept et tu vas être surprise d'apprendre que Mikha fait partie de l'un d'entre eux et ça pour mon plus grand bonheur. » « Attends— quoi ? » Elle fronce les sourcils, se remémore ses derniers mots avec la quasi certitude d’avoir mal interprété. « Mon Mika ? » Pause. Réalisation. « Oh mon dieu. » Le souvenir du sms envoyé quelques jours plus tôt au concerné la nargue impitoyablement. [/i]Je ne sais pas à quel point vous êtes proches[/i], avait-elle naïvement commenté. La réalité va bien au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer. « Tu veux dire… que vous êtes presque constamment en contact, même éloignés ? » La dire choquée serait le pire des euphémismes. « Tu plaisantes », elle quémande sur un ton presque suppliant. « Est-ce que dans certaines circonstances… vous voyez ce que voient les autres membres de votre, hm, ‘groupe’ ? (Elle peine toujours à nommer cette relation particulière, faute d’avoir trouvé d’informations sur le sujet.) Comme… dans les surfaces réfléchissantes ? » Se bousculent à son esprit quantité de réminiscences de selfies de couple, plus ou moins osés, pris devant un miroir, et ses lèvres s’entrouvrent sur des excuses qu’elle ne parvient pas à vocaliser.
Elle enfouit son visage dans ses paumes, mortifiée à l’idée qu’il ait pu la voir avec Mika, tout ce temps ; tantôt dans des postures travaillées pour être partagée, pour étaler leur bonheur à la face du monde ; tantôt dans des scènes quotidiennes, à se préparer ensemble, à émerger d’un instant à deux pour se replonger dans leur rythme éreintant respectif ; ou de façon flou, à travers le reflet d’une vitre, d’une carrosserie de voiture, et tant d’autres encore. « Mais c’est atroce, pourquoi tu m’en as jamais parlé ? Ou pourquoi il— » l’interrogation s’éteint dans un son étouffé contre ses paumes. Et puis : « Est-ce que tu t’es parfois retrouvé dans le corps de Mika ? » elle demande brusquement, question de tout à l’heure réitérée et reformulée dans un sens qui, cette fois, accentue sensiblement le malaise.

À nouveau il abrège, pour s’essayer à un autre terrain avant qu’ils ne s’enterrent dans des aspects trop blessants de ces moments inconsciemment partagés. Mais cette fois elle ne peut pas le suivre, pas alors que son propre esprit reste verrouillé sur sa révélation. « Tu peux lever les yeux au ciel autant que tu veux », elle contre, « mais tu viens juste de me prouver qu’elle avait raison. Consciemment ou non je finis toujours par— » elle s’interrompt, cherchant presque frénétiquement sur ses doigts à elle la réponse qu’il s’efforce de lui cacher. Mais les lettres qui se dessinent sur sa peau ne mentent pas. HURT. Et c’est un coup au coeur ; ça fait mal, de lui faire mal, mais c’est une constante, au point qu’elle ait l’impression de ne savoir rien faire d’autre. « Je suis désolée, j’ai jamais voulu ça. » Sortir avec quelqu’un dont il était si intimement proche ? Ou être l’âme-soeur de Kasey ? L’ambiguïté de ses excuses reste à peser entre eux et elle sait qu’il se braquera, mais comme toujours avec lui, les mots lui échappent. Elle ne sait juste pas quoi dire pour corriger des années de peine. Ça la ronge et pourtant, elle ne veut pas regretter Mika. Pas alors qu’il a compté — qu’il compte encore —, présent à une époque où Kasey n’était plus qu’une ombre de son passé, une réminiscence tenace mais un « nous » perdu depuis longtemps.
Ça la laisse juste en vrac ; perdue et amère, incertaine, livrée à la voix qui lui souffle sans répit tu ne fais décidément jamais rien de bon, Noora.
Il lui faut un moment avant d’oser le regarder à nouveau. Les jeux de lumière jettent des éclats et des ombres sur les traits de Kasey, et il y a quelque chose de fascinant dans sa résilience. Noora se redresse lentement à genoux, glisse une main hésitante sur la nuque du brun et l’attire contre elle, enveloppant ses épaules de ses bras. Joue pressée contre le sommet de sa tête, coeur battant livré à son ouïe, elle passe entre ses mèches sombre une main qui se veut apaisante ; regrette qu’il ne suffise de si peu pour panser toutes les blessures infligées. « T’as dû commettre de sacrés crimes dans une autre vie pour te retrouver coincé avec une telle soulmate, Kasey Milton », elle souffle ; autodérision, léger sourire dans la voix. C’est la première fois qu’elle s’autorise à le dire à voix haute. soulmate. Tout prend sens, au bout du compte ; leur parcours sans arrêt lié, quoique pavé d’actes manqués.

Chasing f i r e

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MessageSujet: Re: kora #2 + chasing fire   kora #2 + chasing fire EmptyVen 7 Sep - 20:02






☽ ft. noora

it's like dancing when the song's already over,
moving without getting any closer
I'm chasing fire when I'm running after you, you got that something that I never wanna lose « Ça t’a aidé, de l’avoir quand tu t’es retrouvé à Casma?Sincèrement ? » Elle opine, ce simple geste fait dévaler quelques longues mèches brunes de son épaule. Le mouvement est joli, il se voit lui remettre derrière l'oreille comme il le faisait avant, prétextant que c'était pour la caméra car ça lui cachait le visage, un moment d'intimité falsifié parmi tant d'autres. Il y'en avait tellement qu'eux-même n'arrivaient plus à dissocier la réalité du mensonge, sans doute car la barrière entre les deux était très fine, voire inexistante. « Non. » Un rire masque sa confidence, enveloppé dans un linceul de douceur qui s'émiette déjà comme s'il n'avait jamais existé, comme le eux qu'ils formaient avant. Elle déplace son genou, lui reste immobile dans un premier temps. Sentiments mitigés, déception et crispation du palpitant. Plusieurs choix s'offrent à lui mais ceux qui prédominent sont soit faire comme elle et feindre l'indifférence ou alors...
Son genou à lui cette fois vient taquiner le sien, le percutant doucement jusqu'à ce qu'il tangue sur le côté. Elle riposte mais même en y mettant toute sa force, la jambe de Kasey ne flanche pas. Contrariée elle vient appuyer tout son poids plume dessus, le genou tremble à peine. Cependant vu toute la détermination qu'elle y met, il lui laisse la victoire en s'exclamant théâtralement. « T'es tellement plus forte que moi ! » C'est les commissures taquines et la malice dans les rétines, qu'il se positionne plus correctement dos contre la roche, pour poursuivre son explication. « Kassian vivait des choses difficiles et quand il est tourmenté, je le suis autant que lui et vice versa donc c'était éprouvant. Nos soucis combinés ainsi que nos nombreux différents... » À l'évocation de ce souvenir, ses phalanges frottent inconsciemment son avant-bras marbré d'une détresse qui a blanchi en cicatrisant, résultat d'une violente dispute qui les a déchiré. « Oui, éprouvant c'est le mot. Mais c'est quelqu'un de bien, je l'aime énormément on est juste trop différent pour pouvoir avoir une alchimie digne de ce nom. »
Viennent ensuite les explications concernant son cluster et le fameux Mika. «C1> Attends— quoi ?  Mon Mika ? » Son Mika. Une réponse salty, pleine de mauvaise foi et de rancoeur sort d'un volcan constamment en éveil lorsqu'il s'agit d'elle. Pour l'instant ça ne fait que fumer, l'éruption volcanique est gérable, rien ne va déborder. « Tu veux dire… que vous êtes presque constamment en contact, même éloignés ? » Question qui ne mérite pas la moindre réponse, ça ne fait que bouillonner un peu plus. « Tu plaisantes » C'est à la limite du supportable. « Est-ce que dans certaines circonstances… vous voyez ce que voient les autres membres de votre, hm, "groupe" ? Comme… dans les surface réfléchissantes ? » La lave s'écoule, plus rien ne peut la retenir. Pas même le truc des énumérations qui l'aide d'habitude à gérer ses anxiétés. C'est même de pire en pire car la dernière fois qu'il a dû employer cette méthode, Spencer lui avait fait une liste qu'elle avait intégré à Shahs et aujourd'hui, Spencer ne lui adresse plus la parole à cause de Shade, de Noora et de lui qui n'a pas su endiguer les choses avant qu'elles ne s'enveniment. « Mais c’est atroce, pourquoi tu m’en as jamais parlé ? Ou pourquoi ilJe n'ai plus à te rendre de compte, finis tes phrases. Parce que j'ai l'impression de m'en prendre plein la tête là. Oui il aurait dû t'en parler, c'est lui le gars de confiance sur qui tu peux toujours compter, non ? Je me remettrai en question si ma copine me cachait un secret aussi énorme. » Pour une fois, ce n'est pas une tentative d'enfoncer Mika mais bien de la faire payer elle, pour ses insécurités mal placées et la risible confiance qu'elle place en lui alors qu'il ne cesse d'essayer de la gagner à nouveau. « Et oui je me suis déjà retrouvé dans le corps de Mika mais jamais quand t'étais là, je ne suis pas cruel ou dérangé. Puis c'est marrant que t'aies des remords par rapport aux miroirs etc, quand on voit tout ce que vous postez sur les réseaux sociaux. Je t'en ai pas parlé avant parce qu'on était en froid. Pourquoi je t'aurais confié ça alors que toi tu ne me confies rien ? Si je n'avais pas abordé le sujet est-ce que tu m'en aurais parlé de toi-même ? Puis arrête de douter de moi, pourquoi je te raconterai un truc pareil si c'était un mensonge ? Si ça venait de la bouche de Mika, t'aurais jamais remis sa parole en doute. Pourquoi quand il est question de moi, tu dois toujours tout sur-analyser, me questionner deux fois pour une réponse que j'ai déjà donné ? Pourquoi t'as zéro confiance ? Je t'ai fait quoi de plus que ce que tu m'as fait toi pour que t'arrives autant à douter de moi ?! Tu viens juste de me prouver qu’elle avait raison. Consciemment ou non je finis toujours parPar quoi ? Par me foutre hors de moi ? C'est pas une voyante qui nous a maudit, arrête de te reposer sur une prédiction, de rejeter tous les torts sur elle alors qu'il n'y'a rien de mystique à tout ce qui se passe entre nous. Hormis ces fichus tatouages, arrête de les regarder s'il te plaît. » Coeur exposé, le mot H U R T s'affiche en lettres noires sur ses phalanges, celles qui serraient sa taille un peu plus fort avant, quand il la ramenait jusqu'à chez elle en vélo lors des virages qu'il prenait volontairement de façon brusque pour raffermir leur étreinte, esquisse d'une romance enfantine trop vite avortée. « Tu sais quoi ? Laisse tomber, je suis juste frustré de voir que pour toi je suis toujours le même type qu'au début. Je parle du gars masqué du studio que tu pouvais pas encadrer au point de lui faire du chantage, pas le gamin de l'école primaire qui t'a filé cette maudite lettre. Pourtant c'est celui que je suis, j'ai pas de masque là, pas vrai ? » L'atmosphère s'adoucit, ses doigts sur sa peau gèlent la lave en fusion, devenue banquise fumante qui risque néanmoins de se fendre au moindre faux pas. « T’as dû commettre de sacrés crimes dans une autre vie pour te retrouver coincé avec une telle soulmate, Kasey Milton. » Sa main à lui recouvre la sienne, elles glissent le long de leur corps pour l'éloigner de son visage, pourtant il ne la lâche pas. Les regards s'embrassent avec une intensité à couper le souffle. Son buste s'élève avec l'étrange impression de rejeter de l'air calciné. C'est l'effet que l'interdit d'elle lui fait, de la cendre, jusque dans ses entrailles. Au songe illicite de leurs lèvres, les siennes s'entrouvrent, finissant par libérer un "au revoir" à ce moment onirique dans un murmure fracturé. « Je te raccompagne, ta mère va s'inquiéter. »

Chasing fire

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