(matcha#3) i'm in love with a idiot

max ne le comprend pas. c'est certainement, au final, ce qu'il préfère, chez sasha. il ne comprend pas le roux. il ne peut prévoir ses mouvements, ni deviner ce qui se déroule dans son esprit. le chien fou a beau le dévisager autant qu'il le désire, se concevoir des plans dans son esprit, rien ne se déroule comme il l'imagine, avec sasha. il est une surprise. il ne cesse de lui présenter des choses qui, au final, ne croisent même pas l'esprit du blond. et max fronce des sourcils un peu plus, à chaque fois, tandis que le rouge danse contre ses joues et que la frustration croît, dans ses veines. il se sent à fleur de peau. comme un volcan sur le point de l'explosion, mais rien ne se déroule. il entend un bruit sourd, fort et puissant, qui lui donne mal à tête, et ignore parfaitement que cette chose, ce n'est que son coeur. max serre des dents, incapable de comprendre, furieux et à la fois, haletant pour toute chose qui pourrait être une suite. car il n'en possède pas, de suite, même imaginaire, outre ce que sasha peut lui offrir. la seule réponse vient des mots et des gestes du roux, et contrairement aux autres, contraitement aux films et aux livres, max ne peut savoir ce qui se passera, ensuite. c'est étrange de nager de cette manière dans l'inconnu. de ne pas être perdu dans l'ennui, au final, de ce qui se passera, car la prévisible s'efface pour laisser place à quelque chose qu'il ne peut voir venir. qu'importe les mois. qu'importe les jours. qu'importe les regards, souvent long, posés sur le roux, à essayer de déchiffrer. max ne parvient à suivre. il est un puzzle dont les pièces ne cessent d'apparaître et, à chaque fois que le shark pense détenir tous les morceaux, de nouveaux prennent place et il fronce des sourcils encore plus, incapable de saisir ce qui se passe sous ses yeux alors que, quelque instant plus tôt, il pensait avoir compris quelque chose, au moins.
il peut, au moins, présumer connaître ses goûts en thé et parfois, en nourriture.
le reste lui reste encore totalement inconnu.
il lui arrive, certains jours, de vouloir s'emparer d'un carnet et d'y écrire les informations qu'il connait, sur sasha. mais max sait que, commencer une pareille chose, les carnets finiraient par être plus nombreux que ceux sur les corbeaux et que, sans le moindre doute, il serait incapable de les ouvrir, une fois écrit, par gêne de son geste.
il se contente de froncer des sourcils, alors, et d'agir de manière brusque, comme aujourd'hui, à balancer des paroles sans savoir comment elles seront prises, et à sortir de sa zone de confort simplement pour que le roux comprenne, pour que le roux sache, pour que le roux lui fasse encore une surprise et, qu'importe si des deux, max soit le peintre, il teinte ses joues et le reste de son coeur aussi, surement, de rouge.
il fronce des sourcils, max. il n'en a rien à foutre de savoir ce que sasha mérite. n'importe qui pourrait lui dire des merdes qui, justement, sont beaucoup trop énormes pour que max puisse les combler. sasha a la gueule d'un ange qui pourrait chier des prières ou des osties et n'importe quel croyant pleurait de joie, priant le ciel, en les mangeant. les gens ne voient surement même pas la rousseur de ses cheveux, signe du démon selon les barges, pour ne voir que la douceur de son sourire tellement détestable ou encore, entendre le doux ton de ses mots venins. ça lui tord le ventre, à max. ça lui donne envie de glisser ses doigts dans ses cheveux et de tirer, fort, pour poser une morsure contre sa gorge et des baisers par milier. de gronder contre sa peau, contre son corps, quelque chose que lui-même ne comprend pas, car il n'a jamais connu ça. il n'en a rien à foutre de ce que les gens pensent que sasha mérite, ou encore de ce sasha lui même pense qu'il mérite. le shark veut lui montrer ce que, à ses yeux, il mérite. ce qu'il vaut. et peut-être que le roux jugerait et verra cela comme une pauvre merde, peut-être qu'il se détournera complètement de lui, mais au moins, max aura mis ses tripes au sol et n'aura pas menti sur ses envies.
sasha est un démon. un démon de la meilleure espèce, certainement. max le mérite entièrement. max souhaite, du moins, le mériter complètement.
il n'en a rien à faire, du rouge contre sa gueule. du rouge qui lui fait mal à la peau, tant il est gêné, devant une pareille proximité et un pareil comportement. max a vu, souvent, pourtant, des gens se compoter de la sorte. autant envers lui qu'envers d'autres personnes. mais la chose l'a toujours rendue indifférent. elle l'a toujours laissé froid. et le voilà bouillant, soudain, pour des paroles et une simple présence, et surtout, pour un baiser à peine déposer contre le bout de ses lèvres. le contact est accueilli par un souffle qu'il aspire, court et tremblant, avant que des mains ne s'appuient contre son torse et que le contact ne soit plus profond. il se sent à la dérive. le corps a besoin d'un ancre. les doigts cherchent, effleurent le tissu blanc de la chemise, le métal reste contre, touche à peine, max indécis sur l'acceptation de son bras bionique, mais l'autre main se perd dans la crinière et s'empare, fort, pour le garder contre lui. max n'a jamais touché quelqu'un outre que naora, pour autre que des baisers. mais naora, il l'a souvent embrassé. et peut-être lui mentait-elle, mais elle osait lui dire, parfois, qu'elle n'avait pas beaucoup connu de gens qui embrassaient comme lui. max ne lui a jamais demandé ce qu'elle voulait dire, par là. peut-être qu'il aurait dû. il est, l'espace d'une seconde, presque minime, incertain du baiser qu'il offre, qu'il partage. incertain de ce qu'il peut démontrer au travers du geste. il n'arrête pas pour autant. il continue, à s'en noyer peut-être, à s'accrocher au roux et à le garder contre lui. à dévier de ses lèvres, sans demander, pour échouer contre sa nuque, à gronder un i fucking wish i deserve you. . sasha un mélange de parfums multiples, de savon haut de gamme et aussi, d'une odeur qui lui est propre. max n'a pas de don, pour sentir ce genre de choses, et peut-être que, brièvement, son nez lui picotte un peu, à cause des parfums, mais il le garde quand même enfoui dans la nuque, à sentir, avant que ses lippes ne cherchent à embrasser la peau dans un geste presque trop délicat, presque trop léger, timide, même. les lèvres tremblent et, parfois, la bouche s'ouvre pour mordre, mais les dents ne font qu'effleurer. les gestes sont brusques, mais doux. max rêve de dévorer mais n'a pas envie qu'il ne reste que des miettes.
lorsqu'il ose se décoller à peine, et voir, un semblant de marques parcourt l'endroit visé. max pince ses lèvres, ignore le rouge, encore, et inspire brusquement par les narines, comme s'il contenait une rage certaine. les doigts effleurent, et son regard, perçant, accroche celui de sasha. i need to. can i ?

Il sourit, à s'en tordre la mâchoire. Il se moque, parce que Sasha est une personne qui rit des autres un peu trop souvent, de cette manière qu'à Max. De presque douter. En réalité, Sasha n'est pas assez prétentieux pour pouvoir affirmer qu'il faut le mériter pour l'avoir, il ne pense pas comme ça. Les gens ne sont pas des investissements, on ne peut pas décider si oui on non ils sont assez bien pour nous. Peut-être que, dans la théorie, il mériterait un petit mari bien élevé qui pourrait le divertir dans des dîners mondains, mais ça Sasha l'a déjà fait. Déjà vu. Tenu la chandelle à de trop nombreux couples qui s'extasient devant des canapés sans goût pour avoir envie d'une vie comme ça. Les Beaumont appartiennent au peuple et vont à la petite église en bas de chez eux tous les dimanches, il ne fera jamais partie de la haute société. Même s'il est un bon parti et qu'il n'a pas à s'inquiéter de son avenir. Sasha est comme ça, il est prêt à signer le chèque pour sa famille demain et l'envoyer par la poste s'il ne peut pas le déposer à sa mère en main propre. Il préfère partager et se partager. S'il doit attendre le prince charmant, il peut attendre longtemps. Et d'ici là, il sera tout rabougri, ses cheveux seront probablement tombés et sa vue sera pire. Il a peur d'espoir que les choses s'arrangent avec le temps, elles le font rarement.
Le temps à tendance à pourrir tout ce qu'il touche, parfois ça ne se voit pas forcément de l’extérieur, mais à l'intérieur c'est creux. Et il n'a pas envie d'attendre d'être impuissant avant de  pouvoir visiter les cieux. Alors, oui.
Sasha se moque et tendrement. Parce qu'en plus d'être adorable et détestable à la fois, Max embrasse comme jamais et ce n'est pas quelque qu'il veut manquer. Sasha frotte son nez contre celui de Max, plein de douceur en contraste avec son regard qui en dit long sur ses intentions.
Ce n'est pas un foutu burger qu'il a envie de manger tout cru, c'est le blond en face de lui qui lui tourne autour depuis ces derniers mois. Et puis, âme soeur ou pas, ça ne change pas grand chose à ses yeux. Peut-être que ça a un effet aphrodisiaque, qu'il a hâte de tenter. Il n'a pas posé beaucoup de questions à Gali au sujet, qui a plus d'expérience sur la chose. En général comme avec son âme soeur, même s'il a de nombreuses fois pu comprendre que la compagnon de son ami n'est pas aussi dévergondé que le Siganais.
Finalement, ça ne l'étonne pas qu'Ajay soit le "père" de Max. Ils se ressemblent. La famille se choisit, il n'y a pas de doute là dessus. « C'mon » Est-ce qu'il fait si prude que ça ? Est-ce qu'il a tant l'air d'un garçon sage avec sa chemise parfaitement repassée et ses pantalons en laine ? Quand il est chez lui, Sasha se laisse volontiers aller, s’empiffrant de sucreries et flottant dans les pulls de Paul. Qui eux, au moins, sont de bons goûts. Sans doute grâce à Jad. Sasha n'est pas aussi saint que sa mère veut bien le vendre devant leurs voisins. Sa main continue d'explorer ce qu'il peut enfin toucher et se glisse sous le t-shirt de Max pour découvrir son corps. Brisant définitivement cette distance qui les maintenaient séparés. Il n'en a rien à faire, à vrai dire, que quelqu'un ouvre la porte. Les bruits de couloirs cesseront aussi vite qu'ils ont commencé. Le Roux s'autorise à fermer les yeux, chose qu'il fait rarement. Paradoxalement. Sa maigre vision est ce qu'il a de plus rassurant, c'est une frontière entre être malvoyant et complètement aveugle qu'il veut ne jamais dépasser. Il veut garder la sensation pour lui uniquement, penche la tête sur le coté pour offrir son cou à Max et lui laisser la voie plus libre. Le visage au niveau de son oreille, il lui suffit d'un souffle pour lui murmurer tout ce qu'il y a d'obscène dans sa tête à un moment.
Mais Sasha se reprend. Si ça continue, il risque de fortement réagir en bas et il n'a pas envie de faire les choses de cette manière. « Si tu continues comme ça, je ne vais pas pouvoir m'arrêter après. Tu sais ? » Sa voix est réduite à un simple souffle de plaisir. « Ce n'est pas confortable pour une première fois, Max. » Il rit, mais il reste sérieux. Et Il est contraint d'arrêter ses caresses pour se reculer un peu. Il profite de cette maigre vue d'ensemble qu'il possède. Et son coeur se pince. Il aurait tellement aimé le voir dans tous les détails, découvrir des petits secrets, des tâches de naissance. Mais il ne peut pas, il se contente de la couleur intense de ses yeux, la première couleur dans laquelle il a pu se noyer, et son épiderme qu'il s'allume petit à petit, comme une lampe qui s'adapte à la luminosité de la pièce. Un jour viendra, où il n'aura plus à plisser les yeux pour distinguer le rose pâle de sa peau. Il pourra, très certainement. Il lui posera des questions alors sur leur soulmark. Ils pourront parler de ces sujets là.
Mais pour leur, Sasha a trop peur que le dire à voix haute le fasse fuir et qu'il perde ces belles nuances colorées.   

Max est ivre. Ivre de lui et du moment. De la chaleur de sa peau, contre la sienne, et de l'odeur de son parfum, des parfums, qui émanent de sa nuque. Il est ivre du toucher de ses doigts contre son ventre, de son souffle, léger mais saccagé, qu'il entend à l'occasion, et des mots qu'il murmure à demi, au travers des baisers, morsures et caresses. Il pourrait perdre pied. Il pourrait perdre l'équilibre. Le Shark marche les yeux fermés, après tout, sur une route où il n'a jamais mis les pieds. Il n'en connait pas le chemin et n'a jamais voulu n'en entendre parler. Il n'a jamais cru, et ce depuis plusieurs années, devoir y mettre les pieds. Pourtant, l'envie lui en démange les entrailles depuis des mois, maintenant. Un monstre tendre et vorace qui est presque chaleureux, dans ses veines et partout dans son corps, en vérité, qui s'est fait une place et que Max a accueilli sans le moindre grondement, dans la gorge. Ou alors, certains.
Certains grognements s'évadant de sa gorge, dans des moments de solitude, pour ne pas déborder du trop plein d'émotions, dans ses tripes et dans son coeur. Le blond est un volcan. Une bombe à retardement. Sauf que les chiffres sont à zéro, sur son bras, et que le décompte n'existe pas. Chaque seconde est bonne, pour une explosition.
Il garde contenance, pourtant.
Une inspiration lente, à l'occasion, dans la nuque de Sasha, pour garder un minimum de sang froid. Pour ne pas le dévorer tout entier. Pour ne pas manquer de souffles. Il tremble, et le sait parfaitement. Il a des envies, dans l'esprit, mais le corps qui se fige, à l'occasion, et qui se contente de faire ce qu'il connait déjà, pour le moment. De toucher ce qu'il a déjà toucher avec un peu plus de fermeté, et d'effleurer ce qui est nouveau, plusieurs fois, avant s'agripper. Et d'embrasser.
Max sait embrasser. Ou du moins, il ose le croire. Alors, le roux lui permettant, le chien fou embrasse tout ce qui est à sa portée. Et marque. Marque de manière jalouse et possessive la peau qui s'offre à lui, pour montrer et afficher aux autres ce qui lui appartient. Non pas que Sasha soit une chose. Non pas que Max le considère comme un objet. Mais il aime l'idée que le roux est à lui. Qu'il le possède. Et il n'est pas non plus contre l'idée que l'autre le possède de la même manière. Il possède déjà de nombreux titres. Certains le font grincer des dents, alors qu'il en accepte d'autres sans le moindre sourcillement. Max s'imagine le dire, parfois, de manière prétentieuse, fière. Le menton légèrement redressé, un croissant de sourire au bord des lippes, et quelque chose d'animal dans l'oeil. i'm his and he's mine. À défier toute personne osant croire le contraire, ou voulant changer la chose.
Les mains sont accrochés à la taille du roux. Le souffle se perd contre son cou, encore, et son nez effleure son oreille. Max expire doucement par les narines, le chantouillant certainement et se retient de poser un autre baiser contre la chair déjà trop violentée par ses élans affectifs, pour écouter ses paroles. Il serre les dents, peu content d'être ainsi stoppé, sachant tout autant que le roux a raison.
Les lèvres effleurent brièvement la peau avant que son âme soeur ne s'éloigne. Les yeux sombres et, qu'importe le bleu qui puisse s'y trouver, Max s'imagine qu'ils sont sombres. Trop de choses s'y trouvent, trop de sentiments, pour que la couleur y soit encore présente. L'oeil s'accroche une seconde à son oeuvre sur la peau du roux et le rouge ne peut s'empêcher de teinter son visage comme il teinte le cou de Sasha. Il détourne le regard une seconde, envahit par une étrange timidité, avant d'encrer ses yeux aux siens de nouveau. Max ne peut se détacher de lui trop longtemps. ok ouais. ouais. t'as raison. qu'il dit, en hochant de la tête, expirant par les narines. Il passe ses doigts dans ses cheveux, regarde ailleurs encore un moment, avant de le regarder de nouveau. Les lèvres de Sasha sont rouges des baisers échangés. Max a envie de les dévorer. Il se fait violence pour regarder ses yeux. La chose n'aide pas. Ils lui donnent d'autres sortes d'envie. j'dois y retourner de toute manière. j'ai des trucs à faire. Il pourrait nier la chose autant qu'il le désire, pour rester en sa compagnie, mais c'est la vérité. Max tient des listes depuis quelque temps car il a peur d'oublier des choses. Des gens. finis ton burger avant d'continuer d'bosser. même si c'est d'la merde. maria m'le dira, si tu l'fais pas. Il renifle un coup et le dévisage une seconde, avant de prendre les plats, les siens du moins. Il les ramenera chez lui. Il en reste un peu, de toute manière. Et puis, il faut recycler ce qui peut l'être. Et surtout, ne pas jeter de nourritures. appelle moi quand tu finis, ok ? j'viendrais t'chercher. Il ne développe pas la chose, bien qu'il a envie de dormir chez lui. Ou encore, que Sasha dorme à la cabane. Il ne sait pas. Il aimerait juste passer plus de temps avec lui.
Quand il le regarde de nouveau, Max a le sac à la main. L'envie de l'embrasser encore dans le coeur, dans les tripes, et surtout au bout des lèvres. Alors, il le fait. Le Shark s'approche et, de sa main libre, capture sa joue pour l'embrasser tendrement, lentement, pour compenser toute la violence des morsures présentes, contre sa peau. Et lorsqu'il éloigne son visage, c'est à peine. Assez pour que son nez reste contre le sien, et que le souffle qu'il expulse se mélange au sien. Max garde les yeux fermés et dit. i'm fucking glad it's you you know. Puis les ouvre, ses yeux, et puis la porte, et s'en va. Il n'attend pas la réponse. Il la connait peut-être, aussi.
Les yeux de Sasha ne voient peut-être pas tout, mais Max lui, y voit presque tout.
Quand il remonte dans sa voiture, il est toujours ivre. Rien à foutre de conduire avec les facultés affaiblies, les policiers peuvent bien aller se faire enculer. Max a le coeur bandé.