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 Gone.

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MessageSujet: Gone.   Gone. EmptyDim 9 Sep - 23:25

Gone.It's so much darker when a light goes out than it would have been if it had never shone.




☽ aecha lee
09 september 2018, late evening La main se lève. Elle flotte. Là, au sein d’un nuage sombre. Si proche de la paroi qu’elle la toucherait presque. Mais elle ne touche rien. Rien si ce n’est la douleur. Rien si ce n’est la violence. Rien si ce n’est le néant d’un univers qui n’a plus de sens. Elle a tout fait, Aecha. Tout pour que le monde la laisse en paix. Tout pour le monde accepte de la voir vivre. Alors pourquoi ? Pourquoi s’est-il retourné contre elle ? Comment a-t-il pu se débarrasser de son cœur comme s’il ne s’agissait que d’un morceau de viande ? L’amertume brule le fond de sa gorge, la détruit de part en part. Elle ne sait plus comment survivre. Elle n’est pas certaine de le vouloir. Elle n’est pas certaine de le pouvoir. Alors que son être pleure, elle se contente de fixer cette porte qu’elle ne parvient pas à franchir. Elle attend, Aecha. Mais elle n’est pas certaine de savoir quoi. Elle écoute, Aecha. Mais elle n’est pas certaine de savoir ce qu’elle désire entendre. Il n’y a que le bruit du monde. Le bruit de ce monde dont elle ne veut plus, celui qu’elle veut voir disparaitre. Parce que chaque coin de rue lui rappelle qu’une partie d’elle ne sera plus jamais. Parce que chaque mouvement nuageux dessine le visage de celui qu’elle ne pourra plus jamais revoir. Que diable fait-elle ici ? Peut-être se trouve-t-elle ici parce qu’elle ne peut être là-bas. Parce que Niran ne la laisse pas respirer. Parce que Reyn est trop proche pour qu’elle puisse se débarrasser de lui. Parce qu’on tente de réconforter un cœur qui ne désire que trouver la fin. Oui, la fin. Peut-être là est ce qu’elle se doit de trouver. Peut-être là est ce qu’elle se doit de découvrir.

« Aecha? »

Sursaut. Surprise. Volte-face. Elle est là, la mère. Frêle, affaiblie par l’alcool qui a toujours pris le contrôle de son corps. « Where have you been I’ve been worried sick? » Elle s’approche. Aecha s’éloigne. « Come inside. » La porte s’ouvre avec une facilité déconcertante, elle qui a semblé être un obstacle infranchissable. Elle entre. Aecha reste sur le palier. L’œil trouve les détails de la pièce sans difficulté. L’autre… l’autre est aveugle. Il trouve des silhouettes familières au sein d’ombres errantes. « I’ve had to go to the hospital myself, you know how difficult it can be for me, I can’t believe you’ve just left me there, I – » « Mum. » Sursaut. Surprise. Volte-face. « I don’t think I can actually remember the last time you called me mum. » Elle sourit. Aecha ne sourit pas. On ne saura surement jamais ce qu’elle voit dans le fond de l’œil de sa fille. Mais, lentement, le sourire de la mère se fane. Mais, lentement, la mère s’approche de la fille. « Aecha? What is it? »

Une.

Une seule larme qui coule d’un seul œil.

« He’s gone, mum. »

Silence. Son silence.

Elle porte une main tremblante à ses lèvres. Aecha ne bouge pas. Elle gémit. Aecha ne parle pas. Elle s’écroule. Aecha se tient droite. Les moments passent. Idée absurde qu’est celle du temps qui s’écoule, qui emporte avec lui la douleur qui réside dans le fond du corps des hommes. Oh, il passe, le temps. Il danse presque, valse avec le néant dans un rythme lent. Chaque mouvement caresse un peu plus la peau claire, la déchire de ses griffes délicates. Il ne reste plus rien. Rien si ce ne sont les sanglots de la mère. Rien si ce n’est l’impassibilité de la fille. Rien si ce n’est le silence du jumeau.

« Aecha, what a pleasure! »

Elle change, Aecha. Elle change si vite qu’elle se surprend elle-même. « Fuck off. » Le père s’approche. La fille s’éloigne. « No, Aecha don’t go… » Lamentation. Elle l’ignore avec brio. Déjà elle disparait dans une ruelle. Déjà, elle entend les hurlements de sa mère. Déjà, elle les ignore comme elle l’a si souvent fait. Elle a fait ce qu’elle devait faire. Il ne reste plus rien. Sauf peut-être la souffrance qui réside au plus profond de son cœur. Un pas après l’autre, elle se laisse porter dans des rues qu’elle ne connait pas. Incapable de trouver ces sentiers qu’elle a si souvent arpenté à ses côtés. Le pied se heurte contre une poubelle qui s’écrase dans un bruit sourd. Elle a besoin de penser à autre chose. Elle a besoin d’oublier. Elle a besoin d’oublier les dernières heures, les derniers jours, les dernières années. Elle a besoin d’oublier celle qu’elle est, celle qu’elle désire devenir. Seulement alors sera-t-elle capable d’oublier celui qu’il a été, celui qu’il aurait du devenir.

Un.

Un verre prend place entre ses doigts. Elle ne sait pas vraiment ce qui l’a menée jusque-là. Elle n’est pas même certaine de savoir ce que "là" est. Le liquide est plus visqueux que l’eau. C’est un liquide qu’elle connait si bien pour l’avoir si souvent vu couler. Goutte après goutte, il a détruit celle qui aurait dû s’occuper d’elle. Goutte après goutte, il a façonné un monde qui, à son tour, l’a sculptée en celle qu’elle est désormais. Un liquide auquel elle n’a jamais touché. Pas vraiment. Une gorgée ici et la afin qu’on ne pose aucune question. Une gorgée, rien de bien nouveau.

Une.

Une gorgée coule le long de sa gorge. Cela suffit, elle le sait. A quoi bon en découvrir plus ? Ce n’est pas un élixir magique. Elle les a vu, les autres, sous l’effet de ce poison qui les fait rire autant qu’il les fait pleurer. Si là est tout ce qui l’attend, à quoi bon en avoir peur ? La mère s’est perdue le long d’un chemin que nombreux empruntent sans difficulté. Une journée difficile le justifie, voila ce que d’autres disent. Qu’en est-il de sa journée ? Cette journée de mort dont elle aurait pu se passer. Cette journée de mort qui semble ne jamais vouloir se terminer. Un téléphone sonne. Encore. Toujours. « You gonna take that? » Elle fronce les yeux. Lentement, sa main s’enfonce dans sa poche. Lentement, elle en sort l’appareil. Niran.

Deux.

Deux gorgées. Et puis elle perd le compte. Chaque fois qu’il l’appelle. Chaque fois qu’il lui envoie un message. Chaque fois qu’il lui demande ou elle se cache. Encore. Toujours. A jamais, peut-être. Elle n’est pas certaine de ce qu’il reste d’elle. Une enveloppe sans vie, voila ce qu’elle devient. Une enveloppe sans vie, voila ce qu’elle est alors qu’elle titube au sein de Neodam. Le téléphone continue de sonner. Elle continue de boire. La bouteille qu’elle tient en main se vide. D’où vient-elle ? Que contient-elle ? Tant de questions auxquelles elle n’a pas de réponse. Toutes s’entrechoquent dans le fond de son esprit jusqu’à ce qu’une prenne le dessus. Pourquoi ne peut-elle pas oublier ? Pourquoi la boisson rend-elle les visions plus réelles que jamais ? Elle ne veut pas du monde. Elle ne veut pas du deuil. Elle ne veut pas de la vie. Elle ne veut plus rien. Rien si ce n’est le silence qui lui manque tant. Rien si ce n’est de pouvoir voir son sourire, juste une dernière fois. Un sourire qu’elle ne reverra jamais. Un visage qu’elle ne reverra jamais. Déchiré. Détruit. Détruit par une balle qui l’a réduit en poussière. A jamais. Une poussière de sang qui s’est gravé sur le fond de sa rétine.

« Bit late for a cutie pie like you to be out, innit? » Elle s’arrête, Aecha. Ou du moins, elle essaie. Son dos s’appuie contre une paroi afin de ne pas sombrer. Son regard se fronce, un œil étrangement clair contrairement à son jumeau qui peine à discerner la moindre silhouette. « You lost? » Elle fait non de la tête. « You sure? » Elle hoche la tête. « Too bad, was looking forward to helping you home. » Il s’approche. Elle veut s’éloigner. Mais son corps ne répond pas. Elle veut s’éloigner. Mais ses jambes sont trop faibles. Il la touche presque. Elle ne voit rien. Rien sauf la marque qui habite son cou. Rien sauf ce détail que l’œil fait ressortir tel un phare. Heathen. Il caresse sa joue du bout des doigts. « You know, this ain’t a nice place for someone like you to be. » Elle le fixe. Il sourit. Son corps se colle à elle. Elle ne bouge pas. Peut-être là est la fin qu’elle mérite. Peut-être là est la fin dont elle a besoin. Ses paupières se font lourdes. Sa tête tombe en arrière.

« Get yourself together. »

La bouteille se brise contre le mur. La bouteille déchire la chair. Elle le fixe. Il ne sourit plus. Il tombe. Il l’emporte avec elle. Son poignet pivote. Le sang explose. Le sang s’accroche à son visage. Le sang coule le long de ses cheveux. Le sang relie le tissu de ses vêtements et sa peau moite. Elle ne détourne pas son regard, Aecha. L’œil observe chaque respiration quitter les lèvres. Patient, il finit par trouver celle qu’il attend. La fin. Ses paupières ne se ferment pas. Il fixe le vide, quelque part derrière le visage haletant. Lentement, le verre s’arrache à la peau. Et puis il s’y enfonce de nouveau. Rapide. Violent. Une fois. Deux fois. Trois fois. Elle perd le compte. Elle hurle. Mais elle ne pleure pas. Parce qu’elle ne pleure plus. Plus jamais. C’est ce qu’elle s’est promis. Parce qu’elle a assez pleuré pour Hyunki. Parce qu’il ne reste plus que sa colère. Parce qu’elle n’est plus que rage. Alors elle frappe encore. Les os se brisent sous ses coups. Mais le sang ne vole plus. Parce que cela fait bien longtemps qu’il ne coule plus. Elle ne s’arrête pas.

Il l’arrête.

Il ne dit rien. Mais c’est lui qui la fait tomber en arrière. C’est lui qui s’assure qu’elle se relève. Il ne regarde même pas derrière lui alors qu’il l’emmène au fil de rues qu’il ne connait pas. Avide, il cherche le fond de la mémoire de la nephedienne. Enfin, il trouve ce qu’il désire. Enfin, il trouve le chemin qui l’emportera loin d’ici. Elle se bat, Aecha. Par moment, il perd contrôle. Par moment, elle s’écroule. Alors il lui hurle de se relever. Alors elle refuse. Alors il reprend le contrôle. Alors il l’emmène. Jusqu’à ce qu’enfin, le portail se détache du brouillard. Il ne perd pas de temps, Reyn. Déjà, il la force à pénétrer dans la faille qui déchire l’univers. Nephede disparait enfin. Lentement, tout d’abord. Si lentement que quelque chose attire son regard. Si lentement que l’œil identifie ce qu’il ne devrait pas voir. Pas lui qui, pourtant, se doit d’offrir la vérité. Parce qu’il se tient là. Un sourire délicat aux lèvres. Là, au milieu du néant de l’univers. A la croisée des mondes.

Nawei.


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