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 more than survive + rebecca

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Lidiya Bae
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MessageSujet: more than survive + rebecca   more than survive + rebecca EmptyLun 1 Oct - 15:18

more than survive


Un soupire traverse tes lèvres alors que tu repasses sur la liste de ceux qui se sont portés volontaires à titre de cobaye. C’est à la fois trop et pas assez. Pas assez parce que une telle étude ne pourra que nécessiter bien plus de cobayes. Trop parce que tu vois d’ores et déjà le temps que ça te prendra de tous les rencontrer. Ta volonté t’a d’ailleurs attiré quelques commentaires de la part du conseil d’administration qui a soulevé que ce n’est pas naturellement le travail du PDG que de rencontrer des cobayes. Ton implication leur paraît louche, ce qui n’est pas sans raison considérant que ce sont les troubles qui affligent tes parents qui te poussent à être aussi intéressées. Tu veux t’assurer que les meilleures conditions sont remplies, que tout se passera au mieux. Tu ne peux que tout donner s’il est question de la santé de tes parents, au diable les apparences. C’est du moins ce que tu penses, même si une part de toi est consciente que les choses devront être tempérées par les impératifs de ton rôle. Tu ne pourras pas passer tout ton temps les yeux rivés sur la progression de la recherche. Au mieux tu auras des updates sporadiques de la part des médecins impliqués, au pire… il faudra sans doute que tu t’immisces subtilement.

Enfin là n’est pas la question pour l’instant puisque tu as réussi à faire preuve de suffisamment d’autorité pour taire les questions du conseil d’administration. Tu as également pris soin de t’assurer de la loyauté d’un des médecins, une habitude que tu as pris de tes parents. Il est facile de s’arroger de l’aide des gens lorsqu’on leur promet une promotion après tout. Accompagnée par ce dernier tu te diriges vers les salles réservées au sein de l’hôpital pour les entretiens. Tu soupires alors que tes talons frappent le sol dur et froid. Malgré les années passées dans ces couloirs et le fait que tu en connaisses les secrets, tu ne peux t’empêcher de détester l’endroit, peut-être parce que tes parents s’y trouvent à présent. Bien loin d’où tu trouves, confortablement installés dans les suites les plus luxueuses, mais présents au sein de l’établissement tout de même. Enfin, ce n’est certainement pas le temps d’y penser considérant que les entrevues vous attendent.
Tu t’installes donc dans la salle choisie, demandant au médecin d’attendre dans la première. Il pourra trier ceux qui n’ont pas les aptitudes physiques pour l’étude ou ceux qui présentent des caractéristiques problématiques, bref il s’occupera du médical. Tu pourrais sans doute tenter de le faire, grâce à tes connaissances minimales dans le domaine, mais vouloir le meilleur pour tes parents implique de savoir déléguer. Tu devras donc te contenter de les rencontrer et filtrer ceux qui ne semblent pas adapter selon tes critères… particuliers. Tu ne saurais dire ce que tu recherches, c’est peut-être seulement une envie de contrôle total, une peur que si tu ne mets pas ton nez partout, les choses ne se passeront pas bien. L’inverse est sans doute plus probable, mais ça, tu refuses d’y penser.

Les entretiens se suivent et se ressemblent. La majeure partie des gens évoquent un proche frappé par cette maladie étrange, une motivation que tu juges louables puisque proche des tiennes. Ceux-là tu les valides volontiers, ne mettant que quelques étoiles à ceux qui te semblent louches. Impression de tes tripes, tu ne peux que t’y fier à défaut d’avoir mieux, une enquête règlera leur cas. Vient alors un nouveau nom, le dernier de la liste si tu en crois le papier que tu tiens entre tes mains. Rebecca Hill. Ça te parait étrangement familier malgré le fait que tu n’as aucune raison de la connaitre. Peut-être une simple impression de déjà vu, la fatigue qui rattrape ton cerveau. Tu soupires un bon coup avant de l’inviter à entrer. Même physiquement, elle te semble familière, une impression qui ne te quitte pas alors que tu l’observes silencieusement. Quelques instants s’écoulent avant que tu ne te racles la gorge. « Grace Dawkins, enchantée. » Tu tends la main avec un sourire, essayant de chasser la drôle d’impression que tu as. « Vous avez besoin de quelque chose avant qu’on commence ? » Une attention que tu n’as pas offert aux autres participants, mais personne ne le saura. Tu l’invites à s’installer sur l’une des chaises de l’autre côté. Tu replaces alors ta manche de chemise pour camoufler complètement le compteur qui se trouve sur ton avant-bras. Une gêne s’installe en toi alors que tu reprends la parole : « Pourquoi vous être proposée pour la recherche ? » Question sommaire, question fondamentale, dont la réponse t’intéresse particulièrement.  
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Son regard était levé vers le grand bâtiment dont elle tenait l'adresse sur un morceau de papier dans ses mains. Endroit où elle devait se rendre pour un entretien. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu à faire ça. Elle enchaînait les petits boulots, parfois pas tout à fait dans la légalité, et nul n'avait eu besoin ou s'intéressait quant à savoir qui était-elle. Elle n'était qu'une pauvre âme abandonnée dans les ruelles de ce monde devenu hostile, sombre réalité qui l'avait rattrapé alors que la vie s'ouvrait à elle.

Pour l'occasion, elle avait fait un effort. Ou, autrement dit, elle était presque présentable. Un jeans, abîmé, mais qui avait presque ce style recherché par les jeunes. Un débardeur, bien simple, avec un cardigan sur ses épaules dont les manches descendaient jusqu'à ses poignets, pour ainsi couvrir son compteur. Parlant dudit compteur, elle retroussa une manche, l'observant avec appréhension. Vingt-sept heures, neuf minutes et des poussières. Un quotidien pour celle qui vivait au jour le jour (littéralement), sans savoir si elle allait survivre jusqu'au lendemain. Là était l'unique raison qu'elle était ici. Peut-être un peu désespérée, elle n'était pas ici par quelconque altruisme ou envie d'aider les autres. Amère, désabusée, ces autres ne lui importaient peu, parce qu'il y avait de ces autres coupables de son état.

Non.
Elle avait lu que les candidats volontaires aux tests cliniques seraient rémunérés. Avec un diplôme non complété et n'ayant jamais réellement eu quelconque emploi, ne vivant pas dans un endroit stable, vagabondant ici et là en ratant parfois quelques paiements, elle n'avait pas un CV très glorieux ni intéressant.

Un dernier soupire, elle entra dans le bâtiment. On la fit attendre auprès de d'autres, qui étaient bien plus présentables qu'elle. Ses cheveux étaient attachés en un chignon lâche, les dégageant ainsi de son visage aux traits tirés par la fatigue et l'incertitude.

Elle fut la dernière à être appelée, s'avançant d'une démarche qui se voulait assurée mais qui ne l'était pas tant que ça, jusqu'à s’immobiliser vers celle se présentant, tendant une main dans sa direction. Elle resta immobile quelques instants, la dévisageant, une drôle d'impression la concernant. Peut-être qu'elle était restée trop longtemps à l'observer et ce fut presque mécaniquement qu'elle tendit sa main pour serrer la sienne.

- Reb-... Rebecca Hill. Et, non merci, ça va.

Bégayant presque, elle se donna quelques claques mentales. Elle se devait de se ressaisir, malgré cette sensation de familiarité qu'elle ressentait à l'heure actuelle, en plus d'un profond malaise.

- Alors, ehh.. Qu'est-ce que je dois répondre à cette question, pour que vous acceptiez que je rejoigne le projet ?

Ses prunelles s'étaient levées vers la demoiselle lui faisant face, son regard souligné de sombres cernes qui mettaient en évidence sa fatigue et ce poids qui pesait sur ses épaules. Elle se mordilla la lèvre, hésitante, tandis qu'une lueur de désespoir venait éclairer son regard.

- Je peux vous dire que c'est pour sauver des proches ou aider les autres. Je suis même certaine que si je prends la peine d'y réfléchir, c'est la conclusion à laquelle j'arriverais...

Elle inspira profondément, sa nervosité montant, alors qu'elle tapotait son genou sur laquelle sa main était posée. Elle avait presque l'impression de sentir les secondes se suivrent, s'écouler, encore et encore, sur son bras. Une impression de brûlure, démangeaison désagréable.

- J'ai surtout besoin de rejoindre le projet.

Sa survie en dépendait littéralement. Parce que peut-être qu'ainsi, elle pourrait s'offrir plus qu'une journée ou deux de répit, et peut-être plus que ce taudis dans lequel elle vivait (survivait) à l'heure actuelle. Au final elle ne savait surtout pas quoi lui dire, n'étant pas certaine d'avoir envie d'évoquer son compteur incroyablement bas. Elle n'était pas douée pour gérer le stress, son stress, pas alors qu'elle avait l'impression de jouer beaucoup. Elle avait lu que les investigateurs de ce projet étaient prêts à payer de fortes sommes pour tous ceux les aidant à le mener à bien.

Dans tous les cas, elle tentait de garder son calme, sans y pouvoir grand chose. Et peut-être qu'elle ruinait toutes ses chances en se montrant aussi impatiente, plaidant presque sa cause sans oser tout dire, son regard passant d'elle au décor de la pièce, perdue dans sa façon de se comporter ou ce qu'elle devait dire ou faire.

À croire qu'elle avait presque oublier conment se comporter avec autrui. Ou se montrer aimable. Ou un peu de tout cela.
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Différente des autres, voilà ce qu’elle est. Tu ne saurais dire pourquoi, pourquoi cette Rebecca Hill parvient à se démarquer des autres que tu as vu dans la journée. Elle n’est pas la première jeune femme de son âge, pas la première personne à venir avec des cernes bien foncés. Alors pourquoi elle parmi tout le lot. Elle qui sort au point que ta curiosité te force à t’arrêter sur elle, plus qu’avec les autres potentiels cobayes. Chaque silence qui s’installe entre vous fait naitre une gêne en toi sans même que tu ne t’en rendes compte. Comme si ton esprit te crier de lui poser une question que tu n’imagines même pas. Tu cherches donc à te concentrer sur la question qui vous préoccupes. « Oui, enchantée. » Ta voix se fait douce par mégarde, tranchant avec le professionnalisme dont tu fais normalement preuve. Tu essaies de ne pas y penser, prenant une gorgée du café qui se trouve sur la table pour te donner un peu de contenance. Dommage qu’il n’en reste pas plus, mais l’envie de demander à un assistant de venir t’en apporter un te parait étrangement déplacé. Peut-être plus tard.

L’entretien débuta par une question en réponse de ta question principale. Ce qu’il fallait qu’elle réponde ? Tu ne le savais sans doute pas toi-même, te contentant d’y aller à l’instinct pour chaque potentiel participant que tu avais rencontré. Tu souris, amusée, te demandant un instant si elle attendait une réelle réponse de ta part. « Ce n’est pas comme s’il y a une mauvaise réponse. » Tu viens de lui mentir en présentant les choses ainsi, mais tu supposes qu’elle n’en saura rien. Tu n’es pas là pour souffler des réponses ou de dévoiler tes attentes, principalement parce que tu ne les connais même pas toi-même. C’est néanmoins avec une curiosité évidente que tu attends sa réponse. Ça change des autres entretiens, même sa réponse est différente. Tu ne t’attends pas à observer une telle franchise, même si tu ne saisis pas pourquoi elle aurait besoin de rejoindre le projet. Toi, tu en as besoin, pour sauver tes parents - aussi pour t’assurer que la compagnie garde sa place de choix dans le domaine médical même si ce point ne te traverse pas l’esprit. « Besoin du projet, c’est une raison intéressante. » Tu hésites un bref instant, retenant ta curiosité pour ne pas l’assaillir de questions sur les raisons qui expliquent ce besoin. Sans doute qu’une personne normale aurait fait le lien avec le compteur et le danger qu’un bas nombre représente, mais toi, tu n’y penses même pas. Comment pourrais-tu t’imaginer avec un besoin en ce sens lorsque le tien est à jamais rempli.

Tu finis par sourire de nouveau, faisant remarquer : « Mais bon j’imagine que si vous en avez besoin, vous serez une participante particulièrement proactive. » Ce qui n’est pas plus mal, même si tes motivations pour tracer un petit plus à côté de son nom sont toutes autres. Une envie de satisfaire ta curiosité à son égard, d’expliquer l’incompréhension qu’elle fait naitre en toi alors que tu ne la connais même pas. « J’imagine que vous êtes au courant, mais tous les participants seront indemnisés. La Dawkins Corp peut aussi vous fournir des aménagements s’il y a besoin. L’argent n’est pas un problème, ce projet est l’une de nos priorités. » Tu dis les choses platement, comme s’il s’agit d’une évidence - c’est bien le cas pour toi après tout - sans aucune prétention que ce soit. Tu veux seulement faire comprendre que les participants seront bien traités, au mieux des conditions. C’est aussi expliqué en partie par le fait que tu ne veux pas que des cobayes disparaissent dans la nature pour quelques raisons que ce soit. Tu replaces une mèche rebelle d’un geste naturel, ne remarquant pas que ta manche de chemise glisse pour dévoiler une partie de ton compteur. « Avant que je ne poursuive, avez-vous des questions ? » C’est l’opportunité pour elle de se défiler si les conditions ne lui plaisent pas ou quoi que ce soit. Tu souhaites aussi lui permettre de se prononcer, plus par curiosité qu’autre chose. L’entretien est après tout une formalité considérant qu’elle a du être déjà validée par les médecins.  
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Pas de bonnes réponses ? Sur quoi se basait-elle alors, pour retenir les candidats ? Est-ce que cette rencontre avait réellement lieu d’être ? Des questions qui se bousculaient dans l’esprit de cette qui sentait encore ce temps s’effriter entre ses doigts, lui rappelant inlassablement que, à moins d’y remédier, il n’était plus qu’une question d’heure avant que son coeur ne cesse de battre. Alors elle observait la femme qui lui faisait face, un brin sidéré de ses paroles. Est-ce que cette rencontre était utile ? Nécessaire ? Une grande mascarade pour lui faire perdre du temps ? Temps qu’elle n’avait hélas pas à offrir aussi simplement que pour un plaisir sordide. Pourquoi avait-elle à les rencontrer, ces gens qui ne seraient plus que des rats de laboratoire d’ici peu ? Se souciait-elle réellement de qui étaient-ils ? Avait-elle réellement besoin d’apprendre à les connaître ? N’étaient-ils pas qu’une pierre supplémentaire sur le chemin de la réussite ? Une réussite dont elle ne se souciait que très peu, personnellement. La seule raison pour laquelle elle était là, c’était bien ce compteur qui l’inquiétait davantage alors que les minutes passaient.

Oui, elle serait une participante proactive. Elle hocha la tête à ses mots. Peu importe ce qu’elle avait besoin d’entendre pour lui permettre de rejoindre le projet. Elle fronça toutefois les sourcils, en venant presque à grincer des dents, alors qu’elle évoquait un sujet plus difficile à aborder pour elle. L’argent. Quelque chose qui n’était pas un problème pour elle, de ce qu’elle disait. Elle avait envie d’éclater de rire face à ces quelques mots, se moquer de la richesse que certains possédaient.

Pourquoi devaient-ils vivre dans un monde où certains tentaient désespérément de survivre alors que d’autres avaient assez pour tous les sauver ? Elle se renfrogna, ses traits désormais plus fermés, alors qu’elle se sentait acculée. Une bête blessée qui reculait et qui se retrouvait au pied du mur, qui faisait son possible pour ne pas rire ou s’énerver. Ou un peu des deux, elle n’en était pas certaine. Le tout lui semblait tellement ridicule, cette façon qu’elle avait de vanter ce qu’elle possédait, cette vie quasi éternelle qui était la sienne. Parce que cela ne faisait aucun doute, elle n’avait eu qu’à suivre son geste, observer ce compteur, pour comprendre que ce qu’elle pensait était vrai.

Et, pour ce simple fait, elle haïssait celle qui lui faisait face.
Peut-être était-ce de la jalousie mal placée ou de la mauvaise foi, mais elle ne pouvait que détester ceux qui avaient tout alors qu’il y avait des gens qui, comme elle, faisaient un combat quotidien pour survivre ne serait-ce qu’une journée de plus.

- Oui. Le premier paiement aura lieu quand ?

Franche, presque tranchante, elle contenait difficilement l’énervement qu’elle ressentait face à ce qui avait été dit. Peut-être est-ce que cela était un peu injuste, pour celle qui n’avait rien demandé, mais le simple fait qu’elle n’ait pas à craindre pour sa vie faisait d’elle quelqu’un qu’elle exécrait, qui ne comprendrait jamais la misère dans laquelle elle se trouvait.

- Et quand vous parlez d'aménagements… Parlez-vous de logements ? Y aura-t-il des conditions spéciales, les concernant ?

La délicatesse et les faux semblants, ce n’était bien malheureusement pas son fort. Peut-être aurait-elle dû faire semblant, ne pas se montrer exclusivement intéressée par les indemnités qu’elle avait évoqué, mais il lui était difficile de faire autrement. Parce qu’elle avait toujours été trop honnête, trop sûre d’elle, et même maintenant, alors qu’elle avait tout perdu, l’hypocrisie, ce n’était pas son fort. Alors elle observait la femme qui se trouvait devant elle, attendant réponses à ses questions, si jamais voulait-elle lui en offrir. Parce que là était bien tout ce qui l’intéressait à l’idée de faire partie du projet.

Une lumière au bout du tunnel, une façon de quitter les lieux miteux où elle vivait depuis trois ans maintenant. Voir autre chose, peut-être avoir un peu d’espoir quant à la suite des choses. Elle qui s’accrochait à la vie, à ce souffle qui franchissait encore ses lèvres, ce coeur qui battait dans sa poitrine, c’était ce dont elle avait le plus besoin, à l’heure actuelle : de l’espoir.
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Au fur et à mesure que les mots quittent ta bouche avec une aisance qui trahit l’éducation à laquelle tu as eu droit, tu remarques que quelque chose clique chez ton interlocutrice. Pas dans le bon sens, pas comme tu as l’habitude de voir chez les autres. En temps normal, tes paroles, sans être divine, s’arroge tout de même une certaine approbation. Là, ce n’est pas le cas et tu n’es pas certaine d’en comprendre la raison. Tu n’as rien dit de déplacer, cherchant même à être avenante envers cette personne qui - sans que tu ne puisses l’expliquer - parvient à capter ton intérêt à un niveau instinctif, viscéral même. Tu refais mentalement le discours que tu as lâché lorsqu’elle s’est durcie sans pour autant voir où était la faute. La mention d’indemnisation ? D’accommodements ? Bien sur, dans ta terrible richesse, tu ne penses même pas que ce soit ta mention de la fortune qui pose problème. Ça ne devrait pas être une surprise pour quiconque entendait le nom, du moins à tes yeux. C’est bien comme ça qu’on t’a élevé après tout.

Ce n’est que lorsqu’une première question tombe que tu commences à faire le lien. Le premier virement, difficile à placer avant même que l’étude ne soit débutée, tu ne te vois pourtant pas admettre la chose. Comme si, plus que les autres, tu as besoin qu’elle fasse partie du groupe de cobaye. Une chose impossible à expliquer alors que tu cherches une véritable réponse. « Ça dépend, en général les premiers versements viennent avec le commencement de l’étude. » Ta réponse n’a rien de claire puisque tu ne donnes pas d’échéancier - faute d’en avoir. « Mais comme je disais, l’étude est une de nos priorités si bien qu’elle commencera sous peu. L’histoire de régler les papiers de tout le monde. » Nouveau sourire aux lèvres, tu es à présent convaincue d’avoir donnée une réponse limpide et encourageante. Insouciante quant aux problèmes des autres, tu ne penses sincèrement qu’à la nécessité de faire les choses rapidement afin d’assurer un soin à tes parents.
Ça tu n’en glisse pas un mot, retournant dans un mutisme le temps de lui laisser poser les autres questions qu’elle pourrait avoir. Tu n’es pas pressée après tout et tu n’as jamais réellement compris les impératifs du temps. Les Dawkins - comme bien d’autres fortunés - vivent aux rythmes qu’ils imposent aux autres. Si ce n’est pas une habitude que tu apprécies forcément, elle fait partie de toi depuis bien des années. Comme l’hypocrisie et les mots qui en évoquent d’autres. Quelque chose que tu ne retrouves pas chez ton interlocutrice qui fait preuve de la même franchise pour sa seconde question. Une autre question difficile à répondre considérant que le conseil d’administration n’avait pas exactement approuvé la possibilité de fournir des aménagements, surtout pas quelque chose de dispendieux comme un appartement. « Se conformer aux besoins du projet serait la seule condition. »  C’est bien la seule chose dont tu te préoccupes : que l’étude se passe bien. « Ça peut être à peu près tout ce dont vous avez besoin. Une chambre à l’hôtel, un appartement, nous ne voulons prendre aucun risque qu’il arrive quelque chose. » À vos patients, à vos cobayes. Pour toi c’est toujours cette question de seule chance pour tes parents. Tant pis pour les coûts que cela pourrait engendrer, tu te rattachais à l’espoir potentiel d’une réussite.

Nouveau silence, plus bref cette fois, pour lui laisser le temps de poser une nouvelle question si besoin. Puis, tu déposes ton stylo sur le papier pour reprendre les rênes de l’entrevue. « Donc ce n’est qu’une question d’argent ? » C’est du moins ce que ça semble être entre le besoin de participer au projet et les questions sur les avantages que ça rapporte. Ta voix se veut sans jugement malgré le fait que tu ne peux pas du tout comprendre la situation précaire. C’est donc la curiosité qui te pousse à t’écarter de la suite logique des questions que tu as posés aux autres candidats. Parce qu’elle, tu veux vraiment apprendre à la connaitre.  
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Il y avait tout un monde qui séparait les gens comme Grace des gens comme Rebecca. La première avançait à son rythme, imposant ce calme qu’elle était en mesure de maintenir, cette habitude qu’était de prendre son temps. Parce qu’elle pouvait se le permettre, parce qu’elle avait le temps de prendre son temps. Ce qui n’était pas le cas de la seconde, dont chaque minute était importante, presque vitale, parce que du temps, elle n’en avait plus. Ou, plus beaucoup du moins. Certes cela faisait bien trois ans qu’elle survivait avec un compteur ridiculement bas, mais ça, c’était parce qu’elle était débrouillarde, ingénieuse, et, surtout, parce qu’elle s’accrochait à la vie, à l’espoir de pouvoir retrouver un minimum de stabilité.

Alors oui, elle trouvait cette rencontre inutile et incroyablement longue. Et pourtant, cela ne faisait pas bien longtemps qu’elle était arrivée face à elle, mais elle n’aimait pas avoir cette impression de perdre son temps. D’ici les vingt-quatre prochaines heures, elle allait devoir trouver quelque chose lui permettant de tenir un peu plus longtemps, n’importe quoi, pour ne pas voir sa vie se terminer abruptement. Pour ne pas se retrouver à contempler avec désespoir ses derniers instants tout en sachant n’avoir rien réussi à faire de sa vie, des études non complétées, des rêves inachevés et cette sensation de n’avoir rien été, si ce n’était qu’un parasite frôlant le sol de ce monde, avec l’envie de devenir quelqu’un.

La réponse ne fut pas satisfaisante. Si, pour son interlocutrice, cela semblait bien, pour celle, beaucoup plus désespérée, qui se trouvait de l’autre côté du bureau, ce n’était pas assez. Les premiers versements viendraient au commencement de l’étude. Elle se mordilla la lèvre inférieure, incertaine, se faisant violence pour garder son calme, tentant de se convaincre qu’elle ne faisait pas que se moquer d’elle.

- Oui.

Sans hésitation, aucune. Elle lui avait donné une réponse honnête à ses questions, ses prunelles azurées relevées vers elle. Elle la dévisageait, l’air de lui demander si elle aurait dû lui donner une autre réponse. Bien que, à ce niveau… Elle baissa les yeux, toujours aussi hésitante, impatiente même, semblant peser le pour et le contre d’une situation. Son regard se posa alors sur l’une de ses mains, qui pianotait encore contre sa cuisse, signe qu’elle ne tenait pas en place. Elle n’avait plus l’habitude, de tenir en place, de s’asseoir pour discuter avec autrui. Une perte de temps qu’elle ne pouvait se le permettre, et pourtant, elle le faisait à l’heure actuelle.

Finalement, elle se releva, sans avoir été invitée à le faire. Elle inspira profondément, toujours calme, ce qui l’impressionnait elle-même, avant de se décider à ancrer son regard dans celui de la femme lui faisant face. Grace Dawkins… N’était-ce pas le nom qu’elle avait vu à l’entrée de l’hôpital ? Dawkins ? Elle ne put retenir plus longtemps un rire, qui se voulait aussi amer que cynique.

- Je vois…

Un soupire suivit ses paroles avant qu’elle ne se décide d’enchaîner.

- Cela ne sert à rien que je m’attarde davantage ici. Déjà parce que je n’ai pas le temps pour une discussion qui, concrètement, ne sert à rien, s’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses.

Elle présentait son avis, peut-être un peu durement, en reprenant les mots de son interlocutrice, cherchant presque à lui faire comprendre qu’elle avait l’impression qu’on se moquait un peu d’elle. Une mascarade de mauvais goût, voilà ce dont il s’agissait, qui n’avait lieu sûrement que pour satisfaire la curiosité de celle qui avait bien évidemment le temps de s’intéresser à tous ces gens.

- Et puis, vous avez une idée de quand va débuter les études ? Parce que si je me dois d’attendre pour un premier paiement, je peux vous assurer qu’il y a de fortes chances que je ne survive pas jusque là.

Plate constatation, triste réalité de ceux qui s’essouflaient pour simplement rester en vie. Et ce n’était pas son genre, ce n’était plus son genre du moins, de présenter les choses pour qu’elles soient jolies, ou de modifier un peu la vérité pour qu’elle s’accepte mieux. Les faits étaient là, et elle-même avait fini par s’y résoudre. Sa survie était précaire, incertaine, et chaque levé de soleil qu’elle pouvait voir était une surprise, un brin d’espoir qui lui permettait d’avancer.
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Tu considères que tes réponses sont claires, suffisantes considérant que tu ne peux pas trop t’avancer sur un sujet où aucune certitude n’est permise. Qui sait si le Conseil d’administration verra réellement l’épidémie comme une priorité ? Qui sait si les choses ne se replaceront pas d’elles-mêmes comme elles ont parfois le don de le faire ? Toi tu ne sais pas, tu n’aimes pas trop t’avancer de toute façon. Alors tu le fais en demi-teinte, doucement, sans qu’aucune affirmation tranchée ne quitte tes lèvres. Tu penses quand même que c’est satisfaisant, après tout, ça reste une promesse de paiement, une promesse d’avantages potentiels pour quiconque participerait à l’étude. C’est plus que ce que tu devrais avancer sans avoir un franc support du Conseil d’administration. Sauf que tu le fais quand même, pour tes parents surtout, mais pas que. Il y autre chose derrière tes décisions, derrières tes propos aussi particuliers soient-ils. C’est comme un instinct que tu ne parviens pas à expliquer, quelque chose qui te dit juste qu’il faut que tu le fasses.

Sauf qu’encore une fois, tu relèves un certain malaise de la part de ton interlocutrice. Peut-être même plus que ça, un énervement, comme si tu posais un acte horrible rien qu’en ayant cette conversation. Lorsque vient la réalisation que l’argent est au coeur de sa décision, tu comprends un peu mieux, mais pas complètement. Comment pourrais-tu comprendre alors que tu as un compteur rempli depuis la naissance. Peu importe ce que tu fais, il ne s’abaisserait pas et même s’il avait le malheur de le faire, un passage à la banque suffirait à régler la situation. Alors non, tu ne peux pas comprendre les impératifs de ceux qui n’ont pas ta chance, tu ne pourrais jamais comprendre d’ailleurs. Parce qu’il est difficile de se séparer d’une vision du monde qui a toujours été la notre. Tant pis pour tes intentions, ce ne sera jamais suffisant.
Tu es surprise lorsque tu la vois se relever. Peu de gens osent quitter une pièce dans laquelle tu te trouves sans ton autorisation, un des nombreux avantages de ta situation professionnelle. Tu ne lui en tiens pas rigueur, la fixant seulement avec ton regard. Ses paroles te frappent et tu ne peux pas cacher la lueur d’incompréhension dans tes yeux. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons que l’entretien est nécessairement inutile. Tu as le loisir de voir les choses sous cet angle. « Ça sert à déterminer qui peut se prêter au projet. » Malgré l’envie, ta voix ne se fait pas tranchante. Tu entends tes parents te dire que tu fais une erreur en ne la rayant pas immédiatement de la liste. C’est ce qu’ils auraient faire, ne serait-ce parce qu’ils estiment ne pas avoir à gérer les problèmes d’autrui si ça ne leur rapporte rien. Tu es différente en ce sens - et en bien d’autres - et tu ne te vois pas la retirer pour un comportement qui doit sans doute pouvoir s’expliquer par une très bonne raison. Alors tu ne fais que continuer de la fixer.

Puis vient une autre question, suivie d’une déclaration à laquelle tu ne t’attendais pas du tout. Elle ne survivrait pas jusque là s’il était question d’attendre le début de l’étude… Tu te retrouves donc confrontée à quelque chose qui n’a jamais fait partie de ta vie. Bien sur, tu as souvent assisté de près ou de loin à la mort de quelqu’un en étant dans cet hôpital, mais tu n’as jamais été mise devant la réalité, devant le fait que si tu peux te permettre de suivre ton rythme, ce n’est pas le cas pour tout le monde. « Oh. » Que dire d’autres ? Comment peut-on réagir lorsque quelqu’un avoue ce genre de chose ? Veut-elle que tu la plaignes ? Devrais-tu t’en ficher comme tes parents le feraient à te place. Tu n’en sais trop rien. Alors tu ne réfléchis pas et tu te lèves à ton tour pour t’approcher d’elle. C’est idiot, sans doute pas très correct, mais tu n’y penses pas davantage, encore sous le choc de ce que tu découvres dans les réalités d’autrui. Puis, tu penses tout bonnement bien faire lorsque tu rapproches ton compteur du sien pour y déposer quelques heures sans vraiment faire attention aux nombres. « Si vous voulez me suivre, je peux vous faire signer le contrat. » Tu n’es pas idiote, tu ne penses pas que ton don de quelques heures pourrait lui permettre de la faire tenir jusqu’au début de l’étude. Tu ne t’arrêtes pas sur ce que tu viens de faire, préférant ajouter : « On pourra faire le plan de paiement qui vous convient. » Reste à savoir pourquoi tu fais ça ? Les Dawkins, malgré le domaine dans laquelle vous travaillez, n’aide pas les gens sans rien en échange (encore moins ceux qui doivent être considéré comme inférieur). Sauf peut-être toi la concernant. Sans même savoir pourquoi.  
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Un paiement. Une possibilité de logement. Des accommodations. De quoi lui plaire, assurément. Mais il y a un problème, quelque chose que n'avait sûrement pas pensé la demoiselle se tenant devant elle. Une notion qui échappait à bien des gens, notamment les plus riches de ce monde. Cette notion de temps, où tous jouaient leur vie, en quelque sorte, et ce... Pour survivre ? Abstrait, débile, presque ironique, la jeune se veut cynique, désabusée d'une société qu'elle exècre, qu'elle haït, une façon de vivre, de faire, qui la pousse toujours un peu plus au bord du gouffre, menace constante de son coeur qui s'épuisait, tant face au stress constant que cette peur quotidienne de ne pas survivre jusqu'au lentement. Le temps, elle n'en a pas. Il lui manque, denrée rare qu'elle épuise bien malgré qu'elle, les chiffres s'enchaînant pour devenir moindre. Vivre. Elle ne vit plus, depuis ce jour où on lui a tout enlevé, arraché de force ce qu'elle avait gagné, insouciante qu'elle avait été. Laissée pour morte, elle ne comprenait pas pourquoi était-elle encore en vie, sauvée in extremis à l'hôpital, où elle avait dû user du peu qui restait pour payer ses soins.

Et une part d'elle aurait sûrement préféré mourir, en cette triste nuit, plutôt que de survivre de peine et de misère, chaque jour apportant son lot de défis et d'incertitudes. Elle s'exprima donc sur le sujet, avec franchise, bien qu'elle n'aimait pas en parler, peu fière d'avoir à évoquer sa pauvreté, tout comme la difficulté qu'elle avait de rester en vie. Elle eut un reniflement dédaigneux face à sa réaction. Était-ce si surprenant ? En savait-elle si peu sur ce qui se passait, au-delà des grands bâtiments, un peu plus loin, dans ces sombres ruelles qu'on suggérait aux enfants d'éviter ?

- Donc si vous n'avez...

Pas le temps toutefois de terminer sa phrase, de déclarer son départ, elle se retrouve prise de court, un bras appuyé contre le sien. Méfiante, vive, elle recule, d'un pas ou deux. Après tout, elle tient aux quelques heures qui lui restent, s'accroche à ce qui lui reste. Elle se doute bien, que cette femme n'avait pas chercher à lui dérober le peu qu'elle possédait. Mais il y avait aussi sa fierté, elle qui n'avait jamais cherché charité auprès d'autrui, décidée à s'en sortir seule. Embêtée, mal à l'aise, elle se retrouve butée dans un silence aussi ingrat que soucieux, se demandant si elle devait regarder ce qu'affichait désormais son compteur ou ignorer le geste de la blonde.

Au final, elle ne fait rien, toujours aussi immobile, le regard levé vers son interlocutrice, ses prunelles azurées exprimant toutes sortes d'émotions contradictoires. Ce n'était pas tant qu'elle était instable, la jeune Rebecca, mais plutôt qu'elle avait perdu la main, à comment se comporter avec les autres, ce qu'elle devait faire face à une forme de gentillesse qu'elle ne comprenait pas. Elle avait connu les gens égoïstes, désagréables, qui écrasaient les autres pour s'élever. Loin de la compassion et la compréhension dont faisait preuve la Dawkins.

- Pourquoi ?

Une question qui méritait d'être abordée, avec beaucoup de confusion qui tendait tant de l'incompréhension que de la méfiance. Elle avait donc imposée une distance entre elle et son interlocutrice, ses bras ramenés vers elle en position défensive, comme un animal ne faisant pas confiance à son environnement.

- Pourquoi faire cela ? Pourquoi ces heures ? Qu'est-ce que vous voulez de moi ? Je n'aurai pas les moyens de vous remboursés, ni même de vous remercier. Qu'est-ce que vous cherchez à faire ?

Elle sentait l'anguille sous roche, se sentant prise aux pièges face à une menace qu'elle était incapable d'évaluée. Les gens n'étaient pas naturellement gentils, n'offraient jamais sans attendre quelque chose en retour. Alors elle montrait les crocs, affrontant celle qu'elle venait d'identifiée comme une menace, tentant de faire preuve d'assurance, de lui montrer qu'elle ne se laisserait pas aussi facilement bernée.

Et pourtant, malgré toute sa méfiance, malgré les mauvaises intentions qu'elle lui prêtait, une partie d'elle avait envie de lui faire confiance, de croire en ce qu'elle disait, un peu d'espoir qui ne lui ferait pas de tort.

- Pourquoi ?

Un peu plus calmement, moins agressive, elle se détendait, sous son regard, à la recherche de réponses qu'elle n'arrivait pas à trouver, en ne sachant pas comment pourrait-elle la remercier de cette chance donnée, de ces heures ajoutées à son compteur, de cette lueur qui venait éclairée faiblement ce monde obscur dans lequel elle évoluait.
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Lidiya Bae
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Ignorante, tu ne sais rien de la vie de ceux qui ne baignent pas dans la même fortune que toi. Comment pourrais-tu ? Jamais n’as-tu vraiment côtoyé quiconque ne faisait pas partie du cercle social de tes parents. Même lors de ta scolarité, tu as fréquenté les meilleures écoles, celles qu’il faut grassement payer pour se mériter même une petite place. Même chose à l’hôpital où la majorité des gens que tu côtoies sont des médecins bien rémunéré ou dans l’autre branche de ta vie professionnelle où ce sont des pdgs aux fortunes imposantes que tu vois. Bref, tu ne connais pas les dangers d’un compteur vide, tu n’as aucune notion de l’urgence que l’on peut ressentir. Alors oui, mise devant les injustices du système, tu ne sais pas comment réagir, tu ne sais pas quoi faire.
C’est ainsi que ta réaction maladroite, autant l’initiale que ce que tu décides de faire par la suite. Il te parait tout naturel de l’arrêter avant qu’elle ne quitte la pièce, de retirer la raison qui pourrait la faire s’éloigner. Ce n’est pas réfléchi, ce n’est pas longuement considéré. Non, c’est un acte spontané par lequel tu te laisses emporter. Tu ne fais pas attention aux heures que tu lui donnes, n’y pense pas plus que ça alors que tu sens ton compteur se vider doucement. Tu pourrais surement lui donner bien plus sans risquer quoi que ce soit, mais tu t’arrêtes tout de même. Parce que ton geste n’est pas issu de la pitié et surtout parce que tu doutes qu’elle te laisse vraiment lui donner plus qu’un minimum généreux. Parce que tu sais que ton geste reste bizarre, particulier dans un monde où tout le monde tient à ses précieuses heures.

Pourquoi ? La question qui t’es posée te laisse perplexe. Tu ne saurais mettre le doigt sur l’exact raison qui t’a motivé à le faire, tu n’es pas certaine de vouloir le faire. Peut-être est-ce ce besoin de cobayes volontaires, peut-être est-ce cette jeune femme en particulier. On aurait pu croire à un acte de compassion dans l’espoir de régler des injustices qui t’apparaissent finalement. Tu ne pourrais pourtant pas souligner la raison principale. Alors tu aurais préféré qu’elle ne s’arrête pas sur la chose et consente simplement à signer le contrat. Tu la laisses tout de même instaurer une distance entre vous sans chercher à t’approcher davantage. Tu soupires, mal à l’aise à l’idée d’expliquer quoi que ce soit d’un raisonnement qui n’a pas existé.  « Je n’ai pas besoin d’être remboursée. » Pas dans un sens littéral en tout cas. Ces heures, elles restent des broutilles dans ton compteur bien rempli. Elles ne sont pas importantes, même si tu te refuses de présenter les choses ainsi. « J’ai besoin de participants. » Peux-tu réellement te cacher derrière cette excuse ? Sans doute pas. Ce n’est pas comme si tu as offert des heures à tous les désespérés qui ont participé aux entrevues. Non, présenter les choses ainsi est mensonger et occulte une plus grande ignorance de tes motivations, une chose que tu ne veux pas admettre. Parce que c’est un comportement inhabituel, surtout pour un membre de ta famille. Il ne faut pas que ça se sache, tout simplement.

Alors tu soupires légèrement, cherchant à trouver les bons mots pour lui répondre et ainsi remiser le sujet. « Ce n’est pas important, je voulais juste aider. » Tu essaies de chasser les détails de l’équation, les anomalies. Dire que ce n’est pas important, qu’elle ne te doit rien et tu espères que ça suffira. Parce qu’un examen plus sérieux de la situation ne vous aidera pas, ni elle, ni toi. Tu croises légèrement les bras pour finalement lâcher : « Enfin, je ne demande rien en échange, si vous voulez vous pouvez partir. » Mais tu espères fortement qu’elle ne le fera pas. Tu essaies de passer le message dans le ton que tu utilises sans vraiment être certaine d’une quelconque efficacité. Soit elle verra le don d’heure comme un paiement pour le temps qu’elle aurait perdu dans cette discussion, soit elle le prendra comme un acte de compassion, ce qui est sans doute plus près de ton état d’esprit. Le reste importe peu. « Ou vous pouvez venir signer le contrat. » Un bref espoir pour toi, pour tes parents, mais peut-être plus que ça. Impossible d’expliquer l’impression qu’elle te laisse, impossible de le comprendre d’ailleurs. Tu forces un sourire sur tes lèvres, attendant avec impatience sa réaction.  
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Elle se sentait mal, nauséeuse. Un peu comme si cet acte charitable lui avait fait plus de bien que de mal. Blessée dans sa fierté, sûrement, tandis qu’elle avait tenté de survivre par elle-même ces dernières années. Trafic de drogues, revente d’objets volés, tous les moyens étaient bons pour se faire un peu d’argent, pour pouvoir s’assurer de survivre jusqu’à la fin de la semaine. Ou enfin, presque tous les moyens, ne serait-ce que parce qu’elle avait encore un minimum de respect pour elle-même pour ne pas accepter de vendre la seule chose qui lui restait, à savoir son corps. Aussi désespérée pouvait-elle être, elle s’était toujours mis un point d’honneur à ce que, si son temps venait qu’à s’achever, au moins n’aurait-elle pas à vivre avec cette honte pesant sur son esprit.

Bien que, à bien y penser, n’était-ce pas ce qu’elle était tentée de faire, à l’heure actuelle ? Vendre son corps à la science, pour s’assurer de survivre un peu plus longtemps, d’obtenir une source de revenue un peu plus fiable que le peu qu’elle parvenait à gagner en étant dans la rue ? Peut-être que si, mais il s’agissait de tests pour aider la population, non pas de laisser une quelconque personne abuser d’elle. Elle se réconfortait dans l’idée qu’elle faisait ça pour aider les autres, alors qu’elle le savait que trop bien, qu’elle était devenue cette égoïste désillusionnée qui n’aurait jamais été tentée par un tel projet si ce n’était qu’elle avait besoin de ce temps. Car même aussi près du gouffre, elle avait encore cette volonté de vivre, s’accrochait au peu qu’elle avait, tentait de se convaincre qu’un jour, elle verrait finalement la lumière percer ces sombres nuages qui l’accompagnaient depuis qu’elle avait tout perdu.

- Je vais signer le contrat.

À quoi bon s’obstiner ? Elle aurait pu partir, mais elle n’aurait pas été plus avancée. Elle n’avait aucune idée du temps qui s’était ajouté à son compteur, mais il ne s’agissait que d’un sursis avant qu’elle ne se retrouve à nouveau à craindre ne pas voir le prochain lever du soleil. Ses prunelles azurées s’étaient finalement posées sur la demoiselle qui lui faisait face, un regard un peu plus doux, ayant perdu de sa précédente méfiance. Car aussi craintive était-elle, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que cette demoiselle… Et bien… Et si souhaitait-elle réellement l’aider ? Et si son geste n’avait été que bonté, ne demandant rien en retour ?

- J’ignore si ça change pour les tests, mais je suis en bonne condition physique.

Elle s’était rapprochée, prenant finalement place face au bureau, devant le contrat qui se trouvait devant elle.

- Ou, enfin. Je n’ai pas de maladie connue et je ne consomme aucune drogue. Il y a peut-être que l’alimentation et le sommeil qui fait défaut.

Elle vivait, la majorité du temps, sur l’adrénaline, avec cette peur de mourir qui lui prenait aux tripes. Sans compter qu’elle n’avait pas toujours de quoi se payer à manger, les repas devenant de plus en plus cher et elle en ayant de moins en moins les moyens. Triste réalité de celle qui vivait à la rue, ou alors passait d’appartements en appartements sans jamais être en mesure de payer. Que se passerait-il, lorsque les autorités mettraient la main sur elle ? Fraude, vol, trafic… Elle préférait ne pas y penser. Et sûrement qu’être ici n’était pas une excellente idée, mais il s’agissait de la seule qu’elle avait eu.

- Pourquoi tenez-vous tant que ça à avoir des participants pour le projet ?

Une question aussi innocente que sincère tandis qu’elle avait attrapé le crayon, près de cette feuille qu’elle s’apprêtait à signer. Quelles étaient ses motivations, pour être prête à faire tant simplement pour faire avancer ces recherches ?
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