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 [TW : viol, suicide] In the end It doesn't even matter — jayphtys#6

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[TW : viol, suicide] In the end It doesn't even matter — jayphtys#6 Empty
Depuis longtemps déjà, Ajay n'est plus l'homme qu'il a été, avant. Avant qu'il n'abandonne le processus, avant qu'il ne finisse à la rue, avant Nameha et sa mort, avant de rencontrer Gali, avant qu'il ne lui arrive tout ce que lui est arrivé en une année. Mais une chose est sure, il n'est certainement pas l'homme qu'il devrait être et il ne connaît l'imposteur qui arbore son visage et ce sourire à la con. Il porte les mêmes vêtements, les mêmes cicatrices, les mêmes yeux bleus, mais il n'est pas lui. Il est l'ombre de lui même et ce depuis quelques mois déjà. Il estime la date à son retour du monde des cauchemars, peut-être même avant. Peut-être au moment ou a demandé à Gali d'être son compagnon, de manière définitive et sacrée. Il n'est plus certain, de se plaire. Déjà qu'avant, il se haïssait religieusement.
Mais il n'a pas le choix que de faire avec pour l'instant.
Leur break lui est finalement bénéfique. Il lui aura fallu une discussion avec Diana pour définitivement bouger de son canapé, dans lequel il serait bien resté pour déprimer jusqu'à ce que Gali daigne revenir. Il a reprit suffisamment de poil de la bête pour assurer un service au restaurant. Il n'a eu que clins clients, mais cuisiner lui a redonné confiance en lui même. Et surtout, lui a rappelé pourquoi il fait ce qu'il fait et à quel point il est convaincu du bien fondé de ses actions. Il est King. Le Leader des Nuls. Grâce à lui et son gang, ils peuvent aider des jeunes à la rue et ils assurent la sécurité dans leurs rues. Ils sont riches. Aussi riches d'argent sale que de valeurs qu'il a passé des années à inculquer.
Ajay est fier de ses hommes et cette fierté lui manquait pour avancer. Il s'en nourrit, faute de pouvoir être fier de l'homme qu'il est.

Quand il quitte le restaurant, il fait encore jour. Milieu d'après midi d'automne, le ciel est légèrement couvert et il craint une légère averse. Il n'a pas prit de parapluie. Il peste un moment puis se dit que ça lui apprendra. Il songe un moment à occuper le reste de sa journée en allant au garage. Il a envie de discuter et de voir du monde, il ressent le besoin d'extérioriser quelque chose qui le pèse. S'il ne s'occupe pas avec Jamie ou en faisant chier Nephtys, il va se saouler au Deck.  on choix est fait lorsqu'il remarque que la salle qui fait face à son restaurant est ouverte.
Il l'a toujours vu fermée. Porte close et de la poussière qui s'accumule au coin des fenêtres. Mais il ne s'est jamais posé de questions, sur à quoi sert cet endroit et si il appartient à quelqu'un. Pendant un moment, l'idée d'en faire un QG de secours pour les Nulls lui traverse l'esprit. Suffisamment pour qu'il descende de sa moto et se vienne faire le curieux. La porte ouverte, il se vexe presque de ne pas avoir eu de loquet à crocheter. Il entre sans se soucier des rares passants. C'est ouvert de toute manière. Et puis, ici, personne ne fait attention. Les gens sont habitués à craindre Oriel et ses quartiers infestés de gangs et de rats, ils pensent être tranquille e se rapprochant du coeur de la capitale. Si il pouvait, Ajay rependrait sa gangrène jusque dans les hautes sphères de Cosmopolis.
Qu'ils s'étouffent avec leurs bonnes manières et leurs produits de luxe.

Et c'est là qu'il l'a trouve. Au début, il n'y fait pas attention, il fronce les sourcils et inspecte la grande pièce délabrée. Puis il entend avant de voir. Comme un enfant qui chouine, mais le son est régulier et maîtrisé. Il y lit une certaine retenue. Il peut comprendre. Lui même n'a pas pleuré à chaude larme depuis longtemps. Il se contente de verser quelques larmes quand il est déçu de lui même ou que Gali le blesse. Mais depuis la mort de Nameha, il n'a pas le souvenir de s'être véritablement laissé allé.
Il n'y arrive tout simplement pas.
Et pourtant, dans l'instant, la boule se forme dans sa gorge, en la voyant assise par terre. Parce qu'il ne l'aurait sans doute jamais imaginé dans une telle posture. Il ressent d'abord une satisfaction malsaine. Nephtys sait pleurer. Elle n'est pas aussi forte qu'elle le prétend. Il a envie de savoir ce qui la rend aussi émotive et la force à se cacher, pour appuyer dessus comme on enfonce un couteau dans une plaie et lui rendre la pareille. Elle a le don de toujours être sur sa route dans des moments de doutes, dans des moments où il a des choix à faire. Il ne sait pas exactement pourquoi le destin l'a mise sur sa route. Ils n'ont rien en commun. Parfois, il aurait préféré que ce soit elle qui porte la marque qu'il a sur le torse et pas Aquila. Elle aurait pu être, une amie qu'il n'a jamais eu.
Pas comme Kira, ni Diana et toutes ces femmes fortes dans sa vie qui connaissent déjà le pire. Il aurait aimé donner le meilleur à quelqu'un et déconner, retrouver un peu de sa jeunesse. Mais il est sans doute en train de ruminer parce que Gali lui manque. Alors il reste planté là, de toute sa hauteur, comme un piquet. Il ne sait pas quoi dire.
S'il s'était rencontré lui même dans cette posture, il aurait dit à cette personne de se foutre en l'air une bonne fois pour toute.
Il tousse fort pour annoncer sa présence. « Je peux savoir ce que tu fous là ? C'est pas possible, je vais finir par croire que tu me suis. » Il essaye d'ironiser mais le ton de sa voix n'y est clairement pas. Il tremble. Qu'est-ce qu'il doit faire ? Il ne sait même pas ce qu'elle fait là. Il devrait la laisser en train de chialer, toute seule. Jusqu'à la dernière seconde il ne voit pas ce qu'elle fait. Puis, il réalise.
« Nephtys... » Non. Non. Merde.Il n'a pas besoin de se pincer.
Il se revoit dans le monde des cauchemars, sauf que cette fois c'est réel.
Il réalise à quel point Nephtys aurait pu être cette fille qui redonne un éclat de rire dans sa voix.
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Nephtys Carmichael
Nephtys Carmichael
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Nephtys se lève. Nephtys s’habille. Nephtys regarde son téléphone. Isaiah lui a pas envoyé de messages. Pas depuis le 1, d’hier. Elle va dans la salle de bain, et se brosse les dents. Elle va petit déjeuner. Personne est levé, encore, il est que cinq heures du matin. Elle retourne se laver les dents. S’assoit sur le lit, et regarde le vide. Elle redescend, trois heures sont passées. Jamie est là. Et elle lui sourit. Nephtys lui rend son sourire. Elle met ses chaussures, et elle descend au garage. Elle ouvre le capot d’une voiture. Elle règle le problème du moteur. Elle referme le capot. Elle laisse un mot à Jamie comme quoi elle a réparé la voiture rouge. Elle pense à lui laisser un PS. Le fait pas, finalement. Laisse le papier et le stylo sur le petit bar avec le livre de numéros et d’adresses. Ses yeux se posent sur le nom Stilinski. Elle cherche celui d’Artemiev. Un réflexe stupide. Elle pense à lui envoyer un SMS. A lui ou à Gali. Pas besoin qu’elle en envoie aux deux. Elle le fait pas. Elle sort du garage, y laisse sa bécane. Là où elle va, elle pourra pas l’emmener. Va vers l’arrêt de bus. Et s’arrête. Cinq minutes. Elle s’assoit. Sort son portable. Ouvre la conversation avec Isaiah. C’est à elle d’envoyer 0. Elle le fait pas. Elle fixe les derniers messages. Des chiffres qui s’enchaînent. Pas de réflexions, pas de choses personnelles. Juste des chiffres. Pairs, impairs. Elle hésite à remonter dans la conversation. Le fait pas. Range le téléphone. Regarde la route. Elle paraît plus calme que d’habitude. Il est tôt. Les rues sont quasiment désertes. Les gens affluent rapidement. C’est l’heure de pointe. Les gens sont debout tôt. Nephtys prend pas le bus. Ni celui d’après. Elle va finir par y aller. Elle attend que l’heure de pointe passe. Elle veut pas être trop près des gens. Elle veut pas les toucher. Elle est assise sur un banc. Le prochain est dans dix minutes. Les bus se sont espacés. L’heure de pointe est passée. Elle sort son portable, va sur la conversation avec Sibel. Hésite à lui envoyer un message. Le fait pas. Hésite à effacer la conversation. Le fait. Le poids dont elle pensait s’alléger s’alourdit. Elle range son portable. Le bus arrive. Elle monte. Ils sont sept dans le bus. Personne va à Oriel à dix heures. Personne n’a besoin d’y aller. Nephtys sent que le bus se vide. Elle reste. Elle va au terminus. Elle descend. Il est dix heures et demi. Elle marche dans Oriel. Evite la rue dans laquelle elle va finir. Croise des gens. Beaucoup. Certains sourient. Certains crachent. Nephtys les aperçoit, les voit pas. Elle finit par s’assoit dans un coin. Sort son portable. Ouvre son répertoire. Le numéro de Néfer. Hésite à l’appeler. Le fait pas. Son coeur se sert. Elle range son portable. Elle s’approche d’une supérette. Regarde les rayons. Achète un paquet de clope. Elle a laissé le sien au garage. Achète une bouteille d’alcool. A la caisse, Jesse. Elle avait oublié qu’elle bossait là. Jesse sourit. Nephtys non. Mais Nephtys lui a jamais sourit. Elle paye. Elle sort. Elle allume une cigarette. Aspire. Souffle. Jette. C’est dégueulasse. Elle boit une gorgée d’alcool. Pose la bouteille par terre. A côté d’un clodo. Se perd dans une ruelle. Et débouche, à quatorze heures dans la rue. Elle reste là. Avance pas. Sort son téléphone. Elle passe sur le numéro d’Isaiah. Hésite à l’appeler. Le fait pas. Passe sur le numéro de Yohan. Et une larme tombe. Elle l’essuie. Elle range son portable. Elle fait un pas. Deux pas. Et son coeur se sert. Elle voit le bar. Il est fermé. Elle force la porte. C’est mal fermé. Elle entre. Il fait noir. C’est poussiéreux. Nephtys reste bloquée à l’entrée. Tétanisée. La peur. Les souvenirs. Elle ferme les yeux. Comme pour oublier. C’est pire. Elle se souvient de son visage. Parfaitement. Les traits de son visage. Son odeur. Les crevasses sur ses lèvres. Le bleu de ses yeux. Le rugueux de ses mains. Elle tombe. Elle se recroqueville. Petite. Pour pas le laisser passer. Pour lui laisser aucune place. Ouvre les yeux, un bruit. Elle regarde. C’est tombé de sa poche. Le coupant. Elle le récupère. Se lève. Elle puise la force dans le métal dans ses mains. S’avance. Vers la salle. La petite salle. Elle doit le faire là. Jean l’avait fait là. Passe la lame dans son autre main. Celle de la marque. Celle de la balance. Sort son téléphone. Ouvre la conversation avec Isaiah. Tape un 0, l’envoie. Hésite à ajouter l’adresse d’où elle est. Hésite à lui mettre qu’il aurait pu être celui qui allait la sauver. Le fait pas. Tombe, de nouveau. A genoux, ça fait mal. Pleure. Un peu. Essuie une nouvelle larme. Et celles qui suivent. Agressivement, d’un revers de manche. La lame passe proche de son visage, plusieurs fois. Elle laisse tomber ses bras. Laisse couler les larmes. Ca sert à rien. Chouine. Tend le bras. Lève la lame. Tremble, beaucoup. Mais rabaisse le bras. Puis la lame. Attend dix minutes. Recommence. Espère une réponse. Peut-être. Pense à des lèvres. Douces. Pas celles d’une fille. Celles d’Isaiah. Rien. Il est aux alentours de quinze heures. Les pleurs sont constants. Moins évidents. Plus calmes. Entend pas la porte s’ouvrir. Entend pas les pas qui s’approchent. Tend le bras. Lève la lame. Une voix. Elle lève la tête. La voix vient de derrière. La reconnaît. Malgré le brouillard. Malgré les larmes. Malgré l’horreur. Elle peut pas sourire. Elle baisse le bras. Pas la lame. Et la voix parle. De nouveau. Et Nephtys. Elle baisse la tête vers son bras. Elle le relève. Lève la lame. La baisse. Sans hésitation. Mais doucement. Elle sait où elle va. Elle sait ce qu’elle veut. Ajay est là, aussi.
Elle hésite à s’arrêter. A lui parler.
Le fait pas.
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Respirer lui  apparaît comme un effort immense, alors que ses yeux se posent sur Nephtys, et plus particulièrement sur ce qu'elle est en train de faire. Il a du plomb dans les poumons et les jambes en cotons. Il retient sa respiration, comme-ci tout pouvait s'arrêter durant ce laps de temps, pour lui laisser le temps de réfléchir.  Il voit les choses en slow-motion, pourtant tout est très rapide, tout comme les battements dans son coeur qui vont trop vite. Il a l'impression d'avoir couru jusqu’à ne plus avoir de souffle. Il lui faut reprendre son souffle et ses esprits, mais tout ce qui sort d'entre ses lèvres est un léger hoquet entre le surprise et le choc. Il ne comprend pas ce qu'il voit, fronce les sourcils, baisse la tête dans un angle qui lui tend la nuque et se penche légèrement pour observer de plus près. Confirmer ses craintes, confirmer ce qu'il voit. Le King comprend très bien ce qu'elle est en train de faire, il n'est pas innocent. Et il se sent terriblement voyeur dans cette position, de trop. Sans doute.
Mais pour une fois, c'est une bonne chose qu'il soit de trop. Sa petite voix le félicite d'avoir poussé sa curiosité jusqu'au bout et franchit cette petite porte entrouverte. Elle l'a menée plus loin qu'il ne l'aurait pensé, par son indiscrétion il pénètre aussi dans le jardin secret de Nephtys. Et ses secrets semblent parfaitement bien gardé, derrière sa manière de se moquer ouvertement de lui. Elle ment aussi bien qu'elle respire, mais s'il ne fait rien maintenant, le mensonge finira par mourir avec son souffle.
Oui, il a cru, sincèrement. Qu'elle était comme ça parce que c'est sa nature d'être boudeuse, de ne pas parler d'elle - tout comme il n'aime pas parler de sa vie avant - et de s'en foutre de l'avis des autres. Il n'imaginait pas qu'elle pouvait prétendre elle aussi, même si maintenant ça crève les yeux. Mais cela fait longtemps qu'Ajay est aveugle, quand bien même il est capable de voir toutes les couleurs, il a toujours observé le monde en noir et blanc. Ce n'est pas le première femme du genre qu'il rencontre. Il n'a pas pensé qu'elle pouvait porter un masque, plus habilement qu'il ne porte le sien.
Peut-être qu'il préférait l'idée qu'elle soit plus forte que lui et qu'il n'aime pas maintenant, être confronté à la réalité :  toutes les personnes souffrent. Surtout celles qui semblent le moins.
A sa manière, il lui ressemble. Il fait semblant tous les jours, si bien que parfois il ne sait pas exactement ce que ferait le vrai Ajay dans une situation. Il ne sait pas s'il est heureux, triste ou fatigué, sauf quand il est en présence Gali. Il prétend. C'est son meilleur rôle. Il laisse les personnes qui sont le plus proche de lui se moquer gentiment de l'homme qu'il est. Il se trouve moins détestable comme ça.

Avec calme, Ajay s'agenouille devant Nephtys et lui attrape le poignet, sans lui demander son avis et avec la poigne d'un homme qui est habitué la crosse d'une arme jusqu'au s'en blanchir les jointures. Un main par poignet. Il la contrait à les éloigner et effectue une pression supérieur sur la main qui tiend la lame. Quitte à lui briser le poignet, ça l'empêchera de se faire du mal. « Lâche ça. »  A vrai dire, il a déjà fait face à des situations similaires, à devoir compresser une plaie pour éviter qu'un de ses hommes ne se vide de son sang tout comme de ses larmes. La plupart admettent qu'ils ont peur de mourir.
Ils devraient avoir peur de survivre, parfois.
Il a vu des blessures affreuses, il a prit des balles lui même. Des lames. Il en porte encore la trase, qui traverse sa gorge de part en part. Et maintenant que la distance entre eux n'a jamais été aussi fine, Nephtys pourra sans doute voir ces légers détails que sa cravate ne cache plus. La cicatrice le long de son décolleté, comme celle qui traverse juste au dessus de sa paupière. Ce sont des choses auxquelles on ne s'habitue jamais, dit-on. La douleur. Mais lui, il a fini par s'y accommoder, avec une certaine lassitude. Jusqu'à ce jour, il n'avait pas été confronté à une autre détresse que la sienne. Et face à la sienne il était terriblement passif et lâche.
Il n'a jamais eu le courage d'aller jusqu'au fond des choses et plaquer le canon de sa propre arme contre sa tempe, il s'est contenté de se laisser mourir à petit feu. Ajay est un roi qui ne fait que les choses à moitié. Il laisse derrière lui des choses inachevées et de nombreux regrets, d'actes manqués. Il va le monde comme une âme en peine qui n'est jamais satisfaite de ce qu'elle a.
L'argent, le reconnaissance et les meilleurs whiskys n'ont pas fait son bonheur. Il s'est raccroché à un espoir aussi mince que le maigre corps de Gali qui s'est présente à la porte de ses clubs. Il s'est accroché à son regard, comme à une roche au bord du précipice, en espérant qu'elle ne finirait pas par le lâcher, tout en se disant que le suivre dans sa chute serait toujours plus doux que de tout affronter de front et seul. Il a terriblement peur de la solitude. Quand finalement il s'est laissé tomber, il a trouvé la force de se relever et se regarder à nouveau dans un miroir.
C'est la haine qui le nourrit chaque jour. Une âme en peine et souffrance, déchaînée. Jour après jour. Un pas après l'autre. Un verre après l'autre.
Il grimace, un espèce de sourire amical et compatissant qu'il aimerait lui vendre, comme il négocierait le prix d'une fille ou un loyer. Il essaye d'avoir cet air rassurant sur le visage, de sympathie et de chaleur. Mais la tâche est ardue, avec son regard aussi froid que la glace et son incapacité à sourire correctement. Toujours en coin, comme une espèce de moquerie. Il n'a rien à lui dire pour la rassurer. Mais il a apprit une chose avec le temps.
Tout finit par s'arrêter, même la souffrance, même la vie. « Je n'ai pas failli mourir pour que tu finisses comme ça. » Ce qu'il a fait pour elle dans le monde des cauchemars n'a aucun poids en réalité. Il s'en fiche. Mais s'il peut négocier ça le temps qu'elle change d'idée et qu'elle se reprenne, il pourrait lui offrir sa trésorerie. Il n'a que ça à donner. « Je suis désolé, mais ne vais pas te laisser faire. » Il semble hésiter un instant, les dents serrées. Il hésite trop longtemps, puis presque tremblant il lui offre ses bras et une épaule pour pleurer. « Let it go Nephtys. »
Et il pense pour lui même aux propres choses qu'il se traîne comme un boulet derrière lui. Oui.
Just, let it go.
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Nephtys Carmichael
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Elle pensait pas. La présence d’Ajay lui donne du courage. Ca devrait pas. Ca devrait la convaincre de pas le faire. Mais pour ça, faudrait qu’elle y ait pensé. A pas le faire. C’est pas le cas. Elle sait ce qu’elle veut. Elle veut arrêter de souffrir. Elle est dans un brouillard. Comme pas totalement réveillée. Comme si c’était une expérience hors de son corps. Mais qu’elle se regardait pas. Non, elle est juste pas là. Y’a cette enveloppe charnelle. Qui veut plus être de ce monde. Et Nephtys est quelque part. Juste, pas là. Ou peut-être nulle part. Peut-être qu’elle est plus là depuis un moment déjà. Peut-être qu’elle est plus là depuis le suicide de Jean. Qu’elle est en sursis. Elle se considère en sursis. Elle considère qu’elle aurait dû partir ce jour là, comme elle. Qu’elle a rien de plus à faire sur cette terre. Et son idée de changer de monde a été un échec. Peut-être qu’elle a juste plus rien à faire, sur aucun monde. Elle doit partir. C’est la meilleure des choses à faire. Elle peut pas continuer à souffrir et à faire celle qui va bien. Pas qu’elle ait jamais réellement fait celle qui va bien. Elle vit en sursis, depuis deux ans. C’est juste qu’il y a un an, elle a décidé, non. Elle a accepté que c’était que ça, un sursis. Maintenant, c’est terminé. Cette année est terminée. Elle s’était laissée un an, pour voir. Pour voir si peut-être quelqu’un pourrait la faire sortir de ce sursis. Si quelqu’un pouvait lui panser le coeur de façon à ce qu’elle souffre plus. Ou, plus autant, en tout cas. Elle a pas trouvé. Elle a failli, mais. Non. Deux fois. Deux fois, elle a pensé que, peut-être que. Mais non. Sibel, non. Et Isaiah. Isaiah. Est-ce qu’il va souffrir ? Peut-être. Nephtys aimerait pas qu’il souffre. Mais Nephtys sera plus là pour le savoir. Peut-être qu’il pleurera. Nephtys aimerait bien qu’il pleure. Peut-être juste pour vérifier qu’il l’a réellement apprécié. Mais elle veut pas qu’il souffre. Pas comme elle, elle a souffert. Elle, elle a peu pleuré, finalement. Ajay. Ajay, il sera pas triste. Il a Gali. Sa présence lui donne le courage de baisser la lame. Elle est contente qu’il soit là. A y réfléchir, elle aurait préféré mourir à côté de n’importe qui d’autres. Que lui. Il lui donne une force qu’elle ne se connaissait pas. Et durant cette longue année, il a été le seul. Avec qui elle s’est sentie. Vraiment. Comme quelque chose de vivant. Et pas juste de survivant. Comme quelqu’un pas en sursis. Elle l’a jamais remercié. Elle pense à le faire. Le fait pas. Il se met à genoux. Nephtys le voit, dans le coin de ses yeux. A la périphérie. Mais elle fait pas attention. Son regard est rivé sur la lame, qui s’approche de son poignet. Elle est pressée d’en finir. Elle veut revoir le visage de Jean. Son sourire. Elle veut rentendre sa voix. Mais pas. Pas comme les derniers moments. Elle veut retrouver la Jean de ses souvenirs les plus anciens. Elle veut retrouver la Jean qui riait, qui pleurait de joie. La Jean qui savait s’amuser. La Jean qui croquait la vie à pleine dent. Elle veut retrouver la Jean qui l’aimait, et qu’elle aimait. La rousseur de ses cheveux, et leur douceur. Elle veut avoir la possibilité d’y replonger ses mains. Elle veut pouvoir l’embrasser de nouveau. Elle veut pouvoir la prendre de nouveau dans ses bras. Elle veut pouvoir partager son lit, de nouveau. Depuis un an que c’est sa soeur qui le partage. Et ça semble si faux. Sa soeur, ou d’autres, d’ailleurs. Elle veut pas de cette réplique sans vie qui l’a remplacé avant qu’elle mette fin à ses jours. Après le viol. Elle veut pas se souvenir de ses cris lorsqu’il était au dessus d’elle. Elle veut pas se souvenir de ses larmes, après l’acte. Elle veut pas se souvenir de ses cauchemars, et des nuits où elle se réveillait en sursaut. Elle veut pas se souvenir de ses moments où elle allait la récupérer dans la salle de bain, parce qu’elle vomissait au dessus des toilettes. Elle veut pas se souvenir de ses rendez-vous chez le médecin. Elle veut pas se souvenir de ses crises de larmes. Elle veut pas se souvenir de cette absence, dans ses yeux, après la sortie de l’hôpital. Elle veut pas se souvenir de tout ça. Elle ne s’en souvenait plus, d’ailleurs. Les souvenirs reviennent en force parce qu’ils sont réels. Trop présents dans cet endroit. Et elle sent pas la larme sur son visage. Elle sent les mains d’Ajay se refermer sur ses poignets. Elle avait oublié. Elle avait pas le droit d’oublier. Elle essaye pas de se débattre. Lâche la lame de rasoir, parce que le nerf sur lequel il appuie le lui fait lâcher. Mais elle a envie de s’y agripper. Elle a pas le droit de la lâcher. Elle sait qu’il parle. Il lui a demandé de lâcher la lame, elle l’a fait. Mais Nephtys est absente. Nephtys est pas dans son corps. Nephtys est dans ses souvenirs. Son visage est sans émotions. Juste cette larme. Qui coule. Son corps est mou, comme de la pâte à modeler. Le regard vide, le regard brillant, vitreux. Elle revoit les images en boucle dans sa tête. Perdue dans un court de souvenirs qu’elle voulait oublier. Elle se souvient de son visage. Distinctement. De ses cheveux blonds, tirant sur le poivre et sel. De ses yeux bleus. De ses oreilles un peu décollées, de cette tête d’acteur. De ce sourire narquois, qui ferait craquer les ménagères. Mais qui feraient gerber les filles qu’il se tapait sans leur demander leur permission. Elle voit pas Ajay. Son regard est posé en sa direction, mais seule la scène se répète dans sa tête. Nephtys pense à Jean. Elle a souffert aussi, Nephtys. Elle y est passé aussi, Nephtys. Elle se souvient avoir pleuré, s’être débattue. Mais elle se souvient surtout avoir regardé Jean, qui se débattait pas. Parce qu’elle savait pas comment. Et avoir rien fait. Parce que blessée, elle aussi, avant. Elle aurait du faire quelque chose, elle aurait dû. Dû agir. Dû. Dû, faire un truc. N’importe quoi. Elle aurait dû le buter, cet enfoiré, à ce moment là. Mais elle a rien fait, lâche qu’elle était. Lâche qu’elle est, encore aujourd’hui. Il recommence à parler, Nephtys. Et sa voix est comme modifiée. Sa voix entre à peine dans ses oreilles, les effleurent, plutôt. Elle sait qu’il parle de mort. Il parle de sa mort. Il a failli mourir. Il a connu la mort de près, il l’a côtoyé, comme une vieille amie. Il s’excuse. Elle aimerait bien, Nephtys, pouvoir s’excuser. Elle aussi. Si elle pouvait, elle. Elle s’excuserait. D’avoir rien fait. D’avoir même pas le courage de continuer, sans elle, maintenant. Nephtys baisse les yeux. Le souvenir, les souvenirs, sont trop violents, trop nombreux. Et les bons se mélangent avec ceux qu’elle a oublié. Ceux qu’elle veut oublier. Elle pose son front contre l’épaule d’Ajay, un instant, avant de le repousser. Violemment. Elle veut que personne la touche. Il aurait fallu que personne la touche. Personne aurait jamais du les toucher. Personne. Et. Le souvenir, et elle veut pas amener Ajay dans ses souvenirs. Elle veut pas tâcher de noir les souvenirs qu’elle a de cet homme. Qui sont tout, sauf noirs. Elle se replie sur elle-même. Tourne la tête vers la lame par terre. Hésite un instant avant de la ramasser de nouveau. Mais la dirige pas vers son bras. La tient juste dans sa main. La sert, fort. La douleur, dans sa paume s’accentue. Ca coupe, à l’intérieur de sa main. Elle pleure, maintenant, Nephtys, à volo. Elle pleure beaucoup. Elle semble pas capable de s’arrêter de pleurer. Elle qui a pas versé une larme depuis l’enterrement de Jean. Elle lâche la lame. La douleur. Et elle la rapatrie contre elle, la sert contre son coeur. Et elle pleure. En silence. Les souvenirs qui tournent encore en boucle dans sa tête. Elle veut qu’ils s’arrêtent. Qu’ils s’arrêtent. Elle veut pas qu’il vienne teinté les souvenirs heureux qu’elle a de Jean. Non. Il peut pas. Il a pas le droit. Elle plaque ses mains sur ses oreilles, comme pour arrêter les bruits, comme pour arrêter les souvenirs de tourner. Le sang coule sur le côté de son visage, c’est pas grave. Elle y fait pas attention. Elle le sent même pas. Le front posé sur ses genoux replié, les mains sur ses oreilles, elle est perdue, Nephtys. Complètement paumée. Et elle arrive pas, arrive pas. A trouver un moyen pour que ça s’arrête.
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Il aimerait se mettre à sa place un instant, pouvoir ressentir ce qu'elle ressent et le porter pour elle. Un aussi joli visage ne devrait pas être déchiré par tant de peines, s'il était Gali il lui demanderait d'arrêter pour ne pas creuser ses rides un peu plus. Mais il se doute que le geste est inutile, Nephtys n'a pas envie d'être vielle, elle ne pense plus à ça. Elle n'a sans doute plus envie d'être sur cette planète tout court. Il atterrit sur les fesses quand elle le repousse et il se retient avec ses avants bras. Ajay ne bouge plus, il la regarde. Pleurer. Il observe sa peine avec une fascination morbide. Il essaye de s'imaginer ce qu'elle ressent et quelque part, il en est capable. Il a envie de sourire à l'idée. Pour la première fois de sa vie, il se sent moins seule dans ses idées noires. Mais il n'y arrive pas, il n'en a plus la force, il se résigne presque.
Il s'imagine qu'il va encore perdre quelqu'un aujourd'hui, peut-être sous ses yeux. Il ne sait pas s'il pourrait l'encaisser. Parce qu'elle lui a sauvé la vie. Parce qu'elle l'a fait rire. Parce qu'elle l'a fait sourire, sans qu'il ne s'en rende compte. Sauf en croisant son reflet une fois chez lui, un peu plus lumineux. Un rayon de soleil, dans une nuit dans étoile. Il garde ses paupières à demi-fermées et fixe le sol plutôt que la garagiste. Le King se mord la lèvre inférieur. Pourquoi est-ce qu'il est aussi impuissant ? Le point de non-retour, il sait ce que c'est, mais il ne sait s'il peut placer des mots dessus. Personne ne le peut, ils s'imaginent toujours pouvoir deviner, s'approcher. Mais s'ils savaient, ils auraient pu. Jusqu'où on peut aller quand on ne veut plus aller nulle part, sinon dans les abysses. Il l'a déjà atteint, cette fine frontière qui sépare les vivants et les morts. Il s'est déjà retrouvé à contempler la mort. Parfois avec une balle dans le ventre a attendre.
Et se réveiller, toujours. Parfois il voulait pleurer d'être toujours en vie.
Il le voulait vraiment, mourir. Il prétend, dit au monde que des facteurs extérieurs l'ont influencé, qu'il était jeune, con, faible. Il était cruellement lui même. Ajay n'a jamais eu une grande motivation pour vivre, il s'est laissé porter par les courants, par le destin. Il s'est laissé faire, pendant la majeure partie de sa vie. Il n'a pas su dire grand chose quand on l'a jeté de chez lui, sinon haussé les épaules et accepté son sort. Il se rarrochait aux yeux bruns presque noirs de Nameha, son sourire éclatant et sa motivation sans faille. Puis quand ils ont atterrit dans un gang, il a continué de courber l'échine juste pour qu'elle le garde auprès d'elle. Pour qu'elle lui tienne la main, encore une fois, qu'elle s'allonge à coté de lui. Encore une nuit. Il n'avait pas le courage de se rebeller, tout ça n'avait aucune sens pour lui, tout était vide. Et sombre. Et vide. Et vain. Il ne s'est pas posé de question quand il l'a remplacée au travail, sauf peut-être quand il a découvert en quoi il constituait.
Mais il avait peu d'estime pour sa personne alors, il trouvait ça mieux, au final. Qu'elle arrête de se salir pour des mecs qui ne la méritaient pas. C'était la belle époque, un âge d'or sur lequel il fantasme.
L'homme qu'il est aujourd'hui sait qu'il s'aveugle avec des faux souvenirs. Quand il ferme les yeux pour penser à elle. Il voit juste ses cendres. C'est tout ce qui reste. Des cendres, des regrets. De la colère. Comme pour Olivier. Comme pour tout le monde, sa mère, son père.
« Moi aussi. » Sa voix est réduite à un souffle. Lui aussi. Il avait ses propres raisons, peut-être moins atroces. Il s'est relevé. Il ne sait pas exactement comment, mais il sait pourquoi. Pour qu'aujourd'hui, il soit à nouveau capable de se retrouver à nu devant quelqu'un sans avoir envie d'hurler et de fermer les yeux. Ajay réprime un sanglot, touché par ce qui arrive à Nephtys et desserre le noeud de sa cravate, imbibée de parfum pour homme. Le genre de parfum que tous gars portent ; Diana lui a offert un jour. Parce qu'il "puait le tabac et le cadavre". Il se rapproche d'elle et lui attrape sa main blessée. « Je ne te ferai jamais de mal. » Promesse d'un roi. Il tient toujours ses promesses. Il serre la cravate autour. « Tu as besoin de ta main en un seul morceau, tu sais ? » Il se fait violence pour sourire de manière rassurante. Il n'y arrive toujours pas. « Tu peux pas rester comme ça... Tu peux pas... Tu peux pas faire ça. Tu as toute ta vie devant toi. » Ce n'est pas son genre d’appeler les secours. Il n'y pense qu'une seconde. Il a l'envie, égoïste, de régler le problème par lui même. Parce que c'est personnel. Ça lui tient à coeur.
Elle a toute sa vie devant elle. C'est injuste.
Pourquoi lui arrivait à vivre alors que des innocents continuent de crever. Ils se déteste toujours un peu plus.
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Nephtys Carmichael
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Gamine paumée. Gamine dont le passé revient comme des vagues, comme des torrents. Elle arrive pas à passer à travers. Elle arrive pas à les éviter. Elle est là, face à une réalité qu’elle avait occulté. Elle est là, face à des souvenirs qu’elle avait oublié. Elle avait oublié l’odeur de l’homme, et la sensation de ses mains. Elle avait oublié la forme de son visage, et la couleur de sa peau. Elle avait tout oublié. Et elle se souvient de tout. D’un coup, comme ça, et c’est violent. Trop violent, même pour quelqu’un de fort. Et Nephtys est même pas si forte que ça, finalement. Nephtys a perdu de sa force, lors du décompte. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à la fin, maintenant, qu’elle se trouve plus forte du tout. Maintenant qu’elle se trouve faible, lâche, et incapable de la rejoindre. Incapable de lui faire honneur, à Jean. Parce que la vérité est là, terrible, et qu’elle lui fait mal. Mais Nephtys veut pas mourir. Nephtys veut juste oublier. Nephtys aimerait savoir comment on fait, pour oublier, les choses. Comment on fait quand un souvenir est trop douloureux. Elle avait réussi à le faire. Et elle se disait que c’était pour toujours. C’est pas le cas. Ca tourne dans sa tête, les gestes, les caresses, qu’elle prenait comme des claques. Les mots doux, qui semblaient comme injures. Elle veut plus les entendre. Et le sang, de Jean. Lors de son avortement, et lors de son suicide. Et l’encre de son tatouage. Et l’encre de la lettre que Jean lui a laissé. Oui. Cette lettre. Cette lettre aussi, elle l’avait oublié. Elle se souvient de l’avoir brûlé cette lettre. Avant de la montrer à quiconque d’autres. (Putain). Quelle connasse, quelle imbécile, quelle lâche elle a été. A brûler le seul, dernier, souvenir de Jean. A brûler ses derniers mots parce qu’ils la blessaient. Parce qu’elle lui disait qu’elle avait peur qu’elle la laisse. Parce qu’elle lui disait qu’elle pouvait pas vivre en se sentant sale, et en ayant l’impression que Nephtys la regardait différemment. Mais Nephtys la regardait pas différemment, c’est pas vrai. Elle l’aimait. Tellement. Elle l’aime toujours, tellement. Et c’est pas vrai, c’était pas vrai, tout ça. C’est pour ça qu’elle a brûlé ses mots. Pour qu’ils puissent pas la convaincre d’un truc qu’elle savait faux. Elle aurait pas dû, elle a été lâche. Elle avait peur de finir par les croire. De finir par penser qu’il y avait une touche de vérité, dans ce qu’elle avait écrit. Et c’est faux. Nephtys a toujours été celle qui aimait le plus, elle le sait. Jean a toujours reçu son amour, lui a toujours rendu. Un jour, elle a pensé que c’était plus assez, peut-être. Elle a eu peur, que Nephtys l’aime plus autant. Et Nephtys aime pas, veut pas. Elle veut s’entourer d’ombre et de ténèbres et plus jamais se relever. Elle veut plus rien, elle veut le noir, elle veut la fin. Mais veut pas mourir. Elle voit Ajay se lever, et retirer sa cravate. Lui aussi, avait retiré sa cravate. Puis sa ceinture, puis son jean. Mais elle craint pas. Nephtys a pas peur, de lui. Elle sait, au fond, qu’Ajay la touchera jamais. Et pas, pas parce que Gali, pas parce que homosexualité supposée. Il a aimé une femme, Nephtys le sait. Non, juste. Parce que Ajay est Ajay. Et que c’est pas, pas lui. Pas l’homme qui hante ses cauchemars. Elle a pas de mouvements de recul lorsqu’il s’approche d’elle et qu’il lui prend la main. Elle se laisse faire. Comme une poupée sous les doigts magiques d’un marionnettiste. Il lui dit qu’il lui fera jamais de mal. Nephtys le croit. Oui. Nephtys croit en Ajay. Elle croit ce qu’il lui dit. Elle a confiance en lui. Et c’est peut-être la seule personne dans ce monde en qui elle ait une totale confiance, elle se rend compte. Parce qu’il veut rien. En retour, il demande rien. Il est juste là. Quand il faut, et surtout quand il faut pas. Mais que c’est leur bulle à eux deux, leurs désastres. Mais que ça a rendu son décompte un peu plus joyeux. Alors que les autres la regardaient avec des yeux de misères. Qu’ils cherchaient sa confiance pour lui remonter le moral. Parce qu’elle était la fille qu’avait souffert. Avec Ajay, non. Il continue de parler. Parle de sa main, qu’elle a besoin en un seul morceau. Il parle probablement de son travail au garage. Pour réparer des motos, ou pour en faire, de la moto, elle a besoin de sa main. Elle réagit pas, Nephtys. Hoche même pas la tête. Cligne juste des yeux, pour faire tomber les dernières larmes. Elle a arrêté de pleurer. Pas qu’elle ait vidé le stock qu’elle avait en réserve, non. Juste. Elle a plus besoin de pleurer. Elle a une main rassurante sur la sienne, qui fait attention à sa blessure. Personne n’avait jamais fait attention à ses blessures, avant. Pas comme ça. Pas avec autant de justesse. Ils mettaient tous les pieds dans le plat. Ils y allaient tous de leurs gros sabots, à coup de “t’inquiète pas” de “tu finiras par oublier” de “ça finira par passer”. Mais aucun n’a jamais pensé à juste prendre un bandage pour lui enrouler le coeur. Aucun avant Ajay. Personne ne lui a dit qu’elle avait toute sa vie devant elle. Personne lui a jamais dit qu’elle pouvait pas rester comme ça. Ils lui disaient tous que ça en valait pas la peine. Qu’elle devait penser à ceux qui resteraient, à ceux qui souffriraient de son absence. Elle attrape sa main, avant la sienne, et la tire. Elle veut qu’il s’assoit, à côté d’elle. Elle le regarde. Et ses yeux sont. Sincères. Une sincérité, une douceur, une fragilité qu’elle lui a jamais montré. Quelque chose qui lui rappelle ce temps où elle connaissait même pas encore Jamie. De ce temps où elle traînait avec Yohan et aimait Sydney, de tout son coeur. Ce temps où son seul problème, c’était sa famille. Cette sincérité, cette douceur, cette fragilité là. Complétés avec la douleur de tout le reste. La douleur de tout ce qui s’est passé après. Les yeux qui brillent, et tout ça à l’intérieur. Parce qu’elle sait qu’Ajay peut le comprendre. Elle sait qu’Ajay peut le voir. Ajay est là. Et c’est tout ce dont elle a besoin pour le moment. Une épaule sur laquelle se poser. Une épaule sur laquelle pleurer. Une épaule sur laquelle arrêter d’essayer d’oublier. Une épaule sur laquelle se souvenir lui fera pas aussi mal. Elle veut pas mourir. Pas quand elle peut vivre avec des gens qu’elle aime. Elle veut plus mourir. Pas tant qu’il est là.
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Il se pose dos contre le mur, position inconfortable qui fait mal au dos. Les jambes étalées devant lui et la tête appuyée contre le bois usé et vieilli qui a prit la flotte et l'odeur de beuh des squatteurs.  Mais c'est assez accessoire, comme douleur, quand le corps est si lourd qu'il pourrait le faire couler sous terre, l’ensevelir sous le béton et la terre et les roches. Il plonge une main dans sa poche et en sort un paquet de cigarette abîmé, auquel il n'a pas touché depuis longtemps mais qu'il garde toujours sur lui pour les circonstances exceptionnelles. Et pour une fois, ce n'est pas juste une mauvaise excuse qu'il bafouille pour essayer de se faire pardonner l'acte. Il s'agit réellement de quelque chose de grave, qui les réunit tous les deux. Il s'est assit à coté d'une créature qu'il a toujours considéré comme plus vivant que lui. Qui lui a toujours donné cette envie de continuer, de se relever, qu'il lui aura balancé en plein visage toute sa lassitude jusqu'à ce qu'il ait honte d'être un fantôme. Pour mieux découvrir qu'ils sont en réalité tous deux des âmes errantes, si loin de chez eux. Moins pour Ajay, depuis qu'il a retrouvé une maison, un toit, un amour auprès de Gali. Il se sent même coupable d'avoir réussi. Il lui propose une cigarette puis sort son briquet et allume la sienne. Il le pose par terre et commence à fumer. « Tu peux le garder, si tu me promets de pas t'immoler avec. » Il ne rigole pas, même s'il s'agit d'une pointe cynique bien aiguisée. Il a autant peur des flammes qu'elles le fascinent et pour cette raison, son gang purifie par le feu. Il efface toutes les traces. Ajay estime que vivre sans trace est mieux, que vivre sans cicatrices permet parfois d'oublier ce qu'il est arriver. Le ranger dans une case de l'esprit et ne jamais y toucher, sauf peut-être des années plus tard dans son lit de mort. Mais eux n'ont pas cette chance, comme Gali qui a pu réparer son corps de tous les sévices, lui est condamné à porter comme un fardeau toutes les traces. Les brûlures, les morsures les coups. Et même ce qu'il s'est infligé à lui même. La cigarette entre ses lèvres il retrousse les manches de son costume et tend le bras dans la direction de Nephtys, dévoilant des cicatrices qui traversent ses poignets de part en part.
Aujourd'hui, il ne ressent plus rien quand il voit ça. Pas l'once d'un regret, ni de fierté. Rien, il hausse les épaules, il détourne le regard. C'est arrivé, il ne sait plus exactement comment. Son esprit a occulté, il imagine que c'est lié à ce qu'il a fait pour Nameha n'ait pas à le faire. Aujourd'hui, il regrette surtout de l'avoir fait, parce qu'elle n'aurait pas fait la même chose pour lui. Il sait. Il sait ce que cela fait, même si il ne s'est jamais retrouvé forcé. Il n'en avait pas envie non plus, il avait besoin d'argent. Ils avaient besoin d'argent. De sa main libre, il écrase son premier mégot contre le sol. « J'ai survécu. » Il sourit. Puis lui sourit aussi. Oh, elle a du entendre ça un milliards de fois. Tu vas t'en sortir. Ça ira mieux. J'ai vécu ça aussi. Ce sont des menteurs. Sinon, il saurait que non, on ne s'en remet pas. Peu importe la manière. Il y a des choses qui ne guérissent pas. « Je ne dis pas qu'on vit avec, simplement qu'on survit. Je ne sais pas... ce qu'on t'as fait. Mais... » Il cherche ses mots. Se rend compte qu'il a une boule dans la gorge. Qu'il a envie de pleurer parce qu'il a horriblement peur de la perdre. Alors, il laisse faire, si ses yeux veulent briller comme des petites étoiles mais qu'en réalité il meure d'envie de craquer. Après tout, les étoiles qu'on voit briller fort dans la nuit sont déjà mortes, à des milliards d'années lumières. « Nephtys j'ai perdu trop de gens qui comptaient vraiment pour moi. Je ne veux pas te perdre » Il fait un effort pour ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus mais par respect il ravale ses propres larmes à nouveau. Parce que ce n'est pas son rôle. « Hé... qui va venir me faire chier à mon mariage sinon ? ... Il tend une main et essaye à nouveau. De la poser sur son épaule. De la secouer avec douceur, avec précaution. Pour qu'elle se réveille. Tout ça n'est qu'un mauvais rêve. « Tu n'as qu'à te dire que... C'est simplement le premier jour du reste de ta vie.   »
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Nephtys Carmichael
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Alors évidemment, elle aurait préféré que ce soit quelqu’un d’autre. Bien sûr qu’elle aurait préféré se retrouver face à de beaux yeux en amandes. Elle aurait aimé qu’Isaiah essaye de la convaincre de pas même essayer de le faire. Après le baiser, elle y a cru, pendant quelques secondes, avant qu’il prenne la fuite (lâche). Elle a espéré qu’il revienne, faire amende honorable. Mais non. Non, monsieur est resté caché, terré chez lui. Et elle l’a fini quasiment seule, ce décompte. Elle l’a fini, seule. Elle a espéré, jusqu’au dernier moment, jusqu’à hier soir. Elle a espéré un message, juste un message. Juste une réponse, aurait suffit, vraiment. Peut-être. Peut-être pas, ceci dit. Parce qu’elle voit, maintenant qu’Ajay est là, que la personne dont elle avait besoin, c’était pas Isaiah. Elle a confiance, peut-être, en Isaiah. Elle est pas vraiment, vraiment sûre, de lui faire confiance, encore. Et c’est certainement pas cette façon qu’il a eu de partir, qui. Non. Ajay, en revanche. Ajay, il est là. Et elle a cette étrange impression qu’ils auraient pu, dû, se connaître, se rencontrer plus tôt. Elle avait jamais pensé à lui comme à un sauveur, avant aujourd’hui. Elle avait jamais pensé à lui comme quelqu’un qui pourrait lui redonner, ou au moins tenter de la convaincre d’essayer de reprendre, goût à la vie. Mais aujourd’hui, sous le fait accompli, elle doit bien avouer. Elle doit bien se rendre compte. Il est là. Il est le seul, à être là. Par hasard. Par un complet hasard, il est là. Alors que personne d’autre ne l’est. Ajay lui propose une cigarette, et lorsqu’elle la prend entre ses doigts, elle tremble, un peu. Ses doigts sont un peu faibles. Tout son corps l’est. Tout son être, l’est. Elle a envie, comme besoin, de pleurer. Elle le fera, peut-être. Elle l’a déjà fait. Elle a l’impression d’être vidée, complètement. Elle voit le briquet entre eux, et le prend. Hoche pas la tête à ce que dit Ajay, mais l’entend. Se fait une promesse à elle-même, en espérant qu’il l’entende, lui aussi, cette promesse. Peut-être pas télépathie, peut-être parce qu’il sait. Nephtys a l’impression que quoi qu’elle pense, Ajay le sait.
Et lorsqu’elle se trouve avec ses poignets sous les yeux, des traces de coupures qui les transpercent, elle se sent frissonner. Ajay sait parce que Ajay l’a déjà vécu. Et elle se sent con, tout d’un coup (idiote). Parce que bien sûr, que d’autres ont vécu ça avant elle. Et Ajay a vécu, Ajay a survécu à tout ça. C’est ce qu’il lui dit. Et pas des conneries, à ces personnes qui lui disent qu’il faut qu’elle oublie Jean, qu’elle oublie ce qu’elles ont vécu. Oh non. Non, personne n’irait croire que c’est possible, à part les personnes qui n’ont jamais vécu quelque chose de douloureux, d’aussi douloureux que ça. Ajay a vécu ça. Ajay a vécu quelque chose d’assez douloureux pour qu’il pense à mettre fin à ses jours. Comme elle y pense depuis la mort de Jean. Elle est paumée, comme il l’a probablement été, peut-être, à une époque. Et elle qui en veut au destin, depuis l’apparition de sa soulmark, elle pense que, peut-être, il a tout fait pour mettre Ajay sur son chemin. Pour qu’aujourd’hui, il l’empêche de mettre fin à ses jours. Alors Nephtys, Nephtys décide de s’attacher à ça. Aux poignets qu’elle a devant les yeux. De se dire qu’elle peut survivre. Et il se remet à parler, Ajay. Et elle l’écoute. Fini les conneries mensongères de l’apprentissage de l’oublie. On oublie l’idée même de pouvoir oublier. On essaye de survivre. Et pour la première fois depuis qu’elle a occulté tout ça, elle pense à l'éventualité d’en parler. Surtout qu’elle se souvient, maintenant. De qui. De comment. Elle saura jamais pourquoi. Mais elle a apprit à penser qu’il y a pas de raison pour les atrocités. Et Nephtys a envie de lui dire d’arrêter de parler. Qu’il parle comme un poète tout pourri. Et ça la rassure. Parce qu’elle a l’impression de sortir la tête de l’eau, enfin (putain). Au moins un peu. Juste un peu, c’est suffisant. Elle soulève même un sourcil qui se voudrait moqueur dans d’autres circonstances lorsqu’il lui parle de son mariage.
Puis elle baisse la tête, finalement. Le premier jour du reste de sa vie, oui. C’est joli. Elle aime comment ça sonne. Elle aime cette idée, beaucoup. Elle tourne la tête vers lui, finalement. Son regard est un étrange mélange de sincérité et de remerciements informulés. Elle cherche pas à y mettre quoique ce soit. Nephtys a jamais parlé avec ses yeux. Jamais intentionnellement, en tout cas. Elle réfléchit, à quoi lui dire. Elle réfléchit entre sortir définitivement la tête de l’eau ou y replonger, quitte à se brûler. Juste parce que si elle le fait pas maintenant, elle est pas sûre de pouvoir le faire, vraiment. Alors la tête toujours tournée vers lui, elle lui prend la main. Elle a besoin d’un contact. D’un truc. D’une ficelle qui puisse la sortir des souvenirs, si jamais ils sont trop violents, trop. Trop douloureux. Si jamais elle arrive pas à s’en sortir seule, de savoir qu’un contact, que quelqu’un est là, dans le présent. Important. Qu’elle n’est pas. Plus. Seule. Elle déglutit difficilement avant de prendre une grande inspiration. “C’était le 7 Août 2016. Y’avait une fête, ici. Avec du beau gratin de Cosmo. Moi j’étais là avec. Jean. Parce qu’elle, elle s’occupait de la caisse d’un des gars, et. Bon, elle faisait un peu de service. J’aidais, juste. Je l’aidais. Et.” Elle s’arrête quelques secondes, le temps de se craquer le cou, comme pour se ramener quelques instants à la réalité. Avant de se replonger dans son passé. Un passé dont elle se souvient. Qu’elle n’arrivera plus jamais à oublier.
“C’était des toilettes ici, de base. Enfin, pas vraiment, c’était. Une genre de grande salle de bain. Avec, hm, une arrière salle, où les convives venaient se laver les mains, mais. Jean y était, moi aussi. On. On venait de finir notre shift. Et la porte s’est ouverte. Dehors, la fête, elle battait toujours de son plein. Les convives étaient toujours quasiment tous présents. Puis elle s’est refermée, derrière un. Hm. On était trois. Jean, moi, et. Lui. Tout le monde savait qui il était. Tout le monde. On le voyait dans les magazines, et dans les pubs pour la justice Altéenne. On était des gamines, à l’époque, enfin. Loin d’être assez fortes pour se défendre. Il. J’ai été la première. Puis, puis Jean. Je pouvais rien faire. J’étais tétanisée. Je. Puis il est parti.” Et Nephtys pleure, de nouveau. Mais elle veut pas s’arrêter, non. Elle refuse, pas alors qu’elle peut enfin, vraiment, vraiment, se confier à quelqu’un. En qui elle a confiance. La première personne, le premier homme, en qui elle a confiance, depuis deux ans. “Personne nous a cru. Alors qu’on était pas les premières. Ni les dernières. Personne nous a cru. Certains nous ont dit que même si c’était vrai, on avait eu de la ‘chance’ qu’il nous ‘regarde’. Qu’il s’intéresse à nous.” Elle est énervée, maintenant. Elle siffle ses mots plus que ne les dit. “Jean. A pas supporté, enfin, encore moins bien que moi. Elle. Elle est tombée enceinte. Et elle s'est faite avortée. Personne sait ça. Sauf, moi. Puis, ma soulmark est arrivée à cette époque. Une balance de justice. T’imagines bien l’ironie de la chose. Putain. Jean a. Je sais pas. Elle est venue ici, deux mois plus tard. Le 7 Octobre. Puis elle a. Enfin. Je l’ai trouvé, il était trop tard. Je serais arrivé deux minutes plus tôt, j’aurais pu. J’aurais pu l’en dissuader.” Elle pleure, de nouveau, comme une enfant. Une enfant coupable. Qui s’en veut. “Ça fait deux ans. Deux ans, qu’elle s’est suicidée.” Et Nephtys s’effondre. Sur l’épaule d’Ajay, à côté d’elle. Parce que c’est la première fois, depuis sa mort, qu’elle le dit, haut et fort. Jean s’est donnée la mort.
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D'ordinaire, il perce les secrets comme une coquille d’œuf. En les fracassants contre quelque chose de dur, en extirpant les informations par la force et en les jetant dès qu'il a obtenu ce qu'il cherchait. Il écrase les gens. Plus bas que terre, ils sont prêt  beaucoup de choses pour que la souffrance s'arrête ; il est très bien placé pour savoir ce qu'on l'est prêt à faire pour un peu de répit. Il est plus facile de détruire des gens ou de leur faire avouer des choses sous la contrainte que d'apprendre  à les connaitre, à devenir proches d'eux et les laisser se dévoiler petit à petit. C'est un processus long, d'une lenteur qui ne lui convient pas ; Ajay veut tout. Tout de suite. Il a peur de l'oubli, de manquer de temps, de tant de choses et d'autre qu'il est devenu cet homme exigeant envers les autres et envers lui même. Qui déteste perdre ses précieuses minutes et n'a pas le courage de s'investir dans une relation si il n'est pas certain que la chose va en valoir la peine. Il se protège, mal, mais c'est sa manière à lui de ne plus laisser rien ni personne le blesser.  
Gali n'a fait qu'ouvrir une brèche, dans laquelle, à son goût, trop de personnes ont trouvé refuge.
Lui même est dans ce cas, secret sur ce qu'il a vécu dans son passé, muet sur toutes les choses qui lui sont arrivées. Il est resté si longtemps silencieux dessus que même lorsqu'il essaye de se le rappeler à lui même, les informations lui paraissent grosses, énormes. Et profondément stupides. Il ne sait plus par où commencer ou comment le raconter. Il n'y voit même pas d'intérêt. Préfère laisser les remords le brûler à petit feu. Préfère souffrir en continu que de faire face à ses démons d'un bloc.

Alors forcément, il a l'impression de se voir à travers elle. D'apercevoir ses agissements et où il mènent. Ce qu'ils font aux autres. Il serre les poings et prend ce temps pour l'écouter. Ecouter ses confidences, écouter qui est la vraie Nephtys et pas celle qui l'envoie juste chier ou qui se moque de lui. Il fixe le vide en écoutant son histoire, il s'imagine la scène, parfaitement. Il sait de quel genre d'homme elle parle, il en voit parfois. Ils viennent jusque dans les recoins les plus sombres d'Oriel pour assouvir leurs besoins ; ce sont des hommes qui ne pensent qu'à ajouter des filles à leur tableau de chasse; Qui ne pensent qu'à se vider et passer leur frustration dans des innocentes contre un joli chèque. Mais il pensait qu'ils se contentaient de nanas qui étaient d'accord avec ces agissements;
Même si les filles de ses bars et ses clubs ne font jamais les choses par réel plaisir.
A ses yeux, ce sont des porcs qui mériteraient d'aller à la abattoir, mais ce sont des bons clients, qui payent sa nourriture et les équipements. Alors il ne peut pas les tuer. Mais si il retrouve celui dont parler la brune, il lui arrachera les yeux. Il pourrait le buter de sang froid, juste pour lui voler toute sa gloire. Et toutes ces années qu'il pourrait vivre de plus, alors qu'il a volé celles de nombreuses jeunes filles.  Le King serre les poings et ferme les yeux, la gorge nouée. Il ne sait pas qui il déteste le plus, entre cet homme ou tous ces gens qui banalisent son acte. Dans leurs bouches, on pourrait croire que tout est la faute des deux copines, alors qu'en réalité, le seul coupable c'est celui qui a agit contre leur consentement. Ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre. C'est une chose qu'il ne tolère pas, lui même. Les types qui forcent n'entrent plus jamais au Deck et ne remettent plus les pieds sur le territoire des Nulls.

Il est à l'exacte place qu'aurait du prendre Nephtys ce soir là.
Il se souvient que lorsqu'il était au plus bas, il implorait silencieusement que Léo passe le pas de sa porte et vienne s'excuser d'être parti. Mais il s'était fait à l'idée que la chose se ferait dans la solitude la plus totale et que personne n'en saurait jamais rien.
Il expire bruyamment, il ne s'est même pas rendu compte qu'il était perché aux lèvres de Nephtys. Entendre les choses est éprouvant. Il passe un bras autour de ses épaules et la presse contre lui. Incapable de dire quoi que ce soit. Ajay respecte un long silence, comme pour faire hommage à Jean.  « Je... » Il déglutit. Il est désolé. C'est ce que certains diraient. Mais il n'est pas les autres.  « Ce type mérite de crever.   » Quoiqu'on dise. Ajay n'a pas confiance en la justice Altéenne. Il n'a confiance qu'en lui et sa propre vision de ce qui est juste. La prison est une moindre peine, ces gens sont trop riches pour être gardés derrière des barreaux. Ils méritent que leur nom soit salis et que tout ce qu'ils ont amassés n'ait plus aucune valeur. « C'est lui qui aurait dû mourir, pas Jean. » Il pose sa tête contre celle de Nephtys. Le geste se veut rassurant, même s'il est maladroit. Ajay a du mal avec le contact. Mais avec Nephtys ça ne le dérange pas. « Je ne te juges pas. Même aujourd'hui, si Gali venait à mourir.... je ne sais pas si j'aurai le courage de continuer. » Ajay n'est pas naïf à ce point. Il sait qu'il est faible. Mais Nephtys est suffisamment forte. « Mais il le faut. Tu peux encore repartir de zéro, tu as cette chance. » Sa prise se raffermit. « Il ne te touchera plus. Donne moi son nom et je ferai en sorte qu'il ne touche plus personne. »
Il plaint ce type, quelque part. Il n'a pas de chance, qu'une de ses victimes ait trouvé du réconfort dans les bras d'un tueur.
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Nephtys Carmichael
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Il y a beaucoup de choses qui ont poussé Nephtys à commencer ce décompte. Et beaucoup d’autres qui l’ont poussé à le continuer, au fil du temps. La culpabilité, pour commencer. Le fait de se dire que si Jean avait gardé cet enfant, alors peut-être qu’elles auraient pu essayer de l’élever ensemble, tout en essayant de le cacher à cette ordure, qui aurait lui aurait donné ses gênes. Nephtys est pas sûre qu’elle aurait été capable de faire ça. Vraiment pas. Parce que peut-être qu’il aurait été blond, et peut-être qu’il aurait eu les yeux bleus. Et qu’elle préfère pas imaginer ce qu’elle aurait, ce qu’elles auraient ressenties, si il avait ressemblé à l’homme qui les avait violé. Maintenant qu’elle y pense, elle a jamais vraiment demandé à Jean, ce qu’elle en pensait. Pour elle, c’était une évidence, de se débarrasser de l’enfant. Du feotus. C’était pas le bébé de Jean. C’était la semance d’un monstre. Et maintenant qu’elle y pense, peut-être que Jean pensait pas comme ça. Peut-être que le dégoût de Nephtys pour ce qui grandissait en elle l’a poussé à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas réellement faire. Nephtys ne sait pas. Comment Nephtys pourrait-elle savoir après tout. Nephtys n’a jamais su lire dans les esprits. Nephtys. Nephtys n’a jamais réussi à comprendre Jean, jamais assez rapidement. Elle a toujours eu un temps de retard. La culpabilité aussi, de pas avoir été là. De pas avoir pu, ne serait-ce qu’essayer de la dissuader de mettre fin à ses jours. Puis l’apparition de cette maudite soulmark de merde. (Putain). Cette soulmark qu’elle a jamais voulu. Et qui a peut-être même conforter Jean dans son idée de se donner la mort.
Et quelques autres raisons. La douleur, entre autre. Le fait de pas être assez courageuse pour essayer de vivre sans elle. Sans elle qui l’avait sorti de la douleur, et du vide qu’était sa vie après la rupture avec Sydney, et la rencontre avec Jamie. La folie qu’était celle qu’elle partageait avec Jamie et Leo, Gali. Jean l’a sorti de là, et elle avait peur d’y replonger, sans elle. Et c’est ce qu’elle a fait, plus ou moins. Avec ses amis. Se droguer. Se faire sauter sur une mine. Ah. Elle en a, des souvenirs de cette année. Elle en a fait des conneries, pour se sentir plus vivante, alors qu’elle attendait que d’arriver au zéro, pour mourir.
Puis y’a eu Sibel. Puis y’a eu Isaiah. Et elle pensait, réellement que l’un d’eux réussirait à la faire sortir de ce décompte. Que l’un d’eux se poserait face à elle pour lui dire “arrête, tu es importante.” ou “tu comptes pour moi.” Elle a rêvé d’entendre ses mots. De la part de sa soulmate, quelques secondes. Avant de se souvenir qu’elle la haïssait, et qu’elle la tenait en partie responsable de la mort de Jean. Et peut-être qu’elle aurait pas dû partir si vite. Elle sait pas. Elle regrette rien, de toute manière. Puis Isaiah. Isaiah avec qui elle a partagé ce baiser qu’elle sent toujours, quelque part, sur ses lèvres. Elle lui a laissé le temps, à Isaiah. Et elle a pas fui, finalement. Lui, si. Il a fui comme un lâche. Et a même pas essayé de la retenir. (Connard) (Enfoiré). Elle lui en veut, beaucoup. Terriblement.

Et finalement, Ajay.

Son épaule est étrangement réconfortante. Et Nephtys se rend compte qu’elle aurait peut-être dû plus s’appuyer sur lui. Tout ce temps, il était peut-être celui qui l’aurait empêché même de venir ici. Et finalement, c’est lui qui l’empêche de se tuer. Et y’a quelque chose, dans sa présence, qu’est extrêmement réconfortante. Et Nephtys entrevoit un peu ce qu’elle ressent, loin, caché derrière des tonnes d’insultes et de moqueries qu’elle pourrait faire. (Un mariage, putain). Un père. Il y a quelque chose, chez lui, qui le rapproche d’un père. Ou d’un figure paternelle, en tout les cas. Nephtys refuse d’y penser, pour l’instant. Et se laisse juste reposer sur son épaule. Et le laisse juste la serrer contre lui. Poser sa tête sur la sienne. Il lui dit pas qu’il est désolée, pas comme tous les (mongols) abrutis, qui comprennent rien à sa douleur. Les mots qu’il lui dit sont comme une douce mélodie à ses oreilles. Quelque chose qu’elle comprend, et qu’elle accepte d’écouter. Des mots qui la calment, l’apaisent, plutôt que de lui donner envie de fermer la gueule à leur auteur, à l’aide de ses phalanges. Elle a envie de frapper, oui. Mais pas Ajay. Elle a envie de frapper le monstre, ce monstre, (ordure). Et quelque part, Nephtys sait. Que tout ce qu’il lui dit est vrai. Qu’il pense chaque mot, chaque virgule. Il imagine bien l’amour qu’ils partagent, lui et Leo, Gali. Et c’est. Nephtys les envie. Peut-être que Nephtys n’arrêtera jamais de les envier.
Finalement, elle lève les yeux vers lui, s'essuie la joue avec son avant bras, rageusement. Elle veut plus pleurer. “Terrence.” Elle dit son nom. Et comme pour Jean, c’est la première fois. “Terrence Green.” Elle se souvient très clairement de son prénom. Et de son nom. Pas qu’il lui ai dit, non. Non, mais elle l’a vu partout, sur les magazines, depuis deux ans. “Le procureur. T’as dû en entendre parler.” Et Nephtys sourit. En coin. Un brin moqueuse. Ajay et ses entourloupes de prostituées. Les procureurs, il doit les connaître. Il doit en avoir quelques uns dans sa poche, peut-être. Alors Nephtys se moque, un peu ouvertement. Parce qu’elle est de retour, Nephtys. Elle remonte, petit à petit. Parce qu’elle a lâché la lame, définitivement. Parce que la promesse de la mort de l’ordure, du monstre, (enculé), ça lui redonne la force. Juste pour avoir le plaisir de le voir crever devant ses yeux.
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