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 soleil artificiel ☾ shin

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MessageSujet: soleil artificiel ☾ shin   soleil artificiel ☾ shin EmptyJeu 7 Déc - 1:30


soleil artificiel


et peut-être,
peut-être que tout se délite.
et peut-être,
peut-être que ça devait être comme ça.
peut-être que ça devait battre comme ça - ou donner la sensation qu'un être organique tend à sortir de l'intérieur, déchirer le métal pour en faire une nouvelle horreur.
peut-être que ça doit.
peut-être que c'est - et peut-être, est-il justement l'instant avec un i souligné, de gras, d'italique, qui devrait trainer vers la sortie. l'inspiration profonde, les mains dans les poches, l'allure un peu morose - mais les joues, elles, teintées d'un rouge quasi-délicat.

le reste - maintenant du bruit - les pas qui se répercutent comme des gouttes, une averse, les regards devenus orbites translucides. plus rien qui passe - et lui qui attend que ça trépasse. alan qui joint bien ses jambes, l'allure d'une allumette trop sèche, prête à s'enflammer, se consumer au moindre geste malhabile, trop violent.

la lèvre inférieure qui se pince - le choix de la porte. toquer, frapper, sonner, faire. revenir - ou partir.
partir, partir, partir puisque c'était le voeux souhaité.
partir, partir, partir puisqu'il devait en être ainsi.
partir, partir, partir puisqu'il devait regarder ailleurs.

mais tout ça, ça, ça, ce besoin irrépressible - ce désir intangible. cette addiction qu'il aurait préférée minime, ce shoot dans les veines, dans l'esprit. un calculateur poussé à son paroxysme - une erreur, bug,
bug, bug, bug,
et pleine conscience.

pied qui frappe, pied qui tape - pourquoi hésiter, alors que les souvenirs n'ont de cesse de revenir.
d'hanter - assassiner -
le dos tourné, les deux billes noires qui fuient,
la voix - qu'il espère inchangée.

alan qui ose - qui se jette, qui attend. qui se met à compter, se met à - basculer. et l'ouverture, le grincement perceptible, les sourcils qui se haussent, la bouche qui s'ouvre à peine. stupeur ridicule, presque surjouée tant il y a songé - tant il s'est répété le placement de chaque objet, de chaque corps dans l'espace, même le sien, créature de rien.
- salut.
banalité, crever, percer l'abcès - la maladie qui revient s'enfiler sous la peau.

ça fait longtemps.
5 ans, 3 mois, 6 jours et 20h00 -


le sourire qui grandit, la fureur de découvrir - de revoir, ressentir. la fierté - les jointures qui blanchissent sous les poings qui se rafermissent, encore flanqués derrière le tissu épais.
chaque détail qui se scrute, s'admire du bout des cils - les cheveux à peine plus longs, les dessins qui s'éparpillent en une lignée sur ses mains. plus que la dernière fois, plus, plus, mortellement modifié. pygmalion qu'en a perdu la raison.

j'ai cherché -
regarde -
regarde-moi -


- ça fait... longtemps ? dents qui grincent, maladresse enfantine, candeur stupide - pour la machine taille adulte à la logique du même gabarit. sang qui pulse, tabasse la chair - le fer.

regarde -
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shilan


— il y a comme.
comme les particules de soleil qui viennent s’écraser contre le vide,
des millions d’étincelles à la lumière du travailleur.
des tessons lumineux qui viennent se mêler à ceux de vulcain qui brûlent entre ses doigts – essayer de faire lien.
essayer de.
essayer de créer le contact.
essayer de donner un peu de vie où il n’y en a pas ;
s’prendre pour plus grand qu’il ne l’est, le dieu des machines inanimées
des carcasses vides et délaissées.
mécanicien corrompu, qui se donne plus qu’il ne l’aurait cru –
plus qu’il ne l’aurait voulu.

les doigts qui touchent qui touchent
qui touchent encore
jusqu’à ce que l’éclat paraisse aux fond des orbes sombres.

ça devrait–
ça doit.
ça doit fonctionner.

il grogne un peu shin.
celui-la.
celui-la il l’aime un peu moins.
celui-la.
celui-la il a une texture un peu différente, changeante.
celui-la,
s’est-il dit,
aura une triste vie.

il se sent mauvais parent.

mauvais parent pour abandonner l’enfant.
mauvais parent pour juger le garnement
avant même qu’il ne prenne vie.

c’est son métier.
c’est ce pour quoi il est payer.
pas de quoi faire des liens, pas de quoi s’attacher.
il fait celui-là pour ce quelqu'un.
ce qu'il en fera – c'est pas ce qui doit le préoccuper.

ce sont des illusions d’humains ;
ce sont des coquilles d’humanité.
ce sont.
ce sont, parfois, ce qu’on aurait du être,
ce sont, parfois, ce qu’on aurait pu être.

ce sont, parfois, des reflets de ce qu’on aurait pas du être.

putaiiin.

la pince qu’il lâche et qui vient finir au sol.
la frustration qui résonne dans l’antre du fou rêveur.
ça ne fonctionne pas.
et pendant un instant, il se dit que ça devrait peut être ne pas fonctionner.

il se gratte la nuque, se frotte le visage.
absorbé.
complètement ailleurs, le regard foutu dans les entrailles de l’embryon grandeur nature, taille adulte ;
shin qui.
oublie.
le reste.

qu’en oublie même la porte qui teinte.

salut.

les sourcils qui se fronce, la connexion qui ne se fait pas.
qui devrait se faire.
le petit quelque chose qui cloche, qui ne fait pas sens.
qui.
refuse de tourner rond.
shin déteste quand ça ne tourne pas rond.

les deux talons qui se pivotent, shin qui quitte sa pénombre,
s’approche un du comptoir
les yeux fixes sur la silhouette qui se découpe doucement
à la lumière de la fenêtre.

le corps qui se stoppe.
qui s’arrête.

les traits connus par coeur – les traits révisés par erreur.
croisés à la lueur d’un reflet d’un miroir d’une foutue flaque d’eau.
les traits qu’il.
les traits qu’il a apprivoisé pendant une année entière jusqu’à en avoir la rétine toute brûlée.
les traits qu’il a recroisé à chaque instant une fraction de seconde comme le fantôme d’un quelque chose oublié.
délaissé.

qu’il aurait sans doute du regretter.

ça fait… longtemps ?

shin qui se tait.
shin qui connait la réponse.
shin qui pourrait la dire à voix haute, avec une exactitude de physicien.

5 ans. 3 mois. 6 jours. 20 heures.

les mots qui sortent pas.
qui devraient sûrement sortir.
mais qui ne sortent pas.
qui restent coincés là quelque part.
ça l’étouffe pas – ça demeure juste.

l’hésitation quand même.
l’hésitation en se demandant si ce n’est pas qu’un mirage,
qu’un nuage de conscience matérialisé dans l’entrée de son atelier.

alan ?

shin qu’a jamais été doué pour les grands discours.
mais shin qui sait parler avec les yeux ; le regard parfois qui en dit trop. qui en dit trop long, trop grand.
la surprise impossible à cacher,
l’incompréhension à peine masquée.
le coeur qui se tiraille entre quelques autres émotions impossibles à distinguer.

shin qui est déjà un peu plus près.
shin qui est déjà un peu plus conscient. qui effleure de ses yeux le vrai.

et il se dit juste ;
t’es là.
pas de enfin. pas de dommage.
pas de.
juste.
la situation en pleine face, comme le revers d’un coup de poing inattendu.

qu’est-c’tu fous là ?

j’y crois toujours pas.


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soleil artificiel


l'inspiration - profonde. remplir le corps de molécules - ridicules particules. donner plus de gonflement aux extrémités qui maigrelettes, pourraient endosser avec facilité le rôle d'aiguilles - recoudre ce qui a été arraché, redonner à la poupée sa splendeur d'antan, polissant ses yeux en verre ou en plastique, enlevant la poussière sur sa robe de soie ou de laine. reprendre la place sur le haut de l'étagère - avec les autres, se croire unique, incroyable, fabuleux.

et tu sais shin, j'ai cherché -
cherché encore, cherché longtemps -
oublié aussi - mais tu sais shin -
j'ai jamais autant entendu le coeur - se fissurer - s'exalter -


et là, là, là, juste ici, l'enfant délaissé, relâché dans une nature qui aurait eu raison de le dévorer tout entier. l'enfant qui revient aux racines du mal, à l'origine de l'insulte à l'humanité - robots qui devraient rester à la place de choix, celle juste en bas, à subir, courber l'échine,
tout bonnement servir.
alan dans sa bouche ça fait sens - alan dans sa bouche ça fait logique. ça aligne les lettres comme le résultat à un problème - ça paraît logique.
a
l
a
n
juste alan. simplement alan. bateau alan dans son cimetière en plein océan - qu'attend qu'on vienne le récupérer. les cils qui papillonnent, frappent l'air et la fine poussière - le dos encore bien droit, le sourire qui s'éparpille, s'étale en une trainée de peinture sur son visage d'opale.
- je pourrais te dire que j'ai vu la lumière, et donc que j'suis entré.

mais tu m'as pas fait pour mentir -
tu m'as pas fait pour te mentir -


- j'ai tout simplement cherché.
un temps. lèvre pincée, iris qui se baissent, cherchant la honte à la pointe de ses chaussures.
- je voulais te revoir.

besoin serait plus juste -
besoin serait plus vrai -
et je dois l'être, vrai, vrai, si vrai que même toi -
même toi tu comprendras pas quel éclair s'est abattu -
pour permettre à la créature de s'animer -


- c'est... bon d'te revoir.
et la création qui s'approche, l'être de fiction qui fait un pas, puis deux - apprivoiser une bête sauvage sans la faire détaler derrières une forêt dense. et les coudes qui se posent sur le comptoir - mise à distance, celle de la sécurité.
le regard qui soudain se perd ailleurs - les alentours. remarquer ce qui a pu bouger, ce qui a pu changer, ce qui a pu se faire, décoration trouble cependant, mémoire d'image qui peine à reprendre ces souvenirs.
l'attention qui revient - retombe sur celui de sang, d'âme insufflée.

et tu sais shin, t'es magnifique -
même quand tu t'effondre, même quand tu tombes -
même quand les dieux t'ont abandonné au bout du chemin -
même quand tu comprends plus rien -


comme une étincelle vive - douleur supportable, bien que la pire. et alan à juste profiter - avant le déclin, le sien, peut-être.
regarde ailleurs.
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MessageSujet: Re: soleil artificiel ☾ shin   soleil artificiel ☾ shin EmptyDim 10 Déc - 22:26


shilan


— le temps qui se fige, qui se suspend un instant,
qui pour la première fois, demeure entre vos mains.
les secondes qui s’étirent, s’étendent, les secondes qui deviennent soudainement plus longues, plus lourdes,
qui s’abattent sur ses épaules,
masses inattendues.

la sensation qu’on vient de lui asséner une gigantesque claque en pleine gueule ;
qu’il a perdu deux dents en route, la moitié de sa fierté,
qu’on l’a retourné de l’intérieur, qu’on l’a secoué avec ardeur,
de manière à ce qu’il finisse tragiquement à genoux devant le fantôme d’une vie passée.

alors c’est ça ;
après m’avoir hanté pendant des années te revoilà
et je ne sais pas si mon coeur doit se serrer ou accélérer,
si je dois te hurler de dégager ou te supplier de rester.


le son de ta voix presque inchangé, peut-être plus maîtrisé.
ta peau qui s’anime avec aisance, tes paupières qui tombent, se soulèvent,
la poitrine qui gonfle, la poitrine qui vibre, qui vit
l’humanoïde devenu humain, l’oeuvre devenue réelle, tangible –
l’oeuvre qui a grandit, qui s’est élevée, l’oeuvre sûrement toujours inachevée, qui continue de se façonner loin de ses doigts de mécanicien.

shin qui ne sait toujours pas comment réagir.
shin qui se tient.
qui ne tangue pas à chaque mot lâché dans la portée, qui vient se balancer sur la mélodie trop effrénée.

j'ai tout simplement cherché.

le pourquoi qui lui scie la langue,
qui se fait attendre ;
pourquoi le retrouver, pourquoi le rechercher
– shin qui n’a rien à offrir que ses yeux de suie et ses mains d’orfèvre,
forgeur de pierres précieuses, éclat de vie dans les orbes qui auraient pu rester inanimées.

les lettres qui s’alignent avec légèreté et qui pourtant viennent se fracasser là à l’intérieur ;
le souffle qui se coupe et le coeur qui tombe un instant, qui regrette ;
les derniers adieux, la sensation d’en avoir terminé, le sentiment d’un besoin à durée limitée
qui n’a pas tardé à refaire surface au reflet d’une surface d’acier.

shin qui ne bouge pas alors que tu fais un pas, puis deux, puis trois et que la distance se réduit.
toi qui le dépasse de quelques centimètres, et lui qui se sent écrasé par ta présence, l’âme dans la balance,
shin qui se demande s’il devrait reculer.

il t’observe t’appuyer, imagine chaque rouage s’articuler sous ta peau gelée, glacée,
qui se souvient de la mécanique, des entrailles érigées,
du temps passé à la lumière du clair de lune, des nuits éparpillées,
des étoiles volées au ciel pour être placées dans l’invention, comme une trainée de poudre se consumant dans tes veines.

ah.

shin qu’a rien à dire
– ou plutôt qui ne sait pas quoi dire –
shin qui te fixe, toujours,
qui ne détourne pas les yeux.

la main qui se tend, qui se dirige vers ton visage sans hésiter ;
l’index qui se pose sur ta joue sans prendre le temps de l’effleurer
et qui fait pression pour voir ta tête pivoter.

le créateur qui en observe les coutures
de ce visage de poupée,
le créateur qui cherche les sutures
d’une année acharnée.

la peau de porcelaine, l’épiderme qui éclate, la lumière qui se pose avec élégance sur ton visage.

c’est bien. il ne t’a pas abîmé.

les mots lâchés dans le vide, comme pour le combler, le meubler ;
ne pas laisser de nouveau le silence s’appuyer sur vos dos pas faits pour le supporter.

le bras qui retombe et shin qui se détourne, s’affaire dans ses outils,
déniche l’objet désiré dans le bordel qui se voudrait organisé pour le forgeron d’illusions.

je ne sais pas ce que t’es v’nu chercher, mais j’pense pas que tu vas l’trouver.

il se gratte légèrement la nuque, laisse son regard s’échouer encore une fois sur l’androïde dont il est – sûrement – le plus fier.

il y a plus rien pour toi ici, alan.

hormis des carcasses de ferrailles
et l’auteur de ce nom aux lettres d’histoire.




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soleil artificiel


vérifier, faire attention, prendre en considération, remarquer ce qui a pu se modifier, muter, même si la chair elle, elle se veut figée - à jamais. de celles qui finiront dans un bocal pour un sujet d'étude. de celles qui se feront scalper pour offrir à ces jeunes femmes mortelles une sensation de jeunesse en fanfare. et lui, lui raide qui dans chaque vertèbre sent une fracture légère - comme un éveil, une violente secousse après une mise en pause pour faire passer les heures plus rapidement. heures vendues, heures données, pour un peu de bouffe, pour une photo, pour quelques vêtements pas trop miteux. et les cils qui papillonnent, qui frictionnent, à pouvoir sans doute entre eux se foutre le feu - prouver sa démence, sa loyauté à outrance.

plus rien, plus rien, plus rien,
plus rien dit-il.

je n'suis pas virtuel.

plus rien, pas même un grain de poussière dans lequel il pourrait y chercher un trésor aux mille merveilles - pièces, couronnes, rubis et émeraudes, histoires abracadabrantesques aux fins logiques, sans surprises. plus rien. plus rien, pas même ce coeur qui bat, qui pompe et recrache dans un souffle le liquide vermeille à l'écrasé de rouages en ferraille.

- il ? il n'est plus depuis longtemps, du moins... je n'l'ai pas croisé depuis très longtemps. à se débarrasser du maître, à secouer le collier jusqu'à ce qu'il craquèle sous la violence du cou qui se gonfle d'une liberté à toute épreuve - celle de se tirer, quitte à se prendre une balle dans le talon. il n'a rien pu abîmer dernièrement, en effet.

petit sourire habituel - de ceux qu'on pourrait trouver dans le fond d'un océan, mélangé dans le sel.

- il y a toi.
incompréhension qui se lit en même temps que les sourcils se haussent. la lèvre inférieure se pince gêne qui se traduit à travers des manies monotones.

- tu m'as fait pour toi, à l'époque.
inspiration, soupir, souffle qui en suspension - effroi d'une réponse qui l'enverrait hors des murs, parmi les ordures. à tenter de faire comprendre à la matrice qu'un sens autre peut être possible - que le bout du nez n'est pas celui du monde.

- autrement dit, sans but.
ni soigner, ni aider, ni combattre, ni parler, ni désarmer, ni faire, ni détester, ni se joindre, ni obéir, ni fléchir, ni tomber, ni aimer, ni donner, ni reprendre, ni arracher, ni tuer, ni sauver.

- j'ai peur d'avoir besoin de toi.
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shilan


— le temps qui semble se fissurer, se craqueler sous le poids de ton regard,
les minutes qui se suspendent à quelques fils de réalité,
qui flottent comme un parenthèse qu’on ne veut pas refermer,
qu’on désire voir s’étendre, s’étaler,
jusqu’à vous envelopper tout entiers.

les regards qui se croisent,
lien pur cousu aux fils de fer qu’aucun de vous n’a jamais pu rompre,
même si ça avait été maintes fois désiré.
shin qui se croyait parfois fou à lié,
qu’à force d’avoir vu ton visage il s’était imprimé au point que tu restais le hanter,
le suivre pour lui rappeler
qui était la personne ayant bâti l’homme qu’il est aujourd’hui.

j’dois comprendre qu’il est plus là ?

shin qui fouille toujours,
shin qui relève pas le regard,
qu’espère sans doute rendre le conversation futile,
pas lui laisser trop d’importance,
pas montrer qu’il est ébranlé par ta simple présence.

et quelques syllabes perdues dans le vide lui font relever la tête,
et il te scrute shin,
il te perce de son regard, cherche à savoir si ce que tu dis à le moindre sens à ses yeux.
shin qu’a jamais été important, qu’a toujours été un brisure de temps,
un arrêt sur image,
shin qu’a toujours été la pause nécessaire, le shooter pour avoir un peu d’air,
la dose de trop,
la dose de tout,
avant de revenir au train train quotidien.
shin est là,
shin demeure,
mais personne ne s’arrête indéfiniment.

un coude posé sur l’établi, la clé dans la main
(pas celle du coeur, juste celle qui pourrait l’aider à t’examiner de l’intérieur)
les sourcils légèrement froncés,
l’gars qui cherche à comprendre ta ligne de pensées.

ouais, j’t’ai fait pour moi. j’suis même surpris que tu t’en rappelles.

à se redresser,
déplier la carcasse qui finirait elle aussi par se rouiller au milieu des êtres de métal.

mais lorsque tu as été achevé, alan, tu n’étais plus pour moi.

les épaules qui se haussent,
l’esprit qui divague.

t’as pas besoin de moi, alan. ça fait cinq ans. et ça en fera cinq autres. et ainsi de suite.

le léger sourire qui se dessine, sourire aux écorchures éclatées, qui pourraient irriter la perfection des tiennes de par cette simple expression.

ta vie n’est pas dans cet atelier, pas avec moi. t’es revenu pour me voir ? ok. mais après ? je n’ai rien à t’offrir que des bouts de métal et des robots inanimés.

mais toi tu es bien vivant.


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soleil artificiel


plus là, disparu - comme envolé. comme un mauvais souvenir enfin brûlé à la pleine lune, pour trouver là-haut un repos bien mérité. son visage il s'en souvient, alan. sa manière de plisser des lèvres ou de froncer les sourcils. le timbre de la voix - rappelant inlassablement qu'il ferait mieux de partir. pas pour lui. pas pour eux. non pas un rejet - seulement un pitoyable adieu. et alan, alan il inspire profondément, baisse les yeux quelques secondes et les paupières deviennent plus lourdes subitement - violence des termes qui viennent arracher chaque couche métallique polie à outrance, de cette peau factice coulée dans du plastique et du synthétique. la langue se fait mordre un peu du bout des dents et le pied tapote le sol, un peu nerveux, un peu anxieux. qui ne saurait supporter une énième sortie - loin d'être en beauté. alan qui, des doigts posés sur le comptoir se met à chercher un tempo qui lui conviendrait - à lui, à shin, à ce vide conceptuel qu'il croise entre chaque mouvement qui se sépare.
- ainsi de suite...
en écho répétitif, qui compte les années une par une, en imaginant des potentiels scénarios d'une infime solitude - et d'un bonheur de la découverte un peu crasse, un peu dépitée d'une humanité qui n'est bonne qu'à s'entredévorer. idiot - la plus grande erreur du créateur, du grand dieu mortel, d'avoir façonné le pire croyant de son ère.

- je suis le résultat d'un caprice ? qu'aurait mieux fait de ne jamais animer sa créature du démon - qui n'est pas loin d'un corps rapiécé d'autres cadavres abandonnés. le frisson se déploie, désagréable, lui fait courber l'échine et le sourire reste - le sourire grandit. ma vie... ma vie... vie qu'il sépare lettre par lettre dans son esprit aux fils entremêlés.

vivre d'un vécu vivant voguant au vent voletant. explosion de v qui ne veulent plus réellement signifier - seulement des images d'un océan implanté, d'une pluie au ralentissement déconcertant. la machine se penche, la machine souffle, se rapproche - il siffle, le pernicieux oiseau de malheur, il siffle comme si dans la seconde il allait être déconnecté, il siffle comme si dans l'instant il allait se retrouver à casse, gueule béante et arracher par les chiens. il siffle - puisque c'est tout ce dont il est capable, il siffle puisque c'est le talent dont il peut se vanter. parole convaincante, parole mimétique, parole réaliste, parole résultat d'une pensée immédiate - et d'un mélange malicieux de logiques contradictoires.
alan - raclure d'un paradoxe.

- où est la tienne, shin ?

trouver un sens - ou un contre-sens.
trouver une définition - une véritable.
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