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 doucereuse providence // ajay

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MessageSujet: doucereuse providence // ajay    doucereuse providence // ajay  EmptyMar 19 Déc - 21:58

doucereuse providence((ajay))
j'eus apprit que l'inconnu était parfois un mal partagé pensées
peu apprêtées

Des lèvres assez gercées, de son costume trop classiquement bien taillé, il percevait les univers avec de nouvelles fissures.
Qu’était-ce, le destin ? Une chose qu’il refusait amèrement, une chose qu’il préférait fuir et ne jamais, au grand jamais, croire. Véritable mécanisme de l’humain cherchant à se rassurer, de croire que l’humain est gouverné par des entités jouant d’eux, de tous les petits humains avec amusement. De sa piètre vie actuelle, des mélodies curieuses nommées paroles qu’il perçoit sans cesse, il conçoit néanmoins l’idée d’un théâtre où il est malheureusement enfermé. Si, et seulement si le destin existait, pourquoi l’aurait-il amené ici ? Il ne sait, il s’échoue dans les dérives de ce monde si curieux, il s’en brûle la langue au premier café qu’il buvait. Amer, comme la défaite de la fuite du côté maternel. Le génie de chez lui n’était qu’un connaisseur atypique, ici. Là pourrait être l’idée d’une providence : péripétie contingentes, fin nécessaire. Cours de purs débutants qu’il soupire, qu’il revoit sous toutes les couleurs, se répétant la définition la plus simple.
Nécessaire : qui ne peut pas ne pas être.
L’obligation de déverser la perte dans ce lieu horriblement effrayant, pour le pauvre logicien qu’il eut tenté d’être. Ironie ; le logicien ne philosophe comme aquila. Le logicien n’a la propre capacité de philosopher, il est considéré comme plus fermé. Carré devenu froid goûtant les lèvres amères et gercées du premier regret de curiosité maladive ; couleur marmonnée couleur dévaluée et dévaluant encore et encore cette curiosité, monstrueuse venant l’affronter malgré lui. Tel est là le problème de sa passion, ce désir l’emportant toujours plus loin dans ses recherches : l’envie maladive de l’inconnu. Comme si l’inconnu était un être l’invitant chaque soirs à ne plus dormir, parcourir sa peau pour en déduire le tissu d’existence qu’il le qualifie, donc –
D’inconnu ?
L’alibi était, donc, de fuir de ce monde attisant une part de l’habituelle dame curiosité, discutant avec lui de la beauté de cet air trop parfait. Il parait qu’aux terres plus lointaines se cachent l’irrespirable, l’insoutenable, la pollution venant aspirer les propres poumons ; de quoi s’en tâcher le costume.
((l’envie de rencontrer un nouvel enfer le prend de haut, le toise et l’implose))
Mais le destin qu’il nie toujours lui offrait, sur un plateau, l’éternelle soulmate qu’il renie toujours avec une puissance folle. Il se créer une haine certaine qui n’existera jamais : une simple petite fille dans son esprit, devenue plus grande, ayant souffert par son erreur de jeunesse, voici ce qu’elle était. Rien ne l’embêtait dans cette erreur ; peu d’empathie, si triste venant d’un dit sage vieillissant dans ses discours moralisateurs. Alors que la folie le rongeait déjà avec amusement, carmin au teint cireuse dans la paume qu’elle tend ; il eut observé avec véhémence cette soulmate revenue à lui par mégarde, d’où l’envie de fuir une nouvelle fois.
Tel était une des véritables causes de retourner chez lui ; il ne supportait l’air, il ne supportait rien. Les esprits qu’il rencontrait pouvait peut-être le consoler un brin, mais sa drogue quotidienne commençait à le ronger. Café posé en un soupir : maudit akhram, je ne peux t’effleurer mais je rêverai de simplement te prendre comme à l’habitude. Moins concentré, moins sur, moins lui –
Tristesse, n’est-ce pas ?
Aquila être en un tas de demandes, Aquila être aux multiples questionnements, Aquila se pensant soudainement comme un faux-savant ; il se remet encore en question. Ainsi, les cernes et les désirs se creusent, et de la naît une interrogation nouvelle. L’arrivée dans ce monde était-elle réellement prévue ? Comment le savoir, comme le déduire ?
Qu’aurait-il à apprendre de l’existence qu’il mène ici, en tant qu’étranger qui souhaite le rester ? Le fait que ce monde soit la terre de sa semi-origine n’arrive qu’une nausée vulgaire, dont il se félicite : retourner à Sigan, le plus vite possible, sans nulle hésitation. Cela ne changerait pour rien au monde.

A L T E A
Lieu de haine en ses mémoires, lieu où seuls les livres de papiers peuvent s’attirer une gloire
Seulement, les dires sont similaires et le papier se brûle si rapidement
Que la peur lui emboîte le pas –

Alors, il prenait de l’aide au maximum, attirant tout les esprits considérés comme tordus. Comme l’un de ses collègues qu’il apprécie malgré des valeurs de professorat absolument non partagées : il paraîtrait qu’il ait l’image d’un prof malade d'absentéisme. L’intelligence mathématique et culturelle dont il dispose amène à une demande certaines de retrouvailles, pour en comprendre plus sur le tout qui l’entoure. Alors, l’homme assoiffé de connaissances l’invitait souvent, ne pouvait que récolter le plus d’information, de dires qu’il ne pourrait qu’apprécier.

- Hm ? Oh, bonsoir. Sourire d’amical compère s’affichant à la vue de l’autre professeur dégarni, le sortant ainsi de ses pensées trop lointaines pour être, parait-il, comprises. J’ai déjà prit un café, afin d’être bien éveillé.

Il observait de loin les lumières d’une fin de journée s’annonçant dans les orbes ; temps où les esprits se délient pour mieux penser, l'apéritif, lieu de toutes pensées. Aquila, où l’être qui mélange café et vin rouge en savourant le tout sans s’agacer ; l’art de penser si fort qu’il en oubliait les manières de goûter selon des codes d’ordres.

- Installez-vous et commandez l’apéritif, il faut bien que je découvre les spécialités d’ici. C’est toujours intéressant.

Du livre qu’il feuilletait alors sur cette merveilleuse question du destin fut fermé et rangé rapidement. Il ne s’était apprêté à la futur torture de l’inconnu allant arriver dans les minutes suivant, aquila, il croisait simplement les orbes de cet aîné –
A qui ressentirait la nouveauté en premier, cher ami !


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doucereuse providence((ajila))
gods bound by rules
Méconnaissable devant le miroir, la vilaine cicatrice a disparu, effacée d'un geste habile. Jay s'affaire à enfiler son costume, plus vrai que nature, plus authentique que l'original. Les contours du visage s’arrondissent, les joues sont détendues et laisse présager des rires et des sourires répétés depuis des années ; une personne joyeuse sans doute qui aimait son métier du temps où elle enseignait réellement à Paracelse. Les rides se creusent, le teint s'assombrit jusqu'à ce qu'Amon apparaisse. Professeur, de choses et d'autres, fantôme, imposture du King. Le crâne dégarni, le timbre de voix rocailleux, la gorge abîmée à force de fumer qui s’éclaircit après un bon verre de whisky, le bandit s'efface pour devenir cette épave - à laquelle il pourrait ressembler à l'avenir. Cette figure qui s'est un jour trouvé en face de lui et dont il s'est venu dans les heures les plus sombres. La première expérimentation de la puissance de la small science.
Botcher. Incapable. Ils se sont moqués de sa lenteur. de l'hésitation dans ses gestes. De son incapacité à travail correctement et c'est la rue qui fut sa meilleure école.
Incarner Amon, c'est se forcer à devenir un visage animé, un pantin désarticulé, aux gestes fatigués.  Amon est vieux, compte trop sur les bouteilles pour occuper ses journées et se gave de petits toasts qui accompagnent les collations. Il transpire cette opulence dans laquelle les gens de Cosmopolis vivent.  Ces bourgeois méprisables - qu'ils s'étouffent avec leurs cravates. Il leur piquerait bien leurs beaux apparats, le monstre est un charognard. Il ne tire aucune gloire à obtenir ce qu'il veut de la manière juste dans un monde qui n'a aucune justice. Il préfère priver, subtiliser et prendre les gens à leur propre jeu. Et surtout, il aime gagner, mauvais perdant dans l'âme, tricheur. Jay les hait tous autant qu'ils sont ; mais ça fait du bien d'être de retour à la maison.

Chaque fois qu'il retourne à Cosmopolis, c'est l'air frais qui le percute de plein fouet, la pureté, la mélancolie. Et si Jay n'est pas du genre à regretter le passé il y a toujours sa gorge qui se serre et l’amertume. Et-si, et les choses s'étaient présentées autrement, et si il avait un endroit où se recueillir. Le gamin qu'il était reconnaît par le coeur le chemin, ers la maison de Nameha, vers la supérette. Vers l'école, en passant par le jardin de la petite vielle qui laissait sortir son chat. Sur la route il s'égare et retrouve la porte d'entrée. Le lierre a été arraché de la façade, les barreaux remplacent le grillage troué. Un enfant joue dans le jardin et il lui sourit.  Jay se retrouve enveloppé dans une aura paisible comme-ci il était de retour chez lui. Il se revoit gamin courir dans les rues, ses perdre dans allées, veilleur trop tard dans les parcs L'odeur des fleurs, de la nature et même le soleil semble ici, avoir un parfum. Le coeur est lourd mais Jay ne se sent pas plus sentimental qu'à l'accoutumé, il s'émeut simplement de voir quelque chose de plus coloré que Oriel ; plutôt, il préfère enfouir ses regrets bien profondément là où il pourrissent avec les cadavres de son placard. Seul le ciel reste gris au fur et à mesure que le soleil se couche, se voile pour devenir le linceul qu'il croise tous les jours, il perçoit les nuances rouges, orangées, mais il manque au tableau une couleur. Il ressemble alors à celui d'Oriel. Il a oublié quelle teinte manque à l'appel. Elle n'a jamais été importante, futile et le King porte peu d'importance aux connaissances brutes. Il s'est passionné pour l'abstrait.
L'ésotérique. L’irréel, le fantastique. Des univers parallèles, persuadés qu'il existent. Les pauvres sont là, il a juste besoin de quelqu'un pour les décrypter à sa place, lui montrer la voix. Il lui tarde trouver le premier passage. Découvrir le monde avec un grand m majuscule. Au délà d'Altéa, au délà de tout ce qu'il peut imaginer. Une terre vierge, où il pourrait tout revoir, tout revivre, tout refaire.
Il pourrait. Partir, tout recommencer et devenir ce qu'il a toujours voulu être, mais Jay reste dans son mensonge. Et dans l'instant présent il n'est pas lui même. Il presse le pas pour ne pas arriver trop tard à son rendez-vous. Quelques secondes pour souffler. Bien que Aquila ne lui demande pas de faire trop d'efforts.

Leur première rencontre est flou dans sa mémoire, presque iréelle, les discussions s'enchaînent sans jamais se ressembler, il a vite associé l'homme à une source de savoir inépuisable. Jay a toujours aimé les histoires et même maintenant, il pourrait l'écouter des heures parler. Il est de ces hommes qui ont le don d'apaiser ses conflits le temps d'une parenthèse, où sa vie n'existe plus. Et en cela, vivre la vie d'Amon même quelques heures n'est pas la pire des tortures. Il se sent plus proche de cet homme que de lui même. Ajay n'a jamais si qui était son alter-ego. Etre acteur de sa propre vie répond aux questions qu'il n'ose pas poser, justifie les actes immondes qu'il peut perpétrer.
L'excuse de ne pas exister.
Il apprécie la droiture de l'homme bien qu'au fond de lui il le trouve peut-être trop "coincé". Mais il se mêle pas de la vie personnelle de l'"ami". Ne se permet pas de faire partie de son quotidien, même un peu ;  il reste à sa place. Le spectre. Souriant chaleureusement à sa vue, immobile une main dans la poche de son pantalon qui lui tombe mal, l'autre derrière sa tête gratte son crâne dépourvu de cheveux, il observer le plus jeune de ses yeux presque noirs. Derrière ses lunettes qui sur son gros nez lui donne un air de père noël, la barbe fournie. Il faut vous ménager, ce n'est pas très bon le café. Préférez une pause. Pas l'habitude de vouvoyez, cela paraît toujours étrange dans le creux de ses lèvres même si ce ne sont pas vraiment les siennes. Ce n'est pas quelque chose qu'il impose à ses hommes.
Ces. Conventions sociales.
Je vous conseille les cocktails maisons pour commencer en douceur. Ils sont excellent. Je vais en commander deux, vous m'en direz des nouvelles. Le serveur qu'il hèle semble le reconnaître car son oeil est plus lumineux. Une mauvaise journée sans doute, il sait que son nouveau client lui assurera un pourboire agréable. Le silence se paye très cher. Mais pour son confort, les dépenses du King sont inconsidérées. Si d'avenir vous avez faim, le plat du jour vous donnera une idée de ce qui se cuisine dans la région. J'en suis personnellement très satisfait. Le vieux s'élance dans un petit rire pudique et entendu avant de plonger dans le vif du sujet. Réchauffé par la perspective d'un bon moment, ou pas autre chose. La détende dans son corps est inhabituelle mais bienvenue. Je suis curieux de connaître vos spécialités. J'aime beaucoup la cuisine, vous savez. Et son ventre rond ne le contredit pas.
Le véritable Ajay aussi aime jouer des ingrédients. Et s'enivre déjà d'un bon repas ou d'une bonne conversation. Garde bien caché son talent, entre deux bâtiments géants de Soho.
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doucereuse providence((ajay))
j'eus apprit que l'inconnu était parfois un mal partagé pensées
peu apprêtées
Aquila posséderait un secret précieux, faisant de lui un homme éclairé.

« Mes paroles sont faciles à comprendre
Et à mettre en pratique.
Or, personne au monde ne les comprend ni ne les met pas en pratique.
Mes paroles portent en elles leurs principes
Et mes actions sont porteuses de leur propre gouvernance.
Ceux qui ne les comprennent pas ne peuvent me comprendre.
Plus le cercle d’individus qui me comprend est restreint
Plus je suis digne d’être honoré.
C’est pourquoi l’homme éclairé porte des vêtements d’étoffe grossière
Mais arbore un jade précieux en son sein.
»

La cordelette maintenant la pierre picotait en sa poitrine alors que les souvenirs allaient l’envahir ; le père avait donné au fils ce texte, où il fut y méditer. Comment être un homme éclairé dans les symboles : ou faudrait-il être éclairé avant d’en porter le symbole secret. Il ne connaissait la véridique de ce dire, Aquila. Mais, après avoir pensé ce texte très longuement, et ce d’une manière très subjective, il ne put qu’appuyer sa véridique. La vertu est facile à comprendre, et chaque être humainement plausible tente de la mettre en pratique, consciemment ou inconsciemment. Même l’adolescent cruel qu’était parfois Aquila cherchait la manière de soigner sa propre idiotie. Alors, il eut médité sur ce texte ancien, qu’on lui expliquait. Si ancien qu’il n’allait avec la réflexion de logique pure répétée dans l’éducation siganaise. Là n’était la réelle question d'interprétation classique qu’il eut tenté de faire : le jeune homme voulait posséder le précieux jade comme il posséderait un esprit éclairé. Ne plus se laisser aliéner par la peur que le destin lui infligeait alors, et vivre dignement.
Ainsi, à sa trentième année, le père crut bon de lui offrir un jade précieux. Des larmes intérieures, fières, s’écoulaient alors. Aquila, homme de finesse, de culture et d’éclairage. Aquila, ayant affronté les démons, ayant lu cent fois les textes les plus bons, Aquila apprêté à terminer sa vie en aidant, par son génie des plus grands.
Il portait toujours la jade, les convictions pleines de sens. Malgré le fait que le sentiment de crainte le reprenait aux tripes, comme s’il allait commettre le crime d’avoir peur de l’inconnu. De reconnaître une femme au loin comme une mère éventuelle dont il ne voudrait pour rien au monde. La peur de ne plus retourner chez lui, aussi.  Ainsi, il ne se jugeait plus éclairé comme il se devait de l’être ; sacrilège éhonté. Il conserve la jade brûlante en son sein, priant ainsi ses pensées d’en rester digne, jusqu’à la fin.
Jade, je te prie de m’être alliée dans les promesses que propose ta pierre, dont on parle tant en mythe –
Il émit un sourire poli, Aquila. Ne jugeant la démarche d’Amon, plus âgée, plus burlesque, plus grotesque malgré les traits de moyens visibles. Du physique peu entretenu – prendre soin du corps et de l’esprit, telle en est la valeur du siganais --, il essayait de comprendre si la morale de l’intellect était différente de celle étant chez lui, ou si Amon était simplement Amon. Il ne savait, si l’amour de la nourriture était sacrifiable à la beauté de son propre corps, mais s’en navrait si c’était le cas.
Que d’oppositions.  Il ressemblait à un cliché véritable d’un homme particulier, dont il n’a le terme en tête. Quelque chose qui n’existe pas chez lui, mais qui s’avère plus présent, ici.
L’imperfection ?

- Vous avez raison. La café n’est la boisson la plus excellente pour l’organisme, parait-il.

Pas spécialiste, Aquila. Il possédait un nutritionniste par son salaire qui le valait, pour se garder en forme et apprécier son corps correctement. Que dire ; il ne se nourrit pas de la meilleure des façons, ici. Il acquiesçait chaleureusement à l’idée de saveurs qu’il ne connaissait pas. Aucun danger à cet inconnu ; la cuisine d’ici paraissait plus évadée, plus rêveuse, plus douce. Les goûts sont bien plus éparpillés, c’est peut-être là un artificiel différent de chez lui, qui sait. À l’aise, Aquila. Toujours aussi droit, aux airs toujours travaillés, à la jade toujours cachée. Simplement à l’aise, d’une manière un tant soit plus naturelle qu’avec un classique collègue. L’esprit de celui-ci devait s’accorder avec le sien, sur la question d’échanges d’idées.

- Avec joie. Je n’ai qu’une connaissance faible des saveurs d’ici. Sont-elles différentes en fonction des régions ? C’est curieux.

Rire abstrait, attendant l’apéritif. Pour souligner le fait qu’en effet, il avait l’air d’être un connaisseur de cuisine, tant par l’illumination (artificielle ?) des pupilles, du visage demandeur de nourriture qui s’éveillait alors. Répondant à l’ « ami » par des traits réfléchis. Les spécialités de son propre monde, excellente question.

-  Vous seriez étonné de voir que la pensée de spécialité n’est pas si commune que cela, chez moi. Les saveurs sont d’une multiplicité assez incroyable, il est possible d’avoir le tout de nos envies en un seul plat. Donc, spécialité ? C’est un angle particulier. Justification à ses propres dires, par l’échange de culture, qui doit être précisé. Les restaurants n’ont pas réellement de spécialités, mais l’extrême variété est d’obligation pour que cela soit un restaurant.

Pause souhaitée, alors que le serveur arrivait, bien plus joyeux qu’un serveur classique. Il ne savait dire, la qualité du service était assez irréprochable : comme un androïde, rien que cela. Les cocktails colorés décorant la table de plus belle ; là, il y voyait un art qu’il ne percevait à l’habitude, dont le visage se décorait de surprise. Pas si laid, en effet.

- La qualité résulte bien évidemment des moyens mit. Comme ici, je suppose. Observation plus nette, alors, de la boisson qui l'étonnait encore, qu'il détallait sous tout les angles ; petit curieux, Aquila. L’apéritif parait excellent. Je n’ai vu une boisson à la couleur si atypique. De quoi est-elle composée ?

Il laissait alors la parole à l’ami, dans un échange de valeurs simples. Le regard se portant vers son téléphone sans messages au loin, avant de se perdre au vague quelques secondes.
Pourquoi suis-je dans ce monde, et ce d’une manière forcée ? De là, à la demande de sa simple pensée, il n’eut en réponse que de légers picotements à l’abdomen. Dont la puissance montait, doucereusement, curieusement, telle une petite bestiole émettant des revendications contre, en et dans son propre corps. Rien ne l’affectait d’une manière assez grande pour qu’on ne se rende compte, il gérait ses manières autant que ses gestes.

Mais, Aquila fut prit d’hésitation –
C’était la première fois que son être agissait de cette manière ; cela demandait questionnements.
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doucereuse providence((ajila))
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Jay peut aisément voir son reflet dans la jeune âme ; la grande classe et le smoking pour cacher les blessures. Quelles qu'elles soient, il imagine l'intellectuel avec ses propres frustrations, des plaies de l'enfance qu'il a enfermé dans son costume - éloignée, hors de portée. Parfois il suffit de fermer certaines portes que les bruis cessent de déranger, derrière les murs les paroles sont toujours moins distinctes. On entend pas crier, justes des murmures. Ou peut-être qu'il est le seul à faire ça, comme il peut facilement changer de tenue, de visage, de vie. Il garde profondément caché les secrets. Mais les souvenirs restent, les peines ne s'en vont jamais, elles passent au second plan parfois et d'autres fois refont surface. De longues minutes avec le regard perdu dans la vague où le poids l'accable. Puis l'éclat revient dans ses yeux fauves, les favoris s'animent, dans sa barbe il marmonne quelque chose d'incompréhensible qu'il ne comprend pas lui même. A coté du garçon stricte il ressemble à une tâche sur une chemise blanche qu'on aurait laissé sécher. S'attache à son rôle, torture. Il radote comme un petit vieux et son âme commence à se faire vielle aussi. Fatiguée de jouer. Sans doute que c'est son don qui finira par le tuer. Il veut finir en rockstar, pas en Amon.  La classe que dégage son compagnie de table fait écho à celle qu'il affiche au grand jour. Quand il est Ajay pour de vrai. Il aurait aimé le rencontrer dans cette vie là, s'il n'avait pas trop de poudres, de sang et d'argent sales dans les mains. Les voleurs et les connaisseurs ne se mélangeant pas, les voleurs ne sont bon qu'à prendre aux riches. Après tout, il ne savent que voler. Sans doute qu'Aquila préférerait encore le vieux névrosé.
Le King rencontre rarement des personnes qui l'apprécient pour qui il est - encore faudrait-il qu'il soit, quelque chose. Mieux qu'un concept.

Il caresse sa barbe satisfait et se réjouit de voir la boisson arriver. Le regard toujours planté dans son interlocuteur - reflet de l'âme. Amon aime regarder dans les yeux à l'instar de Jay. Il essaye d'y lire les paroles gardées silencieuses, ce qu'on pense tout bas sans le prononcer. Il y voit souvent, cette manière qu'à le professeur de rejeter cette apparence disgracieuse qui lui fait face ( une forme de dégoût). En dépit du respect mutuel qu'ils ont, il y a toujours cette distance. Parce qu'ils ne viennent pas du même monde, dans tous les sens que cela implique. Sans l'attendre, ses lèvres gouttent le breuvage, il laisse le silence planer un instant. Choisit ses mots, tous ne sont pas bons à utiliser en ces circonstances. Il se force à parler mieux, moins amical. Les mots sont des armes, celles qu'il ne peut pas se permettre de ramener en ces lieux pour se rassurer. Il doit jouer avec le langage, comme pour séduire. Il se doit d'être convainquant, dans son jeu. L'exercice est toujours un peu compliqué au départ et le King y trouve énormément, dans ce défi. Et les arômes se déversent dans son palet. L'alcool qui fait oublier, l'alcool qui embrume l'esprit. Et pendant quelques instants, la solitude cesse d'être seule, elle se trouve des compagnons partout. Pour certains, il s'agit de la cigarette - Ajay lui n'en consomme que modérément. Le café, le thé, le chocolat encore. Tout le monde à ses petits péchés. Le sien, il a apprit à le dompter avec les années. « Pour répondre à votre question : chaque région produit son lot de spécialités uniques. Notre culture est très riche. Mais nous avons tendance à nous étaler et ne pas nous mélanger. » Il se perd dans un rire. Santé. Non, ici, personne ne se mélange. Et lui, vient trancher le tableau. Se moquer de la haute société  qui l'a rejeté quand il était encore un oisillon tombé du nid. Il espère être l'aigle qui viendra effrayer le poulailler. « Et il ne s'agit pas  que d'une question d'argent. C'est la tradition !  Ne vous méprenez pas, ce qu'on sert ici n'est pas à la hauteur de ce qui se sert en région, bien que les moyens soient présents. Mais l'illusion est là. » Soudain il a mal de son pays. Mal d'Oriel, un amour pur pour Altea qui réchauffe son coeur. Comme à chaque fois qu'il revient à la lumière, elle le brûle. Il n'est pas fait pour côtoyer trop longtemps ces mondanités qu'il a renié en plongeant dans la sueur et la pollution. Dans son empire de cendres. L'alcool dans son corps, une petite dose qui suffit à détendre ses nerfs. Comme un effet placebo, il se rassure simplement à l'idée que bientôt il sera dans son élément.

L'ami semble se distraite un moment et le sensation revient de plus belle. Ce n'est pas Amon qui a chaud, c'est Ajay. Tout son corps prit d'une piqûre désagréable. Un air de déjà vu qu'il refuse d'associer à ce qu'il croit reconnaître. Il décortique les saveurs sur le bout de sa langue. Ferme les yeux pour se donner le temps de réfléchir. C'est faux. Il connaît par cœur ces mélanges, il en volé les recettes pour pouvoir en servir au Deck. Il a glissé l'idée au Jack qui s'occupe du bar. Il aime leur voler un peu de culture de riche à chaque fois. Un peu plus. Pour déconstruire le mythe. Et faire de sa cour des miracles un vrai palais. « Liqueur de jasmin et de framboise, quant à la couleur c'est le curaçao bleu. Étonnant mélange. Il surprend toujours, la première fois. »  Il se perd dans un soupire las et détend le nœud de sa cravate qui enserre son large cou. Si ça continue comme ça, il sera bientôt forcer d'écourter le rendez-vous au risque de s'épuiser. Le King n'est pas un magicien sans limites. « Vous sentez la chaleur ? » La piqûre sur son torse l’inquiète. Lui fait perdre le fil et pendant un instant le vieil Amon à le regard trop dur et trop froid pour le petit bonhomme qu'il est. Le King refait surface l'espace d'un instant seulement avant de se forcer à sourire à outrance. Mais sous ses traits la fatigue de prétendre est présente. Il n'est pas venu pour parler de boissons. « Et d'où vous venez, la boisson aussi subit le même sort que la nourriture ? » Il tousse. « Trop de diversité gâche le plaisir de la rareté. » Et le King déteste ce qui s'uniformise. En cela, le King haït probablement le monde dans toute sa splendeur, autant qu'il l'aime tragiquement.


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doucereuse providence((ajay))
j'eus apprit que l'inconnu était parfois un mal partagé pensées
peu apprêtées
Les picotements infimes divergent
A l’âme
Au corps
A l’être en entier
s’ils n’étaient pas concentrés à l’unique abdomen dont il dispose ; qu’était-ce, cette sensation incroyable, allant puiser jusqu’à ses ressources profondes ? L'aggravé ; sans qu’il n’y ait des limites, la chaleur s’emparait de son corps, qu’il considérait comme isolé. Les paroles d’enfant allant avec le rythme du cœur si gelé qu’était le sien. Il y ressentait une danse à droite, une danse d’arrondis et de contrastes, une danse ne lui allant nullement. Une ironie qu’il n’arrivait à percevoir dans le brouillard de ses sentiments, des picotements le frappant sans pitié d’une manière interne : et, ceci, sans lui laisser de répit. Il se rétractait un instant dans le vague, cherchant la douleur pour s’en plaindre, trouver des symptômes allant avec ce qui lui arrivait. Il eut l’explosion en l'abdomen et les pensées exterminées aux larges, il écoutait l’ami avec difficulté, avalait l’alcool pour en devenir plus éperdu. Le sourire de satisfaction qui se perdait alors –
Dieu, le bonheur à l’instant d’avoir un goût réel, sans que son corps ne fit des siennes !
Perdu dans les appels inconnus, Aquila. Il n’avait le souvenir direct d’avoir ressenti une pareille chose : là n’était la douleur du tout, mais de l’unité de cet un. Tic, tac, trac et les tocs qui se répétaient à la seconde, dans un même rythme, des voix qu’il imaginait sans doute pour se soulager par la folie --- il aimerait être fou, il aimerait imaginer les picotements qui l’accablent intérieurement. Il espère avoir bu le café de travers, que ce café le dévore ou que sa drogue manquée émettait un affreux rappel, allant le plonger dans d’affreux sentiments. Non, les recherches se firent à une vitesse incroyable, d’où la question de l’appel de l’instinct. Ce n’était pas cela, et il n’y doutait point. Ce n’était pas ça, ce n’était pas cela, ce n’allait pas être quelque chose de si classique. La chaleur emplissant son corps, l’impression curieuse de se compléter au-delà de son soi, l’impression malheureuse de la peur de l’inconnu, toujours plus puissance en ce monde, venant l’insécuriser. Il cachait merveilleusement bien ses maux actuels, parce qu’ils n’avaient rien de si réel.
Son esprit devait lui faire défaut, mais l’esprit lui-même n’était plus aussi tranquille : s’en était affligeant.
Alors, il dégustait le verre de moitié. Dans le silence d’écoute apparente, d’analyse présente même dans la pire des tortures ; torture, qui, sans nom, lui fit un salut discret. Qu’était-ce ? Il se dit que l’air d’ici était peut-être trop pur et parfait pour son organisme, ainsi, il répondait.
Grandiose ironie, le subterfuge de n’être atteint de rien brisait alors sa grande confiance, le philosophe retournait à la pure adolescence –

- Délicieux. Il acceptait la culture quant à la boisson, et en remerciait l’ami par le compliment.  

Pourquoi donner autant de noms à de simples saveurs ? Pourquoi donner autant de noms, par ailleurs ? Il connaissait la réponse par les études qu’il avait mené : le besoin d’expression. L’humain s’exprime, même ici. L’humain émet des paroles, l’humain émet des écrits, émet des mots. L’humain émet des souffrances, l’humain émet de l’artiste, du talent, de l’aura, de l’humain en simple somme de terme !  Il maudissait la magnificence de l’humain en l’instant, Aquila.
Il ne trouvait pas les mots qu’il voulait, les repères s’échouaient alors sur cette plage de perfection, au sable pourri par l’égo. S’en était ainsi.

- Vous disiez. Infime pause à la déconcentration, dans l’image d’un paysage qui n’existait encore que dans ses songes ; palette de couleur qui tendait à le disperser. Non artiste, c’était un fait, maudit penseur, Aquila. Vous ne vous mélangez pas. Je ne dirai pas que c’est curieux, je dois dire que nous en sommes obligés aussi. Nous, de chez lui, d’une terre qui lui manque atrocement. La terre du mérite, la terre de t’éternel, si les moyens en sont.  La tradition, ainsi ? Votre peuple est-il un peuple ancré dans la tradition ? Aurait-il évolué différemment au fil du temps ?

Poser les questions, les termes qui s’enchainent. Aquila génie curieux qui tente d’oublier les picotements devenant véritables coups d’aiguille, comme si l’on gravait mal-sainement la douleur sur la peau. Ignorer, ignorer tout. Il fut ainsi interpellé sur la chaleur, dont il voit l’ami desserrer sa cravate, ressentir cette chaleur éventuelle qui le submergeait alors.  Il percevait alors un infime changement d’air, qu’il ne saurait déterminer. Regard d’un autre monde. Question à la même apparence que les autres, même timbre de voix venant l’entourer. Seulement, pour la première fois, une infime chose venant le titiller sur la dureté des orbes. S’en était ainsi, il se devait de s’importer des détails jugés inutiles sur l’instant.
La chaleur devait l’importer autant que lui –
Soulagement ?

- Si je la sens ? Je me dois d’avouer qu’elle m’empêche de savourer la boisson. Rien de bien grave, néanmoins. Se ressaisissant, il commençait à perdre son temps dans les bavardages classiques. Le chercheur allait donc débuter ses recherches, les réelles recherches, afin de disparaître au plus vite.
S’il pouvait s’évaporer, le dieu lui-même en serait rassasié.

- Je suppose. Fait auquel il ne se poserait question. Disons qu’il y aurait une grande diversité, si je reprend vos termes. Seulement, nous cherchons la rareté même, dans notre fonction. Mais, à terme général… Il cherchait la quête de son peuple en un résumé grossier. La logique venant assez rapidement, comme unique réponse, malgré la totalité de ses nuances. Il faut chercher les moyens. Donc, du temps.

Toujours du temps. Temps figé à son poignet, qu’il gagne bien. Temps, pour être éternel, pour vivre, survivre et ne jamais défaillir. Temps, pour chercher indéfiniment, et oublier les erreurs d’antan.

- Savez-vous ce que votre peuple chercherait ? Là n’est le résultat d’une question très grossière, je m’en doute. Mais du grossier s’échappe une grande réalité, n’est-ce pas.

Grande véridique par la chaleur venant aggraver son manque de pensées bien aérées ; le front qu’il tapotait machinalement, les traits encore bien calculés malgré l’incompréhension le surprenant de trop.
En espérant que tout cela ne soit qu’un trait grossier, et non une réalité qu’il n’irait assumer.

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La sensation  aussi détestable qu'agréable prend possession de son corps, comme un poison qui se déverse petit à petit dans l'organisme ; et le King accueille chaque bonne choses comme une potion létale qui terminera ce que tant ont commencé. Il ne peut jamais apprécier les choses comme elles viennent, sans y voir derrière la lueur malsaine d'un mauvais karma qui empêche le King de savourer la vie paisiblement. Certains disent que c'est de la paranoïa, Amon sait qu'il a toute les raisons du monde se s’inquiéter pour sa couverture devenue trop fragile. Il pourrait se réjouir de l'euphorie qui le gagne et profiter de l'instant présent, pour une fois, juste alors, vivre le moment, mais la sensation est familière, lui rappelle quelque chose qu'il a déjà vécu. En beaucoup plus intense cette fois-là. Toute aussi de mauvaises augure. Les émotions déconcentrent le King,  plus occupé à en chercher la source que d'affronter les vagues qui s'écrasent dans ses pensées. Les paroles de l'ami sonnent fausse, il n'a plus la tête à philosopher, ses pensées s'évadent contre son gré dans des chemins sinueux. Il passe de la boisson finalement mauvaise, à la décoration qui lui déplaît et parfois son regard insiste un peu sur les lèvres de l’interlocuteur. Ses yeux se plissent et il essaye de déchiffrer un charabia qui ne fait plus sens. Et pourtant, il comprend ce que l'autre veut dire, quelque part. Instinctivement, il ressent. Quelque chose, au fond de lui, se réveille alors qu'il croyait l'avoir endormi si profondément que même la mort aurait le sommeil plus léger. Comme de mauvais accords sur la grande mélodie de sa vie qui - il faut l'avouer - n'est déjà pas très harmonieuse.
Il s'éclaircit la gorge mais la voix est enrouée, elle ressemble d'avantage à sa voix naturelle. Amon n'a plus la tendre innocence d'un vieil homme, la colère monte dans son ton. La situation le met mal à l'aise.

Par chez nous, chacun reste à sa place Saisissant la carafe d'eau, le vieillard se sert un verre et tant pis s'il se mélange au cocktail et qu'il perd là toute dignité. Si l'eau a un arrière goût amer, elle ne sert qu'à désaltérer son palais et apaiser la sécheresse. Ainsi accoutré,  il suffoque et si l'impression est moins gênante, il ne serait pas contre retirer un vêtement. Quand l'alcool est mauvais, le King sait que les affaires sont mauvaises. On rentre sur des terrains caillouteux, on aborde des conversations qui sont parfois trop complexes. Lui même n'est pas philosophe mais aime réfléchir. S'il avait eu l'envie de travailler à cette époque, s'il s'était donné du mal pour y arriver, alors sans doute aurait-il fait un bon warden. Quelqu'un de bien mieux qu'une mauvaise graine. Un vent mauvais l'a porté, une source tarie l'a nourrit. Et aujourd'hui, le King se repaît des malheurs de ce monde avec satisfaction.  Qu'il soit injuste, si ça lui chante. Il le changera quand il sera lassé.  A Altea, chacun sait d'où il vient et à quel monde il appartient. S'ils s'avaient, qu'il existe des univers différentes, que l'univers est bien  infini, peut-être cesseraient t-ils de s'imposer des barrières qu'on pourrait lever. Mais c'est ainsi. Jay sait qu'il vient de Cosmopolis car il y est né, mais il est réellement le fruit des bas quartiers. Il ne sait pas comment cela se passe, là d'où vient l'ami. Ce n'est pas le premier égaré son monde.
Il a déjà vu ce compteur. Il l'a vu sur l'une de ses putes  les plus luxueuses, il s'y est attardé seulement un jour de pluie. Les souvenirs correspondent avec l'allégresse dont il est victime. Et il comprend sans accepter la situation ce qui se passe. Ce que veut dire l'imposture. Il sourit, pour quelqu'un d'autre. « J'aurai aimé avoir matière à répondre à vos questions. Mais je ne sais rien. Je ne suis plus le mouvement, je vis dans mon coin avec mes traditions. Ce sont les gens de ma génération qui s'ancrent dans les traditions. Elle sépare plus qu'elle ne rapproche, à la fin. »
Ce sont des âmes ancrées dans le passé qui ont empêché le futur d'avancer. Ce sont de vieilles coutumes qui ont fait de l'Eden un Enfer, en creusant un peu plus l'écart.Sans doute que son ton est un peu sec. Parler de son monde le démange, car au fond, Jay n'est pas certain d'aimer son univers comme il le souhaiterai. Il l'aime pour son potentiel et car il y a des choses à refaire. Il l'aime comme un destructeur qui veut bâtir quelque chose de nouveau. Il l'aime d'un amour malsain car tout dans sa vie est doué d'un talent pour ne jamais être sain, justement.  « Je dirai que chacun cherche quelque chose d'unique, de sa propre manière et ici nous n'avons que de l'argent comme barrière. Je n'ose pas imaginer ce que c'est, que d'avoir votre notion du temps. » Un vieux proverbe dit que le temps est de l'argent. Il existe bien un monde où il prend sens, de manière bien cruelle. Le compteur revient à sa mémoire et termine de resserrer le nœuds autour de sa gorge. Amon tousse. Violemment. Et le monde autour, perd la netteté de ses contours. « Pardonnez moi. »  L'air patibulaire, Jay se lève de sa chaise. Les choses ne vont pas comme il le souhaite et il écourte l'échange avec regret. S'excusant d'un hochement de tête lent. Il se demande s'il n'a pas un peu de fièvre, pourtant se sait en pleine forme. L'espace d'un instant, il craint le pire. « Je dois... Je vais me passer de l'eau sur le visage. Me voilà gêné je dois vous abandonner quelques secondes. Nous reprendrons notre échange après. » Il se traîne rapidement jusqu'aux toilettes pour passer son visage sous le lavabo.
Et constate un peu sèchement, que la couleur de ses yeux a retrouvé son éclat bleu habituel. Qui est, pour Amon, trop singulier. Le King se maudit intérieurement. Devant la glace, le King essaye désespérément de modifier leur couleur. Mais le coeur n'y est pas. Le coeur bat bien trop vite, pour une raison futile. Sans but. Le torse brûle, comme-ci on l'avait marqué au fer rouge - marqué.


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j'eus apprit que l'inconnu était parfois un mal partagé pensées
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Tout est méditatif.
L’homme veut être libre. L’homme veut se décorer de liberté, l’homme veut courir en hurlant, l’homme veut voler, l’homme veut voler en broyant les ombres, l’hommes veut hurler de fierté, l’homme veut savourer ses maux comme vos mots. L’homme veut être capable de vivre comme de jouer, l’homme aimerait parfois avoir comme seule liberté de s’accomplir. Ainsi l’homme aime l’image de la liberté. Elle vint le divertir comme un songe et se déguiser pour l’immigrer dans les orbes des autres. Eux, peut-être plus libres encore que moi. Avant de ne constater que, personne ne sait être libre ?
Qui vous a enseigné la liberté ? Votre mère au déjeuner, votre père en ronflant nonchalamment ? Aquila se dit qu’il n’a put apprendre la liberté en entier. Ou que personne ne la connait. La liberté est bien trop infinie. Si elle n’est pas fade, elle est éventuellement intemporelle. Pourquoi aimer si fort l’image d’un livre si on ne l’a jamais perçut, même en vision, même en caresse incertaine ? Alors ? On se mentirait d’aimer la liberté. On s’enferme. L’infini n’apporterait que tremblements, après tout.
Aquila l’avait déduit et avait apporté une nouvelle thèse révolutionnaire dans son monde. Soit l’homme a peur d’être libre, alors il s’enferme. Soit l’homme jalouse les libertés, alors il enferme. Soit l’homme se sent libre, alors il se ment parce qu’il ne connaîtrait la liberté. Ou, encore, on énonce qu’elle n’existe point par le destin qui nous apporte la barrière la plus tenace pour nos pauvres esprits dépareillés.
Sottise ; le destin serait la clé ? Il sait, Aquila. Il perçoit. Jamais quelqu’un chez lui n’est immortel. Ils terminent tous leurs vies. Ils ne sont pas immortels dans leurs libertés. Ils achèvent, encore et encore. La richesse, mur incessant venant rappeler qu’ils vivent dans les péchés de ne posséder de la bonté, parfois. Seulement parfois, quand ils pleurent.
Il est le pire. Il a créé la philosophie. Si bon, Aquila. Il est philosophe, Aquila. Le philosophe est bon, bien évidemment. Alors le destin devrait le remercier, supposons. Non, le destin offre les leçons les plus absurdes aux génies agaçants de son genre. Ceux aux esprits trop perdus et trop trouvés. Aquila, échoué dans un monde aussi ennuyeux que captivant. Devant le collègue, il ne regarde plus. Il commence à noter. Il ignore l’humain et se tour au sujet de pensée –  c’est l’amusé capturant les ennuyeuses humanités pour s’enfoncer dans son théâtre à lui. Le regard adsorbé par les réponses et non par l’état de l’autre, qui semble de dégrader légèrement. Le ton qui change, la chaleur changeant le corps gras. Trop huileux, disons-le. Chacun reste à sa place, similitude de société en l’humain qui le fascine, Aquila. Mais il ne répond rien immédiatement. Il écrit. Encore.
« La liberté rirait de cela. » Aquila est peut-être obsédé de posséder la liberté. Mais lui aussi il doit s’enfermer inconsciemment, ou le ciel lui offre des leçons sur un plateau d’argent. Il est trop imbu de ses pensées, alors on le perd dans un autre monde. Il est en colère contre sa mère, alors il ne doit répéter cela avec une soulmate apparut de nulle part. Il énonce ses péchés, tente de comprendre au pourquoi il est ici. Pourquoi il interroge avec autant de ferveur, derrière le costume trop bien repassé un professeur aussi ingénieux que lui. Surement, plus ingénieux, qu’il prie. Il cherche encore le défaut qu’il pourrait posséder.
Que dois-je encore apprendre, dame providence ?
La chaleur semble répondre seule à sa question. Le souffle qui commence à se saccader, le regard qui se perd au-delà de sa feuille. Sa concentration commence à dévier vers l’inutile. Alors, il questionne encore, perçoit la réponse avec une écoute partielle. Il lève les orbes. Les descend. Les lève. Les achève en descente.  
Qu’il se concentre, dieu. – La tradition, qu’il note une deuxième fois. On dirait un peuple fixant le passé. Il ne cherche le progrès. C’est curieux, c’est un peu idiot, aussi. Ce peuple a l’air plus rêveur. Mais, aux traits du collègue, il a l’air un peu fade et en a conscience. Est-ce là de l’objectivité ? Sa culture, l’empêche t-il d’être franc envers ces informations ? Il note encore, Aquila, mais son écriture même fait des vagues. Il se freine, marque une pause. Quelque chose est inhabituel.

- C’est une notion de vie et de temps. Vivre cent ans ou deux minutes par jour. C’est tout. Vous ne pouvez pas choisir de vivre longtemps. C’est cruel, je pense.

Il sursaute aux toussotements du vieil homme alors et laisse tomber le stylo. L’interrogation qui marque ses traits face à toux grasse de l’individu. S’il allait bien, en quête de ceci, il pense.
Le pêché qui lui vint alors dans un éclair –

Tu ne penses à l’humain, Aquila. Tu ne penses plus à eux. Tu peux  faire du mal pour apprendre, savoir, encore et encore.
Tu ne regardes plus l’inconnu avec ferveur mais comme  sujet de science.
Tu es humain, Aquila. Ne l’oublie plus.


Son cœur bat, sa poitrine hurle à la mort. Il se penche, se relève, respire, se lève. Bois encore. Ignore toute la populace qui le fixe avec interrogation. Aquila, belle œuvre d’art de l’homme élégant qui est éperdu dans le vide trop plein qu’est le monde. Il voit trouble. Il respire mal. Mais il vit. Il sent la vie. Il sent qu’il vit trop, en l’instant, Aquila.
Le torse inonde son corps de brûlures à son tour. Il y porte sa main, manque de trébucher et se prendre les pieds dans un enfant courant aux toilettes. Il chancelle. Le serveur vint alors demander si monsieur se sentait bien, s’il se sentait mal, s’il avait besoin de quelque chose.
Aquila se sent trop vivant. Aquila veut respirer. Alors Aquila demande au serveur de prévenir le collègue au retour de sa toilette qu’il ne sentait pas bien, et qu’il allait simplement rentrer chez lui. Aquila, maître de la fuite en tout domaine. Le destin allait-il le laisser ainsi ? Il ne savait, traversait la petite rue. Avec la chaleur comme reine mère l’étouffant bien plus encore. Il toussote, il s’assoie sur un escalier de pallier avant de faire un trop de pas menant à sa chute. Il brûle au torse. Il ne connait pas cette sensation. C’est si inconnu qu’il a peur du pourquoi, de ce pourquoi.
Encore, le pourquoi.
Sa respiration s’halète et le cœur s’accélère. Il préférerait juste ne rien sentir et laisser passer. Avec précipitation, il défait sa chemise dans l’ombre, s’attendant à des rougeurs, ou rien du tout, juste un organe qui explose et se fend.
Les yeux qui s’écarquille et le ton qui s’hurle dans la nuit –

- Mais, qu’est-ce que c’est encore que ça.

Les yeux s’écarquillent et sa tête se baisse, ne souhaitant effleurer ce qu’il voyait de sa paume. Il hurle de terreur un coup, Aquila. Une seule fois. Il comprend, l’intelligent, au grand malheur.

- Non. Non.

Peu de choix.
Le dessin se construisait encore sur la peau blanchie, apparaissait doucement sur son corps qui lui picotait affreusement.
Il possédait déjà une punition du destin.
Pourquoi deux ?


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Alors qu'il se dirige vers les toilettes du café l'esprit du King se perd. Il voudrait parler d'une sensation qu'il a déjà connue mais elle lui paraît distante appartenant à un passé qui n'est peut-être pas le sien. Un autre qu’il a volé. Il a toujours affirmé  avec beaucoup de prétention que cette émotion ne l'a traversé qu'une fois en présence d'une seule femme, tout en sachant honteusement que ce n'est qu'un tissu de mensonge. Il s’est fabriqué de faux souvenirs pour s’en convaincre. Le souvenir est encore frais dans sa mémoire, comme-ci il ne l'avait vécu qu'hier alors que cela se compte maintenant en longues années d'absence. Il le reconnaît seulement de loin, comme un vieil ami dont le visage reste flou, parfois il se demande s’il appartient à un rêve ou s’il l’a déjà vraiment vécu. Aujourd’hui seulement, la réalité le frappe. D’un vilain poing dans les tripes qui retourne son estomac et lui laisse un mauvais pressentiment. Le genre de pressentiment ressenti avant une catastrophe. Il le rejette avant autant de violence qu’il rejette le corps qu’il habite. La situation lui paraît surréaliste.
Les toilettes du restaurant sont aussi moches que la décoration de la salle de réception et Jay se fait la réflexion avec un rire pincé, reprenant par la même occasion pied avec la réalité chérie. Il préfère son propre restaurant, avec sa décoration simpliste et le silence de l’eau en train de bouillir sur le feu. L’homme n’est pas tant rêveur, ce sont les pensées qui sont envahissantes. Elles vont et viennent sans qu’il ne puisse les commander, elles échappent à son contrôle. Le carrelage jauni témoigne de l’âge de la bâtisse, la couleur des joints y est assortie alors qu’elle aurait dû se révéler d’un blanc éclatant, jadis, l’endroit était peut-être à la mode. Aujourd’hui, il lui rappelle la maison de ses grands-parents, exilée en région et presque en ruine. Mais le reste est globalement propre et le King se contente de ce qu’il a. L’unique lavabo possède son propre miroir, intact, dont la paroi brille en témoignage d’un nettoyage récent. L’odeur de détergent aussi, sature les narines. Il lui renvoie l’image d’un homme fatigué, le teint cireux et transpirant à grosses gouttes, coulant le long de son front. Ses lunettes tombent sur le bout de son nez et lui donne un air exaspéré, ce qu’il ne cache pas être. Exaspéré. Le King reprend doucement son souffle. Passe de l’eau fraîche sur son visage qui contraste avec la chaleur qui renvoie ce corps. Un exercice de respiration apprit sur le tas, à l’époque où il était dans le club miteux avec sa tendre et chère amie. Il l’imitait avec précision, inspirer, expirer, laisser partir avec le souffle chaque parcelle d’âme pour ne plus laisser place qu’à l’enveloppe. L’artiste qui s’abandonne pour son personnage. Le temps d’un ébat, comme le temps d’une mission, d’un échange de bons sentiments. Il ferme les yeux pour se laisser envelopper par l’obscurité. Quand il s’autorise à nouveau à se regarder, la lumière est moins agressive et son rythme cardiaque s’est calmé. Il déboutonne par précaution le haut de sa chemise et se main s’arrête à l’emplacement du tatouage qui a refait surface. Il dévisage la marque avec dédain sans s'attarder sur les traits finement dessinés du dessin  qui dévoile une plume, couteau dans l'âme. Le destin l'a marqué comme une bête pour lui rappeler sans doute qu'il n'est jamais vraiment maître de rien. Pas même de ses propres choix si on peut parler de choix dans une vie qui lui a toujours demandé de trancher entre la peste et le choléra. Plutôt attraper le cancer et crever d'une mort lente et douloureuse à se consumer.

Plus déterminé que jamais. Il tourne le dos à l’homme qui lui fait face et quitte le restaurant d’un pas plus décidé et plus ferme. Le serveur l’avertit que son compagnon lui a faussé compagnie et il ne l’écoute que d’une oreille distraite. A t-il fuit car il remarqué quelque chose ? Il est curieux de la réaction du professeur qui manifeste naturellement un dégoût poli pour cette apparence. Peut-être qu’avec le véritable visage de l’homme, sa réaction en serait différente. Le soleil de la fin de journée à la laissé place à l’aube d’une  nuit chaude qui laisse un sillage incandescent sur  ses épaules recouvertes de son costume, il nage dans les habits, qui sont bien deux tailles au-dessus pour pouvoir englober les formes du faux prétendant au titre d’instituteur à Paracelse. Ses yeux s’habituent à la luminosité plus tamisée de la rue que quelque réverbère baigne dans une brume lumineuse. Des insectes s’amusent autour des lumières et la nuit se déchire d’un cri. Le King suit le bruit et la cadence de son palpitant frôle à nouveau des hauteurs inquiétantes. Entre excitation et attrait forcé pour l’âme éveillée. Il le trouve là, l’ami. Constatant avec surprise lui aussi, l’ironie du destin.
Vous le sentez aussi, n’est-ce pas ?La voix n’a plus de chaleur, plus de rire gras dans la tonalité. Un sérieux curieux qui lui donne l’air d’un maître grondant ses élèves. Il énonce les faits avec une cruauté qui le répugne. La marque. Pour certain, la perspective d’une âme complice est la plus belle révélation du monde, on passe une vie à la chercher, dit-on. Le King s’en serait volontiers passé. Sous sa respiration lourde se cache un soupir de déception. Il destin lui joue les plus mauvais tours. Ils ne seront sans doute jamais à l’unisson, leurs divergences rendront la cohabitation de la marque terrible. Aquila est maintenant condamné à subir les peines de son corps et la blessure de son âme. Il ne pouvait pas trouver pire âme sœur. Et le King ne pouvait pas se trouver dans plus fâcheuse situation que celle-ci. L’homme n’est pas celui de ses rêves. Il est persuadé qu’ils sont deux, à être liés à lui. Sans qu’il ne sache pourquoi. Le vieil homme reste debout, contemplant avec une tristesse navrée son cadet. Vous n’êtes pas chanceux mon ami. Le rire gras est sardonique. La tape sur l'épaule qu'il lui assène, une décharge électrique.
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Il avait la silhouette à l’air fort, à l’air érudit : des caresses que le savant imaginait, il percevait le corps poétique, le corps parlant de lui-même, le corps jeune et épuré. Le corps à la peau blanchie par les soins, par les cernes éventuelles du trop de travail. La mâchoire qui se crispe à l’attirance, les vestes qui tombent et les nuits qui se prolongent –
Aquila aime le beau si fort. Bien au-delà, il aime l’esprit et en aimerait le corps plus fort encore. Mais l’aspect physique persistera toujours, par les valeurs qu’il transmet. La musculature reflète la force d’esprit selon une part du fin Rabelais, entretien du corps et de l’esprit pour vous servir : inutile de préciser que le professeur a lui-même testé ses amours au cours de sa vie. Comme le temps de son employé qu’il n’appréciait point au jour pour la simple cause de son racisme siganais. Pauvre robot qu’il disait, pauvre machine qu’il ajoutait alors qu’il lui donnait une tache immensurable de choses à faire, alors qu’il avait pour habitude de laisser la trace d’un baiser sur sa tempe, avant de l’embrasser la nuit tombée. Le corps d’Alan comme perfection matérielle. Les nuits qui lui échappaient à ses côtés. Alan devait le détester. Alan devait l’adorer. Aquila détestait Alan. Aquila l’adorait, simplement. S’en était ainsi, de son intelligence grandie il semblait manquer du quotient émotionnel, alors il pensait sans les codes du romantisme. Patientant encore, à la recherche d’un esprit égalant le corps de l’individu qui pourrait –encore et encore- le faire frissonner.
Le bel homme se décompose. Un peu décoiffé alors qu’il accorde ses mèches, les perles de sueurs venant décorer ses fins traits ; sa propre jeunesse vint le rassurer, comme l’ennuyer fortement. Il se questionne un court instant sur la véridique de sa vie, de la logique propre de celle-ci. Pourquoi deux âmes sœurs ? Pourquoi deux corps qu’il devrait aimer, qu’il devrait chérir comme les idées l’énoncent ? Il ignorait l’homme face à lui un court instant.  Regard à vide, regard au ciel impur, regard à la demande de l’amour enfantin ou à la supplication du simple amour de couettes avec des amants variés. En homme libre qu’il est. Je suis libre, se dit-il. J’ai tout fait pour être libre. Comme le dit le principe philosophique, je me suis donné des contraintes pour me sentir libre de vivre, de respirer et d’agir.
Mais les barrières se forment dans ce monde et l’étouffe. Il est l’ancien enfant devenant pierre, soupirant dans le vide. Il pense encore, imaginant le professeur grassouillet, au rire gras et la vie trop longue. Il n’est pas attiré par la chose. Mais son cœur bondissait, demandant ses dus. Le cœur ignoré longtemps criait. Comme avec l’autre demoiselle, qu’il s’amuse à fuir, pour ne pas sombrer comme le pauvre paternel, devenu si démuni.
Une voix rauque vint l’éveiller de son rêve cauchemardesque. Ses orbes se tournent vers l'homme s'étant posté devant lui, il y a quelques dizaines de secondes. Il ne le connait pas. Il n’a jamais vu son visage. Mais le cœur se réchauffe encore, il explose une énième fois. Un troisième ? Non là l’idée d’être un abruti, mais il manque du gras, il manque d’un tout de mocheté à cet homme qu’il se ravit intérieurement de ne plus voir. La perception change alors qu’il comprend lucidement le don du dit professeur. La métamorphose. On lui avait expliqué que cela existait, ici. Ignoble, mais attrayant, comme concept. Pour les autres, certes, même si ses propres dons éveillent son dégoût.
La mélodie de son esprit ne semblait coïncider avec le mal-être qu’il éprouvait. L’opposition des émotions le rendait plus aveugle, alors il plissait les yeux. Plus perceptible à une beauté nouvelle, alors il fixait comme il observe un sujet d’étude. Il reprenait ses esprits en les laissant s’échouer, tel le savant sans ses outils, se sachant rien manier – tristesse, mais plaisance. Il remarque alors une personnalité tout autre, non sans effroi malgré les frissons qui se multiplient. D’où viennent-ils, il ne saurait. Miroir de l’autre, miroir à lui-même ? Une fine énigme, qu’il se chargerait d’approfondir après la fin du cauchemar véritable, qui était celui de cet odieux monde.
Le joyeux compagnon énonce la vérité avec de mauvais sentiments : cela se ressent, et Aquila compatit. Si grandement qu’il en restait stoïque, encore trop choqué. La tape vint se dresser en amicale complaisance de problèmes. Il les ressent à l’avance, Aquila. Des émotions qu’il n’a jamais connu. Dont il ne veut pas. Où il prierait mille fois pour ne plus en avoir les marques. Il n’aime pas les tatouages, Aquila.
Si peu distingué.

- Je ne la sens que trop bien. Il se relevait alors, s’évitant ainsi une infériorité face à son âme sœur. Plus proche, l’âme sœur. Bien plus grande, aussi. Je l’ai constaté.

Geste qu’il fit en montrant son torse, ainsi que le dessin du destin. Aquila possède l’aura changeante si on ne fixe que ses yeux. Métamorphe de l’interne si c’est dire, la détermination nouvelle venant orner ses traits entiers. Le sourire ironique accompagnant le tout, et non celui de la politesse forcée. La moquerie de sa situation vint le ternir comme l’embellir, alors qu’il détaillait de nouveau l’âme jumelle de ses orbes.

- Je pense qu’à ce sujet là, je n’ai jamais eut de chance. Mais, c’est toujours intéressant.

Deux marques, qu’il se dit intérieurement. Deux marques : les pensées résonnent et se figent. Il pense que c’est illogique, encore une fois. Tout comme le monde est trop féerique, ou trop diabolique, ici. Comme le visage de l’homme. Irréel, trop réel. Bleu glacial mais cruelle fatigue venant le décorer ; la profondeur de cet être pourrait être poétique si elle ne parait point figée. Dans une silencieuse chose, qu’il ne cerne pas.
Deux figures immobiles, mouvant dans leurs désastres, s’en serait à la limite de l’artistique. Aquila n’est un menteur, il ne sait cacher sa répugnance ou son attrait pour les choses. On ne perçoit qu’avec une grande difficulté les raisons de ses intérêts.
Cruels intérêts.

- J’ajoute aussi que vous ne l’êtes point. Chanceux. Je pense néanmoins que vous ne cherchez pas le modèle la magnifique âme sœur folle de vous. Moi non plus. Rien que pour cela, nous sommes chanceux.

L’esprit vint se concorder sur Xia, avec son innocence qu’il se déplaît à briser. L’enfant dont les espoirs ne se réaliseront point. Il éternise son souffle, flottant lui-même.
Il flotte, un peu, Aquila.

- Cette situation me gêne, je l’avoue.
Foudroyant avec curiosité celui entremêlé à sa piètre personne. Analyse approfondie du corps qu’il détaille, avec étonnement. Le sourire venant se glisser à la commissure des lèvres, par l'allure du costume, trop large pour lui. Ce monde est curieux. Je ne sais pourquoi vous aviez une apparence si grossière auparavant, et je ne le saurai jamais.

L’homme ne s’intéresse qu’à ses questions, forgeant le respect dans la vie privée d’autrui. Ils ne sont nullement les meilleurs amis du monde, c’est dire.

- J’en suis tout de même rassuré. En guise d’amour propre, je ne suis pas un si bon philosophe.

Il détournait son attention de l’objet de ses incompréhensions un instant, reboutonnant sa chemise dans la mauvaise perception du noir –
Rassuré.
Mensonge, Aquila.


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doucereuse providence((ajila))
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Dépourvu de sa chrysalide, le King est forcé d'arborer le visage pâle et les yeux bleus de l'océan avec la fierté qui lui est dû ; il se déteste pour tant de faiblesse, pour avoir brisé le miroir aussi facilement. Mais la magie n'existe pas dans ce monde, son art n'est que temporaire. Il ne sait pas maintenant éternellement l'illusion, quand ses sentiments s'en mêlent. C'est le propre des sentiments, d'apparaître dans ses situations incongrues. Il soupire d'un souffle bruyant et énervé, comme le souffle d'un dragon en fureur qui contient une colère noire. S'il pouvait tuer avec ses yeux, il aurait descendu Aquila de sang froid, car le sort qu'il réserve à tout ceux qui se dressent sur son chemin. Et le professeur ne l'arrange pas en arborant une marque qui le concerne, le professeur devient une faiblesse dont il devra se soucier. D'autant plus que maintenant, il doit le prendre pour un menteur et un piètre magicien. De Sigan, il ne connaît que l'exotisme des androïdes, un concept un peu vague qu'il ne comprend pas vraiment. Cela doit l'impression, Aquila, de voir de ses propres yeux les talents Altéans. Passer d'un homme détestable en tout point à un autre, qui s'accorde d'avantage à sa classe. Dans un costume qui n'est pas cintré, qui n'est pas à sa taille et qui ne convient qu'à l’apparence grossière d'Amon, Ajay ressemble à un enfant qui a joué avec la garde robe de son père. Et c'est peut-être le cas, quelque part. On ne lui demande jamais, et si on lui demandait, il ne donnerait pas la raison, mais c'est vrai. Il porte des costumes pour se donner un air, plus que par amour de la chose. Ils donnent une prestance, une importance qui cache d'autres failles. Un énième alter-ego crée de toutes pièces, sauf que celui-ci porte son vrai visage. La où Amon est une pierre brute, Jay est un diamant finement ciselé, aux traits aiguisé et au regard tout aussi tranchant. Les belles paroles s’effacent aussi et les promesses  de sciences ont un autre attrait. Ils pourront sans doute parler plus librement, maintenant. Aquila était un amusement, une piste pour ses recherches obsessionnelles sur les monstres. Il n'aurait jamais du voir son visage, avoir, un jour, à douter de l'homme en face de lui. Plus embêté par la révélation que par l'idée d'avoir une âme soeur, Ajay est contraint d'hocher la tête avec politesse et de se laisser porter par les paroles de l'ami.
Un ami qu'il a trompé en connaissance de causes et qu'il s'est amusé à berner, dont il s'est nourrit du regard méprisant qui est devenu bien plus curieux. L'effet est toujours le même, malgré tout et d'une personne à l'autre. Il apprécie toujours de voir ces gens déchanter, de voir un peu de surprise. Il a surprit Aquila Yun et il en tire une fierté mesquine qu'il porte sur le visage. Des expressions d'enfant. Le King ne sait ni sourire, ni arborer de sympathie sur ses joues, mais ses yeux parlent comme ceux des enfants. Et ils pourraient presque être sympathique si le langage du corps ne trahissait pas toute la tension qu'il ressent à cet instant.
Il rêve d'une bonne cigarette, de retourner finir son cocktail à cette table, finir ce dîner. Cette fois-ci, sans aucune prétention. Comme-ci rien ne s'était passé, rien d'autre qu'un fâcheux imprévu. Comme cela n'est pas possible, le King gère l'imprévu à la manière de tous les imprévus, en s'assurant que la situation retourne sous son contrôle. Un sourire en coin, fier, lui pince les lèvres. Amon n'aurait jamais fait montre d'une telle malice, sauf qu'il n'existe plus. Il appartient à la poussière, aux temps révolus.
Cette marque ne m'engage à rien, je n'attendrai rien de vous non plus. Aucune inquiétude là dessus.
Quelque part, Ajay se rassure aussi. L'âme soeur qu'on lui a collé aux basques est aussi désenchantée que lui. Ils font au moins la paire sur ce point. Il réfléchit posément à ce qu'il doit dire et ne pas dire. L'apparence qu'il lui offre est la sienne, l'originale, mais il a encore les moyens de convaincre l'autre qu'il s'agit d'une énième copie. Pour autant, il doute de la nécessité. Peut-être qu'il pourrait se contenter de disparaître simplement. Amon cessera alors d'exister, puisque le jeu a assez duré. Cela ne l’attriste pas plus que cela, de devoir abandonner le personnage. Les mains moites frottent l'une contre l'autre et Jay perçoit la sueur qui perle sur son front, cette fois ci, liée à d'autres émotions. Il craint les conséquences d'une telle révélation, même s'il semblerait qu'Aquila préfère lui aussi le silence. Il se voit mal faire comme-ci de rien n'était. Pour la première fois, l'incertitude est plus forte que tout.
Je joue avec les apparences, c'est le don que la nature m'a donné. Vous ne saurez sans doute jamais vraiment qui je suis. Il n'en auront pas l'occasion, n'apprendront jamais à se connaître.
Sur Cosmopolis, il ressemble, au mieux, à un homme d'affaire sur de lui. Mais la crasse d'Oriel bouche tous les pores de sa peau et a noirci ses poumons d'un doux poison. Les mains dans la poche, l'attitude désinvolte en décalage sur les rides toujours présentes sur le visage. Son regard plein d'assurance s'échappe à l'ami, le King fixe le ciel, l'horizon, quelque chose au loin. Auatre chose, surtout. Dévie son regard de la marque qu'il imagine, essaye de la faire disparaître en n'y pensant plus. Elle se fait remarquer par les picotements désagréables sur sa peau. Comme la brûlure d'un coup de soleil.
Tout cela reste entre nous, bien sur. Le nous est étrange à prononcer. Il ne veut pas dire grand chose et pourtant, il est lourd de sens. L'histoire ne quitte pas leur petit cercle privé, n'échouera dans aucune autre oreille. Le King se ferait un plaisir de le faire taire à jamais dans le cas contraire, âme soeur ou pas. Il n'y a jamais de petites douleurs.
Notre repas est compromis. Sans chercher véritablement à changer de sujet, Ajay évoque plutôt la rencontre qui se solde sur un échec, pour rendre l'atmosphère plus respirable. Quel dommage
Du potentiel gâché, voilà ce qu'il est.

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