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 (they think that we're no one ❦ leonor)

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« Tu vas où ? » « Voir des amis. » « Hm. » « Quoi ? » « Nan rien. » « … Quoi ? » « Rien rien va voir tes amis. » « Dydy ? » « Moi, j’vais me doucher, passe une bonne journée, à ce soir ! » Et elle s’enferme dans la salle de bain, la gamine, entend la voix de sa sœur de l’autre côté mais se contente d’enclencher l’autre, jusqu’à ce qu’elle l’entende s’éloigner ; puis la porte d’entrée se fermer. Alors elle ressort dans un soupir et se glisse dans sa chambre. La maison est déserte et elle déteste ça, Dylan. Elle aime pas savoir son frère en train d’étudier, sa mère au boulot, sa jumelle en sortie ; et Kass dehors, quelque part. Elle aime pas être seule, Dylan, elle a jamais aimé ça. Enfant terrorisée par la solitude, traumatisée probablement à vie par l’abandon de ces êtres qu’elle aimait plus que tout – aime encore aujourd’hui. Dylan, aujourd’hui, elle a envie de claquer la porte et de crier ; mais y a personne pour l’entendre et personne pour l’écouter. Alors elle se perche sur son fauteuil, tente d’écrire, finit par abandonner. Elle erre dans la maison comme une âme en peine, hésite un instant à sortir, aller voir son père, le sortir de ses dessins et le pousser à passer du temps avec elle.
Mais cette idée aussi, elle l'abandonne.
Alors finalement, de nouveau installée à son bureau, elle décide de s’atteler à sa principale activité du moment : communiquer avec le reste de son cluster. Paupières closes, concentrée à l’extrême, elle pousse sur ce lien qui l’obsède, qu’elle travaille inlassablement, gamine fascinée par ce qu’elle ne comprend pas, ne parvient pas à expliquer. Et quand elle ouvre les yeux, elle voit une autre chambre, un autre lit, un autre bureau. Alors elle s’y assoit, attrape un stylo et une feuille, salut. Puis ajoute, devine qui c’est ! Dylan, elle s’amuse d’un rien, sourit devant l’ironie de la situation. On fait un jeu ? J’m’ennuie. Et puis elle la laisse répondre, se fait toute petite dans un coin de sa tête, espère secrètement un oui vigoureux ; sait que de toute manière elle insistera jusqu’à ce que ce soit le cas. Elle s’ennuie pas vraiment, Dylan, en vérité ; tellement de choses à faire, pas assez de temps en une seule journée. Et pourtant.
Et pourtant elle est là, en quête de la moindre parcelle d’affection, de quérir l’attention.
Mais c’est pas la première fois qu’elles procèdent ainsi, pas la première fois qu’elles communiquent comme ça ; c’est pas non plus la première fois qu’elle s’acharne, Dylan, tente de comprendre le lien qui les unit, tente de l’explorer autant qu’elle peut, surtout. Parce que c’est la seule chose passionnante qui lui est arrivée en presque dix-sept ans, parce que c’est la seule chose un tant soit peu mystérieuse et intrigante, parce qu’elle est subjuguée, gamine insouciante et inconsciente, avide de nouvelles expériences, avide de ce quelque chose qui rendra sa vie meilleure, en tout cas pour elle, qui lui donnera un sens et de la saveur. Cette chose, elle a toujours cru que ça allait être son soulmate ; mais depuis qu’elle a le cluster, c’est comme si tout était différent. Elle découvre de nouveaux mondes, redécouvre son propre univers également. Et elle se sent si grande, tellement plus grande depuis qu’elle l’a, depuis qu’elle les a ; elle se sent enfin intégrée à quelque chose, comprise également. Elle les a jamais vus mais elle le sait ; elle les a jamais su mais ça lui paraît si évident, qu’eux seuls parviennent à la comprendre, puisqu’ils sont les seuls à savoir ce qu’elle ressent véritablement.  
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Au loin dans les couloirs, une chanson résonne. Ou plutôt une voix. Pour les nouveaux, c’est un peu inhabituel d’entendre ce genre de chose ici, c’est même dérangeant, effrayant. Ils se retournent, scrutent les recoins en s’attendant à voir surgir un fantôme ou un cadavre ouvert jusqu’au nombril, les poursuivre. Les habitués eux, savent qu’il ne s’agit que Leo en train de travailler. Ils la connaissent elle et ses petits rituels un peu déroutants mais plutôt rassurants au final. Car une Leo qui ne travaille pas en musique, ce n’est généralement pas bon signe. Ça lui arrive pas souvent parce que Leo, elle est toujours de bonne humeur, toujours rayonnante avec son sourire soleil perché haut sur ses lèvres. Si haut que même à travers son masque bleu, on peut en deviner les contours. Gorgie débarque juste au moment où Leo hurle le refrain de la chanson, non sans grimacer devant le corps et retenir un gémissement torturé à la vue de son amie, les mains engouffrées dans les tréfonds des entrailles d’un vieil bonhomme. Il l’appelle une fois, puis deux, puis cinq sans oser approcher avant de se souvenir, étourdi qu’il est, des écouteurs qui coupe Leo du monde réel. Parfois, il se demande ce qu’il se passe dans sa tête, à quoi elle pense parce que si Leonor, tout le monde la trouve un peu étrange, un peu simplette, elle reste un mystère pour le monde. Dire qu’une goutte de sang lui fait tourner de l’œil alors que Leo, ça la dérange pas le moins du monde de tenir des boyaux dans ses mains. « When you're standing on the edge so young and hopeless, got demons in your head we – oh Georgie, qu’est-ce que tu fous ici ? ». Elle retire ses écouteurs puis baisse son masque, son rictus en place. « Le patron veut que tu rentres chez toi, tu fais trop d’heures supp' ». Et là, plus rien ne passe sur son visage. Adieu la demie lune, les yeux océans tout brillants. Et là, Georgie craint pour sa vie, craint de finir sur la table d’autopsie. « Mais j’ai encore pleins de gens à découper ! ». C’est glauque un peu, la façon dont elle le dit mais Leo pense pas à mal, elle est juste trop franche pour le dire autrement. « Ils sont morts, ils peuvent attendre un ou deux jours non ? ». Enfant frustrée, elle tape du pied avant de vociférer un tas d’injures dirigé contre le monde entier, une moue boudeuse sur les lèvres. « Et lui, c’est toi qui le finis ou j’peux le refermer ? – Euh non, non. Finis » qu’il dit en supprimant un haut-le-cœur à l’idée d’avoir à venir plus près.

C’est comme ça que Leo a atterri sur son lit, en étoile de mer à contempler le plafond à la peinture craquelée, en début d’aprèm. Mais Leo, elle pense à tout le boulot qui lui reste, à tous ces corps qu’elle doit examiner et leurs familles qui attendent des réponses. Mais depuis combien de temps elle s’était pas un peu accordée du temps pour elle-même ? Peut-être trop. Alors sans ménagement, elle balance son jean qu’elle échange contre un vieux bas de pyjama, sa chemise troquée contre un tshirt piqué à son frère (et elle jure qu’elle sait pas où il est passé quand son frère hallucine de ne pas remettre la main dessus) et ses lunettes sur le bout de son nez. « Ok, un petit verre et tout sera parfait ». Sauf qu’au moment de se lever de son lit, une petite étincelle se forme dans le creux de son ventre, lui chatouille l’intérieur et lui donne envie de rire. Et puis une voix survient, elle tinte comme de jolies clochettes dans sa tête et son sourire envolée revient se poser sur sa bouche. Elle est plus toute seule maintenant Leo. Elle se voit se lever pour aller s’asseoir à son bureau enseveli sous une montagne de paperasse, voit sa main qui se munit d’un crayon et d’un papier où bientôt naissent des petits mots dans une écriture beaucoup plus soignée que la sienne, illisible, trop pressée pour être appliquée. Elle reprend les commandes, amusée par la situation qui se dessine. A son tour, elle s’arme d’un crayon. Salut toi. On est deux à s’ennuyer. Tu veux faire un petit jeu ? J’te dessine un truc et tu dois deviner le plus rapidement possible c’que c’est . Et sans plus attendre, la langue coincée entre ses dents, elle griffonne des traits hasardeux, ricanant pour elle-même de sa bêtise. Alors, c’quoi ? qu’elle écrit secouée par des éclats de rire et rajoute avant de céder de nouveau sa place à Dylan. « T’sais que j’aurai pu être en train de découper un gros bonhomme ? Oh p’tain ça aurait été trop drôle ! Tu veux pas qu’on le refasse la prochaine quand j’suis au boulot ? ».
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Dylan, elle aime bien Leo. Rien d’étonnant à ça, elle aime bien Noora aussi. Mélange d’affection et de jalousie aussi, y a ce poison qui s’instille lentement mais sûrement dans ses veines, la fait parfois soupirer, parfois rugir. Souvent, elle ignore, fait comme si de rien n’était, se contente de se cacher des autres, parvenant même à oublier qu’ils peuvent savoir ce qu’elle ressent, deviner ce qu’elle pense. Mais peu importe tout le reste, Dylan, elle aime bien Leo. Elle aime bien lui parler, cette douce chaleur quand elle perçoit ses pensées, son sourire si doux, quand elle croise ce regard dans un miroir ; regard qui l’a autrefois tellement effrayée, qu’elle ne peut s’empêcher de trouver réconfortant maintenant.
Ouais, elle se sent bien avec elle.
Et sourit en elle-même quand elle voit sa réponse ; mais la laisse commencer à dessiner. Elle observe, spectatrice silencieuse, ses gestes et les traits tracés sur la feuille, réfléchit pour elle-même. « T’sais que j’aurai pu être en train de découper un gros bonhomme ? Oh p’tain ça aurait été trop drôle ! Tu veux pas qu’on le refasse la prochaine quand j’suis au boulot ? » Et très loin, dans un autre univers, la grimace qui tord le visage d’une Dylan paisible, l’unique mot sortant de sa bouche, un beurk à peine murmuré, avant qu’elle ne glisse à nouveau ses mains dans celles de Leo. N’importe quoi toi ! Puis elle hésite quelques instants, à peine une poignée. J’sais pas, une fusée ? Tu dessines trop mal. Elle ricane pour elle-même, les lettres tracées de son écriture certes beaucoup plus soignée que celle de son amie. L’écriture appliquée de celle qui fait attention, le désir de ne rien rater ; celle qui prendrait comme une offense et attaque personnelle le fait de n’être pas comprise par celles et ceux qui la liraient.
Et en parlant de lire.
Bon alors c’quoi ? Une fusée ? (ps, j’ai enfin fini le tout premier chapitre de Fireflake, tu voudras lire ?) Et y a l’adrénaline suite à la question, le cœur qui bat un peu plus vite, là-bas, à Altea ; le cœur qui trouve sa résonnance ici, à Néphède. Parce qu’elle a toujours un peu peur, Dylan, fait la maline mais que pour les autres. Parce qu’elle a toujours peur de mal écrire, que ça plaise pas (que ce soit nul ?). Elle a dû mal à gagner confiance, la gamine, peu importe les quelques commentaires et compliments qu’elle reçoit, suite à ses posts. Elle a toujours eu des difficultés avec ça, trouve toujours les autres meilleurs et plus doués ; elle se compare, inlassablement, ne retire que le plus mauvais, jamais le reste. Eternelle insatisfaite, un peu trop perfectionniste pour son propre bien.
Mais ça, tout son cluster le sait déjà.
Et quand elle y pense, au chaud sous sa couette, le soir avant de dormir, c’est toujours le sourire aux lèvres. Parce qu’elle a un peu moins honte, avec eux ; y a toujours l’appréhension, mais amoindri, parfois inexistant. Dylan, quand elle oublie la jalousie, les mauvais sentiments, elle se sent parfois si bien dans ce cluster, dans son élément, comme si elle venait enfin de trouver ce qui lui avait manqué toute sa vie durant. Et puis à d’autres moments, y a le reste qui revient, comme un ouragan. Y a tout le monde qu’elle admire et elle au milieu, si incapable, incompétente ; si jalouse.
Dylan, y a les insécurités qui lui pourrissent la vie ; mais les membres de son cluster qui continuent de l’aimer, toujours. Alors le sourire aux lèvres, reflété sur celles de Leo, elle dessine un petit cœur sur le coin de la page, puis retourne dans son coin, à l’abri, laisse son ami reprendre possession de son corps et de ses gestes, récupérer le stylo pour répondre à la question ; et savoir ce qu’est ce fameux dessin. Même si elle craint le pire.
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La première fois qu’elle a rencontré Dylan, c’était un lendemain de cuite, il a cinq ans maintenant. Déjà à l’époque, Leo elle aimait se défouler au milieu d’une foule d’étrangers, se libérer de la pression de ses études, oublier sa famille pourtant si aimante et juste vivre. Se laisser aller et danser. Attraper un verre puis deux puis ne plus se souvenir du nombre, arrêter de les compter, arrêter de culpabiliser. Et parfois, elle ingurgitait de petites pilules et ne se souvenait même plus de qui elle était mais elle aimait ça Leo. Elle pouvait tout faire sortir de sa tête, elle le petit génie qui n’avait pas demandé à penser plus vite que les autres, à tout comprendre avant les enfants de son âge. Mais avec le cluster, elle pouvait être elle-même. Elle avait appris à les connaître, à ne pas les rejeter ; elle qui n’y trouve pas d’explications logiques, ne peut démontrer ça par des données scientifiques. Personne ne la juge pour ce qu’elle fait, pour ce qu’elle pense ou pour ses démons qui lui parasitent la tête. Avec eux, sa tête est vide.

Sauf quand la petite Dylan décide de venir lui rendre visite. Chacun des membres du cluster lui apportent un petit truc différent. Noora, c’est la tranquillité avec des notes de musique qui gravitent autour d’elle, ça lui donne envie de danser ou alors de juste se poser sur le parquet, fixer le plafond en se laissant bercer par sa voix mélodieuse. Dylan elle, c’est comme des petites bulles qui pétillent dans son ventre, un rayon de soleil qui chasse la grisaille de sa vie, lui apporte de l’oxygène sain qui manque tant à sa ville. Et elle l’envie un peu parfois, de pouvoir tous les jours vivre dans un monde où les couleurs sont vives, éclatantes alors que Leonor elle, ne peut que les capturer quelques secondes quand elle visite Dylan. Alors ces instants colorés, elle les garde précieusement sous ses paupières et s’en bercent le soir, oubliant le gris dominant de ses jours. Alors Leo, elle s’amuse à l’appeler sunshine parce que Dylan, elle fait l’effet d’un doux rayon de soleil sur sa peau.  Et ça manque cruellement à sa vie, la lumière du soleil et elle comprend pas pourquoi la petite vient encore la voir elle, alors que y’a rien de palpitant. C’est morne, ennuyeux même mais tout ça, la brune le sait, elle le lit dans la tête de Leo.

Un beurk y retentit et Leo, elle éclate de rire. Elle oublie à chaque fois Leonor, que y’a qu’elle qui s’entend bien avec les morts, chez qui ça engendre pas élan de dégout et de grimaces tordues. « Nan j’suis sûre que tu trouverais ça drôle ! » même si sûre, elle l’est mais du contraire. Elle tomberait probablement dans les pommes la petite et dire que Leo elle serait pas là pour voir ça.

C’est dommage quand elle y pense, se dit que c’est con qu’elle soit pas du même … univers, espace-temps, monde ? Juste une fois, elle aimerait la rencontrer pour de vrai mais en attendant que ce soit un jour possible, elle se contente de l’avoir en elle (dis comme ça, c’est bizarre). Nan c pas 1 fusée. Et critique pas mes talents ! J’aurai pu te faire une version plus réelle si j’avais eu le temps qu’elle écrit en déliant les mots sur le papier. Elle laisse Dylan réfléchir encore un peu sur son œuvre d’art mais elle lui ressort que c’est une fusée. Elle penche la tête pour examiner son dessin sous un angle différent mais elle, elle voit toujours pas de fusée. Puisque je te dis que c pas 1 fusée ! (et grave ! tu m’fais lire quand ?). Leo, elle l’admire Dylan. C’est beau d’avoir une passion, d’y croire plus fort que tout et elle fera tout pour l’encourager à jamais abandonner ce qu’elle aime. Elle sa passion, c’est la mort, c’est pas commun, pas vraiment avouable au premier venu mais avec le cluster, elle a pu tout leur dire sans craindre d’être vu comme une psychopathe ou une fille détraquée du ciboulot. Alors même si ça lui faisait peur le cluster parce qu’inexplicable, aujourd’hui elle est heureuse de les avoir. Elle se sent moins seule même si Leo a toujours été bien entourée par ses parents et son frère. Bon alors tu trouves pas ?. Elle attend une réponse qui lui revient négative alors, avec un rictus déconcertant, elle finit par écrire : c’est une bite ! et Leo, elle se tord de rire, éclate tout haut tout fort au point où elle en tombe presque de sa chaise.

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Dylan, c’est la gamine qui voudrait grandir, n’y arrive pas tout le temps ; Dylan, c’est l’enfant dégouter à la vue du sang, incapable d’assumer correctement une quelconque responsabilité. Dylan, c’est celle qui fronce les sourcils, plisse le nez, à l’idée de devoir effectuer une autopsie ; à l’idée de devoir juste y assister, même. Alors forcément, Dylan, elle a aucunement l’envie de prendre le corps de Leo pour « découper un gros bonhomme ». Au contraire même, rien que l’imaginer lui fait monter un haut-le-cœur. Elle est pas très douée de ses dix doigts, Dylan, bien trop terrorisée à l’idée de ruiner son magnifique vernis, de casser ses ongles si bien entretenus ; habituée alors à laisser les autres effectuer les sales tâches. Probablement qu’elle serait même pas capable d’utiliser un couteau pour découper un cadavre ; et encore moins capable de trouver l’emplacement de tous les organes.
C’est probablement préférable pour Leo, qu’elles n’aient jamais vécu ça.
Ok bah quand tu veux tu liras. Mélange d’excitation et d’hésitation, un petit peu de peur et puis de l’appréhension. Mais elle est fière de cette histoire, qu’elle a mis longtemps à ficeler, traçant sur le papier des ébauches, avant de finalement poser les doigts sur le clavier. Quelques mois de préparation avant d’effectuer le premier jet, plusieurs relectures et corrections ; perfectionniste jusqu’au bout des ongles, mais enfin satisfaite. Nan, j’sais pas, qu’elle répond, mécontente. Et elle sait, que Leo est capable de sentir son mécontentement, mais ça la dérange pas, au contraire. C’est un des points positifs du cluster, selon la gamine ; au moins les autres savent quand elle est agacée, quand elle est triste ou vexée. Elle n’a donc pas besoin de le leur faire remarquer pour qu’ils adaptent immédiatement leur comportement. Parfois, elle se dit qu’elle aimerait bien que ce soit le cas pour son frère également, qu’il puisse comprendre tout seul comme un grand quand elle boude et surtout pourquoi elle boude. C’est quand même la moindre des choses pour celui qui enchaîne les bourdes et mériterait bien une bonne correction, selon la jeune femme.

Dylan, elle a toujours admiré les filles de son cluster. Toutes si grandes et responsables, toutes qui lui semblent sûres d’elles, parviennent à donner le change dans le cas contraire. Toutes si belles et admirables. Dylan, elle a toujours admiré les filles de son cluster. Et quand elle voit la réponse de Leo, quand elle sent son éclat de rire ; elle se demande bien pourquoi elle l’admire elle aussi. Et pourtant, elle se permet un léger rire elle aussi, sourire fiché sur les lèvres. Et puis, tout disparaît. Transe finie, clignement d’yeux, la tête qui se tourne, le regard qu’en croise un autre. « Hein ? » « J’disais, pourquoi tu rigoles ? » « Euh rien j’pensais à un truc. Tu fais quoi là ? » « J’ai oublié un truc, tu m'as trop perturbée ! » « Ah. » Perchée sur son fauteuil, elle l’observe se déplacer dans la chambre, avant de finalement sauter sur ses pieds pour trottiner jusqu’à sa sœur, plaquer ses lèvres contre sa joue. « J’t’aime. » « Moi aussi. » « T’en profiteras pour m’acheter un masque pour visage au supermarché ? Steuplééééé, merci beaucoup, je t’aime ! » Et elle file sans attendre sa réponse, prenant donc l’absence de refus entendu comme une approbation muette.
Elle s’engouffre dans les toilettes, s’assoit sur le sol, genoux remontées sous le menton, ferme les yeux. « Leo ? » Elle la sent plus, ou si loin, si loin, à peine une présence dans un recoin de son âme. « C’est ma sœur elle m’a interrompue, t’es là ? » Elle a peur, soudainement, regrette cette fameuse bite ; regrette de ne pas avoir dit à quel point elle était mal dessiné, regrette de ne pas pouvoir encore se moquer de ses talents de dessinatrices. Elle marmonne dans sa barbe, paupières toujours closes, entend la porte d’entrée se fermer à nouveau ; tente de garder sa concentration. « Leo ? » Et elle se sent seule, soudainement. La chaleur disparue, ne laisse que l’éclat glacial des doutes et de la peur ; elle veut refaire le chemin, retourner à Néphède, même si tout y est gris, dans son univers, y a Leo et Leo, elle fait disparaître tout ce gris.
Leo, m’abandonne pas, reviens.
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Au fond, Leo c’est toujours une grande gamine, une ado qui dit des conneries plus grosses qu’elle – rabâche son père en tentant péniblement de masquer son sourire. Elle a toujours été la première pour les blagues, bon public, à rire à gorge déployée, du plus profond de ses tripes. C’est ce qui a malheureusement fait croire à Timothy qu’il a de l’humour alors qu’il aurait pas pu y faire carrière. Trop sérieux pour comprendre la subtilité des jokes de sa sœur, boutades héritées du paternel et du grand-père avant lui. Leo elle adorait les samedis après-midi chez son papi, toujours affamée d’histoires, d’anecdotes que la petite blondinette, deux couettes perchées sur le haut de son crâne, écoutait presque religieusement. C’était rare les fois où le calme régnait, où la bouche de Leo était close, ses yeux brillants d’admiration. Mais ce qu’elle préférait par-dessus tout, c’était bien les fameuses blagues qu’il ne pouvait s’empêcher d’étaler et avec lui, il n’y avait jamais d’heure. Alors l’humour de Leonor, aussi particulier qu'il soit, elle est fière de se dire qu’elle a hérité ça de lui et qu’elle perpétue la tradition en sa mémoire.

Mais c'est comme les cadavres, ça emballe pas tout le monde l’humour de Leo. Ça fait rire que les morts qu’elle dit Leo mais c’est pas grave, elle rigole très bien toute seule. Elle a toujours été bien toute seule Leo. Jusqu’au cluster. La solitude maintenant, elle trouve ça nul. Ça lui donne l’impression que son appart’ est trop grand, trop vide, trop silencieux. La musique, l’alcool et la drogue, c’est juste pour combler les trous qu’elle a forgé au fil des années. Elle a jamais eu beaucoup d’amis Leo, difficile de s’en faire quand on a l’étiquette de petit rat de laboratoire collé sur le front, collé partout sur son dos. Mais elle a fait avec Leo, s’est construite toute seule comme une grande même si Papa et Maman sont jamais loin. Si Timon veille toujours malgré ses vingt ans passés. Si Gorgie l’accueille tous les matins avec un franc sourire. Mais c’est pas grave qu’elle a toujours pensé Leo. Puis y’a eu Dylan. Y’a eu Noora. Et elle a plus jamais eu envie d’être seule. Et ce serait terrible de plus les entendre, de plus les avoir avec elle maintenant qu’elle s’y est habituée, depuis qu’elles font partie d’elle. Oui, ce serait terrible que tout s’éteigne.

Son hilarité se tait, laissant place à son souffle entrecoupé encore par ses soubresauts. Puis le silence. Elle attend que Dylan lui réponde, qu’elle reprenne le crayon en main. Mais il se passe rien. Alors Leo gribouille tu trouves que ça ressemble pas à une bite, c’est ça ?. Mais toujours rien. Alors elle attend, remonte ses jambes contre elle en cherchant Dylan dans sa tête. « Elle peut pas être très loin » qu’elle marmonne, les yeux clos. Des trois, Leo est la moins douée pour tout ce qui est spiritualité ou quelques conneries que leur truc soit. Elle a jamais compris comment l’activer. Parfois encore, elle croit qu’il y a un bouton caché quelque part et que suffit d’appuyer dessus pour parler aux filles. Mais personne n’a jamais voulu lui dire. « Dylan ? ». Silence. Elle soupire, son exaspération soulevant les mèches blondes qui tombent devant son visage tordue d’une grimace faite d’inquiétude et d’impatience. Alors elle se lève en emportant le bout de feuille ternis par leurs écritures et un stylo avant de filer dans la cuisine pour se servir ce verre dont elle a tant envie depuis qu’elle est rentrée. La bouteille dans une main, son godet dans l’autre, elle part se réfugier dans le canapé, les jambes repliées contre et elle attend. Elle attend Leo, descend pratiquement tout le liquide rougeâtre quand une petite luciole réapparait dans le creux de son ventre. T’es con, j’ai cru qu’tu t’étais fait bouffer par ton chat. Dylan dit que c’est un amour mais une fois, elle a tenté de s’approcher, le truc à poils lui a pratiquement arraché la main. Même si c’était pas la sienne. Elle aime pas trop les animaux Leo, sauf Marin son poisson rouge (une idée de son frère). Il fait par grand-chose à part tourner virer dans son bocal et faire des bulles mais il lui bouffe pas la main au moins. Leo en est sûre, si un jour on retrouve plus Dylan, le chat sera le coupable. Dis, tu m’fais lire ton chapitre ? Oh mieux ! Tu m’fais la lecture ! J’t’écoute !


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C’est.. enivrant, cette sensation de n’être pas seule, jamais, constamment entourée, écoutée, comprise ; peut-être aimée également ? C’est enivrant, terrifiant un peu également. Dylan, elle a peur de perdre ça, de perdre ce lien ; Dylan, elle a du mal à imaginer sa vie sans elles, sa vie sans eux, sa vie d’Avant, avant tout ça. Elle était jeune à cette époque, gamine écervelée ; elle est toujours jeune, mais un peu moins, habituée maintenant à ce brouhaha constant, ces émotions et sentiments qui ne lui appartiennent pas, trouvent néanmoins un écho en elle. C’est une habitude, presque une drogue. Et elle sait pas ce qu’elle ferait sans tout ça.
Alors forcément, quand le lien se coupe brutalement, elle se sent seule. Comme amputée d’une partie d’elle-même. C’est le silence, étouffant et angoissant, le vide dans sa tête et dans son cœur ; comme si y avait plus rien, comme si y avait personne. Juste elle et ça la terrifie parce que Dylan, y a  rien qu’elle déteste plus que de se retrouver seule avec elle-même.

Recroquevillée dans les toilettes, elle attend et espère ; espère un miracle ou ce qui s’en rapproche le plus, sentir à nouveau cette douce chaleur, la voix dans sa tête, cette main qui n’est pas la sienne. Elle s’énerve et s’impatiente, découragée. Tente de se calmer, d’abord sans succès, parvient pourtant difficilement à apaiser sa respiration et ses pensées. Elle essaye de se rappeler des conseils des autres, de ce qu’elle a découvert aussi, toutes ces fois où elle a tiré sur le lien, tentant de comprendre, tentant d’expérimenter.
Elle fait taire la peur qui envahit sa gorge, lui fait croire que tout est fini.
Et puis ça revient, lentement, doucement, sûrement. Elle le sent dans ses tripes, dans ses muscles qui tremblant, dans son cœur qui se serre et ses boyaux qui se tordent. Et elles ouvrent des paupières qui ne lui appartiennent pas, dans un corps étranger et pourtant aussi réconfortant que sa maison. Elle voit la main qui se lève, commence à griffonner. Elle sent l’alcool aussi, les effets qui se répercutent jusque dans son corps. Et elle sourit, rassurée ; retient les larmes qui menacent de couler.
Mais tout qui s’efface devant l’indignation. LOL tu déconnes ?? popsi est a-do-rable, elle ferait pas de mal à une mouche pq tu dis des bêtises comme ça t’es horrible, laisse mon bébé en-dehors de ça. Outrée, la gamine, qui en oublie même d’expliquer ce qui s’est passé, tient tout d’abord à nier les accusations mensongères sur son pauvre chat innocent. Lolipop, c’est un ange, elle le dit et le répète, elle le maintient et l’affirme. Personne ne pourra lui faire croire le contraire ; surtout que la jeune chatte agit toujours comme une sainte quand sa maîtresse est dans les parages. Sauf les rares fois où, perturbée par son instinct, elle sent que ce n’est pas Dylan dans son corps, mais un vil usurpateur.
Mais Leo parvient à changer habillement le sujet de la conversation et elle est surprise, un peu prise au dépourvu. Ça carbure dans sa tête, les pensées qui voltigent à la recherche d’une réponse, d’une réaction. Elle lâche un « oh non ! » le plus naturellement du monde, avant de récupérer le stylo. T’es folle c’est super gênant ?? ah non hein je lis pas tu lis toute seule c’est m-o-r-t. Elle est remontée à bloc, les joues qui se colorent de rose et bien décidée à ne pas lire.
Parce qu’elle est gênée, Dylan, mal à l’aise. Parce qu’elle est jeune, Dylan, influençable et facilement déstabilisée. Parce qu’elle a peur des réactions de la honte qui tord son cœur quand elle voit les autres lire ses récits. C’est instinctif, incontrôlable ; et elle déteste être comme ça.
J’te laisse faire et tu lis toute seule et moi j’me fais toute petite, okay ??? Et distraitement, un pied dans son propre monde, l’autre toujours à Néphède, elle se relève, quitte les toilettes pour retourner dans sa chambre, fouine dans son ordinateur jusqu’à trouver le document, qu’elle s’empresse d’ouvrir. Elle pianote sur le clavier, ajoute un c’est ultra stressant !!! à destination de Leo. D’habitude, Dylan, elle aime pas montrer ses faiblesses, se fait un devoir d’être toujours forte. Mais devant le cluster, c’est différent.
Devant le cluster, elle s’autorise à être elle-même.
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Leo, elle a jamais vraiment eu d’amis. On lui parlait pour être poli, pour être gentil et montrer qu’on avait pas peur d’elle, pas peur de la fille aux morts, la gamine dont le papa découpe des corps, dont la maman parle des rites funéraires comme on parle de la pluie et du beau temps. Elle se souvient de cet exposé, s’en souvient même très bien Leo : chaque élève devait présenter le métier de l’un de leur parent et Leo, elle avait choisi le métier de Papa. Elle avait soigneusement préparé ses questions, pris religieusement des notes en l’écoutant avec ses grands yeux bleus, emplis d’admiration et c’est avec le plus grand sérieux qu’elle avait préparé son panneau, choisi les photos où on voyait le mieux son papa à l’œuvre. Ça lui avait plu Leo, elle en était même très fière. Ses camarades eux, avaient grimacé d’effroi, de dégoût et sa maîtresse s’était empressée d’arracher l’affichage du tableau en espérant qu’aucun parent ne viendrait se plaindre. Ceux de Leo avaient été convoqués, on leur avait même conseillé de consulter quelqu’un pour leur fille à la passion morbide. Heureusement pour elle, ses parents n’avaient pas pris soin d’écouter l’enseignante, considérant qu’il n’y avait rien de malsain à ce que leur progéniture s’intéresse aux phénomènes naturels de la vie. « La mort est inévitable alors pourquoi la cacher à nos enfants ? » avait alors dit sa mère en fermant la porte, ce sourire digne peint sur ses lèvres rouge carmin.

Alors des amis, Leo elle en a jamais vraiment eu. Alors quand Dylan et Noora ont débarqué de nulle part, surgi dans sa vie pour y rester jusqu’à la fin, elle savait pas trop comment faire Leo. Habitué à se débrouiller seule, à se dire que l’amitié, c’était pour ceux effrayés par la solitude. Mais Leo, elle avait connu que ça et le mot amie sonnait étrange à ses oreilles, pesait lourd sur le bout de sa langue comme mal à l’aise de le prononcer. Et elle les avait rejeté au début, ne voulait rien avoir à faire avec eux, avec ce lien cosmique, surnaturel. Parce qu’il y comprenait rien Leo, comment en l’espace d’infimes secondes, elle s’était retrouvé liée à vie avec des inconnus par un maigre fil rouge. Y’a pas d’explication scientifique, qu’elle maugréait auprès de sa mère qui avait tenté de lui démontrer que tout n’a pas besoin de raison pour exister. Alors Leo s’était faite une raison, avait lutté contre toutes ses convictions pour accepter de partager le contenu de sa tête, Leo habituée à son petit jardin secret, à y cacher ses pensées les plus sombres. Mais maintenant, tout va bien, t’es plus seule Leo.

Dylan est revenue, ramenant avec elle le sourire si précieux de Leo. Et bien sûr qu’elle s’indigne la plus jeune, s’outre des paroles de la blonde contre son chat démoniaque. Sa main s’empare à nouveau du crayon pour chiffonner le papier à mesure de sa sidération. Ce chat est un suppôt de satan, Leo en est certaine. Elle préfère de loin Marin, son poisson. Lui au moins, il risque pas de lui sauter à la gorge à pleines dents ! Mais ça Dylan, elle veut jamais l’écouter, elle se rappelle même de leur ridicule dispute à propos de l’intelligence de leurs animaux. Leo elle le sait, Marin est le meilleur des deux. J’déconne jamais avec la mort tu le sais alors quand j’te dis que ton chat est un tueur en série, j’ai raison ! Mais Dylan est butée, Leo le sait ça aussi alors d’un commun accord silencieux, elles décident de passer à autre chose. rooooooooh t’es pas drôle !!!!!!! qu’elle ponctue excessivement quand la brune refuse de lui faire la lecture mais Leo, elle a pas sûre d’être en état de lire les lignes correctement mais bon, la curiosité la pique de trop pour passer à côté. Alors elle laisse Dylan la guider ailleurs, dans une autre pièce sans manquer de rajouter oralement un classieux « tu f’sais quoi aux toilettes ? tu f’sais caca ? » et une nouvelle fois, elle se tord de rire sur son canapé, manquant d’envoyer un verre valser dans le bocal de Marin alors pour éviter de noyer son poisson dans le liquide rouge, elle finit son verre d’une traite avant de se concentrer sur ce qu’elle voit à travers les yeux de Dylan.

Un écran d’ordi, des mots assemblés pour donner vie à une histoire, des dialogues qui animent les personnes au fil de sa lecture. Leo se mordille le pouce, signe de concentration alors que ses prunelles s’agitent, passent d’une ligne à l’autre, avide de savoir ce qui va se passer. Si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait directement lu la fin, comme elle le fait à chaque fois qu’elle entame un bouquin, impatience et pas très adepte des surprises mais pour Dylan, elle fait un effort, effort qui lui parait bien futile tant qu’elle lancée dans l’aventure écrite de son amie. Et puis y’a plus rien. Un point puis du blanc sur le reste de la page qui lui signale que ça s’arrête là. « Et la suite ? Elle est ou la suite ? Non mais tu peux pas t’arrêter comme ça ! Il va lui arriver quoi au type ? » et furieusement, elle tape en lettres majuscules LA SUITE LA SUITE LA SUITE LA SUUUUUUUUUUUUUITE. Parce que Leo, même si elle appris beaucoup de choses auprès du cluster, la patience ça par contre, elle connait toujours pas. Par contre la blonde, ça a l’air d’être une grosse pute. Tu t’es pas inspirée de moi j’espère hein ?! Sait-on jamais que Dylan se serve de son bouquin pour y dévoiler tout ce qu’elle pense réellement d’elle.


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Personne n’arrive à comprendre ça, cet attachement de Dylan pour Lolipop. Personne à part elle (et encore) n’aime ce chat à sa juste valeur. Et même si tout le monde pense être discret, elle les voit les regards en coin, elle les entend les messes basses. Alors elle lève le menton, Popsi la queue, et elles s’en vont ensemble telles deux princesses blessées. Evidemment, pour Dylan, ça s’arrête souvent là, elle est loin de se douter que son précieux animal prend à malin plaisir à se venger quand elle a le dos tourné. Alors peu importe ce qu’on peut bien lui rapporter, elle n’y croit jamais ; la gamine qui fait plus confiance à son bébé chat qu’à ses amis humains. Alors Léo aura beau s’égosiller, il est fort probable que Popsi meure de vieillesse avant de perdre son image de sainte aux yeux de sa maîtresse. L’amour rend aveugle, comme on dit. Une chance qu’elle soit suffisamment mature (non.) pour ne pas en vouloir aux détracteurs de sa princesse.

Ignorant allégrement les remarques mesquines de son amie (ça se paiera plus tard) et la question bizarre (ça aussi ça se paiera), Dylan tente de se ménager un petit coin, toute discrète, pour oublier la gêne pendant que Leo lit. C’est pas vraiment une expérience nouvelle et pourtant y a toujours ce malaise, ce sentiment d’insécurité, cette peur profonde de ne pas plaire, mais pire encore, de voir que ça ne plaît pas, de le ressentir dans sa chaire, dans son cœur. Mais c’était sans compter Leo et sa joie légendaire, Léo toujours surexcitée et impatiente, donc la réaction fait naître un sourire sur les lèvres de Dylan. Elle pouvait pas s’attendre à mieux ; et elle est heureuse de l’avoir fait lire en avant-première. Elle rigole, légère et innocente. Elle rigole, la pression envolée, débarrassée d’un poids ; même si elle sait qu’il reviendra, quand elle aura décidé de le publier sur la toile. Elle a toujours peur de mal faire, Dylan, même si son statut d’anonyme lui évite des tracas. Elle attend un peu, que Leo calme sa frénésie, puis elle vient taper sur le clavier. Parle mieux, elle est gentille au fond okay ?? Mais ça l’amuse, aussi. Elle aime bien qu’on haïsse ses personnages, même si elle préfère qu’on les aime. Au moins ça prouve qu’elle arrive à faire ressentir quelque chose, qu’elle parvient à les rendre suffisamment réels. Et si j’m’étais inspirée de toi pour un perso ce serait plutôt cléa tqt ! En vérité, elle en a écrites, des histoires inspirées de son cluster, avec des personnages caricatures romancées et fantasmées de ces êtres qu’elle aime tant. Mais avec Fireflake, elle voulait ancrer l’histoire dans le monde réel, dans son monde réel. Un Altea aux allures de fin du monde ; ou plutôt de presque fin du monde. Avec effectivement, peut-être par ci par là, des traces de ses amis des quatre coins des univers. Mais ça tient plutôt au fait qu’elle ne parvient pas à s’en empêcher.
Merci, t’es trop la meilleure ! qu’elle tape sur le clavier, en signe de reconnaissance. La suite euh bientôt ! Quand elle l’aura écrite, même si elle traîne dans sa tête depuis plusieurs jours voire semaines maintenant. Dans la tête de Dylan, c’est un fourre-tout d’idées, un bureau mal rangé où tout s’empile en vrac, sans vraiment de classement, sans vraiment d’ordre non plus. Dur à croire venant de celle qui prend pourtant garde à classer méthodiquement dans la vie réelle, afin de toujours s’y retrouver. Mais ça lui vient de sa mère, il paraît ; du moins c’est ce que son père lui disait toujours pour plaisanter, avant. Depuis le divorce, le ton a changé et Dylan préfère éviter d’amener le sujet sur le tapis. Elle déteste être prise entre deux feux, perdue au milieu de ses parents.

« Hé ! » Une exclamation venue de personne ne savait trop où, exclamation de surprise de celle qui vient enfin de se rendre compte de quelque chose. LEO DEVINE QUOI !!! Elle tape à toute vitesse, obligée de se reprendre pour corriger les fautes de frappe. Mais elle veut pas attendre, beaucoup trop impatiente pour ça. J’crois qu’on avait rarement tenu le lien aussi longtemps ?? Enfin si on oublie la coupure ! Et elle est contente, Dylan, fière d’elles ; et en même temps elle a peur, un peu. Peur que tout s’arrête, brutalement, peur de ne pas réussir à entrer en contact avant un long moment, à force d’avoir épuisé leur lien. Parce que Leo pour Dylan, c’est un peu comme un rayon de soleil, ce modèle à qui elle aimerait ressembler plus (si on met de côté la passion pour les cadavres), mais aussi sûrement une de celles dont elle est le plus proche dans le cluster.
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C’est vrai que Leo, elle a jamais eu d’animal de compagnie. C’est pas qu’elle voulait pas mais avec les allergies et l’asthme de Timothy, fallait pas risquer de prendre une boule de poils. Alors ça lui a jamais manqué et c’est vrai qu’elle comprend pas trop la relation qu’à Dylan avec son assassin à moustaches (elle en démord pas, ce félin est démoniaque). Elle a bien Marin mais Marin, c’est un poisson rouge, il peut pas sortir de son bocal pour lui faire un câlin. Mais ça lui va Leo, Marin est comme elle, pas trop doué avec ce genre d’affection. Alors elle se contente de le nourrir, parfois elle lui raconte sa vie alors qu’il tourne et vire dans son bocal. Et ça Leo, ça lui va.

Marin, c’était un cadeau de son frangin, soit disant pour lui tenir compagnie et elle s’était retenue de lui dire qu’un poisson rouge, c’était pas vraiment le meilleur animal du monde. C’est même Geogie qui lui avait trouvé un nom parce que Leo, elle l’appelait juste le poisson. Et puis sans s’en rendre compte, elle s’y était attachée à cette petite bête avec ses cailles vermillon. Mais c’est pas pour autant qu’elle comprend cet amour que son amie voue à sa bestiole. De toute façon Leo, elle y comprend rien à l’amour. Et elle veut pas le comprendre plus. Mais bizarrement, elle aime le lire à travers les histoires de Dylan. C’est pas le genre à compatir avec des personnes fictifs mais les aventures romanesques contés par Dylan, ça l’intéresse toujours. Elle dévore chaque page, chaque mot avec un appétit qu’elle ne connaissait que pour les sciences. Alors elle se permet d’intervenir à voix haute, de froncer ses sourcils quand une réaction l’interroge, enfant spontanée qu’elle est. De ce que j’en ai lu, c’est une connasse !!!!!! qu’elle vocifère à travers le clavier d’ordinateur de la plus jeune. C’pour ça que je veux la suuuuuuiiiiiiiiiiite. Mais elle sait que ça viendra pas maintenant, qu’il faudrait appuyer sur le bouton ON et si elle le pouvait, elle la pousserait à s’y mettre maintenant mais ça voudrait dire la laisser. Et Leo, elle veut pas s’en aller. Leo chez elle, Leo sur son canapé, elle se recroqueville, son petit corps plié en deux alors qu’une courbe se dessine à nouveau sur ses lèvres teintées de carmin, empreinte du vin. Ses yeux semblent fixer le verre vide mais elle est ailleurs Leo, elle est dans un monde coloré Leo, dans celui de Dylan et elle a jamais envie d’en partir. Elle s’y sent toujours bien Leo, comme enveloppé dans une douce couverture. Et Leo, elle se sent toute petite, toute fragile et si d’habitude ça la terrorise, avec Dylan, elle sait que tout ira bien.

LEO DEVINE QUOI !!!’ Elle entend Dylan s’activer sur les touches, les mots se formant sur l’écran. Mais elle a pas le temps de lui répondre que la brunette enchaîne dans une respiration la suite de sa phrase et Leo, ça lui arrache une grande risette sur sa peau porcelaine. Elle est heureuse Leo et même fière. Même si ça lui fait peur aussi. Et si un jour, elles y arrivaient plus ? Si leur lien si précieux finissait par s’émietter, devenir poussière ? Elle essaie de chasser cette pensée de sa tête blonde et c’est avec nostalgie qu’elle répond à Dylan. Pourtant ça lui ressemble pas trop Leo. Dylan doit déteindre sur elle, qu’elle se dit Leo. T’as raison, on a battu un record là ! On pourra se vanter auprès des autres qu’elle écrit en ponctuant ses dires d’une pluie d’émoticones souriants. Hey dis, tu te souviens de la première fois qu’on s’est vues ? qu’elle demande après quelques notes de silence, bercés par le ronronnement de son frigo. Et elle sait pas pourquoi elle y accorde de l’importance, pourquoi elle veut soudainement savoir si Dylan se souvient. Peut-être parce que Leo, elle pourra jamais oublier.


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