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 miraj + bittersweet symphony

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Noor Vane
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MessageSujet: miraj + bittersweet symphony   miraj + bittersweet symphony EmptySam 27 Jan - 11:52

bittersweet symphonyI'll take you down the only road I've ever been down, you know, the one that takes you to the places where all the veins meet
27JAN 2018.
2am, J+2. Je vous laisse où ? Silence. Nova... Il soupire, exaspéré, nouveau à ce jeu. Membre du staff depuis assez longtemps pour être familier avec ses changements d'humeur, ses comédies forcées par les nécessités du métier ;  mais promu au statut de manager depuis quelques jours à peine, soit trop peu pour ne se sentir dépassé par la cinétique étourdissante de l'alliage vie privée/vie publique dont il se retrouve soudain garant. Vous voulez— hm. Parler ? De ce qui vous... tracasse ? Il tire sur son propre col, mal à l'aise au possible ; prend trop vite un ralentisseur — le véhicule cahote et les pneus crissent, propulsant Noora en avant. Chance que la ceinture se soit matérialisée d'elle-même autour de son torse et de sa taille à son entrée dans le véhicule : elle bloque le mouvement, coupant brièvement le souffle à la jeune femme. Elle ferme les yeux par réflexe lorsque le mouvement la fait basculer dans l'autre sens et heurter de plein fouet son siège, poupée de chiffon, tandis qu'il se répand en excuses catastrophées. Hm. Paupières qui se rouvrent, papillonnent, sourire faussement détendu qui étire les commissures. Rassure négligemment : No big deal. Don't worry about it. Elle se triture la lippe de ses incisives incertaines, membres lacés d'épuisement et vague à l'âme. Tarjei est rentré ? Il triture nerveusement le volant de ses phalanges agitées, encore maladroit lorsqu'il s'agit de lui refuser quelque chose — même lorsque la situation est au-delà de ses capacités et qu'il n'a tout simplement pas le choix. Il est encore très... pris par son nouvel emploi du temps et ne sera visiblement pas là avant— un coup d'oeil au contenu de son téléphone synchronisé au tableau de bord, il swipe d'une appli à l'autre en quête de l'information tout en gardant un oeil sur la route, cinq jours. Elle cale sa joue contre la vitre froide, relève ses jambes pour en entourer ses bras. Okay. Désolé— Not your fault. Can I do— something ? Anything ? Il sonne tellement désemparé qu'un instant, elle s'égare dans ses pensées, l'angoisse qu'il suinte animant des ébauches de mélodie dans son esprit et inspirant une naissance de lyrics qu'elle prend le temps de noter sur son téléphone sans songer à lui répondre. Les pneus broient presque sans bruit l'allée de gravier tandis qu'ils s'engagent dans le domaine familial, et la sensation la ramène brusquement à l'instant présent. Non, pas ici. Mais ? Emmène-moi chez Mika. Il entrouvre les lèvres, les referme, semble lutter contre l'envie de dire vous auriez pu me le dire tout à l'heure au lieu de me laisser faire tout le trajet ou peut-être vous avez vu l'heure, Nova ? Moi aussi je suis resté debout plus de 24h d'affilées, moi aussi j'aimerais dormir, est-ce que vous y pensez ? Mais elle soutient son regard sans ciller, un peu d'attente impatiente, pressante, luisant au creux de ses iris brun-vert, avec la désinvolture et l'audace de celle dont les mots font loi. Il se rétracte finalement, serre les lèvres pour ravaler une bouffée de mécontentement. Très bien.

Elle non plus n'est pas habituée à ce nouvel arrangement. Au fait que Tarjei ne soit plus à ses côtés constamment mais quelque part à l'autre bout du continent à promouvoir sa propre carrière — celle qu'il a débutée dans la musique sous l'impulsion d'un label piqué de curiosité par une vidéo postée par Noora, et qui a brusquement pris de l'ampleur sans qu'aucun d'eux ne s'y soit attendu.

C'est horrible, cette sensation qui étreint Noora, entre bonheur pour lui et impression d'abandon. Elle refoule le ressenti, regarde seulement avec soulagement s'éloigner les lumières de la maison où elle ne veut pas mettre les pieds pour l'instant.
De longues minutes plus tard, la voiture s'arrête à proximité de chez Mikhaïl et elle n'attend pas que son manager de fortune lui ouvre avant de s'extirper du véhicule et de claquer la porte sans penser à le saluer. Ce n'est même pas contre lui — il n'existe tout bonnement pas dans l'univers de Noora. Il y a quelques semaines, elle découvrait avec un étonnement sincère qu'il travaillait avec elle depuis plus de cinq ans ; et depuis, la confusion reste la même à chaque interaction : quelques secondes à se demander qui il est, ce qu'il lui veut, puis la douloureuse réalisation que cet inconnu tient désormais sa vie entre ses doigts tremblants.

Elle ne sonne pas à l'entrée, clé déjà en main ; se faufile à l'intérieur avec l'aisance que confère l'habitude, au trois-quart convaincue de trouver les lieux vides de présence. Le bruit de ses pas résonne contre les murs nus d'un logement à la croisée des goûts glacés du père Arany et de ceux, plus chaleureux, de Mika. Tout est éclairé, caste trop aisée pour se soucier d'économies d'heures et moins encore, de minutes, sur les factures monstres qui saluent chaque mois une surconsommation éhontée. Des mécanismes s'activent à son avancée, tel le placard de l'entrée qui s'ouvre, étend l'une de ses branches métalliques l'approche de Noora pour la décharger de son manteau et de son sac, puis se referme sans qu'elle n'ait eu à changer de trajectoire un seul instant.

Mika est là, finalement ; texte en main, à répéter une scène en longeant le rebord de la piscine d'intérieur. Noora sourit malgré elle, en dépit de l'épuisement et de l'inquiétude qui tisse des nœuds angoissés de son esprit à son cœur ; effet Mika, pointe de soulagement. L'impression de rentrer à la maison, un peu. C'est confortable, familier, rassurant, et elle s'efforce de ne pas penser au fait que ça pourrait — devrait ? — éveiller plus que ça, s'ils étaient tout à fait sincères, s'ils étaient tout à fait honnêtes. Se contente de la chaleur au creux du ventre sans rechercher le tusnami d'émotion et de passion qui leur manque trop souvent. Hey, love, elle lui souffle en arrivant derrière lui, glisse un bras autour de sa taille et pose un baiser contre la vertèbre cervicale saillant au haut de son dos... pour le distraire. Dans le même temps, son autre main lui prend le script sur lequel il travaille et l'envoie négligemment derrière eux, quelque part sur les sièges disposés en salon de jardin ; et elle le pousse dans l'eau sans une once de remords. Éclate de rire, le premier vrai depuis l'anniversaire d'il y a deux jours qui l'a laissée déboussolée et bouleversée ; n'a toutefois pas le temps de se réjouir longtemps car déjà, Mika s'extirpe de l'eau chaude et l'attrape par les jambes pour la faire basculer en avant. Un cri un peu étranglé par la surprise lui échappe tandis qu'elle perd l'équilibre. Se raccroche aux épaules de son homme quelques millisecondes avant que tout son ne soit absorbé par la pression de l'eau qui se referme autour d'elle.

Passé le choc et l'instinct de se débattre, elle se laisse juste aller — son corps ne pèse plus rien et celui de Mika pressé contre le sien est une ancre qui l'éloigne de ses tracas et de la tempête d'incertitudes qui menaçait de l'engloutir. Il y a leurs jambes qui se mêlent et se dénouent au fil de leurs mouvements visant à rester à la fois à sous l'eau et à proximité de la surface, et leurs lèvres qui se cherchent, et leurs rires qui laissent échapper l'oxygène en bulles légères et volatiles. Noora émerge lorsque ses poumons brûlent de s'être entièrement vidés de leurs ressources. Il retrouvent le bord ; Mika l'attrape par la taille, la surélève cette fois juste assez pour qu'elle le surplombe un peu et puisse entourer ses épaules de ses bras. Ils s'embrassent encore sans vraiment parler, sans vraiment approfondir, contact acrimonieux. Elle soupire d'aise quand les lèvres du jeune homme s'égarent sur sa mâchoire, puis sur son cou qu'elle dénude pour lui en basculant la tête en arrière et en écartant ses longues mèches brunes alourdies par l'eau. Tu m'as manqué, elle offre d'un timbre aussi caressant que la paume qu'elle glisse de l'épaule à la nuque de Mikhaïl. Ils ne se sont pas revus depuis le date partagé juste avant la soirée d'anniversaire de Noora, à laquelle il n'avait pas pu assister à cause de son propre edt chargé. Instant volé à travers le rush d'un tournage prenant.
Elle se hisse hors de l'eau pour s'asseoir sur le plancher sombre qui borde la piscine, et il se cale naturellement entre ses jambes encore partiellement immergés, joue pressée contre sa cuisse. Je te croyais encore sur le plateau ? T'aurais pu me dire que tu rentrais... Elle fait la moue, Noora, mais c'est un pseudo reproche un peu creux : elle-même n'était pas supposée être libre ce soir, seulement renvoyée chez elle après s'être avérée incapable de se concentrer sur quoi que ce soit et, moins encore, d'être productive. Elle n'est jamais dispo et lui non plus, éternel sujet de tensions contre lequel ils ne peuvent pas grand-chose, au final, n'étant pas maîtres de leurs programmes et obligations.  
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27 janvier, 0:30am. La porte claque derrière lui, et Mikhaïl est accueilli par une chanson des Jizz Whizz, un groupe qui a récemment réussi à obtenir un peu de place au sommet. Les sonorités énergiques sont directement suivies de l’éclairage automatiques de toutes les pièces de sa demeure alors que le mobilier s’occupe de le débarrasser de ses affaires. Le manège familier lui donne presque l’impression qu’il n’est pas seul chez lui – presque. Peut-être que lorsqu’il se sera lassé de la programmation actuelle, au lieu de changer de chanson (pendant quelques temps, c’était le dernier morceau de Noora qui résonnait entre les murs et, encore plus tôt, c’était l’un de ceux de Kamikaz), il pourrait instaurer une voix qui lui demanderait dès son arrivée comment s’était passée sa journée.

Mal.

C’est ce qu’il aurait dit, si on lui avait demandé. (Bienvenue, Mikhaïl, et peut-être qu’il pourrait demander à Noora de prêter sa voix – après tout, elle le faisait bien pour les réveils programmés dont s’emparaient avidement ses fans.)

Le canapé s’affaisse sous son poids et ses paupières papillonnent, sommeil prêt à le submerger au son d’un solo frénétique qui le berce plus qu’il ne le réveille.

1:55 am. Pendant les quelques semaines durant lesquelles son père l’avait convaincu d’embaucher un manager, il avait contemplé l’idée de se lancer dans la musique, malgré un manque de talent évident. C’était naturel, lui avait-on répété, il fallait qu’il élargisse son champ de compétences, avait-on martelé. Et, puisque ça venait directement de Lazar, il s’était retrouvé à essayer, comme un con. L’échec avait bien évidemment été cuisant dès les premiers instants, bien qu’il n’ait pas été rendu public, et on ne l’avait plus jamais emmerdé par la suite. Il en avait retiré un vague soulagement, un soupçon de satisfaction (j’te l’avais dit), entremêlés à ce sentiment dégueulasse de honte quand il avait entendu le soupir défait du paternel.

Le script entre ses mains lui donne presque l’impression d’entendre Lazar lui dire, dégoulinant de suffisance, qu’il aurait dû persévérer. Tian, le personnage qu’il est censé jouer (si on lui en laissait la possibilité), est un artiste, musicien contrarié des bas quartiers qui finira, plus tard, par tomber sur un complot de l’industrie et devoir se battre pour sa vie. L’histoire est simple, manufacturée pour être le prochain blockbuster, et il s’en serait très bien sorti s’il n’avait pas été obligé de le jouer en train de se produire dans une salle pratiquement vide.

(Il s’en serait très bien sorti s’il avait continué à bosser pour élargir son champ de compétences, right ?)

2:15 am. Je te croyais encore sur le plateau ? T'aurais pu me dire que tu rentrais... Il presse encore un peu plus sa joue contre sa cuisse, comme pour y disparaître, y déposant au passage un baiser, puis un autre, puis encore un – ses lèvres suivent une ligne imaginaire le long de sa peau. Le manège lui est familier, la mécanique bien huilée : c’est sa façon de repousser le reproche qu’il entend dans sa voix, d’étouffer tout ressentiment et d’écarter les conflits puérils qui semblent s’infiltrer de plus en plus souvent dans leur dynamique. C’était pas prévu, j’viens à peine de rentrer. Sa voix est plus fatiguée qu’il ne l’aurait voulu, les mots affaiblis car soufflés tout contre sa jambe. Elle a raison, cependant : il aurait pu la contacter depuis le siège arrière de la voiture qui le ramenait chez lui, mais il n’y avait même pas pensé. Et puis, j’te croyais occupée aussi. Il redresse finalement la tête pour lui adresser une moue de son propre acabit, un peu boudeuse, un peu charmeuse, histoire de planquer le ton défensif qu’il n’a pas su retenir. C’est latent, entre eux, ces derniers temps : une simple remarque dégénère si rapidement en l’engueulade du siècle qu’il se sent obligé de marcher sur des œufs en sa compagnie aussi, alors qu’elle était censée être la seule personne auprès de qui il pouvait se planter aussi souvent qu’il le souhaitait. J’ai été congédié, offert en guise d’explication, rapidement, comme s’il n’avait rien dit sur son emploi du temps à elle. Sa voix prend des intonations moqueuses (de qui il se moque, il est pas certain) quand il se hisse à son tour sur le rebord de la piscine, se laissant lourdement tomber aux côtés de Noora, ses pieds toujours submergés venant se glisser entre les siens. Nous a tous viré, jusqu’à ce qu’on apprenne ce que c’est, d’être acteur. Le résumé est bref, et la mise en scène exagérée tandis qu’il imite la voix du réalisateur en grimaçant. Il en fait des tonnes, comme d’habitude, Mikhaïl, mais c’est pas si loin de la vérité – surtout, sous la surface joueuse, il est clairement vexé. Ça faisait longtemps qu’on avait pas remis en question son boulot, et ça lui fait l’effet désagréable d’être revenu à la case départ, porte claquée au nez. Que l’équipe entière soit concernée ne change pas grand-chose à l’orgueil blessé, que le réalisateur soit un connard mégalomane n’apaise pas l’ego indigné. Pas certain que j’vais y retourner, continue-t-il, bravache, tout en étant tout à fait conscient qu’il serait sur le plateau dans quelques heures à peine. Je vais p’tête juste rester avec toi jusqu’à ce qu’ils m’oublient – nous oublient. Son visage se fend d’un sourire qui se veut convaincant, ses yeux pétillent des dizaines d’autres vies qu’ils pourraient vivre, de la possibilité de vivre en reclus. Ils pourraient s'enfermer ici indéfiniment, dire adieu aux obligations et aux contraintes, piscine alcool jp Noora, a-t-il vraiment besoin d’autre chose ? (Il a toujours besoin d’autre chose.) Peut-être même qu'ils pourraient tourner ça en stunt publicitaire, l'absence pour cultiver l'attente.

Il cultive l'idée pendant quelques secondes, ses doigts venant jouer dans les cheveux toujours mouillés de la jeune fille, un sourire joueur aux lèvres. Puis sa main retombe, se pose sur la cuisse de Noora, l'étreint, et son regard se fait un peu plus sérieux – jamais tout à fait cependant. Je suis content que tu sois là, glisse-t-il finalement d’un souffle tendre, omettant sciemment de lui demander pourquoi (t’étais pas censée être ailleurs ?). Et, malgré tous les œufs sur lesquels il s’acharne à ne pas marcher, il est sincère : sa fatigue semble moins prononcée qu’avant son arrivée, et sa tendance à s’apitoyer a été mise de côté dès qu’il l’a entendue rire.
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27JAN 2018. C’était pas prévu, j’viens à peine de rentrer. Et puis, j’te croyais occupée aussi. Noora fronce les sourcils, insatisfaite sans raison logique pourtant. Entrouvre les lèvres sur une réponse qui lancerait à coup sûr une dispute, mais il la prend de vitesse en ajoutant : J’ai été congédié. Comment ça ? elle questionne, curieuse, oubliant l'agacement naissant. Passe une main tendre dans les mèches de Mika, assombries par l'eau, et ses doigts coulent jusqu'à son cou, se logent au creux de sa nuque. Il hausse brièvement les épaules avant de s'asseoir à ses côtés, mêlant ses jambes aux siennes, et elle bouge un peu pour plus de confort, se love dans ses bras en quête de sa chaleur pour oublier la brise mordant sa peau humide. Nous a tous viré, jusqu’à ce qu’on apprenne ce que c’est, d’être acteur. Tu es très bon acteur, elle assure aussitôt, lèvres boudeuses, en partie parce qu'elle le pense, en partie parce qu'elle suppose que tel est son rôle. Il est doué, Mika, c'est un fait ; les médias multiplient les lignes à propos de se quelque chose que l'on qualifie de talent naturel, de don. Puis contrebalancent en constatant à quel point il pourrait encore mieux faire, s'il se donnait un peu plus. Le moindre désaccord devient « caprice de star », le statut de « fils de » ajoute une pierre à l'édifice de critiques, et on songe qu'il se gâche, à refuser d'exploiter jusqu'au bout ce que la nature lui a offert.

Mais aux yeux des autres rien n'est jamais suffisant— et elle suppose qu'il pourrait réellement faire plus encore. Mais pense pour sa part qu'il en donne déjà assez.

Pas certain que j’vais y retourner, il rétorque, avec une défiance si « lui » qu'elle ne peut se retenir de rire. N'importe quoi... Je vais p’tête juste rester avec toi jusqu’à ce qu’ils m’oublient – nous oublient. Tape joueuse assénée du dos de la main, commissures étirées en sourire amusé, il y a de la tendresse dans le regard qu'elle lui porte et une fausse exaspération face à ses résolutions aussi extrêmes qu'éphémères. Hm-hm, je boycotterai le studio et les crises de ma mère et on s'enfermera ici... jusqu'à ce que tu craques parce que tu ne supporteras pas qu'un rookie te vole les feux des projecteurs et que les femmes ne soupirent plus amoureusement en entendant ton prénom— Il lui retourne le compliment, parce que c'est si vrai, parce qu'ils sont si semblables dans leur quête presque désespérée de reconnaissance et d'attention, au-delà de leurs efforts respectifs pour prétendre s'en moquer. Parce que la gloire est leur façon d'exister, et qu'il est préférable d'en rire que de s'apitoyer. La véracité de sa réplique n'empêche pas Noora de nier avec véhémence, entre deux éclats de rire dus aux phalanges qu'il agite sans merci contre ses côtes sensibles, et—
faute d'être capable de prendre le dessus elle se prétend blessée, feignant un cri un peu plus alarmiste et distordant ses traits en moue douloureuse. Sitôt qu'il baisse sa garde, elle le fait basculer sur le dos et suit le mouvement, pour se retrouver à moitié allongée sur lui. Elle croise leurs doigts pour mieux plaquer les bras de Mika au-dessus de lui, pseudo-placage dont il démonte tout l'impact en calant leurs mains jointes sous sa tête, mais elle se congratule malgré tout en chantonnant : Et l'award de la meilleure actrice revient à... Nova ! Fière d'elle, suffisamment pour défendre son prix illusoire avec acharnement aussitôt qu'il tente de le remettre en question. Tu m'as to-ta-le-ment crue, tu étais tellement sur le point de t'excuser ou de paniquer— non non, ne nie pas, je t'ai vu— argh c'est vrai j'étais très crédible et t'as pas marché, t'as couru

La querelle joueuse s'essouffle progressivement, éclats de rire évaporés sous la voûte colorée des lourds nuages roses et bleus pesant sur New Brasilia. Je suis content que tu sois là, il offre en la dévorant des yeux, et elle se mord la lippe, hésitant entre goûter avec délice à l'instant ou le taquiner. L'autre option est trop tentante pour qu'elle y résiste. Cheesy, elle se moque, mais effleure son nez du bout du sien. Soupire, satisfaite : Je suis contente d'être là. Mais plisse le nez une seconde plus tard : Enfin— là avec toi, pas « là » sur le sol inconfortable. Joue posée contre son sternum et membres un peu endoloris par le froid et l'inconfort conjugués, Noora pèse le pour et le contre avant de se résoudre à ne pas rester ainsi une minute de plus. Elle se redresse et tend les mains pour entraîner Mika à se lever à son tour, puis lui tourne le dos le temps de récupérer l'un des peignoirs propres pliés sur les chaises longues, et de l'enfiler une fois défaite de son haut trempé. Le tissu pelucheux l'engloutit telle une caresse, confortable et diffusant une chaleur agréable. Elle s'immobilise lorsque quelque chose accroche son regard— l'écran virtuel qu'elle a pris à Mika à son arrivé, encore matérialisé malgré la chute et tranchant le décor de sa couleur bleue crue.

Elle se penche pour le récupérer, survole quelques lignes, intriguée par le fameux rôle ayant laissé son petit-ami si frustré. Comment il est ? elle demande en lui rendant le script, préférant comme toujours qu'il le lui raconte plutôt que de se « fatiguer » à lire. Pour sa défense, l'histoire est toujours plus passionnante lorsqu'il y donne vie, réaliste ou versant sans s'en cacher dans l'exagération, et son jeu a grandement contribué à la faire tomber sous son charme. Ton personnage... Tian c'est ça ?  
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