tranquille torpeur // koda

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tranquille torpeur

koda

Il perçoit alors l’amour sous une mélodie elle-même attristée –
Il la délivrait simplement, et elle accourait aussitôt auprès de son aimée. Comme s’il n’existait plus rien, comme si la souffrance se délivrait enfin, en coup de vent. Invincible, invincible à elle deux qu’il se dit en les fixant quelques secondes ; si éternelles, pourtant, les secondes. Les secondes dévorantes où il constate l’amour, où le poing pourrait se serrer inconsciemment alors qu’il a encore l’écho de sa propre vie. Il s’en sort, même s’il s’en sort seul. Elle s’en sort, Bambi. Elle a l’air de s’en sortir si bien. Même inquiétée, même en souffrance, elle est bordée dans un flux d’amour éternel. L’amour. L’immense âme sœur, la moitié qu’elle ne quitterait pour rien au monde. Une raison de vivre, une raison qui n’est pas infestée. Une raison pure, même si déraisonné pour la vie physique.
Un peu de bonheur, finalement, que Jax n’a point. Son soulmate offrait déjà une douleur immense avant leur rencontre, des plus hasardeuses et malchanceuses. Il n’a été que victime de ses maux et seul, dans ses propres maux. L’épreuve que la vie lui a donné n’est-elle point trop injuste ? Il perd tout, il a tout perdu, sa moitié d’âme pourrait autant le tuer que conserver sa piètre vie quelques jours de plus. Il ne peut pas être lui-même tout les jours, le lui-même se perd et se morfond donc en silence en pensant à sa sœur, la belle endormie ; qu’il n’a jamais sut protéger de son âge encore petit ! Elle dort, la doucereuse, la malheureuse, elle dort même si elle bénéficie des soins les plus coûteux. Il ne cherche pas d’argent, Jax. Seulement une petite justice, une vie qui tourne avant qu’elle ne tourne à l’estomac, pourrisse et ne soit plus digérée par sa personne.
Ne serait-ce point un peu fou, que de jalouser le couple face à lui ?
Il n’y fit rien néanmoins, concentré par son travail comme aux mots du passés élevés par la voix de son amie. Par le geste parental, l’espionne devenue enfant au visage caché par son bouclier. Une épée, un bouclier. Des personnes faites pour s’associer. Amusant, en effet. Cela donne envie, provoquerait les sens de souhaits les plus désespérants. Mais Jax continuait de mimer le concentré et s’isolerait plus tard. La fierté fut telle d’approuver son malheur, qu’il s’y résigna. L’amie répondait alors directement à ses questions, avec une mission qui paraissait alors des plus saines, des plus familiales qu’il ironiserait. Familiales. Soupir interne de torture ; cruel. Que la mission ne soit point pour sa propre fin. Qu’il n’y avait rien à combattre. Que de peur, de risque, pour des amitiés d’autrefois. Il se rappelait bien de Jon, le petit voisin écrasé par sa famille si nombreuse qui riait à 14 ans de sauter dans une flaque de boue. Un véritable enfant. Avait-il changé, s’était-il élevé ? Il ne l’avait point remarqué, lui, alors il devait être bien plus discret maintenant. Les gens changent, c’est affolant. Mais elle a le timbre qui se brise, les traits qui se défigurent de la dénommée incompréhension, ou déception, un curieux mélange homogène attristant le jeune homme plus fort encore.
Désolé, Bambi. Je deviens plus sanglant pour ne pas devenir un être sanglant à mon tour, ne laisser que des traces pour ne pas laisser des morts ; je ne tue pas. Non, je ne tuerai point sauf si on me menace. Mais.

- Tu sais autant que moi que les femmes ici peuvent être bien plus puissantes. Des dangers autant que les hommes. J’allais arrêter si elle faisait un geste me demandant de le faire. Elle ne l’a pas fait. L’air grave alors qu’il se levait pour sortir des verres posés à vide, le verre d’eau qu’il se servait simplement. Qu’il but. Laisser le verre plein, ce n’était qu’une affaire aussi, de survie. De ce fait, je ne devais pas la tuer, mais je devais avoir des informations. Je n’avais pas d’autres choix.

Il prit une pause par les hoquets de la femme qu’il entendait dans le cou de son aimée. Elle pleure, sans retenue. La chose si provocante qu’il percevait comme une épreuve devenait un fruit de pleurs, alors qu’elle transmettait quelque chose à Bambi en langage des signes. Il fronçait un sourcil en leur direction, prenant un énième gâteau. Il n’aimait que peu le sucré, mais cela passait le temps, disons. Il aimait trop la bonne nourriture pour se contenter de cela à l’habitude, mais observait les invités. « Personne » prenait une sucrerie aussi.
Finalement, elle en mangeait, des gâteaux.

- C’est vrai que c’était un geste violent. Je fais des choses violentes, ces derniers temps. Vérité qu’il énonce, qu’il affirme. Il ne saurait réellement lui mentir, Jax. J’y risquais ma vie, si je ne savais pas qui me suivait. Je suis dans un gang maintenant, n’est-ce pas. Le sarcasme se percevait dans sa voix, l’amusement sordide se dessinant dans le dessin miséreux de l’homme, venant chaque jour à son traumatisme avec un faux fanatisme des Nulls. Hilarant. Mais je te rassure, je n’ai pas fait comme mon frère. Je suis Nat Hayes, là-bas. C’est pour cela que je ne pouvais vraiment pas laisser ta femme sans avoir de réponse, et j’en suis désolé.

Il laissait les informations d’une manière floue, laissant ainsi l’amie poser les questions qu’elle souhaitait, ou la miss Personne si elle en avait aussi. Si elle voulait ajouter quelque chose sur ses observations, vu qu’elle le suivait depuis un petit moment, parait-il. Alors, avec un sourire des plus cordiaux, en l’enfant du passé qu’il était, il posait tout de même une question à la jeune femme. D’un ton plus doux, par la joie persistante du bonheur de Bambi. Parce qu’il était heureux de voir quelqu’un d’aussi fidèle à elle, finalement.

- D’ailleurs, miss Personne. Quel est ton réel prénom ? C’est de la pure curiosité, j’avoue, mais autant m’excuser correctement. Envers Bambi, et toi, aussi.

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jax

Enfin. Enfin, Bambi est là. Bambi est dans un périmètre relativement acceptable, à moins de dix mètres. Leurs yeux ont retrouvées une teinte identique, enfin. Koda avait besoin de ça, avait besoin, d’elle. De cette canalisatrice, de cette prison de douceur contre cette pétasse de colère. Dans les bras de Bambi, y’a plus de place pour la possessivité, la jalousie, la méchanceté. Parce que dans les bras de Bambi, tout est simple. Et quiconque penserait que quelqu’un puisse les séparer serait aveugle. Koda le sait. L’a toujours su. Mais d’être loin, l’une de l’autre, ça l’énerve, la titille. Maintenant, qu’elle est là, dans ses bras, elle le sent, aussi. Personne jamais les séparera. Personne jamais leur fera du mal. Et finalement, Bambi a fait la faute une fois, d’aller boire, si tard, de demander à Koda d’aller la chercher, pour qu’un jour, l’accident arrive. Koda le sait, Koda le sent, quelques soient les influences, Bambi le refera jamais.
Pas vrai ?
L’incertitude, cette mauvaise graine, s'insinue dans son corps, à Koda. Elle mâche le palet sucré, c’est pas bon. Mais elle se concentre dessus, au moins. Laisse Jax, l’ancien ami, la future mauvaise influence si elle fait rien, et sa femme, l’amour, l’âme soeur, discuter. Et elle interviendra si elle en ressent le besoin. Si elle trouve que ça dérape, si elle trouve que leur amitié retrouvée va trop loin.

C’est pas contre lui, c’est contre la période. Il est peut-être très gentil (bien que clairement pas sain d’esprit), mais Koda, elle s’en fout. Il pourrait être un petit chiot adorable que ça changerait pas la donne. Si il était un risque pour leur couple, elle le détruirait. Et Jax, bien que son jugement pas vraiment terminé, est bien parti pour en être un, de risque, pour leur couple. Et plus il parle, plus il se confie, plus Koda sent les muscles de Bambi se détendre. Plus Koda se sent reprendre ses esprits. Ce garçon pourrait s’avérer encore plus dangereux que ce qu’elle pensait, au début. Ce Jax pourrait s’avérer être dangereux pour les Hawks. Déjà, il commence par lui mettre la faute sur le dos. Et Koda se tend, pour que Bambi le sente. Vois, vois Bambi comme il me fait du mal.
Puis, ensuite, il parle de gang, de Nat Hayes. Et ça semble étrangement familier à Koda, ce nom. Elle l’a déjà entendu, ce nom. Probablement à un moment, à un endroit, où elle était pas censé, l’entendre. Mais ça reste ce que c’est, une fausse identité. Et les seuls capables de donner des fausses identité pour entrer dans des gangs, c’est la police. Cette chère et tendre police. Et Koda sait, sent que Bambi a compris. Que Bambi se sent mal. Que Bambi doit trouver une solution de replie. Pour elles deux.
Koda, elle est heureuse. Ce garçon travaille avec la police. Cette police que Bambi trouve si incompétente. Ce garçon a perdu tout ces points.
Un sourire s’étend sur le visage de Koda, ressemblant étrangement au sourire du matin, de la veille. Un sourire gagnant.

Elle regarde Jax, puis Bambi, fait un signe de la tête, le désignant lui, après sa question. Koda prendra pas la peine d’écrire pour un indic.

Elle s’appelle Koda, je te l’ai dit tout à l’heure. Et si tu veux t’excuser…

Koda l’attend, allez. Allez Bambi, dis le dis le dis le. Le, “oublie moi”. Sors le qu’on en finisse, qu’on sorte de là.
Mais Koda attend, attend, et rien se passe. Bambi la regarde, lui mime de se retourner, d’écouter ses excuses. De les accepter, si possible. Et Koda aime pas ça, aime pas. Alors elle se recule, lui montre ses poignet, lui montre son cou, le montre, Jax du doigt.

Qu’il s’excuse si il veut, ce poulet, moi j’accepte rien du tout. Pour peu qu’il parle de nous à ses supérieurs hein ? Tu feras quoi hein ?? En plus j’crois le gang pour qui il travaille c’est les Nulls, j’ai entendu son faux nom quelque part pendant une mission.

Elle se retourne vers lui, quand même, finalement, et croise les bras sur sa poitrine, boude, attend ses excuses.

C’est les Nulls ? Sérieux ?

Qu’elle demande, Bambi, effarée. Et Koda lève les yeux au ciel. Elle l’aime Bambi, elle l’aimera toujours. Mais vraiment ? Pourquoi elle irait lui dire ça, comme ça. Si quelque chose, ça l’aidera juste à faire le rapprochement, lui, entre les Nulls, et Koda, Koda et le King, et les Hawks. Et c’était vraiment un truc stupide à faire.

Ils sont dangereux Jax, très dangereux, trop, dangereux.

Elle s’inquiète pour lui maintenant ? Oh qu’elle est mignonne. Qu'elle aille s'le taper lui si il est si important !
Koda se lève, court dans la chambre qu’elle vient de quitter. Qui l’aime la suive, elle en peut plus de toutes ces personnes dotées de paroles qui l'ouvrent trop souvent.