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 i'll blade run to you + sid

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Il fallait vraiment que tu sois sûr de l’amour que pouvait te porter Sid pour lui demander une chose pareille dans un tel moment. Tu devais être certain qu’il n’avait pas d’autre choix, au risque de te laisser dans une mouise noire. Échanger de corps n’est pas une expérience facile, et si vous vous étiez rendus compte que c’était possible, c’était simplement par accident. Depuis, l’affaire n’avait jamais été remise sur la table, ni réitérée.
Heureusement pour ta peau, le sens du devoir de ton cyborg de compagnie était plus fort que la gêne occasionnée lors de votre premier et précédent échange, si bien qu’il te donne presque aussitôt le signal.

Ce genre de galipette transunivers nécessitait un lien spécial avec un autre membre du cluster parce que tu lui laissais alors littéralement la main sur ton corps entier ; c’était pas tant de savoir ce qu’il allait en faire (et dans votre cas, la prise en main s’avérait toujours catastrophique), que d’avoir suffisamment confiance pour que le cerveau (ou l’IA) tolère lui aussi de lâcher prise.
Tu te souviens que ce lâcher prise ressemblait à la sensation de quand tu étais sur le point de défaillir, notamment quand tu tombais dans les vapes après avoir trop bu. Et, au vu de la gueule de bois que tu allais te coltiner le lendemain matin, tu n’as pas trop à te forcer pour tourner de l’oeil. Tes paupières ne se rouvrent qu’une fois dans le corps de Sid.

Tu ne te rends compte que tu es une épave croulante que lorsque tu atterris dans un corps parfaitement fonctionnel comme celui-ci. Ce qui frappe en premier, c’est la lourdeur. Tu sens que la gravité s’exerce un peu trop sur toi. Mais en même temps, il te suffit de rouler des mécaniques pour te rendre compte que tu as une force proportionnelle.
Ce qui frappe en second lieu, c’est que tu ne respires pas, que tu n’as plus ni faim ni soif, que tu n’es plus ni fatigué ni mal en point.
Tu te sens étrangement bien dans ce corps, car tu redoutes la décrépitude qui ronge le tien. Il y a certes des signaux et des curseurs qui se baladent un peu partout dans ton champ de vision et tu ne saurais pas dire si tu serais capable de courir un 100 mètres, mais il y a quelque chose d’apaisant à n’avoir à se préoccuper de rien… si ce n’est de ton colocataire mental qui se bagarre de l’autre côté de ta dimension.

Tu as à peine le temps de jouir de ton nouveau corps tout neuf que tu dois aussitôt arrêter Sid avant qu’il ne bute Ulysse pour de bon. Tu ne prends même pas le temps de te projeter à côté de lui que tu prends d’assaut sa conscience, afin de la jarter de ton enveloppe corporelle. Tu ne saisis même pas exactement ce qu’il est en train de lui faire ; tu ressens juste qu’il le lui fait très fort et devant trop de monde.
S’ensuit une reprise de contrôle par la force, mais genre, pas par la force répartie en paliers de ton corps montagne ; plutôt par une force mentale inexplicable, qui consistait à arracher une intelligence d’un corps, et ce, seulement via ta cervelle engourdie mélangée à la sienne.

C’est encore plus difficile de récupérer son corps que de le laisser à quelqu’un d’autre. Parce que quelle que soit l’enveloppe qu’il habite, on ne change pas un Sid qui gagne, ou plus exactement, un Sid qui a un compte à régler. De fait, si tu y étais allé de main morte, c’est seulement après la mort de son adversaire que Sid t’aurait laissé récupérer ton corps.
Et c’est compliqué à imaginer, deux intelligences qui se battent pour prendre la place. On peut presque imaginer ça comme une fusion bordélique.
Et tu te vois, toi à l’orée de ta tête, te jetant à corps perdu sur ton comparse pour l’extirper de dedans toi, pour le repousser dans son corps si parfait, alors qu’il s’accroche à son désir de revanche. Tu la sens si fort cette volonté de te protéger, intestine, comme s’il s’était agi de sa propre survie. Et ça te grise, peut-être, dans un sens, de savoir que quelqu’un t’était tant dévoué. Que cette montagne manquait à tout moment de crever hors de ton fébrile corps d’humain à vouloir trop en faire, trop en donner.

Alors oui, c’est grisé, tremblant de tous tes membres à cause de l’effort, et une douleur aiguë dans la main que tu reprends le contrôle. C’est la tête lourde comme le monde et les genoux tremblants que tu te frayes un chemin dans la foule qui s’écarte, terrifiée, et se referme derrière toi pour constater ce qu’il reste d’Ulysse. Tu remontes le flot humain, Sid s’agitant à tes côtés. Tu n’as même pas pris le temps ni la peine de sortir par une issue de secours qu’il te rembarque de son côté de l’univers à lui.

Tu es au bout de ta vie et de ton corps, tu as mal partout, et t’es un peu sous le choc de votre petite expérience transcendantale. Tu te retrouves submergé par sa frustration, et tu la partages aussi, dans un sens. Des flots d’émotions s’abattent dans vos têtes partagées, et tu reçois tout en pleine poire. Tu n’avais plus l’habitude de ce genre d’effusions, et tu avais même tendance à les fuir.
Mais aussi, à être beaucoup trop près pour être honnête, il ressent aussi l’excitation qui te secoue, l’adrénaline qu’il avait propulsé de partout pour se démener dans ton corps.
« Sid, j’veux pas savoir c’qu’j’ai sous les ongles » que tu marmonnes, en râclant les lambeaux de chair au bout de tes doigts.

Si vous aviez été du même côté de l’univers, tu aurais pu sentir son corps de 250 kilos s’écraser contre le tien, ta respiration s’embuant sur sa figure. Tu aurais pu sentir la tension, palpable comme une veine palpitante, comme la loupiotte sur sa tempe.
Quand bien même, toute cette frustration, toute cette excitation, vos deux intelligences se la partageaient, comme des hyènes autour d’une carcasse, au nez et à la barbe du reste de votre cluster. Tu sais pas trop pourquoi il n’y avait qu’avec lui que ça pétait toujours autant, comme quand on frotte deux silex et que ça fait des étincelles. Sans même t’en rendre compte, tu as glissé ta main nerveuse dans ta poche, en as sorti ton briquet avec la pierre duquel tu joues fiévreusement, patientant qu’il te lâche, que sa frustration s’éteigne. Tu as le sentiment que tu ne dois pas bouger auquel cas vous franchiriez un point de non retour.

Alors vous restez un long moment ainsi, vos esprits en ébullition, le temps que la température ne retombe, à une distance peu conventionnelle l’un de l’autre. Tu ne fais rien pour te dégager car, à vrai dire, s’il ne te tenait par ainsi, tu te serais écroulé depuis longtemps. « Merci mon grand ; grâce à toi, y’aura personne à enterrer c’t’année. » La forêt fluorescente donne des couleurs folles à ses yeux. « Oh chéri, arrête, ça m’fait trop d’trucs quand tu m’regardes comme ça. » Et effectivement, il allait devoir songer à lâcher prise ou tu ne répondrais plus de rien ; tu pouvais museler tes pensées douteuses pendant un moment, mais il s’agirait pas de tirer sur la corde.
De fait, comme à chaque fois que tu ne sais plus quoi faire, tu t’embarques dans ce que tu fais le mieux : jacasser. « T’comprends qu’j’pouvais pas t’laisser l’buter, Sid ; j’aurais eu des p’tain d’ennuis, après. Et j’ai pas vraiment b’soin d’ça… Tout c’dont j’ai b’soin c’est d’ » toi « finir cette soirée en beauté, ok ? »
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Siegfried Schtauffen
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ERREUR. CIBLE INTROUVABLE.

« Bobby. »

ERREUR. CIBLE INTROUVABLE.

« Laisse-moi revenir. »

ERREUR. CIBLE INTROUVABLE.

« Tout de suite. »

ERREUR. CIBLE INTROUVABLE.

« BOBBY ! »

Ça lui échappe finalement des lèvres — et ce en réponse à la vaine saloperie glissée par Bobby, alors qu’il en avait déjà plein les doigts. Ça avait ranimé très vite chez lui cette flamme indicible qu’il ne savait encore taire.
Il le tient fermement, toujours, et à chaque mot, le rapproche un peu plus, comme s’il pouvait réussir à le faire céder. Mais le fait est là : l’homme n’en démord pas, se bat férocement malgré tout et contre lui. Malgré l’aspect étouffant de la chose, il y a bien une autre composante, plus ambiguë, qui ne le frôle que par l’émotion instillée par son ami.
Sid, de son côté, a l’IA qui s’affole - il semble assez confus, malgré les propos cohérents qu’il peut encore tenir. L’émotion est telle qu’elle lui voile les yeux, et ça ne s’arrange pas avec les minutes qui filent, le candide a mal, se pose mille et une questions, laissées sans réponse.

JE
TE
DÉ-TES-TE.


Lui-même se surprend à le penser. Est-ce de la colère ? Si vite, si fort. Il en faut parfois peu pour que la tempête se lève.
Mais il ne bouge presque pas, répond pas, qu'est-ce qu'il attend ? Schtauffen le maintient toujours tandis qu’il se bat contre lui et l’autre, quand soudain il entend ce son caractéristique d’un briquet à la pierre claquante, un son permanent qui l’agace au bout de 3mn12s; quant bien même il vint s’annoncer comme dérivatif à ses ruminations numériques. « HÖR AUF. » qu’il lui lâche, laissant son empreinte hivernale dans une conversation inexistante. Ce n’est qu’à ce moment précis qu’il semble percevoir la fébrilité de Garcia, là, sous ses doigts bioniques, alors qu’il ne s’agit que d’une chimère palpable, aux sensations retranscrites au fil de leur consciences arrimées. Et il ne faut qu’un pas pour que d’autres émotions prennent le dessus, comme après cette phrase maladroite ô combien bobbyesque. Qui le blesse.

« Merci mon grand ; grâce à toi, y’aura personne à enterrer c’t’année. »
ERREUR. IRRECEVABLE.
NE DIT PAS ÇA.
« Oh, chéri, arrête, (TU NE VAS PAS MOURIR. TU N’AS PAS LE DROIT DE MOURIR.) ça m’fait trop d’trucs quand tu m’regardes comme ça. »
QUOI? COMMENT? DE QUOI TU PARLES?

Cette remarque, il ne sait pas ce que ça lui fait. Il croit percevoir ce qu’il en est pour Bobby, mais même s’il avait été réellement contaminé par ce dernier, il n’aurait pas pu s’y retrouver aussi vite. Il n’aurait pas pu réaliser. Tout était mélangé, tout s’enchevêtrait. Pourtant, il savait. Il savait que la vérité se trouvait sous ce tas émotionnel à sur-analyser. Y arriverait-il seulement avec ses propres armes ?

Parce que Sid est empêtré dans ses émotions, sa confusion — tout ce qu’il voit, c’est l’inachevé, l’ingratitude, l’incompréhension, et tout ce qu’il sent, c’est un nœud douloureux qu’il ne saurait expliquer ni nommer. Sa seule réaction, c’est la confrontation. Il n’a pas été créée pour réagir avec diplomatie, même si leur situation actuelle l’y forçait.
Or Bobby n’a plus grand chose qui tourne rond dans sa tête, il a bu, a subi le phasing de consciences lui aussi, et son corps a été mené à pleine puissance par un autre. Tout ça, il était en train de le digérer, et c’est bien naïvement que l’IA attendait de lui un peu de sérieux, de compréhension. Pour l’heure, il en avait même oublié de se préoccuper de son état, tant le siphon contradictoire pouvait être vorace.

Impossible de revenir à ses côtés, de se projeter, de le suivre, autrement que par les émotions qui le contaminaient. Bobby, lui, savait se freiner, ne pas dépasser certaines limites. Siegfried en était incapable. Le sort a toutefois voulu qu’on lui coupe l’herbe sous le pied — et qu’il ne puisse rien y faire. Du jamais vu. L’IA ne s’en remet toujours pas.

« Tout c’dont j’ai b’soin c’est d’ » MOI, TU AS BESOIN DE MOI, « Rentrer. » « -finir cette soirée en beauté, ok? » « Rentre. » Dans un tel état chez son camarade de cluster, Sid ne pourrait pas le regarder longtemps sans vriller méchamment. Il voulait le protéger, car non ce n’était pas fini, et ça, il allait s’en assurer, qu’il puisse revenir se projeter à ses côtés ou non. Lui refuser l’accès était une chose, mais Schtauffen saurait puiser dans ses dernières ressources pour lui forcer la main une dernière fois, parce que sa volonté était plus que louable. Et bien pis encore, inusable. Il n'en démordait pas.

Au moins, Ulysse ne le regarderait plus.

Quand l’emprise semble un peu se desserrer sur son vêtement éthéré, il lui semble que Bobby ait été prêt à se laisser écraser par terre. Sid s’y refuse et l’entraîne avec lui, se rassied sur ce banc, incapable de détacher une de ses mains du cinquantenaire. S’il ne doutait pas de sa faculté à tenir tout seul assit, l’esprit de l’androïde lui, ne s’était toutefois pas résolu à le laisser moisir on-ne-sait-trop-où à Altea, et c’est bien en maintenant le contact qu’il pourrait s’en assurer.
Chacun a son caprice, et le poids lourd n’essaie plus que par intermittences de revenir se projeter à ses côtés, vainement.
CIBLE INTROUVABLE. conclut l’IA, une nouvelle fois. Obviously. Il ne regarde plus son ami mais la souche d’arbre en face de lui, (d’eux), les mâchoires serrées. Le seul contact est celui que personne ne peut voir ou palper à part eux — l’androïde le tient toujours au bras par une prise puissante. Son inflexibilité cachait pourtant une affection incommensurable.
S’il parvenait à revenir, Siegfried deviendrait incontrôlable. Déjà buté, il aurait du mal à se remettre de cette écrasante frustration. Peut-être même qu’il aurait besoin d’évacuer autrement, de transférer, chose qui n’était vraisemblablement jamais arrivé auparavant.
Il clôt les paupières un instant, espérant certainement que les quelques larmes récalcitrantes sèchent - disparaissent - plus vite. La vitrine d’une froide quiétude alors que le reste était un champ de bataille.

De longues minutes silencieuses où il le tient, sans piper mot, se forçant à rester imperturbable - ou au moins en apparence. L’IA se combat lui-même, réarrange ses séquences pour doser la réaction, rééquilibrer le tout.
Il aurait de toute façon des heures, des journées entières pour le faire, sans se fatiguer.
Parfois, il rêve d’un sommeil, loin de ses veilles hebdomadaires, d’une obscurité abyssale.
Un vide où tout se mettrait en pause, où pour la première fois, il n’existerait pas, tout en étant vivant.
Peut-être qu’il le comprendrait un peu plus s’il savait ce que ça faisait, d’être vivant et mort à la fois.


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Lutter pour qu’il ne revienne pas dans cette dimension, c’est comme maintenir une porte fermée, de toutes ses forces, de toute son âme, en sachant l’autre de l’autre côté, aux prises avec le froid et les loups. C’est l’entendre marteler la porte, et hurler, hurler avec les loups, parce qu’il veut entrer, et que sa vie en dépend. Lutter contre ça, c’est se retrouver des deux côtés de la porte ; c’est être le bourreau et la victime à la fois, parce que la vraie victime pleure et hurle ses émotions sur toi, comme une douche brûlante et glaciale à la fois.
Alors tu ne payes pas de mine, à dodeliner, un sourire un peu béat, un peu automatique accroché à la figure, mais tu as extrêmement mal de lutter contre lui ainsi. Tu n’avais jamais eu à faire à Sid contre toi -et Dieu seul sait qu’au vu de vos deux professions respectives, il y aurait eu de quoi ; il avait toujours été avec toi, et ce, parfois, avec une facilité déconcertante.

Mais ce soir, juste là, il avait l’air et l’amertume de quelqu’un qui ne serait plus jamais avec toi. Et cette idée, nouvelle et terrible, a réussi, contrairement à lui, à s’immiscer dans ton esprit, pour s’y planter et y pourrir pour le reste de ton temps. Et ça te terrorise. Ça te terrorise tellement que ton sourire se fait plus goguenard, ta dégaine plus nonchalante. Tu luttes contre le désarroi et sa rancoeur en feignant t’en détacher, de la façon la plus grossière possible.
Tu as l’impression que c’est un peu la frayeur qui rampe au sein du cluster, le jour où Sid craque. Personne ne veut ça, parce que personne ne se sentirait capable de le maîtriser. Et, pour le peu auquel tu assistais actuellement, tu donnerais tout l’or de tes dettes pour n’avoir jamais à le voir perdre le contrôle.
Parce qu’à ce moment, bancalement réfugié derrière ton ébriété, tu as peur de Sid. Tu as peur qu’il n’assène le coup de trop, et s’engouffre en toi, te balançant entre deux âmes, entre deux corps.

C’est un peu ça le problème, avec Sid. Il engendre beaucoup trop d’avis et d’émotions contradictoires. Il exaspère autant qu’il passionne ; il terrifie autant qu’il rassure.
JE TE DETESTE.
Il aime autant qu’il déteste.

Bah, c’est peut-être pas plus mal comme ça. Au final, le seul qui n’avait rien à perdre dans la vie, c’était celui qui ne possédait déjà rien. T’as toujours fini tout seul et, si l’univers s’était imaginé que te coller un cluster dans le crâne pouvait y remédier, il se foutait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude.
Un temps finirait par arriver où tu le décevrais tant et si bien qu’il te refuserait l’accès à son esprit et à son univers, comme tu étais parvenu à le faire. Ce jour-là, tu perdrais gros ; mais après tout, tu n’en étais pas à ta première partie de poker perdue.

Tu es toujours à la porte de ton esprit, essoufflé ; devant et derrière la porte, à constater les dégâts. Et pour autant, s’il t’ordonne de rentrer, il ne lâche pas prise et te retient même dans son univers. Tu t’affales à côté de lui sans trop demander ton reste, attendant non sans crainte de savoir où tout cela allait mener. Tu le regardes en coin, et, joueur que tu es, mises un coup de poker ; tu dégages ton bras de son emprise, et, avant qu’il ne te l’arrache pour le récupérer, tu le passes sur son épaule et lui grattes le haut de la nuque, là où ses cheveux étaient impeccablement coupés. Tu caresses comme on apaiserait une bête féroce, déjà fait à l’idée que tu pourrais y laisser des plumes, voire un bras. Tu caresses les cheveux coupés ras, imaginant leur texture sous tes doigts ; des cheveux qui ne poussent pas, qui ne tomberont jamais.

C’est un peu ça le problème avec Sid. Il engendre beaucoup trop d’avis et d’émotions contradictoires. Et, vis-à-vis de toi, il se pourrait que tu l’aimes autant que tu le jalouses. Tes doigts s’enfoncent davantage dans sa peau synthétique ; tu ne le touches pas pour de vrai, mais la sensation est retransmise, tandis que tes ongles noirs s’évertuent à laisser une trace là où un sang bleu circule, illuminant parfois sa peau comme une enseigne de bar. « Sid. » Tu sors une clope du bout de ta main blessée, constatant avec dégoût les bouts de verre dont elle était clairsemée, la glisses entre tes lèvres, comme pour justifier tes dents serrées. « Si jamais tu r’tournes dans moi, t’vas m’faire avoir une attaque. » C’est terrible de pas le sentir réellement sous ta main. « J’sais qu’tu voulais m’sauver la vie mais faudrait pas qu’tu m’butes juste après » ironises-tu en te penchant un peu sur lui. « Hé, écoute moi » tu veux décrocher son regard fluorescent de cette foutue souche d’arbre. « Ch’uis pas fait comme toi, moi ; j’casse facilement et l’jour où j’pèse 200 kilos, j’t’autorise à m’planter parce que ça voudra dire qu’ch’uis pas bien, t’vois ? » Tu as passé ta main derrière sa tête, pressant sa pommette et sa mâchoire pour le forcer à regarder dans ta direction. « Sid, r’garde-moi ; va falloir qu’j’y aille parce que j’me vide d’mon sang par la main, ok ? Va pas croire qu’t’es débarrassé d’moi pour autant, j’reviendrai. »

On ne se débarrasse pas de toi aussi facilement. Tu avais beau terminer toutes tes histoires seul, ça n’est pas pour autant que tu ne t’accrochais pas à la vie des autres, de loin, de tout ton recul possible, parasite incapable de lâcher prise.
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Siegfried Schtauffen
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Maintenir le contact, c’est la seule chose qui puisse encore le garder un tant soit peu stable.
Privé d’un retour par projection auprès du vrai Bobby, l’effet escompté ne serait certainement pas des plus glorieux si son image astrale se décidait à l’abandonner ici, seul et torturé.
Rien ne pourrait lui ôter ce besoin indéfectible de veiller sur lui, sauf peut-être une colère sourde et aveugle — et monstrueusement incontrôlable. Si sa frustration émettait des étincelles colériques distinctes, ce ne serait en rien comparable à une présence physique avérée, palpable, qui aurait dû supporter un épanchement débridé.
Et il n’y a plus personne à l’horizon pour qu’il ait la mauvaise idée de déverser sa frustration sur cette dernière. L’IA, dépossédé de sa cible, se sentait forcée d’en trouver une autre, pour y substituer. Peut-être était-ce la seule solution appréhendable.
Il ne sait tout simplement pas comment gérer ce litige.

Quand il sent le bras qui se dérobe sous ses doigts pressés, Sid est en chemin pour y répondre — or, une projection était beaucoup moins malléable qu’un corps. Pour une estimation, il y aurait eu 100% de chances de l’en empêcher s’ils n’étaient pas pris dans pareille situation. De par le fait, la volonté de la conscience-sœur avait eu raison de lui, quant bien même il avait tenté de le récupérer sitôt après; s’arrêtant à mi-chemin dans son réflexe.
Au lieu de ça, il y a une nouvelle piqûre qui lui irradie la cage thoracique, une nouvelle frustration, quand finalement un contact différent de l’accoutumée s’exerce entre leurs esprits, moins violent que ce qu’ils vivaient depuis quelques minutes — ou du moins, de son ressenti personnel : une violence biaisée, loin de celle dont il pouvait faire preuve, débridée à souhait. La main en suspens, cette dernière se referme sous le contact sur sa nuque, qu’il sent et qui le surprend à bien des niveaux. S’il semble donner un coup d’épaule contre l’esprit de Bobby à cet instant, mécontent, ce n’est pas le cas des deux corps sur ce banc. Le soldat-flic était même désarçonné, parce qu’il ne comprenait pas ce qu’il annonçait.

Ce contact-là, l’IA n’en aurait jamais calculé les probabilités. Pas ici, pas maintenant, pas comme ça.
Des assauts, il en avait eu, mais celui-là défiait tous les outrages, même les plus foudroyants, qu’il avait pu subir dans sa moitié de siècle soldatesque.

L’androïde, lui, ne le regarde toujours pas, et malgré son geste, ses mots, il ne s’élance pas à nouveau contre lui mais se tend, et plus dérangeant que naturel encore : il se tait.
Oui, il s’enferme dans le silence, comme s’il accueillait tout le mystère de ce contact l’espace d’un interlude nécessaire. ANALYSE EN COURS. Il déchiffre, démêle les détails et les classe, va même se perdre sur l’Internet — et toutes les références sur lesquelles il tombait ne firent qu’exacerber son émoi.
Parfois Zenia initie un contact quasi-similaire, mais c’est différent. Tout est différent. Parce qu’il croit sentir ce qui anime Garcia, même s’il refuse d’entendre ce qui se cache sous cette bête caresse… il a accès à ses émotions, plus que jamais et plus qu’il ne pourra jamais le faire avec l’enfant-pilier.
Sauf que Siegfried a besoin de mots pour lui expliquer. C’est comme ça qu’il a pu réussir à comprendre certaines émotions, et plus basiquement, de simples jeux de langage et expressions. Grâce à eux, le cluster, et aux rares individus prêts à lui éclairer sa pensée et lui permettre de traduire ses émotions qu’il n’aurait jamais su nommer seul.

Siegfried qui semble s’être stoppé en pleine course, et au fil des secondes, un premier signe : ses mâchoires qui se décrispent, l’air momentanément distrait par ses réflexions en arrière-plan. Ses yeux trop clairs perdus dans l’obscurité quasi totale ne s’étaient quant à eux pas détachés de la souche d’arbre.

« Si jamais tu r’tournes dans moi, t’vas m’faire avoir une attaque. J’sais qu’tu voulais m’sauver la vie mais faudrait pas qu’tu m’butes juste après- »

Son autre main se referme en un poing, et ramène progressivement ces derniers jusqu’à sa carcasse ankylosée. Dans ce geste, il croit sentir des picotements dans l’une d’elles. Enfin, il se rappelle : il l’a blessé. Et de toute évidence, il ne souhaitait pas que cela s’aggrave, ni que cela recommence, même si l’IA ne semblait pas être particulièrement clair sur ce dernier point.

Il ne pourrait pas le buter, pas ici, pas si loin… et puis quoi ? Pourquoi ? Il n’a pas le droit.
Pourtant, son ami émet cette éventualité.
Éventualité qui lui incendie l’esprit.

‘’REVENIR’’=MISE EN DANGER
MISE EN DANGER DE BOBBY?
ACTION REFUSÉE
RE-CONFIGURATION DES PRIORITÉS
ERREUR!!!PRIORITÉ NON MODIFIABLE
RÉVISION DU PROTOCOLE EN COURS…


Il a raison.

Ne pas y retourner… ne surtout pas y retourner.

Il semble vouloir l’entendre, mais l’androïde, certes humain sur bien des points, restait aussi machine. Et la machine n’a pas supporté qu’on lui force la main; et cette façon qu’a daddy de le solliciter, non seulement il ne la comprenait toujours pas vraiment, mais en plus, cela provoquait un conflit avec l’IA. Le toucher, c’était provoquer chez cette Intelligence Artificielle un premier dilemme. Mais au delà de tout ça, il y avait une chose dont l’androïde était persuadé : il était non habilité à lui donner des ordres. Plusieurs fois, cette litanie se joue contre ses tempes, et les quelques curseurs qui se baladaient habituellement dans son champ de vision s’embrasèrent d’un rouge vif dès qu’il sentit la main insistante de son ami contre sa joue.

« Sid, r’garde-moi ; va falloir qu’j’y aille parce que j’me vide d’mon sang par la main, ok ? Va pas croire qu’t’es débarrassé d’moi pour autant, j’reviendrai. »

NON, il ne le regarde pas, parce qu’il a retenu la leçon : lorsqu’il le fait, leurs esprits se consolident davantage, et l’un comme l’autre pouvaient assoir une emprise plus écrasante. Dans le cas présent, il ne sait pas si sa sensibilité lui serait d’un grand secours, puisqu’elle finirait par l’enliser et le faire plier. L’empathie? Il semblait l’avoir découvert au travers de ce lien cosmique et indescriptible. Cette dernière n’avait pourtant pas suffisamment d’influence pour dominer sa configuration. Pas totalement du moins.
À hauteur de 21%, en temps normal.
NON, il ne veut pas qu’il parte, qu’il l’abandonne, parce qu’il ne sait pas comment il réagirait s’il n’était plus là, s’il n’y avait plus de quoi le re(con)tenir.
NON, définitivement, il ne le laisserait pas lui tourner le dos comme il a pour habitude de faire.
Parce que NON, sa priorité n’était pas modifiable.
Alors…

« Non. »

C’est tranchant, pénible à entendre, presque inquiétant.
C’est qu’il l’a laissé filer telle une flèche, sans aller chercher ses yeux d’entêté.
Presque inhumain.
Parce qu’au même moment, Sid s’est dégagé de son contact d’un mouvement sec et farouche, sans lui accorder le privilège d’une attention directe.
Pourtant…

SI TU T’EN VAS MAINTENANT, JE NE SAIS PAS SI…

Il ne sait pas comment il ferait pour résister. Après tout, il ignorait encore comment il parvenait à le faire en cet instant précis, même si la composante cosmique y était vraisemblablement pour beaucoup dans l’affaire.

(L’IA avait déjà une liste de probabilités répertoriées en cas de refus.

Et dans aucune d’elles l’intégrité d’un tiers ou la sienne n’étaient épargnés.)

Silence.

Il réalise qu’il l’a vraiment blessé, et qu’il a tord, qu’il est égoïste lui aussi, parce qu’il a juste… peur?

Peur d’être inutile, qu’il échappe complètement à sa protection et/ou surveillance, qu’il se dérobe seul à sa propre mécanique dangereuse et impitoyable ?

« Rentre mais oublie-toi ici. L’aspect d’un charabia que seuls les vrais pourront comprendre, assurément. Comment expliquer clairement le lien qui les unissait? C’était aussi peu aisé de le comprendre. Comme pour appuyer ses propos, (il ne veut pas le laisser partir), sa main se pose sur le genou du cinquantenaire. Quand tu seras rentré chez toi tu pourras partir. » ET ME LAISSER SEUL. Il est de ces candide aux attitudes aussi singulières qu’invraisemblables. L’excès, toujours. Blanc, noir, mais jamais gris. Il ne supporte pas un environnement grisonnant.
Un environnement comme celui dans lequel il était plongé actuellement.
Rien ne l’empêchait de poursuivre là-bas, dans cet univers devenu inaccessible, et s’occuper de lui-même sans avoir à se préoccuper de sa projection siganaise.
Sid, lui, avait besoin qu’il reste, même à moitié. Accroché à l’esprit de Bobby et à son genou, sa détresse parlait pour lui.

Qu'elle est loin cette illusion de l’androïde inébranlable…

Il a pourtant le mauvais réflexe de faire vriller ses clairs dans sa direction et, plus qu’avec son esprit seul, d’accrocher son regard…

« S’il te plaît. »

Avec cette peur de se perdre.
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Tu le regardes longtemps après qu’il ait proposé que tu restes ne serait-ce qu’à moitié avec lui. Tu es traversé par une sensation étrange, presque du jamais vu. Combien de fois avait-on prié pour que que tu fiches le camp ? Combien étaient-ils à t’avoir un jour chassé d’un endroit ? Jusqu’à maintenant, tu étais tout le temps considéré comme un parasite, un indésirable, voire un charognard. Tu ne te rappelles pas la dernière que quelqu’un t’a demandé de rester, autrement que pour régler quelques dettes.
Tu mettras ça sur le compte de l’ivresse et de la douleur, mais tu sens un noeud qui se réchauffe et se détend, juste là, au niveau des boyaux.
Tu hoches un peu du chef dans le vide. « Ok. » Tu tapotes sa main pour qu’il relâche la pression sur ton vieux genou ankylosé. « Ok, on fait comme ça. »

Et voilà comment on termine un anniversaire qui avait tourné au fiasco. De son côté de l’univers, au moins, tu essayes doucement de changer de sujet. Puis tu te laisses emporter par l’ivresse, quitte à la feindre un peu, pour faire un peu l’imbécile, revenir sur ce qui avait été remarquable durant cette soirée -le karaoké, son regard.
Tu essayes même de lui arracher quelques commentaires sur ce que ça lui avait fait d’être dans ton corps. C’était déjà une expérience étrange de ton côté, mais quand même envisageable ; sachant que tu avais déjà prévu, quand ton corps ne supporterait plus ce que tu lui faisais subir, de transférer ta conscience dans un corps artificiel tout neuf.
De son côté, ça devait être toute autre chose. Tu ignorais toujours autant comme une intelligence artificielle pouvait survivre en territoire humain. Tu imaginais ça comme emménager dans un appartement tout moisi, rongé par la mérule, avec les canalisations qui fuient ; et, dans ton cas, flanqué d’une chaudière plantée en plein milieu de la pièce à vivre, et ne demandant qu’à imploser. Cela dit, heureusement pour toi que tu avais oublié ce qu’était l’embarras, notamment vis-à-vis de l’effet que pouvait te faire votre androïde de compagnie. Tu maintenais que, si les concepteurs androïdes tenaient tant que ça à ce qu’on ne veuille pas faire de cochonnerie avec leur dernier modèle de combat, ils ne tenaient qu’à eux de ne pas les faire aussi canons. « C’est vrai quoi ! Je mettrais ma main à couper qu’la p’tite, elle a dû s’poser des questions ! »

Bref, tu fais tout pour qu’il ne se rende pas compte que de l’autre côté, t’as boîté jusqu’à ton bateau puis jusqu’à ta piaule, renversant des trucs sur ton passage, faisant un peu peur à Lolly qui attend quelques secondes dans la pénombre, le temps que tu traverses la pièce, avant de revenir à la charge pour léchouiller les gouttes de sang sur le plancher.
Tu te mets à pousser la chansonnette de son côté, reprenant n’importe comment l’air de sa chanson, tandis que tu arraches un à un avec la pince à barbecue, puis du bout de la lame d’un couteau, les bouts de verre de ta main gonflée, battant exagérément tes cils trempés de sueur.
Tu fais même quelques pas de danse quand tu ne peux plus chanter, parce que t’as calé le manche du couteau entre tes dents, pour t’empêcher de crier, alors que tu te recouds comme tu peux, avec du fil beaucoup trop gros pour la taille des plaies.
Et, si tu n’as pas l’air de dessaouler, c’est parce que t’as descendu la bouteille qui te servait aussi à te désinfecter la paluche.

Un vieux comme toi, ça a toutes ses chances de mal cicatriser. Et, malheureusement pour toi, les bouts de verre avaient aussi bien entamé la ligne de vie que scindé en deux la ligne de chance en amour. Heureusement que tu n’y connaissais rien, ou alors, toujours moins que Crystal, l’une des filles du bordel qui te penserait maudit la prochaine fois qu’elle s’amuserait à lire ton futur dans les lignes de ta main. La gamine avait le don de vous flanquer la frousse si vous prêtiez un tant soit peu attention à ce qu’elle prédisait. Elle avait la fâcheuse manie de venir te décortiquer l’avenir, quand elle était un peu trop déprimée, parce que ta poisse phénoménale avait le don de la faire relativiser sur son propre sort. Bah, tant que ta guigne pouvait profiter à quelqu’un, tu n’avais aucune raison de t’en débarrasser, si cela était seulement possible.

C’est finalement au milieu d’un récit sur votre anniversaire de 2015 que tu sens que tu vas lâcher prise. Affalé sur lui, tu rassembles tes forces concentrées à lui bloquer le passage, afin de le rassurer une dernière fois, « Hey chéri, j’sais qu’t’as pas b’soin dormir, mais va falloir qu’j’lève l’ancre. » Un temps de pause, beaucoup trop long, témoigne que tu t’es endormi quelques secondes. « C’était sympa d’me t’nir compagnie, bébé ; on d’vrait fêter plus souvent nos anniv’ ; ch’uis prêt à vieillir plus vite pour ça » Un ricanement que tu achèves le nez dans le col de son manteau. Tu ne tiendras plus longtemps. « J’vais m’couler confortablement dans mon plumard ; alors rentre bien et oublie pas qu’j’t- » Tu n’as plus la force ni la conscience de te projeter et disparais, t’éclatant sur le plancher de ton rafiot, dans ton vomi et les bouts de verre ensanglantés, la main enrubannée jusqu’au coude, et les compresses gonflées de bile.
Mais ça, bien entendu, il ne le saura qu’au plus mauvais moment possible.
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