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 he(art) - (sieglia).

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MessageSujet: he(art) - (sieglia).    he(art) - (sieglia).  EmptyJeu 8 Mar - 14:01


❝ nouveau chapitre ❞
(siegfried & mélia -- juillet 2016.)
et il y a quelque chose de rassurant dans cet endroit, quelque chose de paisible qui règne avec douceur. quelque chose qui réchauffe ce cœur emmuré par la froideur des nuits sauvages.
c’est calme. c’est apaisant ; ça fait tellement de bien. c’est une sensation de bien-être qu’elle n’a pas ressenti depuis longtemps. qu’elle n’a pas ressenti depuis ?
(elle ne sait pas, elle ne sait plus) (le passé semble lointain) – comme un vieux songe, comme un rêve.
mélia n’a plus la notion du temps, elle a l’impression que cela fait des années qu’elle est sur ce nouveau monde, qu’elle tente de survivre dans les rues sans se faire choper pour les vols qu’elle exécute pour se nourrir. et jamais, elle n’aurait pensé remercier cette mauvaise manie de la famille. car sans elle, probablement qu’elle n’aurait pas survécut aussi longtemps. puis, elle n’est plus sur le qui-vive, elle n’est plus aux aguets, elle ne fuit plus. ne cours plus pour sa vie. elle ne se cache plus. mélia, elle n’a plus cette pensée, cette question qui la hantait sans cesse.
(vais-je me réveiller demain ?)
parce que les journées sont longues quand on essaye de vivre,
mais les nuits sont courtes, si courtes. (surtout, lorsque la peur réside en son sein)

et mélia, elle se dit qu’elle pourrait s’habituer à tout ça. à cet environnement serein, calme. qu’elle pourrait vivre ici encore longtemps (si l’idée ne dérange pas son hôte) et instinctivement, il y a son sourire qui se dessine un peu plus sur ses pulpes. le cœur qui bondit dans la poitrine à l’idée qu’il va revenir, que sa journée sera moins vide.
parce qu’ici, ils sont loin de la vie, loin des échos effrayants de la nuit. (et mélia, elle est en sécurité)

mais même si ce calme lui fait du bien, elle s’ennuie un peu. mais au moins, elle a un toit au-dessus de sa tête. comme si c’était chez elle, mélia, elle est installée confortablement sur le canapé. les jambes croisées en position indienne sans grande force. ce canapé est le seul meuble présent dans l’appartement. et même le vide n’est pas inquiétant, il est plutôt réconfortant. (un peu ennuyant) mélia, elle a le regard paumé dans le vide, abandonné dans l’ailleurs. (les pensées qui déraillent sur des souvenirs enfouis) les traits de son visage sont détendus, sourire sur ses pulpes. elle est calme – reposée.
les épaules sont relâchées, le corps est tranquille. vidé de toute nervosité, de tout stress, de toutes peurs causées par ces nombreux jours dans les rues de cette ville.

et mélia, elle attend. le regard qui se ranime, qui parcourt l’appartement. (et y a son imagination qui essaye de combler l’espace, qui invente la présence de meubles, d’un peu de chaleur) ou plutôt les murs. à la recherche de quelque chose à faire – mais l’envie de restée sur le canapé est tout aussi tentante. alors elle attend sagement son retour. celui de siegfried. elle ne sait pas quand il rentrera, mais elle attend.

(…) les paupières qui se font lourdes. la respiration qui se fait si lente, qui s’ajuste à ce silence. le myocarde qui ralentit un peu. il lui est difficile de rester éveillée. alors doucement, la gamine bascule sur le côté, attrape avec l’une de ses mains la couverture sur l’accoudoir pour se couvrir – et il ne lui faut pas longtemps pour qu’elle ne s’endorme profondément.
d’un sommeil sans rêves.
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Siegfried Schtauffen
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MessageSujet: Re: he(art) - (sieglia).    he(art) - (sieglia).  EmptySam 10 Mar - 0:08

Depuis qu’il n’est plus affecté au rang de policier, Siegfried doit survivre autrement. Ça doit être Jensen qui lui manque le plus dans cette histoire, Jensen qui l’a soutenu à ce qui fut son procès, au même titre que sa mère. L’androïde en a été touché, plus qu’il n’aurait dû sans doute, mais malgré tout le processus qui avait fini par déboucher sur sa bête radiation de la police siganaise (et d’une mise à jour nécessaire), l’IA ne peut s’empêcher de penser qu’il a une part de responsabilité dans ce drame. Bavure qui aurait pu lui coûter plus que ça. Peut-être ne serait-il pas là, près de Zenia, pour continuer de la protéger. L’idée que sa mission ait pu s’achever de la sorte le plonge dans un état second, où le seul ciel au dessus de sa tête est grisaille.

C’est lors d’un de ces jours à errer qu’il l’a rencontrée, elle, l’étrangère à la taille d’un échantillon humain. Bien plus petite que Zenia, presque aussi douce, mais terriblement différente. L’IA aurait pu aller plus loin lorsqu’elle a tenté de le voler dans cette ruelle siganaise, pourtant Siegfried a cru lire dans ses yeux de la détresse plus que de la cupidité, et dans ses mots enrobés d’un velours désespéré, un sos hurlé dans l’air.

Alors il a obtempéré, le synthétique a laissé ses émotions et son sens aiguisé de la justice faire le reste, (sa justice), et lui a offert son propre toit. Modeste, peu enclin à recevoir des humains — seule l’enfant aux boucles d’or a bien voulu faire deux-trois aménagements, lorsqu’elle voulait passer du temps ici, avec lui. Alors ça ne peut que profiter à la dénommée Mélia, c’est évident. Les autres ne font pas trop de remarques sur elle, sauf peut-être Bobby qui essaie vainement de désorienter les pensées de l’androïde à son égard, mais il reste digne et désintéressé : et même s’il avouerait que la jeune femme est physiquement attractive, elle aussi, il n’y aura que la réflexion d’un chaste esthète à son égard.

Lorsqu’il ouvre la porte de ce qu’il peinait encore à assimiler comme étant son « chez lui », c’est en oubliant la présence étrangère entre ces murs, alors il fait du bruit, son pas est naturellement lourd et il n’y peut rien, en plus il a quelque chose au bout du bras et pour une fois, ce n’est pas une arme à feu. Non, c’est de la nourriture, chaude qui plus est, elle est enfermée dans un récipient qui conserve sa température, il a bien comprit que l’estomac humain préfère ça — en tous cas, celui de sa protégée, pendant les longues années à devoir s’en occuper et à l’observer, témoignait pour lui.

ALERTE : PRÉSENCE ÉTRANGÈRE DÉTECTÉE.

Il cligne deux fois des yeux et visse aussitôt son regard dans le canapé dont il ne voit que le dos — mais duquel deux pieds immobiles plus ou moins joints en dépassent, sur l’un de ses pans. Siegfried reconnaît ladite présence et l’IA se ressaisit 1,26s plus tard, ses tissus musculaires se détendent. IDENTIFICATION : MÉLIA WHITELEY. PRÉSENCE VÉRIFIÉE. Et il s’approche, contourne le canapé en maintenant une distance réglementaire de 2 mètres 15 centimètres, son paquet toujours en prolongement d’un de ses bras. « Bonsoir Mélia. » c’est la moindre des choses, elle a les yeux ouverts et semble lucide, du moins en apparence : Sid s’aperçoit que ses yeux sont un peu gonflés et qu’elle se tirait d’une position allongée — il a dû la déranger pendant qu’elle était en veille. Aussitôt, le géant présente ses excuses. « Je suis désolé. Tu dormais ? » qu’il demande ensuite, alors qu’il semble déjà connaître la réponse.

Pour se redonner une contenance, il baisse les yeux sur ce qu’il tient, le ramène un peu à hauteur de son torse. « Je ne sais pas ce que tu aimes. » Il aurait certainement dû commencer par la phrase qui allait suivre, mais passons… Sid avait besoin de recharger ses batteries, lui aussi. « J’ai apporté à manger. Pour toi. » enfin quelque chose d’un peu plus clair. Ça ne fait pas si longtemps qu’elle est là, pas si longtemps qu’il doit essayer de comprendre pourquoi une siganaise pose autant de questions sur ce qui devrait être son propre monde. Un jour, dans un dessin-animé, il a vu qu’un lapin qui parle avait perdu la mémoire. Peut-être qu’elle aussi, ses données internes s’étaient effacées sans qu’elle ne puisse les récupérer ? L’idée d’un formatage rendrait Siegfried presque anxieux.

Il lui tend le sachet, après avoir fait un demi-pas dans sa direction — le calcul parfait pour qu’elle n’ait qu’à récupérer son dû sans forcer. « Tiens. » et ajoute, l’air soucieux d’un détail en particulier. « Si tu n’aimes pas, j’irai acheter autre chose. » Il avait, de toute façon, toujours sa veste longue et sombre sur les épaules. Prêt à repartir s’il le fallait.
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MessageSujet: Re: he(art) - (sieglia).    he(art) - (sieglia).  EmptyMar 13 Mar - 18:50

confortablement installée sur ce canapé, le regard qui se pose dans le vide de cet endroit, le sommeil se répand dans le corps, pourtant dépourvu d’une fatigue apparente. et elle ne lutte pas, elle ouvre les bras à dame morphée, sourire rassuré sur les pulpes abîmées, bouffées à longueur de journée. et la jeune fille sombre dans un sommeil sans rêves, sans cauchemars. juste un sommeil profond, apaisant, rassurant. la respiration qui ralentit, le palpitant qui se fait moins pressé de vivre, elle s’endort en l’attendant.
les heures s’enchaînent, sans qu’elle ne bouge d’un centimètre. elle ne se rend pas compte du temps écoulé. presque toute une journée passée. une mise en veille prolongée, bienveillante. et la gamine, elle n’a pas dormi comme ça depuis des semaines, depuis des mois –
(est-ce l’endroit ? la sécurité qu’il lui prodigue ? des questions sans réponses)

et dehors, le jour tire sa révérence, laisse place à la nuit illuminée des lumières artificielles de sigan – sigan. (monde si détesté) est-ce parce qu’il appartenait à jordan où est-ce parce qu’elle n’est pas de cet endroit et qu’elle ne sait pas comment rentrer chez elle ? un peu des deux, plus l’un que l’autre, probablement. mais quel est le pire ? tel est la question. une question qui demeure sans réponse dans le psyché de la demoiselle. parce qu’elle refuse d’admettre la chose, parce qu’elle refuse de voir la vérité en face –

la porte de l’appartement s’ouvre dans un choc perceptible, au même moment, mélia a l’impression de tomber dans un trou sans fond ; résultat d’une décharge nerveuse pour réveiller ce cœur sur le point de s’arrêter. et dans un sursaut, la jeune femme ouvre les yeux. les paupières qui papillonnent, le regard dans le vide, elle se rend enfin compte qu’il fait nuit. il lui faut quelques secondes avant de récupérer un tant soit peu de conscience. son ouïe capte les bruits de pas, mais elle ne panique pas. parce qu’ils sont si habituels à son hôte. le corps alourdit par ce sommeil si grand, elle reste allongée jusqu’à ce qu’il se présente à elle. et mélia, elle sourit doucement. elle se frotte les yeux pour chasser le peu de fatigue avant de s’asseoir sur le canapé. « bonsoir siegfried » voix légèrement endormie, elle agrippe la couverture de ses mains avant de relever son visage vers l’homme. « hm ? se mordant les lèvres, elle affiche un sourire gêné. hmhm, je t’attendais » à ne pas dire oui, à ne pas dire non. à ne dire que la vérité. et pensive, elle fronce le bout de son nez – à essayer de se rappeler l’heure qu’il était lorsqu’elle s’est assoupie. et elle se redresse, l’attention portée vers son hôte. et mélia, à chaque fois qu’elle regarde siegfried, elle le regarde avec toute la fascination et l’admiration possible. certes, elle les savait présents dans cette dimension, mais jamais elle aurait pensé en rencontré un.

et son regard se laisse capturé par le sac au bout du bras de siegfried, une douce odeur de mets encore chauds se répand dans l’appartement et mélia, elle a son regard qui brille d’étincelle. et l’entendre dire qu’il a acheté ça, pour elle, lui réchauffe le cœur. alors la gamine, elle sourit. un sourire qui illumine plus que l’astre solaire. « pour moi ? » pour elle, parce qu’au fil des jours, elle avait remarqué que les repas ne sont engloutis que par elle – jamais par lui. « merci beaucoup. » le sac tendu, un grognement provenant de son estomac vide se fait entendre et elle rit légèrement. « t’es mon sauveur, j’sais vraiment pas ce que je ferais sans toi ! » choquée par les derniers propos, l’adolescente balaye d’un revers de main les suppositions émises. « ne t’inquiète pas, j’suis sûre que c’est parfait ! » alors d’un bord, la demoiselle rabat la couverture sur le sofa pour se lever, attrapant le sac et y jeter un coup d’œil, l’odeur chatouillant ses narines – et d’un geste vif, la jeune fille se rapproche de lui, se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue avant de s’enfuir tout aussi rapidement. « j’espère que tu manges avec moi ? » avant de s’arrêter et de se tourner légèrement vers lui. « fin avec moi, j’voulais dire, tu restes avec moi ce soir ? où tu dois sortir ? » et mélia, elle a l’espoir de le voir resté à ses côtés ce soir. juste parce qu’elle apprécie sa compagnie (et pour lui soutirer quelques réponses sur ce monde) déposant les sacs sur la table, elle en sort enfin les boîtes et mélia, elle reconnaît la nourriture asiatique –
et son palpitant implose dans la poitrine, son souffle qui se coupe dans la gorge et des perles salées naissant à la bordure de ses yeux. et ça lui rappelle chez elle, ça lui rappelle eiji, ça lui rappelle …
pinçant les lèvres fortement, elle serre les dents, ne pas craquer. surtout ne pas craquer. inspirer profondément, ne pas craquer. et plus lentement, elle s’affaire à sortir et disposer les boîtes. « je crois qu’il y a besoin de faire réchauffer un peu ? » murmure à peine perceptible, elle détourne la tête vers le coin cuisine, juste ce qu’il faut pour (sur)vivre.
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Siegfried Schtauffen
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MessageSujet: Re: he(art) - (sieglia).    he(art) - (sieglia).  EmptySam 24 Mar - 20:43

« Pour moi ? » alors il acquiesce sans la quitter des yeux et sans qu’aucun muscle ne vienne défroisser ses traits synthétiques, glaçants d’inexpressivité. La petite femme le remercie, beaucoup, le mot a de son impact et l’IA accepte, tout en étoffant la conclusion que Mélia soit dans une situation très difficile. Elle semble seule, terriblement seule, comme lui pourrait l’être si un regard extérieur et humain s’y posait. Pourtant elle continue de sourire. Pourquoi les humains sont-ils si prudes avec leurs émotions ? Est-ce pour cette raison qu’on avait voulu l’en amputer dès sa naissance ? Pour ne pas être à portée d’une quelconque souffrance psychologique ?
Siegfried, s’il souffrait, ne se figerait pas, ou peut-être que si, peut-être qu’il se paralyserait et flirterait avec l’inertie, parce qu’il n’aurait pas la force de faire face à l’inconnu qui le dévore. Lui la machine, lui le soldat, lui qui s’anéantirait volontiers physiquement sans sourciller. Aujourd’hui il y a les autres dans l’envers du miroir, il y a son éternel trésor et puis elle, avec le bouquet d’émotions qu’ils offrent en permanence, celles qui se greffent aux siennes pour alourdir sa carcasse déjà bien dense.
« T’es mon sauveur, j’sais vraiment pas ce que je ferais sans toi ! » « Tu volerais. » qu’il répond comme une évidence, sans avoir saisi qu’il s’agissait d’une expression, d’un jeu de langage. L’androïde avait beau avoir été mit à jour récemment, ils n’avaient - malheureusement - pas ajouté l’option second degré, qui était certainement trop inaccessible pour son IA.
Et il n’a pas conscience qu’il a peut-être été rude, pas encore : ce qui le préoccupe pour le moment c’est bien l’estomac de la jeune femme, qui semble être l’un des principaux acteurs à sa survie. Si lui n’était dépendant que d’une alimentation purement électrique, ce n’était pas le cas de son hôte. Et ça, il le prenait très au sérieux. Il ne voulait pas avoir à faire disparaître un autre cadavre, d’autant qu’il n’était pas équipé pour le faire, ici.

Mélia a réceptionné le sachet et malgré ses mots pour le rassurer, Siegfried hésite à ôter sa veste. De fait, il baisse un peu la tête, l’air de réfléchir. NIVEAU DE BATTERIE ESTIMÉ À : 18%. RECHARGE RECOMMANDÉE. Et ses réflexions sont plutôt lentes pour une seule et bonne raison, le jus qui manque pour lui rafraîchir les circuits. Si lentes qu’il est surprit par le geste tendre de la jeune fille, certainement pour le remercier — les mots n’avaient-ils pas suffi ? L’IA est, sur le moment, piqué : Siegfried redresse un peu la tête, AUCUN DANGER DÉTECTÉ se rassure t-il, mais dans ce geste, il y a eu le fantôme d’une résistance, et très vite interrompue — et dieu merci, Mélia était de dos et ne vit pas le poison soldatesque dans ses yeux cristallins.

À nouveau, il se met en activité physique pour ne pas s’asphyxier— cet élan affectueux l’a quelque peu embarrassé — et ôte son long manteau sombre, qu’il va déposer à sa place, sur l’un des cintres de cette armoire automatisée. « J’espère que tu manges avec moi ? » qu’elle lui fait alors, il allait répondre mais elle poursuit pour se corriger, et la phrase paraît plus claire pour lui. Lorsqu’il revient vers sa silhouette, il ne peut s’empêcher de s’emparer de la couverture qu’elle a laissé en plan sur le canapé et se met à la plier. « Oui, je reste avec toi. » rétorque t-il alors qu’il dépose le carré de tissu épais sur la tranche dudit canapé, l’œil toujours accroché à ce dernier. « Deux heures et quarante-huit minutes. » mentionne t-il toutefois et lève les yeux dans sa direction. Zenia est entre de bonnes mains, mais pas au-delà de ces 2h48m54s, 53s, 52s…. Ce qui est déjà beaucoup, non ? Ou trop peu pour une adolescente comme elle, égarée. Siegfried ne sait pas quoi faire de plus pour l’aider. Peut-être que si elle lui disait quoi faire… les choses seraient plus simples ? Après tout, il effectue les missions plus qu'il ne pourra jamais les élaborer.

L’androïde revient vers elle, qui a extirpé les premiers paquets du sachet pour les laisser en évidence sur la table incrustée à même le sol. Et là, il la voit différente, ou peut-être justement comme elle devrait vraiment être, à laisser ses sentiments repeindre ses traits. Lèvres pincées, voix chevrotante, gestuelle et regard fuyant.
Un comportement qui n’échappe pas à l’œil observateur de la machine; presque trop intrusif. Ce n’est pas nouveau : le géant dissèque tout ce qui l’entoure, pour prévenir de tout danger. Mais aujourd’hui il observe aussi pour comprendre, et l’humain est sans doute l’une des choses les plus difficiles à cerner. Alors Siegfried traduit les signaux et établit des conjectures. L’humain est une conjecture à lui seul, sans véritable terminaison, dénué d’une finalité arrêtée. Juste des variables qui le font osciller, car tous sont nés cyclothymiques et donc, pluriels.
Des conjectures qu’il exprime comme des réalités, puisque sa faiblesse communicative l’amène à être mal compris, la plupart du temps.

« Tu es triste. »

Lui aussi l’était il n’y a pas si longtemps, il le croit. État fugace mais, il se souvient, pénible. Personne pour lui dire si c’était légitime, personne pour lui expliquer. L’IA faisait ses armes seul, quand il n’osait pas en parler à la petite de quatorze ans qu’il protégeait. Souvent, il ne le faisait pas. Parce que souvent, il était bien plus préoccupé par le bien-être de l’enfant que le sien. Tout ça… c’était encore trop frais, trop nouveau pour lui. Siegfried peinait à se concentrer sur lui-même. On ne lui a jamais apprit. Il n’a pas été crée pour ça, de toute façon. Ça ne lui manque pas et pourrait aisément vivre sans.

Peut-être est-ce que ça allait lancer la conversation ? Peut-être pas. Peut-être qu’il était simplement gauche, comme il pouvait l’être avec tous les autres.

Mélia, elle, savait rebondir comme un chat sur ses pattes. Siegfried ne sait pas s’ils le font vraiment, mais les chats qu’il a vu en parcourant les planches d’un album jeunesse le font, eux. Elle ferait un très bon chat.

L’androïde met sa main contre l’une des boîtes - ce doit être les nouilles sautées aux légumes - et acquiesce, sans dire un mot. Alors il prend le nécessaire et va le faire réchauffer, et une fois que c’est fait, re-dépose le tout au même endroit et s’assied sur l’une des chaises, elles aussi incrustées et pouvant supporter son poids lourd. Il a le regard bas pendant deux secondes (il va bientôt se mettre en charge, ce qui n’est pas une affaire d’Etat) avant d’aller chercher les prunelles du chaton, à qui il annonce sans ambages.

« Tu as le droit d’être triste. »

Et s’il avait naïvement raison, ne serait-ce pas un moyen pour elle de ne plus se mentir ?
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MessageSujet: Re: he(art) - (sieglia).    he(art) - (sieglia).  EmptyJeu 12 Juil - 17:16

Tu volerais.
Tu volerais.
Tu volerais.

La mécanique de son cœur s’endommage, ça fait vibrer la carcasse, ça résonne dans l’esprit brumeux, encore endormi. Et le temps se suspend, les secondes ralentissent. Ça se répercute comme un boomerang contre les parois de son être décousu. Fatalité trop dérangeante pour l’adolescente qu’elle est. Et la vérité arrache des frissons désagréables, les épaules qui s’affaissent alors que la mâchoire se contracte. Mélia qui n’avait, auparavant, jamais essuyé le moindre acte criminel. Qui détournait le visage, le cœur serré, qui bougonnait lorsqu’elle apprenait les méfaits de Clyde et des autres. Qui les suppliait silencieusement d’arrêter.
Parce qu’elle n’a jamais accepté le mal dans sa vie ; trop douce pour le monde actuel.

Serait-il fier d’elle ?
De la savoir passer maître en la matière ? De la savoir capable de voler ?

Et le visage s’abaisse quelques secondes, frappé par la réalité des faits – peut-être pas. Mélia trop précieuse pour ce genre de choses, pourtant, malgré sa bonté, elle y a trouvé une nécessitée. Parce qu’elle a refusé de mourir, de se laisser mourir pour quelques idéaux. Oui, elle volerait pour se nourrir, espérer un peu de temps de survie. Les paupières papillonnent et le soupir s’échappe, détend avec lui, les nerfs abîmés. « sûrement » c’est même sûr. Et le visage se relève, affiche un sourire des plus timides sur le bout de ses lèvres déchirées. Lui lance quelques remerciements avant de lui voler un baiser sur la joue ; geste affectueux trop naturel pour l’enfant. Qu’elle affiche néanmoins, une certaine gêne sur le visage, les joues qui s’empourprent timidement alors qu’elle s’enfuit déjà dans la cuisine –

Émois d’adolescente inutile, elle en oublie presque, qu’il n’est pas humain –
(pourtant l’enfant le pense si fortement ; quand bien même le cœur est électrique)
Mais l’est-elle tout autant ? Est-elle humaine ?

À travers ses jours passés dans les rues de cette ville aux parures de néons et de couleurs ; sous l’air asphyxiant d’une ambiance oppressante par les gratte-ciel s’acharnant à vouloir rejoindre les cieux, elle s’est beaucoup demandé Mélia, ce qu’était, être humain.
Est-on humain, si on mange, si on ressent, si on pense ? Qu’est-ce qui fait de nous un humain ?
Mais elle n’a jamais trouvé la réponse Mélia, elle reste dans le flou le plus total et elle sait qu’elle le restera – inspiration douloureuse gonflant les poumons, elle s’attarde finalement sur la nourriture précieusement apportée rien que pour elle. La douce odeur des mets caresse son odorat et les souvenirs la plongent dans un état second. L’envie de rentrer chez elle si présente qu’elle en a la nausée, que ses mains se mettent à trembler autour des plats préparés.

Et elle pense.
Elle pense à Cosmopolis et ses couleurs si éclatantes. –
Elle pense à Oriel et son ambiance trop malsaine. –
Elle pense à Clyde (et le cœur se serre)
Elle pense à Eiji (et son cœur saigne) ; les questions qui s’amassent en son esprit. Que fait-il ? Me recherche-t-il ? Pense-t-il encore à moi ? Est-il avec une autre fille ? M’aime-t-il encore ?
Et la souffrance se lit si fortement sur l’apparence, les lèvres pincées, retiennent les sanglots qui menacent de s’échapper. Le cœur tambourine si fort qu’elle a l’impression qu’il va imploser dans la cage.

Tu es triste

Triste, perdue, abîmée – elle est tout et rien à la fois ; ne reconnais plus la limite entre ses sourires et ses pleurs. Le visage qui se redresse lentement vers l’humain ; elle se mord les lèvres. Frappée par l’idée qu’il est plus humain que qui que ce soit – car. Un autre lui aurait glissé arrête de pleurer et mange, c’est pas comme ça que les choses vont changer . Mélia, qui a toujours mis de côté ses émotions pour quelques ambitions, pour quelques réussites. À toujours puiser dans sa force plutôt que dans ses faiblesses, à les garder sous silence presque tout le temps. Et le souffle se meurt dans la gorge quand les onyx se ternissent, se noient derrière la barrière de larmes. Et ses obsidiennes ne le quittent pas des yeux lorsqu’il s’en va réchauffer les nouilles, lorsqu’il revient s’installer face à elle. Elle ne bouge pas, pourtant, c’est l’explosion en son être.

Les pupilles pleines d’espoirs croisent celles, épuisées, de l’androïde.
Tu as le droit d’être triste – le corps se relâche d’un coup, le souffle s’évade dans l’espace ; c’est comme un baume au cœur, une bénédiction de l’âme que de savoir qu’elle a le droit d’être triste. « vraiment ? » » et elle papillonne des paupières. À chercher une nouvelle approbation. Et le coin de ses lèvres s’élève doucement vers les cieux. Et lentement, elle hoche la tête. « on – parce que si elle a le droit d’être triste, alors lui aussi. a le droit d’être triste. » et d’un mouvement rapide, elle prend place sur l’un des tabourets – juste en face de lui. Se met à disposer la nourriture face à eux ; parce qu’elle a besoin de se dire qu’elle n’est pas toute seule. « as-tu déjà été triste ? »
As-tu déjà ressentit quelque chose, Siegfried ?

Et machinalement, elle se met à manger. Se délecte des saveurs d’antan, appose un voile sur les images du passé qui défilent, à ne pas vouloir se laisser tomber. Le regard qui s’en va chercher réconfort vers l’ami, qu’elle devine fatigué. Micro mise en veille ; les sens moins aux aguets. Elle fronce un peu les sourcils. S’inquiète de son état. « as-tu besoin de te rechargé ? » et elle sourit l’enfant, arbore quelques étoiles dans les yeux avant de lancer. « tu peux te mettre en veille, je te protégerais moi. »
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