_ bonna & claïn

Invité

I speak in tongues and I arrive without a damn mention
Papier, qu'on aurait pu imaginer froisser ou déchiré, mais qui pourtant reposait immaculée au creux de ses mains.

Et les lignes de l'encre que cette main à dessiner qui procure des sursauts sur son échine. Adrénaline.

Mission procurée sans autres mots que la feuille qui gît au creux de ses paumes.

A force il en a l'habitude Caïn.

Un autre poussin qui retourne piailler à la mère pour un retour de substance, cette dernière prenant forme sur l'encre déversée sur le papier. Ordre simpliste, bouche à oreille d'une prochaine conversation au détour trop savoureux pour pouvoir en oublier de goûter aux quelques miettes.

Et Caïn est trop glouton aux secrets des autres pour pouvoir s'y refuser.

Y'as les engrenages qui tournent déjà par avance, par prudence aussi. Préparé ses coups à l'avance le retour des enseignements de Saül qui grignotent encore sa coquille. Une question d'habitude aussi, montage du théâtre de la scène, comment réagir à telle action ou à telle parole, le marionnettiste des fils de ses pensées.

Surtout que l'emplacement était trop bien choisis pour lui, one eyed jack et son masque qui pend déjà sur les contours de son visage. Ajusté.Prêt.

Il en rigole encore sous ses ombres, quand le jour de l'entrevue vient enfin, grimaces de son intérieur qui tel un gamin fait des bonds et des acrobaties au fin fond de sont être. Toujours la même fête à chaque nouvel ordre. Inlassable.

Il tient la façade Caïn, il s'agrippe à ses faux sourire qui obstruent les lueurs de son regards. Affuté. Les yeux qui s'avalent, se perdent dans les détails. pas encore, pas présent, pas maintenant. Et ça ronge le crâne, dévoré par la frustration. Prédateur.

Auto-pilotage forcée de son corps qui se joues des buvards et des braillards, danse de ses mouvements palliant la transe de son esprit qui scrute. Trop peu patient.

Eternité. La longueur lui avait paru interminable, insoutenable quand finalement il capte les signes distinctif de sa proie. Le tatouage au poignet de l’homme qui s’installe finalement, suivi de près par une autre ombre, trop furtive, trop rapide pour pouvoir lui en saisir une identité. L’insaisissable qui taillade les entrailles, Caïn n’y avait pas encore vraiment fait face.

Calme. Pour pas tout faire sauter maintenant que la présence tant désiré s’était finalement manifesté. Soucis de ne pas faire paraître les choses étranges, il attends que l’homme le siffle au tournant pour enfin se diriger vers eux.

Les coups de bang qui déglinguent sa poitrine, à chaque pas, au frisson métallique du plateau sous son bras. Puis à eux et à la saveur de leur débat.
Sauf que ça se déclenchent pas comme il faut, y’as un truc qui arrache un goût amer.
Et tout son instinct qui lui crie.
Pas normal.

La position des mains alors qu’elle est assise, sa façon de se tenir et surtout le parfum qui s’en dégage, fleur délicate au milieu de la putréfaction ambiante.
Comme une vague qui tape.

Devant les yeux c’est pas une proie.
Au pupilles charbon qui s’effacent au fond des siennes.
Devant lui.
Luna.