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 master of clumsiness (jesse)

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Pause bienvenue que Movsès avait décidé de passer à Cosmopolis, même si il ne se sentait pas particulière à son aise dans ce district, éternellement inaccessible pour un garçon venu d’Oriel. Même si, globalement, on l’avait accepté, il se rendait bien compte que les préjugés restaient, que les sourires étaient davantage polis qu’amicaux. Le moyen de faire partie intégrante de cette société, il le connaissait parfaitement. Il fallait qu’il renie son appartenance à son quartier natal. Manque de chance pour toutes ces personnes rêvant de le faire devenir comme eux, l’architecte n’était pas du tout décidé à faire ce sacrifice pour se transformer en être imbu de lui-même, obsédé par le fric. Plutôt mourir que de devenir comme ça. Il ne supporterait pas de se regarder dans le miroir. Peut-être que c’était pour ça qu’il était revenu à Oriel, par peur de se faire corrompre, par peur de dire adieu à tout ses principes. Movsès lâcha un soupir. Ses pensées le hantaient tellement qu’il ne savait plus où il était. Il avait une idée globale mais, ça s’arrêtait là. Quelque chose lui disait qu’il n’était pas revenu au bureau. Un coup d’œil dans les environs et l’asiatique remarqua une librairie. Le genre de havre de paix qu’il affectionnait tout particulièrement. Se plonger dans des livres, dans des univers inconnus lui faisait toujours le plus grand bien, sans compter qu’il repartait régulièrement avec des idées nouvelles ou des sujets de recherches. Percer les secrets de l’univers, voilà une ambition qui lui correspondait. Sans réfléchir à deux fois, il rentra dans la boutique, déclenchant par la même occasion, une petite mélodie. Quelques secondes que Movsès était là et il adorait déjà l’endroit sans savoir pourquoi. Il se perdait dans les rayons, lisant les titres des œuvres, prenant un au hasard avant de le reposer puis, un autre. En apparence, il restait stoïque. Intérieurement, on dirait un gamin devant un nombre incalculable de cadeaux, ne sachant pas du tout par où commencer. Sa soif de savoir s’accentuait à mesure qu’il explorait la librairie. Peut-être passait-il pour un obsédé des bouquins ou un fanatique pour la personne qui travaillait ici. Sur le moment, il ne pensait pas à ce qu’on pouvait penser de lui jusqu’à que le karma s’occupe de son cas. Un bouquin plus difficile qu’un autre à sortir de son étagère et ce fut le drame. Trente secondes plus tard, Movsès se retrouvait entouré de livres, frottant son crâne puisque évidement un de ces fameux livres n’avait rien de mieux à faire que de tomber pile sur sa tête. Une jeune femme vint le rejoindre, sûrement quelqu’un qui travaillait ici et l’envie de disparaître dans le sol se fit fortement ressentir. « Je suis désolé pour le dérangement… je pensais réussir à l’attraper sans faire dégringoler la moitié des livres de l’étagère… » Mais, évidemment, c’était sans compter sur sa poisse légendaire. Ce n’était pas pour rien si ses amis lui avaient interdit l’accès à la cuisine ou de s’approcher de tout objet un chouïa dangereux. Même une cuillère pouvait faire des dégâts considérables dans les mains de Movsès. Il était un désastre vivant. Il contemplait les dégâts en se demandant pourquoi la fille ne l’avait pas encore foutu dehors. « Je vais vous rembourser les livres trop abîmés. C’est la moindre des choses que j’peux faire… » Parce que oui, certains étaient dans un triste état. Il n’aurait jamais dû rentrer dans cette boutique en premier lieu. En fait, il faudrait presque qu’il vive dans une bulle pour éviter tout désagréments. Il allait finir par se tuer sans le vouloir à ce rythme.
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Lynn Mune
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Elle pensait devenir Jesse, pour toujours. Elle pensait sérieusement à rester sur Altéa. Elle avait déjà prévu les excuses pour ses parents. Sa maman à qui elle manquait tellement, elle comptait lui dire, tout lui dire. Lui explique que sa place était ici, en tant que Jesse Boyle. Elle comptait essayer de convaincre papa. Elle avait même déjà commencé. Lire les SMS qu’elle lui avait envoyé, ça la fait se mordre la lèvre, pour s’empêcher de pleurer.
Elle est à la librairie, elle a pas le droit de pleurer. Elle bosse, et les gens la savent souriante, la connaissent comme ça. Elle peut pas, a pas le droit, de les décevoir. Elle est triste, non, elle est brisée. Mais elle a pas le droit de laisser quiconque en pâtir, autre qu’elle.
Le portable en main, elle lit de nouveaux ses SMS, ceux où elle parle à son père, essaye de lui faire comprendre que l’homme qu’elle aime est respectable. Qu’il a lancé une procédure de divorce. Que sa femme l’a accepté. Qu’ils ont rien fait d’autre que de s’embrasser pour le moment. Que c’était le moment le plus merveilleux de sa vie.
Qu’elle peut pas vivre sans lui.
Qu’elle peut vivre sans eux, même si c’est difficile.
Sans lui, c’est impossible.
C’est ce qu’elle dit, dans les messages. Maintenant elle est obligée, de vivre sans lui. Elle a plus le choix. Elle ferme son téléphone. Elle voudrait supprimer la conversation, mais c’est le seul souvenir concret qu’elle ait qu’il ait ne serait-ce que existé. Sa femme et ses enfants sont partis, Jesse sait pas où. Et ils se sont vu tellement peu de fois, qu’elle a jamais pris de photo. Prendre des photos semblait une activité tellement secondaire pendant ces moments là. Leurs moments partagés étaient tellement prenants qu’elle pensait pas à ça. Elle pensait juste à lui, à quel point elle se sentait bien en sa présence, à son visage, à ses yeux, à son sourire, rare. A sa façon de prendre soin des autres, tout l’temps, à sa simplicité qui semblait si complète aux yeux de Parker.
Pas à prendre des photos. Elle aurait dû. Elle aurait tellement, tellement dû.
Sa femme a vendu leur maison, juste après. Elle a tout pris avec elle, lui a rien laissé. Est partie avec les fringues, les photos, tout ce qui lui appartenait. Laissant Parker avec la peine, et une conversation par messages sur téléphone avec son père.
Et ses souvenirs.
Elle a l’impression qu’il y en a peur. Elle a l’impression qu’il y a que ça dans son esprit, que ça le remplit, qu’ils sont énormes, qu’ils prennent toute la place. Et c’est une bonne chose. Qu’elle se souvienne. Elle refuse d’oublier.
Elle s’en veut d’avoir rien, rien, que dalle, à quoi se rattacher.

Un bruit la fait relever la tête, doucement, moins alerte qu’elle l’aurait été, y’a une semaine. Elle s’approche, vite pourtant. Si quelqu’un est blessé, il faut qu’elle intervienne, qu’elle se sente bien ou mal. Encore une fois, les gens ont pas à pâtir de son malheur.
C’est le plus dur, de forcer un sourire sur son visage possiblement bouffi. Elle hausse les épaules, regarde le garçon par terre. Elle aurait bien été du genre à être à sa place. Elle a déjà été, à sa place. A se prendre un livre sur la tête. Leur deuxième rencontre, enfermés dans la librairie. Un gros dictionnaire. Il lui a mis un pansement ce jour là. Elle était déjà amoureuse, Parker, mais incapable de s’en rendre compte. C’était la première fois qu’elle ressentait ça.
Elle hausse de nouveaux les épaules quand il propose de racheter les livres. C’est pas avec elle qu’il faudra qu’il voit ça, ce sera avec le patron. Le patron qui lui a proposé de prendre des jours. Elle a refusé. A quoi ça sert ? Elle serait en train de pleurer sur un lit. Elle. Elle veut pas. Pleurer sur un lit. Pleurer, c’est savoir, rendre la chose vraie, c’est l’accepter. Parker continue à travailler, parce que tout va bien, parce que. Parce que rien de tout ça, rien.
Elle tend la main au client par terre, cligne rapidement des yeux pour dégager la larme solitaire qui s’y était formée, se baisse, cache son visage en se mettant à ramasser les livres.

C’est rien monsieur.

Elle sourit, relève le visage. Son visage est rayonnant, mais sombre. C’est une Parker brisée. Une licorne qu’a plus de corne.

Le patron va revenir dans dix minutes, il vous dira lui, les livres à rembourser. Continuez de regarder, je m’occupe de ça.

Elle baisse la tête, de nouveau. La larme tombe par terre. Foutues, foutues, larmes. C’est pas. C’est pas vrai. Elles tombent pas parce que c’est pas vrai.
Alors faut pas qu’elles tombent. Jamais.
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