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MessageSujet: intoxicated.   intoxicated. EmptyDim 8 Avr - 15:22


☽ ashmina.
cause I think you're from another world and I couldn't have another boy. to the sky flying high take me to the moon, day or night we don't have to say a word cause you make me feel like I'm intoxicated.
30 APRIL 18. (tamina.) Elle serre ses dents autour de la peau et tire d’un air absent. Nouveau trou dans sa peau. Une pointe de sang afflue jusqu’à son épiderme sans que son attention ne se porte dessus, et sans s’en apercevoir passe à son index, puis son majeur. Le regard vague orienté vers l’extérieur, ses yeux dirigés vers le sol, la protagoniste était empreinte de son habituelle affliction qui tournoyait et ravageait son âme. Ces moments hors des caméras, de la vie mondaine, du rythme effréné de la vie qu’elle mène sont ses favoris. Et aussi les plus appréhendés. Quand le temps reste en suspens, que personne n’est autour, le creux de son essence devient bruyant. Le manque de ce quelque chose hurle en son fort intérieur, beuglant d’être comblé, suppliant de s’évanouir pour l’éternité. La pauvre ne sait pas quoi faire. Incertaine de ce vide. Sa vie est pourtant enviable. Un bon travail, un bon salaire, un cercle d’amis suffisant … un cercle d’ennemis également suffisant mais pas vraiment important. Et puis, plus que tout : sa liberté. Ou presque. Sa mère dégagée sur le côté, sa tante jamais franchement considérée. Restaient les deux têtes de mule. Et la disparue. Honnêtement, c’était la seule partie de son malheur. Toutefois ce néant était présent depuis bien des années. Quelque chose manquait. Aucune idée de ce dont il était question. C’était si douloureux que son coeur se resserrait dans sa cage thoracique. Les larmes brûlaient ses yeux, son souffle s’écourtait. Puis sa vie reprenait sa cadence délirante et ce trou s’amoindrissait, n’y pensant plus. Le temps reprenait son cours et ses lèvres tremblantes s’étiraient en un sourire parfait. Ses yeux capturaient des commentaires d’amour, de folie la plupart du temps. Des visages inconnus se battaient pour l’enlacer et d’autres encore se touchaient frénétiquement sur les magazines où elle apparaissait. Des détails auxquels la jeune femme s’efforçait de ne pas penser.

Aouch, son annulaire est en sang. La douleur la tire de sa rêverie. Mauvaise habitude. Ses ongles parfaitement manucurés (et faux) étaient gâchés par ces peaux qu’elle s’arrachait sans en prendre conscience. Ses pupilles redeviennent fonctionnelles et l’actrice regarde autour d’elle. Des gens autour s’activent, une bande d’amies prennent des photos autour de leur café, un couple se dispute … Et en les contemplant la jeune fille se rend compte qu’elle n’a pas terminé sa boisson glacée. Son visage s’affaisse au niveau de la paille et elle enserre ses lèvres pulpeuses autour d’elle, sirotant alors que son cerveau retrouve sa lucidité. Sa tête pivote et son regard traverse la grande fenêtre vitrée. Les passants, la vie. Elle se demande si ils avaient ce vide dans le coeur aussi ou si c’était propre à elle. Vieille habitude. De se comparer aux autres, tout le temps. Toutefois, il n’y avait plus cette envie toxique de se comparer pour être la meilleure, non. Elle désirait s’assurer qu’elle était normale. Changement conséquent de manière de penser. Être la meilleure ne l’intéressait plus. Être le numéro un c’est pour ceux qui n’ont pas confiance en eux, Noora par exemple. D’autres. Pas évident de se rendre compte qu’être heureux est plus important qu’être premier. L’aîné des Vanetti en subissait les conséquences. Cette rage d’être supérieure évanouie, force avait été de constater que plus grand chose l’animait. Elle trouvait réconfort dans l’aide humanitaire, mais ce n’était pas assez, pas suffisant. Qu’est-ce qui l’emplissait de bonheur, au final, Dieu seul savait.

Ses prunelles s’arrêtent sur une silhouette louche. La mannequin appuie son menton sur les phalanges de sa main gauche. Cette dégaine songe-t-elle, amusée. Son aura est noire, tout chez lui est sombre. Décalage avec l’éclairage des néons et la luminosité omniprésente de Sigan, de New Brasilia, du moins. La jeune femme l’observe un peu. Quelque chose attire son regard. Elle se fait chier, aussi. Il a l’air perdu, rode autour du restaurant. C’est un voleur, c’est sûr. Ou un braqueur. Elle ne sait pas trop, en tout cas, il pue le farfelu à des kilomètres. Ses doigts repoussent son verre vide, et la belle sort du magasin en ajustant sa veste sur ses épaules. Elle en remonte le col sur sa mâchoire pour éviter les rencontres hasardeuses et marche lentement vers le malfrat. Ses lunettes de soleil posée sur le bout de son nez, elle attend de pouvoir traverser la rue pour le toper. Une prise de catch si besoin - peu importe. Tout pour la sortir de sa torpeur actuelle.

C’est Tamina! entend-elle un peu loin. Elle baisse la tête, regarde à l’opposé. Merde. L’actrice a envie d’élever son majeur à l’attention de la personne en lui disant qu’elle est en congés, mais elle sait que la mauvaise pub qui suivrait lui vaudrait une entrevue ( et des remontrances ) de la part de sa génitrice. Elle n’a pas envie de la voir. Alors Tamina traverse un peu brusquement. La belle slalome entre les voitures qui klaxonnent et elle danse jusqu’au prochain trottoir en essayant de ne pas penser au fait qu’elle est passée à rien de la mort. Elle titube sur ses deux jambes flageolantes et se voit tomber sur truand. Malheureusement, probablement alerté par le bruit qui a précédé, son corps se bouge et Déesse Vanetti a juste le temps de souffler un putain avant de choir sur le sol, bêtement.
Un long soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle entrouvre les yeux pour fixer le goudron sous son corps. Heureusement qu’elle a eu le temps d’amortir la chute avec sa main. Son nez serait probablement cassé, autrement. Elle se retourne en s’asseyant sur le sol, et juste à côté se trouve le brigand qui la dévisage d’un air étrange. Il tend même pas la main pour l’aider le goujat. Vexée dans son égo, la célébrité, relève son visage rougi par la honte et gonfle les joues, prête à le disputer. Puis son visage devient pâle, vidé d’expression et elle déglutit péniblement. Elle a l’impression qu’elle avale un boule d’aiguilles et que sa gorge reste sèche. Ses lèvres se pincent quand ses sourcils se froncent un peu et son visage s’incendie en un instant. Les mains posées à plat sur le sol, elle a envie de ramener ses bras autour de ses jambes et de se rouler en boule par terre en s’excusant - de quoi au juste, elle n’est pas trop sûre. À la place, elle se relève d’un coup et essaie tant bien que mal de garder la face - quelle face, d’ailleurs. Ses cheveux en désordre se dressent dans les airs pour retomber sur ses épaules en chatouillant les bouts de peau non couverts par du tissu. Et la belle mannequin regonfle ses joues comme une enfant en dirigeant un doigt accusateur sur l’innocent inconnu à la dégaine douteuse. « T-t-te moque pas de m-m-moi! » Sa main se pose sur ses hanches. « J-j-je t’ai vu, t’allais braquer la caisse de-de-de-de ce resto hein! » Elle prend une grosse bouffée d’air et crie sans s’en rendre compte. « Si tu dis rien, je dis rien non plus! »
Tamina Vanetti, six ou sept ans.


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