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MessageSujet: #KORA 1    #KORA 1  EmptyVen 26 Jan - 19:18



In a drama only for us, the real hero was you baby
The show must go on
kasey & noora
Une salve d'acclamations crépite dans l'air à son apparition sur scène dans son élégant costume noir avec pour seule couleur du rouge, celle de l'enveloppe qu'il a « ouverte » plus tôt, espérant bêtement que le nom qui y figure serait celui d'une autre. Il pense – elle l'a finalement, sa foutue lettre signée – même si ce n'est pas vraiment une lettre et que la « signature » n'est pas la sienne. Une fois posté face au pupitre électronique veiné de faisceaux lumineux, les applaudissements se tarissent. Une tension palpable se propage comme la peste avec comme premier symptôme des murmures-quolibets qui contaminent toute la salle quand son silence s'éternise. Petite mise en scène pour attiser l'intérêt du public, tips que lui a enseigné le côté mélodramatique de son ex, comme quoi y'avait finalement pas tout a jeté dans cette fausse relation et dans cette fille artificielle. Quand il juge que c'est le bon moment, les doigts de sa main droite passent derrière son oreille la libérant de la pression exercée par l'élastique qui maintenait son masque en place et qui désormais bâille d'un côté de son visage seulement. Tout Sigan a pu en avoir un aperçu après la révélation faite par Vane. Les fans et les médias ont fouillé son passé, photos de son enfance et adolescence étalées sur la toile dans de jolis articles tapageurs où Kasey Milton a littéralement fait de l'ombre à Kamikaz. Marrant, jamais il n'aurait pensé pouvoir faire autant d'ombre à la partie la plus lumineuse de lui. Il  a aussitôt riposté en s'affichant à découvert sur son propre compte instagram, combattre le feu par le feu lui a semblé être la chose à faire, de toute façon, plus de retour en arrière possible. Les spectateurs sont mitigés mais les paumes se frottent à nouveau frénétiquement les unes contre les autres comme pour acclamer son courage, sauf qu'il n'y'a rien de courageux dans son acte, il n'y'a que de l'audace. Se révéler aurait pu être perçu comme une action héroïque ou un bon coup de pub de sa part s'il l'avait fait de lui-même sauf que ce choix, celui de rester anonyme ou non, lui a été volé. Noora l'a acculé, a assassiné son alter ego, celui qui l'a poussé à être une version améliorée de lui-même et qui lui a tendu la main quand les autres lui ont tourné le dos. Quand il l'a appris il était en plein concert, c'est au milieu de pretty girl, la musique sur laquelle ils ont collaboré, qu'il a entendu une vague de  « Kasey, Kasey, Kasey ! » enflée jusqu'à le submerger. Il a d'abord cru à une hallucination auditive mais son nom fut ensuite clamé plus fort et le doute n'aurait été alors que du déni. Ses mains ont convulsé lorsqu'il les a posées sur son casque pour le retirer, l'objet a fini par lui échapper et se rompre en deux au contact du sol. Alex l'a sorti de scène en le prenant par le coude, Kaz se souvient l'avoir percuté trop hagard pour avoir conscience de sa présence. Son ami a alors passé un bras autour de ses épaules pour le guider jusqu'à sa loge.

Après s'être calmé, il a pensé — Qu'est-ce que je vais faire ? C'est fini, plus personne m'écoutera. Je vais revenir à la case départ, dans ma toute petite pièce carrée, la seule où j'arrivais à me sentir bien alors que paradoxalement y'avait pas plus étroit au monde et que n'importe quel claustrophobe aurait été pris de démence s'il avait dû y passer la nuit. Kamikaz est mort, ce qui intéressait les gens c'était sa non-image, le fait qu'il soit personne et en même temps quelqu'un. Je vais devoir revivre ma vie d'avant avec mes échecs car quand j'suis moi c'est pas vendeur, avec seulement moi, ça marchera pas. —

Il s'est reclus chez lui pendant une longue semaine avant de se décider à se reprendre en main pour affronter le monde extérieur et... Noora. Les premiers jours où il a mis le nez dehors il s'est fait assaillir par les paparazzis, les fans, les badauds qui en avaient rien à faire mais qui attirés par l'agitation demandaient « qu'est-ce qui se passe ? » « qui est-il ? » Épaulé tantôt par Alex, Spencer, sa mère et/ou Kassian, il a pu les affronter le temps d'aller à un point a à un point b mais une fois au point b toute la pression cumulée finissait par déborder et il filait s'isoler quelque part pour se replier sur lui-même en s'enlaçant pour calmer le séisme qui agitait son corps. C'était pas rationnel, les larmes coulaient toutes seules. Il paniquait, suffoquait comme un rescapé de noyade. Pendant ces phases d'afflictions il n'arrivait plus à réfléchir, à être maitre de lui-même. Même faire des énumérations silencieuses n'arrivait pas à bout de ses angoisses, il n'y'avait que Kassian qui était capable de quelque chose, en respirant ou en faisant le « truc » de la liste pour lui.

Il a vécu un calvaire, il le vit toujours mais les crises sont moins terrassantes et plus espacées. Pour réussir à le faire monter sur scène ils l'ont shooté aux calmants et lui-même s'est octroyé une « petite » dose d'Arkham. Il en a déjà pris par le passé mais n'en a jamais abusé pour pouvoir dominer la drogue si jamais elle essayait de se retourner contre lui mais ce soir, il se fiche bien de qui contrôle qui tant qu'il arrive à tenir tête à Vane.

Le calme revient pour qu'il puisse s'exprimer sans être interrompu. Il n'a pas besoin de diriger sa voix vers un micro quelconque car en coulisse on lui en a posé un dans le col de sa chemise, si discret qu'il en est pratiquement imperceptible. En prenant la parole son timbre est assuré, il a même la chaleur d'un sourire, sur la fin de sa phrase il se permet d'en faire un. Noora le reconnaitra sûrement, c'est le même que le sien, celui qui pue l'imposture mais qui a l'air naturel pour des gens comme eux, hors de la réalité. « Bonsoir, je suis ravi de pouvoir ce soir remettre le prix de l'artiste féminine de l'année. Les nominées sont... » Les votes sont sans équivoque, sur internet elle écrasait littéralement ses concurrentes avec 56% en sa faveur mais c'est le jeu, il cite les trois autres chanteuses pour la formalité, conservant sa demi-lune de contrefaçon même après avoir prononcé son nom à elle. « La grande gagnante est.... » Son enveloppe rouge, qui est en réalité un mince écran à peine plus grand qu'une tablette, révèle l'heureuse élue. Une animation apparaît sur l'écran, l'enveloppe s'ouvre basculant du rouge à l'or sur ce qui ressemble à une lettre avec l'autographe de Noora, celui dont elle couvre les bras et les mains de ses fans lors des meetings. « Noora Vane ! » Qu'il déclare avec un enthousiasme feint, le regard sur la foule pour suivre le chemin qu'elle fait jusqu'à lui.

L'Arkham a comme mis son palpitant en hibernation, il est là, il bat juste de quoi survivre à l'hiver, à elle qui se déplace comme si le monde lui appartenait ( ce qui est peut-être le cas ) sur ses hauts talons et sa robe moulante, échancrée à la naissance de sa cuisse droite. Quand elle arrive à sa hauteur, leurs lèvres se répondent en s'imitant. Commissures étirées jusqu'au plafond, l'oeil pétillant avec des reflets de fierté pour lui et pour elle il sait pas trop, la drogue met sa perspicacité à rude épreuve. Il lui remet son prix mais pas seulement, il lui lègue aussi son masque, prenant sa main libre pour lui déposer dans la paume. « Tu gagnes ce soir et heureusement qu'on récompense ton travail d'artiste car humainement tu foulerais même pas l'entrée de cette cérémonie. Toutefois, tu mérites ce trophée même s'il rejoindra ceux que tu stockes dans un carton au fond de ton garage parce que tu es talentueuse, heureusement que tu as encore ça pour toi. » Il s'humecte les lèvres, donnant l'air de méditer sur ses propres propos, les auto-validant d'un vague hochement de tête. « Sur ce, je te laisse pérorer sur ta récompense, félicitations encore. » Il part rejoindre sa mère, Alex et les autres dans le public pour assister à son tour à la comédie de son ex mais bon, il n'a pas de doute elle sera probablement très mauvaise c'est d'ailleurs pour ça que sa mère l'a recyclée dans la musique parce qu'elle est piètre comédienne.
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Noor Vane
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MessageSujet: Re: #KORA 1    #KORA 1  EmptyMar 13 Fév - 19:19

The show must go onAnd now I'm falling through the sky, and I can't find my piece of mind. I think I'm falling. If you could see through my point of view, it keeps leading back to you.
28JAN 2018. Concentre-toi — et dépose-moi ça ! Le téléphone lui glisse des mains, récupéré par une poigne ferme qu'elle ne parvient pas à éviter. Mom esquisse une moue désapprobatrice tandis qu'elle scroll sur l'écran du portable, découvrant sans surprise les commentaires de fans que Noora n'a pu s'empêcher de consulter.

Yasmeen n'est pas réapparue depuis l'anniversaire d'hier et la nouvelle a leaké sur la toile, déclenchant sans surprise un tumulte qui prend des proportions impossibles : avalanche de fake news, désespoir, panique, railleries, insultes — il y a de l'exagéré, du touchant, de l'immonde, de tout. Comme toujours. Et Noora, elle n'est pas certaine de ce qu'elle ressent.
Peut-être est-ce de la colère. Peut-être est-ce autre chose. Le désintérêt mêlé d'agacement éprouvé la veille au soir, dû à la certitude que cette pseudo disparition n'est tout compte fait qu'un caprice ou pire, une mise en scène visant à capter l'attention, engendre un imbroglio de rancune, d'incompréhension, d'inquiétude et de tant d'autres sentiments indistincts, déboussolants. Les autorités ne se sont pas immédiatement souciées de l'affaire, délais fixés par la loi obligent ; de fait, les paris n'ont pas tardé à fuser : certains assuraient que Jaz réapparaîtrait comme une fleur peu avant la limite, juste assez tôt pour éviter les tracas officiels qu'entraînerait assurément une enquête, et Noora tendait à penser comme eux — à tort. Les heures, les jours se sont enchaînés sans qu'elle n'émerge.  

Alors oui : peut-être qu'elle lui en veut, Noora, à sa cousine.
De jouer ainsi avec les nerfs de tous, d'accaparer l'intérêt par tous les moyens, de tomber si bas. De leur imposer de traverser tant de tracas par sa faute alors qu'elle se dore probablement sur une plage quelque part à l'autre bout du monde, sous le soleil favorable d'une ville alignée dans l'axe de l'équateur.

Mooom, elle proteste, j'ai pas la tête à ça. Tu n'as jamais la tête à étudier, et c'est bien le problème. Si tu avais décroché ton diplôme l'an passé, ou l'année d'avant, tout serait réglé. C'est toi qui fais le programme— et je ne suis jamais en cours. Désolée de ne pas être une surdouée ou whatever ? De toute façon je rapporte déjà des heures, à quoi me A contenter ton père. Tu l'as entendu : si tu échoues encore tu perdras son aval pour ta carrière et tout sera terminé. Cesse de compliquer les choses, Noorjahaan. Tes devoirs, maintenant. C'est ridicule, elle proteste vainement à voix-basse, frustrée quoique consciente qu'aucun argument de sa part ne ferait le poids face à sa mère : Sharzad n'écoute qu'elle-même, de toute façon. Elle, et les nécessités de la sacro-sainte gloire pour laquelle elle respire. Et puisque Noora n'est que l'instrument façonné pour lui offrir sur un plateau d'or le succès qu'exige son ambition dévorante, bien sûr que Sharzad ne permettra pas à quelque chose d'aussi trivial que des résultats académiques de ruiner le fruit de tant d'efforts.

Elle s'y attèle, Noora, faute d'avoir le choix ; regarde défiler les symboles sur l'écran en tentant péniblement d'y trouver un sens, du moins. La frustration de ne rien comprendre et de se sentir incroyablement stupide a au moins le mérite de la couper quelques heures des interrogations liées au manège de Yasmeen et, surtout, de mettre en suspend le temps du trajet le monstre de stress qui rugit au creux de son ventre à l'approche de l'évènement de ce soir. Mais la réalité la rattrape alors que le véhicule approche du lieu des festivités. Et c'est sa mère qui l'y renvoie sans crier gare, en faisant abruptement basculer le contenu de l'écran sur le planning de la soirée. Débriefing succinct dont les points clés sont indubitablement : ne mentionner Jaz sous aucun prétexte, limiter au maximum les interactions avec Kamikaz.

La clameur de la foule l'assourdit au moment de s'extirper de l'habitacle, mais c'est son univers. Les flash sitôt la portière ouverte, les sourires de rigueur, les postures ; c'était étrange, au départ, de veiller à ses traits à chaque seconde, consciente d'être en permanence épiée et jugée pour son faciès, son attitude, ses réactions. Maintenant, elle est rodée à l'exercice. Le Red Carpet des Hotboard Music Awards rassemble de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Noora retrouve avec plaisir Melia ; elle pose seule, puis aux côtés de sa comparse, se laisse entraîner par les journalistes dans des échanges dont elle s'efforce d'éviter les écueils, et le temps file. Les minutes s'égrènent avec la célérité du passage d'une étoile filante, longtemps appréhendées mais si vite écoulées. En disparaissant en coulisses Noora aperçoit Kasey, pour la première fois depuis une éternité, et s'applique à prétendre ne pas l'avoir remarqué.

Aucune interaction entre eux de toute la soirée. Elle foule la scène dans une robe rouge flamboyante, endossant le rôle de MC le temps de discerner l'award de New Artist of the Year, et retourne à son siège drapée de sa longue tenue noire, fendue jusqu'à la taille, une fois la récompense remise. Le buzz sourd de l'excitation qui coule dans ses veines telle de la lave en fusion ne la quitte pas un instant tandis que se déroule le fil des performances et des verdicts. Qu'il s'agisse de capter correctement les passages des caméras, de se tenir à jour quant aux figures montantes et autres incontournables du moment, de supporter pour les amis et collaborateurs nominés ou d'attendre les catégories pour lesquelles elle fait elle-même partie des potentiels gagnants, il n'y a pas réellement d'instant de creux ou de temps-mort — mais elle profite aussi. S'amuse. Surtout. S'efforce, tout au long, d'oublier qu'on l'épie aussi en grande partie dans le but de discerner comment elle encaisse l'absence de Jaz, tendance vautour ; d'oublier le nœud au creux du ventre à l'idée de cette ombre persistante, et celui qui lui obstrue la gorge à la pensée de Kaz.

Elle s'oblige à oublier jusqu'à ne plus pouvoir : jusqu'à lui faire face sur la scène, son prix entre ses mains à lui — lui, démasqué, qui la fustige de ses lèvres et de ses mots acides, encore salé pour le dernier coup qu'elle lui a asséné. Il tourne le dos sans attendre en lui laissant l'award dans une main, son prix dans l'autre, et un public agité par la provocation ; outré pour les uns, extatiques pour les autres. Elle en est presque sourde, l'espace d'un moment, tant la colère lui obstrue les pensées, et le reste du monde n'existe plus  — elle ne voit que lui. Nova ne cherche même pas le regard de sa mère : elle se doute que Sharzad n'aura pas un regard pour elle, pour l'heure ; trop occupée à enrager de l'affront de Kasey. Les regards des autres membres de son label présents ce soir sont, par contre, rivés sur elle, et l'instruction est claire : just keep going. Pas de réponse permise ; le shade attendra les interview post-cérémonie. Elle ravale péniblement les émotions tumultueuses, les tempère pour servir son plus beau sourire. Comme si son cœur ne palpitait furieusement au creux de sa poitrine, comme désireux d'échapper à sa cage pour se jeter au visage de Kasey.

Top Female Artist. Matérialisation de leurs rêves et de leurs efforts et il ne peut pas lui voler ça. Thank you so much ! Hi everyone— thank you all from the bottom of my heart, elle s'exclame à la place, avec flegme et extase feinte. I have the best fans in the whole world I swear, I feel soooo lucky. And I'm proud to be able to stand here before you with a discovered face : heart-to-heart, undisguised. Woops, elle a glissé. Peut-être bien que le shade ne pouvait pas attendre, tout compte fait. It's the most beautiful thing in life, really, to share my music with you. To build this dream with you. Une seconde pour reprendre son souffle, se souvenir des mots qu'elle a rédigés avant de laisser le soin à d'autres mains de les peaufiner, de les remodeler. I want to take this opportunity to say thank you to the woman of my life, my mom and manager. Hi, mama ! When I hear the word perseverance, when I hear the word love, it has a face and it's hers. She told me the only way to live life is to live it intensely, and she shown me whenever you are the most afraid, that's when you gotta make the jump. Dernière pause, clôture : Thank you Hotboard, love you guys ! Thank you so much for having me. To my label. To my lover, Mika. My sister Tami, my father, my best friends and supporters— Sin, Londy, Tarjei. Thanks everybody ! And even you, my haters. Your pettiness makes me stronger. Nothing you say or do can stop my progress, I promise you. Baiser soufflé du bout des doigts, elle veille à écarter d'une main les pans de sa robe au moment de quitter la scène à son tour — trébucher maintenant comme l'an passé serait ridicule : à l'époque au moins, l'ambiance était légère et plaisante et amusante, euphorique. Aujourd'hui, elle est surtout électrique.

On l'accapare aussitôt qu'elle apparaît en coulisses. Camera on, questions en pagaille, encore. Nova, un mot pour les fans de Jaz ? Que pensez-vous de sa disparition ? Elle était nominée pour cet award, n'avez-vous pas l'impression de l'avoir remporté parce qu'elle était absente ? Elle se fend d'un air navré. J'espère simplement qu'elle va bien. J'ai confiance en les autorités, l'enquête sera assurément menée au mieux. L'award n'est pas vraiment une priorité dans ce sujet— on parle de la vie de quelqu'un, right ? Mais plusieurs artistes réellement talentueuses ont été nominées pour cette catégorie, Jaz et moi n'étions pas les seules en lice. Je ne crois pas qu'il était gagné d'avance pour l'une de nous. Votre avis sur les propos de Kamikaz ? L'atmosphère entre vous semble plus conflictuelle que jamais depuis que vous avez dévoilé son identité. Haussement d'épaules. Je n'ai rien à en dire. Nous avons eu de nombreux désaccords ces dernières années et à ce stade, son avis ne m'importe plus vraiment. On ne peut pas plaire à tout le monde. Fait-il partie des haters mentionné durant votre acceptance speech ? Éclat de rire. Aucun commentaire. C'est la troisième fois consécutive que vous êtes nommée artiste féminine de l'année. Comment vous le vivez ? Honnêtement, je suis sur un nuage ! Je ne le prends pas du tout pour acquis, c'est une surprise et un accomplissement à chaque fois. Je dois énormément à mes fans pour leur soutien juste— remarquable. Ils sont extra, vraiment, c'est eux qu'on devrait féliciter, et j'espère plus que tout les rendre fiers durant l'année à venir. Love you lots ! Elle attrape en coupe l'objectif, prétend y apposer un baiser clairement destiné à ses fans, et s'échappe sans attendre d'autres questions ; fuite assumée.

Elle retourne à son siège encore perdue dans les sensations, oscillant entre inévitable exaltation et incertitude. Se noie dans la musique pour ne plus penser. Se filme pour insta, sur les passages de Tarjei — MGK — et de Kamikaz — pour prouver que ses pics de tout à l'heure ne l'atteignent pas. Performe, en fin de soirée et aux petites heures du jour, avec tout ce qu'elle a ; mue par l'angoisse des premières fois puisque autorisée, depuis peu à laisser entendre sa voix en live pour parer les accusations de playback permanent.
C'est une longue, longue nuit et le must est sans doute aucun de découvrir, dans la voiture, que Kasey descend au même hôtel qu'elle. Trouves-en un autre mom ! Elle proteste, laissant finalement s'écouler l'agacement. Je ne veux plus jamais, jamais le revoir. Et pour une fois, elle ne s'entend pas répliquer que personne ne se soucie de ses caprices de star. Sharzad est encore plus furieuse qu'elle. Le staff enchaîne les coups de téléphone en quête d'une réservation possible en dernière minute, en vain : tout est booké. Sha peste. Noora sert les lèvres.

(Et elle n'est pas touchée, pas du tout, elle s'en moque qu'il la trouve monstrueuse. Noora, elle le trouve pathétique, de toute façon.)

Un mal de tête vibre entre ses tempes, les doigts qu'elle y porte ne parviennent à chasser le malaise. On peut toujours rentrer à la maison, elle tente, mais non ; le trajet est trop long pour rien et le planning de demain est fixé très tôt, nécessitant qu'ils soient déjà sur place. Soupire. Cet hôtel est immense, sa mère raisonne, essayant d'apaiser sa propre colère, on n'aura sans doute pas le déplaisir de le croiser. C'est vite dit, et elles déchantent aussitôt qu'elles se retrouvent dans l'ascenseur. Avec lui, et sa propre mère.
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MessageSujet: Re: #KORA 1    #KORA 1  EmptySam 17 Fév - 19:52

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28JAN 2018. « Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir remporté ce prix ? » Ça lui a laissé un goût de creux, une victoire en demi-teinte gâchée par le trac et par son attitude vis-à-vis de Noora. Il a pensé que ça serait cathartique de jouer la carte du « karma is a bitch » que ça le soulagerait mais même pas, c'est pas son genre et il se reconnaît pas. Il ignore la question, Alex dirige alors le micro vers lui pour répondre mais une fois son explication achevée, le micro revient à Kaz comme un boomerang. Ses yeux se plissent sous les lumières artificielles qui agressent la rétine, il a du mal à cacher qu'il déglutit quand d'autres journalistes se joignent aux dix premiers. Comme Noora est toujours à l'intérieur, il n'y'a que lui comme attraction, la foule qui s'agglutine en demi-cercle en est la preuve. Elle ignore les autres artistes qui pourtant défilent dans son dos pour rejoindre leur véhicule car aucun n'a été scandaleux ce soir ou du moins pas assez pour faire la une, lui si. « Vous en voulez toujours à Nova ? Qu'est-ce que c'était ce discours sur scène, un règlement de compte ? Vous vous détestez ? » Il aimerait avoir son masque pour ne pas avoir à feindre l'indifférence, d'ailleurs ce n'est pas vraiment son fort de faire semblant et ça se voit. Sa mère lui agrippe le bras et d'un ton très autoritaire met un terme à l'interview. Les journalistes les poursuivent jusqu'à ce qu'ils rentrent dans la voiture. Leur intimité une fois protégée derrière les vitres teintées, Alex ne se retient plus, il le dévisage avec désapprobation. « T'as vraiment été con, tu nous as fait quoi là ? — Fiche moi la paix. — Parlez vous gentiment vous deux, sinon... » Elle lève sa main droite en guise d'avertissement. Kaz s'enfonce dans son siège, le regard tourné sur la ville qui défile à grande vitesse tandis qu'Alex fait mine d'être absorbé par son téléphone. « On est dans le même hôtel qu'eux. » Révèle-t-il après un moment. « Ah non, tu vas nous en trouver un autre et tout de suite Alex ! — Tout est complet ailleurs. — Il vaut mieux pour tout le monde que je ne croise pas Sharzad alors débrouille-toi. » Le chauffeur leur annonce qu'ils sont arrivés à destination, fatigué par la soirée et tout le reste, Kasey tente de raisonner sa mère. « Maman on peut juste aller se coucher ? Si on tombe sur eux on n'a qu'à les ignorer. » Elle abdique d'un « oui mon chéri » en passant d'un geste maternel sa main dans ses cheveux.

Alex finit de s'occuper de la paperasse à la réception pendant Kaz et sa mère rejoignent leur chambre. Le brun appuie sur la touche menant au douzième étage, les portes sont pratiquement sur le point de se refermer avant de subitement se rouvrir sur Noora et Sharzad qui ponctue son entrée d'un très chaleureux. « On n'aura sans doute pas le déplaisir de le croiser. » En réalisant à qui elle fait face, sa grosse bouche pulpeuse s'ouvre de stupeur. « Je rêve ou vous venez d'insulter mon fils ? — Maman. — C'est nous qui avons le déplaisir de tomber sur vous et votre fille qui ruine la vie de mon garçon pour faire l'intéressante mais personne n'est dupe, la seule chose qui la rendait attrayante c'était Kasey ! » Sharzad entre en trombe dans ce qui vient de devenir une war zone, flanquée de Noora. Les portes se referment et Kaz essaie vainement de les rouvrir, impossible de toutes les supporter jusqu'au treizième ! Noora vient l'aider mais bousculée par sa mère elle appuie sur une touche qui immobilise l'ascenseur. « Tu fais n'importe quoi, laisse-moi faire ! » Les deux mamans se crêpent le chignon, s'insultent, hurlent l'une contre l'autre. Incapable de se concentrer, Kaz s'interpose entre elles en lâchant un « ça suffit ! » ferme qui étonnamment à son impact. « Maman arrête de t'en prendre à elles et retire ce que tu viens de dire parce que c'est faux. — Mais. — S'il te plaît. — Je regrette... De penser très fort TOUT ce que j'ai dit ! » Et c'est reparti, le dj fait office de muraille que toutes les deux essaient d'abattre pour se passer sur le corps. Noora crie par-dessus les insultes des « mom ! » qui finissent par avoir raison de Sharzad. Elle époussette les épaulettes de sa robe de luxe, se recoiffe pour se donner un peu de contenance tout ça non sans toiser l'ancienne madame Milton qui fulmine dans son coin en pestant une insulte en vietnamien. Noora la reconnaît et fronce les sourcils, c'était une injure qu'elle avait l'habitude d'entendre sortir de la bouche de Kaz, il se souvient d'ailleurs de lui en avoir appris quelques uns et elle lui en a enseigné à son tour en iranien, le « pétasse » de Sharzad ne passe donc pas inaperçu à l'oreille du jeune homme qui lutte pour ne pas répondre à son tour un « vieille mégère » qui l'aurait sans doute laissé interdite. Il profite de l'accalmie pour faire débloquer l'ascenseur en appelant le responsable à travers un micro destiné à cet effet, il lui assure qu'il se relancera d'ici cinq à dix minutes. En attendant, à cause du tumulte entre les deux femmes, Noora et lui se retrouvent face à face, quand ils en prennent conscience leurs yeux se fuient, se cherchent, le malaise crée un trouble dans sa gestuelle. Il a toujours été sujet aux tocs mais chez lui ils ont la particularité de se renouveler. En ce moment c'est de faire tourner nerveusement la bague à son annulaire. Il la retire, change de doigt puis réitère jusqu'à s'énerver lui-même en croisant les bras sur son torse. Tous les quatre descendent au même étage mais à l'opposé l'un de l'autre. La petite brune élancée ne rumine pas plus cette altercation où elle aura laissé une boucle d'oreille et tout son sang froid.

Quatre heures du matin, Kaz n'a toujours pas fermé l'oeil, il cherche à tuer le temps sans pour autant réveiller sa mère. Il décide par conséquent de s'habiller le plus sobrement possible afin d'être méconnaissable à la sortie de l'hôtel pour aller prendre l'air. Il referme derrière lui précautionneusement et c'est après avoir rabattu la capuche de son sweat qu'il rencontre Noora près du distributeur avec à la main une bouteille d'eau. Il hésite, elle fait semblant de ne pas l'avoir vu pour lui laisser l'occasion de l'aborder, ce qu'il fait. Elle se pousse à peine quand il joint son poignet au scanner pour que ce dernier lui prélève des heures afin de lui délivrer son paquet de chips. Il l'ouvre, l'entame un peu avant de lui tendre, glissant sur elle un regard discret qu'elle évite même lorsqu'elle plonge sa main dans le sachet. « Je sors. » Silence. « Tu veux venir ? » les contre-coups de l'arkham modifient sa voix, elle est traînante, lasse. Il imagine que ça jouera sur la décision de Noora d'accepter ou non, elle doit penser « il se fiche de moi ? » et franchement en lui proposant il se demande s'il n'est pas lui-même en train d'assister à sa propre mutinerie. Il a raison Alex, qu'est-ce qu'il est en train de foutre ? Il sait pas. Il l'a maudite après ce qu'elle lui a fait. Elle a tué une partie de lui, celle qu'il préférait en plus, celle qui dépasse de la poche de son peignoir : son masque. Il le fixe sans trouver quoi dire, elle suit son regard et le défie ensuite silencieusement de faire un commentaire mais tout ce qu'il trouve à dire c'est. « J'ai un autre sweat dans ma chambre si tu veux. »

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MessageSujet: Re: #KORA 1    #KORA 1  EmptySam 10 Mar - 19:37

The show must go onAnd now I'm falling through the sky, and I can't find my piece of mind. I think I'm falling. If you could see through my point of view, it keeps leading back to you.
28JAN 2018. C'est comme. Replonger dans un passé jamais révolu ; ni même résolu. Dans leurs regards qui s'assassinent persistent les mêmes éclairs qu'autrefois, et l'espace d'un instant il semble à Noora que rien n'a changé. Qu'elle est à nouveau la gamine coincé entre les projectiles enflammés de deux familles rivales — car il n'a jamais été question que de ça entre Vane et Milton. Question d'égo surdimensionnés et de compteurs constamment affamées, que même le plus glorieux des trésors d'heures ne suffirait à rassasier.

Et ça vire en bagarre avec un pathétique plébien que Sharzad critiquerait avec dédain dans d'autres circonstances — si elle n'était elle-même l'une des protagonistes désireuses de se jeter sur l'autre toutes griffes dehors. Kasey a le cran de s'interposer.

Noora, courageusement, se presse contre la paroi de l'ascenseur et hausse les épaules, paupières écarquillées. Ne secoue son manteau de fatigue et d'apathie que lorsque le conflit passe de mots assassins en coups d'éclats physiques, serres acérées avides de sang. Mom— elle essaye, réitère : Stop it, mom ! Please. Non qu'elle ait un impact, hier, aujourd'hui, demain. Non qu'elle soit de ceux dont la voix porte, timbre de leader, et en impose. Noora, face à Sharzad, n'est qu'une poupée de coton aux désirs délavés.

Mais elle la tourne, discrètement, en direction de la caméra braquée sur eux depuis un coin élevé de l'ascenseur.
Il faudra faire disparaître cette vidéo, avant qu'elle ne leake.
Un peu anxieuse, non pour leur réputation mais bien du fait de la présence de Kasey à quelques pas d'elle, Noora porte l'ongle de son pouce à ses lèvres et le mordille, regard braqué au sol pour ne pas croiser le sien. Elle a ses mots qui lui résonnent aux tempes, se sent presque nue et surtout misérable dans la robe cintrée, fendue, échancrée à soit qui les dévoile, elle et toutes ses failles, toutes ses imperfections. Elle se sent misérable parce qu'il n'a pas son masque — à quoi bon, elle en a fait chuter l'étreinte, livrant l'homme qu'il protégeait à une foule fauve, cage aux lions.
Soupire.
Tant pis.
Pour lui, pour elle, pour leur nous qui n'existe plus de toute façon.
Sharzad la voit frémir, se méprend : voit le froid là où il n'y a que malaise ; et lui glisse obligeamment sa veste sur les épaules. Noora se raccroche à ses pans, bercée par la fragrance d'une mère qui n'en a trop souvent que le titre et non l'étreinte.

La porte qui se rouvre est le plus intense des soulagements, elle s'extirpe de ce tombeau mouvant avec l'impression de savoir respirer à nouveau.
Tout va bien mon cœur ? Bien sûr que non. Elle voudrait claquer, de toute la fougue de la rancoeur dont elle se sent ivre, mais ses répliques ont la mollesse d'un plainte d'enfant soumise. Qu'y a-t-il encore. Rien qu'à son ton, Noora la sent lever les yeux aux cieux l'air de dire : rien ne lui suffit, à cette ingrate. Et ça lui crispe la mâchoire d'un sentiment d'injustice un peu stupide, comme ces flots impromptus qui se soulèvent aux pires moments. Pourquoi tu. Pourquoi tu as fait ça ? T'étais vraiment obligée de répliquer comme ça ? C'est toi qui me demande d'être toujours irréprochable. Mais tu fais n'importe quoi. Excuse-moi ? Doucereux et suave. Un battement, une seconde écoulée. Vie presque infinie, pour un coeur meurtri qu'un rien étiole. Je— pardon. Je suis juste fatiguée. L'espace d'un instant j'ai presque cru que tu me reprochais de t'avoir défendue. Disons qu'en effet, tu es épuisée. Et que tu fais preuve de bêtise, comme souvent. Estomac dans la gorge. Je suis trop stressée pour demain pour dormir. Est-ce que je peux... répéter, ce soir ? Je dormirai demain. Il y a des salles de réunion. Sharzad la jauge de ce regard perçant auquel rien n'échappe, mais si elle ne tolère aucun écart, elle laisse passer toute requête ayant trait à un surplus de préparation. Tant que tu n'entres pas en contact avec ce Milton, elle prévient néanmoins. Sous. Aucun. Prétexte. Comme si je (il) pouvais vouloir subir sa (ma) compagnie. Elle fait la moue, l'air écœurée à la seule idée, et Sharzad se couche satisfaite.

Noora s'éclipse, rappelle l'ascenseur avec insistance, et se réfugie dans l'une des salles du rez-de-chaussée après avoir plaqué son poignet-compteur contre celui de la réceptionniste en guise de pot de vin.
Elle n'a rien emmené. Autant pour une répétition.
Je. Voix qui s'éteint.
Je te déteste. Murmure.
Je te déteste. Un peu plus ferme. Le reflet que fixe son regard n'est nul autre que le sien.
Humainement, tu foulerais même pas l'entrée de cette cérémonie. Félicitations.
Et tu fais preuve de bêtise, comme souvent.

Échauffement de gorge comme un autre. Elle achève son répertoire de compliments en montant à chaque fois d'un demi-ton, jusqu'à atteindre son octave le plus élevé. Voudrait prétendre qu'elle se sent mal, mais il n'y a que du vide ici, dedans, autour. Et les grondements sourds d'un ventre fréquemment affamé. Son poing serre, serre. Appuie pour le faire taire. Quand elle contracte sa sangle abdominale, les bruits refluent comme un déni. Mais la tête lui tourne quand même, au bout du compte et elle soupire d'ennui, parce qu'elle n'a pas d'Arkham avec elle pour endiguer la sensation.

Sur le chemin du retour, le distributeur la nargue. Elle a tout le temps qu'il faut, pourrait s'offrir un peu de tout en cent exemplaire ou plus — un peu trop bête pour faire le calcul, mais elle suppose. Ses paumes se pressent contre la vitre, elle pianote, lorgne, hésite, ferme les yeux ; fait courir le bout d'un index sur un air d'Am stram gram et— ouvre pour découvrir ce que lui a choisi le sort.

Ah. Juste. De l'eau. Noora, docile, paye et s'en saisit.
Quelqu'un émerge d'une extrémité de couloir et elle se félicite de n'avoir persisté dans l'idée d'un écart : un témoin capable de la dénoncer l'aurait mise dans le pétrin. Mais elle se tend en reconnaissant la présence comme étant celle de nul autre que Kasey.
Elle pourrait partir ; voudrait, devrait. Se contente de prétendre ne pas le voir, bras croisés et lèvres pincées, la mimique typique de celle qui prétend ne pas y toucher mais qui attend d'être abordée.

3.
2.
1.
Je sors.
Tu veux venir ?

Voix lassée de fatigue. Il disait autrefois qu'il était fatigué de tout— mais jamais d'elle. Quand il avance des offres comme celle-là, elle se demande, Noora, si c'est toujours le cas. Au moins un peu.
N'empêche, elle l'observe ; pèse, soupèse, mesure le degré de dilation des yeux bruns qui ne la regardent pas (elle ne l'a jamais vraiment vu consommer ; mais bon. Ce n'est pas comme s'ils étaient autre chose que des étrangers désormais). Noora redresse le menton quand il perçoit le masque qu'elle a trainé avec elle comme son fardeau personnel — ou comme un inavouable remède à la solitude et au vide et au manque de lui — le défi de dire un mot mais il propose juste : J'ai un autre sweat dans ma chambre si tu veux et elle s'entend répondre Okay. De cette voix vide de poupée qui devrait dire non, puisque maman l'a exigé.

Dans sa tête, une litanie de : fuck qu'elle n'émettra jamais tout haut, mais qui la poussent à ne pas battre en retraite. Elle a dit oui et tant pis les ordres. Noora est fatiguée de tout et a des questions. Stupides. Qui la taraudent. Et dont il est le seul à avoir les réponses.

Il lui ramène un sweat. Sans un mot, elle se défait de son peignoir ; Kasey ne cille pas devant la nuisette qui est de toute façon aussi légère que beaucoup de ses tenues de scène, et elle enfile le pull qui l'engloutit presque jusqu'aux genoux. C'est chaud, confo et il y a son odeur incrustée dans les fibres.
On va où ? Elle demande, se sent ridicule de juste suivre ; croise les bras, un peu morose, prise de court quand il lui demande où elle voudrait qu'ils se rendent. Lent battement de paupières, hésitation. Sur... le toit ? C'est très eux et elle se sent vraiment encore plus bête : on dirait un aveu. Un tu me manques en filigranes, pour toutes les nuits qu'ils ont passées à se retrouver au sommet du monde, à l'insu des maîtres de leurs chaînes respectives. Il ne commente pas pourtant, ouvre juste la marche et, voyant qu'elle ne bouge pas, s'arrête à son tour, écarte un peu le coude. Elle baisse la tête, cachée derrière ses mèches, mais accepte quand même l'invitation de s'accrocher au tissu de sa manche, du bout de deux doigts.

Ce soir, elle est particulièrement éteinte.
Trop de questions qui se bousculent. Pourtant, lorsqu'ils se retrouvent en tête à tête sous une voûte céleste dégagée comme on n'en voit jamais à Brasilia, Noora s'aperçoit qu'elle n'aura pas le cran de les poser. Elle ne veut pas l'entendre confirmer : je te déteste. Félicitations pour ton award. Et ta prestation. C'était vraiment. C'était. Elle referme son clapet comme un poisson hors de l'eau. Vraiment cool ? Comme s'il avait besoin de son approbation. Pourquoi pas lui demander, aussi, s'il a aimé affronter le public à visage découvert, par sa faute ? Tout est difficile sans prompteurs, sans texte imposé. Tout est difficile quand les mots doivent venir du coeur, où réside le poids des peines et des erreurs. Elle ferme très fort les yeux et s'oblige à respirer, ravaler le sanglots qui menace d'échapper. Opte, en rouvrant les paupières, sur un déni que ses iris le supplient de respecter. Tu quittes l'hôtel tôt, demain ? Elle s'assoie sur le rebord, tournée côté néant. Bat des pieds au-dessus des rues qui grouillent de passants et de voitures à toutes heures. Il n'y a aucun terrain sur lequel elle puisse s'avancer sans risquer l'explosion, aucun sujet qui ne soit pas miné. Moi si. À l'aube, sûrement.
Promis, je disparaîtrai de ta vie comme un mirage. Comme si je n'avais jamais existé— mais en l'ayant gâchée.
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MessageSujet: Re: #KORA 1    #KORA 1  EmptyMer 4 Avr - 3:49

The show must go onAnd now I'm falling through the sky, and I can't find my piece of mind. I think I'm falling. If you could see through my point of view, it keeps leading back to you.
28JAN 2018.En allant récupérer son sweat, il a un moment d'absence ( probablement lié aux contrecoups de l'arkham ou alors, ce qui est tout aussi plausible, c'est sa conscience qui lui maintient les chevilles pour l'empêcher de la retrouver. Elle lui dit « tu fais une erreur » et il a envie de lui répondre « je m'en fiche » mais ce qui vient c'est « je sais. » ) Il reste planter au milieu de la pièce, à regarder le vêtement qu'il serre un peu trop fort dans ses poings puis ses bras regagnent mollement le long de son corps. « Je sais que t'es réveillée. » Pour rendre la scène plus dramatique, sa mère utilise la lampe torche de son téléphone pour la braquer sur lui. « Maman tu me fais mal aux yeux. — Toi tu fais mal au cœur de ta mère. — Je vais seulement faire un tour. — J'essaie de te protéger. » Dit-elle en baissant le smartphone pour ne plus qu'il ne l'éblouisse. « Je le ferai toujours. — Je sais et j'en suis reconnaissant mais j'ai pas besoin de ton aide. — Je n'ai. — Quoi ? — Je n'ai pas besoin de ton aide, pas « j'ai pas. » — Je n'ai pas besoin que tu me corriges systématiquement, je n'ai pas besoin de t'entendre me dire tout ce que je dois faire ou non, qui je dois fréquenter ou pas. Je n'ai pas besoin de toi. » Le chemin de la chambre jusqu'à Noora est étrangement long et pénible, la culpabilité fait naitre une barre d'expression entre ses deux sourcils et couvre son regard d'un voile de remords qui lui donne un air préoccupé. Le peignoir de la brune tombe à leurs pieds, il en prend conscience trop tard pour pouvoir en profiter car déjà son sweat masque ses courbes graciles. « Sur... le toit ? » L'assentiment n'est pas immédiat car son cerveau "s'amuse" à décortiquer cette proposition. « pourquoi le toit ? parce que ça a un goût de « avant ? » de « tu te souviens ? » ou alors c'est parce que c'est plus pratique. dehors on pourrait nous reconnaître et on se ferait traquer par les objectifs et par les « vous êtes de nouveau ensemble ?! » qui acculent et font déglutir de malaise. » Au final il stoppe les pensées parasites, celles qui fusent constamment et démarrent le plus souvent d'une simple réflexion et qui ne s'arrêtent que lorsqu'il trouve une réponse sauf que là le seul moyen d'être tout à fait sûr c'est de demander et il préférerait se couper les deux jambes que de devoir le faire.

Il avance en direction de la porte qui mène au toit mais Noora a les talons ancrés dans le tapis du couloir. Elle doit aussi être en plein débat avec sa conscience, le même que celui qu'il a eu dans la chambre alors pour la faire elle aussi gagner contre ce petit être imaginaire, il lui offre son bras et le geste lui coûte beaucoup moins qu'il l'estimait alors qu'elle s'en saisit avec la peur de se dissoudre à son contact.

« Félicitations pour ton award. Et ta prestation. C'était vraiment. C'était.» Visage désormais à découvert, capuche battant doucement dans sa nuque au rythme capricieux du vent, Kasey la sonde du coin de l'oeil pour tâter de la sincérité de ses propos. Après une brève analyse il conclut qu'elle a l'air vraie. Cette liberté d'être vraie, celle qu'elle pouvait avoir un peu plus avant, à l'époque où ils se sont connus, ça lui manque. Il aimerait la remercier mais craint que ça sonne hypocrite après l'humiliation publique à laquelle elle a dû faire face par sa faute. Il aimerait aussi lui dire qu'il l'a trouvée magnifique sur scène mais ça serait mentir, quand elle a chanté, lui, il était planqué dans sa loge avec son droid qui diffusait au plafond et sur les murs des aurores boréales avec comme fond audio une énumération de la liste de courses de Spencer. Elle s'était enregistrée et avait ensuite transféré le dossier vocal sur Shahs en lui précisant de le faire écouter à Kaz lorsqu'il se sentirait mal parce que les énumérations l'apaisent en cas de crise d'angoisse même si la liste en question était pour le coup vraiment hors sujet mais c'était le but de Spence, d'être décalée pour le faire sortir plus vite de son brouillard.

À défaut de dire quelque chose de faux, il se tait. Le silence est comblé par une question : « Tu quittes l'hôtel tôt, demain ? Moi si. À l'aube, sûrement.Je pense rentrer tôt aussi. » Et demain ce moment sera aussi suranné que tous ceux qu'ils ont partagés avant que le masque ne tombe pour lui et que les projecteurs ne l'embrasent elle. « C'est étrange de faire comme si on se détestait pas. » Parce que c'est pas le cas ? Mais si c'est pas de la haine la tranchée qui s'est creusée entre eux, c'est quoi ? « De faire comme avant sur ce toit, de discuter en taisant ce qu'on va devoir affronter demain. Moi mes propos sur scène et toi... » Il ne trouve pas les mots justes, soit c'est trop violent, soit pas assez. « Tu sais ce que t'as fait mais je pense que tu ne mesures pas le poids de tes actes sur moi parce que si c'était le cas, tu ne m'aurais pas suivi jusqu'ici en pensant qu'il suffirait que la nostalgie fasse son effet et annihile ce que tu as provoqué. Je regrette ce que je t'ai dit car tu mérites ton prix et tu es quelqu'un de bien seulement, tu ne l'as pas été avec moi. » Alors qu'il s'était assis près d'elle, il se dresse sur ses pieds, se décalant légèrement comme s'il était en train de faire un rejet d'une greffe, d'elle. Quand il la repousse c'est ce qu'il ressent, qu'il s'arrache un élément vital mais en même temps lorsqu'il le garde trop longtemps il se rend vite compte que cet organe gangrène tous les autres. « J'aurais voulu que tu me croies ou que tu prennes le temps de m'écouter le soir où je t'ai laissée comprendre que je voulais que ça devienne sérieux entre nous, mais t'as rien voulu entendre et ensuite tu m'as jetée en pâture à la presse, tu as détruit tout mon travail alors qu'il te suffisait de me confronter pour réparer ce qui était réparable. C'était pas juste un masque Noora, c'était une partie de moi et tu me l'as arrachée et ça, je sais pas si je réussirai à te le pardonner un jour. » Sa voix subit une inflexion sur la fin, elle est ferme, condamne mais ça ne dure pas. Il s'adoucit quand ses invectives entrent en collision avec l'expression qui orne son visage. Elle porte le reflet de sa culpabilité qui remonte à beaucoup plus loin que cette histoire médiatique. Ça date du jour où il est parti sans rien dire, de la fois où il aurait dû s'imposer et affirmer « c'est ma lettre, c'est moi qui te l'a écrite. » Il s'en veut mais estime que ce qui s'est passé récemment est plus affligeant qu'une vulgaire romance enfantine, sans doute vécue à sens unique car elle aussi pourrait se reprocher d'avoir accepté les avances de ce gamin sorti de nulle part si ses sentiments étaient réciproques à ceux de Kasey. « Je vais rentrer. » C'est un avertissement, une chance à saisir pour s'expliquer ou alors de sortir les cadavres du placard, de les exposer en faisant le compte de qui a le plus démoli l'autre au risque de trébucher et d'en répandre d'autres sur le sol.
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Noor Vane
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MessageSujet: Re: #KORA 1    #KORA 1  EmptyDim 20 Mai - 8:32

The show must go onAnd now I'm falling through the sky, and I can't find my piece of mind. I think I'm falling. If you could see through my point of view, it keeps leading back to you.
28JAN 2018. Sous eux, le vide. Autour d’eux, le vide. A l’horizon, le vide.
Désert de tourmente et d’incompréhension.

Elle a choisi de nier la réalité confuse qui les lie de la pire des façons, lui opte pour les y confronter de plein fouet. C’est une gifle aussi inconsistante que le vent mais plus destructrice qu’une bourrasque, et Noora se coince la langue au coin des lèvres, lassée.
Kasey. Ce n’est ni une question ni suivi d’une quelconque conclusion, tout repose sur ces cinq lettres énumérées comme on reprendrait un enfant turbulant.

Tu sais ce que t'as fait mais je pense que tu ne mesures pas le poids de tes actes sur moi parce que si c'était le cas, tu ne m'aurais pas suivi jusqu'ici en pensant qu'il suffirait que la nostalgie fasse son effet et annihile ce qui a été dit et fait. Je regrette ce que je t'ai dit car tu mérites ton prix et tu es quelqu'un de bien seulement, tu ne l'as pas été avec moi. Tu le regrettes vraiment ? Pour mon prix ? C’est tout ce qu’elle relève.
Et oh, comme ça sonne égocentrique.
Comme ça l’est sûrement.
Elle ne voit que par la dynamite qu’il sème à travers la barrière de son estime, la flammèche qu’il allume de ses mots, de sa haine, et l’implosion qu’il lui inflige à terme sans guère plus s’en soucier. Elle ne voit que par l’impact qu’il a sur elle, minimisant bien trop le phénomène inverse, le terrible effet papillon dont elle a secoué son existence à lui. Ce n’est pas— elle fronce les sourcils, serre la mâchoire. Je ne comptait sur rien du tout. Nostalgie de quoi, de toute façon ? Je voulais seulement prendre l’air. Arrête de croire que toutes les décisions sont liées à toi. Et elle ne saurait dire, Noora, s’il y a là l’écho du déni ou une cruelle honnêteté. Un peu des deux peut-être, chaque aspect gonflé par la colère jusqu’à devenir démesuré.

Il y a quelque chose dans son port, quelque chose qui fait mal. Comme de la déception à chacune de leurs altercations.
Et elle en a assez qu’il la juge. Elle le fait déjà suffisamment pour cent.
J’aurais voulu que tu me croies ou que tu prennes le temps de m'écouter le soir où je t'ai laissé comprendre que je voulais que ça devienne sérieux entre nous, il entame, et ce sont les mots de trop. Crédibilité zéro, elle expire une bouffée d’air dédaigneuse et observe ses ongles l’air de dire : cause toujours. Braquée à l’extrême par les réminiscences de cette nuit-là et les douleurs qu’elle entraîne avec elle. Ça s’est apaisé, avec le temps. Ou pas. Pincement au cœur, brûlure au troisième degré. Elle l’écoute orner sa diatribe de reproches liés à la perte de kamikaz et, si sa gorge se serre, son visage se ferme tout autant. Tu me l'as arraché et ça, je sais pas si je réussirai à te le pardonner un jour. Invitation à se taire ou à protester, mais l’acidité qui lui ronge le myocarde n’est pas propice à une discussion honnête. Tu ne ne te lasses pas de multiplier les masques ? Tu me reproches souvent de ne pas être assez honnête, c’est presque comique venant de quelqu’un qui passe sa vie à se cacher.
Il y a un sale silence qui se suspend entre eux, porté par le lit d’amertume où ils ont fait leur nid. Brièvement rompu par les battements pesants d’un : Je vais rentrer, erratique, énoncé comme une dernière chance de panser leurs blessures de guerre — de tenter d’expliquer l’inexplicable. Mais le confronter requiert une énergie qu’elle n’a pas, un calme mesuré dont elle n’est pas dotée : trop d’angoisse lui grise les veines, sans prompteurs ni souffleurs, elle n’est qu’une comédienne sans talent ni mots aptes à exprimer les maux. Moins encore les panser. Ses doigts se crispent, avides de témoigner de ce que ses lèvres pincer se refusent à laisser passer.

Noora balaye l’opportunité d’un haussement d’épaules fatigué
Et ne se retourne pas pour le regarder la quitter.
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