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 one way or another

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MessageSujet: one way or another   one way or another EmptyDim 22 Avr - 7:29


Des mots rasoirs qu'on lui bave, de l'attention qu'on lui réclame, de l'ennui qu'on lui offre. Contraint de faire une apparition dans cette soirée pompeuse pour vendre le nouveau talent découvert. Il présente sa nouvelle artiste aux costards cravates amidonnés. Il échange des banalités, balance des rires hypocrites, rivalise avec leur arrogance bourgeoise. Rien de nouveau pour le producteur presque fatigué. La même routine usée et les mêmes sourires enthousiastes récupérés. Il sait déjà que cette soirée va s'éterniser comme toutes les autres qui ont précédé. Y'aura d'autres mains à serrer, d'autres ego à flatter, d'autres sympathies à simuler.
Et puis quelques secondes en suspend quand le regard glisse derrière le bonhomme au nom déjà oublié et son artiste qui a soudain perdu tout son intérêt.
Ça s'bloque dans la cage thoracique, ça oublie d'expulser l'air des poumons pétrifiés. Un visage matérialisé au milieu des autres poupées fardées. Les prunelles se bloquent sur les courbes fantasmées, défont de loin la robe cousue pour être déchirée. Adrian, il est magnétisé par la créature qui a finit de valser que dans ses rêves. Comme percuté par cette réalité, cette poupée que son esprit n'a pas juste fabriquée.

Les regards qui s'accrochent et se décrochent. Les silhouettes qui s'aimantent et se fuit. À chaque fois qu'elle daigne lever ses opales, il est là pour les attraper. Y'a des sourires qui s'perdent, les pensées qui s'égarent, l'attention qui s'accapare ailleurs. Y'a l'intérêt piqué et l'objectif de cette fête modifié. Y'a la vérité qui éclate devant ses mirettes captivées.

Sans le moindre mot d'excuse pour les pantins aux traits tirés, il s'éloigne en silence avec son talent dans un coin un peu plus isolé, la tête parfois dévissée pour guetter que la poupée s'est pas envolée. « Tiens, prends ça, va t'amuser. Pas de conneries sinon je déchire ce que t'as signé. » Quelques paroles distraites, quelques billes d'arkham déposées dans la paume nacrée et il l'abandonne sans s'expliquer, la laissant comme un morceau de jambon au milieu de lions affamés. Elle s'en sortira, il préfère ne pas s'inquiéter, il sait qu'elle a tout à lui prouver, tout pour lui prouver qu'il ne s'est pas trompé en la choisissant sa voix plutôt qu'une autre.

Mais d'abord elle. Sa belle ingénue.
Adrian s'approche alors qu'elle se décroche. Il réduit la distance alors qu'elle creuse l'écart. Jeu qui s'éternise entre les corps des figurants et que les souvenirs des rêves pètent dans la caboche du gamin torturé, de l'homme ensorcelé. Elle continue de s'échapper et lui de bousculer poliment les intrus. Il la perd, la retrouve. Il se tourne et retourne. Et ça continue. Chasseur tenté et amusé, homme têtu et résolu à aborder la jolie inconnue. Familière les paupières closes, étrangère quand le sommeil est interrompu. Sa présence n'est qu'un gros coup de pied au cul, qu'un tremblement de terre dans un ventre affamé.

La danse s'arrête sur la terrasse de l'hôtel, la proie a cessé de se sauver. Et à chaque pas qui la rapproche d'elle il peut pas s'empêcher de penser que c'est pas réel. Qu'elle est pas réelle. Qu'un truc est détraqué et que le réveil va venir tout éclater. Parce que c'est pas possible autrement.
Et pourtant il l'a vu tortiller son cul des milliers de fois. Il l'a vu rire, s'ignorer, pigeonner. Elle a hanté ses nuits, rythmé ses réveils. Elle a fait partie de sa vie sans jamais vraiment y être entrée. Héroïne de ses songes, partageant sans le savoir des bouts d'un quotidien bafoué, il a aperçu et suivit depuis plus d'une décennie. Et maintenant elle est là, coincée dans l'étoffe trop serrée, perchée sur des talons cirés, à plus que quelques centimètres de lui déjà. Et pourtant la chasse est loin d'être terminée.
« Je t'ai jamais vu autant fuir Marlow. » Ton faussement innocent, regard pas vraiment candide, il décide de ne pas feindre ce qu'il a vécu. Persuadé que ses rêves ne lui ont montré que la vérité, il sait que Marlow c'est pas normalement le gibier chassé. C'est pas elle qu'on traque, c'est elle qui pourchasse, dépèce et déplume.

Il attrape deux verres sur un plateau argenté d'un serveur qui passait à côté. Flûte déjà offerte et frappée par la sienne. « T'as finalement décidé de sortir de mes rêves ? »
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MessageSujet: Re: one way or another   one way or another EmptyDim 22 Avr - 11:05


one way or another

« Soft lips are open them knuckles are pale feels like you're dying ... »





Etoile filante entre les strass et les paillettes, les costumes et les défaites. L’escroc sans accroc. Au milieu de cette foire aux lions, la brebis avance sous les échos. Regards inquisiteurs sur sa carcasse moulée dans le satin ensanglantée quand les murmures se font légers. Quand les femmes n’osent vraiment la regarder, comme si la putain semblait démasquer. Une soirée de plus. Dans cette routine morose, banalité sans ecchymoses.  Danse macabre qui impose sa cadence à la funambule qui se réinvente entre les mondes. Beauté qui jongle entre richesse et précarité, qui s’acharne pour quelques heures volées. Elle a l’apparence trompeuse et l’âme envieuse. D’un temps révolu, d’un bonheur étendu à perte de vue. Pour oublier la cohue des années suspendues. Des souvenirs distordus où la tristesse s’est puisée dans son ivresse. Ivresse de pouvoir, d’effacer le noir des espoirs dérisoires. D’oublier les pertes qui creusent le palpitant, qui laisse un trou béant. Question de survie dans ce monde pourri. Soit tu subis soit tu survis. Et la jolie elle a choisi de lutter pour persister. De chercher dans les vices de l’humanité pour s’illustrer. Alors elle vogue la poupée entre les mecs friqués et les meufs blindées. Pour voler, torpiller quelques secondes au compteur. Vendre un peu de rêve, une pilule de liberté dans ses draps avant de créer les dégâts. Et ce soir là, la voleuse, elle joue dans la cour des grands. Entre les producteurs et les amateurs, petits appâts qui attirent les gros. Echiquier où les rois et les reines se font la cour avant de se piller comme des vautours. Alors la princesse de coeur, elle apparait entre les silhouettes élancées, la robe dénudée, la dentelle pour attiser la curiosité et la chair découverte pour quelques tremblements dans le palpitant. Joueuse compulsive qui mise gros ce soir. Qui attend son moment pour trouver la proie parfaite, avec laquelle elle va s’amuser. Y’a son regard qui glisse et se berce entre les traits tirés et les sourires faussés. Puis y’a l’erreur qui s’injecte entre ses prunelles, le bug dans la matrice qui stoppe les envies sadiques, quand elle reconnait son supplice. Le pilleur de rêves acharnés. Le fantôme des nuits agitées. Le fantasme qu’impose son refrain à Morphée. Il se tient là le rêve réveillé. Bien trop vrai sous ses cils qui papillonnent légèrement quand elle le détaille lentement, l’âme soeur programmé, imposé. Puis les prunelles qui se réinventent dans les teintes rosées quand la joie vient frapper son opposé et qu’elle sait la belle, qu’elle va devoir s’enfuir avant minuit passé. Pour éviter de se prendre dans des filets délabrés. Et pourtant les regards s’accrochent quand les sourires se décrochent. Y’a le jeu qui se met en place précipitamment quand les deux grands enfants se provoquent mutuellement. Par la distance et la résistance. Car le mirage n’est plus fictif mais bien attractif…

Et le gamin il se rend et la môme elle se tend. Quand elle voit qu’il commence à la suivre et qu’elle se défile. Les carcasses se cachent entre les silhouettes et les déliés quand les sourires s’accrochent aux babines aiguisées. Car le jeu commence maintenant et que les dès glissent sur ce plateau géant. Et ça tourne lentement. Elle disparait, il apparait. Elle prend de la distance, il reprend la cadence. Puis enfin l’abandon, quand la beauté capitule par curiosité et qu’elle sait que ce dernier est à proximité. Y’a que les astres en désastre pour les juger sur cette terrasse, que la lune pour parsemer les ombres de leurs pensées. Et la voix qui creuse le silence. « Je t'ai jamais vu autant fuir Marlow. » La provocation infime, quand le regard n’a rien d’innocent et qu’elle l’observe discrètement. Ce mirage oppressant dont elle connait chaque page. L’histoire d’un môme qui a besoin d’écraser, de briller pour montrer sa supériorité. Manipulateur qui étire les fils de chaque pantin pour arriver à ses fins. Pas un enfant de choeur en soit. Juste un connard arrogant et particulièrement charmant. Mais la môme ne montre rien, elle reste là, un sourire en coin quand le gamin fait le malin. Lorsqu’il attrape deux coupes et qu’il trinque à peine qu’elle ait la flute en main. « T'as finalement décidé de sortir de mes rêves ? » Puis le rire qu’elle ne retient pas. Puis sa langue qui glisse doucement sur sa lèvre inférieure alors qu’elle se prépare déjà à le dévorer ce gars. « Vraiment ? Tu l’as trouvé où cette phrase ? Dans le bouquin la drague pour les nuls ? » Elle se moque un peu innocemment la poupée, mais vite elle n’oublie pas pourquoi elle est là. Et elle se rapproche, détaillant le môme d’haut en bas la jolie avec cette envie de folie. Et déjà elle crève la distance quand elle grignote l’espace vital pour s’imposer dans cette danse létale.  Ses doigts se glissant sur le torse de ce dernier, elle aime jouer la poupée et elle profite pleinement de cette opportunité. Quand elle vient souffler contre sa bouche une autre provocation, Adrian ne connaissant que trop bien ses vices pour savoir qu’elle n’était qu’un délice. « Et je ne m’appelle pas Marlow, tu dois confondre. Ce soir, c’est Natalia. » Le petit sourire en coin, quand elle hausse les sourcils et qu’elle le pique dans son supplice, puis qu’elle se détache légèrement, buvant une gorgée de sa coupe avant de lui faire un clin d’oeil insouciant.

Car la beauté elle vient de trouver un divertissement bien plus prenant. Et qu’elle a envie qu’il soit le perdant.

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