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 I pray for the wicked on the weekend (leonor)

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i pray for the wickedon the weekend
Y a le silence, calme, apaisant, la poudre qui glisse depuis une capsule, dans un sachet. Puis un autre. Et encore un autre. Minuscules, à peine de la taille d'une phalange, facile à cacher, encore plus à camoufler. J'en glisse un dans chacune de mes bottes, un autre coincé dans un épais bracelet, encore un dans mes cheveux et le reste dans la brosse, cachette habituelle.
De l'autre côté de la pièce, y a Saï qui m'observe, son regard qui suit chacun de mes mouvements, sous ma totale indifférence. J'sais qu'il a envie de parler et il devine que j'm'en doute ; mais on est pas prêts à craquer. Alors on s'tait. Jusqu'à ce qu'il esquisse un mouvement, que son menton pointe mon compteur. J'ose les épaules.
Pas un bruit.
Et puis un soupir. Le sien. « Il te reste plus grand chose. » « Et ? » Il se tait, prend même pas la tête de se lever. Pourtant j'vois que ça le titille, dans sa jambe qui s'agitent, les muscles qui s'impatiente. Mais il se contente de me regarder, bouche fermement close.
Et il secoue la têt.
« Tu joues à quoi Jon ? » « Ce soir j'ai un job. » « Et t'en auras dans moins de deux heures ? « Qui sait ? » Il dit rien, soupire à nouveau. « Arrête de t'inquièter pour moi, ça te va pas. » J'rigole, pas lui. J'vois ses yeux s'étrécirent, juste un peu, juste assez pour me faire comprendre que j'ai franchi les limites. « Tire-toi, j'ai du boulot. » Il a la voix dure mais une lueur dans les yeux et ça m'enrage de l'voir comme ça, alors j'tourne les talons, sans un regard de plus. « On attend quand même la prochaine cargaison. » « Bah vous attendrez. » Et la porte qui se ferme sur ces ultimes mots, quand j'déboule dans la rue. J'ignore les regards qui se tournent vers moi, jusqu'à ce qu'ils se lassent, passent à autre chose.
Il a pas le droit d'faire ça, il le sait, il l'a toujours su.
On peut pas avoir de sentiments dans notre milieu ; et il sait que ça m'rend dingue quand il s'inquiète pour moi. Six ans qu'il m'prend pour sa môme même quand j'l'engueule et que j'perds patience.

Y le bruit et la musique éjectée des enceintes, y a les corps qui dansent, les liquides si vite avalés, les peaux qui se frôlent et s'apprivoisent, sous le ciel piqueté d'étoiles. Et j'me faufile entre les danseurs, j'navigue dans la masse, croise certains visages connus, certains regards qui me reconnaissent, hésitent parfois, finissent par me rejoindre. J'glisse un sachet dans certaines main, récupèrent le temps, parfois sous forme de capsules, parfois les secondes qui s'écoulent, le compteur qui grimpe un peu plus, peut-être un peu trop. Les deux heures qui deviennent trois, puis quatre, puis dix.
On m'tend un verre, j'secoue la tête, il insiste, j'lui jette un regard noir ; mais finalement c'est Bee, dont le museau dépasse de mon pull, les crocs luisants, qui le fait partir. J'souris, j'laisse mon doigt frôler sa tête et j'la regarde se glisser de nouveau sous le vêtement, se pelotonner dans un coin jusqu'à presque disparaître.
Alors j'reprends mon manège.  Les visages s'enchaînent, j'les retiens et les garde, dans un coin de la tête. Y a beaucoup de riches ou presque, qui traînent ici pour s'amuser, pour l'adrénaline. Rien d'intéressant pour nous, c'est pas eux qui vont alimenter le business. J'préfère m'occuper de ceux qui insistent vraiment, ceux qui en veulent et reveulent, ceux qui paraissent déjà accroc, n'ont besoin que d'une dose pour plonger.
La joker's, c'est pas addictif ; pourtant elle a ses adeptes. Et ce sont eux, nos cibles principales.
Eux et puis ceux qui testent. Eux et puis la tête blonde qui débarque soudainement, son regard qui suit un instant mes mouvements et mon sourire qui se fait acéré. J'frôle du bout des doigts le sachet dans mes cheveux. « Ça t'intéresse ? » Elle a jamais dû en prendre ; mais j'suis pas du genre à faire de la prévention. « Une seule gorgée et ça changera ta vie. » A vrai dire j'ai jamais testé, jamais goûté, et j'le ferai probablement jamais.
Ma drogue à moi, c'est les clopes qui m'attendent, que j'vais m'empresser de sortir, quand j'aurai enfin vendu le dernier sachet.

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i pray for the wickedon the weekend
Y’a des soirs où ça va, où Leo est contente de rentrer chez elle pour aller se glisser dans son vieux pyjama et ses chaussons déformés, ne rien faire à part regarder la télé avec un verre de vin à la main, probablement somnoler devant les séries qu’elle adore critiquer pour leur manque de réalisme (« mais retire pas le couteau connasse tu vas crever ! » qu’on l’entend parfois hurler contre son écran) et finir sous sa couette après avoir envoyé un énième photo de cadavre à son frère avec attaché un doux « bonne nuit timon ♡ » à son message empli d’amour. Tim comprend pas toujours sa sœur et la maudit quand elle lui apporte ce genre d’affection mais il lui en veut jamais très longtemps. Une après-midi, c’est le maximum qu’il puisse la bouder parce que Leo, elle sait comment se faire pardonner. Ou lui faire penser qu’elle veut le faire.

Et y’a des soirs comme là, où rien ne va. Elle ignore les messages de son frère, les appels de ses parents ou les regards interrogés de ses collègues alors qu’elle part sans un sourire, sans un au revoir après une journée de silence. Elle est arrivée ce matin, le cœur lourd, les épaules voutées, une tempête dans le bleu de ses yeux mais le pourquoi, Leo saurait pas l’expliquer. Et elle aime pas ça Leo parce qu’elle veut tout comprendre. Elle prétend tout savoir mais aujourd’hui, elle ne sait pas. Et ça l’énerve, ça l’embrouille et dans sa tête, c’est le chaos. L’enfer à côté, semble plus accueillant. Alors sans un au revoir, elle s’en va pour aller rejoindre son échappatoire.

Dans sa voiture, elle entend déjà la musique pulsée, qui fait vrombir les vitres de l’habitacle. Elle ferme les yeux en reposant sa tête contre le siège et se demande combien. Combien de pilule devrait-elle avaler pour oublier cette journée ; combien de verres vogueront dans sa main avant qu’elle en oublie jusqu’à son propre prénom. Mais ce soir, elle a pas envie de compter. Elle veut simplement ne plus penser. C’est d’un geste sec qu’elle ouvre sa boîte à gant pour y récupérer le petit sachet qui lui reste de la dernière soirée et un fond de vodka. Elle ingurgite jusqu’à la dernière goutte, au dernier grain de poussière avant de sentir à nouveau cette sensation trop familière. Ses lèvres s’étirent dans une risette, signe qu’elle peut aller se plonger dans l’agitation à corps perdu. Et elle danse Leo, elle vit sans se soucier des corps qui bougent à côté d’elle. Elle est dans sa bulle, sa jolie petite bulle et elle est bien Leo. Elle ne pense plus à rien, sa tête est vide. Elle veut juste s’amuser et vivre. Demain est bien loin pour y penser. Les heures passent et soudain, elle s’arrête. Elle ne bouge plus parce que la magie s’estompe. Elle le sent dans ses veines, à ses pensées qui frappent à la porte, veulent faire céder les barrières. Alors elle panique, s’affole. Il lui en faut encore.

Et comme un miracle, elle aperçoit la blondinette dans la foule et ses mouvements ne trompent pas. Elle a ce qu’il faut, ce dont Leo a besoin. Elle fonce à travers la cohue de corps alcoolisés, dégageant tout ceux qui freinent sa route. Et c’est avec un grand sourire maladroit qu’elle pointe le bout de son nez devant la crinière blonde. « – Ça t'intéresse ?Nan, nan, j’suis là pour les chocolats chauds » qu’elle répond en mimant le sourire qui prend naissance sur les lèvres de la jeune femme. C’est un bébé qu’elle se dit Leo en ricanant pour elle-même mais après tout, si elle peut lui apporter ce qu’elle veut, elle jugera pas. « – Une seule gorgée et ça changera ta vie.J’veux juste que ça change ma soirée. C’est combien ? ». Sa bouche s’étire mais le son est coupé par la musique et les cris de la fête. « C’est la première fois que j’te vois dealer ici, c’est quoi ton truc ? » qu’elle dit à l’oreille de l’autre fille pour mieux se faire entendre. Elle lui agite le sachet sous le nez et à vrai dire, Leo elle s’en fout de savoir ce qui s’y trouve. Elle en veut et ça lui suffit pour glisser l’argent dans la veste de la fille. « C’était cool de faire affaire à avec toi blondie ! » qu’elle lui hurle par-dessus l’agitation, ajoutant un clin d’œil comme une signature. Et Leo elle s’éloigne pour aller savourer son petit bout de liberté.


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i pray for the wickedon the weekend
Dans la famille, on a une règle, primordiale : celle de pas toucher la came. On peut faire c’qu’on veut, mais on teste pas la marchandise. En règle générale, Loan m’a toujours interdit d’consommer quoique ce soit. Et ça m’va. Y a que pour l'arkham que j'fais des écarts - et c'est juste pour les faire taire.
Et quand j’regarde les loques que deviennent les gens après avoir goûté, j’me dis que j’préfère encore pas y toucher. Quand j’les vois en manque, à hurler pour une nouvelle dose, j’me dis qu’c’est aussi bien de pas m’fourrer dans la merde avec eux.
Y a bien la clope aussi, oui, mais c’est différent.
Au moins la clope ça m’ramollit pas le cerveau. Et j’ai pas besoin de dépendre du bon grès de fournisseurs qui veulent juste mon pognon. J’préfère que ce soit moi, la fournisseuse qui veut juste leur pognon. Toujours être en position de force, c’est comme ça que j’mène ma vie.

Alors j’souris ; un sourire carnassier qui s’transforme en froncement de sourcils quand la blonde m’répond. Mais j’ajoute rien. Pas besoin, tant qu’elle m’donne c’que j’veux. « J’veux juste que ça change ma soirée. C’est combien ? » « Quatre capsules. » Une heure par capsule, ça devrait l’faire. Elle paraît pas pauvre, elle doit avoir d’quoi payer. J’secoue la tête sous la question, m’contente d’agiter le sachet. J’suis pas ici pour faire du social et j’vois déjà un potentiel autre acheteur si elle décide de s’rétracter. Le gars qui nous mate depuis tout à l’heure, j’reconnaîtrais son regard de rapace entre mille. C’est un habitué, lui, pas un nouveau.
« Ca se dilue, c’est tout c’que t’as besoin de savoir. Bon tu prends ou pas ? » que j’lui lance, vaguement agacée. La politesse, c’est pas un concept dont j’aime m’encombrer. Mais elle est pas là pour de la politesse de toute manière. Elle m’glisse un truc dans la veste, puis s’casse avec le sachet. J’plonge la main pour récupérer… quoi ? « Hé ! » J’relève la tête, j’fixe mon regard sur son dos. Elle s’éloigne mais s’casse pas – elle est débile ou quoi ? On s’tire le plus vite possible quand on essaie d’arnaquer quelqu’un.
J’pousse un gars, j’sais pas trop qui, qu’est sur mon chemin, pour me frayer un passage jusqu’à elle, que j’attrape par le poignet, sans lui laisser la chance de repartir. Puis j’lui agite ses… - c’est quoi ça ? - sous le nez. « C’est pas c’que j’t’ai demandée, connasse. » Loan serait probablement pas fier d’moi ; mais j’suis sûre qu’à ma place il aurait déjà cogné. Il a jamais aimé qu’on se paie sa tête.
En tout cas, avant. Avant, quand il pouvait encore s’lever tout seul d’son lit.
« Si t’as pas de capsules on peut s’arranger mais garde tes merdes. » Merdes que j’lui colle au visage, avant d’jeter des coups d’œil autour de nous. Les gens cessent progressivement de danser, nous dévisagent. Alors j'lui adresse un signe de la tête, pour lui signifier (ordonner) d'me suivre dans un coin un peu plus calme. Manquerait plus que quelqu’un panique et appelle la police. C’est pour ça que j’déteste les gens bourrés, parce qu’ils paniquent tout le temps. Et pour rien. Une fois y a une connasse qu’a failli tous nous griller parce qu’elle retrouvait pas son bracelet. Qui était dans sa poche. J’déteste les gens bourrés.
« File ton poignet. On passe à six - non, attends, sept - heures pour avoir tenté d’te payer ma tête, » que j’lui lance, d’un ton autoritaire, en désignant du doigt le fameux poignet. Celui avec le compteur. Qu’elle ait pas d’capsules, j’m’en fous, on peut toujours y aller à l’ancienne. Même si ça a ses inconvénients. J’jette un coup d’œil aux chiffres bleus qui brillent sur ma peau, le temps qui se contente en dizaines d’heures maintenant. Ouais, si j’me fais choper en rentrant, ça risque d’être suspect. Y a pas grand monde qui peut se vanter d’avoir plus d’une journée entière dans le ghetto. Pas sur eux, en tout cas. Ils sont jamais à l’abris des vols.
Sauf que c’est nous les voleurs, alors j’me soucie pas de ça. Même les délinquants sont pas tous assez cons pour vouloir se mettre à dos les Kiasnev.

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Elle sait plus trop comment ça a commencé, toutes ces soirées avec le verre de trop, avec la petite pilule magique de trop. Elle sait plus Leo, le cerveau trop abîmé par les spiritueux qui se mélangent dans son sang et la poudre colorée qu’elle ingurgite et l’entraîne ailleurs. Parfois, elle imagine que Georgie est encore avec elle, son grand sourire d’idiot heureux qu’elle aimait tant voir le matin en arrivant, plus efficace que la caféine pour se remettre de ses courtes nuits. Et parfois,  elle croit voir Dylan danser avec elle, rire avec elle et y’a aussi Noora avec elles et elles dansent jusqu’au lever du jour, comme si rien d’autre n’avait d’importance. Et elle oublie Leo, juste elle oublie que rien n’est vrai, que son esprit embrumé comble les fissures de son petit cœur ; la mort de George, le vide qu’elles laissent chaque fois que le lien se rompt et qu’elle se dit que ce sera peut-être la dernière fois. Alors dans ces moments de décollage, elle profite comme si tout le monde était là et pas loin, trop loin d’elle.

Elle en oublie aussi les verres qui passent dans sa main, les corps qui percutent le sien au rythme déstructuré de la musique. Mais c’est pas assez. Il lui faut plus. Et Leo, elle obtient plus. Dans le creux des mains de la blondinette, elle trouve sa nouvelle échappatoire. Elle connait pas ce qui se balade dans le sachet, grains de poussières qui ont le pouvoir de lui offrir du bonheur éphémère. « Ça se dilue, c’est tout c’que t’as besoin de savoir. Bon tu prends ou pas ? ». Et d’un hochement de tête trop impatient, le deal est conclu et Leo repart avec son butin. Elle se demande parfois ce que Dylan, ce que Noora pensent d’elle quand elle est dans cet état pitoyable. Ce que son frère lui dirait, quel serait le regard de George. Et c’est pour oublier tout ça qu’elle a besoin d’un peu de poudres de fées. Elle s’apprête à rejoindre le bar improvisé quand elle se fait rattraper au vol et elle sent son cœur virevolter au fond de sa gorge. « – C’est pas c’que j’t’ai demandée, connasse.Oh c’est pas très gentil d’insulter les inconnus tu sais ! C’est pas un joli mot connasse » qu’elle dit le sourire pendu aux lèvres, le rire cognant dans sa cage thoracique. « J’m’appelle Leo. Enfin, c’est comme ça que tout le monde m’appelle ! Et toi c’est quoi ton petit nom ? ». Mais c’est comme si la blondinette parlait pas la même langue qu’elle. Leo penche la tête sur le côté comme si ça pouvait l’aider à mieux la comprendre mais rien à faire, la connexion est interrompue. « Si t’as pas de capsules on peut s’arranger mais garde tes merdes ». Et elle refourgue les billets qu’elle a juste le temps de récupérer en plein vol avant de se faire traîner ailleurs. « Ma mère m’a toujours qu’il fallait pas parler aux inconnus ! » mais c’est pas comme si Leo l’avait toujours écouté sa mère. Puis elle a vingt-trois ans maintenant, elle est assez grande pour parler à qui elle veut, sortir ou coucher avec qui elle veut, même si ce ne sont que de parfaits étrangers. « File ton poignet. On passe à six - non, attends, sept - heures pour avoir tenté d’te payer ma tête ».

Elle comprend plus trop Leo ce qu’il se passe mais comme une enfant trop amusée par la situation, elle s’en fout un peu. « Je montre jamais mes poignets au premier rendez-vous, c’est beaucoup trop tôt voyons ! ». Et elle rigole Leo, à s’en plier en deux, les larmes venant tourmenter sa vision déjà troublée par toutes les substances qui dansent dans son organisme. Mais l’autre fille, elle reste statique, son visage figé de colère alors Leo, elle s’exécute, indocile. « D’accord pas la peine de faire la gueule ! » qu’elle dit en remontant ses manches, s’y reprenant à plusieurs reprises pour finalement mettre sa peau à nue. « On m’a jamais passé les menottes mais j’serai pas contre essayer ». Nouveau rire suivi d’un clin d’œil hasardeux. « Bon tu t’attendais à quoi ? Cicatrices ? Tatouages ? Marques ? J’ai rien de tout ça donc si tu veux bien m’excuser ma jolie, on m’attend là-bas » qu’elle dit en pointant du doigt la foule derrière la jeune fille en espérant la distraire. Mais rien n’y fait et Leo elle sent qu’elle va lui reprendre sa précieuse poussière d’étoiles. Alors d’un geste rapide (étonnant considérant son état), elle saisit le verre d’un gars qui passait juste à côté d’elle et y déverse le précieux contenu du sac transparent. « Cheers ! » qu’elle lui adresse avant de descendre le verre cul sec.

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i pray for the wickedon the weekend
J’aime pas les gens bourrés. J’ai toujours détesté les gens bourrés, parce qu’ils ont aucune considération, incapable de se maîtriser, incapable de réfléchir, incapable de respect – et même pour leur propre vie. Elle, elle semble pas mieux que les autres, elle semble même pire ; et quand elle me demande mon nom, j’me contente de lever les yeux au ciel sans répondre.
Elle sourit et ça m’tape sur le système ; elle rigole et ça m’énerve encore plus.
C’est pour ça que j’aime pas les gens bourrés aussi – ils sont trop joyeux. Trop joyeux alors qu’ils devraient pas. Et c’est même pas de la jalousie (j’crois pas ?). Ouais, c’est juste de la haine pure et simple. Et l’autre qui commence à venir à bouts de mes réserves de patiences. Déjà qu’elles étaient pas bien remplies à la base.

On s’éloigne et elle continue sur sa lancée, balançant ses conneries avec une légèreté hallucinante. Alors j’me contente de la toiser sans rien dire, j’attends qu’elle finisse. J’attends mais j’sens que j’attendrai pas longtemps. « D’accord pas la peine de faire la gueule ! » J’me retiens du moindre commentaire, me contente de scruter son poignet.
Et de voir.
Rien ?
Sa peau est lisse. Bon y a quelques aspérités, mais pas celles attendues. Y a pas les chiffres bleutés. C’est qui cette meuf ? J’fronce les sourcils, sans écouter c’qu’elle ajoute (à vrai dire, j’en ai un peu rien à foutre). Peut-être qu’elle est là illégalement. Ses parents qui ont pas voulu se plier à la tradition. Ouais mais ça m’étonnerait qu’elle l’exhibe aussi fièrement. C’est dangereux par ici, on est jamais à l’abri d’une descente de flics – même si on est assez loin pour qu’ils se mêlent pas de nos affaires. Ils ont autre chose à foutre.
Mais quand même. Elle serait pas un peu conne de parader comme ça ?
Quand j’vois son mouvement, il est déjà trop tard ; et j’lui arrache des mains un verre déjà vide que j’balance plus loin sans m’en soucier. Avant d’plonger mon regard dans le sien. « J’te jure connasse t’as intérêt à décuver vite et à me donner des explications. » Une chance que j’déteste plus les flics qu’elle – elle serait probablement bonne pour un p’tit tour devant le Conseil sinon. Un aller simple sans perspective de retour. « Ma came tu vas me la rembourser si tu veux pas que j’t’éclate le crâne. » Au moins elle décuvera vite. Ou pas du tout et elle crèvera avant. C’qui serait dommage pour les finances mais j’suis sûre qu’elle a un téléphone qui peut se revendre au marché noir.
Et au pire la satisfaction de l’avoir fait payer me suffira. C’est un remboursement comme un autre on dira.
Sauf que j’imagine déjà la lueur de désapprobation dans les yeux Loan ; et Norlene qui m’approuvera sans dire un mot. Avec toute la mauvaise volonté du monde, j’décide donc de pas mettre ma menace à exécution. Pas pour le moment en tout cas. J’la garde en solution de secours quand même, on sait jamais.
« Téléphone, sac, ou tout c’que tu veux, mais j’m’en fous, tu pars pas d’ici sans m’avoir remboursée. » Ou alors ce sera les deux pieds devant. Mais j’me retiens de le dire.
J’pourrais appeler Anton pour me prêter main forte, il a pas peur de frapper des filles lui. Mais j’ai pas envie. J’veux me débrouiller seule, comme j’ai toujours dû le faire. Sauf qu’habituellement, j’tombe pas sur des gens assez suicidaires pour se payer ma tête avec autant d’insouciance.
J’lâche un soupir et j’détâche mes yeux d’elle quelques secondes pour vérifier que personne ne nous prête attention. Précaution inutile parce que visiblement, y a pas qu’à elle que l’alcool commence à monter au cerveau – et ils nous ignorent tous pour s’agiter comme des pantins désarticulés sur la piste de danse, sous le rythme de cette musique beaucoup trop forte.
J’veux juste qu’on en finisse pour pouvoir rentrer chez moi.

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Personne ne sait à quoi elle s’adonne une fois sa blouse et ses instruments jetés. Une fois son bleu de travail troqué contre ses vêtements imbibés de particules de carbones, de son autre vie. Personne ne s’en doute parce que Leo, on l’imagine innocente, peut-être à aller boire un verre ou deux après le boulot, accompagnée de ses collègues ou d’anciens amis de la fac. C’est ce que ses parents imaginent quand elle leur répond qu’elle est trop occupée ou pas disponible ce soir ; c’est ce que se dit son frère quand elle lui dit qu’elle le verra une autre fois, promis juré qu’elle ajoute, la voix implorante de petite fille. Et personne ne saura jamais. Papa s’inquièterait, Maman la regardait avec ce regard de mère protectrice, compatissante et lui prendrait la main, un « je sais que ces dernières années n’ont pas été faciles pour toi ma chérie », ce ton doux qui lui fait ressentir la fille indigne qu’elle est. Mais c’est de Timothy qu’elle a le plus peur. Peut-être qu’il hurlerait, lui rappellerait que dehors, c’est dangereux, dehors y’a les autres. Ou peut-être qu’il la jugerait silencieusement, la fureur plissant son front et crispant sa mâchoire. Elle sait jamais comment il va réagir, elle peut pas le prédire et c’est pour ça qu’elle lui dit pas. Lui dit rien. A lui et à personne. Avec Dylan, avec Noora, elle se contente de chasser leurs interrogations par son rire franc ou ses réponses évasives. Même si au fond, elles ont pas besoin de l’entendre. Elles le savent. Et c’est déjà trop pour Leo.

Elle a pas envie qu’on lui enlève sa liberté même si Leo le sait, que ça ne dure qu’un temps, qu’un court instant et que ses déboires la détruisent plus qu’ils ne la reconstruisent réellement. Mais elle s’en fout et ce soir, elle est déjà trop loin pour s’en soucier, trop loin pour ne pas avoir à subir l’éternelle gueule de bois du lendemain matin. Elle se fiche de tout Leo, même de cette gamine un peu étrange qui lui demande de retrousser ses manches. Elle, ça l’amuse Leo, de voir la mine déconfite de la blondinette, ça la fait pouffer de rire sans qu’elle puisse s’en empêcher. Et puis elle fronce les sourcils, plus ça pousse l’hilarité. Ça pousse son imprudence, guide le verre jusqu’à ses lèvres rosées d’ivresse et à en avaler sans en laisser la moindre goutte. Elle frissonne, sa bouche se déformant sur l’amertume du mélange et elle ose un « Ça fait effet au bout de combien de temps ton machin ? » alors que l’autre lui arrache son verre des mains et elle aurait presque envie de geindre comme une enfant si son amusement n’était pas dominant. « – J’te jure connasse t’as intérêt à décuver vite et à me donner des explications.Nope, pas envie » qu’elle répond en secouant la tête de gauche à droite pour accentuer son indocilité. « J’t’ai dit que ma mère m’a dit que c’était pas bien de parler aux inconnus » qu’elle ajoute, ses mains cachant sa bouche dans un geste presque timide. « – Ma came tu vas me la rembourser si tu veux pas que j’t’éclate le crâne.Donner c’est donner, reprendre c’est voler ! » qu’elle dit en haussant les épaules, innocente, plutôt inconsciente. « Pis trop tard, c’est parti par là ». Elle brandit son index et retrace le chemin du liquide, partant de sa gorge jusqu’à son nombril. « Bon tu veux pas aller danser, j’me fais grave chier là. T’es franchement pas drôle, faut t’éclater un peu ! T’as qu’à prendre une dose et de ce truc bleu. C’est dégueu par contre ». Et elle rigole, encore et toujours, se dandine d’un pied sur l’autre au son de la musique qui ambiance la foule magnétisée.

« – Téléphone, sac, ou tout c’que tu veux, mais j’m’en fous, tu pars pas d’ici sans m’avoir remboursée.J’te signale que j’t’ai payé oh ! C’toi qui m’a rendu mon fric » qu’elle se défend, récupérant les billets froissés dans sa poche pour lui montrer. « T’en as jamais vu ou quoi ?! Regarde tu vois le cinq puis le zéro ? Ça, ça fait trente cryptostellars ! C’est c’que je paie habituellement » qu’elle lui avoue. Elle comprend pas pourquoi elle veut pas de son fric mais si elle continue à lui refuser, tant pis pour elle, Leo repartira avec ses biftons. Elle hoche la tête, accord qu’elle signe dans sa tête, l’air absent avant de s’illuminer d’un coup, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. « J’adore cette chanson ! » qu’elle hurle, sautant sur place avant de courir vers la foule puis s’arrêtant, faisant face à la blondinette. « Arrête de faire la gueule et viens danser putain ! » et sans attendre que l’autre la suive, elle se perd dans la foule, le corps déjà baladé entre les silhouettes saoules. Et puis elle le sent monter en elle Leo, ce bonheur synthétique qui lui donne l’impression de flotter et que tout est beau. Elle sent plus son corps, désinhibée et anesthésiée.  

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i pray for the wickedon the weekend
Elle parle et elle parle, une véritable commère à l’accent acidulé – et plus elle parle, plus j’ai envie de lui coller mon poing dans la gueule, pour la faire taire une bonne fois pour toute. A voir si elle fera toujours la maligne, avec quelques dents en moins. Ça a le mérite de refroidir la plupart des gens en tout cas ; mais probablement qu’elle est trop inconsciente pour réfléchir à ça.
Ouais, j’arrive vraiment pas à supporter les gens comme ça.
« Pis trop tard, c’est parti par là. » « Au pire j’peux t’aider à vomir, si y a que ça. » J’ai les yeux qui se lèvent tout naturellement, la voix impatiente aux intonations excédés. J’sens la pochette dans ma poche, les tubes de nicotine à l’intérieur, et j’ai qu’une envie, c’est d’oublier cette histoire et de m’en griller une.
Sauf que j’peux pas.
Au-delà de la famille, y a trop de gens, ici. Trop de regards inquisiteurs, des sourires amusés – et j’peux pas laisser ça. Si j’la laisse, tout le monde va suivre et toute cette bande de connards qui penseront être les meilleurs et voudront nous arnaquer. On a pas travaillé si dur pour se faire un nom, pour finalement se faire avoir par une fille qui tient même pas droit sur ses jambes. « Mais j’en ai rien à foutre de tes crypto- » « J’adore cette chanson ! Arrête de faire la gueule et viens danser putain ! » L’interruption me fait grincer des dents ; les éclairs dans les yeux et les poings serrés. J’sens qu’on m’observe, me détourne pour croiser un regard – narquois, le rictus aux lèvres. Il m’en faut pas plus pour le rejoindre en deux enjambées et balancer mon poing dans son ventre. « Te fous pas de ma gueule, connard. » Il se plie en deux, j’crois qu’il est sur le point de vomir – mais au moins ça défoule.
J’me détourne pour observer la masse des ivrognes en train de s’agiter sur la piste de danse comme s’ils avaient le démon aux trousses et me glisse entre eux avec un soupir. J’parviens pas à comprendre le plaisir qu’ils éprouvent à faire tout ça, c’que ça leur apporte de sauter dans tous les sens comme des pantins désarticulés. C’est peut-être parce que j’ai pas vraiment eu d’enfance, que j’pense ça, mais j’me dis que c’est probablement pour le mieux.
Et quand mes yeux tombent sur la fille de toute à l’heure, j’parviens pas à contenir un sourire. Peut-être que j’arriverais à rien comme ça ; mais quand les effets retombera, elle sera même plus en état pour protester. Alors j’me contente de m’éloigner, le temps d’extraire une cigarette, que j’allume dans la foulée ; puis c’est la fumée, libératrice, quand le poison se coule le long de la gorge, agresse mes papilles avec délectation.
Et j’reste là.
Appuyée contre un wagon, j’laisse mes prunelles observer la foule, levant à un rythme régulier la main jusqu’à ma bouche. Puis quand la clope est finie, j’la laisse retomber au sol ; et m’avance à nouveau. Je slalome entre les corps de moins en moins énergiques, tout le monde perdant son entrain en même temps que drogues et alcool évacuent leur système. J’me glisse sans mal jusqu’à la blonde, m’approche jusqu’à presque la toucher. « Salut, tu t’rappelles de moi ? » Voix narquoise et regard acéré. « J’pense qu’on peut s’arranger, non ? » Y a Bee qui glisse son museau par la manche de ma veste, la gueule ouverte et les crocs luisant. « J’sais pas qui t’es et j’m’en fous. J’dirais même que c’est un miracle d’avoir survécu autant de temps sans compteur. Mais j’m’en fous. J’veux juste pas qu’on reparte en mauvais termes, pas toi ? J’veux juste que tu me payes. Et après j'te fous la paix. » J’fais tout mon possible pour garder mon calme ; me rappelle des cours de Steff, le doigt pointé quand elle tentait de me faire entrer dans la tête les meilleures manières pour s’attirer de bonnes faveurs.
Mais j’ai jamais été douée pour ça. J’préfère faire obéir les gens par la force ; et même si j’me retiens, la perspective de la vengeance parvient à faire naître un sourire sur mes lèvres.

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