tempête de mots. (aquilhéa)

Invité

tempête de motsaquila & marilhéa

Accusée !
Sorcière !
Au bûcher !

Elle rugit la lionne ;
Coincée entre les quatre murs d’une salle avec sa proie, le regard si noir porté sur la silhouette de ce professeur qu’elle blacklist depuis des mois. Et elle porte son dédain comme une parure de soie, le port de tête si fier qu’elle impose une froideur aux alentours. Reine des enfers. Les bras croisés contre cette poitrine, empêchant, peut-être de laisser la mécanique de son cœur implosé, de ravager sur son passage. Elle ne le quitte pas des yeux, le visage si fermé qu’elle fait peur Bonnie, liquide carmin bouillonnant en ses sillons alors que ses pensées fulminent sous les accusations.

Bonnie.
Bonnie.
Sorcière toute trouvée, si impétueuse qu’on souhaite voir au bûcher depuis des années ;
Accusée (enfin) à tort d’être la responsable d’une triche collective – elle eut plus l’impression que ce fut un règlement de comptes plutôt qu’un conseil.

Brume opaque sur l’enfant. Si menaçante, si oppressante - le corps brasier portant si fièrement l’insolence, la démence. Prête à lui bondir dessus. Les pensées en enfer d’une telle injustice portée à son égard – et elle s’efforce de respirer Bonnie ; au bord de l’asphyxie tant la haine ravage l’enfant.

Parce que ce n’est pas elle.
Parce que, pour une fois, elle n’a rien fait.

Et le muscle venin claque contre le palais, fait remonter le regard curieux de ce professeur qui se transforme en une certaine peur ; et ses lèvres se retroussent, elle se délecte de l’effet qu’elle fait. Le sourcil se relève en une forme de défi alors qu’elle soulève le menton. Un parle et je te détruis. Et elle ricane froidement lorsque le visage se détourne. Mais elle remarque que malgré la façade, les épaules s’affaissent et les mains tremblent. Et elle s’agite sur sa chaise, elle a besoin de sortir.
Elle a besoin de souffler.

Et en plein cours, l’insolente attrape son sac, se lève de sa chaise et dévale les marches de l’amphithéâtre avec une certaine aisance. Les talons claquant contre le sol dans une cadence soutenue – la mort approche. Et elle attend, qu’il réplique, mais le silence règne et Bonnie lui jette un regard, le coin de ses lèvres retroussées en un sourire mesquin alors qu’elle ricane.
Elle prend soin de laisser claquer la lourde porte en bois après elle, faisant trembler les murs de la salle – l’imaginant tressauté d’inquiétude.

Mais il n’est pas le seul a causé l’enfer dans son esprit – les mots si froids et blessants d’une intervention venue de nulle part lui retournent le cœur. Qu’elle eut envie de se jeter sur lui lorsqu’il est apparu. Et c’est le grognement s’échappant de ses lèvres rouges qu’elle rentre chez elle.
Besoin d’ailleurs trop présent en son sein qu’elle a envie d’exploser sur quelqu’un.

(…)

Elle lève les yeux au ciel Bonnie ; lorsqu’elle se rappelle de l’importance de la journée – elle se demande encore, pourquoi a-t-elle accepté l’offre du vieux ; geste empli de bonté qu’elle regrette aussitôt qu’elle finît de ranger l’appartement en désordre. Pourtant l’idée de le laisser en bordel l’a piqué, histoire de faire fuir l’inconnu et de garder sa tranquillité, mais elle a besoin de voir la vérité en face ;
Elle vit plus dehors que dedans. Le grognement émit alors qu’elle s’affale enfin sur le sofa, les lèvres se retroussant en une grimace boudeuse. À se dire que ça pourrait être pire, si ça se trouve, son colocataire est de bonne augure.

Mais le karma te rit au nez Bonnie,
Tu devrais le savoir, depuis le temps.