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 Nothing's real anymore ((aoibheann#2))

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La nuit est noire d'encre, bercée par le brouillard de Néphède, l'air frais qui s'engouffre dans ses poumons et s'échappe par volutes plus légères que le smog. Sin aime la fraîcheur de Néodam, la noirceur de son âme qui se reflète dans les vitres parfaitement nettoyées et ses néons qui grésillent, aux couleurs vives. L'artificiel, la technologie, les voitures qui la dépassent et soulèvent ses cheveux. Elle aimait leur refuge sur Terre, le parfum des fleurs et de la nature, mais les derniers jours, tout était pesant sur son coeur. Tout évoquait de vielles réminiscences ; un jardin, une femme blonde qui lui ressemble et l'embrasse sur la joue. Sa mère, sans doute, qui l'appelle par son véritable prénom. Celui dont elle ne répond plus maintenant. Sinned se laisse aller à un peu de nostalgie avant d'embrasser sa nouvelle patrie. Elle ne peut revenir sur Altéa comme-ci de rien n'était, alors elle accepte maintenant le seul univers où elle peut encore exister. Un temps seulement, avant que ses supérieurs n'apprennent la vérité et qu'ils traquent à leur tour sa tête blonde et celle de Romir. Mais Sin n'a pas peur de la mort quand il s'agit d'une cause qui lui tient à coeur et elle en sait trop pour faire demi tour maintenant. Elle doit accepter la fatalité du destin, elle ne peut y échapper.
Elle lui a échappé pourtant, quand on lui a volé sa vie. Quand un chauffeur fou lui a volé sa famille, sans doute, à moins que maman n'ait bu ce soir là et que le parfum des fleurs soit celui du vin. Elle ne sait plus et ne saura peut-être jamais, tout est trop loin, trop distant, comme-ci on avait fait en sorte de lui bloquer l'accès. Elle ne ressent rien, elle s'invente une tristesse pour être plus humaine, mais sa peine est vide. Les larmes qu'elle peut pleurer n'ont pas de sens, pas de goût, elles ne sont pas libératrices. Elle ne font qu'alourdir son coeur. Sans doute un mot de passe à craquer, mais elle n'est pas mordue d'informatique et le coeur d'un homme n'est pas aussi simple qu'un logiciel ; on ne peut rentrer dedans et y faire ce qu'on veut, quand on veut et quand ça nous arrange.
Elle se débrouille comme elle le peut, évolue avec son poids et ses secrets. Maintenant il y a Max. Et derrière lui, des gens qui ont besoin d'aide, qui ne méritent pas de mourir de la manière de Malek. Peut-être qu'elle y croyait parce qu'elle pensait que le monde entier devait payer pour la mort de sa famille, alors qu'elle ne pouvait même pas prononcer le nom de papa. Elle le faisait parce qu'il n'y avait que ça. Il n'y avait pas le rire de Paul qui court après Maxime et lui demande de jouer avec eux, ni Mal qui regarde et touche discrète, inspecte, s'occupe de ses blessures. Elle a fait suffisamment de peine aux Mugler. A d'autres. Mais les choses changent, le monde évolue. Quelque chose dans l'air est différent maintenant, les enjeux ne sont plus les mêmes.
La guerre est déclarée.
Sin est maintenant assise à un arrêt de métro, dans une station peu fréquentée. Les yeux rivées sur un livre qu'elle ne lira jamais et qu'elle a trouvé dans une poubelle. C'est une histoire d'amour apparemment, mais elle ne comprend pas toute l'histoire, ni pourquoi le personnage principal est aussi idiot. Elle attend que l'engin s'arrête et que la personne qu'elle veut voir en descende. En priant pour qu'elle soit là ce soir, mais elle est là. Elle est toujours là, même si ça ne fait qu'un an, à peine, ou plus, elle est perdue dans le temps. Calquée au rythme de pas de la fille. Elle attend que la rame soit vide pour s'approcher à sa hauteur et poser sa main sur son épaule. Délicatement, comme elle savait le faire avant. D'une manière qu'elle est la seule à faire.
Deux bêtes sauvages, trompées, abusées, élevées comme des monstres. Mais l'une d'elle sait maintenant que toutes ces belles paroles sont d'odieux mensonges.
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REPORT N°6007 (02/08/2018)
RAS.

Aoibheann range son téléphone dans sa poche et lâche un soupire d’ennuie. Elle s’ennuie. Sa vie l’ennuie. Elle a de plus en plus la flemme d’écrire des rapports. Et alors qu’à une époque, elle s’amusait à faire des blagues, en ce moment, c’est juste de l’ennuie profond vis-à-vis de son job. Les corbeaux sont devenus plus nombreux, et ils commencent à être tels que Aoibheann se demande si tenter de les arrêter est vraiment la solution. Elle, personnellement, son cas est différent. Elle veut juste retrouver les meurtriers de ses parents. Elle veut juste qu’ils payent. C’est tout. Elle fait ça, parce que c’est la cellule qui a les informations sur les meurtriers, et qu’ils vont pas les lui donner avant d’avoir dératiser tous les mondes de ces oiseaux de malheurs. Aoibheann aimait son job, avant. Elle trouvait ça bien. Elle se disait que c’était la bonne chose à faire. En tout sincérité, maintenant, elle sait plus. Parce que Sinned est morte. Parce que tout son cluster pourraient être considérés comme dangereux pour la CPIM, et parce qu’elle, elle est le cul entre tout ça, et qu’elle arrive pas à prendre de décisions. Aoibheann déteste avoir à prendre des décisions. Puis elle a jamais apprit à le faire, aussi. On lui a toujours dit quoi faire, quand, et comment. Alors les décisions, elle connaissait pas. Puis Liebe est entrée dans sa vie et y a foutu un bordel monstre. Et Aoibheann a détesté ça, tellement, tellement fort. Déteste toujours ça, parois. Mais s’est rendue à l’évidence. Elle y arrive pas. A la dénoncer. Ni elle, ni Thea, ni Tasya. Alors elle a arrêté de se battre. Un peu. Elle essaye de faire comme si elles faisaient rien. Comme si leur intérêt était normal, comme si c’était pas censé être exactement ce qu’elle est censée dénoncer à ses supérieurs.
Elle cri et s’énerve et pleure toujours autant. Parce qu’elle peut pas s’en empêcher, déjà, puis parce qu’elle a clairement des raisons de toujours être énervée, et pleurer, et crier. Liebe la première. Elle sait pas ce qu’il y a entre Liebe et elle. Mais elle supporte pas de voir cette greluche fine tourner autour d’elle, avec leur tatouage identique. Depuis quelques mois, elle l’évite, elle a vu. Quand Aoibheann est chez Liebe, l’autre y est pas. Bien vu. Aoibheann pourrait facilement s’énerver et faire une fausse déclaration la concernant.

Elle a été toute la journée dehors, à côtoyer des gens qu’elle apprécie pas. Rares sont ceux qu’elle apprécie de toute façon, Aoibheann. Elle rentre chez elle, là. Elle a besoin de rentrer chez elle. Elle veut s’enfermer, et ne rien faire jusqu’à demain, juste dormir. Elle aurait pu aller sur Altéa, voir Liebe. Réfléchit encore à cette possibilité, d’ailleurs, mais l’abandonne rapidement. Elle a pas envie de réfléchir ce soir. Et voir Liebe, ça la fait réfléchir. Elle a pas envie de grandes émotions, non plus. Et voir Liebe… Ouais. Rares sont les fois, lorsqu’elle voit Liebe, où elle termine pas en pleure, ou à crier, ou par terre, en boule à refuser de la voir, de lui parler. Elle a pas envie de ça, ce soir. Elle veut oublier que Liebe existe, que son cluster existe. Elle veut oublier que les corbeaux existent. Elle veut oublier que ses parents sont morts, et que ça fait vingt ans qu’elle cherche à les venger sans réellement parvenir à faire quoique soit d’autre que d’envoyer des inconnus à la mort. Elle veut oublier tout ça, juste s’allonger et dormir, dans son appartement qu’est la seule chose dans sa vie, qui soit réconfortant.
Elle sort du métro à la station de chez elle. Elle sort la dernière, a pas envie de se faire bousculer. Préfère sortir juste avant que les portes se referment, laissant les gens passer, ceux qui se pressent, ceux qui bousculent. Elle souffle, expire une nouvelle fois longuement, regarde les gens se précipiter vers les escaliers. Tout va toujours beaucoup trop vite sur Néphède. Aoibheann aimait cette ambiance à une époque. Puis elle a arrêté d’y faire attention. Mais depuis quelques temps, c’est devenu insupportable. Elle a arrêté de marcher, préfère attendre d’être la dernière à monter pour pouvoir y aller à son rythme. Sans avoir l’impression de devoir se dépêcher pour pas bloquer les gens derrière elle. Se retourne lorsqu’elle sent un contact sur son épaule. Elle fronce les sourcils. Si c’est un agresseur, elle sait pas se défendre. Alors elle se retourne, doucement. De peur de se retrouver face à quelqu’un qui pourrait lui faire du mal. Et reste figée lorsqu’elle voit qui lui fait face. Écarquille les yeux. Lève les mains vers le visage de la blonde face à elle, et les pose dessus. Elle peut la toucher. C’est pas un des rêves qu’elle a fait d’elle, après sa mort. Enfin. Sa disparition, du coup ?

T’es morte.

C’est simple, c’est ça. Elle est morte, Sinned. C’est ce que tout le monde lui a dit. Sa voix tremblote un peu. Mais pas comme lorsqu’elle est sur le point de crier, ou de perdre contrôle. Plus parce que des grosses larmes menacent de tomber de ses yeux, et qu’elles remontent lentement le long de sa gorge, faisant vibrer ses cordes vocales.
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Elle était là, exactement comme dans ses souvenirs. Pour le peu qu'il lui reste, Sin chérit sa mémoire. Elle garde précieusement chaque image du passé qui soit claire. Qu'elle sait avoir vécu et non fantasmé. C'est une habitude qu'elle a appris auprès de Romir, quand elle travaillait à ses côtés. Il a commencé le travail sans le savoir, quand il lui parlait de sa famille et que la blonde mettait un point d'honneur à ne rien laisser filer. Suite à cela, il l'a forcé à apprendre des poèmes, retenir la carte d'Altea en la privant de son GPS. Petit à petit, la mémoire de Sinned s'est remise à fonctionner comme elle aurait toujours dû, mémorisant des coins de rues, des panneaux, ou des marques dans la roche des bâtisses de pierre. Bientôt, elle fut capable de se déplacer les yeux fermés dans les quartiers de Cosmopolis et Soho. Ensuite, elle a retenu l'emplacement des portails qu'ils pouvaient emprunter et ceux que seul Romir connaissait. Quand elle lui demandait d'où il savait ça, il restait vague. Elle se souvenir d'en avoir utilisé un pour sauver un Altean d'un jugement injuste. À l'époque, elle ne comprenait pas : elle obéissait. Et même si elle n'était pas toujours d'accord avec son supérieur, elle lui restait loyale. C'est ce que font les soldats.
C'est ce qu'elle dirait pour se décharger de tous ses crimes : elle a suivi les ordres. Ceux aboyés à une chienne de vingt ans qui n'avait nulle part ailleurs où aller. Aussi longtemps qu'elle ramenait son bâton, elle avait un salaire, un semblant de vie et un toit. Elle n'avait pas à s'occuper de ses désirs et inversement, ce qui la répugnait. Involontairement, c'est Romir qui a tout ruiné en lui laissant le choix. Il lui a apprit trop de choses, il lui a aussi transmis la manière de trahir. L'aîné Artemiev se bat pour une justice que son apprentie ne comprend toujours pas, mais sa volonté de ne pas laisser les gens les plus insignifiants dans le besoin a ouvert une porte chez l'assassin. Sans jamais la refermer.
Et elle se tenait en face de sa trahison, de son mensonge, de sa propre tombe sans doute, sans ciller. Elle n'a pas peur parce qu'elle n'est pas seule dans son coeur. C'est nouveau, eux ne s'y attendent pas. Ils s'imaginent sans doute qu'elle est toujours une bête sauvage qui a besoin d'une laisse et d'une carotte pour avancer. Sinned a besoin d'un but, c'est indéniable. On l'a modelée pour quelle suive des objectifs, qu'elle donne sens à sa vie. Cependant il a changé de camp, elle porte désormais d'affreuses ailes noires de plumes. Corbeau. Oiseau de malheur.
Les oiseaux se tiennent difficilement en cage, il suffit d'ouvrir la porte et ils finissent par s'enfuir. Le ciel est trop grand.
Non. Je suis vivante. Je ne l'ai jamais autant été. Elle le pensait, comme chaque fibre de son être, animé par une rage nouvelle. Son masque de marbre ne cilla même pas face aux larmes. Non pas par volonté mais par habitude. Sin n'est pas douée pour exprimer ses sentiments. Ce n'est pas un désir de les réprimer, mais un réflexe qu'elle ne contrôle pas. Elle devient soudain imperméable, dénué de toute sensation, de toute douleur. Une bête de glace, insensible. Le seul élan autorisé dans son armure est une boule serrée dans sa gorge, mais l'absence de larmes prêtes à libérer le poids. Sin prit une grande inspiration avant de s'exprimer, pesant chacun de ses mots avec précaution. Je suis désolée. Je ne voulais pas te faire de peine, je pensais que les choses seraient mieux comme ça. Mais j'avais tord Allait t'-elle prévenir les autres ? Sin aurait à expliquer pourquoi et comment elle était revenue d'entre les morts. Au mieux elle passerait pour un déserteur et serait jugée, au pire un traitre et la justice ne pourra pas plus pour elle. Ce sera rapide, bref, juste le temps d'un soupir et un nettoyeur viendra l'effacer définitivement. Elle en sait trop de toute façon, il n'y a pas d'autre issue. Ça ou une fuite sans relâche, mais la liberté.Tu m'as sincèrement manqué. Mais je ne suis pas ici pour revenir. Il faut qu'on parle.
Et aujourd'hui, elle choisit la fuite. Elle choisit Max. Il est son jumeau.
Elle le choisit pour ceux qu'elle a laissé tomber ; pour Romir qu'elle a laissé tomber.
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Aoibheann est pas en colère, elle a pas envie de crier sa détresse au monde entier. Pas aujourd’hui, et pas maintenant. Elle est juste triste, et déçue. Parce qu’elle est pas bête, et qu’elle comprend rapidement ce qu’il se passe, vraiment. Ce qu’il s’est passé. Enfin, non, elle peut pas comprendre, peut pas savoir pour sûr. Elle peut qu’imaginer. Et ce qu’elle imagine, ça la rend triste. Et ça la déçoit. Elle aurait jamais pensé que Sinned pourrait trahir le gouvernement comme ça. Non, pourrait la trahir elle, comme ça. Elle comprend pas qu’elle ait juste disparue de la circulation, faisant croire à sa mort, pour revenir plus tard, comme une fleur. Elle est déçue. Et triste. Parce qu’elle comprend pas pourquoi elle l’a pas prévenue. Elle comprend pas pourquoi elle lui en a pas parler. Peut-être que Sinned la pense pas digne de confiance. Peut-être qu’elle a raison. Après tout, si son but était de déserter, Aoibheann l’aurait probablement dénoncée. Juste pour l’obliger, d’une façon à une autre, à rester avec elle. Oui. Peut-être bien qu’elle a eu raison de rien lui dire. Sauf qu’Aoibheann a pas le recul pour penser à ça. Elle pense au plus simple, à ce que son cerveau voit en premier. Sinned est pas morte, Sinned l’a trahi, Sinned lui a pas fait confiance. Sinned tient pas autant à elle, qu’elle, elle tenait à Sinned. Et c’est ça, ce fait là précis qui la rend triste. Aoibheann a jamais eu trop l’occasion de s’attacher à quiconque pendant ces dernières années. A part son cluster. Parce que personne ne savait, ne comprenait. Elle a beaucoup d’amis, mais ils sont pour beaucoup fictifs. C’est des amis qui ne connaissent que des mensonges d’elle. Puis, on lui a apprit, fortement conseillé de ne pas s’attacher, jamais. Puis y’a eu ce duo avec Sinned, pendant tant et tant d’années. Et plus qu’une amie, Sinned est devenue la seule qui la comprenait, comme un membre d’une famille perdue. Puis elle est morte, et Aoibheann a cru pendant un moment qu’elle s’en remettrait pas. Des jours et des jours où même Liebe avec toute sa bonne volonté n’a pas réussi à la calmer. Des jours et des jours où elle pleurait, criait, s’arrachait les ongles, seule dans son appartement. Pour apprendre qu’en fait, non. Elle a jamais été morte. Elle était juste partie, sans lui dire. Et qu’elle a attendu aussi longtemps pour revenir. Qu’elle a jamais pensé à revenir plus tôt. Mais encore,
peut-être que c’est pas ça. Que c’est autre chose. Aoibheann peut pas vraiment savoir.
Automatiquement, elle touche les ongles de sa main droite avec son pouce. Ils ont repoussé. Elle avait mal, quand elle les a arraché. Mais sur le moment, ça lui avait fait du bien. Parce que Sinned était morte. Maintenant, elle sait que ça avait servi à rien. Elle se sent bête, elle se sent trahi. Mais étonnement, toujours pas en colère, toujours pas énervée. Elle veut juste comprendre. Et peut-être que lorsqu’elle aura entendu les explications de Sinned, elle s’énervera. Peut-être qu’alors elle se mettra en colère. Parce que tout sera plus réel. Mais pour le moment, ça l’est pas, vraiment. Pas encore totalement. Jamais autant été, qu’elle dit. Vivante, jamais autant été. D’accord. Aoibheann comprend pas vraiment les mots qui sortent de ses lèvres, mais elle les enregistre. Elle fait pas de suppositions. Elle a pas envie d’en faire. Elle reste sur sa première impression. Sinned l’a abandonné. Et lui a rien dit. L’a laissé souffrir en pensant qu’elle était morte. Elle s’excuse, ensuite. Et Aoibheann baisse les yeux. Parce que Sinned la connaît bien. Elle l’a toujours bien connu. Sinned a toujours été celle qui la connaissait le mieux. De tout le monde. Elle lui a fait de la peine, elle le sait, elle s’excuse. Elle comprend qu’elle a probablement pas fait la meilleure des choses en la laissant là. Et Aoibheann hoche la tête, contente qu’elle le réalise.
Puis finalement, elle lui a manqué, elle aussi. Et ça fait relever la tête à Aoibheann. C’est vrai ? Qu’elle lui a manqué ? Alors pourquoi elle est partie ? Aoibheann devrait probablement être heureuse de cette confession, mais elle l’est pas. Parce que ça pose la question du pourquoi. Si elle lui a manqué, pourquoi elle est pas revenue ? Ca aurait été simple, de juste revenir. C’est des mensonges. Puis elle continue. Et Aoibheann, qui n’était pas énervée, sent ses poings se serrer, assez forts pour que les ongles s’enfoncent lentement dans sa chair. Et ses lèvres se ferment en une fine ligne, et ses sourcils se froncent. Parler. Aoibheann a pas envie de parler. Aoibheann a envie que Sinned revienne, avec elle. Parce que c’est plus pareil sans elle. Elle aimerait bien que tout revienne comme avant. Mais Sinned est pas là pour ça. Et Aoibheann veut rien écouter si elle est pas là pour ça. Alors elle dit rien, et elle tremble. Et elle ouvre la bouche, en grand. Et elle gueule.
Parce que c’est la seule façon qu’elle a, là, actuellement, pour exprimer sa frustration, sa colère, son manque, sa déception. Et sa tristesse.
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Les choses ne sont pas obligées d'être aussi cruelles et dures. Elle se mord la lèvre inférieure, elle s'attendait à quoi de toute façon ? Peut-être qu'elle s'attendait à ce qu'un vienne l'attrape, que Aoibheann fasse surgir une unité d'élite, chargée de la récupérer pour la torturer. Sin se serait battu jusqu'à a fin, elle s'est préparé à ce genre de situation toute sa vie. Elle est une tombe, quoi qu'il arrive, elle ne laissera rien sortir de ses lèvres, à part des insultes si on le lui demande. Et des paroles enjolivées, pour trouver une porte de sortie s'il en existe une. Mais, Sin n'est pas du genre à penser qu'il y a un grand panneau "exit" pour les gens comme elle. Chaque jour passé loin du canon d'une arme n'est qu'une bombe à retardement, qui un jour lui explosera entre les doigts. Simplement, une part d'elle s'est dit qu'aujourd'hui serait une journée idéale. Sans adieu, sans au revoir. C'est de sa faute, Sin le sait. Les gens ont toujours cette réaction quand elle apparaît, ils pleurent. Ils crient. Parce qu'en général, quand elle part, elle ne revient jamais. Maintenant, elle sait plus ou moins pourquoi elle fait ça. Que c'est, avant tout, un vieil automatisme qui n'est pas guéri. Elle se protège, d'une certaine manière. Mais elle blesse irrémédiablement les gens autour d'elle, elle se fait détester. Elle le mérite, Sin le sait. Elle ne mérite pas de belles retrouvailles par exemple, des larmes de joies et des accolades franches. Elle a vu des portes claquer, des gifles pleuvoir. Romir se contentait de soupire et la laisser rentrer. Il ne disait rien ; c'est fou comme le silence peut dire autour de choses. A quel point il peut être lourd pour une seule personne et manquer d'étouffer. Ses parents adoptifs étaient à peu près pareil, mais souvent, Harold souriait. Harold se souciait, sincèrement. Il l'aurait prise dans ses bras si à cette époque, Sin avait été moins sauvage.
Mais dans l'instant, malgré la douleur, elle trouve la force de plaquer une main contre la bouche de son ancienne amie pour la faire taire et la prendre dans ses bras. Chut. Elle murmure comme on murmure à un enfant. Elle se souvient, qu'elle utilisait souvent de genre de technique quand, crier par dessus ne suffisait plus. Quand il a fallu s'occuper d'elle, blessée. Elle a fait pour elle, plus de choses que pour n'importe qui. Être partenaire veut vraiment dire quelque chose pour la blonde, même si elle ne montre jamais son amour et qu'elle préfère le salut d'un soldat. Elle n'est pas douée pour interagir autrement. Au moins, c'est neutre et ça ne pose pas de problèmes. Sans doute, que dans cette situation en revanche, si serait plus logique d'employer des mots plus humains. Des gestes plus doux. Quand Sin fait quelque chose, elle le fait toujours comme un mécanisme bien huilé, méthodiquement et avec précision. C'est pareil quand elle embrasse. Et c'est la partie la plus gênante. Sin regarde derrière elle. Elles sont seules. Elle en profite, malgré tout, pour l'attirer dans un angle où les caméras de surveillances ne pourront pas les voir et, seulement une fois hors des radars, elle relâche son ancienne partenaire. Délicatement cette fois, le plus délicatement possible pour elle. Pour montrer qu'elle n'a pas l'intention de lui faire de mal, elle balance son arme au sol. Je viens en amie. Si ça veut toujours dire quelque chose pour toi. Les mots ont une portée plus pernicieuse que cela, elle en appelle à une nostalgie et, quelque part, la manipule. Elle ne revient même pas pour le compte des corbeaux, jamais elle n'oserait la mettre dans une position délicate. Elle préfère faire appel à Romir pour ça, qui sait se débrouiller et se cacher. Elle ne sous estime pas sa partenaire. Elle la sait efficace. Comme elle sait qu'elle n'a jamais aimé faire de mal au gens. De tous ceux qu'elle a croisé dans ce métier, c'est celle qui lui a paru la plus humaine. Totalement étrangère à cet univers. Je vais... tout t'expliquer mais tu dois me promettre de ne rien dire. Sinon.
Sin ne préfère pas penser au "sinon". Parce qu'elle sait qu'elle n'aura jamais le courage d'aller jusqu'au bout. Si tu parles, je suis fichue. Et tu auras ma mort sur ta conscience. Peut-être que c'est pire pour elle. Ce qu'Aoibheann ne sait pas, c'est que si elle ne parle pas, Sin restera dans son ombre. Elle ne laissera rien lui arriver, aucun mal. Elle s'en fait la promesse, pour un jour peut-être se faire pardonner d'être une si mauvais amie. Une s mauvaise personne, qui n'a aucune idée de comment faire pour aimer correctement. Elle ne l'a jamais fait. Même Romir et elle, ce n'est pas très sain et elle le sait. Mais c'est le seul... Et Sin a véritablement peur, sans doute, d'être vraiment toute seule. Elle ne veut pas être seule, comme quand ses parents l'ont laissée et qu'on lui a annoncé qu'elle ne viendra pas la chercher. Elle ne veut plus jamais être aussi seule.  
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On pourrait penser qu’elle est en colère, de la façon dont elle cri. Mais dans ce cas là, Aoibheann serait toujours en colère. C’est pas le cas. Aoibheann est rarement en colère, en réalité. Mais souvent frustrée. Peut-être parfois, qu’elle est frustrée parce qu’elle sait pas comment se mettre en colère. Parce que Aoibheann sait pas comment ressentir plusieurs choses. Parce qu’on lui a jamais apprit que lorsqu’on est triste, on est censé pleurer. Ou quand on est heureux, on est censé sourire. Aoibheann a ces trucs, qui la tiraillent de tous les côtés, dans son corps, qui viennent de son cerveau et qui compressent ses poumons, et c’est toujours beaucoup trop. C’est toujours trop d’informations, qu’elle sait pas comment communiquer au reste du monde. Alors elle crie. Parce que c’est la seule façon qu’elle ait, de réellement communiquer ce qu’elle ressent. Cette douleur constante, à chaque fois qu’un nouveau sentiment, qu’une nouvelle émotion, prend possession de son être. Et là, c’est de la peine, de la déception, de la tristesse. Elle a l’impression d’avoir été trahi. Par Sinned. Puis par toutes les personnes qui lui avaient dit qu’elle était morte. Parce que Sinned est pas morte, elle est là, devant elle. Et qu’elle a souffert, mine de rien, pendant plusieurs mois, après qu’on lui ait dit qu’elle était morte. Et puis, parce que Sinned lui a pas dit, qu’elle l’était pas. Et pourquoi elle lui a pas dit, à elle ? Est-ce que les gens de la cellule étaient au courant ? Est-ce qu’ils étaient aussi dans la supercherie ? Quelque part, Aoibheann espère, au plus profond d’elle, que oui. Parce que, superficiellement, elle se dit que ce serait mieux que personne n’ait été au courant, que finalement, Sinned ait disparu d’elle-même, et qu’elle est la seule à la avoir menti. Que tous les autres l’ont pas pris pour une débile. Mais au plus profond, si elle réfléchit bien, à la façon dont fonctionnent les choses. Aoibheann connaît pas grand chose à comment ça marche. Mais la cellule, elle la connaît, elle y a grandi, y a été éduqué et formé. Aoibheann sait que s’ils sont pas au courant qu’elle est vivante, si ils pensent qu’elle est morte, c’est que Sinned a voulu le leur faire croire. Et que s’ils sont pas au courant, et qu’ils le deviennent, d’un moyen ou d’un autre, alors Sinned risque de mourir, vraiment. Alors que s’ils étaient dans le coup, et que c’était juste une mission sous couverture ou quoi. Aoibheann espère, au fond d’elle, que ce soit ça. Espère que tout ça, ça ait été organisé par la cellule. Aoibheann crie, parce qu’elle sait pas comment expliquer tout ça, comment exprimer tout ça. Elle sait pas comment, par quoi ou par où commencer. Elle sait pas si elle doit d’abord parler d’elle, ou d’abord demander de ses nouvelles à Sinned. Elle sait rien. Plus rien. La main de Sinned sur ses lèvres, c’est comme un vieux souvenir dans sa mémoire. Elle a souvent fait ça. Elle était la seule à pouvoir faire ça, sans que Aoibheann ait le réflexe de mordre. Bien qu’elle l’ait peut-être mordu deux trois fois, au début.
Elle lui murmure à l’oreille, comme un compteur d’histoire le ferait à un enfant. Et la tension redescend doucement, et le cri s’éteint, et la tristesse passe par des larmes silencieuses. Souvent, les larmes viennent, après le cri. Même lorsque c’est heureux. Et Aoibheann se sent bouger, toujours la main de Sinned sur ses lèvres. Et elle arrive dans une ruelle, qu’elle connait pas trop. Personne pourra les voir, ici. Et si l’idée que Sinned l’a amené là pour la tuer s’insinue doucement dans son esprit, well, c’est pas de sa faute. On l’a formé pour imaginer des scénarios comme ceux-là. Elle la relâche, et elle reprend la parole. Et Aoibheann l’écoute, avec toute l’attention dont elle peut faire preuve. Elle vient en amie. Et bien sûr que ça veut toujours dire quelque chose pour Aoibheann. Mais c’est difficile, d’imaginer que c’est vrai. Alors qu’elle l’a laissé sans nouvelle, penser qu’elle était morte, pendant tout ce temps. Pourtant, Aoibheann l’écoute. Parce que, pourquoi pas lui donner le bénéfice du doute. Puis elle a envie de comprendre, d’entendre ce que Sinned a à lui dire. Puis elle lui dit qu’elle va tout lui dire. Lui fait promettre de le garder pour elle. Et Aoibheann baisse les yeux au sol, parce qu’elle sait ce que ça veut dire. La cellule lui a jamais menti. Sinned a disparu de la cellule pour déserter. Pas pour une mission secrète. Et Aoibheann se retrouve une fois de plus confronté à ce qu’elle doit gérer depuis sa rencontre avec Liebe. Son coeur contre sa conscience. Parce qu’elle a pas envie de dénoncer Liebe, mais que tout son corps lui dit de le faire. Parce qu’elle a envie de savoir pour Sinned, et de rien leur dire. Mais que c’est son devoir. Et que son devoir, elle le laisse derrière elle bien trop souvent ces derniers temps. Pourtant, elle se retrouve à hocher la tête, simplement, sans relever les yeux. Elle veut pas regarder Sinned. Elle veut pas voir dans ses yeux, quoique ce soit qui pourrait s’y trouver. Aoibheann a décidé qu’elle déciderait si elle irait en parler à la cellule après avoir entendu ce que Sinned avait à lui dire. Mais elle lui dira pas ça. Parce que Sinned risquerait de rien lui dire. Et si y’a bien un truc qu’Aoibheann aime encore moins, que de laisser son devoir derrière elle, c’est le fait de pas connaître la vérité.
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Sinned se dit à cet instant qu'elle aurait pu rester au sein de la cellule et s'assurer de la détruire de l'intérieur, ou alors se rapprocher des secrets de leurs petits papiers. Elle n'aurait pas eu besoin de se séparer de Romir, ni d'Aoibheann. Mais elle est trop honnête pour jouer un tel double jeu. Il fallait que la chose vienne d'elle même, qu'elle prenne du recul, un break. La soldate est en réalité trop indépendante, elle a apprit à réfléchir.
Romir l'a trop bien éduquée, contrairement à ceux qui se sont chargés de son ancienne partenaire. peut-être est-ce comme ça qu'on fait dans son monde. Altéa lui a offert une trop bonne éducation.
On ne lui a pas laissé le choix. On l'a condamnée, elle était trop intelligente.
Elle ne pouvait pas prendre de vacances comme ça, elle ne pouvait pas ne pas répondre au téléphone. C'est pour ça qu'il fallait qu'elle disparaisse. Elle n'aurait jamais cessé d'être leur agent Mugler. Il fallait qu'elle devienne quelqu'un d'autre et si possible, qu'elle apprenne à se connaître pour pouvoir entièrement se faire confiance. Elle peut s'inventer une autre vie et faire semblant d'être quelqu'un, parce que c'est ce qu'elle fait depuis l'accident, mais une mission est une mission. Et sa vie n'est pas une mission, elle n'a pas d'objectif prédéfini, de début, de fin datée. Elle ne peut pas jongler entre les corbeaux et son ancienne affiliation, elle ne peut pas mentir de la sorte. Pas seule. Elle n'en serait pas capable. Il faut d'abord qu'elle gagne la confiance de Max et qu'elle comprenne les tenants et les aboutissants des deux cotés. Elle ne sait pas construire un alibi de ses propres mains. Elle sait juste pourquoi elle fait tout cela.
Pour que la justice soit faite. Parce qu'au plus profond d'elle, tout ce qui importe Sinned, c'est la justice.
Cette justice n'est pas appliquée correctement et des hommes sont tués pour des raisons qui ne méritent pas un châtiment aussi fort que le retrait d'une vie. Comment pourrait-elle l'expliquer comme ça ? Pendant des années, elle n'y voyait pas de problème. Et en l'espace d'un an, elle se découvre une conscience. Elle en est la première surprise. Dans ce genre de situation, on demande à la personne de s'asseoir car l'annonce risque d'être un choc. Peut-êtr aurait-elle du s'y prendre autrement dès le début et cueillir Aoibheann chez elles. Si Sin peut encore considérer cet endroit comme sa maison, lâche et fuyarde qu'elle est. Elle prend sa tête entre ses mains et soupire bruyamment. Elle voudrait trouver les mots et se lancer, mais elle n'est pas une femme de paroles. Les discours sont plus faciles pour défendre une cause qui est défendable. Elle, elle ferait mieux de plaider coupable et ramper pour retrouver sa place dans l'organisation. Elle se hait de vouloir utiliser son amie. De la mettre dans une confidence aussi dangereuse. De lui briser le coeur une seconde fois. La première fois à cause de sa prétendue mort et une deuxième fois car, oui. La Sinned qu'elle connaît est bel est bien morte. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne change de nom et qu'elle ne disparaisse des radars. Il lui faut du temps. C'est ce qu'elle vient gagner. Du temps.
Même si ici, on le monnaye pas comme à Sigan et qu'il ne vaut rien, sauf à qui veut bien lui accorder de la valeur.
Sin est honteuse, pour la première fois, elle s'adresse sans la regarder dans les yeux, préfère fixer ses chaussures. Elle récité d'un ton monocorde, comme à la manière d'un rapport. « On m'a mit sur un coup. J'ai coupé une des têtes des corbeaux. Mais ils sont comme une hydre, elles repoussent plus nombreuses - Elle pense à Max, Max et son Ajay et puis Romir aussi qui est dans le cas. Elle se demande ce qu'il va faire. Elle espère qu'il ne va pas bouger et oublier son frère comme il l'a fait si bien pendant des années. L'homme que j'ai tué avait un fils. Qui avait lui même un fils. Et cette personne, c'est mon jumeau cosmique. Peut-être qu'elle ne sait pas ce que c'est. Est-ce qu'elle s'en doute ? Le nom est plutôt évocateur. Elle se demande si ailleurs, il y a une fille qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau ou un garçon. Comme tout cela marche ? Elle est curieuse. On se ressemble, comme des frères et soeurs. C'est un peu comme le principe des âmes soeurs. Je sais pas si tu as rencontré la tienne, si tu en as une, bref. Sauf que c'est de la famille, dans un autre monde. C'est faux, ce n'est qu'un reflet. Un sosie et elle n'est pas sure d'entretenir un vrai lien avec lien. Elle sait que son bras est plus faible. Pour l'appétit, elle s'imagine qu'elle tient debout parce que Max doit manger pour eux deux. C'est elle qui s'avance en utilisant le terme famille en revanche. C'est plus facile dit comme ça. Et peut-être qu'elle trouve cela plus rassurant et satisfaisant. Pouvoir dire qu'elle une famille. Je... J'ai accepté de l'écouter et j'ai apprit des choses sur l'organisation. Et je n'aime pas ça. J'ai préféré... arrêter. Sin se rend compte de sa réaction. A quel point elle peut paraître surdimensionnée pour le peu d'informations qu'elle possède contre eux. Hormis l'évidence qu'ils engagent des personnes trop jeunes pour le travail demandé. Elle savait tirer avant d'avoir embrassé son premier amoureux. Elle maniait mieux les lames que les sentiments. Ses excuses n'en sont pas, sont plates et vaines. Je ne voulais pas te faire de peine. Je ne savais pas quoi faire. J'étais perdue. Je remets tout en question et c'est horrible. » Elle préfère garder Mal et Paul sous silence. Si au moins, elle peut les protéger eux.
Elle ne veut pas non plus peiner Aoibheann, qu'elle se sente remplacée. Personne ne la remplacera jamais. Si les choses avaient été autrement, c'est avec elle que Sinned serait restée jusqu'à la fin.
Il n'est pas encore trop tard.
Il y a un sourire triste sur ses lèvres quand elle ose un regard.
Il n'est pas trop tard, elle tiendra sa promesse et rien ne lui arrivera. Elle reste sa coéquipière.
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Aoibheann est pas heureuse d’être dans cette situation. Elle dit pas qu’elle préfèrerait que Sinned ait jamais refait surface, mais c’est presque ça la réalité. Parce que maintenant que Sinned est là, Aoibheann sait pas quoi faire. L’écouter, c’est sûr. Parce qu’elle veut comprendre pourquoi Sinned lui a menti. Pourquoi Sinned a menti à tout le monde. Aoibheann veut comprendre. Donc elle va l’écouter. Mais si ce qu’elle lui dit lui plait pas, Aoibheann ira voir la cellule. Ira voir ses supérieurs pour tous leur raconter. Et c’est ça, qui la rend pas heureuse. Parce qu’elle se retrouve à choisir, encore une fois. Et on lui a jamais laissé le choix, à Aoibheann, et ça lui allait très bien comme ça. Au moins, pas de risques de faire bien ou mal, pas de problèmes à se demander si elle a pris la bonne ou la mauvaise décision. Puisqu’elle a jamais été celle qui les prenaient, les décisions. Mais y’a eu son cluster. Y’a eu Liebe, et maintenant y’a Sinned. Et Aoibheann arrête pas de prendre des décisions. Et les décisions qu’elle prend sont toujours, ou en tout cas plus que jamais, en faveur de ceux envers qui elles devraient pas être. Parce que Liebe est considéré comme un corbeau, et que ça fait plusieurs années déjà qu’elle devrait avoir été reporté à la cellule. Quant à son cluster ? Que des filles qui s’intéressent plus ou moins aux autres mondes. Et vraiment, est-ce qu’elle en a déjà seulement parlé à son supérieur ? Non. Jamais, pas un mot. Et maintenant Sinned, qui a déserté et qui vient vers elle en lui demandant de ne pas aller répéter ce qu’elle va lui dire. Et Aoibheann peut pas, a pas la capacité émotionnelle de gérer tout ça. Sinned devrait le savoir. Elle a passé plusieurs années en sa compagnie. Elle devrait savoir que Aoibheann est mentalement fragile. Non, plus que ça, instable. Elle devrait savoir que des informations comme ça, des demandes comme ça, elle peut pas les gérer convenablement. Mais peut-être qu’elle le sait pas. Peut-être, sinon, qu’elle s’en fou. Peut-être qu’elle pense que Aoibheann pourra faire comme elle faisait avec Liebe, et l’aider. Mais Aoibheann en a marre, de passer outre le règlement, et outre la cellule pour des choses qu’elle comprend pas. Elle a toujours pas compris pourquoi elle aidait Liebe. Et si elle venait à décider d’aider Sinned, elle comprendrait probablement pas pourquoi non plus. En raison de leur amitié, qu’elle dit, Sinned. Ouais. Aoibheann doute. Fortement. Parce que si il y avait réellement eu quelconque amitié entre elles deux, jamais Sinned serait partie. Jamais elle aurait fait croire à son amie qu’elle était morte. Aoibheann a souffert. Et Sinned peut probablement pas imaginer à quel point. Et Aoibheann peut pas lui pardonner ça si facilement. Pas juste parce qu’elle est revenue et qu’elle est prête à lui révéler toute la vérité.
Et lorsque Sinned se met à expliquer, elle la regarde pas. Et Aoibheann comprend, un peu, pourquoi. Le prend pas mal. Elle se dit que même si elle comprend pas toutes les raisons, non même, aucun des raison pour lesquelles elle l’a pas prévenu. Peut-être que Sinned se sent mal. Parfois, Aoibheann voit des gens regarder par terre lorsqu’ils sont gênés. Aoibheann le fait jamais. Aoibheann est jamais gênée. Mais que Sinned le soit la rassure, un peu. Peut-être qu’au moins, elle s’en veut vraiment. De ce qu’elle a fait, ou d’avoir menti, ou d’être partie, ou d’avoir prétexté sa mort, ou de jamais l’avoir mis au courant du subterfuge. Heureusement, qu’elle se sent gênée. Si c’était pas le cas, Aoibheann aurait pas été capable de l’écouter. Aoibheann écoute, donc. Et elle parle d’une mission. Elle a réussi à tuer l’un des chefs des corbeaux, et Aoibheann sourit. Parce que c’est une bonne nouvelle, ça. C’est une très bonne nouvelle. Peut-être que bientôt y’en aura plus, et elle pourra venger ses parents, enfin. Mais son sourire s’efface lorsqu’elle continue. Même si, c’est pas si grave. Parce que des nouveaux, ils ont rien fait à ses parents. Même si, en soi, l’organisation est pas humaine, pour tuer des gens comme ça. Et Sinned continue. Et ce qu’elle dit, ensuite, Aoibheann le prend en pleine face. Et elle réfléchit. Elle connaît le prince des jumeaux cosmiques. Elle a vu tant de gens, de tant de mondes, elle sait que deux personnes qui se ressemblent, comme des jumeaux, ça existe. Et c’est probablement ça. Mais Aoibheann s’attendait pas à ce que Sinned en ait un. Et encore moins le petit fils d’un chef corbeau. C’est une réelle malchance. Et Sinned lui explique ce que c’est, quand même. Aoibheann en a pas besoin, mais l’écoute. Elle parle des âmes-soeurs. Aoibheann pense pas qu’elle en est une, d’âme soeur. Elle connaît juste Jillian, celle de Liebe. Mais elle préfère pas y penser, ça l’énerve.
Et elle continue, et plus elle parle, moins Aoibheann aime ce qu’elle entend, et plus ses sourcils se froncent. Et elle finit, et ses excuses finales rattrapent pas ce qu’elle vient de dire. Parce qu’elle était prête à l’écouter, vraiment. Et que le début, ça allait. Mais en une phrase, elle a tout jeté à l’eau. Et lorsque Sinned relève les yeux vers elle, elle sourit. Mais Aoibheann veut pas la voir sourire. Elle veut pas la voir tout court. Elle a le visage dur, et le regard comme de la pierre, et elle est énervée. Elle est en colère. Elle est la rage folle qui s’insinue dans tous ses pores.
Et elle crie.

T’ES MÉCHANTE ! T’ES MÉCHANTE ET T’ES UNE MENTEUSE !

Elle pleure, aussi, entre ses paroles criées.

Des choses ? T’as appris des choses ??? ILS TUENT DES GENS, LES CORBEAUX ! ILS ONT TUÉ MA FAMILLE.

Elle tombe par terre, Aoibheann, et elle se recroqueville sur elle-même, et elle se balance, d’avant en arrière, assise sur le sol froid. Elle essuie rageusement les larmes qui continuent de tomber avec sa manche.

Et je pensais que ma famille, c’était toi, après. Mais t’es partie ! Et maintenant t’es avec ceux qui ont tué MA FAMILLE. JE LES AI VU, ILS ÉTAIENT EN SANG ! Et toi, toi. JE TE DÉTESTE !

Et elle pleure, encore. La tête, elle l’enfouie dans ses bras, posés sur ses genoux, et elle continue de se balancer, en espérant quelque chose. Que ça calme sa colère, que ça calme ses larmes. Ou juste que ça la fatigue assez pour qu’elle ait plus envie de tuer le monde entier.
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Elle ferait mieux de disparaître à nouveau, c'est ce qu'elle fait de mieux.
Sinon, elle ne fait que des conneries, elle cause du tort aux autres. Sinned encaisse les reproches sans problème, elle a apprit à se défaire émotionnellement des réprimandes et dissocier sa personne de la professionnelle. En général, on critique son travail, pas sa personne, elle est un numéro. Un agent. Et elle est sensée obéir aux ordres et servir ses supérieurs. Pendant des années, elle a courbé si facilement l'échine. Maintenant, elle peut le dire, elle en a plein le dos de devoir dépendre de quelqu'un plus haut qu'elle. Elle a découvert la liberté, elle a découvert qu'elle était capable de se superviser seule.
Elle est plus forte encore que ce qu'on lui a laissé croire. Elle est plus forte que les dangers qui la guettent, elle est plus forte encore ce que le destin avait prévu pour elle. Mais ça, elle est la seule à la savoir, puisque personne ne lui a posé la question ni n'a jamais essayé d'apprendre à la connaître. Sa personne, on s'en fiche. Il n'y a pas beaucoup de gens qui essayent de creuser sous la surface pour essayer de la comprendre, de découvrir ses préférences, s'intéresser à ce qu'elle aime. Sin n'aime pas beaucoup de choses, certes. Elle n'a pas mit les pieds dans un cinéma depuis des années, la seule chose qu'elle sait faire c'est aller en soirée, boire, consommer des substances douteuses et passer du bon temps avec les gens. Ça ne lui demande pas de faire trop d'efforts, ni une grande culture. Juste d'avoir des gestes maîtrisés. Même quand elle fait l'amour on peut dire d'elle qu'est protocolaire, elle fait les choses méticuleusement. Une mission comme une autre. Mais le plus affligeant, c'est qu'avant, elle n'a jamais prit de plaisir à vivre. Elle se laissait seulement diriger, elle restait dans le courant pour ne pas se noyer. Mais elle n'avait pas de réelle motivation. Obéir était suffisant. Ne pas décevoir était un plus. Elle était une coquille vide, terriblement creuse, si creuse que même son corps l'était, que ses os se voient à travers sa peau fine. Elle a été un squelette tout ce temps, un pantin, il n'y avait pas vraiment d'âme. Ce qui lui a toujours plu, c'est de servir.
Sinned aime servir, aider son prochain d'une manière ou d'une autre.
Et ce n'est pas incompatible avec les corbeaux. Les corbeaux qu'elle connaît ne sont pas des tueurs. Les corbeaux qu'elle connaît n'auraient jamais fait de mal à personne, sauf si on les avait menacés peut-être. Ils ne sont pas des monstres, les monstres c'est eux, la cellule, Sinned et Aoibheann. Et encore. Elle, elle n'est pas vraiment un monstre, parce qu'elle a encore moins eu le choix. Sa colère perturbe Sin. Si elle en était capable, elle aurait peut-être lâché une larme. Sa peine est sincère, la voir ainsi lui brise le coeur. Elle ne peut pas revenir en arrière. Quoi qu'il advienne, elle a tout gâché. Mais elle peut toujours faire en sorte de lui apporter autre chose que sa trahison.
La blonde baisse la tête. Elle accepte les reproches, elle accueille la tempête. Même si cette fois, les reproches sont plus personnelles. Si sincères et vraies. Mais elle ne pleurera pas. Car Sin ne pleure jamais.  Par réflexe, son corps suit quand celui de son ancienne coéquipière s'effondre. Elle ne sait pas comment sera reçu le geste, mais elle le fait tout de même. Ses bras encerclent le corps recroquevillé et Sin pose son front contre le sien.
Elle est terriblement désolée.
Mais elle, elle ne se souvient pas du sang de sa famille. Elle sait juste qu'ils sont mort. C'est quelque de froid et de loin dans ses pensées, quelque chose de fermé. Une porte dont elle a perdu la clé. Elle a oublié son sourire, elle a oublié le rire de sa mère. Elle ne comprend pas la peine, la mélancolie, l'absence. Tout ça est si inhérent à elle, qu'elle ne s'est jamais imaginée qu'on pouvait aimer sa famille.
Elle n'aime pas les fantômes. Mais elle aimait Mal. Et elle sait ce que l'absence fait. Prier pour qu'elle ne soit pas définitive.  Elle y pense tous les soirs, elle s'imagine que la brune s'est faite dévorer, qu'elle est morte seul sans qu'on puisse l'aider. Elle se rapproche de la compréhension de la haine, de la revanche. Elle essaye. Sin essaye de comprendre ce que ressentent les gens, quand bien même tout n'est que théorie dans son coeur. Paul et Mal lui donnent envie d'essayer et d'être moins indifférente.
Mais elle ne pleure toujours pas.
« Je comprends si tu n'as pas envie de me pardonner. Je te pardonne pour ça. » Elle admet, quelque part, qu'elle a été stupide de lui demander d'accepter si facilement cette trahison.  « Celui que j'ai rencontré n'est pas un tueur. C'est moi qui ait tué son grand-père. J'ai tué sa famille. J'ai tué des familles, moi aussi. » Dans les faits, Max est plus inquiet du sort de son père adoptif. Le fameux Ajay. Et Sin le comprend encore moins facilement. Elle ne sait pas comment se manifeste concrètement cette affection qu'ont les membres d'une famille. Mais ils se pardonnent.
Le geste l'a tellement choquée qu'elle n'a pas réfléchi plus longtemps. Elle n'imagine plus maintenant tueur son propre jumeau. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça changera ? « Tu es sure que ce sont des corbeaux qui ont fait ça ? » Sin n'attend pas particulièrement de réponse de la part de son amie.
Elle ne voudrait pas faire empirer la crise. Mais elle lui laisse le doute et elle la prend dans ses bras.
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Aoibheann ferme les yeux, le plus fort possible. Peut-être que lorsqu’elle les rouvrira, Sinned sera partie, et qu’elle constatera que c’était finalement qu’un cauchemar de plus. Ce serait pas le premier, et certainement pas le dernier. Le premier où elle aurait l’air si réelle, et où elle reviendrait en disant qu’elle l’a trahi. En général, elle revient, et elles se sourient, et Sinned finit par mourir, d’une manière ou d’une autre. Tuée par un corbeau, la plupart du temps. Aoibheann a déjà vu des corbeaux. Mais ceux qui tuent Sinned, ils ont des fausses ailes noirs et une déformation au visage, comme un bec. Ils sont effrayants. En général, Aoibheann se réveille en sursaut, après un cauchemar comme celui-là. Avec la peur au ventre, que les corbeaux lui aient encore une fois enlevé celle qu’elle considérait comme sa famille. Et peut-être, peut-être que c’est un cauchemar. Elle espère presque que Sinned va mourir devant elle, tuée par un de ces monstres, pour pouvoir se réveiller et constater que tout ça, c’était pendant une nuit agitée. Parce que Sinned lui manque, depuis qu’elle est partie. Elle est mise en duo avec des gens qu’elle aime pas, et qui l’aiment pas. Ils la trouvent bizarres, et manipulable. Ils en rigolent. Ils disent qu’ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent d’elle. Aoibheann fait comme si elle entendait pas, mais elle entend. Après tout, ceci dit, c’est pas son problème, ce qu’ils disent. Aoibheann a jamais fait vraiment attention à ce que les gens disaient d’elle. Enfin. Sauf Sinned, et Liebe, et ces quelques personnes qu’ont réellement été importantes pour elle. Elle rouvre les yeux. Sinned est partie, pas vrai ? Lève la tête, la rabaisse aussitôt alors qu’un nouveau cri s’échappe d’entre ses lèvres. Sinned est toujours là. Sinned est là, devant elle, et elle l’a trahie. Elle est revenue pour lui dire qu’elle s’est associée aux personnes qu’ont tué ses parents. Et pour lui demander. Elle ose lui demander d’accepter ça. Et de l’accepter, et de pas en parler, de pas la dénoncer. Et c’est. C’est injuste, c’est méchant, c’est. Aoibheann a des difficultés à réfléchir, à penser, à respirer, aussi. Parce que c’est Sinned, Sinned. Sinned, elle l’aime beaucoup, Sinned c’est sa famille. Elle peut pas trahir sa famille. Mais sa famille l’a trahi avant. Sinned est la première à l’avoir trahi. Et déjà Liebe. Elle peut pas passer au dessus de tout ça. Elle peut pas. Elle a pas le droit. Sinned a pas le droit de lui demander ça, non plus. Elle devrait savoir qu’elle devrait pas lui demander ça. Ou peut-être qu’elle a oublié. Peut-être qu’elle sait plus comment elle est, Aoibheann. Peut-être qu’elle. Qu’importe. C’est nul. C’est pas important. Sinned est là, elle l’a trahi, elle est avec ceux qu’ont tué ses parents. Et elle demande à Aoibheann de trahir ceux qui lui ont sauvé la vie pour qu’elle puisse rester avec ceux qui l’ont enlevé à ses parents, la vie. Aoibheann veut juste que Sinned revienne, comme avant. Elles étaient pas bien, avant ? Aoibheann continue à se balancer sur elle-même, le visage plongé dans les genoux. Le flot de larmes semblent pas pouvoir s’arrêter. Sinned la rejoint par terre, et pose son front sur le sien. C’est frais. Et ça fait un peu de bien.
Sinned se remet à parler, mais ce qu’elle dit, c’est pas bien. Ce qu’elle dit c’est du poison. Et Aoibheann a envie de lui cracher dessus pour qu’elle arrête de dire ça. D’où elle a besoin de son pardon ? Elle en veut pas, elle veut le piétiner son pardon. Elle la déteste, elle la déteste. Son pardon, il est sale, comme elle. Elle s’est alliée avec leurs ennemis de toujours, et pourquoi ? Pour retrouver une famille ? C’était pas Aoibheann, sa famille ? Elle l’a trahie de plus d’une façon. Elle l’a trahie de plusieurs façons différentes, et elle veut qu’elle lui pardonne. Elle lui pardonne parce qu’elle lui pardonne pas ? Mais Aoibheann veut pas de son pardon. Aoibheann veut qu’elle revienne. Ou qu’elle parte à tout jamais. Aoibheann veut la frapper jusqu’à ce que son visage soit en sang et qu’elle puisse plus parler, plus du tout dire quoique ce soit. Enfin non. Aoibheann aime Sinned. Aoibheann veut pas vraiment la frapper. Aoibheann laisserait probablement jamais personne faire de mal à Sinned. Mais elle lui en veut tellement, tellement qu’elle veut plus la voir. Elle veut plus la regarder. Son visage la dégoute. Elle continue de parler. Et Aoibheann arrête de se balancer. Oui. Elles ont tué des familles à toutes les deux, aussi. Aoibheann en les observant, en les repérant. Et Sinned en les exécutant. Bien sûr, elles aussi. Sauf qu’elles, c’était pour le bien. Elles, les familles, elles étaient coupables de quelque chose. Bien qu’Aoibheann soit pas sûre de quoi. D’un point de vue personnel, ces familles étaient coupables de connaître ceux qui ont tué ses parents. Et lorsque Sinned lui pose la question, Aoibheann répond par un cri. Parce qu’elle sait faire que ça. Parce qu’elle est sur le point de se calmer, mais. Comment peut-elle ? Comment ose-t-elle ? Dire des choses comme ça. Ils lui ont lavé le cerveau. Alors Aoibheann profite du boost que donne son cri pour pousser Sinned. La repousser, et la faire tomber assis, par terre. Et Aoibheann se lève, mais trébuche, se rattrape au mur. Et frappe. Le mur. Le frappe, une fois, deux fois. Trois fois, quatre fois, cinq fois, dix fois. Ses phalanges sont rouges, le mur commence à l’être, aussi.

Ils ont tué ma famille. Ils ont tué ma famille. Ils ont tué ma famille. Ils m’ont pris ma famille. Qu’elle répète comme un mentra. Elle compte plus le nombre de coups qu’elle a mis dans le mur, ni le nombre de fois qu’elle répète les deux phrases. Et elle finit par tomber par terre, en pleure, complètement vidée. Complètement assommée par la fatigue et la douleur. Sinned l’a trahie.
Aoibheann est triste, déçue. Détruite, un peu.
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