grand theft autoto steal one's masterpierce is to make them bleed; to shame it is to destroy their heart
☽ aecha lee & scar kolisnychenko
28 august 2018, late evening « Are you taking the fucking piss ?! »
Rage. Furie. Elle n’a jamais tué, Aecha, longtemps certaine d’en être incapable. Mais les temps changent. Mais le monde change. La, alors qu’elle fait les cent pas dans la pollution qui lui a tant manqué, elle est certaine que quelqu’un finira par perdre sa vie. « What the fuck have I been paying for, you prick ? » Le vieil homme balbutie quelques mots qu’elle chasse d’un grognement profond. Perdue sur un autre monde des mois durant, loin de l’air lourd qui est le sien, à devoir s’occupe d’un Niran en convalescence, et voila comment l’univers la repaie ? Elle qui, pourtant, est partie à la recherche de son cluster, a accepté son âme sœur. Qu’aurait-elle pu faire de plus ? Enfin, elle s’immobilise, pointe un doigt accusateur vers celui qui aurait du prendre soin de ce qui importe le plus pour elle. « You. If I ever see you around I swear t’fuck. » Il hoche la tête, apeuré. « And considering I don’t even know when this shit happened, let’s say you owe me a fuck ton of money. » Il laisse échapper un rire nerveux. « Fuck off. » Quelques excuses l’accompagnent alors qu’il prend presque la fuite, tournant dans une allée qui le fait disparaitre. Lentement, elle se laisse tomber le long du mur qui se tient derrière elle. Son visage dans le fond de ses paumes, c’est un long soupir qui s’échappe d’entre ses lèvres. A peine rentrée. A peine de retour au sein du monde qui est le sien. Et voila que sa plus grande fierté n’est plus, qu’on la lui a enlevée. Elle sursaute alors que son téléphone s’éveille. ‘heard you were back in town.’ Son monstre au regard aiguisé. Elle sourit. ‘come pick me up, car’s been stolen.’ Écrire de tels mots lui fait mal. ‘my condolences. be there in 5.’
Les heures passées en compagnie de Jaya lui font presque oublier le manque qui a pris place au sein de son cœur. Presque. « Want me to kill someone ? » Elle rit, Aecha. Elle rit de ce rire que personne ne connait vraiment, celui que même Niran n’est pas parvenu à découvrir. Le rire de celle qui se sent en sécurité. Le rire que son monstre connait par cœur. « Not just now. » « A car like yours is probably going to be at the races. » « Hm. » « I’ll drop you off. » La voila de nouveau pauvre passagère d’autrui. A peine arrivée, elle quitte déjà le véhicule, incapable de rester loin du volant de sa propre moitié. La reine s’éloigne et le brouhaha de la radio est rapidement remplacé par l’effervescence de la course à venir. Sans même qu’elle ne s’en rende compte, un sourire prend place sur son visage alors qu’on la bouscule sans vraiment prendre la peine de s’excuser. Altea prétend posséder un circuit de courses de rue, et là est peut-être une réalité. Mais rien – rien – ne pourra jamais comparer à la magie qui habite Nephede lorsque les voitures s’élèvent dans les airs. Alors qu’elle erre, quelques membres de son cluster se faufilent dans le fond de son esprit, se nourrissant de la nostalgie calmante qui la surpasse. C’est presque si elle oublie son but premier.
Presque.
« That fucking prick. » Arrêtée net au sein de la foule, ses yeux s’assombrissent. La, si proche qu’elle pourrait presque sentir la chaleur du moteur qu’elle a perfectionné de longues années durant, se trouve son chef-d’œuvre. Avant même qu’elle ne puisse s’en approcher, il s’élance dans les airs, laissant derrière lui une fumée noire qui ne fait qu’annoncer l’idiotie du conducteur. « How in all the fucking… » Elle commence, et puis elle ne s’arrête pas, Aecha. Les insultes fusent, étouffées par le brouhaha ambiant. Les minutes passent – longues minutes – jusqu’à ce qu’enfin, la course touche à sa fin. Jusqu’à ce qu’elle laisse échapper un gémissement douloureux. « You… »
Elle court presque. L’un des conducteurs rejoint la foule. Les éloges enveloppent la jeune femme avec douceur. C’est vers l’autre qu’elle se dirige, Aecha. C’est l’autre qu’elle se doit de détruire. A peine est-il sorti de la voiture qu’elle se heurte à lui. Un pistolet prend place entre ses doigts, œuvre d’art de Niran, un petit lapin blanc apposé sur la poignée modelée pour son seul usage. Le canon prend place sur le flanc du voleur. « Nice car you’ve got there mate. » Le métal s’enfonce un peu plus entre ses cotes. « You better have a great fucking excuse for stealing it. » Plus douloureux encore, elle soupire. « And then losing against a bloody child... The car could drive itself and do a better fucking job. »
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