gamine qui se tourne, qui attrape la manche délicatement – pour pas froissé la beauté de l’ainée.
elle parle l’innocence, l’insouciance. le regard pétillant relevé vers ce ciel bien terne – sans couleurs, sans saveurs. elle ne sait pas xia, comment elle est, la couleur du ciel. alors elle l’imagine – mais c’est jamais assez beau.
elle est née, il était gris et depuis, il l’est toujours.
des fois, la palette change un peu ; il est un peu plus sombre, un peu plus terne ou un peu plus clair.
ça dépend. mais, il est jamais bleu comme ils disent.
ça ressemble à quoi le bleu ?
alors elle demande xia. question innocente ; prétextant vouloir savoir.
boa, le double. boa, la jumelle, boa sa différence ; boa, c’est son reflet, pourtant l’image est différente. boa la douce, boa la tendre. boa, qui contraste avec xia. xia, la sauvage, xia, l’insolente.
« xia … il est bleu, il sera toujours bleu. »
elle a la voix si douce boa ; alors pourquoi ces mots si simples font si mal ?
xia, elle baisse la tête, hausse les épaules. elle tape du pied dans le premier caillou sur son chemin, attrape les lanières de son sac à dos.
« tu sais boa, j’sais ce pas que c’est le bleu. j’sais pas à quoi ça ressemble … je vois pas le bleu, je sais pas pourquoi. »
et du haut de ses six ans, xia, elle a l’impression qu’il y a quelque chose en moins sur ses épaules ; secret partagé ; elle relève son regard vers sa jumelle. elle attend xia, les traits de son visage inquiets. et pour la première fois, elle a peur d’être jugée par sa sœur xia.
mais boa, elle ne juge pas. alors tendrement, c’est la carcasse de la furie qui se retrouve contre la douceur – étreinte acceptée avec le soupire apaisé.
« ce n’est pas grave. baiser déposé contre le front. le bleu. c’est une couleur douce. apaisante, presque envoûtante. tout le monde aime le bleu, il porte l’espoir d’un jour plus beau. »
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tu t’appelles comment ?
( xia ; maman dit que ça veut dire nuages empourprés )
tu as quel âge ?
( treize ans. mais est-ce que cela change quelque chose ? )
qui es-tu ?
( quelqu'un. personne. je suis ce que je suis. )
qu’est-ce que tu aimes dans la vie ?
( boa. maman et papa. kitty. le chocolat. le ciel. les étoiles. )
qu’est-ce que tu veux faire dans la vie ?
( vivre. )
( xia ; maman dit que ça veut dire nuages empourprés )
tu as quel âge ?
( treize ans. mais est-ce que cela change quelque chose ? )
qui es-tu ?
( quelqu'un. personne. je suis ce que je suis. )
qu’est-ce que tu aimes dans la vie ?
( boa. maman et papa. kitty. le chocolat. le ciel. les étoiles. )
qu’est-ce que tu veux faire dans la vie ?
( vivre. )
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ii. ✰ (15 ans). l’autoroute du bonheur qui s’efface – les affaires qui se fracassent au sol.
et xia ; elle ne comprend pas ce qu’il lui arrive.
c’est désagréable,
ça pique,
et ça chauffe,
et ça brûle.
et ça déchire.
ça fait mal.
la main qui se plaque ; qui tente d’attraper ce bout de chair marqué. qui tente de l’arracher tant la partie n’apporte que souffrance. la respiration qui se brise – telle les vagues qui se fracassent sur les rochers en pleine tempête ; l’air qui se coince dans la gorge. le cœur qui souffre, qui explose à chaque battement contre la cage dorée – et xia, elle suffoque. elle a mal. trop mal. pourquoi ?
les jambes qui fléchissent, qui ne supportent pas, qui ne tiennent plus –
carcasse qui s’échoue au sol, les larmes qui roulent – perles salées sur la peau porcelaine – perles de souffrance. vertiges qui rythment les pensées ; la bile qui remonte. la nausée qui fait tanguer le monde. la fatigue qui se mêle à la colère et xia, elle agrippe ce qu’elle peut, prise forcée sur ce briquet.
la voix qui hurle en silence ; le regard qui se porte sur ce morceau d’épiderme ; rouge. le gris qui devient noir. qui devient rouge. chaleur qui se répand en elle.
comme un poison – comme l’élixir de vie.
tourmentée ; noyée ; elle s’effondre xia, ne supportant plus ce ras de marré d’émotions, de souffrance – pour ne se relever que quelques jours plus tard.
marquée à vie –
la colère qui s’insinue dans ses veines lorsque le corps ne supporte plus ;
lorsque la fatigue s’y mêle ;
depuis que la destinée a refusé la marque – lorsqu’il a voulu se défaire du lien.
et xia ; elle ne comprend pas ce qu’il lui arrive.
c’est désagréable,
ça pique,
et ça chauffe,
et ça brûle.
et ça déchire.
ça fait mal.
la main qui se plaque ; qui tente d’attraper ce bout de chair marqué. qui tente de l’arracher tant la partie n’apporte que souffrance. la respiration qui se brise – telle les vagues qui se fracassent sur les rochers en pleine tempête ; l’air qui se coince dans la gorge. le cœur qui souffre, qui explose à chaque battement contre la cage dorée – et xia, elle suffoque. elle a mal. trop mal. pourquoi ?
les jambes qui fléchissent, qui ne supportent pas, qui ne tiennent plus –
carcasse qui s’échoue au sol, les larmes qui roulent – perles salées sur la peau porcelaine – perles de souffrance. vertiges qui rythment les pensées ; la bile qui remonte. la nausée qui fait tanguer le monde. la fatigue qui se mêle à la colère et xia, elle agrippe ce qu’elle peut, prise forcée sur ce briquet.
la voix qui hurle en silence ; le regard qui se porte sur ce morceau d’épiderme ; rouge. le gris qui devient noir. qui devient rouge. chaleur qui se répand en elle.
comme un poison – comme l’élixir de vie.
tourmentée ; noyée ; elle s’effondre xia, ne supportant plus ce ras de marré d’émotions, de souffrance – pour ne se relever que quelques jours plus tard.
marquée à vie –
la colère qui s’insinue dans ses veines lorsque le corps ne supporte plus ;
lorsque la fatigue s’y mêle ;
depuis que la destinée a refusé la marque – lorsqu’il a voulu se défaire du lien.
iii. ✰ (16 ans). xia. xia. xia.
je t’en prie. calme toi.
xia. xia. xia.
je t’en prie. fais pas ça.
xia. xia. xia.
je t’en prie. arrête toi.
mais xia, elle n’écoute pas. elle court, court à en perdre haleine – court jusqu’à se perdre elle-même.
elle court jusqu’à sentir ses poumons s’embraser ; le palpitant prêt à exploser ; les émotions prêtes à décimées ;
xia, elle court, prête à saccagée, ravagée.
belle comme une -
sage comme un carnage.
xia, elle court comme si sa vie en dépendait - elle court, échappe à ses seize premières années ; les pieds qui martèlent le sol, silhouette féminine qui s’évade, qui s’échappe – qui fuit la réalité.
tempête d’émotions dans l’enveloppe corporelle.
elle ne sait plus, elle ne sait pas – et xia, elle déteste ne pas comprendre, elle déteste ne pas savoir et y a la colère qui gronde en elle ; menaçante, présente.
un an - un an que c'est comme ça ; depuis que la douleur s'est réveillée prêt de ce coeur - (lorsque la destinée a torturé)
le brasier qui se réveille – mais tout s’arrête, brutalement.
à bout de souffle, au bout de sa vie, sa silhouette est percutée par un homme venue de nul part – douleur dans l’épaule, elle lâche un grognement profond. les poings qui se resserrent, mais ce n’est pas l’homme qu’elle regarde. silhouette masculine qui s’échappe déjà de sa portée.
l’ouïe capte. mélodie qui résonne doucement, le tintement du métal qui chantonne à ses oreilles – couvrant le bourdonnement, la course effrénée de ce palpitant colère. rencontre mélodieuse avec l’asphalte gris terne. xia, elle s’abaisse, attrape l’objet ;
les doigts qui le tournent, le retournent.
fascinée, passionnée.
gravé ; gris acier qui trouve presque beauté dans les prunelles – étincelle de passion dans les pupilles abyssales ; envoutée, mais xia, elle doit le rendre à son.
propriétaire disparut – les sourcils qui se froncent, les paupières qui papillonnent.
il n’est plus là – alors …
le regard se repose sur le briquet, qu’elle ouvre habillement, petite flamme dansante qui se forme – comme une étoile ; dance classique dans le cœur de la furie.
et xia – dans ce brouillard d’incertitudes. de peur, elle sait une chose.
ce briquet devient le sien.
je t’en prie. calme toi.
xia. xia. xia.
je t’en prie. fais pas ça.
xia. xia. xia.
je t’en prie. arrête toi.
mais xia, elle n’écoute pas. elle court, court à en perdre haleine – court jusqu’à se perdre elle-même.
elle court jusqu’à sentir ses poumons s’embraser ; le palpitant prêt à exploser ; les émotions prêtes à décimées ;
xia, elle court, prête à saccagée, ravagée.
belle comme une -
sage comme un carnage.
xia, elle court comme si sa vie en dépendait - elle court, échappe à ses seize premières années ; les pieds qui martèlent le sol, silhouette féminine qui s’évade, qui s’échappe – qui fuit la réalité.
tempête d’émotions dans l’enveloppe corporelle.
elle ne sait plus, elle ne sait pas – et xia, elle déteste ne pas comprendre, elle déteste ne pas savoir et y a la colère qui gronde en elle ; menaçante, présente.
un an - un an que c'est comme ça ; depuis que la douleur s'est réveillée prêt de ce coeur - (lorsque la destinée a torturé)
le brasier qui se réveille – mais tout s’arrête, brutalement.
à bout de souffle, au bout de sa vie, sa silhouette est percutée par un homme venue de nul part – douleur dans l’épaule, elle lâche un grognement profond. les poings qui se resserrent, mais ce n’est pas l’homme qu’elle regarde. silhouette masculine qui s’échappe déjà de sa portée.
l’ouïe capte. mélodie qui résonne doucement, le tintement du métal qui chantonne à ses oreilles – couvrant le bourdonnement, la course effrénée de ce palpitant colère. rencontre mélodieuse avec l’asphalte gris terne. xia, elle s’abaisse, attrape l’objet ;
les doigts qui le tournent, le retournent.
fascinée, passionnée.
gravé ; gris acier qui trouve presque beauté dans les prunelles – étincelle de passion dans les pupilles abyssales ; envoutée, mais xia, elle doit le rendre à son.
propriétaire disparut – les sourcils qui se froncent, les paupières qui papillonnent.
il n’est plus là – alors …
le regard se repose sur le briquet, qu’elle ouvre habillement, petite flamme dansante qui se forme – comme une étoile ; dance classique dans le cœur de la furie.
et xia – dans ce brouillard d’incertitudes. de peur, elle sait une chose.
ce briquet devient le sien.
iv. ✰ (22 ans). le temps est long sans elle.
si long, si épuisant, si éprouvant –
(jamais, jamais elle n’a ressenti l’envie de prendre du recul, de s’éloigner, de vouloir de l’espace)
il n’y a que quelques minutes qui les séparent –
seulement
quatre
minutes.
quatre petites minutes – pourtant si longues, si épuisantes pour l’union qu’elles forment. lien profond. deux gamines, une union. plus puissant que tout ce qu’on raconte dans les livres –
xia. elle aime boa. plus qu’elle ne s’aime elle-même.
boa, c’est son calme quand elle est tempête. boa, c’est sa lumière quand elle est ténèbres. boa, c’est la douceur dans sa colère ; l’ancre qui l’empêche de s’échouer.
boa, la douce. boa, la belle.
mais boa. aujourd’hui.
elle n’est pas le calme.
elle n’est pas la douce.
elle n’est que reflet de son être –
le regard rivé sur sa copie si différente – elle remarque les détails. les détails si importants –
boa dont les racines si douces d’ordinaire se transforment – la colère qui vrille les perles carmins, qui s’acharnent, qui se fracassent contre les parois des ronces de son être. mais, elle n’a pas peur xia. le sourire étire ses lèvres, l’étincelle qui brille dans son regard insolent lorsque tout explose dans l’espace.
elle ferme les yeux – pendant quelques secondes – juste avant l’impact. épiderme déchiré, se mord les lèvres lorsque sa main appuie sur la partie blessée. et le temps s’arrête. (…)
« boa ! écoute moi, non regarde-moi, dans les yeux boa. (…) boa, ce n’est rien, je vais bien, je te le jure ! boa ! (…) regarde-moi, écoute-moi bordel ! (…) oh mon dieu, mais boa, cette force, d’où elle te vient ?? (…) boa, ce n’est rien, juste une coupure ! (…) mais elle n’écoute pas boa. le regard qui se perd. qui se perd sur cette trace qui restera gravée sur sa sœur pour toujours.
si long, si épuisant, si éprouvant –
(jamais, jamais elle n’a ressenti l’envie de prendre du recul, de s’éloigner, de vouloir de l’espace)
il n’y a que quelques minutes qui les séparent –
seulement
quatre
minutes.
quatre petites minutes – pourtant si longues, si épuisantes pour l’union qu’elles forment. lien profond. deux gamines, une union. plus puissant que tout ce qu’on raconte dans les livres –
xia. elle aime boa. plus qu’elle ne s’aime elle-même.
boa, c’est son calme quand elle est tempête. boa, c’est sa lumière quand elle est ténèbres. boa, c’est la douceur dans sa colère ; l’ancre qui l’empêche de s’échouer.
boa, la douce. boa, la belle.
mais boa. aujourd’hui.
elle n’est pas le calme.
elle n’est pas la douce.
elle n’est que reflet de son être –
le regard rivé sur sa copie si différente – elle remarque les détails. les détails si importants –
boa dont les racines si douces d’ordinaire se transforment – la colère qui vrille les perles carmins, qui s’acharnent, qui se fracassent contre les parois des ronces de son être. mais, elle n’a pas peur xia. le sourire étire ses lèvres, l’étincelle qui brille dans son regard insolent lorsque tout explose dans l’espace.
elle ferme les yeux – pendant quelques secondes – juste avant l’impact. épiderme déchiré, se mord les lèvres lorsque sa main appuie sur la partie blessée. et le temps s’arrête. (…)
« boa ! écoute moi, non regarde-moi, dans les yeux boa. (…) boa, ce n’est rien, je vais bien, je te le jure ! boa ! (…) regarde-moi, écoute-moi bordel ! (…) oh mon dieu, mais boa, cette force, d’où elle te vient ?? (…) boa, ce n’est rien, juste une coupure ! (…) mais elle n’écoute pas boa. le regard qui se perd. qui se perd sur cette trace qui restera gravée sur sa sœur pour toujours.
v. ✰ (25 ans). le rire cristallin qui s’échappe, qui s’envole, qui s’en va briller parmi les astres – il est sombre le ciel ce soir ; devenu nuit. fatigue qui se ressent sur le corps, sur l’esprit, sur l’âme. mais, elle n’est pas prête à rejoindre les bras si doux de morphée – non, sa main est bien mieux logée dans celle du meilleur ami – le visage qui se tourne vers nao.
nao, âme tout aussi paumée que la sienne ; âme rencontrée, âme qui n’a pas eu trop de mal à fusionner avec la sienne. des années d’amours. l’amour platonique, l’amour constant, celui qui reste inchangé – celui qui était. qui est, qui restera. alors elle se tourne complètement, l’herbe qui caresse la tempe, le nez qui se fronce alors qu’elle se rapproche de lui. téléphone portable sortie de sa poche. heure bien avancée sur le lendemain. « xia, danse pour moi. » sourire complice qui se dessine sur ses lèvres, elle lui tend le téléphone portable. mélodie captivante qui se met à bercer l’univers sauvage de ses douces notes – et naturellement, elle suit le mouvement.
le corps qui danse, qui ondule, qui se laisse entraîner par la frénésie –
et elle danse xia.
et elle vole xia. la folie qui laisse place à la douceur, à la propreté, à la perfection. et elle danse, elle danse tellement fort, avec tant de passion, qu’elle pourrait rejoindre les cieux ; qu’elle a l’impression de nager dans les nuages empourprés d’une fin de journée –
mais non. elle est bien ancrée sur son monde, les pieds qui pourtant ne frôlent qu’à peine l’herbe verte – ange déchu qui ne souhaite qu’une chose, rejoindre son monde.
et la mélodie cesse, s’évanouit, s’endort.
et xia, elle soupire, le corps qui redescend de ses nuages, le regard qui se porte une dernière fois vers les étoiles avant de se poser sur nao. « je n'ai pas volé assez haut, hm ? »
星星
s t a r s 火
f i r e
nao, âme tout aussi paumée que la sienne ; âme rencontrée, âme qui n’a pas eu trop de mal à fusionner avec la sienne. des années d’amours. l’amour platonique, l’amour constant, celui qui reste inchangé – celui qui était. qui est, qui restera. alors elle se tourne complètement, l’herbe qui caresse la tempe, le nez qui se fronce alors qu’elle se rapproche de lui. téléphone portable sortie de sa poche. heure bien avancée sur le lendemain. « xia, danse pour moi. » sourire complice qui se dessine sur ses lèvres, elle lui tend le téléphone portable. mélodie captivante qui se met à bercer l’univers sauvage de ses douces notes – et naturellement, elle suit le mouvement.
le corps qui danse, qui ondule, qui se laisse entraîner par la frénésie –
et elle danse xia.
et elle vole xia. la folie qui laisse place à la douceur, à la propreté, à la perfection. et elle danse, elle danse tellement fort, avec tant de passion, qu’elle pourrait rejoindre les cieux ; qu’elle a l’impression de nager dans les nuages empourprés d’une fin de journée –
mais non. elle est bien ancrée sur son monde, les pieds qui pourtant ne frôlent qu’à peine l’herbe verte – ange déchu qui ne souhaite qu’une chose, rejoindre son monde.
et la mélodie cesse, s’évanouit, s’endort.
et xia, elle soupire, le corps qui redescend de ses nuages, le regard qui se porte une dernière fois vers les étoiles avant de se poser sur nao. « je n'ai pas volé assez haut, hm ? »