(madcat#2) adapt or perish

un long soupir s'évade de ses narines tandis que, fatigué et malade, max porte son pouce ainsi que son index à son nez pour en pincer l'arrête dans l'espoir de se détendre. chaque parcelle de son corps est tendue à l'infini. le chien fou peut sentir l'entièreté de son corps qui tremble de rage et de fatigue et que, qu'importe la quantité de thé prise au cours de la journée. il ne pourrait dire l'heure, également. ross n'a pas jeté de regard à la fenêtre depuis plusieurs heures, déjà, ni lever les yeux de ses feuilles et de ses carnets. le fait qu'il s'entête à ne pas porter de lunettes malgré sa vue difficile n'aide certainement pas à la situation. peut-être devrait-il communiquer avec sinned également, pour l'informer de la situation, mais il n'a pas envie d'entendre le ton de sa voix lorsqu'il lui avouera croire que romir s'en est pris à ajay, ou encore voir son visage se fermer, ou ressentir au creux de son être le mélange d'émotions qui la traversera. pour le moment, il préfère tenter de trouver une solution par lui-même. le blond se garde de contacter nimh ou encore, de penser aux mots qui ont été échangés, la veille. il lui suffit de fermer les yeux pour revoir l'expression sur les traits de l'homme qu'il pensait être son père et sentir, dans ses tripes, un poids inconfortable. il n'a pourtant pas le temps de s'attarder à ses propres sentiments, dans une pareille situation, en sachant que plusieurs personnes sont concernées et que, si romir est réellement le responsable et que certaines choses doivent être faites, peut-être peut-il encore trouver une solution qui causera le minimum de problèmes possibles. c'est une chose qu'il a toujours fait, peut-être sans se rendre compte ; essayer de garder les gens qui lui sont chers en sécurité. mais ils commencent à se faire nombreux, ces gens, depuis la dernière année, et max ne sait pas, doute, qu'il soit assez fort pour pouvoir tous les protéger. ça ne l'empêchera certes pas d'essayer, pourtant. certaines personnes ont donnés sa vie pour lui, pour le protéger, pour qu'il devienne la personne qu'il est, aujourd'hui. et il s'imagine que peut-être, c'est une chose qui se trouve dans son sang. le besoin de protéger les êtes qui lui sont chers, qu'importe les conséquences d'une pareille chose peut lui apporter. qu'importe si, à la fin, il termine seul ou encore mort. qu'importe si ajay a quitté la tanière des sharks, la veille, dans le moindre regard dans sa direction.
une certaine tension - plus puissante que celle déjà présente - envahit son corps lorsqu'il entend la porte de la cabane s'ouvrir. max ouvre les yeux, fermés depuis un moment, et dévisage, la main contre son arme, la dite porte pour voir nina apparaître, de l'autre côté. une part de la tension diminue. il ne peut que cligner des yeux, brièvement surpris par sa présence. il ne pourrait dire depuis combien de jours il n'a pas vu celle qu'il considère comme sa soeur, ni encore expliqué le sentiment qui l'envahit, à la voir. il se garde pourtant de sourire ou encore, de se lever pour la prendre dans ses bras. max n'est pas doué, de toute manière, avec les démonstratifs affections. il se contente de les capturer lorsqu'on lui en offre, pour les faire durer le plus longtemps possible. les seuls efforts qu'il ose faire sont avec sasha qui semble hésiter autant que lui, sinon plus. il se contente donc de reniflement lourdement, sans la moindre classe, avant de lui adresser un simple hochement de tête et de laisser son dos s'appuyer lourdement contre le dossier usé du canapé. j'pensais pas t'voir. on s'est pas vu d'puis des lustres. les paroles pourraient être un reproche, mais elles sont plutôt un signe de son ennui. il avoue à demi mot, à sa manière, qu'elle lui a manqué.
max jette un bref regard à ses carnets et ses feuilles, au mur abordant des centaines de recherches, soupire une nouvelle fois et porte plutôt son attention sur la brune. j'crois qu'l'eau est encore chaude s't'veux un thé. p'être que ça t'fera plus de bien qu'à moi. il ne peut que voir un peu de cernes sous le maquillage qu'elle aborde, et un froncement entre ses deux énormes sourcils.

adapt or perish.
Nina. La plus jeune de la tablée relève la tête. Ça fait trois heures qu’elle triture son île flottante aux amandes effilées du bout de sa cuillère, sans lui trouver suffisamment d’intérêt pour la manger. Tu n’es pas avec nous. Fais un effort. La voix est basse, histoire que les mots ne parviennent pas jusqu’aux oreilles des hommes au bout de la table, qui échangent passionnément sur les derniers matchs d’exy depuis près d’une heure. Nina pourrait participer, techniquement : elle connaît probablement aussi bien le sport qu’eux (les avantages à être sortie avec un joueur pendant presque trois ans). Mais elle n’a pas envie. Elle n’a même pas envie de les regarder, d’être agressée par les reflets brillants de leurs montres hors de prix, de leurs broches en or. Elle n’a pas envie de croiser leurs regards bioniques. Elle veut juste échapper à cet énième brunch. Pardon. finit-elle par dire, plus pour apaiser les nerfs de sa mère que par sincérité. Mais inévitablement, quelques secondes plus tard, elle joue encore avec la crème anglaise, y noie les amandes, et rumine, rumine, rumine. Il y a un voile entre elle et le reste du monde. Ça fait des jours que ça dure.
Il y a trop de choses dans sa tête.
Trop de ressentiment envers ceux qui partagent son quotidien officiellement.
Le ressentiment est là depuis longtemps, mais il a pris de l’ampleur depuis quelques temps - une ampleur qui met à mal sa capacité à garder sa place d’obéissante benjamine de la famille. Je ne me sens pas très bien. La mère Rhodes fronce les sourcils. Nina recule sa chaise. Je vous prie de m’excuser. Je vais aller m’allonger un moment. La tablée la regarde avec des yeux curieux, et Nina quitte la pièce en évitant de regarder en arrière. Mais elle sent les yeux furieux de son père sur sa nuque. Les rumeurs vont forcément aller bon train. C’est toujours comme ça.

Dés que les portes se sont refermées derrière elle, une domestique accourt. Bien sûr. Ils accourent toujours, avec des médicaments, des verres d’eau, de quoi prendre sa température… On lui apporterait presque déjà un fauteuil pour qu’elle n’ait pas à marcher jusqu’à sa chambre. Nina fuit dans le couloir, et entre dans l’ascenseur avant qu’on vienne l’ausculter sous toutes les coutures. Elle appuie sur le bouton du sous-sol sans même réfléchir, et attend, les yeux baissés sur ses chaussures, que la machine descende toute la tour dont les Rhodes sont rois.
Dans le garage, Henry l’attend. Where to? Nina soupire en entrant dans la voiture de son chauffeur. Home. Le vieil homme acquiesce, n’en demande pas plus. Il sait où aller. Le trajet passe en un éclair, et la montée jusqu’à la cabane aussi, tant elle est plongée dans ses pensées.

Elle espère qu’il est là, Max. S’il n’est pas là, tant pis, elle l’attendra. Elle l’attendra deux, trois jours s’il le faut, quand bien même ça mettrait sa famille en furie qu’elle ne donne pas de nouvelles. Il faut bien qu’ils finissent par se voir. Et puis elle a des choses à lui dire. Des questions à lui poser. Elle pourrait aussi aller voir William, mais c’est Max, qu’elle a besoin de voir. Parce que depuis leur première conversation sur… le sujet qui la taraude, ils n’ont jamais vraiment rediscuté de tout ça, quand bien même les infos ont continué de décorer les murs de la cabane.
Elle s’en veut de ne pas avoir posé plus de questions avant. Peut-être que Max attendait qu’elle le fasse, et qu’il est triste qu’elle ne l’ait jamais fait. Ça a jamais trop été leur genre, de se jeter la pierre pour des choses, mais ça la taraude quand même. Pendant des mois, ils n’ont fait que se croiser, et elle a peur d’être passé à côté de quelque chose de gros. Elle a peur d’être passée à côté de tout.
Elle a peur de l’avoir laissé de côté alors qu’il avait besoin d’elle.
Mais mieux vaut s’en rendre compte tard, que jamais.

Nina lit la surprise dans ses yeux quand il la voit. Il ne l’attendait pas, visiblement. Il a les yeux un peu rouges, sûrement à force de se les exploser sur les feuilles volantes et les carnets étalés devant lui. Elle observe la scène - on dirait presque un tableau. j'pensais pas t'voir. on s'est pas vu d'puis des lustres. déclare-t-il platement. Elle n’a pas l’impression qu’il lui fait un reproche, mais ça lui serre quand même le coeur, un peu. Il soupire un peu, adossé au canapé, et elle se décide enfin à bouger de l’entrée, se débarrassant de sa veste de costume sortie spécialement pour le brunch. j'crois qu'l'eau est encore chaude s't'veux un thé. p'être que ça t'fera plus de bien qu'à moi. C’est elle qui soupire, cette fois. je crois bien que je vais avoir besoin d’un truc un peu plus fort. Elle fouille dans les placards et en sort une vieille bouteille de whiskey qu’on lui a offert dans une soirée, il y a quelques temps. Elle se sert un verre et vient s’échouer contre le bras bionique de son vieil ami. Elle regarde son profil, les cernes sous ses yeux, et finit par prendre son menton dans sa main pour qu’il se tourne vers elle. t’as pas bonne mine. dit-elle en pinçant les lèvres. Elle le lâche et contemple son verre. t’as du temps, un peu ? faut que je te parle d’un truc. de plein de trucs, en fait. Elle lève les yeux au ciel. y’a que toi qui peut remettre mon esprit en ordre. Elle fixe les cahiers, comme pour signifier que le sujet qui la taraude est aussi celui qui tapisse les murs de la cabane.

Nina est spéciale. Plus que les autres, mais pas de manière romantique. Nina est la première. La première a lui avoir donné envie de respirer. La première a lui avoir offert des battements de coeur. Une raison de vivre, outre les coups de poing, outre la violence et la rage qui se trouvaient dans ses veines, autrefois. Nina, elle a été la première. La première qui s'est liée à lui. Max oublie, parfois, qu'il a passé les premières années de sa vie sans elle, jusqu'à la vie adulte presque, à chercher un but à son existence et à se détruire juste pour se sentir en vie. Il lui arrive parfois de dévisager le vide et de se demande qui il aurait été, sans elle. C'est une pensée qui ne dure qu'une seconde mais qui revient, souvent, surtout quand elle lui manque. Il lui arrive, surtout au cours de la dernière année, de passer de longs moments sans elle. De ne pas la voir et même de l'oublier pendant une journée voire plus, et de se sentir con, soudain, à faire une connerie et à se stopper, soudainement, en se demandant ce que Nina penserait de lui, à faire cela. Il fronce des sourcils, alors, sceptique et agacé aussi, mais attendri également, face à l'emprise qu'elle a, sur lui. Nina est la première. Nina est le premier battement à son coeur. Celui qui résonne chaque matin, quand il ouvre les yeux, depuis des années. De manière vague et peu précise, elle lui donne une raison de vivre, souvent, sans qu'il ne s'en rende compte. Max sait, de manière un peu étrange, que qu'importe si les autres tombent ou partent - Ajay qui l'insulte, Ajay qui quitte les lieux, qui ne se retourne pas - elle sera toujours là. C'est un sentiment doux.
C'est un sentiment qui l'envahit doucement, à l'instant, tandis que son corps entier est noueux et que son coeur est douloureux, et qu'il l'observe. Ross est fatigué, épuisé. Il a conscience de ses erreurs et des fautes qu'il fait, depuis un moment, et ne peut les effacer. Il ne trouve pas de solutions, et ne demande qu'une pause dans cette vie beaucoup trop chargée, et il n'en trouve pas. Il croyait avoir trouver un moment de calme, au travers des événements qui s’enchaînent, depuis quelques mois. Mais Romir.
Romir est tombé comme une bombe, sans avertissement, et des éclats ont percés la peau de plusieurs personnes. Max peut sentir, au travers de la sienne, des fragments qu'il ignore pourtant. Ajay semble le plus blessé. Il se demande si Sinned l'est également. Il doit parler à Romir. Il doit règler ce problème avant que les autres ne saignent trop.
Un autre soupir quitte sa gorge et il ferme les yeux, appuie sa tête contre le dossier et sourit faiblement, aux paroles de Nina. tu partages ? Max a toujours aimé boire. Il est bien rare que la cabane soit vide de bières, après tout. Et puis, bien qu'il soit en train de boire un thé, il n'y a rien de mal contre quelques gouttes de whisky à l'intérieur du breuvage chaud. La chose ne va s'aider sa pauvre gorge massacrée, encore une fois. Sa santé se fait de plus en plus fragile, les allergies n'aident pas. Il sait, évidemment, que ses voyages sur Altéa ne l'aident pas souvent, autant pour les allergies que pour ses rhumes et ses grippes et toutes les merdes associer, mais Max ne s'arrête pas juste car son nez coule. Il l'essuie avec sa manche et continue d'avancer. De toute manière, il a oublié depuis longtemps ce que c'est, de ne pas être malade.
Le canapé grince sous le poids de Nina. Elle n'est pas lourde, il est juste vieux. Nina devrait manger plus, selon Max. Il grimace, quand elle prend son visage entre ses doigts. Max renifle sans manière et la dévisage, dans les yeux. tu t'es vu, un peu ? lâche moi. Elle le lâche. Max la dévisage un peu plus, s'attarde sur ses cernes et ses traits tendus. Il soupire et passe un bras autour de ses épaules. Il reste silencieux, un moment, après sa demande. Max n'a pas le temps. Il le sait. Il le sait parfaitement. Il court après le temps, qu'importe si, techniquement, l'horloge à son bras ne bouge pas.
Il finit par toquer sa tasse contre le verre qu'elle tient, entre ses doigts. mouais. fous moi un peu d'ton truc dans mon thé, d'abord. Il gronde mais les mots ne sont pas méchants. Max est fatigué. Il est épuisé. Mais qu'importe si son bras est à zéro ou alors, dans le négatif et qu'il manque de temps, il en trouvera toujours pour Nina, simplement car il s'agit de Nina. si c'pour me parler d'tes amours, mets en plus par contre. Il lui adresse un rictus en coin, léger et discret, et laisse sa tête sale s'appuyer contre la sienne d'un geste affectif.
Peut-être, au final, que Max est capable de marques d'affection. Peut-être, oui.
Son regard se pose sur les murs. Sur les papiers, trop nombreux, qui placardent leur cabane. Max sait qu'il devra les retirer, bientôt. Les mettre ailleurs. Ajay et Gali ont été mis en danger, après tout. Il ne veut pas que la même chose arrive à Nina. j'ai pas toutes les réponses qu'il finit par dire, parce que c'est la vérité, qu'importe de la manière qu'il agit envers les autres. Max a accepté sa place de chef. Max s'est acquis cette place, par son nom et par son envie de faire renaître les Corbeaux. Il se doit, face aux autres, d'être fort et confiant. Face à Nina, les choses sont autrement. Il se permet d'être plus fragile, comme avec Sasha, bien qu'il peine encore avec le roux, comme s'il avait peur de le perdre. j'te garantis rien pour l'ordre, d'coup. mais bon, on a toujours fait l'ménage d'te cabane là à deux, hm ? Il se demande si parler de ces choses à vive voix l'aidera. Il se demande pourquoi Nina ne fait pas partie des Corbeaux. C'est peut-être exactement pour cela qu'il galère autant. Car elle n'est pas là.

ADAPT OR PERISH.

tu t'es vu, un peu ? lâche moi. Nina plisse les yeux, avec une moue faussement offensée. Elle n’a rien à répondre à ça : elle sait bien qu’elle n’a pas bonne mine. On lui a fait la réflexion à la maison, on lui a fait la réflexion au boulot. Même William lui a dit. Sa mère est à deux doigts de lui faire faire un check-up complet pour être sûre qu’elle n’est pas rongée par une maladie étrange. Seulement voilà, si Nina est atteinte de quoi que ce soit, ce ne sont certainement pas les examens des médecins qui le révéleront. Parce que tout ce qui pose problème est dans sa tête, dans ses pensées, intangible. Elle a beau essayer de cacher ses tracas sous du maquillage, il y a des gens qu’elle ne peut pas tromper. Et Max en fait partie.

mouais. fous moi un peu d'ton truc dans mon thé, d'abord. Elle lève les yeux au ciel, mais s’exécute, bien que ça ne soit probablement pas la meilleure idée vu l’état dans lequel est Max. si c'pour me parler d'tes amours, mets en plus par contre. tss. Elle ne compte pas lui parler de ses amours, mais verse quand même plus whisky dans sa tasse : elle a comme l’impression qu’il en aura besoin, aussi. Le sujet est bien plus important que ses histoires de coeur - inexistantes, d’ailleurs. Enfin, elle a retrouvé Demian, mais elle n’est pas sûre que ça ait un quelconque sens. j'ai pas toutes les réponses Nina ne savait pas trop par où commencer, mais quelque chose lui dit que Max a déjà une idée relativement claire du sujet qu’elle veut aborder. Elle devrait pas en être surprise. j'te garantis rien pour l'ordre, d'coup. mais bon, on a toujours fait l'ménage d'te cabane là à deux, hm ? Elle acquiesce. C’est pas faux. La cabane aurait d’ailleurs bien besoin d’un petit coup de ménage : il y a de la poussière, des fringues un peu partout et surtout, des papiers. Beaucoup de papiers qui nécessiteraient un bon tri. Ça la démange de se lever pour mettre tout ça en ordre, tout comme elle veut mettre en ordre ses pensées… Mais il y a des priorités. Et ranger l’endroit n’est pas important, il faut d’abord qu’elle range sa tête en bordel.

Elle sépare leurs têtes, qui étaient toujours appuyées l’une contre l’autre, et se met en tailleur sur le canapé. ok, bon. Elle pointe du doigt le pan de mur en face d’eux, celui sur lequel tient toujours la feuille devant laquelle il avait tenté pour la première fois de lui expliquer les mondes. Elle avait été un peu sourde, à cette époque. Parce que tout lui semblait trop impossible, inimaginable. De l’eau a coulé sous les ponts, depuis. Elle a vu des choses, remarqué des discussions, observé des détails qui lui ont peu à peu fait comprendre que, peut-être, tout ça était vraiment réel. ça, je crois que j’ai compris. dit-elle pour commencer. enfin compris, c’est un grand mot. Elle a compris qu’il y a d’autres mondes, ou réalités alternatives, elle n’est pas très sûre. Elle a compris que des gens comme eux vivent là-bas, et qu’ils ont eu aussi des gouvernements et des sociétés organisées. Elle a compris qu’on pouvait passer d’un monde à l’autre avec des portails. Mais à quoi ils ressemblent, comment on fait ? Elle n’en a absolument aucune idée. Elle a cru comprendre que Sigan était un monde technologiquement beaucoup plus avancé. On va dire que les choses se limitent plus ou moins à ça. tu as continué à voyager, pas vrai ? tu les as tous vus ? demande-t-elle, curieuse mais aussi inquiète. Les absences de Max suffisent à répondre à sa première question. Il serait rentré bien plus souvent à la cabane, s’il avait été chez eux tout du long. je crois que mon père est au courant. et les autres sénateurs aussi. je les ai entendus discuter. explique-t-elle. mais dés que ma mère arrive, ils se taisent. ça, plus le fait que personne ne semble au courant, ça veut dire que c’est un secret d’état, tout ça, non ? Elle fronce les sourcils. pourquoi c’est un secret ? tu penses qu’ils ont juste peur de révéler ? demande-t-elle, curieuse. C’est la seule explication qu’elle ait : la peur qu’une révélation pareille crée un vent de panique. mais si des gens ici et là, comme toi, le savent… comment ils ont réussi à garder le secret ? Elle secoue la tête, complètement clueless. Elle a bien des idées, bien sûr, mais toutes lui semblent un peu horribles. depuis combien de temps ils savent ? depuis le chaos, tu penses ? Ça fait probablement beaucoup de questions, déjà, alors elle se tait, et boit une gorgée de whisky. Elle n’est même pas sûre que Max puisse lui répondre, mais s’il y a une personne à qui elle peut parler de tout ça sans filtre, c’est lui, alors elle préfère tout demander, quitte à ce qu’il y ait des zones de flou, plutôt que de garder ses questions pour elle.

Il aurait pensé que le moment serait survenu plus tôt. A espéré qu'il n'arrive jamais également, par égoisme, pour que Nina soit loin de toutes ces histoires et surtout, en sécurité. Mais Max n'est pas un protecteur de ce monde, et il sait qu'elle est plus forte que plusieurs et qu'elle peut se détendre elle-même. La brune a uniquement besoin de posséder les bonnes armes. Max doit les lui donner, ces armes. Il les tient entre ses doigts, fort, et n'a pas envie pourtant. Il aime la savoir en sécurité. Il sait qu'il est égoiste, terriblement. Alors, il prend une gorgée de ce thé alcoolisé et grimace face au goût, un moment. Puis, il ferme les yeux et inspire en laissant son cou roulé de gauche à droite, pendant un moment. Quand les prunelles s'ouvrent, Nina décolle sa tête et s'assoit d'une autre manière, avant de pointer les nombreux babillards qui décorent les murs depuis de nombreux mois. Il lui affiche des secrets sous les yeux depuis si longtemps ; peut-être qu'une part de lui a toujours souhaité qu'elle demande. Après tout, depuis combien d'années avance-t-il en sa compagnie ? Faire quelque chose sans Nina lui semble étrange. Il a toujours eu besoin de ses conseils, bien qu'il n'a jamais vu comment correctement les demander. Les lèvres se pincent et il prend une nouvelle gorgée de son thé, plus longue cette fois. ça, je crois que j’ai compris. enfin compris, c’est un grand mot. Les mots lui arrachent un rire moqueur qu'il ne retient pas. Max se souvient, de nombreux mois plus tôt, quand il a essayé de lui expliquer. Il se rappelle la manière qu'elle parlait, qu'elle le dévisageait. Le shark a eu peur, un moment, qu'elle le croit fou. are you sure ? . Les paroles portent une certaine moquerie et les yeux luisent de malice. La chose lui fait du bien, un peu, de rire. Il n'en a pas eu l'occasion dernièrement. tu as continué à voyager, pas vrai ? tu les as tous vus ? Tous est un grand mot. Max hoche de la tête, pourtant. Il n'a fait que de maigres allées retours sur Terre sans jamais véritablement connaître le monde, et Sigan ne l'a accueilli qu'une fois mais oui. Il a vu tous les mondes. Du moins, il croit. Peut-être qu'ils en cachent encore d'autres. Qui sait les secrets qui peuvent se trouver derrière les murs, au CPIM. ça, plus le fait que personne ne semble au courant, ça veut dire que c’est un secret d’état, tout ça, non ? pourquoi c’est un secret ? tu penses qu’ils ont juste peur de révéler ? mais si des gens ici et là, comme toi, le savent… comment ils ont réussi à garder le secret ? depuis combien de temps ils savent ? depuis le chaos, tu penses ? O douce et curieuse Nina. Max tourne les yeux vers elle et la dévisage, silencieux, tandis qu'elle pose ses questions. Il n'est pas surpris qu'elle demande autant de choses et également, qu'elle en sache autant sans savoir. Malgré le fait qu'elle soit plus jeune que lui, la brune lui a appris beaucoup de choses, au fil des années.
Un soupir quitte ses lèvres avant les mots. Max se redresse brièvement et s'étire un instant, toujours assis sur le canapé, pour faire craquer son dos. Par la suite, le shark se lève du canapé et parcourt le salon pour s'approcher de certaines informations posés sur le mur. il y a une organisation. elle est présente sur néphède, altéa, sigan et même sur terre. Il prend un temps d'arrêt puis va vers un bureau où se trouve un carnet. Le second carnet. celui qui parle de ses parents, des corbeaux. Max en extrait une photo, celle d'Olivier, Mina et de lui-même, avant de la rejoindre. Il la lui tend. j'peux pas d'dire ce qu'ils font exactement. mais j'sais qu'ils traquent les gens, ceux qui savent, et qu'ils les font faire. En les menaçant et en les butant aussi. Comme mon père et ma mère. Comme Malek aussi. Il dit la chose sans le moindre sentiment. Max ne ressent aucun attachement, pour eux. Il ne ment pas sur la chose, et ne mime pas une émisison qu'il ne ressent pas. j'imagine que dans chaque monde, l'organisation fait ses merdes. Sasha - Il prend une pause. Sasha bosse pour eux, par exemple. Mais il a pas conscience des merdes qu'ils font. Il est dans un autre département. Et s'ils se gardent de partager l'information avec certains de leur employé, ça démontre à quel point ils veulent que la chose reste secrète. Il la regarde, Nina. Nina si petite, autrefois, qui est grande, maintenant. Sa petite soeur. j'suis pas juste un Shark, Nina. J'suis un Corbeau, aussi. Malek a parti le truc, y'a des années. Olivier, mon père, l'a continué avant d'être buter. Et j'l'ai repris. Et c'qu'on veut, c'est que les gens sachent. Parce que si y'a des merdes dans chaque monde, j'suis persuadé qu'ils peuvent s'entraider. Et qu'c'est un peu un devoir.

ADAPT OR PERISH.

Max ne répond pas tout de suite. Au lieu de ça, il s’étire et se lève du canapé, comme s’il se préparait avant de se lancer dans un long récit. Nina n’est pas contre : elle n’aura pas de mal à rester silencieuse s’il lui apporte enfin des réponses à l’espèce de bordel dans sa tête. Elle aura tout le temps de poser ses questions après. il y a une organisation. elle est présente sur néphède, altéa, sigan et même sur terre. La jeune femme hausse les sourcils. Ça fait du sens, que des choses se soient créées entre les mondes. Max se rapproche et lui tend une photo, qu’il vient de sortir d’un carnet. Elle la prend et ses yeux glissent sur les trois visages. j'peux pas d'dire ce qu'ils font exactement. mais j'sais qu'ils traquent les gens, ceux qui savent, et qu'ils les font taire. En les menaçant et en les butant aussi. Comme mon père et ma mère. Comme Malek aussi. Elle relève la tête brusquement, les yeux écarquillés, vers le blond. Ses neurones connectent les informations, et un mélange de surprise et d’effroi parcourt ses veines. en les menaçant et en les butant aussi. Alors c’est comme ça, que le secret a été gardé, toutes ces années ? En tuant les gens qui savaient ou en les menaçant suffisamment pour qu’ils se taisent ? Le pire, c’est qu’elle aurait dû s’en douter : un secret aussi énorme ne peut être préservé pendant 2018 ans sans machinations barbares. Elle s’en veut presque d’avoir été assez naïve pour penser qu’il y avait une explication éthiquement acceptable à la préservation du secret.
Et puis elle pense : est-ce que c’est lié aux gouvernements? Étant donné les discussions qu’elle a surpris entre son père et les autres sénateurs, elle a tendance à penser que oui. Alors forcément, elle pense : est-ce que mon père orchestre ça? et ça suffit à la glacer un peu plus. Elle baisse les yeux, n’osant plus regarder celui qu’elle considère depuis très longtemps comme son frère. est-ce que c’est mon père qui a fait tuer ses parents? pense-t-elle avec toujours plus d’horreur.

j'imagine que dans chaque monde, l'organisation fait ses merdes. Sasha - Il s’interrompt. Sasha bosse pour eux, par exemple. Mais il a pas conscience des merdes qu'ils font. Il est dans un autre département. Et s'ils se gardent de partager l'information avec certains de leur employé, ça démontre à quel point ils veulent que la chose reste secrète. Ils ont donc des employés dans chaque monde. Peut-il réellement y avoir des gens qui bossent pour cette organisation sans se rendre compte de leurs véritables agissements ? Ça parait assez incroyable. Mais Nina a vu suffisamment de choses incroyables récemment pour ne pas se fermer à toutes les éventualités. j'suis pas juste un Shark, Nina. J'suis un Corbeau, aussi. Malek a parti le truc, y'a des années. Olivier, mon père, l'a continué avant d'être buter. Et j'l'ai repris. Et c'qu'on veut, c'est que les gens sachent. Parce que si y'a des merdes dans chaque monde, j'suis persuadé qu'ils peuvent s'entraider. Et qu'c'est un peu un devoir. Nina regarde de nouveau la photo de famille. Son coeur se brise un peu plus maintenant qu’elle sait ce le bonheur a été brisé par… tout ça. Elle pose la photo sur la table en face du canapé. je suis désolée, pour tes parents. Elle fait un état des lieux mental de ce qu’elle vient d’apprendre : une organisation inter-mondes s’occupe de faire taire ceux qui sont au courant de l’existence des autres mondes. Ils n’hésitent pas à tuer ceux qui menacent le secret d’être préservé. Max veut que le secret éclate. ce que tu es en train de me dire… commence-t-elle à résumer. c’est que beaucoup de gens savent pour les différents… mondes. et que ces gens-là sont traqués ? par une organisation… est-ce que c’est gouvernemental? Elle est déjà presque sûre de connaître la réponse mais préfère que Max lui confirme qu’elle ne se trompe pas. Elle a encore l’espoir que son père ne soit pas totalement une ordure. Mince espoir, mais espoir quand même. comment ils savent? comment ils savent qui sait et qui ne sait pas? demande-t-elle, curieuse. Certains ont probablement parlé publiquement - elle se souvient de gens qu’on a pris pour des charlatans… Mais elle suppose que tout le monde n’est pas aussi fou. et en gros… Malek et ton père… on créé une contre-organisation, qui tente de révéler le secret? et c’est pour ça qu’ils sont morts? et tu as repris les rênes? Ça explique mieux les absences. Les recherches. La fatigue dans ses yeux. Elle fronce les sourcils. ça.. ça fait combien de temps? tu dis on... il y en a d’autres avec toi? Elle pose beaucoup de questions, encore. Mais c’est pour ça qu’elle est là. Elle a besoin de demander tout ça. Elle a l’estomac un peu noué. Parce que si Max a repris une organisation qui souhaite révéler quelque chose, ça veut forcément dire que l’autre organisation est à ses trousses ou va finir par l’être. Et ça, ça… Ça lui fait peur. Plus que tout.

C'est un poids en moins. Max n'est pas pour autant plus léger qu'autrefois. Il est comme Atlas, depuis un moment, en ayant l'impression de posséder le poids du monde entier sur ses épaules. Il garde la chose pour lui, pourtant, persuadé que ce n'est qu'une impression. Max n'a pas l'impression d'être si important que cela. D'être un pion qui est indispensable, sur l’échiquier. Il sait - espère - que si on lui coupe la tête, une autre personne prendra sa place. Comme il a fait lui-même, suite  la mort de son père, bien qu'il lui a fallu de nombreuses années pour remettre la machine en marcher. je suis désolée, pour tes parents. Le coeur se pince brièvement, cette fois-ci, face aux paroles qu'elle lui offre. Max ne ressent pas de liens émotifs avec les vivants qu'ils étaient. Avec les morts, peut-être. La chose est étrange et il en a conscience, mais il ne peut s'empêcher d'avoir plus de liens avec les morts qu'ils sont que les vivants qu'ils ont pu être, à une époque. Ils auraient pu être proches, ils ne l'ont jamais été. C'est aussi simple que cela. Le destin a choisi d'agir autrement. Et il sait, sans le moindre doute, qu'une androide se trouve sur Sigan et possède les traits de sa mère, mais Ross ne ressent en aucun cas le besoin d'aller la rencontrer. C'est ainsi, tout simplement.
Un soupir quitte ses lèvres et lève les yeux au plafond, un instant, avant de s'asseoir de nouveau. Il ne prend pas place à côté d'elle ; Max choisit le fauteuil, plutôt. ce que tu es en train de me dire...c’est que beaucoup de gens savent pour les différents… mondes. et que ces gens-là sont traqués ? par une organisation… est-ce que c’est gouvernemental? Le Shark se contente d'un hochement de tête. Il y a certainement d'autres choses à dire, des milliers même, et ils pourraient faire le tour du sujet pendant des heures, mais il suppose que c'est l'essentiel. comment ils savent? comment ils savent qui sait et qui ne sait pas? Il reste sans réponses, cette fois. Il ne saurait dire, exactement, comment ils savent. Sinned lui a donné quelques informations, mais il n'ose encore lui demander plus, pour savoir, car il ne lui fait pas totalement confiance encore, et il se doute que de son côté, elle soit totalement honnête. Qu'importe leur lien, ils se dévisagent toujours avec une pointe de curiosité et de méfiance, incapable de saisir ce à quoi pense l'autre, sachant ce que eux pourrat faire, à la place de l'autre. ils ont les moyens de savoir beaucoup de choses. Les mots sont dits dans un soupir, une affirmation aléatoire dans laquelle il croit, assez. Max aimerait savoir comment ils savent. Il se doute bien que ce n'est pas grâce à des erreurs comme celle qu'il a commise, quelques semaines plus tôt, qui a failli coûter la vie à Ajay et Gali, il y a quelques heures. et en gros… Malek et ton père… on créé une contre-organisation, qui tente de révéler le secret? et c’est pour ça qu’ils sont morts? et tu as repris les rênes? Un nouveau hochement de tête, la gorge serrée. Nina parle de son père en parlant d'Oliver, mais il ne peut s'empêcher de penser à Ajay lorsque le mot est prononcé. Ajay qui ne lui parle plus, maintenant. Ajay qui a failli perdre la vie, par sa faute. Les lèvres se pincent et d'une bouteille d'alcool. Il ne prête pas attention à la sorte, et se contente de boire une gorgée qui lui brule la bouche jusqu'à l'estomac, d'un coup. ça.. ça fait combien de temps? tu dis on... il y en a d’autres avec toi? La bouteille reste posée contre ses lèvres ; Max réfléchit, tournant son regard vers Nina, un peu. Il la dévisage en silence, encore incertain de vouloir lui partager tout ce qu'il sait. Il a peur, pour elle, en sachant bien qu'il ne devrait pas. Mais Ajay est fort, aussi, et Max a en mémoire la quantité de sang se trouvant sur ses vêtements. Et la peur, mêlée à la rage, dans ses yeux.
Ils se disent Corbeaux, certes, mais comparé au CPIM, ils ne sont pas grand chose. Des rats dans la calle d'un bateau. De la vermine, tout simplement. j'ai découvert les corbeaux au début de l'année dans un carnet contenant la photo de mes parents Il se souvient d'un flingue posé contre la tête d'Ajay, des larmes contre ses joues et celle de son p - de l'homme. la photographie m'a laissé croire qu'ajay avait pris l'apparence d'Oliver mais il s'agit de son jumeau. Une autre gorgée. Le souvenir est doux amer. le reste du carnet contenait des informations sur les corbeaux. Des informations dénudées, n'apportant que des questions. des choses cachées sous des codes, dans des détours de phrase, dans des pages collées. quelqu'un les a trahi, à l'époque, et le CPIM a traqué la plupart des membres ... j'ai rarement trouvé des anciens, mais beaucoup de personnes partagent ce mode de penseés. Un fin sourire. Max dévisage sa bouteille, le regard flou. Malek les appelle corbeau avec un petit c, dans ses carnets. Des gens qui voyagent et qui veulent partager les informations. J'essaie de les trouver. Un à la fois. Les lèvres se pincent. Il hésite, encore. Il hésite, toujours.
C'est Nina.
Si Max ne peut pas faire confiance à Nina, il ne peut faire confiance à personne.
Une grimace traverse ses traits et il continue. j'ai trouvé des gens sur terre. d'autres - d'autres sont venu me voir. une fille, quelqu'un du cpim. ou qui y était. ma jumelle. Un fin sourire. Mais c'est tout ce qu'il lui dit, pour l'instant, sur Sinned. je peux pas te dire le nombre exact. pour le moment, j'essaie juste de les trouver, et de les aider. Une grimace, encore. Et un rire amer. Max se moque de lui-même, de ses paroles. n'importe quoi Il prend une gorgée, encore, lourde et brûlante. un gars du cpim a attaqué ajay par ma faute. Il serre les dents, à défaut de pouvoir retenir un élan émotif, dans ses iris. il a quitté l'groupe. Un reniflement, dans un rire. p'être que j'fous n'importe quoi, aussi.