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 freaks come out at night (natys)

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Nao Ilang
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N’oublie pas de préparer le thé pour ton père en partant.” Le désordre latent le parcourt, crispé jusqu’aux jointures blanchies, à mesure qu’il l’observe dans sa nouvelle lubie ; sa mère fait à peine attention à lui alors qu’il a passé quelques heures à lui raconter des billevesées sur un confit d’amertume. Trop occupée à retrouver sa jeunesse égarée dans les miroirs qu’elle a disposés un peu partout dans le salon, elle-même assise au centre, les doigts se mouvant en rythme avec le tour de potier. On a plus de père. Il a choisi une autre famille. Souriant et prêt à faire le paon pour lui faire plaisir, il a pourtant du mal à contenir les stries de rancœur qui transforment son sourire en quelque chose de dur, chavirement du cœur vers la haine. Dans sa tête, il lui crache qu’il est mort. Dans la réalité, il contourne le salon pour préparer le thé, qu’il dépose devant le supposé bureau de père avant de se barrer. Elle ne parle même pas de son père biologique, maman, mais de l’homme qui avait gagné son âme, soulmates maudits qu’ils étaient ; cet homme avec qui elle a eu Neven et Aedhan et avec qui elle aurait voulu finir sa vie. Mais cette vie, l'autre a choisi pour eux deux d’y mettre un terme. Dans la tête de sa mère, ils sont probablement encore ensemble et tous les deux vivants, avec la marmaille tout près d’eux. Dans la réalité, elle est seule, éternellement, avec sa marmaille dispersée partout et qui la déteste. “Catch you later.

Avant de partir, il s’arme de plusieurs bouteilles qu’il positionne sous ses bras et se barricade dans sa voiture ; elle ne remarquera probablement pas leur disparition, happée qu’elle est dans sa bulle dorée, vautrée dans ses illusions d’une vie parfaite. Elle remarque à peine quand il est dans les parages anyway. Il a hâte que cette journée se termine et qu’il retourne à la nuit, loin de l’empathie, loin de la sympathie. Ça l’arrange que Nephtys soit partante, fucked up qu’elle est autant de l’intérieur que de l’extérieur ; ils font partie de ces jeunes paumés que le jour a décidé de fracasser contre la nuit. Il reste encore quelques heures, sur le parking non loin de la maison de sa génitrice, à encrasser ses poumons à coup de clopes roulées ; son moment de détente entrecoupé par de courtes siestes tellement il n’a pas dormi la nuit dernière.

Quand il prend enfin la route, la vision trouble et les mains tremblantes, il roule près d’une heure pour arriver jusqu’aux Arabesques, sa conduite légèrement irrégulière à cause de son état ; but still, au moins il arrive en avance jusqu’au point de rendez-vous. La pluie commence tout juste à tomber quand il sort de sa voiture mais il ne s’y attarde pas, s’adossant sur sa portière en attendant Nephtys. Les gouttes piquent légèrement et lui mettent les idées en place, il se laisse tomber dans un état catatonique, spectateur de son existence, regard braqué sur la route. Y’a un truc mortellement cassé chez lui, cette impression d’entre-deux, d’un manque cruel, d’un trouble qu’il dilue dans ses veines dans l’espoir de s’en guérir. Mais tout ce que ça provoque c’est de nouvelles images de sa propre personne, plus laide et plus morose, vautré dans son absence d’illusions - presque comme sa mère. Aveuglé par les phares d’une bécane, il cligne des yeux, une, deux, trois fois sort de sa transe et déplie les bras qu’il avait momentanément placé contre son corps pour se protéger ; une, deux, trois secondes de plus pour mettre un pied dans la réalité et reprendre le contrôle de sa carcasse en lambeaux. Sourire taquin en place, il avale au goulot et se dirige vers son acolyte de mauvaises aventures. “T’es en retard.” Même si ça n’changera rien au programme de la nuit. Y’a pas vraiment de programme, en vrai, il avait juste une envie de passer aux Arabesques, se protégeant derrière le mot défi alors que ça serait surtout fuir la réalité. Avant, c’était facile, il allait chez les Wang et oubliait sur leur palier les problèmes. Maintenant, il n’y a pas grand chose pour le protéger, juste des envies stupides pour oublier. Mais c’est temporaire, c’est toujours temporaire.
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Nephtys Carmichael
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Elle est partie rapidement, Nephtys. De chez elle. Elle a rapidement enfilé sa veste en cuir, son casque, ses gants, et elle est rapidement sortie. Elle a rapidement claquée la porte au nez de son frère. Il l’a rapidement rouverte. Nephtys. Tu devrais rester ce soir. On est tous là. Et. C’est rare, qu’on soit tous là.
(Imbécile).
C’est la raison pour laquelle elle a pas hésité une seule seconde à accepter l’invitation de Nao. Elle veut pas rester avec eux. Les grandes jolies et belles réunions de famille, ça a jamais été son truc, à Nephtys. Et ça l’est encore moins depuis la mort de Jean. Ca lui donne envie d’gerber. Ses soeurs, son frère, ça va, c’est pas vraiment eux l’problème. Y’aurait qu’eux encore, peut-être elle serait rester. Quoique. Nephtys, elle aime pas dire non à Nao. Ce serait comme lui refuser un défi. Comme lui avouer un semblant de vie sociale que Nephtys se refuse à avoir. Sauf que là, ce soir. Y’a les parents. Les parents pour qui Nephtys est une telle déception. Ses parents qui agissent comme s’ils n’avaient jamais eu que trois enfants. Et une. Erreur. (Bouffons).
J’attendrais qu’ils soient partis pour revenir. Je les veux dans cette maison autant qu’eux, me veulent dans leur vie. Ciao bro.
(Et bonne soirée au pays des bouseux)

Elle enjambe sa moto sans se retourner une seule fois. Et elle entend, entend, ses parents rappeler leur cher et admirable fils à l’intérieur. Et elle sent leur regard sur elle. Ils sont heureux qu’elle s’en aille. Elle le sait. Et elle est heureuse de partir. De les laisser à leur fabuleuses retrouvailles. Fabuleuses majoritairement parce qu’elle n’en fera pas partie.
Elle allume le moteur. Remplace les voix qui lui semblent désormais étrangères par un vibrement qui ne l’est en rien, étranger. Et qu’ils aillent tous au diable.
Elle appuye sur la pédale de démarrage, et fonce. Accélère en arrivant sur la grande rue. Au pire elle aura un blâme pour excès de vitesse. Leur blâme, elle les connaît par coeur. Et elle les paye, avec grand plaisir. L’argent de ses parents lui sert à quelque chose. Elle virevolte entre les voitures et les vélos. Elle hésite pas à les dépasser de peu. Danger de la route. Pour les autres. Elle connait trop sa bécane, en a parfaitement le contrôle. C’est le seul endroit sur cette terre où elle est certaine de ne jamais pouvoir se blesser.
Des gens l’interpellent, essayent. Lui crient dessus. Et elle s’amuse à lever son majeur vers eux. (Idiots). Elle accélère encore, un peu, pour leur faire peur. Pour qu’ils ouvrent leur bouche de surprise plutôt que de l’ouvrir pour dire ces conneries qu’ils ont tous l’air de tant aimer.

Il lui faut pas longtemps pour arriver au rendez-vous. Son petit show sur la route lui a couter quelques minutes. Elle était pas censé arriver en retard. Mais c’est pas Nao qu’ça va déranger. Après tout, elle aurait pu tout autant décider de n’pas venir, du tout. Et le prévenir qu’une heure plus tard. Et puis quelques minutes de retard, pour Nephtys, c’est pas grand chose. C’est même rare. En général, ses retours se comptent en demi-heures. Nephtys le voit boire dans une bouteille qu’elle imagine déjà bien entamée. Qu’il lui en laisse, l’égoïste.
Il manque pas de lui faire remarquer son retard. Mais elle hausse juste les épaules. C’est pas grave, d’être en retard. C’est normal. Nephtys arrive jamais à l’heure. C’est pas dans ses gênes, la ponctualité.

Elle descend d’sa moto et l’avance pour la planquer derrière un feuillage un peu épais. Personne pensera à chercher là. Et même si c’était l’cas, sa bécanne a l’air d’avoir plus de cinquante ans. Elle intéresserait personne. Moins que d'habitude, t'plains pas. Elle se retourne et lui prend la bouteille des mains. Elle s’avance vers la voiture avec laquelle est probablement arrivé Nao. Et regarde à l’intérieur. Plusieurs bouteilles sont là. Et elle lui tend la bouteille qu’elle venait de lui prendre, à Nao. Tend l’autre main pour en attraper une dans la voiture.
Sans-gêne.
On fait quoi ?
Elle ouvre la bouteille et hésite pas une seconde avant de commencer à boire. Et putain.
C’est bien de ça, dont elle avait besoin.
(Paumée).
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Nao Ilang
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Moins que d'habitude, t'plains pas.” Where is the lie ? Cette fille est autant connue pour sa verve acérée que sa (son absence de) ponctualité légendaire ; dix points pour le petit show en moto juste avant qu’elle ne baisse la vitesse pour se préparer à descendre. Sa bécane l’a toujours intrigué, il n’a jamais osé tenter la moto, préférant ses véhicules à quatre roues mais il suppose que le niveau d’adrénaline, même si différent, doit être agréable ; après tout, on parle de Nephtys et Nashoba, adrenaline junkies notoires, possible qu’un jour il franchisse le pas. Il se fait chaparder sa bouteille, un son outré coincé dans sa gorge avant que celle-ci ne revienne entre ses mains. Grognement de satisfaction, retrouvailles intenses avec la bague de la bouteille contre ses lèvres, il verrouille sa voiture et fait un coup de tête à Nephtys pour s’immiscer dans les bois. “On fait quoi ?” L’expression de Nephtys change légèrement une fois qu’elle lichaille du spiritueux, devient un drôle de mélange entre satiété assortie à la satisfaction de se trouver là et la constante resting bitch face de Nephtys.

On saute.” Sans plus de détails, il évite les crocs-en-jambe des branches furieuses qui tentent d’arracher des bouts de tissus. D’une main, il écarte celles qui se jettent sous ses yeux et de l’autre, il tient la bouteille tout près de son corps. Son regard se trouble un instant, système déjà attaqué par tout ce qu’il a riboté, ça lui fait rater une branche mais il se rattrape bien vite, fixe ses yeux sur la sylve pigmentée d'aniline et replace correctement ses jambes pour reprendre le chemin. Avec Nephtys, c’est cool, ils n’ont pas besoin de remplir le silence de billevesées inutiles, compagnons d’infortune qui se complaisent autant dans le silence lourd que les mots difficiles. Avec Nephtys, c’est comme côtoyer continuellement un mauvais esprit : chuchotements malheureux au fond de sa tête qui trouvent écho en lui. Avec Nephtys, pas de jugements, pas de questions, un équilibre sauvage qu’il affectionne tout particulièrement, surtout la nuit, surtout loin de tout. Leurs pas sur la glèbe maltraitée les mènent vers une petite pente qui devra donner accès au ravin - well, il espère surtout qu’il ne s’est pas trompé de chemin (c’est fort possible, oopsy, sorry Nephtys). La pente est légèrement plus pénible à parcourir qu’il ne l’aurait cru mais - “fais gaffe” dit-il en pointant du doigt un piège de renard, qu’il contourne habilement et soudainement moins grisé.

Le deal c’est de sauter et- what”, explication interrompue une fois qu’ils arrivent à destination, pente parcourue mais pas de ravin aux alentours. Juste une petite descente qui mène à un stupide champ en mauvais état. Il avance d’un pas mais son pied se coince dans une branche ; un mauvais mouvement et le voilà qui lâche sa bouteille qui dégringole. “Shit.” Il se tourne vers Nephtys, lippe tordue vers le bas. “Crise pas mais j’crois que j’me suis trompé d’chemin.” Et en plus il a perdu sa bouteille (rip). Celle-ci attire son attention malgré tout parce qu’il l’entend continuer son bout de chemin puis s’arrêter immédiatement sur une zone de terre surélevée. Sourcils froncés, un mauvais pressentiment se propage dans son corps et il fait un pas en arrière, se rapprochant de Nephtys. “Neph-” mais avant qu’il n’ait le temps de finir sa phrase, prévenir Nephtys qu’un truc cloche et qu’elle devrait faire gaffe, une explosion retentit sur le champ, là où la bouteille avait glissé et les projetant en arrière. Malgré la distance entre le point d’explosion et eux, ils ont quand même été touchés et surtout jetés dans la nature comme un tas de rien mais vivants. Le bruit de l’explosion bourdonne dans ses oreilles, grésillements continuels qui ne s’arrêtent pas, blackout momentané qui trouble sa vue. Il lui faut plusieurs secondes pour réussir à ouvrir les yeux et il se met à cligner frénétiquement en captant ce qui s’est passé, la peur féroce d’avoir perdu un membre ou un sens ou même Nephtys. Mais à priori, ses jambes n’ont rien, ses sens se remettent en état et quand il tourne la tête… il ne voit Nephtys nulle part. Paniqué, il rampe sur le sol en appelant son prénom, incapable de se situer- “Nephtys !” beugle Nashoba d’une voix enrouée et les coudes s’arrêtant au niveau d’un rebord d’une fosse dont le filet se retrouve projeté dans le trou, probablement quand Nephtys a été éjectée au moment de l’explosion. Là, dans la fosse, il aperçoit sa silhouette. “Yo, t’es vivante ?” C’est évidemment la première chose qu’on dit quand on retrouve son acolyte dans un piège pareil, juste après une explosion (sigh).
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Nephtys Carmichael
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Sauter. Ouais, décrète Nephtys, c’est une bonne idée. Sauter. Et Crier. Et frapper. Et se déchaîner contre un monde qui pourrait difficilement être plus injuste qu’il ne l’est déjà. Une famille d’hypocrites, une justice qui s’laisse pisser dessus par les gens du beau monde. Des gens du beau monde qui pensent qu’il leur appartient, le monde. Et personne avec assez de courages pour leur dire le contraire. Dans une vie, un monde, comme celui là, la seule réaction que peuvent avoir deux gamins paumés, brisés, c’est de sauter. Ouais, Nao, sauter, ça semble bien.
Sauter d’où, de quoi, c’est une autre question, et elle a pas envie de la lui poser. Il sait ce qu’il fait, et après tout, elle a plus qu’à profiter, c’est bien aussi. C’est parfait. Elle lui suit, évite de le bombarder d’insultes quand il tient pas les branches pour elle. Après tout, il a pas à l’faire. C’est pas une promenade de santé d’arriver là où Nao l’entraîne, c’est même plutôt compliquer. Mais c’est une bonne chose, ça l'empêche de penser, de réfléchir, à autre chose qu’à tout ce qui l’emmerde dans sa vie. Et y’a peu de choses, en ce moment, qui l’emmerdent pas, Nephtys. Alors, elle suit, sans laisser son esprit vagabonder dans son esprit malade. Elle essaye même pas de comprendre où elle va, et ça fait peur, cette confiance plus ou moins aveugle qu’elle ressent en cet instant précis, pour Nao. Elle entend vaguement qu’il lui dit de faire attention, alors elle se décale un peu, sans trop voir à quoi elle devait faire attention. Elle ressemble un peu à un zombi qu'à une seule idée en tête, plus qu’une, qui lui occupe l’esprit, entièrement. Sauter.

Elle a pas beaucoup bu, et elle a dû abandonner sa bouteille quelque part, parce qu’elle l’a plus en main. Peut-être quand elle a du se débarrasser des branches que Nao n’a pas daigner retenir, oui, ça serait logique. Et pourtant, d’eux deux, elle a l’impression que c’est elle, la bourrée, celle qu’a bu le plus, et qui sait pas où elle va. Pas lui, qui semble la guider d’un pas sûr vers un endroit qu’il semble connaître, et qui la prévient même quand danger il y a. Danger qu’elle n’a pas vu, mais qu’elle a éviter. C’est étrange comme sensation, cette complète perte de conscience, cette perte de l’esprit. Cette impression d’être dans les nuages, ou dans le monde des rêves, de pas être ancré à la réalité, de la survoler. De ne pas avoir un regard omniscient sur la chose, mais de ne pas, non plus, avoir son propre regard. Juste de suivre, la tête vide. Juste. Vide.

Et Nao reprend la parole. Nephtys l’écoute oui, mais d’une oreille seulement. Il lui rappelle qu’il faut sauter. Et il s’arrête. Nephtys attend la suite, sauter et quoi. Sauter et essayer d'atterrir sans se casser une jambe ? Sauter et tout faire pour atterrir en se cassant une jambe ? Nephtys le voit continuer à avancer, moins sûr qu’avant. Et elle se prend presque son dos quand il s’arrête net, qu’il fait un petit mouvement sec vers l’avant, comme s’il était sur le point de tomber. Mais il tombe pas, lui. Elle entend le bruit du verre qui tombe par terre mais sans se casser. Et Nephtys, ça la fait revenir à ses esprits. Un tout petit peu, juste assez pour voir que, de là où ils sont, y’a aucun endroit d’où ils pourraient sauter. Et il se retourne, elle le regarde, et elle le voit flou. Elle se demande, pendant quelques secondes, si Nao voit ses yeux à elle, comme elle imagine qu’ils sont. Vitreux, noirs, comme perdus, morts.
Chemin. Mauvais chemin. Il s’est trompé. Il avait l’air tellement sûr.

Elle hausse les épaules, doucement, en essayant de faire le moins d’efforts possibles. Même, au ralentit. Il entend Nao l’appeler, ou commencer, au moins.

Et. Un truc. Quelque chose.
Une douleur, plusieurs en fait. Sa tête qui cogne contre un truc.
Et (putain), là, elle est réveillée. Et l’Nao, s’il est pas mort, elle se fera une joie de changer ça.

Elle lève les yeux, et elle voit pas grand chose. Elle entend rien, juste un sifflement aigu en continue. Elle se frotte les yeux, mais ça fait mal, ça blesse. Et peut-être, en fait, elle réfléchit, qu’elle a de la terre, dans les yeux. Elle est dans un trou. Un trou de terre. Qu’est-ce qu’elle fout dans un trou. Elle rouvre les yeux difficilement, et quelques larmes tombent, nettoyant les grains de terres qui y avaient élus résidence. Et en haut, c’est. La sortie. Mais haute. Genre, vraiment, haute. Pas le genre qu’elle peut pas escalader. Mais le genre qu’une fois que ce sera fait et qu’elle sera sortie, elle risque de tomber par terre, jambes et bras épuisés.
Elle entend la voix de Nao. Il est pas mort.
Ca n’serait trop tarder.

Ouais j’suis vivante. Dés qu’je sors de là, tu risques de pas de le rester très longtemps toi par contre, t’es au courant ? Putain, non mais c’était quoi ça ? Une bombe ? En plein milieu d’un champ ? Une mine ? Quoi ?

Elle s’arrête une seconde, le temps d’reprendre son souffle, d’essuyer les larmes en trop, et d’essayer de chasser le sifflement incessant de ses oreilles, et elle reprend, assez rapidement pour pas qu’il ait le temps de lui répondre.

Hey Nao, j’accepte de te laisser en vie si tu m’envoies une clope et un briquet. J’donnerais tout pour fumer là, maintenant.

Et elle réfléchira à comment sortir de c’trou après. C’est pas le plus important. Et puis, elle peut de toute façon pas tomber plus bas.
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Nao Ilang
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C’qui les a menés là, c’est un peu un drôle de mélange entre la phobie du futur et l’inconstance du présent, pendant que le passé, lui, se fait fracasser la gueule à coups de marteau sans pitié. Parce que lui, il provoque trop d’averses de pensées moroses. De celles qui écorchent et abîment tout sur leur passage.

Hey Nephtys, t’as déjà eu l’impression d’être un élément dérangeant même parmi tes proches ?

Probablement. Parce qu’elle est prête à sauter et profiter quelques secondes du vide complet. Probablement. Parce qu’elle est toujours prête pour de nouveaux délires. Probablement. Parce qu’elle vient de se faire éjecter par une putain de bombe et il ne l’a jamais trouvée plus vivante qu’en cet instant.

Son cerveau rame avec une lenteur presque agonisante alors que la seule chose qui tourne dans sa tête c’est on a failli crever. Deuxième fois de sa vie qu’il vit un truc pareil. Mais ça n’sera jamais pire que l’incendie chez les Ilang. Il cligne des yeux et chasse l’averse. S’humecte les lèvres par habitude et déglutit de nervosité. Reporte de nouveau ses yeux sur Nephtys échouée dans le trou, écornée de partout.

Hey Nephtys, t’as déjà eu l’impression d’être inintéressante, de susciter que la pitié ?

Il sait pas énormément de choses sur Nephtys, Nashoba. C’est pas leur truc, les belles discussions profondes et enflammées et détaillées. Eux, ils se retrouvent dans les galères, dans ce genre de moments où ils savent que y’aura quelqu’un pour les relever. Ils connaissent pas les détails, les futilités, les billevesées. Mais ils connaissent le concret. Quelque chose qui lui donne l’impression qu’ils sont plus semblables qu’ils ne le montrent. Il est soulagé de la voir ouvrir les yeux, se focaliser sur quelque chose - au moins, il peut déjà rayer la commotion cérébrale de la liste (...ou pas en fait, dans sa famille, c’est son père le médecin ; lui il s’habille en doc seulement pour certains types de films porno). “Ouais j’suis vivante. Dés qu’je sors de là, tu risques de pas de le rester très longtemps toi par contre, t’es au courant ? Putain, non mais c’était quoi ça ? Une bombe ? En plein milieu d’un champ ? Une mine ? Quoi ?” Well, c’est déjà bon signe qu’elle le menace. Même très bon signe parce qu’il est au moins certain qu’elle est entière dans sa tête. Et capable de mettre sa menace à exécution. “Honnêtement, je n’aurai même aucune résistance, essaye juste de faire vite.” Qu’il rétorque en se passant une seconde fois la langue sur les lèvres. Moment de flottement quand il repense à cette bombe qui a explosé, pas loin d’eux. “Hey Nao, j’accepte de te laisser en vie si tu m’envoies une clope et un briquet. J’donnerais tout pour fumer là, maintenant.” Ca le fait sourire cette proposition.

Il tapote les poches de sa veste, déniche son sachet de clopes à rouler (quelques unes déjà roulées en avance) et son briquet qu’il jette dans le trou. Retombe par terre, se retourne sur son dos et commence à rire. Rire nerveux mais assez fort parce que c’est le genre de scénario invraisemblable qu’ils vont s’en rappeler longtemps. Parce qu’ils sont surtout vivants. Mais terriblement inconscients.

Une putain d’bombe.” Il rit encore mais cette fois-ci son rire s’éteint quand il se met à tousser, ambiance volcanique et air pollué qui troue ses poumons autant qu’elle se les encrasse dans le trou. “Hey Nephtys, je vais te sortir de-là.” Pas d’question cette fois mais une affirmation véridique parce qu’il va toujours la sortir d’un pétrin. Parce qu’ils ont trop de maux semblables mais lient bizarrement cinq lettres pour former le mot unité.

Jette ta veste.” Il se remet sur ses genoux et enlève la sienne. Il pourrait enlever son pantalon et l’attacher à la veste pour fabriquer une corde difforme mais il n’a pas très envie de rester les fesses à l’air près d’un champ miné. “T’es blessée où ? T’arriveras à grimper ?”  
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Nephtys Carmichael
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freaks come out at nightNao Ilsang & Nephtys Carmichael
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Elle profite du temps qu’elle a pour s’asseoir par terre. C’est humide. Et pendant un court instant, elle se demande comment c’est possible, que ce soit mouillé. Quand il a pas forcément plu récemment. Mais c’est la terre, c’est profond, et peut-être que ça retient l’eau. Donc. Au diable les convenances, elle aura l’cul mouillé. Elle se laisse tomber par terre et elle la sent sa cheville. Elle prend conscience de muscles dans ce coin là dont elle connaissait la connaissance que de nom. Et quelques secondes après s’être assise, elle comprend que c’est pas que la cheville, mais le un de ses poignet, celui qu’est du côté de la balance. Que son dos est pas franchement en forme non plus. Et well, qu’une ou deux cicatrices sur ses hanches à dû se rouvrir pendant le chute.
Oups.
C’est con, la cicatrisation avait été longue, et douloureuse. Beh, elle aura plus qu’a laisser faire le temps. Quand au reste, le dos, la cheville, le poignet. Elle est peut-être juste une norm, la Carmichael du milieu, mais elle peut réparer un os tordu. Ou deux articulations désemboitées. Pendant un moment, faut l’avouer, elle se dit que finalement, c’est pas trop mal, comme mort. Et puis, ça ferait franchement classe, sur la pierre tombale : dcd par projections. Ouais. Mais peut-être que Nao irait dire la vérité, et là, ça deviendrait un truc comme : dcd dans un piège d’animal, comme une grosse grosse débile.
Ouais, ce serait bien son genre.
Elle ricane quand elle entend sa réponse. C’est beau de voir qu’ils ont autant envie de vivre l’un que l’autre. De voir quelle importance ils donnent à cette vie que tant de personnes dégustent sur fond de caviar et de viol de mineur. Ouais. C’est beau.

Elle change de sujet. Une clope. Un paquet. Dix paquets, ce serait probablement pas suffisant. Dcd asphyxié dans la fumée de cigarette. Ouais, non, toujours pas assez classe. Et puis, de toute façon. Elle a plus qu’à attendre 266 jours. Un passage vers un autre monde, un passage sur une nouvelle vie. Ou un trajet direct six pieds sous terres. Elle ira dire salut aux asticots. Et elle remontera jamais. 266 jours, c’est pas long. 266 jours, c’est facile.
Elle a eu le temps de se concentrer sur sa cheville, et après un mauvais moment à passer, elle a réussi à la remettre en état de marche. Elle se penche et ramasse ce que Nao vient de lui envoyer. Et si elle pouvait, elle lui donnerait une bonne tape dans le dos pour le remercier. Mais elle peut pas, et elle va certainement pas lui dire merci, c’est de sa faute si elle est quelques mètres plus bas que lui. Le remercier ? La blague.
Elle allume une des roulées et aspire. Bon, ça fait du bien. Probablement pas à ses poumons. Ni à son coeur. Ni à aucune articulation de son corps, mais. Mais à son psychique, y’a aucun doute. Mais alors, vraiment. Aucun.

Quand elle l’entend rire, elle sait que c’est pas le genre de rire qu’on entend lors d’une bonne blague, ou de quelqu’un de particulièrement heureux tout l’temps. (Gens chelous). Non, c’est le genre de rires que Nephtys a eu quand ce mec les a regardé de haut et a ricané alors que l’monde autour rigolait de voir ces pauvres filles, prêtes à tout pour un peu d’attention, même à inventer des choses pourtant si impossible. C’est ce genre de rire. Elle le connait, Nephtys. Elle la utilisé beaucoup trop de fois depuis la mort de Jean. Alors quelque part, elle se sent forcée de le rejoindre dans l’humeur macabre. L’humeur désabusée de deux jeunes en quête de. De quelque chose. Juste d’un truc, qui puisse changer leur vie. La rendre, si ce n’est agréable, vivable.
Parce que là, ils vivent pas, ni lui, ni elle. Ils survivent.
Et ils savent faire que ça.

Sauter. Elle aurait aimer sauter. Et bon, c’est peut-être plus ou moins ce qu’elle a fait, mais. De son propre chef. Pouvoir décider. Au moins pour une fois. Et sans forcément inclure un rasoir dans l’équation.
Le poignet guérit, elle réussit à balancer sa veste assez fort pour qu’elle atterrisse proche de l’ouverture d’où elle voit Nao. Assez proche pour qu’il l’attrape en ayant à peine à tendre le bras. C’est sympa de sa part. De vouloir la sortir de là. Et elle sait ce qu’il a en tête, c’est trop évident. C’est peut-être aussi la première idée qu’elle aurait eu.

Ouais. Tu sais, c’est pas si raide que ça. J’vais même pouvoir sortir sans avoir à m’la jouer à la corde à nœuds.

Dos, done.
Elle se lève, tire une dernière fois sur la roulée, qu’à moitié consumée. C’est pas du gachis. Ou peut-être que s’en est, mais après tout. C’est pas à elle, alors. Et elle a le droit à une petite vengeance du style après avoir échappé, de peu, à une mort assez atroce.
Les mains dans la terre, elle commence à grimper les quelques mètres qui la séparent de Nao.

File moi ta main, ce sera beaucoup plus pratique que ta corde à deux balles.

Et une main encore dans la terre, les deux pieds enfoncés quelques centimètres plus bas, elle tend la main vers lui. S’il la loupe, il lui faudra plus que quelques clopes et un briquet pour qu’il s’en tire vivant.
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Nao Ilang
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freaks come out at nightHot cup of tea, it's four o'clock in the middle of the night, and I can't sleep
It's all on the peak, so bad I can taste it while it eats me

T’es relou. J’devrai juste te laisser moisir là Ingrate.” Et pourtant apte à l’aider, malgré le roulement des yeux et le faux air renfrogné. Un peu sa faute ce qui s’est passé. Mais chouette expérience quand même (on recommence quand ?). Main tendue, il agrippe le poignet de Nephtys entre ses mains, genoux enfoncés dans le sol, et la tire complètement côté semi-vivants. Les branches dans les cheveux et la terre recouvrant leurs corps, un soupir de soulagement lui échappe alors qu’il la détaille avec plus d’attention maintenant qu’elle est assise à ses côtés, cabossée de l’extérieur mais en forme malgré tout. “J’suis content que tu sois vivante, silence embarrassant suite à sa remarque lâchée dans le feutré, shut up. Fais comme si j’avais rien dit.” Qu’il finit par ajouter, façon maladroite et ratée pour marquer la fin. Ca ne reste que des mots, ça vaut pas grand-chose.

Avec Nephtys, y’a toujours eu ce sentiment mutuel sur la phobie du monde, loin de tous les jugements qu’ils peuvent recevoir de leurs proches pour avoir des idées aussi orageuses, crapahutant entre vie et survie. Ils sont prêts à se laisser tomber dans le trou mais ensemble, ils sont prêts à remonter la pente mais ensemble. Efficace. Acolyte de malheurs, taillé dans l'insensé et le trouble. “Yo, debout. On bouge.” Il remet sa veste sur le dos et cherche du regard le sachet de clopes précieuses mais s’étouffe presque avec sa salive quand il le retrouve au fond du trou, complètement négligé, contenant pourtant quelques clopes déjà roulées, feuilles, tabac et filtre. L’expression satisfaite qu’il découvre ensuite sur Nephtys cause son froncement de sourcils. Tellement mesquine, Nephtys ; il pourrait s’en excuser mais Nashoba est dans le deuil de son sachet, pas dans l’état d’esprit pour être un bon ami. “That’s a shitty move, Carmichael.” Vraiment vraiment shitty mais... entre deux feuilles à rouler il avait coincé la note que son père lui avait adressée récemment (“Keep the melodrama to a minimum. I know how childish you can be. Do not underestimate me. I don’t want to deal with your antics right now.”), après une énième dispute père-fils. Et rien que pour ça, pour ce bout de papier perdu au fond du trou, c’est une bonne chose qu’elle l’ait volontairement laissé en bas. C’est une bonne chose. Jusqu’à ce que son paternel lui écrive une nouvelle, plus cinglante et acide que la précédente - comme d’habitude.

J’ai pas d’réseau. Quelle surprise, on s’y attendait pas du tout”, blasé, il range son portable dans sa poche, bien au fond pour oublier son existence inutile. Drôle de déjà-vu, pourtant, il a la sensation de revivre l’audition qu’il avait faite à seize ans pour un film d’horreur parodique. Sauf que pour ce film, il n’avait pas été retenu et ça non plus, c’est pas une surprise. Médiocre. (c’est ce que tu es)

Ils valdinguent dans le désordre de la forêt, à l’instar du désordre qu’ils ont à la place du coeur. Trip qui tourne mal, aventure nocturne interrompue par sa propre stupidité ; il jure qu’il n’savait rien sur ce champ miné. Une tempête froide le traverse alors qu’il songe à un autre scénario plus macable et glauque, dans lequel ça aurait très mal fini, autant pour Nephtys que pour lui. Il sait pas s’ils ont une chance de dingue mais il sait juste qu’il n’veut pas la mettre en péril en restant dans les parages.
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Nephtys Carmichael
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freaks come out at nightNao Ilsang & Nephtys Carmichael
J-266

Il a raison. Peut-être qu’il devrait, la laisser là, moisir. Elle a 266 jours. Quelques uns de plus, quelques uns de moins. De toute façon, elle finira par moisir. Ils finissent tous par moisir un jour. Sauf ceux qu’on les chocottes, et qui préfèrent qu’on les fasse cramer. T’façon, les possibilités sont pas énormes. Tu crèves. De toute façon, qu’importe comment tu fais ta vie, tu finis par crever. Et après, tu t’fais bouffer par les insectes, les mouches, et autres créatures vertébrées (ou non) qui passent sous terre. Ou alors tu décides de t’faire cramer et de polluer le monde avec tes cendres. Ouais. Même enterré, tu polis. La terre. C’est ça en fait. L’air, ou la terre, choisis bien, ça changera rien. Elle devrait penser à ouvrir un truc funéraire, pendant les 266 jours qui lui restent. Elle ferait pas tâche dans l’paysage, avec sa tête de demi morte.
Nao les a embarqué dans un truc bien timbré, ce soir. Des mines (putain). Des mines. Ils auraient pu tomber sur des animaux sauvages, ç’aurait été logique, dans une forêt. Ou des chasseurs. Ou ouais, ils auraient pu s’faire attaquer par des oiseaux, (cool). Mais sérieux ? Des mines. Et puis, elles viennent d’où ces mines ? Qui les a foutu là ?
Qui s’en fout ?
Nephtys, c’est probablement.
Nao, peut-être.
Ils pensent à ce qu’ils viennent de vivre. Elle se dit qu’au moins, quelque chose d’important sera arrivé. Quelque chose, cette fois, dont elle pourra vraiment parler. Qu’elle pourra même peut-être prouver, qui sait. Oh, cette joie de pouvoir prouver qu’on a failli y passer sans que tout l’monde te prenne pour une folle en demande d’attention.

Elle est sortie du trou. Et elle est debout, face à Nao. Un peu pas sûre de ses propres jambes. Certaine qu’elle est à deux doigts de s’casser la gueule. Certaine qu’elle va tout faire pour que ça arrive pas. Parce que (ah) même pas en rêve, elle s’étale comme une merde en face de Nao. Ca lui donnerait une trop bonne raison de s’foutre de sa gueule. Et c’est hors de question qu’elle fasse un truc qui rende ça aussi facile. Nope. Not gonna happen.
Elle lève un sourcil à sa chaude confidence. Nephtys lui dira pas, mais elle trouve ça gentil. C’est même franchement sympa, de savoir qu’au moins quelqu’un est heureux qu’elle soit en vie. Que quelqu’un en ait juste quelque chose à faire. C’est cool.
Mais, bon. C’est Nephtys, avec un coup dans l’nez, et un peu de tabac dans le sang. Et c’est Nao face à elle. Et elle est vraiment pas prête à se la jouer retrouvailles heureuses, bisous et câlins. Elle est jamais prête à ça. Alors elle sourit, à la place. Un petit sourire en coin moqueur comme elle sait si bien les faire. Parce que ça, c’est du Nephtys tout craché. Et que ça, ça correspond à la situation. Que ça, ça parait pas bizarre du tout.
Et que (ahah), c’est drôle un peu, de voir Nao comme ça, aussi.
Elle rigole franchement quand il continue, hausse les épaules. Oh, elle oubliera jamais. Elle lui ressortira, demain, quand ils seront tous les deux beaucoup mieux, plus à l’aise. Qu’ils viendront pas de se faire sauter par une mine. Alors elle lui enverra un sms, en lui disant qu’elle aussi, elle est heureuse d’être en vie. Et si heureuse d’avoir de si bons amis sur qui compter.
Ah.

Il semble remarquer, moins rapidement qu’elle le pensait, qu’elle a plus son paquet de clopes avec elle. Et si son sourire était qu’en coin tout à l’heure, il est clairement plus plein à ce moment. Parce qu’on peut pas lui enlever que c’était peut-être shitty. Mais c’était une bon moyen de l’faire chier. Preuve. Elle sourit beaucoup, en ce moment. Et ça devrait pas aller du tout. Parce qu’elle est censé tout faire pour pas sourire. Et que franchement, elle vient de se retrouver au fond d’un trou par l’explosion d’une mine. Que, même si on prend en compte que la situation dans laquelle ils sont, personne serait assez con pour sourire.
Sauf que, c’est Nephtys. Et que c’est Nao.
Et que la mine, c’est peut-être exactement ce dont ils avaient besoin là, de suite, pour se sentir vivants. Et pour Nephtys, pour retrouver au moins l’envie et des raisons de sourire. Elle est en vie. Elle a encore le choix de mourir ou non. Le seul choix qu’elle puisse vraiment faire. Le seul choix auquel elle s’accroche.
Pas de réseaux. Elle non plus. Elle a pas besoin de regarder. Et puis, en plus, son portable semble pas avoir apprécié la chute.
Elle le suit dans la forêt. Elle fait genre qu’elle flippe pas, mais fait gaffe à marcher dans ses pas. Parce que bah quoi, on sait jamais ? Et que si le début d’la soirée leur a bien prouvé un truc, c’est que faut pas déconner avec les endroits inconnus.

Tu sais où on va, cette fois ? Oh, on devrait aller dans un champ de piège à loups, non ? Ça pourrait être drôle. Et puis ça suivrait le délire de la soirée, tu penses pas ?

Son sourire est ironique. Parce qu’y’a bien qu’avec Nao qu’elle sort des conneries pareil. Y’a bien qu’avec lui qu’elle enchaîne autant de mots à la fois, déjà.
Parce qu’avec Nao, elle a l’impression de se regarder dans le miroir. Et qu’elle adore cette sensation. Comme deux tempêtes qui se rencontrent et qui forment cet endroit calme, de no man’s land. Cet endroit vide où y’a qu’eux. Et là, c’est la seule chose dont ils ont besoin, de suite. L’un de l’autre.
Et quelques cigarettes.
(Merde).
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