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 (they think that we're no one ❦ leonor)

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they think that we're no onewe're nothing, not sorry
Autant Dylan a tendance à être un peu trop protectrice envers son adorable (elle n’en démord pas non plus) chat ; autant elle sait également l’être envers ses personnages, sa petite famille imaginaire, ces êtres qui font partie d’elle, dans le fond. Elle rêve sa vie comme elle rêve ses personnages et ne peut s’empêcher d’émettre une objection quand Leo s’attaque à l’une d’entre elles. Mais elle peut pas se retenir, Dylan, c’est sa manière d’être, les identités qu’elle invente constituent ses trésors, son héritage, comme elle aime parfois les appeler, aussi. Alors ça lui fait quand même plaisir, cet enthousiasme. Ça lui fait toujours plaisir, de voir Leo si impatiente d’avoir la suite, de voir Leo toujours si enjouée, dévorant ses textes. Ça lui fait tellement plaisir que parfois elle aimerait l’avoir en face d’elle, pouvoir voir sa réaction, pouvoir la prendre dans ses bras, la serrer contre elle.
Mais elle peut pas.
Et c’est son cœur qui se serre à la place, sans qu’elle sache trop si ça vient de ses propres sentiments ou de ceux de son amie. Parce que ça a toujours été comme ça, depuis la création du cluster, les sentiments partagés, les émotions entremêlées, impossible de savoir où commence l’un et où s’arrête l’autre ; elle est pas assez entraînée pour ça, Dylan, trop jeune, trop têtue, pas assez réfléchie. Les sentiments adolescents, qui prennent le pas sur tout le reste, l’empêchent de voir plus loin que le bout de son nez – ou le bout de leur nez.

Mais comme à son habitude, elle balance tout dans un coin de sa tête, tente de n’y faire plus attention, essaie de se concentrer sur autre chose. Et comme d’habitude, ça fonctionne, pour un temps en tout cas. Elle sourit de l’autre côté de son clavier, la miss. Elle sourit parce qu’elle est contente, parce qu’elle est satisfaite, même si elle sait qu’elle n’aura jamais tout ce qu’elle souhaite, tout ce qu’elle espère. Grave, ils seront jaloux !!!! qu’elle s’excite, Dylan, heureuse de ce record comme Leo aime à l’appeler. Heureuse d’être avec elle, tout simplement, heureuse de partager avec elle, comme si elle pouvait étirer l’instant pour qu’il dure une petite éternité. Leur petite éternité personnelle.
Tu veux dire quand tout a commencé et que j’ai fracassé la vaisselle ??? Bien sûr que j’m’en rappelle j’ai failli faire une crise cardiaque !!!! Elle avait cru, effectivement. Elle avait cru devenir folle, également. Elle avait pas compris tout de suite, peine encore aujourd’hui à comprendre. C’est incompréhensible et c’est peut-être ça qu’elle aime au fond ; même si elle déteste également. C’est qu’elle aime bien avoir un contrôle sur tout, la gamine, pour cacher le fait qu’au fond, elle ne contrôle rien. Comment j’aurais pu oublier même !! Protestation légitime, pour celle qui n’oublie jamais rien ; et note quand elle a peur que ça arrive. Elle a son précieux journal intime virtuel, bien camouflé, ce journal où elle écrit tout ce qui lui arrive, y compris avec le cluster, d’une manière romancée. Ce journal qu’elle peut faire passer pour une simple fiction, si qui que ce soit met la main dessus.
Parce qu’il est hors de question qu’elle laisse les autres découvrir son secret.
J’veux pas vous oublier, jamais, qu’elle ajoute. Parce qu’elle a peur que tout s’arrête, brutalement. Elle a peur de perdre le contact, de perdre ce lien si ténu, si faible. Mais elle a encore plus peur, si ça arrive, que le souvenir de son cluster se perde dans les tréfonds de sa mémoire. Elle a peur de les oublier, comme elle a peur d’oublier ce que ça fait, de se sentir enfin entière.
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Si elle devait parler de talent, Leo dirait que le sien c’est de pouvoir faire des trucs bizarres avec sa langue. Elle peut la plier, la tordre dans tous les sens et ses heures d’entrainement de grimaces devant le miroir quand elle est gamine l’ont aidé à perfectionner cet art inutile. Mais à part ça Leo, elle a rien. Elle a pas du tout l’oreille musicale, chante comme une casserole, toujours une note plus haute que l’autre qui hérisse le poil, elle sait pas danser (sauf l’alcool et la drogue sont là pour délier ses membres et donner l’illusion qu’elle lui le rythme), elle sait pas jouer d’un instrument et l’art, elle y comprend rien, c’est à peine si elle a passé le stage des bonhommes bâtons. Tim a bien essayé de l’emmener à un vernissage une fois mais elle avait passé la soirée à pencher sa tête sur le côté en pensant qu’il y avait une image cachée ou bien à dire tout haut qu’elle accrocherait même pas ce tableau dans ses chiottes. La seule bonne chose, c’était le champagne à volonté et les petits fours gratos qu’elle volait sur le plateau du serveur chaque fois qu’il passait à côté d’elle. Et Tim s’était dit que plus jamais il l’emmènerait, ça lui évitera les questionnements de ses collègues le lendemain matin sur l’étrange femme qui l’accompagnait.

Alors Leo admire vraiment la facilité que Dylan a pour donner vie à des personnes via son clavier. Et elle aime toujours la lire parce que ça lui donne l’impression d’être entraînée dans un autre monde, plus coloré que le sien et une fois, elle croit se souvenir que c’était à la première lecture, elle s’était surprise à envier les personnages de Dylan. C’est stupide qu’elle se dit mais Leo, elle veut juste rêver d’ailleurs, sentir le soleil contre sa peau et fermer les yeux, écouter les vagues qui s’écrasent contre les rochers et sentir le printemps. A Néphède, le temps est toujours maussade et glacial. Il y a toujours cet amas gris dans le ciel qui fait oublier à tout le monde sa vraie couleur. Alors Leo, elle se dit qu’elle a quand même de la chance, de pouvoir le voir à travers les yeux de Dylan. C’est une sensation qu’elle n’échangerait pour rien au monde et qu’elle garde au creux de son cœur les jours de lourde grisaille.

Et puis elle repense à ce premier jour, cette première rencontre fracassante. Elle se souvient encore de tout, des sensations, des odeurs, des bruits. Et pourtant, elles savent toutes les deux que Leo était pas vraiment fraîche ce matin-là (comme la plupart des matins à vrai dire). Et elle rigole quand Dylan lui dit se souvenir aussi de cette rencontre plutôt hors du commun, interstellaire. Elle regarde les lettres s’enchaîner sur l’écran de la plus jeune, son sourire s’étirant toujours plus au fil de sa lecture. Et y’a son petit cœur qui s’emballe, qui s’emplit de joie et finalement, elle est bien contente d’être rentrée à la maison, d’avoir laissé le boulot pour être avec Dylan et souffler un peu. Moi j’oublierai jamais le cri que tu nous as sorti qu’elle tape, secouait par ses ricanements. Même sur le coup, elle avait pas beaucoup rigolé Leo, pensait que Dylan était juste le fruit de son cerveau encore anesthésié par le mélange alcoolisé de la veille. C’est pas pour autant qu’elle avait arrêté de boire après ça. Ni qu’elle comprenait. Et elle l’avait rejeté ce lien étrange parce qu’inexplicable, indémontrable par des formules scientifiques qui rassuraient Leo quand elle les grattait du bout de son crayon. Et puis elle avait arrêté de se poser des questions, avait fini par accepter que c’était là, en elle. Avec elle.

Hey. Elle commence à écrire avant s’arrêter, les doigts en suspens au-dessus du clavier, soudain timide de ce qu’elle avait en tête. Et Leo, elle est jamais timide. Elle a juste peur de trop s’attacher, de faire la gamine naïve pour que tout lui glisse entre les doigts. Alors elle pense quelques secondes à effacer ce qu’elle avait prévu de taper avant de finalement, l’avouer. Tu crois qu’on pourra se voir un jour ? J’veux dire, autrement qu’à travers des miroirs ou des vitres ? J’veux dire, pour de vrai … ? Elle aimerait tellement Leo que ça puisse arriver, qu’elle puisse serrer Dylan dans ses bras. Mais elle craint aussi que ça arrive ; parce qu’elle sait pas si elle serait capable de laisser partir Dylan après ça.


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Dylan, elle a vu les différents mondes, à travers les yeux de ses camarades, à travers leurs émotions, leurs sensations. Dylan, elle a aperçu un bout de Sigan, s’est perdue dans Néphède avec Leonor. Et puis elle est retournée à Altea, le cœur plein d’un amour sans borne pour ce monde qui l’a vue naître, pour Arcadia aussi, la ville qui l’a prise en son sein. Elle y pense parfois, Dylan, se dit qu’elle n’échangerait les couleurs pour rien au monde ; sauf peut-être une chose.
Sauf peut-être une minuscule chose.
Dylan, parfois, elle se dit qu’elle accepterait de quitter Altea pour toujours, si elle pouvait rejoindre Leo, si elle pouvait rejoindre son cluster, s’enfouir entre leurs bras, ne plus jamais les lâcher. Elle emporterait Thalia aussi, évidemment ; et puis Kassian pourquoi pas. Elle leur montrerait ces mondes si tristes en apparence, les couleurs ternes et les tours sombres. Elle leur montrerait cet univers qu’elle a découvert, qu’elle tente d’apprivoiser, d’apprendre à mieux connaître. Elle leur montrerait la poésie qu’elle a décelé dans les rues perdues, dans ces êtres au regards vides.
Elle leur montrerait son monde.
Et Dylan, elle souffre encore, elle souffre toujours, de devoir leur cacher cette part si importante de sa vie. Elle souffre encore, elle souffre toujours, et elle a peur aussi ; peur de ce qui arriverait si elle levait l’interdit, déballait tout, se rependait en discours enflammés sur ces mondes proches et si peu connus. Elle a peur, Dylan, peur peur peur, d’être vue comme folle, rejetée par sa famille. Elle a peur, peur peur peur des rumeurs qui pourraient courir à son sujet, ternir sa réputation. Elle a peur, peur peur peur des regards en coin, des rictus, des jugements, de la perte de tout ce qu’elle a mis si longtemps à construire, tout ce qui la fait vivre au quotidien. Mais surtout, elle a peur, peur peur peur de découvrir qu’ils ont raison. Et qu’elle a tort. De découvrir que tout ça n’est que le fruit de son imagination, qu’elle n’a fait que rêver les robots de Sigan, le ciel enfumé de Néphède.
Elle a peur peur peur.

Mais quand elle sent la présence rassurante de Leo, douce chaleur qui se diffuse dans son corps, elle arrête d’avoir peur. Elle arrête d’avoir peur et elle sourit, gamine à l’insouciance retrouvée, jamais perdue en vérité. Gamine qui profite de sa jeunesse, choyée par les êtres qu’elle aime le plus, préservée des dangers de l’existence. Comme dans un cocon. Cocon qui ne la protège pourtant pas des moqueries de Leonor, auxquelles elle répond par un petit cri outré. C’est parce que tu m’as fait trop peur, méchante !! Dylan à la répartie toujours aussi dévastatrice, enfant aux protestations vaines de sens et de logiques. Dylan qui se sentirait capable de bouder pour l’éternité, petite princesse choquée par un tel manque de considération à son égard, qui se drape dans sa dignité perdue. (Et qui n’hésite pas à en faire des tonnes également ; elle a été à bonne école il faut dire, Thalia étant passée experte dans l’art de la dramaqueenurgie.)

Mais elle s’arrête soudaine, Dylan. Sourcils froncés en observant ses propres doigts à l’arrêt au-dessus du clavier, comme hésitants. Puis la question qui lui serre le cœur fort, très fort, peut-être trop fort. Trop peur de repousser un cri et que tu te moques, qu’elle répond, bougonne. Gamine rancunière, qui tente désespérément d’alléger l’atmosphère bien trop sérieuse. Mais j’aimerais… Pas d’explications. Ou peut-être que si ? Moi aussi j’veux te voir pour de vrai. Mais elle sait pas si ça arrivera un jour. Et elle a peur d’y penser, peur d’être déçue. J’suis sûre qu’on trouvera un moyen de se rejoindre ! Et si c’était possible ? Et si c’était vraiment possible ? Et si quelqu’un avait trouvé le moyen de naviguer entre les mondes, gardant ce secret pour lui. J’vais essayer de… Mais elle finit pas sa phrase, les mots en suspend sur son écran. Y a plus rien, le vide dans sa tête, toute chaleur disparue, partie en fumée. A nouveau seule. Et Dylan, elle observe son bureau, le regard vide. Dylan, elle attend, mais rien ne vient. Lien rompu de l’avoir trop tiré, trop forcé.
Et Dylan, elle a peur, peur peur peur – que ce soit la dernière fois qu’elle ait pu communiquer avec Leo.
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