Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 novazio;(faux départ)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Anonymous
Invité

novazio;(faux départ) Empty
MessageSujet: novazio;(faux départ)   novazio;(faux départ) EmptyJeu 22 Fév - 19:51

faux départnovazio

L’arrière-goût amer de la nicotine s’accroche à sa gorge et la lui ouvre sans hésitation aucune, le laisse à moitié pantelant entre chaque latte inspirée – Tazio vibre, il tremble littéralement entre le désir puissant de passer à quelque chose d’autrement plus inspirant, et la tentative désespérée de ralentir un peu les doses. Pas qu’il se fasse du souci face au prix, ou encore au manque de ressources ; tout est à portée de main du bâtard de riche, à mi-chemin entre la belle vie d’un dealer accomplie et les tréfonds obscurs d’un véritable fils de pute.

Non, s’il essaye d’arrêter (enfin, de ralentir), c’est pour éviter les dérapages. Les matins passés à se demander où il est, ce qu’il branle dans des draps trop parfumés pour lui appartenir et, surtout, pourquoi il arrive pas à se concentrer dès qu’il saute une inconnue. Mecs qu’il fuit avec l’adresse d’un délinquant habitué à se dissimuler, le voilà à se persuader qu’il aime que les courbes juteuses, à tenter de se convaincre qu’il est pas voué à finir avec une paire de balloches et une queue qu’il a même pas encore vues.
A essayer d’oublier qu’il a déjà rencontré celui qui va lui passer les menottes, alors-même qu’il passe sa vie à tremper dans l’illégalité.

Type sans attache, si ce n’est deux ou trois têtes pour qui il offrirait joyeusement la sienne – Taz est pas du genre à se poser, encore moins à aimer. Il a ces relents de liberté, bouffées d’impulsivité qui le poussent à tester tout ce qui peut mettre sa vie en danger ; de quelques bouteilles d’alcool en trop, à frôler le coma idyllique plutôt qu’éthylique, jusqu’aux abords de substances que même les vétérans mélangent pas, par peur de perdre pied avec la réalité, pour de bon.
Taz est courageux, ou inconscient. La réalité, ça l’a jamais excité – il aime quand son cœur éclate dans sa cage thoracique, quand il se sent capable de voler s’il saute assez haut. Il aime quand même sa gerbe est multicolore, quand les tags avec lesquels il redécore les murs lui tapent la discut’.

Ce qu’il aime pas, c’est quand tout se pète la gueule. Quand il retombe sur terre, qu’il sent ses épaules se faire démonter par la pression de tout ce qu’il a efficacement balayé sous le tapis. Et c’est précisément ce qui lui arrive là, au bord du gouffre et dans la contradiction absolue – faut qu’il choisisse entre contrôler et apprécier et, sur le coup, la première option lui paraissait la meilleure. Il est là, le problème : les décisions, Taz il sait pas les prendre correctement. Les putes, les filles faciles, il y va au petit bonheur la chance et, en général, ça se règle à coups de reins. C’est simple, carré, répétitif. Les décisions, elles, elles sont vicieuses. Elles te charment, te font croire qu’elles sont la bonne, qu’avec elles tu vivras mieux, à défaut de plus longtemps ; et quand t’en prends une, quand tu passes le cap, c’est comme si t’attrapais un paquet de morpions.
Ça reste, t’as beau la virer, tenter de l’oublier, même quand t’as assumé les conséquences tu sens la démangeaison.

La première décision de Taz, à ton égard, ça a été d’ignorer ton existence. De faire comme s’il avait pas senti les picotements, comme si l’éclat coloré qu’il avait perçu dans le coin de ses yeux venait d’un peu trop de drogue dans l’organisme. La première erreur de Taz, ça a été de dégainer sa PSP, dans l’espoir de justifier le froncement de ses sourcils, le léger pli inquiet sur son front et le mordillement nerveux de sa lippe inférieure.
Il l’a oubliée, sa PSP. Tout ça parce qu’on l’a détourné avec un coup de fil, et qu’il a eu l’audace de la poser cinq minutes. Départ en trombe, les obligations sur le bout des doigts et des jurons plein la bouche – maintenant qu’il est de nouveau devant chez toi, il regrette de pas avoir tiré un peu plus que des lattes d’une clope fade, le mélange entre l’envie de fuir et celle de se plonger dans ce que son père a pu récupérer de plus sale se faisant cocktail molotov directement dans ses veines.

Il frappe à la porte, nonchalant. Se lèche les lèvres, s’habillant de son plus beau sourire. Il attend, environ deux nanosecondes, et frappe de nouveau. Trois coups, à intervalles réguliers. Et quand, enfin, la porte s’ouvre, il a perdu tout le discours qu’il concoctait silencieusement au creux de son esprit. « …Salut. J’ai oublié ma PSP. » Tout en finesse.

Revenir en haut Aller en bas
 
novazio;(faux départ)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ANTIGRAVITY :: through the valley of the shadow of death :: Let the record spin :: IRP :: RPS TERMINÉS OU ABANDONNÉS-
Sauter vers: