rebel rebel your face is a mess ft. ajay

Il est des choses qui sont terribles à assumer. D’autres qui en disent long sur la personne en question. dakota aurait dû être de ces garçons difficiles qui finissent par trouver une voie pas très prometteuse mais respectable. Il n’en fut nullement ainsi. Parce que roy et polly en avaient décidé autrement en s’incrustant comme du poison dans la vie du gamin. Il aurait pu faire le mec intelligent, quitter le foyer familial, galérer un peu mais finir par s’en sortir. Mais sûrement qu’il ne regrette pas ses choix. Quitter oriel pour tenter sa chance dans le centre ; et à quel prix ? bowers s’était déjà rendu dans ces allées fleuries, il n’y avait trouvé que l’hypocrisie et l’aveuglement de centaines de personnes dont l’unique préoccupation, le matin, était de savoir de quelle manière elles allaient se vêtir pour la journée. dak ne faisait pas partie de ce monde, et il avait peine à croire que ce dernier se trouvait aussi près de son petit paradis pourri.

Jessica sortit ses meilleurs yeux de chien battu et continua de fixer le démon. Peut-être, dans une once d’humanité, l’aurait-il relâché, parce que, il fallait le dire, c’était une chouette fille, mais le nulls n’avait pas été éduqué comme ça. Il n’avait même pas été éduqué du tout ; se servant de son instinct primaire pour régler les conflits, préférant la force des poings à celle du cerveau et les cris aux séances de discussions profondes. Dak n’était pas un humain comme les autres et son aspect naturellement inquiétant traduisait la plupart de ses intentions.

Comme le king ne réagissait plus, l’enfant se dit enfin que c’était sa chance de prouver ce qu’il valait vraiment ; de la bonne graine de connards. Il afficha un énième sourire morbide avant de s’approcher de la jeune femme, le roux de ses cheveux faisant ressortir les traits de panique sur son joli minois. Que diable avait-elle pu trouver à l’ogre pour le suivre aussi facilement ?
Il la scruta quelques secondes avant de se mettre à caresser ses joues humides, les mains crasseuses d’un mélange de terre et de sang séché coincé sous les ongles « - crois-moi, je te mentirai si je disais que je n’ai pas envie de te faire de mal pour te mettre en confiance et te faire parler. Mais je n’y hésiterai pas un instant. » ô, il aurait pu lui sortir la disquette de base, la prendre en pitié avec une gentillesse mal camouflée mais dakota n’était pas un très bon menteur. Il préférait dévoiler son vrai visage au risque de mal se comporter, plutôt que de se faire passer pour quelqu’un qu’il n’est pas. « - alors ouais, s’il faut arracher tes jolies cheveux de feu, je le ferai. » ajay n’avait qu’un mot à dire, qu’un geste à faire, et le mouton noir exécuterai ses ordres (peut-être pas de la manière dont le king aurait voulu, mais le résultat était le même).

Le jeune homme se glissa derrière sa promise, pensant un instant à bebe avant d’attraper la tignasse rougeoyante, la faisant glisser entre ses phalanges monstrueusement longues. Le père, dont la tête pendait davantage, n’avait même plus la force de demander une énième fois de laisser partir sa princesse, et c’était tant mieux. Bowers allait pouvoir prendre soin à sa manière de cette belle plante. Il renifla avec insistance le parfum qui se dégageait de son crâne avant de s’emparer d’une paire de ciseau rouillée qui trainait sur la table de la Question, glissant les lames puantes dans les épaisses bouclettes. « - c’est à toi de jouer maintenant jess. Je te laisse trois chances. »
Il n’avait plus rien du dakota qu’elle avait fréquenté quelque temps. Non pas qu’il lui avait menti sur sa personne, mais dès qu’il se retrouvait dans cette délicieuse ambiance froide et métallique, il avait tendance à ne plus répondre des quelques pulsions qui avaient le don de l’exciter.

La gamine se débattit quelques secondes avant d’abandonner lorsqu’elle sentit une pression insupportable contre sa poitrine ; invisible ; déclenchée par le seul esprit malsain de la pièce : celui de bowers. Il utilisait son pouvoir, à bien mauvais escient, mais ça, personne n’osait lui dire. un hoquet de haine et de peur s’enfuit de la bouche de sa victime avant de l’entendre chouiner « - je vous jure que je ne sais pas. »
« - mauvaise réponse. » lâcha machinalement le garçon avant de laisser son pouce faire pression sur le ciseau pour laisser tomber une première mèche ainsi que quelques gouttes de sang (le ciseau ayant rappé maladroitement contre le crâne). « - encore deux chances de t’en sortir chérie. »

Les larmes coulèrent sous ce spectacle presqu’insupportable. L’intéressée lâcha finalement prise, appuyant ses mains sur les bras de dak qui l’enlaçait nouvellement. « - il y a quelques semaines, mon père et moi avons reçu une énigme, posée par une personne venant de sigan. Elle semblait nous indiquer une faille pour nous rendre dans cet autre monde, alors papa a commencé à chercher. »

Essoufflée, la belle continua de plus belle « - chaque semaine nous recevions un autre indice. L’ensemble constituait une phrase étrange. »
« - que disait-elle ? » grogna dak, serrant son emprise autour d’elle « - rends toi à l’heure où le rayon vert apparait, là où la pestilence laisse place à l’espoir ; tu trouveras la lumière qui te conduira à moi. »
Le marmot ne comprit pas grand-chose sur le coup. Il leva ses yeux vers ajay pour tenter d’interpréter une lueur dans son regard. « - est-ce que vous l’avez trouvé ? » demanda finalement le gamin, le ciseau toujours prêt à reprendre son boulot.