never have i ever (ft. the cluster)

Dans cette petite maison miteuse de néodam à l'extérieur qui clashe avec l'intérieur, y'a que toi et quand t'es pas là, c'est le silence, y'a que le vrombissement discret de tes différents bidules qu'on peut entendre. L'extérieur laisse penser à un endroit luxueux, bien aménagé grâce aux rénovations du gang, mais l'intérieur c'est la même que t'as toujours connu. Y'a que les meubles de base pour le remplir : la table de cuisine qui balance, le canapé avec les coussins tellement vieux que tu peux sentir les ressorts au travers, la batterie de cuisine autrefois blanche mais qui est dorénavant teintée de brun, la peinture qui lève par endroit. Cette maison, ça fait plus de vingt ans qu'elle a vu de l'amour, qu'elle a réellement été habité. Ce n'est plus qu'une poubelle, un taudis. Mais c'est ton taudis, celui de ta famille. T'as beau ne pas avoir de souvenirs heureux d'eux, ça t'appartient, c'est à ton nom. Tu l'aimes presque autant que tu veux le quitter ce plancher en bois gondolant qui craque sous tes pas alors que tu te déplaces de la salle de bain à la douche semi-fonctionnelle jusqu'à la petite pièce qui t'as toujours servi de chambre. T'aurais pu prendre la chambre des maîtres quand ton père s'est tiré. Ou quand la gouvernante s'est tirée. Ou n'importe quand après… sauf que t'as pas bougé de la pièce grandeur placard. De toute façon, tu passes le plus clair de ton temps dans le sous-sol, dans ton laboratoire/salle de travail/bibliothèque. Tu passes dans la chambre que pour dormir quand ça arrive. Les cheveux encore bien mouillés de ta douche, tu te laisses tomber sur le matelas semi-potable qui est à même le sol. T'as un regard direct sur le plafond et dans un coin, y'a une tâche d'humidité. Faudra que t'engages quelqu'un pour réparer ça… C'est quand même surprenant que ce soit le seul bris causé par la pluie acide. Tu te serais attendu à ce que la place s'effondre vu sa vieillesse et son état pitoyable.

« Nova ? Iseult ? Effy ? Anyone there ? » Ouais, tu sais pas pourquoi, mais t'as envie de leur parler. T'as envie d'entendre leurs voix. T'as eu l'impression d'avoir un arrêt quand tu les as entendus pour la première fois, mais maintenant t'as du mal à t'en passer. C'est une chose de pouvoir s'écrire, c'en est une toute autre de pouvoir leur parler. « Aaah… » Le soupire s'échappe de tes lèvres sans que tu ne t'en rendes réellement compte. « I wanna see you guys » Tu sais pas par quelle magie noire, mais quand tu réouvres les yeux, ils sont là, dans ta chambre. Enfin pas vraiment… Ce ne sont pas des corps humains, mais quelque chose de semblable à une projection. Tu prends un moment à les regarder, ton cerveau scientifique peinant à faire du sens de ce que tu voyais avant de te rappeler que tu n'avais pas mis de t-shirt en sortant de la douche, seulement un jogging pour te couvrir un minimum. « You should've said something ! » que tu marmonnes en te couvrant de tes bras avant de partir à la recherche d'un t-shirt.