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Tag notcool sur ANTIGRAVITY KRZPSujet: sixtine ☾ this is heaven in hiding.
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Rechercher dans: PERDUS DANS L'ESPACE TEMPS   Tag notcool sur ANTIGRAVITY EmptySujet: sixtine ☾ this is heaven in hiding.    Tag notcool sur ANTIGRAVITY EmptySam 16 Déc - 18:09
e m p t y (x) g o l d
I'm well acquainted
With villains that live in my bed
They beg me to write them
So they'll never die when I'm dead
And I've grown familiar
With villains that live in my head
They beg me to write them
So I'll never die when I'm dead

I'm bigger than my body
I'm colder than this home
I'm meaner than my demons
I'm bigger than these bones
And all the kids cried out,
"Please stop, you're scaring me."
I can't help this awful energy
Goddamn right, you should be scared of me
Who is in control?

embrace my unereasable scars and we will go together, nameless monster.
{#}NOTCOOL{/#}.

Le craquement des semelles sur le goudron, elle ne l’entend plus. Le frottement des vêtements entre eux, n’a plus d’importance. Seules les voix l’assourdissent, mais plus pour longtemps. La torpeur a pris possession de son corps depuis un moment, déjà. Elle n’y survivra pas. Ce froid mordant a annihilé toute sensation corporelle. Elle est là, recroquevillé. Au coin d’une rue sombre. Cachée. Elle préfère mourir ainsi. Dieu seul sait ce qu’on lui ferait si ces racailles trouvaient cette enfant sans défense, offerte à eux. Ses pieds blêmes ne pourraient plus se lever. Au mieux, elle serait assassinée. Au pire … Elle ne souhaitait pas songer au pire.
Finalement, la léthargie l’emporta sur sa crainte.

001. the child without a name grew up to be the hand. to watch you, to shield you, or kill on demand. Elle accrocha ses petits doigts boudinés au manteau de son père. Cacha son corps derrière son immense silhouette. Pap’ appela-t-elle sans entendre de réponses. Elle n’obtenait jamais de réponses. Comme si elle était muette. Comme si le soin de sa voix avait une portée ridicule. Seul l’entrechoquement du métal se faisait entendre. Haute perchée au premier étage, elle observait avec son père les enfants en contrebas qui se battaient entre eux. Pas à mort, mais jusqu’à blessures profondes et incapacité de se mouvoir. L’enfant était terrifiée, derrière son géniteur. Mais l’était-il? Il lui donnait des coups secs avec ses talons lorsqu’elle s’accrochait trop. Ne se levait pas lorsqu’elle pleurait en détresse dans sa chambre. Chambre qui n’en était pas une. Un cachot y ressemblait davantage.
Les traumatismes sur le cerveau font des miracles, et la jeune fille sans nom avait oublié ses jeunes années dans la rue. Lorsqu’un homme fort et grand s’était présenté comme son père, elle l’avait cru, puis suivi jusque dans les tréfonds des bas quartiers. Il l’élevait - pas franchement. C’était la sixième qu’il recueillait. Forçait les autres à se battre, à apprendre des tours. Une véritable mini-armée.
Sixtine était à la fois la meilleure et la plus chétive de tous. Son père supposait qu’elle souffrait d’un trouble de la personnalité. Elle pleurait tous les soirs, espérant qu’un prince la sortirait de cet endroit. Puis elle se retrouvait sur le terrain et ses yeux glacés ne clignaient pas à l’entente du bruit d’os cassés. La violence n’était pas ce qu’elle préférait, cela dit. Elle excellait dans le vol, des relents de sa vie passée dans la rue à voler pour survivre. Elle se faisait des amis. Les cinq enfants arrivés avant elle, puis les quatre qui la précédèrent. C’était de plus en plus dur de les frapper. Ainsi finit-elle par rester statique, le visage baissé. À encaisser les coups que les autres lui donnaient. Parfois gentils, parfois en réelles représailles de ce qu’elle avait pu faire auparavant.
Petit à petit, la révolution se mit en marche. Les enfants restaient debout sans prendre part à ce jeu de mini-armées, et si cela leur valut des coups de la part des adultes responsables, il fallut quelques années de plus pour que la tendance se renverse. Sixtine fixait le plafond de sa cellule, et elle plissa les yeux. Des flashs lui revenaient depuis qu’elle était ici. Des noms. Des silhouettes. Elle voyait une grande femme svelte et un homme aux cheveux d’or. Ses tempes lui faisaient mal et elle se les massait, morose. Chaque centimètre de sa peau lui faisait mal. Ses bleus ne s’évanouissaient plus. Elle restait détruite. Inerte. Puis son rire résonna dans le silence de la nuit. Hilare. Son avant-bras sur ses yeux. Allongée sur un matelas troué. Elle riait, brisant la monotonie de ce sinistre centre.
Tout était en flammes devant ses yeux.

Elle jeta à terre toutes ses possessions. Juste à côté du sang qui avait coulé. Et de la même manière que personne ne l’avait écouté quand elle criait à l’aide, elle détala en courant en ignorant les appels en détresse de son père.

002. I got rage everyday on the inside, but all I do is sit around and kill time

Sa mère était insensible. C’était probablement le seul gène qu’elles possédaient en commun. C’était ce que Sixtine se disait avant de se rappeler qu’elles ne partageaient qu’un toit. Elle possédait un visage très pâle, des cernes violettes qui lui donnaient un air plus dur que fatigué, aidé par les traits de son visage maigre très marqué. Sa bouche était si fine qu’elle ne se distinguait que par la couleur pourpre de son rouge. Son nez si long que Sixtine l’avait cru croisée avec un espadon. Des sourcils fins, probablement dessinés par quelqu’un possédant Parkinson. Elle n’avait pas d’affection pour cette femme dure comme la glace, aux longs doigts squelettiques orné de grosses pierres onéreuses dans le moindre intérêt. Sa fille vivait pour le naturel, elle vivait pour le paraître. Elles ne s’entendaient que quand elles se surprenaient à ne prendre aucun intérêt en l’autre. Puis leurs secondes de compréhension s’évanouissaient pour faire remonter l’animosité. Puis l’indifférence de nouveau. Et la jeune fille s’efforçait de pousser un long soupir pour expirer cet oxygène pré-mâché par sa fausse mère.

Le gratin de la société n’intéressait pas cette gamine. Écrasée par le poids des vêtements que sa mère lui mettait sur le dos pour refléter leur richesse grandissante. Ainsi s’asseyait-elle à table, la joue écrasée dans la paume de sa main, perdue dans ses pensées. Parfois elle entendait un vieux lui susurrer un compliment et elle levait son regard noir vers celui-ci pour forcer un sourire jusqu’à ses oreilles qui, s’il paraissait sincère, disparaissait en une demi seconde.
Elle se faisait discipliner par sa mère - qui ne savait pas qu’elle avait pris trop de coups pour que ceux-ci fasse effet. Elle restait attachée au mur de la salle et ne bougeait pas. Au mieux, elle se mettait à rire. Balançait quelques remarques cinglantes et ennuyées. Mais au fil du temps, Sixtine se tenait de plus en plus droite aux meetings. Prétendait s’intéresser de plus en plus. Elle adorait son père, aussi faux soit-il. Il avait un grain de folie. Il débitait des âneries à la minute, et même si elles ne faisaient pas décrocher un sourire à sa fille, elle les appréciait énormément.
Finalement, entre deux entremets hors de prix, un sourcil s’arqua au dessus de son arcade lorsque un riche ami à son père lui tapa dans le dos, lui annonçant que leur arrangement était plus que parfait. Et c’est entre deux fous rires gras, à éviter les éventuels projectiles de nourriture, qu’elle entendit qu’elle était héritière. D’un casino? C’était une blague.

003. looks like the bitch apple does not fall far from the bitch tree
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