here comes gluttony (jaw)

Invité

NEIGE fajitas russe

Victor "Jaw" Adamafc : rick genest ;

️️ junythekid / r. crumb ; Asteroids ; unique

DÉSÉQUILIBRÉ

EXTRAVAGANT

AUDACIEUX

GOURMAND

PERSÉVÉRANT

PUÉRIL

BAVARD

CAPRICIEUX

Nom complet Peut-être qu’il s’appelle Victor. Victor. On l’appelle jamais comme ça, pourtant. Peut-être qu’on s’appellera Adama… pourquoi pas ? Surnoms Rebaptisé Jaw très vite, pour sa sale manie de vouloir tout mordre ou manger. Ç’aurait dû être son prénom. Il a aussi un nombre impressionnant de titres de légende qu’il déroule parfois à certains curieux qui « lui demandent comment il s’appelle ». Sinon, il est Gluttony pour les M7, c'est plutôt raccord, avouez. Naissance 25 ans sur Altéa, faites le calcul, c'est simple, même lui y arriverait et pourtant c'est pas une flèche. Héritage culturel Héritage divin bien sûr, pourquoi cette question ? Il s’est assimilé à une culture d’accueil hispanique, et c’était écrit d’avance, il est l’élu, ses lointaines racines aztèques refont surface. Statut Affamé. Orientation Homme, femme ; et même tout à la fois. Finances $$$$$$.

Univers Néphède Occupation(s) Dieu de la mort et maître des canards, broyeur d’os et mangeur de chair, gladiateur dans le cercle illégal néphédien, mercenaire esthète et grand chef des sept égouts de Néodam. Particularités Des tatouages, partout, il en est recouvert et s’anime d’un second squelette. Jaw est fou et il le vit bien. Il possède une augmentation au niveau de la mâchoire et a développé, entre autre, sa puissance musculaire — en plus, il a même limé ses dents tout seul, comme un grand. Ses glandes salivaires ont été modifiées et sécrètent un acide plus puissant, son organisme l'a bien supporté malgré son caractère expérimental et lui permettent de digérer à peu près n'importe quoi (sans folies). Sinon, son sang divin lui permet de faire claquer les portes à distance et de gambader plus légèrement et un peu plus vite tel un zéphyr des temps modernes ; mais c’est déjà beaucoup, c’est qu’ici, dans cette dimension, ce n’est pas simple de regagner toute sa puissance d’antan. (Norm) Lien(s) cosmique(s) Un soulmate, mais il sait même pas qu’il existe, et même s’il le savait, il comprendrait de travers ce lien qui les unit — peut-être même qu’il aurait envie de le goûter, lui aussi. Sinon, il a un cluster et c’est bien la seule famille qu’il a — et ils sont tous réunis. C’est bien les seuls amis imaginaires qu’il peut embrasser et mordiller, et ça, c’est bien. Keywords self-proclaimed god + man-eater + rituals + mercenary + seven deadly sins + gluttony + familia + santa muerte + disturbed + playful + dresses and jewelry + flower power + huérfano + danza + depravado + dangerously childish + illiterate + imagination ’n’ ravings

we are all astronauts JAW — La mâchoire, c’est comme ça qu’on l’a surnommé. Depuis qu’il est petit, il a prit l’habitude de mordre, de mâchouiller, et s’est greffé à ça l’envie de manger, viscérale, puisque pauvre et décharné, il a toujours dû se battre pour le faire. Un besoin qui s’est installé et est devenu une obsession; ce TOC ne le quitte plus et ça ne va pas en s’arrangeant.

C’est comme ça qu’on l’appelle au quotidien et c’est aussi comme ça qu’il est présenté en tant que gladiateur des terres brisées. Comprenez combattant dans le cercle illégal néphédien, et sa réputation n’est pas à refaire, malheureusement. Quand on lui a dit qu’il pouvait manger et faire gagner des cryptostellars à Pride ou aux Heathens (leur mécène), son sang n’a fait qu’un tour. Il devait avoir treize ans quand il s’est limé les dents, pas les incisives non, les autres. En plus, c’est eux qui lui ont permit d’avoir cette augmentation au niveau de la mâchoire et des glandes salivaires sur-acidifiées, il n’allait pas cracher dessus. Aujourd’hui, par ses efforts et leur bonté manifeste, il est heureux comme un poisson dans l’eau.

Bien sûr, au début, ça lui a fait mal. Et ça lui fait encore mal, en fait. La pose ne s’est pas faite avec la dose d’anesthésie habituelle — la contrebande c’est bien, sauf pour ça. Puis il a faillit mourir, parce que c'était expérimental; la suracidité de sa salive aurait pu lui désagréger la cavité. Mais finalement, il n'a perdu qu'une seule dent à cause de ça. D’abord ça le faisait un peu pleurer (quand il n’était pas sous l’euphorie de l’appétit), puis il s’est habitué : parce qu’à force d’être stimulé par la douleur à la mastication, la libération d’endorphine est devenue presque addictive, elle aussi.

Mais ce n’est pas tout : en incarnant la gourmandise, il n’y a pas que ses papilles ou sa mâchoire qui soient éveillées, il y a aussi… l’odorat ! Cet odorat qu’il a développé, (peut-être a-t-il un cerveau reptilien des plus honorables, grisant? ou alors simplement ce sens-là déréglé?), ça lui permet de sentir des choses que vous ne sentirez sans doute jamais, et lui, contrairement à vous, y fait particulièrement attention. Parce s’il n’a pas une mémoire franchement visuelle, voire pas du tout, ce n’est pas le cas de l’olfactive, qui reste à jamais.

MYSELF BLESS MYSELF — BENDITO SEA MI PERSONA ; Son père est le cosmos, sa mère les entrailles de la terre : Victor est un dieu-né, mais si loin de ses racines dimensionnelles, il a été amputé de bien des pouvoirs. Triste sort pour un enfant aussi rayonnant, n’est-ce pas? Soit, il l’accepte, et pour sûr, l’affliction n’a pas été d’actualité depuis ses très jeunes années. Maintenant qu’il sait ce qu’il est, et ce qu’il va devenir, tout est plus clair et son destin se déroule sous ses pieds comme un tapis de quartz.

Mais son passage dans cette dimension n’est pas de tout repos. S’il veut espérer un jour regagner tous ses pouvoirs, il faut agir. Et pour ça, il y a les rituels, les sacrifices, la pieuse gloutonnerie. Et avant tout ça, il y a eu l’habit divin, nécessaire, et c’est cet ensemble squelettique tatoué qui redessinera sa véritable essence.

Il doit en ingérer, encore, toujours plus, des humains plus que n’importe quoi d’autre, parce que c’est eux les créations les plus importantes, pas les siennes malheureusement, mais celles qu’il se doit d’accueillir, en dieu de la mort ressuscité. Alors Jaw se pare de ses plus beaux atours, la tête ornée d’une coiffe à plumes bicolores, lorsqu’il ne souhaite pas agir nu : mais jamais sans ses quelques bijoux d’or resplendissants, qui vibrent d’une magie macabre et nourricière.

Lorsqu’il est blessé, il se régénèrerait plus vite que les autres — en réalité, c’est un healer qui fait son affaire la nuit tombée, pour ne pas briser l’enfant déchu — et même, il peut faire des courant d’air, ce qui lui permet de gambader plus vite et légèrement, et même souffler sur une flammèche pour qu’elle prenne.

Mais malgré son attirance féroce pour la chair, il y a bien un mot d’ordre à retenir :

Vous êtes tous délicieux. Dieu vous aime.

Je vous aime.

M7 — Ou les Magnificent Seven, c’est eux, les péchés capitaux, le cluster miraculeusement recomposé, ces fous rapiécés : tous hors-la-loi ou déviants, réunis sous la même bannière. Pas difficile à Néphède, mais eux, ils ne retourneront jamais en arrière, et eux, c’est une vraie famille. Jaw les aime de manière inconditionnelle, d’amour, en supposant qu’il sache ce que c’est, parfois il a même envie d’en croquer de ces cuissots, mais se ravise très vite : il ne veut pas les perdre, parce que sans eux, il ne serait plus un dieu, sans eux… il ne serait plus qu’un humain blessé et affaibli, meurtri par leur perte.

Combats illégaux, mercenariat, c’est ce qu’ils font de mieux, mais ne se restreignent pas pour autant qu'à ça — on ne peut empêcher les ailes de la liberté de battre encore un peu plus. Les Heathens, c’est leur mécène, ils bossent pour eux en particulier, puis c’est les premiers que Jaw a connu, avec Pride. Pas prêts de leur faire de l’ombre, aux yeux de beaucoup ils ne sont qu’une bande de tarés, sept qui plus est, autant dire… une armée de souris face à des ours affamés.

Pas de l’ombre, mais la méfiance ou l’effroi piquent bien souvent le cœur des étrangers lorsqu’ils croient en reconnaître un au détour d’une ruelle glaciale. C’est une petite victoire quand même, pas vrai ?

DIVERS — Le mot « rat » est à proscrire dans votre vocabulaire si vous ne voulez pas réveiller une faim supposée inexistante chez lui. Ça le rend légèrement hystérique. Puis après il se met à pleurer, parce que ça lui rappelle Teddy, le rat qu’il a dû manger. C’était pas un rat ordinaire, c’était son ami et son premier papa.

— Jaw adore les robes, les bijoux, surtout ceux qui brillent, l’or lui fait beaucoup d’effet, voire, l’émeut. Son style vestimentaire est approximatif mais essentiellement excentrique, fait pour être remarqué. Ce n’est pas un dieu qui s’ignore, sachez-le.

— Danser et chanter, c’est presque aussi compulsif que de mordre, et ça le soulage de bien des maux invisibles. Jaw a, en plus, une superbe voix, avec laquelle il joue comme un chef avec son orchestre : c’est tout bonnement incroyable de grâce et de beauté. Tout ce qu’on n’aurait pas imaginé venant d’un être tel que lui, déréglé jusqu’à la moelle de ses os.

— Comme tout bon dieu qui se respecte, il doit - entre autre - accueillir les prières de ses fidèles, et Jaw prend ça très au sérieux. Outre les voix de sa famille qui résonnent parfois là-haut, il y en a d’autres qui jacassent, il n’est donc pas étonnant de le voir dans un coin du hangar réaménagé en loft, nez face au mur, à se concentrer sur ces dernières. Ce qu’il ignore, c’est que l’une d’entre elles est son soulmate, avec lequel il dialoguerait par télépathie. Bien sûr, il n’a pas conscience que la soulmark sur sa langue, sous forme de tatouage à l’encre blanche, a un lien avec ce dernier. En plus, il a une tonne de doléances à lui faire, c’est impressionnant. Souvent, il lui demande de se taire, cet inconnu à la langue bien pendue. Jaw le trouve particulièrement ingrat. Mais bon, on ne choisit pas ses fidèles — pas toujours, du moins.

— Il appelle respectivement : Pride « Papa », Lust « Maman », Wrath « Grand-frère », Sloth « Mamour », Envy « Trésor » et Greed « (Ma) Princesse ». Gluttony ? C’est chaton, il s’appelle comme ça tout seul quand ça lui prend. Lust et Sloth s’y sont mit après, ça le calme. Enfin, ça leur va plutôt bien, non ? La plupart ont arrêté de s’en plaindre. Personne ne veut faire pleurer Jaw de toute façon. Sauf Greed peut-être. Oui, Greed aime quand même le faire pleurer, comme Gluttony aime le faire vomir. L’amour rend vache, parfois.

— À treize ans, il s’est rasé la tête, puis tout le reste aussi, tant qu’à faire. Fini les boucles d’or, mais pas aux oubliettes les robes et les sucettes, ça non. Il a commencé à se faire tatouer aussi dans ces eaux-là, parce qu’il fallait bien débuter sa transformation un jour.

— Jaw parle beaucoup. C’est décousu. Presque drôle. En revanche, il prend très mal les moqueries. C’est une femme sensible.

— Si Jaw se croit être el dio de la muerte y del inframundo, la plupart des membres de sa famille y croient, surtout depuis qu’il a invoqué Wrath à ses côtés, il y a deux ans de ça. On fait moins les malins, hein?

— Il y a de forte chances qu’il soit amoureux de Sloth, l’androïde du cluster. La désillusion a été toutefois omniprésente lorsqu’il a réalisé qu’il ne pouvait pas s’imbriquer dedans comme les autres. Il devra faire sans… ou trouver un moyen de le faire quand même. Rien n’arrête un dieu. Sauf peut-être du sirop à la grenadine ou un verre de horchata frais. Mais chut, je ne vous ai rien dit.

— Il parle un langage que certains ont gardé après l’apocalypse, l’espagnol, mélangé à quelques notions de nahuatl. Rassurez-vous, il ne dit pas des choses plus intelligibles avec ça.

— Des titres à rallonge, il en a, oui. Ça symbolise beaucoup pour lui, ce sont ses légendes, ses « haut-fait » dans son ascension divine. Soyez pieux et cléments et il le sera avec vous en déroulant ceux qu’il a déjà collectionné pendant sa courte et prodigieuse existence.

— Tous les M7 cohabitent dans le même local, à savoir un loft réaménagé à Néodam, au niveau des docks à Downtown. C'était le gros caprice de Jaw, de voir la mer de la fenêtre. Comme d'habitude, on a finit par lui donner ce qu'il voulait.

— Il adore parler des heures avec Max. Et lui nettoyer son auto-mail après une bagarre un peu trop sanglante. Il lui a même proposé un pacte pour lui offrir sa virginité. Il est sûr qu'il l'est. En retour? Une bénédiction et sa protection. Ce garçon est un privilégié. En plus, il lui fait ses teintures. Il adore. Il est si beau. C'est lui qui l'a baptisé Victor. (Pour Victor Hugo.) Il l'appelle comme ça tout le temps. Ça lui rappelle le bon vieux temps.

— Will sent très bon. Il le reconnaitrait entre mille. Même si là, présentement, il l'a un peu beaucoup oublié. Il oublie très vite les gens quand il ne les voit - sent - pas assez souvent.

— Jaw ne dort jamais seul. Jamais. Toujours avec sa mère… ou son père… ou les deux… ou à défaut, avec Sloth, quand elle le veut bien (et surtout quand elle le veut pas).

— C'est un dieu qui ne sait pas lire, de toute façon les tablettes sacrées dans le monde des fantômes, c'est un peu dépassé. Leur parler suffit, on ne signe pas de contrat avant de le rejoindre.

Invité

it's all 'bout usIf they hurt you
They hurt me too
So we'll rise up
Won't stop
They don't know
They can't see
Who we are
Fear is the enemy
Hold on tight
Hold on to me
'cause tonight,
it's all about us
gluttony

mother hunger

Et tout commença avec la faim.

À chercher vainement tout ce qui pourrait le sustenter, dans ces rues sales néphédiennes. Argent? Pas d’argent. Non il n’a pas d’argent, et même s’il en avait, il n’aurait pas pu la manger. L’argent ne fait pas survivre qui que ce soit ici, et encore moins un jeune dieu en devenir. Tout ce qu’il veut c’est remplir son estomac, c’est mordre, déchiqueter, avaler et recommencer. Et peu importe qui lui tend la nourriture, il le bénit de ses deux agates émeraude, rougies par l’émotion et la saleté.

Toujours la faim.…

L’appétit qui vient. Il mange tout ce qu’il trouve et ça semble suffire à sa survie. Les poubelles sont de véritables mine d’or, les rats et chats errants de véritables proies de choix, lorsqu’il n’y a pas des restes humains laissés par des nettoyeurs incompétents. Au fil des jours, mois, années, il sait où chercher, et le garçon devient un peu plus habile chaque jour, plus sensible à son environnement — il hume l’air, il sait des choses que les autres pourraient ignorer, et parfois, suffit pour réveiller son insatiable appétit.

…sans faim.

William,
Demian,
Max,
Pedro,
Lucien…

Alors il les suit, il apprend, on lui donne même un prénom, qu’il finira par digérer comme le reste. Des restes hispaniques, il finit par devenir ce qu’il pense vouloir être — qu’il est vraiment — et se transforme, peu à peu, étirant ses ailes de son cocon d’horreur et de gloutonnerie. Bientôt, il sera grand, quand il en aura suffisamment absorbé, de ces pantins de chair qui s’amusent à jouer les rois dans cette cour obscène et sordide — et quand les rituels seront suffisants, quand la dernière goutte de sang lui octroiera la pleine puissance, il renaîtra.

pride

GRAND. PAS PEUR DU SOIR. RICHE? ŒIL VIF. CHARME… BOISÉ. ORGUEIL.

Faim.

Victor glisse sa main dans sa poche, comme il a apprit auprès de ses deux copains de la rue, pas ceux qui parlent en espagnol non, eux ce sont les petits jeunes qui sont plus grand que lui. Ils ne lui ont pas encore apprit que l’argent ne se trouve pas dans les poches ici. Mais il s’en fiche, puisque c’est pas de l’argent qu’il cherche.

Mais il n’est pas très discret Victor, parce que cette nuit-là, il a vraiment faim et se laisse aux pires chasses de son existence pour tenter de récupérer quelque chose à grailler. Même un os à ronger aurait pu être délivrance. Le gamin est plus agressif dans ces moments-là, égaré même, lorsqu’il ne s’agit plus de gourmandise; plus méchant et il n’aime pas être méchant, mais c’est ainsi. Il se subit. « Hey ! » fait la voix — et elle est belle, sa voix, même dans ce qui aurait pu être une menace — et le gamin ramène à lui le seul objet qu’il a pu récupérer dans cette poche, quelque chose qui ne se mange pas mais qu’il n’a pas envie de lâcher. « Me force pas à aller le r’chercher, boucle d’or… » Le gamin est habillé en fille, il ne sait pas trop ce qu’il est de toute façon, la dernière fois qu’un adulte l’a touché il aimait bien croire que c’était une fillette, même si ce n’était pas le cas — et les robes, il adore ça. Celle qu’il porte est sale sur ses pans et son crâne de pré-ado attardé est encore garni d’une crinière d’or. « No. » l’intonation un peu plus agressive, serrant fort le zippo contre sa paume squelettique. Le duel de regard est intense, mais Victor est bien plus petit que lui, plus faible aussi, même si ses mâchoires sont un véritable instrument de torture. « Tengo hambre. » « Qu’est-ce que tu racontes encore? » fait-il, le gamin essaie de mordre le zippo dans un élan instinctif mais rien n’y fait, il ne pourra pas le manger, celui-là. L’Orgueil forcit de la voix. « Putain mais qu’est-ce que tu fous ! » et lui arrache des mains l’objet encore dégoulinant de salive. La voix forte le bouleverse, comme la réalité qui se dresse face à lui : il n’a toujours rien à manger. Il n’arrive même pas à être méchant, cette fois-ci. Victor se met à pleurer. « J-J-Je… » il renifle, son nez est déjà bien encombré. « J-J’ai faim. » et se gratte nerveusement les bras.
« À manger? » qu’il lui dit après avoir redressé son regard larmoyant dans sa direction. Il n’a pas envie de manger un bout de ce bras qu’il gratte. La plaie de l’autre jour n’a pas encore cicatrisé après son scalp nécessaire.
(Elle n’a pas l’air d’avoir douze ans.)
« Tu m’fais perdre mon temps… »
« S’te plaît P’pa, à manger. »
« Attends t’as dit quoi là? »
« P’pa, à manger. »
« Oh bordel… »
« S’te plaît? »

lust

BLONDE. TARENTULE AVENTUREUSE. BLESSÉE? VÉNÉNEUSE. PRÉSENCE NÉCESSAIRE… ONCTUEUSE. LUXURE.

Vengeance.

Il y a un type (trapu, barbe de trois jours, après rasage de qualité sommaire mentholée, ongles sales et vêtements de faux-riche) qui la regarde avec du verre dans les yeux. Dès qu’il l’a vu, Jaw l’a profondément désiré.

Ça lui a fait des choses… à l’intérieur.

Sa salive ultra-acide, ravalée à plusieurs reprises alors que Pride portait la parole pour trois. Justice devait être faite. Justice… pour la famille.

J’ai faim, qu’il pense, avant de le clamer haut et fort, rôdant autour du mac à distance raisonnable, ignorant le canon qui se pointait tantôt vers lui, tantôt vers son père.

Et puis finalement, après un tour de passe-passe bête et violent, le type s’écroule au sol, ça sonne comme le gong pour Jaw, qui écrase son genou contre sa colonne avant de lui chiquer le cou.

Parce qu’il l’avait fortement désiré, là…

Entre ses deux mâchoires surpuissantes.

Quand son regard se lève finalement sur la jeune femme qui le scrute d’un œil nouveau, une pensée s’étire de son âme, comme ce sourire ogresque sur ses lèvres à la grenadine vomissante.

Je veux tes mains sur moi,

Maman.

greed

FÉLIN. IL EN VEUT TOUJOURS PLUS. DÉSENCHANTÉ? RAPACE. INFAILLIBLE INDIFFÉRENCE… MAÎTRE DES JEUX. AVARICE.

Mensonge.

Les cartes tombent sur le tapis, Jaw est assit par terre, quatrième fois qu’il change de spot en quinze minutes. Il a l’ennui… un peu triste. Pourquoi ne veut-il pas rester avec sa famille ?

Alors Pride joue, puisque c’est comme ça que cet homme fonctionne, ce n’est que comme ça qu’ils pourront l’avoir.
Jaw finit par aller s’assoir sur les genoux de Lust, qui lui flatte doucement l’échine alors qu’ils surveillent encore d’un œil Pride et Greed en face-à-face.

Le tatoué gémit quelques plaintes, on lui offre de quoi mâcher, mais c’est l’une des cartes plastifiées qu’il veut, parce qu’il ne sait pas comment ça goûte. Le temps semble s’écouler lentement, trop lentement, jusqu’au dernier soupir — celui de Greed, dont les épaules s’affaissent sous le poids de la défaite.

Il n’aime pas trop les cartes de poker, ça n’a pas de goût. Il préfère embrasser le coin des lèvres de maman, elles au moins, elles sentent un peu la fraise.

Maintenant il y a ce grand homme charmant et désabusé avec eux.

Son premier grand-frère. Il y en a un autre, là-bas, dans une tornade de poussière.

sloth

PLASTIQUE MAGNÉTIQUE. ELLE AIME LA LIBERTÉ. CYBERPIRATE? CERISIER EN FLEUR. ABSENCES… AMOUR NAÏF. PARESSE.

Attraction.

Il en a fait, du chemin, pour aller la retrouver. Elle est apparue loin de Néodam, et il a voulu y aller tout seul, parce que ça lui faisait plaisir. Un risque sur lequel ferme les yeux les autres. Si papa et maman sont d’accord, tout est possible.

Et elle est encore plus belle en vrai.

Ses cheveux d’un blanc majesté sont aussi doux que les plumes d’un oiseau. Et ses yeux? Deux océans. Jaw l’a serré fort dans ses bras et lui a tenu la main pendant le chemin du retour. Elle n’était ni chaude, ni froide. Un peu tiède, comme… comme quand il a mangé la dernière bouchée de Teddy, son rat, il y a de ça des années.

Elle n’a pas l’air fatigué, et elle sourit, presque autant que lui, mais le passage d’un monde à l’autre n’a pas été sans séquelles.

Des absences, souvent après trop d’efforts cérébraux, qui la plongent dans un état catatonique.

Ainsi Sloth goûta à la liberté, celle qu’elle a toujours cherché.

Petite sœur synthétique, poupée au destin reconstitué.

Aimée.

envy

PETITE. SE PERD SANS JAMAIS Y RESTER. CLEPTOMANE? ACIDULÉE. OMBRE SILENCIEUSE… REBELLE SANS FERS. ENVIE.

Secours.

Quand ils ont tous senti qu’il lui était arrivé quelque chose, ils se sont tous serré les coudes pour la retrouver. Sloth l’a débusqué, sur les réseaux qu’elle a disséqué via son esprit numérisé, puis ils y sont tous allé, dans ce commissariat de Downtown, parce qu’il était hors de question qu’une des leur ne soit privée de sa sainte liberté.

Jaw se met sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus l’épaule de Pride, qui finit par se retourner vers les autres.

Faut payer.

La caution?

Ouais.

(Hein? Ils font chier. Rentre-leur dedans et c’est plié.)

T’as combien?

J’ai faim…

(Vous êtes là les gars?)

Greed ?

Dans vos rêves, les filles.

T’as oublié de me faire le virement. On a rien là.

(Putain vous êtes vraiment là!)

J’ai faim…

Lust, file-lui de quoi grailler.

Il veut l’officier.

Greed, sérieux, le fric…

Oh, attends, laisse-moi réfléchir… non?

J’AI FAIIIIIM!

Shhht, ça va aller, on sort bientôt…

(Une bonne droite ça lui aurait mit les idées au clair au poulet.)

On tire à la pièce et tu fais pas chier. Deal?

…hm. Deal. Face.

(JE VAIS SORTIR DE CE TROU! C’est pas moi qui ai volé cette poufiasse de riche, j’le jure!)

Mais-euh… je veux lui… il sent pas mauvais et…

AH! Pile. File les thunes.

Bande de… foutus… rats.

Rat? Un rat? Où ça? Rat, rat? Un vrai rat?

Merde Greed, le mot interdit!

RAT!

Sloth, arrête de rire…

*soupir*

Je vous hais. Tous.

(J’VOUS AIME!)

wrath

MASSIF. COCKTAIL ÉMOTIONNEL EXPLOSIF. GENTIL? BESTIAL. FORCE DE LA NATURE… DESPERADO. COLÈRE.

Invocation.

La douleur qui arrache un cri à chacun des M7. Le bras… le bras arraché, déchiqueté. Ça saigne, ça fait mal, ça fait tourner la tête. Wrath souffre, et avec lui, toute sa famille.

Puis un jour, il arrive, éjecté de sa Terre natale, pour embrasser les terres polluées néphédiennes.

Son salut…

Jaw était là, à moins d’une dizaine de mètres, et les autres l’ont vu, senti.

Avec l’envie de le goûter… mais pour Jaw, ce fut l’illumination.

Il l’a invoqué ! Il a réussi !

Alors les autres ont traîné leur carcasse pour les retrouver. Et ils ont eu peur à l’unisson. Ou au moins, ça semblait y ressembler. C’était l’émotion de Wrath, puissante et contagieuse. Jaw, lui, était bêtement heureux, fier de ce qu’il avait accompli.

Plus tard, on lui a posé un auto-mail, ça a été douloureux, très douloureux même, la contrebande n’offre pas toujours l’anesthésie généralisée, Jaw aussi s’en souvient. Alors il compatit. Puis il l’emmènera à l’arène, là-bas, dans les sous-sols de Néodam, où Jaw a déjà un nom. Avec lui à ses côtés, ils seront… invincibles ! Et Greed sera content, Pride aussi, parce que le fric pleuvra.

C’est juste qu’ensemble, et même séparés, ils ne savent pas s’arrêter lorsqu’on le leur demande.

Mais c’est pas grave. Gluttony et Wrath se comprennent : ils subissent leur pulsion.

En fait… c’est le cas de tous.

Mais ils sont heureux.

Heureux comme des fous.

Réunis, rien ne peut leur arriver.

Après tout, il y a un dieu pour veiller sur eux…

Et c’est lui.