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 Don't speak (Grimlo)

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MessageSujet: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyVen 27 Juil - 20:09

Don't speakI know just what you're saying
So please stop explaining
Don't tell me 'cause it hurts

Y’a de l’électricité dans l’air.

C’est peut-être de vivre avec Blade. L’impression d’être sous la vigilance de l’œil morne d’une caméra vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sauf que Blade est pas un putain de cyclope et qu’il a deux yeux pour l’épier. Il peut pas aller pisser sans que son garde du corps lui demande où il va. Comme s’il craignait qu’il fasse une connerie. Comme se noyer sciemment dans la cuvette des waterclosets. Il pourrait le dégager. Techniquement, c’est son appartement, il a pas à supporter un locataire non désiré. Mais l’idée de renvoyer Blade dans les dortoirs glauques de l’Ordre de Garmr lui fait moyennement plaisir. Il se sent pas d’humeur assez cruelle pour la mettre à exécution. Il devrait détester Blade, comme il devrait détester tous les autres, pourtant il n’en a jamais eu la faiblesse, ce serait céder à la facilité des émotions violentes, comme on le lui a inculqué. Il sait comment on les a élevés. Et il ressent à leur égard la même pitié qu’on a pour un chien enragé, que l’on doit malgré tout abattre. Il devrait haïr Arlo, aussi. Il n’en a pas la force.

Des semaines. Il ne sait pas trop combien, il a perdu le compte dès les premiers jours, y’a que l’éternité pour lui tendre les bras, sans Arlo, cette éternité moribonde de son avenir au sein de la famille, sa conversion de victime à bourreau, son ascension au rang de démiurge suprême, à faire régner terreur et malheur, rictus aux lèvres. Il ne veut pas y penser. Parce qu’il ne sait pas comment empêcher tout ça d’arriver. Quand il regarde Wotan, il a le sentiment qu’il avait tout prévu, la tromperie d’Arlo, la rupture silencieuse, les appels laissés sans réponse, les fans enflammés par l’histoire, les non-réactions de Grim aux questions personnelles. Wotan a dû prédire tout ça, peut-être qu’il a même mis la main à la pâte, collé cet enfoiré dans les pattes d’Arlo pour le tenter. Paranoïa. Il ne veut pas y penser.

Il se concentre sur l’exy, la rage qu’il déploie sur le terrain décuplée, les fautes qui s’enchaînent et son coach qui gueule sans qu’il l’entende vraiment. Ça ne fonctionne pas. Il se dit toujours qu’il devrait répondre, pardonner ou oublier, à la place il refuse la bataille, rend les armes avant de s’être battu, coupe court toutes les interviews qui s’intéressent à autre chose que l’exy, n’apparaît plus sur les réseaux sociaux, comptes à l’abandon. Il voit bien ce qui se passe, les querelles incessantes entre ces deux teams ridicules, la sienne prenant celle d’Arlo pour des cons et n’ayant sans doute aucun intérêt pour leur couple hormis les joutes verbales qu’il suscite. Il voit bien les vidéos d’Arlo, ses silences équivoques lorsqu’il fixe la caméra au fond du cœur, sur lesquelles il ne peut se retenir de cliquer, même s’il prétend ne pas les regarder. La culpabilité n’est pas partie, d’avoir foutu Arlo face au danger pendant si longtemps, il l’avait espéré. La vérité, c’est qu’Arlo reste une cible, même s’ils ne sont plus ensemble. Tant qu’il l’aimera.

Y’a de l’électricité dans l’air. Et Grim est un circuit privé de son disjoncteur.

Arlo doit être parti à présent. Il ne veut pas voir l’appartement vide, leur cocon de bonheur réduit à néant. Lorsqu’il arrive devant la porte, il sait déjà qu’il n’y restera pas. Il peut se plaindre de Blade autant qu’il veut, vivre là sans Arlo n’est pas une option. Il inspire longuement avant de placer son iris devant le scanner d’identification. Il veut seulement récupérer quelques fringues, puis s’en aller. Il en a marre de porter celles de Blade, trop amples pour sa carrure. Jeter un œil pour voir si Arlo n’a pas laissé quelque chose derrière lui, son odeur sur l’oreiller ou un tee-shirt crade, n’importe quel truc dégoulinant de pathétisme fera l’affaire. Il entre dans l’appartement.

Y’a de l’électricité dans l’air. Et le parfum d’Arlo, aussi.
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyDim 29 Juil - 4:09

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I can't believe this could be the end

Il a largement eu le temps de déménager. Et même s'il n'avait pas eu le temps de s'en occuper personnellement, il a largement les moyens de déménager, ce qui revient au même. Maintenant qu'il a du fric il peut confirmer deux proverbes : l'argent ne fait pas le bonheur et le temps c'est de l'argent. Ça fait des semaines qu'il a parlé du déménagement à son agent, à peine quelques jours après que Grim ait claqué la porte et que le scandale ait commencé à passionner le public. Quelques jours quand même parce que, dans les premières heures, il s'attendait à voir Grim revenir d'une minute à l'autre, prêt à essayer de recoller les morceaux. À vrai dire il l'attend toujours mais on ne peut plus vraiment dire qu'il s'y attend. Ça tient davantage d'un fantasme sans espoir que de la quasi-certitude que c'était au début. Et pourtant, Arlo est encore là. Il n'a entrepris aucune démarche pour trouver un nouvel appartement et n'a pas préparé le moindre carton. Au contraire, il a pris ses aises ; non pas qu'il se gênait pour le faire déjà avant tout ça, bien que l'appartement soit avant tout celui de l'héritier Mercury. Mais depuis son départ, Arlo a peuplé l'appart de nouveaux locataires pour essayer de remplir le vide laissé par Grim, principalement de nouvelles plantes grasses. Sa préférée est gigantesque, le pot passait tout juste la porte et elle frôle déjà le plafond. Il ne lui a pas encore trouvé de nom mais il le piochera sûrement du côté des dinosaures. Bref, l'appart était plutôt vert avant, maintenant il est en bonne voie de devenir une jungle. Bref, Arlo est loin d'être parti.

Le problème, c'est que Grim est loin d'être parti. Dans la jungle des plantes et des instruments de musique d'Arlo, la marque de Grim est partout. Il y a ses vêtements dans l'armoire, sa brosse à dents sur le bord du lavabo, ses snacks préférés dans le placard de la cuisine, un sweat à lui sur le dossier du canapé — il l'avait pas laissé là mais Arlo l'a porté plusieurs fois depuis. Et plus que le matériel, il y a les souvenirs, accumulés sur plusieurs années de vie commune, qui habitent chaque recoin de chaque pièce, chaque brèche dans chaque tasse, chaque bruit chaque nuit. Tout ça rend douloureux de rester ici, et pourtant Alo est encore là. Incapable de partir, incapable d'admettre que Grim ne va pas lui revenir. Le fait est que le logement appartient à sa famille. Ça signifie que tant qu'Arlo reste là, il reste lié à Grim d'une certaine manière. Et il est pas sûr de pouvoir vivre sans ça. Maintenant, il s'attend plus à voir débarquer Blade et une bande de chiens de garde venus l'évacuer de force que Grim lui-même, mais si ça arrive Grim en entendra forcément parler et il et assez désespéré pour trouver ça mieux que l'alternative non-violente.

C'est ce qu'il se dit à chaque fois qu'il entend un bruit suspect de l'autre côté de la porte d'entrée et que son cœur se serre. C'est ce qu'il se dit avec plus de conviction une fois que la peur est passée. Il a souvent les boules depuis que Grim est parti. Il avait jamais vécu seul avant, c'est à peine s'il avait déjà passé une nuit tout seul. Au pire, y avait toujours quelqu'un qu'il connaissait dans une chambre voisine, que ce soit de sa famille, un pote ou un roadie en tournée. Mais il a pas peur que la nuit, parce que les Mercury peuvent décider de venir le déloger à tout moment, ils sont dans leur droit — un peu moins s'ils lui font entonner le chant de l'aigle après, par contre, mais il pense pas qu'ils iraient jusque-là. (Naïf.)

Ce jour-là, il vient de lâcher les touches de son piano numérique quand il entend le déclic de la porte d'entrée. Pour toutes les fois où il a imaginé entendre quelqu'un dans l'appartement alors que les sons étaient bien trop lointains ou pas assez humains, là il est sûr de lui. Il est à peu près certain qu'il s'agit d'un Mercury, aussi, parce qu'il a confiance dans la sécurité du bâtiment et même les deux-trois fans de Grim qui disent vouloir la mort d'Arlo ne risquent pas de passer les portes si facilement. Il attrape sa guitare électrique parce que c'est ce qu'il a de plus contondant à proximité et il se dirige droit vers l'entrée. Son cœur tambourine dans sa poitrine et il a chaud à la tête mais l'appréhension ne l'arrête pas. La silhouette de Grim qui ne s'attendait apparemment pas à le voir ici, par contre, ça lui file le vertige. Littéralement. Tout le sang qui vient d'affluer vers son visage semble redescendre beaucoup trop vite, peut-être même qu'il s'est carrément évaporé parce qu'Arlo se sent livide. Sa poigne se relâche autour du manche de la guitare qui cogne le sol dans un bruit sourd accompagné de la vibration des cordes. Il la pousse contre le mur juste à temps pour qu'elle ne tombe pas. « Grim ? » Genre il a un doute. Il porte sa tenue des journées de repos, pantalon fluide et débardeur pas tout frais. S'il avait su que Grim venait il aurait mis une salopette. « Qu'est-ce que tu... » Mais c'est dur de parler quand ses entrailles sont en train de se liquéfier. Qu'est-ce que tu veux, qu'est-ce que tu fais là, il a sûrement assez d'imagination pour remplir les blancs.
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyJeu 2 Aoû - 19:00

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Léger choc. Il dévisage Arlo sans qu’il n’ait l’air de comprendre qu’il est réellement là. Ça dure longtemps. Peut-être. Les lèvres d’Arlo ont semblé frémir, prononcer son prénom, une question incomplète à laquelle il n’a pas de réponse, quelle que soit la manière dont il l’achève. Lui n’entend que le bourdonnement de son cerveau, le bruit blanc d’une de ces vieilles télévisions qu’on ne trouve plus que dans les décharges à ciel ouvert. Un battement de cils. Ses pupilles font le point sur les cascades de verdure en arrière-plan, une plante grasse atteinte de gigantisme visible depuis l’entrée. Arlo n’est pas sur le point de partir, il comprend, il n’est pas simplement venu chercher quelque chose qu’il aurait oublié derrière lui. Il n’est jamais parti, il a même décidé de refaire la déco, apparemment, ce qui a le don de le désorienter. Ce n’est pas qu’un hasard douloureux, un retour de karma pour une rupture trop brutale, ce chassé-croisé improvisé au milieu de leur appartement qui suinte encore l’amour naïf de deux adolescents. Et, il ne sait pas pourquoi, cela le blesse plus que cela ne le devrait. Nouveau battement de cils. Ses yeux se posent sur la guitare qui devait servir, selon toute vraisemblance, à l’assommer. Cela le rassure un peu de se dire qu’Arlo sait qu’un Mercury qui débarque n’est pas sans danger, même si ça l’attriste, aussi, inexplicablement. Ou peut-être seulement parce qu’il vient de réaliser qu’Arlo ne se sent pas en sécurité dans son propre chez-lui. Pincement au cœur, paralysie momentanée. Arlo est pâle, plus pâle que dans son souvenir, négligé dans sa tenue que seul Grim a le droit de voir. Grim a soudain honte de porter les vêtements sinistres de Blade, sombres pour se fondre dans l’ombre, qui ont dû être lavés trop de fois pour faire partir les taches de sang. Il se sent trop proche des Mercury, comme s’il était lui-même une menace pour Arlo. Il a la gorge nouée.

Il a envie de le prendre dans ses bras. Il a envie de respirer son odeur, de l’embrasser. De lui demander pardon pour être parti, de l’avoir laissé, abandonné dans un cocon de peur et d’incertitude. De lui dire que le reste n’a pas d’importance, que ce n’est pas grave. Pourtant, il n’y arrive pas. Y’a quelque chose de cassé dans la mécanique de son cœur, un rouage grippé, déglingué. C’est cette voix étrangère qui lui annonce la tromperie, cette voix toujours logée au creux de son tympan, et les mots d’Arlo dont il ne se souvient plus exactement, pas même du ton employé pour avouer sa faute. C’est la vérité. Ça avait suffi pour le faire choir dans un abîme de sentiments pas bien jolis, jalousie, colère, orgueil blessé. Il n’avait pas réfléchi, il avait fui, seule solution pour garder la tête hors de l’eau dans une mer en furie. Il ne comprenait pas. Il ne comprend toujours pas. Pourquoi Arlo lui a fait ça, comme si cela n’avait pas été implicite dans leur relation, qu’ils se donnaient l’un à l’autre et seulement l’un à l’autre. C’était comme ça depuis qu’ils étaient ensemble. Peut-être qu’il y a eu d’autres écarts, peut-être qu’il n’a jamais su. Il ne veut pas savoir. Et il se contente de murmurer, un soupir au bord des lèvres : « Arlo... Tu ne peux pas rester ici. » Il le contourne, prend soin de ne pas l’effleurer au passage, se réfugie dans la chambre comme un lâche, jette des affaires un peu au hasard dans le sac de voyage acheté pour ses déplacements professionnels. Il essaye de faire comme s’il n’avait pas remarqué les deux ou trois fringues d’Arlo qui traînaient sur une chaise et dont ses doigts se sont emparés presque involontairement avant de les fourrer dans le sac. Il lui piquait toujours quelque chose, lorsqu’ils devaient dormir loin l’un de l’autre. Ça lui paraît tellement ridicule, à présent. Et il s’en veut un peu d’être aussi stupide.
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptySam 4 Aoû - 2:45

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Dans le silence qui suit il prend le temps de détailler du regard la dégaine de Grim. C'est étonnant qu'il l'ait reconnu sur le champ vu comme il est habillé. C'est dire s'il le connaît par cœur, il le reconnaîtrait à l'odeur. Même pas que ça. Les photos sont sans odeur et il le reconnaît au premier coup d’œil, même lorsqu'il n'est qu'un dos fragmenté perdu à l'arrière-plan. Bon, peut-être qu'il se trompe parfois, peut-être qu'il le voit partout où il n'est pas. Quoiqu'il en soit c'est bien lui qui se tient devant Arlo et il n'a pas grand-chose à voir avec son Grim, rien à voir avec le riche héritier au bras pourtant merdique ni avec le Grim du terrain d'Exy au bras non moins merdique. Il fronce légèrement les sourcils en reconnaissant sur lui les vêtements de Blade, ou d'un autre cerbère Mercury. Les siens ? Des questions fusent dans son crâne et son pouls s'emballe. Et si Grim avait redescendu les échelons, et si on l'avait fait passer de l'autre côté de la ligne arbitraire qui distingue les Mercury nobles de leurs sous-fifres ? Et si c'était à cause de lui, d'une façon ou d'une autre ? Il voit pas vraiment comment mais il a jamais compris la logique du père de Grim, rien n'est à exclure avec ce désaxé.

Il ouvre la bouche. Il dit rien. Il voit pas comment entamer la conversation. Alors qu'est-ce que tu deviens, tu t'es fait déshériter récemment ? Il dit rien. Grim prend les devants et ses mots sont autant de baffes dans la gueule, du genre qu'on voit pas venir, qui cinglent et qui font encore mal des minutes plus tard.  « Arlo... Tu ne peux pas rester ici. » Il aurait dû le voir venir pourtant, parce que c'est vrai, c'est évident. Il le sait qu'il peut pas rester ici indéfiniment. Mais il avait pas envie de l'entendre, pas de la bouche de Grim. Pas de ce ton catégorique, pas comme une évidence même si ça l'est. Pas comme si c'était si facile.

Il le laisse le dépasser et se diriger vers la chambre sans ajouter un mot. Quand il se retrouve seul dans le couloir il a un flashback, il se revoit là le mois dernier, complètement médusé. Il sait pas combien de temps il est resté là la dernière fois à attendre que la porte s'ouvre à nouveau sur Grim. Ce qui est sûr c'est que ça n'a rien arrangé, d'attendre planté comme un piquet, ça l'a pas fait revenir. Il lui en veut. Il devrait pas, c'est pas juste, mais il lui en veut de l'avoir abandonné. Cette fois-là et à l'instant. Tu ne peux pas rester ici. C'est tout ? Sérieusement Grim ? Il se sent comme un gamin pris en faute et il aime pas ce sentiment, même si c'est exactement ce qu'il est. Il aurait préféré des paroles réconfortantes. Il a rien compris, Grim.

Mais ça fait un million d'années qu'il l'avait pas entendu prononcer son prénom.

Il se traîne jusqu'à la chambre où il entend Grim s'agiter, se glisse dans l'entrebâillement de la porte sans vraiment oser entrer. C'est pas sa chambre, c'est leur chambre. Il a pas réussi à y dormir depuis que Grim est parti, il a passé toutes ses nuits dans le canapé. « Non... J'peux pas partir, Grim. » Au début, c'est presque assuré, plus que les mots de Grim qui ne l'étaient peut-être pas tellement en réalité ; mais sa voix se brise sur son prénom. Il a peur de dire un mot de plus, il sait pas ce que ça pourrait faire céder comme barrage. Il fait un pas dans la chambre, s'adosse contre la porte qui se referme derrière lui. Ça pourrait paraître menaçant si c'était pas Arlo, si c'était pas Arlo au bord des larmes. « J'y arrive pas. » À partir, à repartir. C'est une confession. « Reste ? » et ça, une prière désespérée.
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyVen 10 Aoû - 0:50

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Grim a toujours détesté le silence, ce calme avant la tempête qui a jonché tous les pans de son existence. Les silences n’augurent jamais rien de bon, dans son monde, ils annoncent des éruptions de violence ou concluent des bains de sang. Les silences, il a passé son temps à les combler, avec ses sarcasmes et les acclamations des supporters, avec des rythmes soutenus et des mélodies entêtantes, avec le rire d’Arlo, par-dessus tout le reste. Il déteste d’autant plus le silence actuel qu’il témoigne des fêlures et des cassures, de l’impossibilité de dire autre chose que des paroles en l’air, des mots qui ne quittent pas les lèvres d’Arlo. De son propre silence. Alors il fuit. Il fuit en se disant qu’il aurait dû écouter Blade et ne pas venir, tâcher de l’oublier, même s’il n’écoute jamais Blade de gaieté de cœur. Et qu’il ne le fait pas, la plupart du temps. Il se force à ne pas relever la tête vers Arlo lorsqu’il entre dans la chambre, lèvres pincées alors qu’il retient obstinément son regard sur les vêtements qu’il empile. Le silence, encore. Le silence et l’odeur de sang qu’il ne peut sentir sur le pullover de Blade, qu’il sent peut-être juste parce qu’il se rappelle l’avoir sentie, lui filent une vague nausée. Il fait passer le pull au-dessus de sa tête, s’en débarrasse dans les tréfonds de la garde-robe et l’échange contre un maillot d’exy, comme s’il revêtait une armure blindée. C’est ce moment que choisit Arlo pour se remettre à causer, et y’a ses pupilles qui s’accrochent aux siennes. Trop tard pour changer de trajectoire. Bang bang, deux balles en plein cœur, il est à terre. Il a trop bien entendu la détresse collée dans son prénom. Il a trop bien entendu les sanglots qui s’infiltrent dans sa gorge, sournois et non assumés, tandis que la porte se ferme, les enferme dans leur aquarium de bonheur. Il jurerait qu’il a entendu Wotan tapoter contre la vitre, aussi. La honte revient le gratter dans la nuque, désarmé face à la menace des larmes, lui qui supporte la vue de toutes les tortures sans ciller. « J’peux pas rester. » Même s’il le voulait, il pourrait pas, y’a un grand banquet chez les Mercury, ce soir, probablement un massacre organisé dans un coin du crâne du pater, toujours est-il qu’il est prié de s’y rendre et que Blade viendra le chercher s’il se pointe pas à l’heure. Et il peut pas vraiment imposer Blade à Arlo. De toute façon, il veut pas rester. Il s’auto-persuade qu’il veut pas rester. Il tire la fermeture éclair de son sac de sport, aucune énergie dans son geste, heureusement qu’le métal de son bras transmet pas son apathie avec la meilleure précision. Il a l’impression qu’il va tomber, qu’il va se laisser tomber, sur le lit, tendre les bras vers Arlo, lui dire que ça va aller, il reste, et ils ont qu’à aller se faire foutre avec leur banquet. Alors il s’assied sur les couvertures, passe une main lasse dans ses cheveux. « J’comprends pas », il murmure, le regard paumé sur un point fixe sur leurs draps froissés. On dirait qu’ils ont pas bougé depuis la dernière fois qu’il les a quittés. « J’comprends pas pourquoi. » Et il n’a même pas envie d’entendre les explications.  
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyVen 5 Oct - 15:56

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« Tu comprends pas qu— Ah. » Ça. J'comprends pas pourquoi. Il se mord la lèvre et se force à ravaler un soupir. Il a pas le droit d'en vouloir à Grim. Il est le méchant de l'histoire, c'est admis, il le sait, mais là il a envie de le secouer. De lui dire putain Grim, c'était rien. De lui dire tu vas pas en faire tout un plat. Paroles de connard. C'est sans doute ce qu'il est devenu, il sait plus très bien, n'empêche que ça le démange. Presque autant que de l'enserrer de ses deux bras et de lui dire pardon pardon pardon et de plus jamais le laisser partir. « Moi non plus. » Voilà tout ce qu'il dit. C'est la pure vérité. Il a pas compris, il comprend toujours pas ce qui s'est passé pour qu'il agisse comme ça. L'amour libre prôné par sa communauté, ça l'a toujours dépassé, il l'avait dit à Grim. Sa mère ne l'a jamais compris là-dessus, et vice-versa. Il peut pas invoquer son éducation comme excuse, un comportement trop intégré pour pas dévier juste une fois. C'est pas vrai. Y a toujours eu que Grim, y avait pas de raison que ça change. Alors quoi ?

Il fait quelques pas hésitants jusqu'au lit et comme Grim ne réagit pas — pas violemment en tout cas —, il se laisse tomber à côté de lui. pas trop près. Il veut pas le toucher, clairement Grim n'en a pas envie. Arlo mâche et remâche ses mots, sa main qui se resserre sur les draps longtemps abandonnés. Tu m'as pas laissé le temps de t'expliquer, qu'il dit pas. Ce serait pas une bonne idée de lui glisser un reproche au lieu de s'excuser, mais s'excuser ça suffit pas non plus. Il a essayé. Grim refusait juste de l'entendre. Il lui lance un regard et reste là, les yeux rivés sur sa mine grave. Il a pas pu le regarder comme ça depuis tellement longtemps. J'voulais pas te faire souffrir, qu'il dit seulement en imagination. Mais peut-être qu'il voulait un peu, juste le faire réagir. « Tu crois que le problème c'était juste... ça ? Ma faute ? Rien d'autre ? » Il n'y a aucune hostilité dans sa voix, il cherche juste à savoir où en est Grim, où il en était y a un mois. Il cherche à comprendre pourquoi, parce que lui non plus il sait pas. Et c'est vrai qu'il lui a pas laissé l'occasion de s'expliquer, du coup même pas de se l'expliquer. « J'cherche pas à me défiler hein. Je sais ce que j'ai fait. Mais... » Il se ravise encore. Mais. J'suis un connard mais. J'ai merdé mais. Il veut pas sonner comme celui qui n'assume rien, qui se trouve des circonstances atténuantes quitte à rejeter la faute sur l'autre. C'est pas ce qu'il essaie de dire mais il a peur que Grim le prenne comme ça. « Y avait pas de problèmes avant pour toi ? » Croise mon regard et dis-moi que non, dis-moi que j'ai fait le con tout seul et que je t'ai juste jamais mérité. Il retient pas le soupir cette fois, un soupir venu des profondeurs, qui arrive tout tremblant dans sa gorge. « Tu m'aimes vraiment plus ? » Ça ne tenait qu'à ça ?

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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptySam 27 Oct - 16:01

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Pourquoi. Ça résonne encore et encore contre ses tympans, ça se pète contre les murs dans le silence de leur chambre même s’il l’a dit qu’une fois, même s’il voudrait le crier, qu’l’écho le répète à l’infini, jusqu’à c’que plus rien n’ait d’sens. Il veut pas entendre la réponse, pourtant, il s’en fout, de la réponse, peut-être même qu’il la connaît déjà. Et Arlo qui réalise seulement, et lui qui s’contente de contempler leur lit, combien d’fois ils en ont froissé les draps, hein ? Combien d’fois Arlo a-t-il froissé les draps d’autres que lui ? Moi non plus. Ça ne lui fait pas relever la tête, à Grim, ça lui fait fermer les yeux, alors qu’il écoute Arlo approcher, s’asseoir sur le lit, près de lui. Pas trop près, il constate quand il rouvre ses paupières doucement, comme si un rayon de soleil venait de les chatouiller. Il n’a pas bougé, ne s’est pas brusquement redressé, il n’a presque pas cillé, en vérité, son trouble qui se traduit uniquement par le vague mouvement de ses phalanges métalliques, qu’il observe avec un peu trop de conviction. En écoutant Arlo, il se met à tracer des petits cercles réguliers de chair et d’os au milieu de sa paume froide comme s’il pouvait ressentir quelque chose, rituel pour brider les émotions brutes qui le parcourent. Il est blessé, blessé, blessé, la plaie est insidieuse, de celles qui picotent plus qu’elles ne font mal, qui ne se laissent jamais oublier, comme sa prothèse, et il n’aurait jamais cru qu’Arlo puisse le blesser autant que Wotan. Mais ça fait toujours plus mal, quand c’est quelqu’un qu’on aime.

Il sait qu’Arlo essaye de ne pas le mettre en colère, il le sent, dans sa voix qui tremble un peu, dans le choix de ses mots. Il sait qu’il ne cherche pas à se justifier, et pourtant, ses mâchoires se crispent, ses épaules se tendent, comme s’il venait de revêtir une armure, pour parer les assauts menés contre son orgueil. Les derniers mots lui font grincer des dents. « Et toi, tu m’aimes ? » Question venin, crachée du bout des lèvres, il parvient pas à dissimuler son amertume, elle est là à pourrir le grain de sa voix, à briller dans le fond de ses pupilles lorsqu’il les pose sur Arlo. « Pourquoi tu f’rais ça à quelqu’un que t’aimes, hein ? Tu pouvais pas juste m’en parler, me dire que ça allait pas ? Pourquoi fallait qu’t’ailles te taper un autre mec ? » Il est pas naïf, Grim, pas complètement aveuglé par l’amour, pas persuadé que leur idylle était parfaite en tout point. Il s’en est toujours voulu d’avoir forcé Arlo à choisir entre lui et sa famille, même si l’ultimatum venait pas de lui, il s’est détesté de pas être foutu de lui dire pour son oncle, d’avoir eu trop peur de le perdre pour le mettre hors de danger. Il sait qu’être avec lui c’est un fardeau plus qu’une chance, il sait aussi qu’il lui en a trop demandé, parfois, souvent. Mais la jalousie est toujours plus dévorante que la raison. Il parlerait pas comme ça, sinon.
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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyLun 5 Nov - 22:53

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C'est bizarre cette double pulsion qui l'anime maintenant qu'il a enfin retrouvé Grim. C'est bizarre comme il a envie qu'il le rassure, qu'il le pardonne, qu'il lui dise on efface tout et on recommence, c'est bizarre parce qu'il a aussi envie de l'entendre craquer et lui balancer les pires horreurs, il a envie de sentir qu'il le déteste, il a envie de se faire foutre dehors par ses chiens de garde et qu'on le laisse pour mort dans le caniveau. Il a envie que tout soit fini, vraiment fini, sans retour possible, mais il est pas sûr qu'il existe une chose pareille. Un point de non-retour. Pas pour lui.

Grim ne lui dit pas qu'il le déteste mais il dit pas le contraire non plus. Ça fait mal mais ça résout rien. Et toi, tu m’aimes ? Il croise enfin son regard, Arlo n'aime pas ce qu'il lui donne à voir. Exactement ce qu'il a cherché. Bouche cousue, il se bouffe l'intérieur des joues au lieu de répondre. Tu connais la réponse Grim même si t'arrives pas à comprendre. Tu le sais que je t'aime, c'est même ça le pire, pas vrai ? C'est Arlo qui détourne le regard pour le laisser retomber sur la porte. Il guette les ombres imaginaires qui passent en-dessous, les sbires Mercury qui vont venir le virer en le traînant par les cheveux ou pire. Ce serait presque plus facile à vivre que le silence qui s'abat sur eux, encore, parce qu'il est pas capable de lui expliquer.

« Je sais pas, j'l'ai déjà dit, » il s'entend dire faiblement. Il a l'impression d'avoir déjà tout dit, il peut plus rien ajouter pour sauver la mise. Il a dit qu'il s'en voulait, il a demandé pardon, il a admis qu'il avait été con, et d'autres choses sûrement. Y peut-être a des trucs qu'il a dits seulement en rêve mais il a dû faire passer l'essentiel dans ses textos et ses chansons et ses vidéos puisque Grim voulait plus lui parler. Il lui jette encore un regard furtif. Tu les as écoutées mes chansons ? Il peut pas s'empêcher d'espérer que oui, d'espérer qu'il est comme lui, Grim, à continuer à suivre ses faits et gestes via tous les canaux possibles. Et s'il les écoutait vraiment peut-être qu'il comprendrait un peu mieux. C'est tout ce qui l'aide lui, de les écrire, mais il s'autocensure un peu quand même, et quand il se donne l'impression de trop s'apitoyer sur son sort il les fout au feu plutôt que les finir, juste au cas où Grim écouterait. Parfois ça lui fait du bien qu'on soit de son côté mais le plus souvent ça le dégoûte encore plus.

« C'était pas si conscient que ça, tu sais. » Il ressentait la distance, le froid qui s'installait entre eux, mais il a jamais mis de mot sur ce qui n'allait pas en se disant que ça resterait loin, juste une ombre menaçante dans le coin de la chambre, jamais rien de tangible, à peine un cauchemar d'enfant. « T'as l'air de croire qu'j'avais prévu de... Mais j'l'ai pas vu venir, j'y ai pas réfléchi, j'essayais pas d'te faire passer un message. » Parce que ça aurait été drôlement stupide de sa part, hein. Pas consciemment, en tout cas, il ajoute silencieusement, mais il a assez plaidé l'inconscience et ça a pas l'air d'arranger son cas. « Mais oui je t'aime, j'm'en fous si tu m'crois pas, » ça m'tue que tu m'croies pas. Avec l'audace de celui qui n'a plus rien à perdre il vient chercher sa main et se retrouve à serrer du métal froid entre ses doigts. C'est pas celle-là qu'il voulait.

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MessageSujet: Re: Don't speak (Grimlo)   Don't speak (Grimlo) EmptyDim 11 Nov - 19:53

Don't speakI know just what you're saying
So please stop explaining
Don't tell me 'cause it hurts

Y’a sa rancœur qui s’essouffle, ses mots qui perdent toute colère, se heurtent à sa propre conscience, lorsqu’Arlo détourne la tête, le quitte des yeux alors qu’il avait sûrement attendu qu’il daigne le regarder. Evidemment que je t’aime, il a envie de dire, un peu brutal, un peu désespéré. Evidemment qu’il ne le dit pas, même si c’est la chose à faire, pour rassurer Arlo, pour se rassurer lui. Mais il ne veut pas dévoiler ses failles, pas maintenant, pas encore, il ne veut pas être plus vulnérable qu’il ne l’est déjà, montrer à Wotan qu’il est si proche du gouffre qu’il n’hésiterait pas à pardonner Arlo en un battement de cœur. C’est dangereux pour lui, il sait que ses faiblesses font les meilleurs leviers pour son géniteur, et c’est dangereux pour Arlo, surtout, sur le fil du rasoir plus qu’avant, à présent. Wotan doit être trop heureux de le voir déraillé pour accepter une réconciliation aussi facile. De toute façon, c’est trop tôt, beaucoup trop tôt, ce serait comme se coller un bête sparadrap pour soigner une fracture. Il ne sait pas ce qui leur arrive et Arlo non plus, ne sait pas, comme il l’avoue presque sans voix. Il a toujours du mal à comprendre, aussi, parmi les explications bancales, il aurait aimé que ce soit plus simple que ça, une excuse triviale comme j’étais bourré, il m’a embrassé et c’est arrivé. Il se sentirait moins coupable. Il se sent déjà tellement coupable d’être ce qu’il est. Ses pupilles s’attardent sur la fenêtre de sa chambre, le paysage néphédien qui s’étend en lumières fanées par la brume, les paroles d’Arlo qui résonnent dans leur chambre trop insonorisée, trop coupée du monde. Il aurait voulu que ce soit encore leur cocon, mais ça fait longtemps que ça ne l’est plus, que leur vie privée s’est étalée sur les écrans des autres, innocemment, au début, jusqu’à devenir un réflexe idiot, une manière de se protéger, lui et Arlo, en se mettant constamment en scène, sous le feu des projecteurs. Peut-être qu’ils ont fini par se déconnecter d’eux-mêmes. Peut-être que leur histoire n’avait plus rien d’intime. Pourtant, il n’a pas besoin de croire Arlo, quand il lui dit qu’il l’aime. Il le sait. Encore, toujours. Y’a ses yeux qui retombent sur les draps, il remarque la main d’Arlo sur sa prothèse et son cœur se serre douloureusement sous ses côtes. En silence, ses phalanges métalliques se referment doucement. Il ne sent pas le contact, évidemment. Mais ça tourbillonne dans sa poitrine. « J’dois y aller. J’suis attendu chez les tarés. » Son ton est morne, son regard éteint, quand il éloigne sa main, récupère son sac et quitte la chambre. Il ferme pas derrière lui.
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