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Noor Vane
Noor Vane
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MessageSujet: yasaan + sullen load is full   yasaan + sullen load is full EmptyJeu 30 Nov - 22:56

Sullen load is fullStaring at the sink of blood and crushed veneer
L’Arkham se cale lentement au creux du verre, perles rouge vif sur fond d’or en fusion. Noora y trempe nerveusement les lèvres, avide du réconfort liquide si prompt à diffuser dans ses veines le calme que miment mensongèrement ses traits. Une main claque la sienne pour l’écarter, tandis que la maquilleuse effectue sa magie en gommant les imperfections à la pointe de ses pinceaux. Peu importe — le poison fait son effet : l’esprit de Noora se défait du superflu, déroule avec une application factice le fil de ce qui semble être ses priorités immédiates (le reste est broyé, réduit en poussières d’étoiles dont elle n’a pas même conscience de la perte), et les rugissements sourds de son estomac trop longuement négligé s’égrainent en rappels atténués qui, bientôt, sombrent dans l’oubli. Tout autour d’elle explosent sans discontinuer les cris du public, à peine assourdis par la configuration des backstages. Le gratin de Vega Dorada est réunit là, dans toute sa splendeur, tous ses excès, et la clameur exaltée dont vibrent les murs de l’Armada a la beauté d’un ouragan : dangereuse, tumultueuse, menaçant constamment de l’engloutir tandis qu’elle se raccroche difficilement au rivage. Noora tient bon. La prison intangible qui la cloitrait encore dans les prémisses de l’angoisse l’instant d’avant se dissipe enfin au profit d’une effervescence factice qui la laisse en ébullition. Les perceptions changent, elles s’adoucissent : angles tranchants émoussés jusqu’à se faire caresse. Son coeur se calque en battements mesurés sur le rythme qui pulse des basses, la musique l’enivre ; elle en fredonne les accords entraînants, bat la cadence du bout des doigts contre la surface qui tinte au contact de ses ongles taillés en serres.

Par-dessus tout le reste — la musique et la clameur des préparatifs de dernière minute — persiste la diatribe d’une Sharzad que rien ne saurait empêcher de râler. Regarde-la — elle persifle tout bas, qui se pavane comme si elle avait tous les droits d’être là. Mépris et dégoût se mêlent toujours sur le bout de sa langue en un duo indissociable lorsqu’elle mentionne Yasmeen ; c’est que Sha est surprotectrice ou plus que tout : vorace des moindres parcelles de gloire que peut rapporter la pseudo-bienveillance des évènements de cette trempe, au-delà des beaux atours et de la façade pleine de charme des base lines caritatives. Elle est ridicule, et sa mère n’en parlons même pas. Quelqu’un devrait rappeler à ces arrivistes qu’elles n’auraient jamais été ne serait-ce que contactées pour le concert de ce soir, sans la rivalité ridicule qui te lie à Yasmeen et que les journalistes s’arrachent comme des vautours. Same, Noora anone dans un moment d’égarement. Parce que la remarque est aussi accurate qu’elle est relatable : les Vane empiètent chacune sur les plates-bandes des autres et se dérangent autant qu’elles se construisent, monopolisant l’attention en partie grâce au conflit interne qui les ronge aussi sûrement qu’il les associe. Mais le réveil est brutal : Noora revient à elle alors que sa mère s’offusque. Le Pardon ? qui fuse est chargé de frustration et de menaces, et elle rembobine le faux-pas sans se faire prier, docile. Same : j’en peux déjà plus de la voir. Rattrapage un peu piètre, certes, mais tout à fait suffisant : comme dit maman, on ne la paye pas pour penser. Satisfaction mitigée, le monologue acide se relance avec d’autant plus de verve à ses côtés, crissement grinçant au tympan. Elle compte les secondes en silence, en vient presque à regretter les moments de gêne intense durant lesquels sa mère et sa tante tentaient de gratter au nom de leurs filles une meilleure position et une visibilité accrue, nullement soucieuses d’irriter les autres artistes et le staff dans la foulée.

Quelque part au creux du palpitant lassé de Noora se répercute l’envie coupable de voir disparaître sa cousine, ne serait-ce que pour un instant de paix. Et puis elle se souvient des envies de réconciliation dont Tamina lui rabat les oreilles depuis des mois ou une éternité peut-être ; étire, par réflexe de survie, ses commissures en un sourire maladroit lorsque Yasmeen lui rend brusquement son regard. Prise de court pourtant, prise en flag surtout, elle détourne vite les yeux, prétendant balayer la salle du regard plutôt que fixer avec insistance la rivale de toute une vie. Les répétitions ont été si chargées en tensions tantôt sous-jacentes, tantôt frontales (dont les tabloïds n’ont pas perdu une miette), qu’elle se délecte du fait de n’avoir à interagir avec cette autre envahissante et source de complexes. Mais forcément, la satisfaction ne tarde pas à s’éparpiller en bris épars, lorsque retentit le : Jaz, Noora : on refait le point ! exaspéré qui ne lui est que trop familier. Noora trouve le cran de vriller sa mère slash manager (slash tyran attitré) d’un regard accusateur, récoltant en retour un battement de paupières dont l’innocence n’est en rien crédible. Tu leur as encore demandé de- elle entame-accuse, incrédule, seulement pour être coupée avec indignation. Quoi ? Ne me regarde pas comme ça, je n’ai rien fait, rien demandé. Un éclair de lucidité a dû décider cette équipe d’incompétents à revoir vos positions pour te placer à l’avant de la scène et refouler l’usurpatrice au fond. De l’autre côté des rideaux, de préférence. L’agacement la crispe mais Noora n’ajoute rien, se contente de quitter brusquement le siège sans prendre garde aux exclamations de la maquilleuse interrompue.

Partager le même oxygène que Yasmeen est toujours akward af, exercice auquel elle ne parvient pas à se faire. Il règne systématiquement un malaise couronné de griefs qu’elles s’efforcent de taire, ou pas. Noora inspire. Expire. Ravale ses reproches, s’essaye à une autre approche. Qu’est-ce que tu crois qu’il nous feront changer, cette fois ? C’est l’énième modif et le plus stressant de tous, à quelques minutes de son passage sur scène son cerveau hurle en quête de certitudes, non de transformations superflues. Si ta mère était un poil moins envahissante on n’en serait pas là, elle laisse filtrer, bras croisés en une posture inconsciemment défensive. La sienne, de mère, n’est franchement pas mieux, mais Noora ne sera clairement pas celle à le clamer.

Spoiler:
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Yasmeen Hedat-Vane
Yasmeen Hedat-Vane
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JAZ VANE LP: break free (ariana grande), I'm a slave 4 u (britney spears), hurricane (halsey), oops! I did it Again (britney spears), sit still, look pretty (daya), sometimes (britney spears), blue jeans (lana del rey), oath (cher lloyd), one last time (ariana grande), baby one more time (britney spears), problem (ariana grande), pacify her (melanie martinez), overprotected (britney spears), dark paradise (lana del rey).
INTERSPATIAL CINNAMON ROLL

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Here. Son assistant lui tend son paquet de cigarettes, celui qu'il garde pour elle chaque fois que sa mère est dans les parages des fois que celle-ci (comme souvent) fouillerait un peu dans ses affaires. Elle relève un regard inquiet vers lui en se redressant un peu sur le siège où elle était en train de somnoler malgré elle et John lui offre un sourire en plus d'un briquet doré. Elle est partie parler au producteur, elle devrait en avoir pour au moins vingt minutes. Le soupir de soulagement qui passe ses lèvres est loin d'être feint quand elle attrape volontiers le poison qu'il lui offre et va se cacher dans le balcon le plus proche. Ce n'est pas tant qu'elle n'a pas fumé depuis un moment — un peu, quelques heures de plus que d'habitude à cause de la présence constante de sa mère en coulisses — mais c'est qu'elle en rêvait, bien plus que d'habitude, en tremblait presque de besoin. C'est le stress que l'Arkham n'a pas su détendre, c'est la pression horrible qu'elle a sur les épaules pour ce qui est pourtant vendu comme une fun affair, une soirée qui ne compte pas vraiment pour sa carrière (ni pour le compteur à son bras), un concert duquel elle n'est pas censée être au centre. Peut-être aurait-ce été le cas, peut-être que Darya l'aurait laissée s'y rendre un peu détendue, si elle avait été la seule Vane au programme. Mais évidemment, pour récolter des fonds, les organisateurs ne se sont pas privés d'en booker deux — et nul doute que Tamina aussi serait-là si elle était chanteuse elle aussi — jouant de leur rivalité très médiatique pour remplir l'Armada et rassembler les téléspectateurs, comptant semble-t-il sur leur professionnalisme pour que ça n'aille pas trop loin, ne gâche pas l'évènement non plus. C'est un pari bien dangereux de leur part, aux yeux de Jaz. Si elles peuvent peut-être behave, c'est aussi sur leurs mères qu'il faut garder un œil comme ils ont tous vite fait de le comprendre. Certes, elle n'aime pas du tout l'idée de partager la scène avec Noora. Mais les fonds récoltés vont à une bonne cause, c'est tout ce qui est censé importer, elle peut bien chanter et sortir, ne pas accorder un second regard à l'autre Vane. Ce sont les mères — Noora en est peut-être complice, au fond Jaz n'en sait rien — qui ont fait de tout ça une compétition, incapables de laisser leurs filles partager la vedette avec quiconque et encore moins entre elles.

La fumée qu'elle souffle a un goût plus amer que d'ordinaire. La nicotine calme à peine le tremblement de ses doigts. Elle a si froid, tout le temps, peut-être saurait-elle que c'est un de ses symptômes si elle avait jamais pris le temps de lire la moindre brochure offerte après ses passages à l'hôpital. Nevermind that Yasmeen, she chose Noorjahaan and gave you to me. I’m your mother. Jaz sait ça bien sûr. Sa mère est Darya pas Sharzad, ne sera jamais Sharzad même si celle-ci lui montrait brusquement de l’attention. Mais tout de même, elle a choisi Noora. Noora sa rivale depuis le jour de leur naissance, depuis qu’elles ont partagé l’utérus de Sharzad même. Noora sa jumelle. Elle a passé des semaines à l’observer sous ses cils, à lui jeter des regards en coin, essayant de repérer les similitudes dans leurs visages, outre leurs cheveux tout aussi bruns l’une que l’autre. C’est inutile, Noora a été modifiée sur la table d’opération d’un professionnel de la chirurgie esthétique ; Jaz se demande si c’était pour ne pas qu’elle lui ressemble à elle, sa jumelle abandonnée, le prototype raté. Sauf qu’elle doute que ç’aient été les motivations de sa tante, vu que Tamina et elles pour le coup se sont toujours beaucoup ressemblées. Sûrement pour ça que lui est venue l’idée du test ADN d'ailleurs, même si ça lui semblait tellement fou à l’époque, tellement impossible : on ne lui aurait pas menti toute sa vie pour un truc aussi important. Sauf que si. Noora et Tamina ses ennemies, ses rivales, ses complices dans des moments si rares aussi, sont ses sœurs et non ses cousines et ça devrait réjouir l’enfant unique esseulée qu’elle a toujours été, mais ça ne fait que la détruire. Lentement, à petit feu, ce secret qu'elle partage désormais avec sa mère et, sans que celle-ci le sache (ou en ait quoi que ce soit à faire, Jaz n'en doute pas), sa tante slash mère biologique. Elle se demande si elles savent, ses sœurs, pense que non, décide que ça n’importe pas. Sharzad sait, elle a fait son choix, elle s’en fiche d’elle, n’en sera jamais fière. Yasmeen aurait presque honte finalement, que ses sœurs soient mises au courant, qu'elles puissent être témoins de cette humiliation déjà cuisante. Ça ne l’empêche pas d’y penser en permanence, elle qui s’est toute sa vie comparée aux deux autres filles Vane, elle se rend compte comme c'est inutile, vu qu'elle a déjà perdu la compétition la plus importante: elle n'a jamais eu l'amour de celle qui les a toutes les trois mises au monde.

Elle y a pensé, même pendant sa tournée quand elle les voyait heureusement si peu l'une comme l'autre. Elle y a pensé de jour comme de nuit, hantée jusque dans son sommeil, désormais que ses rêves sont dépourvus de Sami, son seul réconfort, la seule chose qui, il faut croire, se tenait entre elle et ses innombrables et terribles cauchemars qui lui rendent son hypersomnie encore plus difficile à vivre. Elle y a pensé, mais c'en est insupportable maintenant qu'elle doit supporter Noora en coulisse et surtout Sharzad près d'elle, aussi imposante que sa propre mère. Elle peut presque imaginer les mots emplis d'acidité qu'elle doit déposer à son égard dans le creux de l'oreille de l'enfant béni, la jumelle favorite. Elle n'a pas besoin d'imaginer ceci dit, elle sait pertinemment ce que Sharzad pense d'elle, pour l'avoir entendu dans toute sa vérité cruelle directement. Le sentiment de jalousie la ronge, lui rend tout insupportable, même la cigarette à peine entamée qu'elle finit par jeter au vent avant de se frayer de nouveau un chemin vers son assistant et son équipe de beauté. Sa mère n'est pas encore revenue et on l'asperge de parfum pour couvrir la désagréable odeur de tabac, elle en éternue presque et ses yeux brillent sous l'effort qu'elle fait pour se retenir. Tout va bien ? Le sourire assuré lui vient naturellement, c'est son masque habituel et toujours suffisant à tromper son monde, à en croire la rapidité avec laquelle on se jette ensuite sur elle sans plus de préavis pour arranger son visage et ses cheveux, lui faire atteindre un idéal certes adulé, mais qui ne sera jamais jamais assez. Couvrez les tâches de rousseurs, oui voilà, plus de paillettes sur les paupières enfin! Comment voulez-vous que ses yeux attirent l'attention sinon ? Elle n'a même pas entendu sa mère revenir, mais à peine arrivée qu'elle prend toute la place, comme d'habitude, semblerait presque sur le point d'arracher les pinceaux des mains des maquilleuses pour faire le travail pour elles. Je viens de voir Noora en passant, ne t'inquiète pas azizam tu seras bien plus belle. Étrange que les seuls compliments — et azizam — qu'elle reçoive jamais de sa mère soient surtout des piques adressées aux autres filles Vane. Dérangeant aussi, depuis qu'elle sait. Chaque fois que sa mère parle de Noora, elle ne peut s'empêcher de se demander si elle aussi la trouve plus lumineuse et intéressante, si elle regrette d'avoir écopé du mauvais morceau. Elle croise brusquement et par pur hasard le regard de celle qui aurait pu et dû être son double dans le reflet du miroir devant elle et le sourire qui ne peut être que faux qui étire ses lèvres. Soupir de soulagement quand elle se détourne. Dans quelques minutes elles se seront sur scène et une poignée de minutes plus tard ça sera fini. Elles partagent une maison, un nom de famille, un patrimoine génétique, c'est tout. Que ce soit sa jumelle ne change rien.

Jaz, Noora : on refait le point ! Elle sursaute presque sur son siège s'attirant un grognement agacé de la coiffeuse qui manque de lui tirer les cheveux — mais Jaz a l'habitude, cette douleur-là, elle ne la sent presque plus. Pourtant ce dernier appel à quelques minutes de leur montée sur scène n'est pas surprenant. Elle lance un regard curieux à sa mère qui secoue la tête, l'air de dire qu'elle ne sait pas plus qu'elle de quoi il s'agit et même si Jaz ne s'y fie pas tout à fait, ayant appris à ses dépends comme sa mère est une bonne actrice et menteuse, elle ne dit rien, laisse le temps à la coiffeuse de relâcher sa boucle sur laquelle elle travaillait avec une moue satisfaite et se lève pour rejoindre sa cousine. Qu’est-ce que tu crois qu’il nous feront changer, cette fois ? Leur entrée a été modifiée déjà trois fois : c'était d'abord Yasmeen, puis Noora, puis on s'est accordé sur les deux en même temps, propulsées sur scène depuis une trappe en sous-sol, pour ne froisser aucune des deux stars — ni surtout leurs mères. Leur sortie aussi a du être revue, pour les mêmes raisons. Les tenues ont changé presque dix fois depuis les premiers essayages, la répartition des solo également, leur chorégraphie retravaillée le matin même. Jaz est fatiguée physiquement, lasse aussi même si elle n'en montre rien, se contente de hausser les épaules : elle n'en sait rien, elle s'en ficherait presque. Elle était contente quand on l'a invitée à l'évènement il y a quelques mois, elle ne sait plus ce que c'est aujourd'hui. Si ta mère était un poil moins envahissante on n’en serait pas là, lance l'autre visiblement sur la défensive alors même qu'elle est la première à attaquer. Jaz laisse échapper un rire sans joie qu'elle étouffe bien vite quand les regards des assistants se tournent vers elle. Sa mère est envahissante, ça ne fait aucun doute, mais celle de Noora l'est tout autant. Après tout, si leur rivalité a pu être si durable, c'est bien que leur mesquinerie et leur sens de la compétition se valent totalement. Bien sûr, parce que la tienne est un ange. Elle ne roule pas des yeux, par simple égard pour leur public mal à l'aise, mais tout dans sa posture et son ton suinte d'ironie. (Autre chose dans son cœur: la nôtre, aurait-elle dit dans une autre vie.) Darya et Sharzad se valent pour beaucoup de choses, mais Jaz trouve la seconde pire en un sens au moins. Elle est cruelle, d'une façon qu'elle ne pense pas que sa mère à elle soit. Difficile de juger parce que Darya n'a jamais été en position de donner la chair de sa chair à qui que ce soit, pour mieux critiquer ensuite la personne qu'elle est devenue, mais elle ne veut pas croire à une telle indifférence, froideur et méchanceté de sa propre mère, si envahissante qu'elle puisse être et si malheureuse qu'elle puisse parfois la rendre.

En toute honnêteté ceci dit c'est à cause des deux que l'atmosphère des coulisses est si tendue avant leur acte à elles. À cause des organisateurs aussi qui ont cru bon de leur faire partager la scène en plus d'une place sur le programme. Elle ne peut même pas imaginer ce que ce serait si les mères avaient été mises à la porte comme ça a déjà été le cas, une fois, il y a quelques années, elle ne saurait plus aujourd'hui imaginer sa relation avec aucune de ses cousines-sœurs, sans l'influence de leurs mères. Elle aimerait pouvoir dire que ça serait un peu moins tendu et désagréable, mais elle en doute presque et ça ne sert à rien d'y penser puisque leurs mères, et de ça elle est certaine, ne les laisseront jamais le découvrir. Elles seront toujours là. Sûrement une histoire de projecteurs, ta mère a dû en demander un plus brillant pour toi. Elle hausse une épaule, elle s'en moque ou aimerait en tous cas, laisse à sa mère le soin de se battre si les changements de dernière minute ne l'avantagent pas elle. Right. Changement de plan pour l'entrée sur scène : la trappe est cassée, on a pas réussi à la réparer dans les temps, donc Jaz tu passes par la droite Noora par la gauche. Daya et Sharzad sont sur le point de protester en même temps — incroyable et presque fascinant comme elles peuvent être synchronisées pour ces choses là — et Jaz se demande bien ce qu'elles peuvent avoir à reprocher à se plan vu qu'elles arriveront sur scène en même temps (une histoire de meilleur profil probablement, surtout l'envie de ne rien concéder à l'autre, jamais) mais il reprend avant elles. Vous vous retrouvez au centre de la scène, sur les X blancs, les projecteurs s'allumeront là. Les musiciens ont su préparer une intro de vingt secondes : c'est le temps que vous avez pour atteindre vos positions. De nouveaux les lèvres s'entrouvrent, mais il n'a pas l'air enclin à se laisser prendre entre deux feux. All good? Hochement de la tête des deux chanteuses qui n'ont de toute façon pas l'air d'avoir véritablement le choix et il tourne les talons avant que toute dispute n'ait pu éclater. Jaz compte déjà s'enfuir en évitant les regards noirs que se lancent Darya et Sharzad, mais déjà la dispute commence: Tu n'as donc aucune limite. Pardon ? Certes le profil gauche de ta fille n'est pas très avantageux m- Puh-lease, laquelle ce changement arrange-t-il le plus ? La tienne ! Tout le monde sait que son profil droit donne l'impression que ses lèvres sont de tra- Jaz cligne des yeux et se détourne sur l'appel de son assistant qui lui tire un peu sur le poignet pour la ramener vers son coin maquillage et lui faire quitter le cœur du champ de bataille. Le regard qu'elle lance à Noora est aussi noir que presque désolé, embarrassé aussi, moins pour elle qui a l'habitude de toutes ces disputes évidemment, mais pour le pauvre staff autour des Vane qui ne sait pas où se mettre et n'ose pas faire remarquer aux deux sœurs comme, finalement, d'après les remarques qu'elles se lancent au visage, le changement est censé arranger aussi bien Noora que Jaz.
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Noor Vane
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Les instructions qui s'enchaînent coupent court à la discu slash naissance de conflit — chuchotée plus ou moins discrètement sous couvert de sourires aussi crispés que peu convaincants. Tout va bien. Rien de complexe : elles ont toujours chacune son périmètre, la survie de l'espèce humaine est assurée. Noora inspire, expire, plus ou moins soulagée. Leur imposer de passer par la même entrée aurait été synonyme de carnage, folie qui aurait mué en harpies enragées les furies vaguement tempérées que sont actuellement leurs momagers. Surtout celle dont la fille aurait été brièvement masquée par la rivale.

Tout va bien mais la réaction est pourtant vindicative d'un côté comme de l'autre, faisant croître une nouvelle vague d'anxiété au creux du ventre de Noora. Ça enfle, enfle et ça s'étend désagréablement dans ses membres, monstre destructeur qui ronge tout ce qui se trouve sur son passage ; y compris le semblant d'assurance engrangé durant les derniers instants. Mom- elle tente, impuissante, avant de se tordre les doigts sous le poids de la nervosité, les idées se bousculant à ses lèvres sans parvenir à les franchir. Ce n'est pas comme si Sharzad l'entend, le toute façon. Pas comme si son avis importe le moins du monde, même. Elle voudrait dire c'est mon meilleur angle, tu le dis tout le temps. Pourquoi tu as l'air de croire que ça ne suffira pas ? Rien au monde ne pourrait tempérer la frustration de sa mère à l'idée que Yasmeen elle aussi soit mise en valeur, et cette réaction est une réponse en soi. Désabusée, Noora cherche un point d'ancrage ailleurs, regrette le réconfort qu'apporte Mika lorsqu'il se trouve à ses côtés (mais il a une carrière, des priorités), se sent vide sans la main de Fallon près de la sienne. Tarjei se matérialise auprès d'elle, heureusement, et elle lui rend les rennes avec un soulagement évident. Son regard croise celui, noir, que lui lance sa cousine, et elle se redresse brusquement comme sous l'effet d'une piqûre de vipère. Qu'est-ce que tu regardes ? elle claque, déplaisante, mal à l'aise à l'idée d'avoir été vue abattue par celle devant qui elle veut paraître assurée et inébranlable. Prise en faute par une technicienne de son (ou de lumières, ou de peu importe ce que font les membres de la fourmilière cloitrée en coulisses), elle raccroche cependant un sourire un peu piteux qui lui fatigue les zygomatiques. Tarjei lève les yeux au ciel. Marmonne : Les humains. Insupportables. Elle se sent un peu trahie, le manifeste par un coup d’œil choqué, déçu, qui le laisse inflexible tandis qu'il l'entraîne à travers les derniers préparatifs sans lui offrir le luxe de la réflexion. Tant mieux ; elle est si habituée à être guidée que, seule, elle est paumée. N'arrive à se concentrer sur rien tant son regard converge inlassablement vers la rixe qui, de façon tout à fait inquiétante, semble prendre de l'ampleur d'un instant à l'autre.

Tarjei se moque. Les arguments sont incompréhensibles, tragi-comédie surjouée qui mérite presque d'exclure Darya et Sharzad des environs du plateau. Mais elle est beaucoup trop mal à l'aise pour s'en amuser, Noora. Voudrait sa mère à ses côtés, à la pouponner et à lui dire qu'elle est parfaite, prête à briller et à conquérir l'ensemble des spectateurs. Son attention coule sur Yasmeen, brièvement, se détourne, y retourne, et elle se demande si elles finiront ainsi plus tard ; à se crêper le chignon dans leurs vieux jours, en quête d'une popularité déjà périmée. Ça la terrifie un peu, cette obsession.

Dans un brouillard inconsistant, elle passe du siège de maquillage aux coulisses débouchant sur la scène. Mom, à ses côtés, se plaint encore. Je n'arrive pas à croire qu'ils nous aient fait traverser les backstages pour te forcer à passer par ici. Quel manque d'égards- Excuse-moi ! Oui, vous. J'ai l'impression que les lumières sont moins éclatantes de ce côté de la scène. Ma Noora se retrouvera plongée dans le noir, c'est inacceptable. La qualité du spectacle en pâtirait, vous devez corriger ce problème. Allez allez, plus vite que ça ! La stagiaire qu'elle a chopée au passage bégaye qu'elle n'a pas l'autorité pour ce genre de décisions et se fait expédier auprès de la régie pour transmettre la requête, se retrouve à faire navette entre les deux partis pour transmettre les oui ! non ! oui ! non ! qui fusent d'un côté et de l'autre. Au final, mom a le dernier mot, again. On fixe le micro de Noora une dernière fois, triture l'oreillette intra-auriculaire qu'on lui a fixée, et tandis que le décompte s'égraine, Sharzad persiffle ses dernières instructions : Ne la laisse envahir la scène sous aucun prétexte. Je suis certaine que sa perfide de mère et elle ont monté une stratégie quelconque, garde la à l’œil. Tu m'entends ? Noora, c'est très important- Madame, reculez. si elle tente de te voler la vedette, n'hésite pas à riposter- (lire la bousculer) Ce n'est pas un ring de boxe ! Noora, respectez les placements prévus durant les répétitions, un point c'est tout. Qui se soucie des placements ? Don't be afraid to play dirty, love. Ce sont les derniers mots auxquels elle a droit avant de laisser une énième dispute derrière elle, chassée pour sa part en direction de la scène désormais plongée dans une quasi obscurité.

Et les feux des projecteurs se braquent sur le spot où elle se situe.
Fucking.
Blinding.
Surprise, Noora met une demi-seconde à s'y faire (la demi-seconde de trop, que mom lui fera regretter jusqu'au prochain spectacle), espère ne pas avoir grimacé ou fermé les yeux de la mauvaise façon ni trop précipité la première note. Espère mais sait que ce n'est pas parfait et que ce qui ne l'est pas n'est pas acceptable. Trop tard pour revenir en arrière cependant, le cirque débute : les lumières centrées sur Jaz s'intensifient à leur tour, comme une revanche. Noora chante avec l'impression d'avoir été placée en pilote automatique, portée par le semi-playback, attention dérivant du public pour se river malgré elle sur sa cousine. Comme à chaque fois. Et les mots de sa mère qui tournent en boucle dans son esprit la laissent braquée, sur la défensive, créant des doutes : c'est pas mon passage, ça ? non c'est vrai- on a inversé. Wait, et maintenant ? (...) et entre les lumières qui se font étouffantes, échauffant sa peau excessivement exposée à travers sa tenue révélatrice, et les doutes provoquées par les changements à répétition, c'est la confusion : le show semble attiser la passion du public, la masse mouvante qui s'étire alentours (difficilement visible depuis la scène) hurle et chante avec elles mais bientôt, plus rien n'existe si ce n'est ce parterre devenu ring. Yasmeen et Noora, face à face, à donner de la voix et à entremêler leurs notes en une harmonie qui ne correspond plus vraiment à ce qui était prévu pour elles.

Noora ne voit qu'elle, elle, elle, qui envahit sa vie et ses pensées, dévore son espace de par sa simple présence, de par sa simple existence.

Il y a un tumulte dans sa poitrine. Une musique saccadée qui tambourine à en faire vibrer ses artères, l'adrénaline qui lui coule dans les veines comme de l'or en fusion. Noora, autrement si soumise ; Noorjahaan toujours si docile, provocante seulement quand on l'exige, silencieuse quand on la fait taire — elle a l'impression que la laisse s'étire cette fois (enfin) et s'allonge et rompt, la laissant libre. L'espace d'un moment volé, le temps d'un instant figé. C'est toute la frustration, tout l'imbroglio d'émotions contradictoires et de jalousie et de méfiance et d'incompréhension et de curiosité niée ponctuées de dizaines d'autres, morcelées et innommables ; c'est tout ça qui se mêle et s'emmêle et explose sous la forme de l'audace qu'elles s'accordent en dérogeant aux ordres (bien qu'en respectant, en trame de fond, ceux émis par leurs mères).

C'est Jaz et Noora, Noora et Jaz, dans leurs rares moments transcendants : moins lisses, moins prévisibles. C'est la flamme que l'une est la seule à pouvoir extirper à l'autre, et que les spectateurs avides de drama acclament.
(C'est ce que Noora déteste : le fait de se sentir intensément vivante et presque complète et presque elle-même grâce à l'une des principales responsables de ses insécurités.)

Quand les dernières notes s'envolent et la laissent essoufflée et pantelante, la réalité se crashe sur elle comme une douche froide. Elle quitte la scène en suivant scrupuleusement les directives, souriant et saluant au terme d'un mini-discours appris par cœur, comme si cela suffirait à apaiser les responsables et organisateurs du show.

Temps 1 : Mika. Il est juste à l'entrée des coulisses, fraîchement extirpé d'un plateau de tournage. Noora oscille encore entre excitation de panique, alors elle ne réfléchit pas, se précipite dans ses bras, respire quand il la soulève du sol et clame qu'elle a été canon.
Temps 2 : Mom, pas tout à fait proud. Lèvres pincées, l'air de dire tu ne pouvais pas faire mieux que ça ? On en parlera à la maison. Si elle se tait, c'est qu'on l'a probablement dégagée des backstages durant la prestation et à voir la mine de tante Darya, elles ont subi l'affront ensemble avant de parvenir à revenir.
Temps 3 : tempête à affronter pour leurs écarts. Elle espère que sur ce coup-là elles auront le soutien des fans, sinon-
Oh : Tarjei est déjà sur le coup, à enflammer les réseaux sociaux pour déterminer si l'argument aurait suffisamment de poids pour les tirer d'affaire.
Temps mort : le regard de Yasmeen dans le sien à nouveau. Il y a comme de l'électricité dans l'air, partage involontaire, complicité inconcevable. Noora brise la connexion : serre les lèvres et détourne un peu la tête sans la lâcher des yeux, pour presser ses lèvres contre la tempe de Mika tandis qu'il la repose.

Sa façon à elle de clamer : c'était rien. Ça ne voulait rien dire, ni hier, ni aujourd'hui, ni jamais. Pourquoi j'aurais besoin de toi pour me sentir revivre ? Aberrant.
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Yasmeen Hedat-Vane
Yasmeen Hedat-Vane
Date d'inscription : 26/11/2017
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Pseudo : jiji
Avatar : bella hadid
multi : ameera kolisnychenko & zazala simões & alex kaligaris
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Bloc-note : DANGEROUS WOMAN LP: dangerous woman (ariana grande), belong to the world (the weeknd), hauting (halsey), circus (britney spears), lucky (britney spears), eyes closed (halsey deep house remix), out from under (britney spears) [secret track: echoes of silence (the weeknd)], crazy (britney spears), side to side (ariana grande), love in the sky (the weeknd), into you (ariana grande), if U seek Amy (britney spears), shameless (the weeknd), just a little bit of your heart (ariana grande), dusk till dawn (sia ft. zayn)

JAZ VANE LP: break free (ariana grande), I'm a slave 4 u (britney spears), hurricane (halsey), oops! I did it Again (britney spears), sit still, look pretty (daya), sometimes (britney spears), blue jeans (lana del rey), oath (cher lloyd), one last time (ariana grande), baby one more time (britney spears), problem (ariana grande), pacify her (melanie martinez), overprotected (britney spears), dark paradise (lana del rey).
INTERSPATIAL CINNAMON ROLL

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 Tout va bien se passer. Lui glisse John à l’oreille pour la rassurer quand il l’assoit devant son miroir et que deux paires de mains reviennent s’occuper d’elle à la va-vite, retoucher la poudre qui lui recouvre le visage jusqu’à ce qu’on puisse la prendre en photo pour son Instagram — il ne faudrait pas que ses fans s’ennuient un seul instant (aient le temps de se lasser d’elle, surtout). Mais Qu'est-ce que tu regardes ? entend-elle à chaque battement de cœur qui lui secoue la poitrine, de plus en plus vif à mesure que le grand moment approche. Peu importe le nombre de scènes qu’elle a pu fouler, le trac ne la quitte et ne la quittera probablement jamais, elle pense que sa mère s’en assurerait, vu que le trac à 80% c'est elle qui le crée. Qu'est-ce que tu regardes ? Ça l’agace l’inimité de Noora, comme si elle n’avait pas déjà mille tours d’avance sur elle — une vie, en fait — comme si elle n’avait pas déjà gagné. Qu'est-ce que tu regardes ? Elle n’a même pas répondu Jaz, surprise dans un moment de faiblesse, énervée que ç’ait été mal interprété — même si au fond, elle n’aurait pas plus aimé que Noora comprenne son regard désolé et en profite. Lovely as always, approuve son assistant après un dernier flash de son téléphone, mais ça n’importe que peu malgré le petit sourire anxieux que ça arrache à Jaz. Il n’y a qu’un avis qui compte et Darya est trop occupée à se disputer avec Sharzad pour la regarder. Ce n’est qu’une fois qu’on lui a retiré son peignoir en satin et qu’on la guide dans les dédales des coulisses pour rejoindre son côté de la scène que sa mère lui accorde son attention. Un fléau plus qu’autre chose. Au moins elles ont fini par m’écouter. Elle tire un peu sur sa joue, retouche vieille comme le monde pour la rosir, tire totalement inutilement sur une mèche de cheveux et Jaz ne moufte pas, au moins il n’y a pas de critique trop explicite, Darya ne déteste pas ce qu’elle voit — ou peut-être que sa bataille avec Sharzad l’a un peu fatiguée. Je suis sûre que Sharzad l’a fait exprès quoi qu’elle en dise, prête à tout pour tout gâcher celle-là ! C’est qu’elle a peur, elle sait que, s’il n’en tient qu’au talent, sa fille n’est rien à côté de toi. Jaz cille, manque de rater une marche en l’entendant, c’est peut-être un des plus beau compliment que sa mère lui ait jamais fait. Ça la rend un peu triste. Ça ne veut pas dire que tu dois te reposer sur tes lauriers Yasmeen. Elle ressert un peu son emprise sur son bras, alors qu’on enfonce un retour dans l’oreille de la chanteuse. Ce n’est sûrement pas tout ce que ta tante et ta cousine ont prévu pour essayer de te voler la vedette, ne la laisse pas te passer devant surtout, sous aucun prétexte ! Elle hoche la tête, espère bien, naïvement sans aucun doute, que c’est la dernière fois que sa cousine (jumelle) et elle auront à partager la moindre scène ensemble ; si les instructions de dernière minute de Darya ont toujours été longues et trop nombreuses pour faire sens, ne lui laissant pas un instant pour respirer — encore moins méditer comme un ou deux professionnels de l’industrie le lui ont conseillé —, c’est encore pire en cet instant précis où sa mère la noie d’informations et d’avertissements jusqu’à la seconde très précise où elle se fait quasiment pousser sur scène.

Les vingts secondes de noir sont à la fois les plus longues — hurlements de fans et notes de musique de l'intro improvisée presque couverts par son cœur qui secoue ses tympans — et les plus rapides — c'est presque la course vers le marqueur blanc au centre droit de la scène — qu'elle ait jamais vécu. Vingts secondes, et puis des milliers de watts braqués sur elle. Elle a la paume un peu moite quand elle porte son micro à ses lèvres. Elles sont là pour aider une œuvre de charité, chanter un adorable duo ensemble, mais quand les projecteurs s'allument sur Noora et elle, c'est comme si la cloche du ring avait sonné : que la meilleure gagne.

Le combat prend une tournure étrange en cours de route, il suffit d'un regard — et chaque fois qu'elle le croise ce regard, Yasmeen se demande si c'est à ça que le sien aurait du ressembler, aurait ressemblé même, si Darya ne l'avait pas placée si jeune sur la table d'opération — et y a de l'électricité dans l'air, un court-circuit dans la routine si bien préparée. C'est toujours une bataille, une note à tenir une demi-seconde de plus pour se faire remarquer, des mouvements plus sharps ou au contraire plus fluides en fonction de la musique. Qu'est-ce que tu regardes ? Elle. Noorjahaan. Elle, elle, elle, qui lui a tout pris, sûrement sans même le savoir (sans même essayer ce qui rend la chose tellement pire). Elle, elle, elle, son éternelle rivale, son ombre, ou plutôt, celle qui lui fait de l'ombre. Elle se tournent presque autour en chantant, leur chorégraphie aurait presque des allures de battle. Le public en raffole, Jaz en serait sûrement consciente si elle n'avait pas l'impression de se noyer dans la présence scénique de Noora, parfaite Noora, brillante Noora — si elle-même ne peut pas la lâcher du regard une seule seconde, elle n'a aucun doute sur ce qu'il en est du public. Et puis la dernière note s'évapore, les projecteurs s'éteignent, les laissant toutes deux en sueur, elles s'avancent comme prévu quand ils se rallument pour s'incliner devant la foule en délire, retournent au script pour leurs quelques mots de remerciement et disparaissent du même côté.

Darya a une moue indéchiffrable sur le visage, John a l'air ravi quand il lui tend une serviette pour qu'elle s'éponge la nuque et une bouteille d'eau qu'elle achève presque d'une traite. Elle est épuisée et mal à l'aise et soulagée que ce soit fini et…extatique, aussi, souriant de façon idiote derrière le goulot, ne se départissant même pas tout de suite de sa risette quand de nouveau l'émeraude tombe dans le chocolat de Noora. C'est juste l'adrénaline, l'endorphine d'après-concert, ça lui fait le coup à chaque fois, c'est l'effet de la foule en délire, rien de plus. Ce n'est pas plus fort, ce n'est pas différent, c'est rien du tout. Le regard de Noora change brusquement et Jaz arrache la bouteille à ses lèvres. Qu'est-ce que tu regardes ? imitation parfaite de sa cousine, presque un peu plus d'hostilité au bout de lèvres, Jaz aimerait ne faire qu'imaginer la fierté qu'elle lit dans les yeux de Darya qui s'approche, passe un bras autour de ses épaules et l'emmène à l'écart. Rare qu'elle cherche à éviter une rixe, on a sûrement dû lui laisser entendre qu'au prochain éclat, on la virerait des coulisses. Qu'est-ce que c'était que ça ? fait-elle dès qu'elles sont suffisamment loin des deux autres Vane. Non que ça n'ait pas eu son petit effet, mais ce n'est pas exactement ce qui était prévu et tu sais ce que je pense de l'improvisation, Yasmeen. C'est un danger, parce que Darya peut pas la contrôler si Jaz improvise. Cette dernière le sait bien. Elle masque sa moue derrière sa bouteille d'eau dont il ne reste plus qu'un fond qu'elle avale rapidement. Qu'est-ce que vous faites ? Jaz, Noora, il y a trop de monde par ici vous allez créer un bouchon ! fait-on complètement paniqué, une paire d'assistants quelconque venant presque les pousser, de retour vers l'open space qui leur a servi de loge commune, croit-elle. Ne vous changez pas, cinq personnes ont payé pour des pass backstage qui incluent une photo avec vous deux, par ici ! Un autre dédale de couloirs qui n'en terminent pas, une nouvelle salle spacieuse et bien éclairée où se trouve quelques rafraichissements et un photographe qui semble faire un ou deux essais sur une assistante rougissante, on les pousse l'une comme l'autre à l'intérieur : Acte II. Non, non, juste Noora et Jaz. Les cheveux de la seconde claquent bruyamment sur son épaule dénudée par sa tenue de scène quand elle se retourne brusquement pour voir que l'on ose refuser l'entrée à leurs mères — et Mikhaïl, bien fait !, peut-être que ça saura déstabiliser Noora et la rendre moins agréable devant les fans — elle a déjà pitié du pauvre hère qui ne doit pas savoir quelle catastrophe il vient de déclencher, mais heureusement pour sa cousine et elle la porte est claquée derrière lui et les hurlements sont étouffés. On devrait pas tarder à les faire entrer, n'hésitez pas à vous servir à boire et à manger. Vous êtes sûrement fatiguées, mais jouez le jeu, ces photocalls sont ce qui permet de collecter le plus d'argent : l'enchère initiale était à mille ans. Sifflement impressionné de la part de Jaz, elle ne veut même pas savoir combien les gagnants ont finalement dû payer juste pour les rencontrer elles — ou juste l'une d'elle, peut-être que Noora ; l'anxiété lui tord déjà le ventre. Elles lui rendent toutes les deux leurs oreillettes et Jaz ne sait pas trop quoi faire de ses mains après ça, évitant soigneusement la table couverte de petits-fours et Noora ce qui ne lui laisse plus grand chose à regarder et elle finit par demander un soda sans sucre, alors qu'on ouvre la porte pour faire entrer la première paire de chanceux. Jaz a l'habitude de rencontrer des fans après ses concerts, mais ce sont ses concerts et ses fans et si les sourires et le ravissement et les compliments et l'affection lui viennent facilement c'est qu'elle est sincèrement admirative et reconnaissante d'avoir des gens qui l'aiment de loin. Là, elle ne sait pas où se mettre alors que les deux adolescentes les regardent toutes les deux à la fois, en tapant des mains et sautillant presque sur place. Fans des deux, on a pas du leur dire que, dans la famille Vane, il faut toujours choisir.

Round 2: qui sera la plus gentille, la plus drôle et la plus photogénique.

J'arrive pas à croire que je vous rencontre enfin ! Mille ans c'est beaucoup d'argent claqué pour une simple photo. Ça lui fait un peu peur à Jaz, surtout que ce n'était que l'offre initiale. Elle arrive à sourire cependant et à prendre la première dans ses bras alors que l'autre se dirige tout naturellement vers Noora. Batailles de politesses, elles leur offrent à manger à et à boire comme si elles avaient tout préparé elles-mêmes, complimentent leurs tenues, leur maquillage, leur coiffure et Jaz s'en veut un peu d'utiliser des fans de la sorte, mais tout est toujours bon pour essayer de prendre le dessus sur Noora, tout est cause de rivalité. C'est ni plus ni moins que ce qu'on lui a appris. Vous étiez fantastiques sur scène ! Notre fan blog a littéralement explosé sous les notifications. Seconde de silence. Fan blog ? VaneQueens dot com, on est aussi sur Instagram, pas qu'on cherche à ce que vous nous suiviez hein ! Queens. Noora et elle partagent un fanblog (sûrement plusieurs même). Tamina aussi, peut-être. Logique et étrange à la fois. Leur guerre fascine, elle l'oublie parfois. En tous cas vous êtes encore plus belles en vrai ! Et vous avez tout déchiré, comme quoi les gens disent n'importent quoi, vous êtes tout à fait capables de collaborer. Nous notre rêve, c'est que vous fassiez un album à deux. Les deux inconnues échangent un regard complice et ravi, les cousines les imitent avec moins d'entrain bien sûr, Jaz toutefois trop perdue pour être hostile. Elle oublie quelquefois comme tout le monde ne sait pas les tensions réelles sur lesquelles leur relation a été bâtie — dont elle semble même composée en exclusivité. Difficile d'imaginer que même de loin on ne puisse pas le voir. Elle se force à sourire, le regard toujours enfoncé dans celui de Noora : ne leur donnons pas tord, elles ont payé pour être là, il faut leur faire plaisir. Même si elles doivent être aveugles tant leur proposition est ridicule, impensable, ferait hurler de rire (pour une fois) leurs mères.
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Noor Vane
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Quelques instants de flottement tandis que défile la ribambelle d’autres artistes. La pression retombe ; les tensions perdurent, sous-jacentes, mais l'attention se rive sur d'autres artistes, d'autres caprices de stars en coulisses, tandis que la scène s'anime en prestations qui s'enchaînent. Noora tente d’oublier le débriefing à venir, mais quand les bras de Mika quittent sa taille et que le monde reprend ses droits autour d’elle, le temps sa course, elle porte inconsciemment son pouce droit à ses lèvres. Le ronge, nerveuse, en jetant des coups d’oeil en direction de sa mère.

C’est un peu trop calme. Elle n’est pas certaine d’aimer — l’incertitude. Voudrait achever la scène d’une traite comme on arrache un pansement ; qu'on lui dise une fois pour toutes qui de Yasmeen ou elle a su capter les faveurs du public. C’est bien la raison pour laquelle elle peine avec les concerts partagés : plus encore que les crises de despotisme qui secouent sa mère dans la foulée, c’est l’inactivité en l’attente de la fin qui se joue de ses réserves de patience, de maîtrise, de confiance, de tout. On leur annonce une rencontre avec des fans et Noora ne proteste pas. Sharzad, un poil éloignée au moment de l’appel, se précipite pour suivre le mouvement imposé aux deux chanteuses mais est interceptée à l’entrée — proteste aussitôt à corps et à cris, en vain. Et Noora.. lance honteusement un regard désolé par-dessus son épaule, plaide du bout des lèvres : Les fans... Elle ne peut pas les faires attendre, voyons ; se surprend à accélérer le pas, le coeur battant un peu à force d’anticiper les contre-coups, mais ce n’est pas de sa faute cette fois, et elle a l'audace d'espérer n'encaisser aucune conséquence. Mais surtout : comment se plaindre de cet instant volé, de cette liberté prolongée ? Deux adolescentes entrent en premier, pétries d’adoration et de curieuses illusions. Nous notre rêve, c'est que vous fassiez un album à deux. L’espace d’un instant, Noora affiche un sourire amusé en secouant la tête, lassée d'elle-même ; qu'elle est bête, elle a réellement cru entendre parler d’album à deux.

Wait, what ?

Soudain tous les regards se braquent sur elle. Trois secondes d'immobilisme surpris et d’interrogations muettes, la sensation d’avoir manqué un épisode, puis — oh. Oh ? Un battement de paupières, un autre. Tu veux dire, comme- une collab ? Entre Jaz et moi ? Ce serait si- -e x t r a, right ?? Ce n’est pas tout à fait le terme qu’elle aurait choisi d’employer mais.. soit ? ... Oui ! Vraiment, je- elle secoue la tête de droite à gauche, l’air de dire “waouh, tout à fait”, échange avec Yasmeen un sourire crispé que trahit son regard paniqué. En revient à la paire qui frémit d’excitation et que d’autres fans moins delusive auraient sans doute décimée pour avoir ne serait-ce que formulé à haute voix un tel espoir. Je trouve l’idée- (déglutit) extra, c’est le terme ! elle répète faute d'en trouver mieux, neurones braqués sur "incongru" et incapable de produire un adjectif supplémentaire.

Un duo avec Jaz ?
Elle est si habituée à ce que les stratégies marketing soient dirigées de façon à contrer sa cousine qu'elle se sent... aussi perplexe que face à une équation entièrement faite d'inconnues.

Elle dresse un index taquin devant ses lèvres et se penche en avant, captant l’attention pour interrompre le flots incessant. Mais je compte sur vous pour ne pas nous trahir, elle chuchote avant de jeter un coup d’œil incertain à Yasmeen (les yeux un peu écarquillés par l’hésitation) et de… lier leurs mains et leurs doigts, gloussant tout bas comme une enfant surprise à déjouer les règles. Les autres sont certains qu'on se déteste pour de bon... seules des vraies fans telles que vous pouvaient déceler la supercherie. Elles promettent sur tout ce qu’elles ont de cher de garder le silence et Noora relâche un peu brusquement la main de sa cousine, tentant de masquer de son mieux l’impression de s’être brûlée à son contact. Elle n’ose plus la regarder droit dans les yeux, après ça, mal à l'aise au possible car certaine de ne trouver que dégoût dans le regard de Yasmeen si elle le croise. Noora s'oblige à se joindre aux rires, un malaise logé au creux de la poitrine ; sent poindre un mal de tête tandis que les fans rivalisent de propositions inenvisageables que les chanteuses accueillent sans laisser s’effondrer leurs commissures figées. Si seulement vous faisiez plus de photos ensemble, achève timidement l'autre fille (Noora n'est jamais parvenue à retenir son prénom et s'est contenté tout au long de la rencontre de la surnommer darling) lorsque vient le moment de se séparer. Ce serait vraiment vraiment pratique ! Pour illustrer les- enfin vous savez, les fanfics, et aussi pour alimenter les ressources des faceclaims... Ses joues virent si violemment au rouge et Noora est si lassée de ne pas comprendre un traitre mot à sa discussion depuis le début, qu'elle prétend savoir de quoi il est question pour ne pas se confronter à une énième question étrange. Oh bien sûr, les fanfics, c'est important. Mauvaise. Réponse. OH. MY. Est-ce que vous en lisez ?? Hystérie amorcée. Ça crie, ça glousse. C'est bizarre, vraiment — mais amusant, et Noora se retrouve à étouffer des ébauches de rire, contaminée bien que ne sachant par quoi. Vous avez des préférées ? Et ces étoiles dans leurs yeux. Damn. Regard paniqué à Yasmeen. Des préférées ? Celles qui... celles avec... C'est quoi des fanfics ? Hm je préférerais connaître les vôtres, avec Jaz on adore découvrir les goûts de nos fans. Soulagement : le bullshit fonctionne. Nouveaux cris d'hystérie puis : Ma préférée c'est Soulsister, elle est ultra populaire vous l'avez sûrement croisée ? C'est tellement bien écrit et en grooos l'histoire c'est que vous avez été, genre, échangées à la naissance : Noora est la fille de Darya et Jaz est la soeur de Tamina... Bon je sais c'est un peu spécial comme concept mais c'est basé sur des photos qui mettent en avant les ressemblances et tout et y'a un background super solide et compliqué derrière chacun des perso, c'est vraiment de la bombe, trop trop crédible et tout ! Enfin du coup je veux pas trop spoiler mais quand la vérité éclate ça fout un dawa monstre, jusqu'à ce que tout le monde réussisse à assimiler la situation et accepte une trêve. J'explique très mal mais ça vaut le coup de la lire promis, elle est juste waouh. On en écrit une ensemble aussi avec une dynamique enemies to friends mais promis on fera gaffe à ne pas s'inspirer de la réalité ! Aaaw t'en fais pas darling, on vous fait confiance, Noora répond sans rien relever de plus ; puis viennent les au revoir, qui trainent jusqu'à ce que le staff s'en mêle, et enfin le silence.

Qui dure, prolongeant l'attente d'instructions quant aux trois autres fans mentionnés plus tôt.
Noora finit par briser l'instant, n'y tenant plus.
Awkward, elle commente, mentalement épuisée par tout cet engouement et complètement dépassée par les 3/4 des infos évoquées. Tu sais, toi, ce que sont les- hm, "fanfics" ? elle finit par demander, et bon gré mal gré elles finissent par se retrouver front contre front, Noora regardant l'écran de Yasmeen à l'envers tandis que cette dernière se charge de questionner le net.
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Yasmeen Hedat-Vane
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 Tu veux dire, comme- une collab ? Entre Jaz et moi ? Ce serait si- -e x t r a, right ?? Un soupir soulagé manque de passer les lèvres de Jaz quand Noora joue correctement le jeu : ... Oui ! Vraiment, je- Elles sont peut-être incapables de faire semblant au point de masquer totalement les tensions entre elles — et puis leurs mères surtout ne font aucun effort — mais de là à admettre qu'elles seraient incapables de passer cinq minutes ensembles en studios sans s'entretuer et encore moins les jours voire semaines nécessaires à l'écriture et l'enregistrement d'une collaboration… Jaz sourit quand même et hoche la tête comme pour appuyer les mots de sa cousine, comme si elles n'attendaient que ça, de devoir partager encore plus la vedette sur un album commun. Je trouve l’idée- extra, c’est le terme ! Une centaines d'autres qualificatifs ont passé l'esprit de Jaz, mais aucun convenable, alors elle ne dit rien, hoche la tête gentiment comme l'idiote qu'on dit qu'elle. Noora semble un peu plus loquace qu'elle, joue avec les fans, manque de foudroyer Jaz sur place quand elle lui attrape la main en gloussant. C'est une farce évidemment, rien de plus qu'une scène de théâtre pour le pur bénéfice de cette paire un peu étrange de fans, mais Jaz a l'impression que les doigts de Noora l'électrocutent. Ce n'est pas habituel et ce n'est pas agréable, mais le pire c'est que ce n'est pas aussi rebutant que ça pourrait l'être. Les autres sont certains qu'on se déteste pour de bon... seules des vraies fans telles que vous pouvaient déceler la supercherie. Difficile de ne pas s'étrangler sur sa propre salive, mais Jaz parvient à ne pas tout gâcher, s'inventant un air amusé par les promesses excitées des deux fans de garder le silence sur un secret que de toute façon personne en dehors d'elles deux ne prendrait très au sérieux. Ses doigts sont lâchés sans prévenir, et Jaz reste impassible malgré la sensation de leur contact encore comme un fantôme sur ses doigts tendus contre son flanc. Elles rient toutes les deux, faussement, comme seules elles deux savent le reconnaître, pour avoir l'habitude de le faire autant que de l'entendre, miroir l'une de l'autre, comme souvent — même si Yasmeen a l'impression de n'être rien de plus que le reflet déformé de Noorjahaan. Le photographe les interrompt parce qu'il est prêt — et parce qu'on l'a pressé en silence, la rencontre prend un peu trop de temps — et le flash les aveuglent quelque fois, une pose sérieuse, une pose rigolote, un ou deux câlins — et chacune en veut un avec les deux. Si seulement vous faisiez plus de photos ensemble Petit sourire contrit de Jaz. Not happening. Et heureusement d'ailleurs, partager des défilés et même un shooting photo avec Tamina (et d'autres mannequins, thanks heaven) il y a quelques mois lui a amplement suffit. Ce serait vraiment vraiment pratique ! Pour illustrer les- enfin vous savez, les fanfics, et aussi pour alimenter les ressources des faceclaims... Jaz ne comprend rien, mais hoche la tête, pour écourter l'entretient qui la fatigue un peu trop. Elle écoute à peine la réponse de Noora, mais elle sait que c'est une drastique erreur. OH. MY. Est-ce que vous en lisez ?? L'hystérie est d'autant plus désagréable qu'elle est tout à fait incompréhensible. Jaz glousse tout de même avec elles, comme si elle savait pertinemment de quoi il retournait, se doutant que demander une explication ne ferait que tout rallonger. Vous avez des préférées ? Échange de regard paniqué avec Noora qui, Jaz comprend maintenant, ne pige rien de plus qu'elle. Des préférées ? Celles qui... celles avec... Elle a peur qu'elle se tourne vers elle, se débarrasse du problème entre ses mains à elle, comme elle-même le ferait sûrement à sa place, mais ce n'est pas le cas. Noora n'est peut-être pas aussi mesquine. Hm je préférerais connaître les vôtres, avec Jaz on adore découvrir les goûts de nos fans. Hochement de tête enthousiaste  de Jaz et nouveaux hurlements qui heurtent ses tympans déjà endoloris. Ma préférée c'est Soulsister, elle est ultra populaire vous l'avez sûrement croisée ? C'est tellement bien écrit et en grooos l'histoire c'est que vous avez été, genre, échangées à la naissance : Noora est la fille de Darya et Jaz est la soeur de Tamina... Bon je sais c'est un peu spécial comme concept mais c'est basé sur des photos qui mettent en avant les ressemblances et tout et y'a un background super solide et compliqué derrière chacun des perso, c'est vraiment de la bombe, trop trop crédible et tout ! Enfin du coup je veux pas trop spoiler mais quand la vérité éclate ça fout un dawa monstre, jusqu'à ce que tout le monde réussisse à assimiler la situation et accepte une trêve. J'explique très mal mais ça vaut le coup de la lire promis, elle est juste waouh. Jaz a l'impression qu'on vient de la jeter dans un bain de glaçons. Elle en perd toutes ses couleurs et se mettrait presque à trembler, ses muscles soudain tendus comme la corde d'un arc. Elle ne comprend rien à ce qu'il se passe depuis que Noora les a lancé sur le sujet inconnu et incompréhensible des "fanfics", mais elle sait que cette histoire résonne un peu trop avec la vraie vie et ça la met incroyablement mal à l'aise et elle a l'impression que tout le monde peut le voir, même si on ne lui accorde actuellement aucune attention. Elle est ultra populaire… Combien de personnes ont lu ça ? Combien de personne trouvent ça crédible ? Basé sur des photos qui mettent en avant les ressemblances elle sait qu'elle ressemble à Tamina, elle l'a toujours su, même avant de savoir que y avait une raison à ça. Elle a toujours su que les fans aussi avaient remarqué, mais elle ne savait pas que l'on en faisait des théories et des histoires, qu'on flirtait si dangereusement avec le secret qui lui ronge le cœur.

On en écrit une ensemble aussi avec une dynamique enemies to friends mais promis on fera gaffe à ne pas s'inspirer de la réalité ! Aaaw t'en fais pas darling, on vous fait confiance. Il n’y a surtout aucun risque que ça arrive, vu comme elles ont l’air complètement aveugles à la réalité — contrairement à l'auteur de Soulsister. Et puis, songe Jaz, sans trop savoir ce que ça lui fait ressentir, enemies to friends, il y a (très) peu de chance que le futur leur donne raison. Une moue manque de se glisser sur ses lèvres avant qu’elle ne se rappelle elle-même à l’ordre : il faut qu’elle entretienne la mascarade le temps que les fans sont encore dans la pièce, ce qui fort heureusement pour elle n’est plus très long. Elle a l’impression de respirer pour la première fois depuis des lustres quand enfin la porte se referme sur le duo surexcité. Jaz est déjà fatiguée à l’idée de devoir feindre le même enthousiasme devant trois autres fans. On ne leur dit rien pendant un petit moment toutefois et elle attrape un verre d’eau pour en engloutir la moitié, comme pour s’empêcher d’ouvrir la bouche pour faire autre chose, comme parler à Noora. Awkward, fait finalement celle-ci. Elle n’a pas idée. Jaz vient de décider de manière plutôt abrupte, mais surtout définitive que Noora ne doit pas savoir. Elle dirait quelque chose sinon, même un tout petit truc après ce qui vient de se passer. Elle lui adresserait une moue compatissante peut-être — et elle la cherche cette pitié dans son regard justement prête à vivement rejeter cette tentative de conversation si c’est le cas, mais elle n’en trouve pas. Tu sais, toi, ce que sont les- hm, "fanfics" ? petite moue et pas très grande envie d’avouer son ignorance à Noora (of all people), mais Jaz finit par secouer la tête et sortir son téléphone pour assouvir leur curiosité commune. Noora a pratiquement le front contre le sien, elle n'arrive plus à se souvenir de la dernière fois qu’elles se sont touchées — à part les doigts qu’elle a lié aux siens devant la paire de fans et dont la trace la brûle encore. Fanfiction ou fanfic : récit que certains fans écrivent pour prolonger, amender ou même totalement transformer un produit médiatique qu'ils aiment, qu'il s'agisse d'un roman, d'un manga, d'une série télévisée, d'un film, d'un jeu vidéo ou encore d'une célébrité. Oh. Elle fronce un peu les sourcils en jouant du bout du pouce avec la page web, un peu confuse. Les gens écrivent des histoires sur elles, elle imagine que c’était rendu un peu clair par la synopsis de Soulsister, mais quand même c'est étrange de se dire qu’on les met dans le même bateau que de simples personnages de série ou de films, comme si elles n’étaient pas de vraies personnes. Chelou, commente-t-elle en relevant les yeux vers sa sœur. Encore plus bizarre quand les gens s’approchent un peu de la vérité sans le savoir. Yasmeen a presque envie de la lire cette fanfiction désormais. Je préfère quand même le fanart normal. Offre-t-elle, presque comme une blague, avec un léger sourire remplit de timidité. Elles n’ont jamais été complices et ne le seront jamais. Et même si Soulsister se finit bien, Jaz pense savoir que ça ne serait pas le cas de la réalité. Ça foutrait juste un dawa monstre et même si c'est dur d'imaginer que la situation chez les Vane pourrait être pire que ce qu'elle est, Jaz a beaucoup trop peur pour jamais révéler ce qu'elle sait. Pour ça, il faudrait qu'elle espère quelque chose de cet aveu et ce n'est pas le cas. Ses relations avec Tamina et Noora sont probablement irréparables et Sharzad sait déjà et elle s'en fiche. Au mieux, les deux autres s'en moqueront totalement aussi (seraient-elles même contentes d'en avoir été séparées ?), quant à Navid…parfois elle aimerait lui dire, à lui. J'espère que les prochaines seront un peu moins…intenses. Elles ne seront jamais complices, elles ne seront jamais vraiment jumelles, elles ne seront jamais rien d'autre que cousines rivales. Rien qu'une plaie béante dans la poitrine de Yasmeen. Ceci n'est qu'un vague instant de flottement et le petit sourire sur les lèvres de Jaz ne veut rien dire.  
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Noor Vane
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C'est comme des... nouvelles ou des romans, ce genre de truc ? Moment de pause, puis : Chelou. Elle se mord la lippe, les yeux encore un peu écarquillés tandis qu'elle tente de saisir la notion. Hoche la tête, incapable de s'imaginer en tant que personnage d'une fiction. Carrément trop. Je préfère quand même le fanart normal, Yasmeen offre avec un petit sourire, et Noora cringe en pouffant, étouffant le son contre le dos de sa main. Arrête, nooon, elle proteste, y'en a de trop trop moches omg, tu t'rappelles celui-ci ? Elle fouille frénétiquement sur son téléphone, questionnant le net pour mettre la main sur un dessin — et sa cousine comprend plutôt rapidement ce qu'elle cherche, se redresse pour protester? Noora rit franchement cette fois alors qu'elle s'écarte pour lui échapper, entraîner une quasi course poursuite qui lui permet de gagner du temps. L'instant d'après le téléphone de Yasmeen vibre, témoignant d'un message reçu. Pièce jointe au cœur d'emoji pleurant de rire, comme une blague partagée, une plaisanterie bon enfant en total décalage avec leur réelle relation. Le dessin date d'un défilé où Yasmeen et Tamina se sont retrouvées ensemble, et si le style est artistique, les faciès ont toujours laissé Noora hilare et les deux concernées grimaçantes, parce que hideux.

(Noora ne fait pas immédiatement attention au fait qu'il s'agit là du tout premier texto partagé entre elles en plus d'une décennies, parenthèse en plein désert d'affection).
Vrai que certains sont juste carrément canons, tho. C'est... dingue non ? Tout ce temps que les gens consacrent à- j'sais pas. Nous ? Elle secoue la tête, tombant des nues comme à chaque fois. Parce qu'elle sait, bien sûr, l'image qu'on leur donne, les icons qu'on a fait d'elles ; mais connait également la vérité sous les atours, celle qui brise les sublimes idéaux. C'est juste un instant de vulnérabilité, temporaire, privé, qu'elle s'accorde parce que sa pire rivale semble aussi ébranlée qu'elle-même et qu'il n'y a personne pour les juger. Ça n'arrivera probablement jamais plus. Soudain incroyablement curieuse de découvrir ce que les gens écrivent d'elles, croisent savoir à leur sujet, Noora part à nouveau à l'assaut des mystères que partagent les fans entre eux, toile tissée de créations, pièces tantôt terribles tantôt extraordinaires. C'était quoi le site ? Celui des- fanfics. L'une des filles l'a noté sur son gobelet non ? Elle a juste le temps d'entrer la recherche que la porte s'ouvre-

Sur leurs mères. Brisant net l'instant.

Vous vous disputiez, constate sa mère d'un timbre si décisif qu'il n'attend aucune contradiction ; sans doute influencée tant par ses certitudes que par leurs habitudes et, enfin, leur posture : chacune de part et d'autre de la table, comme surprises en pleine course visant à s'étriper. Vous voyez, Sharzad tourne gracieusement sur ses talons pour enfoncer un doigt manucuré dans le torse d'un membre du staff, Je vous l'avais dit, ma Noora ne peut pas rester seule avec elle. Ne prenez plus le risque de me séparer de ma fille, so vous ne souhaitez pas que votre remarquable évènement tourne au drame. Elle pose sur les filles un regard sévère au terme de sa diatribe, mais Noora voit le soulagement palpable qui enveloppe tant sa mère que sa tante : satisfaction de les retrouver aussi ennemies qu'on peut l'être, et d'à nouveau les séparer. Elle protesterait si la cause en valait la peine, mais ce n'est pas le cas : Yasmeen ne sera sans doute jamais, et sous aucun prétexte, quelqu'un pour qui elle se battra.

Alors elle sort de la course, Noora (palpitant s'emballant de façon aussi incompréhensible que déplaisante), pour rejoindre son camp : retourne dans l'ombre de sa mère, sans un regard pour la cousine qui n'est, elle se l'assure, aucunement importante dans le grand ordre des choses. Tu es toute décoiffée, s'agace sa mère, qui s'empresse de prétendre réarranger ses boucles brunes, bien qu'elles soient si figées par la laque que pas une mèche ne bouge d'un iota. Raconte-moi tout en détails, lui chuchote Sharzad, profitant de leur proximité pour compenser son absence par des gossips, demander si Yasmeen a été insultante ou a tenu des propos déplacés, probablement en quête d'une raison de faire exploser une dispute de plus. Noora décrit platement une rencontre basique, discussions, photo, rien d'anormal ; passe sous silence l'étape fanfics et tout ce qui en a découlé. Inutile de faire virer au drame un instant miraculeusement sous contrôle, en rompant l'ordre naturel des choses.

Les fans suivants entre donc et, sous l’œil scrupuleux des momagers, l'enchaînement d'interactions se fait smooth au possible. Nulle dérogation, chacun reste dans le cadre habituel : quelues larmes versées par les fans, des albums filmés de leur côté à elles, des photos et juste comme le moment a débuté, il s'effrite, comme s'il n'avait été que rêvé.
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Yasmeen Hedat-Vane
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JAZ VANE LP: break free (ariana grande), I'm a slave 4 u (britney spears), hurricane (halsey), oops! I did it Again (britney spears), sit still, look pretty (daya), sometimes (britney spears), blue jeans (lana del rey), oath (cher lloyd), one last time (ariana grande), baby one more time (britney spears), problem (ariana grande), pacify her (melanie martinez), overprotected (britney spears), dark paradise (lana del rey).
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Le rire de Noora, comme par réflexe fait se tendre Jaz — ce que l’une trouve drôle amuse rarement l’autre et depuis quelques temps elle s’imagine à la moindre risette de Noora ou Tamina devant elle qu’elles se moquent — sauf que, en même temps que ses musclent se raidissent, son cœur lui semble se réchauffer un peu du rire qui prend forme dans sa poitrine à elle aussi. Arrête, nooon y'en a de trop trop moches omg, tu t'rappelles celui-ci ? Pour une fois elles rient ensemble. Jaz n’a même pas besoin de savoir duquel parle sa cousine parce que des fanarts laids il y en a des tas qu’elle a du accepter de la main de ses fans avec un sourire ou liker sur Instagram pour leur faire plaisir même alors qu’elle se reconnaît à peine dessus. Tout de même, Noora semble décidée à lui en montrer un en particulier, pianotant sur son téléphone avec frénésie alors que Jaz s’approche pour regarder par-dessus son épaule, mais l’autre chanteuse lui échappe, court en même temps que le téléphone de Jaz vibre dans sa main et qu’elle s’arrête pour ouvrir le message. C’est presque un miracle que le nom de Noora s’affiche, vu comme la fenêtre de conversation est vide alors même que Jaz ne supprime jamais aucun message. Sa poitrine tressaute, le rire est cristallin en s’échappant de sa bouche quand elle clique sur la pièce-jointe, le dessin commençait si bien et puis il y a le visage des deux Vane mannequins qui sont totalement méconnaissables et juste…moches. Et puis ça s’étrangle un peu dans sa gorge qui se resserre quand elle se souvient : c’est le dernier rire partagé avec Tamina aussi. Avant que Jaz sache, avant qu’elle entende, la pitié dans la voix de sa sœur. Avant qu’elle comprenne qu’il n’y a pas de vrai rire avec les autres Vane, pas de sourires qui ne soient pas hypocrites ou remplis d’une moquerie cachée. Qu’il n’y a rien d’autre que la compétition permanente. Vrai que certains sont juste carrément canons, tho. C'est... dingue non ? Tout ce temps que les gens consacrent à- j'sais pas. Nous ? Noora secoue la tête incrédule, imitée par Jaz. Elle a raison bien sûr, c’est totalement fou que des gens passent des heures ou des jours à faire des montages et des dessins et des vidéos d’elles pour leur montrer leur admiration et — Jaz a toujours du mal à y croire — leur amour. Elles auraient pu beaucoup partager toutes les deux dans une autre vie, l’ivresse de la célébrité qui a commencé si jeune surtout, se soutenir d’une certaine façon malgré des carrières qui se recoupent, mais Noora a ses Mikhaël et Kaz dans le même milieu et elle n’a pas besoin de Yasmeen et elle, elle n’a besoin de personne, elle n’a le droit d’avoir besoin de personne. Alors elles arpentent le même monde et s’évitent même si le public veut les rassembler et leurs mères les faire rivaliser. Ce moment partagé est si simple et pourtant unique en son genre, rare, imprévu, il serait probablement détesté par Sharzad et Darya si elles étaient là pour les voir avec leurs petits sourires presque complices. C'était quoi le site ? Celui des- fanfics. L'une des filles l'a noté sur son gobelet non ? Hm? Pas le temps d’essayer de récupérer le gobelet sur la table entre elles que la porte s’ouvre.

Vous vous disputiez, le répit est terminé, les mères reprennent leur droit sur la carrière et la vie de leurs filles. C’est Sharzad qui commence les hostilités et personne ne s’empresse de lui faire voir son erreur. Vous voyez je vous l'avais dit, ma Noora ne peut pas rester seule avec elle. Ne prenez plus le risque de me séparer de ma fille, si vous ne souhaitez pas que votre remarquable évènement tourne au drame. Yasmeen sent le regard de sa mère sur elle, alors elle ravale la douleur provoquée par le ton de sa tante (et rien de plus) quand elle la mentionne, elle, comme si elle ne méritait pas d’être nommée, comme si elle n’était rien — ce qu’elle est à ses yeux, elle le sait. Noora ne la contredit évidemment pas, elle est même la première à rejoindre sa mère et leur moment est définitivement enterré alors Jaz aussi retrouve sa Momager en ignorant la boule qui s’est formée dans sa gorge. Elle n'est pas déçue, il faudrait qu'elle ait attendu quelque chose de mieux de Noora pour ça. T’a-t-elle embêtée ? Un simple haussement d’épaule répond à Darya. Oui, non. Elle sait qu’elle préfèrerait une affirmative, préfèrerait que rien ne vienne jamais défaire les nœuds si serrés de l’anxiété, de la jalousie, de la haine presque, qu’elle a consciencieusement noué dans le ventre de sa fille à l’égard de ses cousines. C'est ça qu'elle attend, ça la rassurerait de savoir que Noora est restée fidèle au personnage hostile que Darya a peint à Jaz même si ça nourrirait sa propre amertume et colère à l’égard de Sharzad et de tout ce que celle-ci a créé (sauf, Yasmeen elle-même, ose-t-elle l’espérer). Jaz n’a aucune raison de détromper sa mère pour protéger Noora, surtout quand celle-ci ne l'a pas fait pour elle, mais elle n’a pas besoin de mentir pour l’enfoncer non plus alors elle récupère un autre soda et noie la conversation dedans, laissant sa mère en tirer ses propres conclusions, puis lui conter les frasques de Sharzad quand elles étaient coincées ensemble dans le couloir.

Le vœu de Yasmeen est exaucé, les fans suivants sont bien moins intenses, ou alors ce sont les stars elles-mêmes qui sont moins impliquées, trop tendues, sourient joliment ceci dit devant les larmes versées et les câlins demandés puis sur les photos, les yeux d'aigles de Sharzad et Darya bien plus puissants que les flashs qui s'enchaînent.

Après ça, on les ramène dans leurs loges avec la promesse implicite qu'elles n'ont plus ni à interagir ni même à se voir. L'invitation à l'afterparty est réitérée, comme s'il ne s'agissait pas déjà de l'évidence même, arrache un soupir à Jaz qui voit sur le visage de sa mère qu'il n'est pas question de s'en défiler malgré l'envie de retrouver sa chambre d'hôtel. Même son sommeil si détestable désormais qu'elle désespérément seule dans le monde des rêves l'attire plus qu'une soirée avec l'élite. On la démaquille puis la re-maquillle d'une façon différente, ses cheveux bouclés pour la performance sont cette fois lissés, John lui raconte ce qui se dit sur Instagram pendant que son téléphone charge, face cachée, pour qu'elle ne puisse faire attention aux messages, nombreux mais pas assez, excités et ravis, mais pas sincères.

Hors de question de boire au travail, une des golden rules de Darya — non que boire tout court soit très bien vu par elle non plus. Et une soirée post-concert de charité, pleine de chanteurs et producteurs, socialites et autres VIPs en tous genres, compte évidemment pour sa carrière de chanteuse ou mannequin, alors Yasmeen chasse les serveurs d’un signe de main chaque fois qu’on l’approche avec un plateau de coupes de champagne. Sa mère n'est pas là, momagers pas invitées pour la soirée, et Jaz connaît presque tout le monde sans vraiment les connaître non plus, sans avoir envie de leur parler. Lupe n'est pas là non plus, invitée mais pas disponible paraît-il, elle lui a envoyé ses excuses par texto et Jaz l'envie. La musique est bonne — et sûrement les petits-fours proposés le sont-ils aussi — la conversation creuse lui vient normalement facilement, mais la lasse déjà. Noora est avec son meilleur ami, entretenir son réseau n'étant apparemment pas sa priorité de la soirée non plus et quand Mikhaïl s'éloigne — probablement pour récupérer à boire ou à manger, Jaz ne sait pas et s'en fiche — sa cousine s'approche sans se laisser le temps de regretter. fanfics dot com souffle-t-elle en tirant nerveusement sur une mèche de cheveux. C'était ça le nom du site. Elle a attrapé le gobelet tout gondolé en quittant la pièce où elles ont rencontré les fans et noté le site sur son téléphone. Elle se sent un peu bête maintenant, de glisser ça à Noora comme si ça l'intéressait encore comme si ça n'avait pas été rien de plus qu'une…distraction, une pensée formulée sans y penser, comme si Jaz n'avait pas oublié leur trêve tout aussi courte qu'imprévue. Il paraît que les gens ont bien aimé notre prestation. fait-elle simplement, loin du soulagement qu'elle ressent ou de l'excitation qu'il serait logique qu'elle ressente. Sa lèvre inférieure est prise au piège par ses dents, un félicitation y joue dangereusement, mais elle ne fait pas confiance à Noora. Elle prendrait ça pour de l'ironie (ça devrait en être) ou y verrait l'amertume latente, ou bien elle s'en satisferait trop, prendrait tous les applaudissements qu'elles ont reçu pour elle seule comme Darya n'a de cesse de lui répéter qu'elle veut le faire.
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Noor Vane
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N'oublie pas que tu n'es pas là pour t'amuser. Darya et sa fille sont des chacals, je suis certaine qu'elles ont monté tout un programme pour prendre de l'avance sur nous. D'ici quelques jours ton prochain MV sera en ligne alors fais-moi plaisir, pense travail plutôt que détente, compris ? Tu te reposeras pendant tes vacances. Noora ouvre de grands yeux qu'elle rive sur le reflet du regard de sa mère, fermement braqué sur elle tandis qu'on l'apprête pour l'after party. J'aurai des vacances ? Et Sharzad de supirer lourdement en se pinçant l'arête du nez entre deux doigts. Oh, Noora, elle soupire, tu me lasses. L'interpelée se mordille nerveusement la lippe, un peu navrée, un peu soulée. C'est toi qui as parlé de— Hush. Contente-toi d'être jolie, elle interrompt, exaspérée. Si tu étais un peu plus comme ta sœur, ma tâche serait nettement moins lourde. Elle serre les lèvres, Noora, réduite au silence et incapable de trouver quoi répondre à ça ; fardeau sur les bras de celle dont le moindre avis se pose sur son cœur comme une enclume. Sharzad déroule l'écran flexible de son appareil, en étend la surface à ses capacités maximales — presque la largeur d'un ordinateur — et s'affaire sur Noora-ne-sait-quoi avec force gestes pressés et mouvements d'humeur. Elle est concentrée cependant, professionnelle tandis que sa fille se retranche dans cet état second qui lui sert de refuge lorsqu'elle se fait prouver par A + B qu'elle n'est pas assez ; boulet à sa propre cheville, dans sa propre existence.

Je te transmets une liste des influenceurs qui seront présents à l'after. Reçue ? Instantanément, la vibration de son téléphone lui confirme la réponse. Elle l'ouvre tout de même, sous le regard d'aigle de sa momager, avant de répondre simplement : Oui. Un peu apathique, là sans vraiment l'être. Noorjahaan éteinte, Noora policée. Bien. C'est à eux que tu devras t'efforcer de parler ce soir. Mentionne ton EP, mais ni trop ni trop peu. Attise leur curiosité pour qu'ils en parlent à leur tour sur les réseaux et sur leur chaîne, mais ne les inonde pas : tu connais la chanson, il faut s'y prendre tout en douceur. Qu'ils ne se sentent pas agressés ou trop intensément utilisés — quoique leur seul intérêt soit bel et bien la portée de leurs contacts. La dernière phrase est formulée un octave plus bas, offhand et brutalement honnête. Noora étudie la liste, studieuse comme elle ne l'est que sous le regard impitoyable de sa mère. Chop chop, debout mon cœur. Il est temps d'y aller. L'annonce chaleureuse la surprend lorsqu'elle s'élève, de longues minutes plus tard, foncièrement différente de leur échange précédent. Elle comprend mieux, cependant, la cause de ce nouveau manège, lorsqu'elle lève les yeux de l'écran du téléphone pour voir passer Yasmeen — à portée d'ouïe. Sa mère la gratifie d'une caresse sur la joue, délicate, du dos de la main, à l'instant précis où sa cousine s'égare à les fixer. Ça ne dure qu'une demi-seconde, mais le sourire de Sharzad au terme de l'interaction est carnassier, si fier de narguer en jouant du fait que la froideur de Darya semble blessante même de loin. Elle connait trop bien sa sœur, et vice versa, meilleures ennemies. Noora s'oblige à ravaler le nœud dans sa gorge, la douleur d'être une bête arme dans l'éternelle guérilla.

Les heures s'écoulent et ne se ressemblent pas. Elle virevolte d'un groupe à l'autre, d'un visage connu et recherché à l'autre ; inlassable, regard fixé sur ses objectifs. Elle est au bras de Mika, couple charmant qu'ils forment, et tantôt Tarjei est plus loin à cocher progressivement chaque étape effectuée par Noora sur la longue liste électronique fournie par Sharzad, tantôt il est présent à leurs côtés, avec d'autres membres de l'équipe, pour faire la conversation et régaler les invités d'anecdotes visant à présenter Noora sous son meilleur jour. C'est parfait (crevant) et gratifiant (pas vraiment) et Noorjahaan porte son plus beau sourire (sa plus artistique grimace), épanouie (étourdie). A un moment ou à un autre, Mika l'éloigne en la sentant au bord de la rupture — elle affirme que quoi ? Pas du tout et lui serre un rire creux qui ne le convainc pas ; il arque un sourcil dubitatif en l'entraînant au balcon, où il l'arrache à ses pensées mécaniques d'un baiser renversant. Elle revient à elle, battant des paupières comme arrachée à un rêve oppressant (ou à une eau glacée) au sein duquel elle se sent réduite au statut de machine vouée à exécuter les ordres sans (trop) faillir. Elle revient à elle — à lui — et est perdue un instant, à se demander ce qu'elle fait ici. Est-ce qu'ils peuvent juste... partir ? Probablement pas. Fais-moi danser ? elle réclame d'une voix caressante en enroulant ses bras autour du cou de son boyfriend, refoulant sciemment les obligations manquantes dans un coin (très) éloigné de son esprit en dépit de la culpabilité qui lui ronge déjà l'estomac. Et il la fait danser — il la fait oublier, et rire, et lui souffle à l'oreille sans le moindre soupçon de remord : r'garde pas mais y'a ta mère au fond d'la salle qui nous shame à mort, heureusement qu'elle a pas d'flingues à la place des yeux hein ? Elle se recroqueville juste un peu, imperceptiblement, réussit à en rire contre son épaule en y masquant ses traits, cœur battant un peu la chamade. Il lui relève le menton de son index pour l'obliger à redresser la tête, et quand elle le fait il n'y a que ses yeux ; nulle trace du monde extérieur qui tout à coup, ne semble plus si important. T'es p'tain d'belle, qu'il lui souffle, et la chaleur qu'il diffuse au creux de son ventre compense un peu pour la lente agonie qu'est son quotidien. Elle le pousse un peu du plat de la main, un peu taquine, un peu gênée : Et toi t'es vraiment un dragueur du dimanche, avec tes phrases bateau. Mes vérités tu veux dire. Stahp it. Il a la joue contre ses cheveux et elle a le cœur plus léger. Presque assez pour oublier sa gorge asséchée par la nervosité et ses zygomatiques douloureux d'être restés crispés, figés par ses commissures perpétuellement étirées en un rictus aussi plaisant, radieux, que forcé. Mais il propose de lui prendre un verre d'eau et s'éclipe et Noora, elle se sent perdue aussitôt qu'il lui échappe. Etend le bras pour le retenir et affirmer qu'elle n'en veut pas, mais son réflexe est trop lent et la silhouette de Mika disparaît dans la foule. Ses bras s'enroulent autour d'elle-même, mouvement qui se veut nonchalant mais qui s'avère inconsciemment défensif.

fanfics dot com, un souffle par-dessus son épaule. Et c'est stupide, mais elle sursaute. Se tourne, un peu brusquement, les yeux écarquillés. C'est Yasmeen. Noora est sans voix un instant, regarde autour d'elle l'air de demander qu'est-ce que tu fais ? On est en public, des gens nous regardent, comme si leurs extrêmement rares interactions privées étaient de l'ordre du secret honteux. Tabou si vite nié et enterré lorsque confronté aux regards curieux. Noora a l'impression d'être brusquement dévisagée par une centaine de paires d'yeux, s'oblige à penser qu'elle exagère mais sais que ceux de sa mère sont bel et bien rivés sur elles au point de lui brûler la nuque — et c'est un poids encore plus lourd, plus menaçant. Pardon ? Elle demande bêtement, trop confuse pour parvenir à replacer le sujet, et puis : C'était ça le nom du site. Ses lèvres s'ourlent en un oh silencieux.

Ce qui l'apaise, c'est que Yasmeen semble se demander tout autant qu'elle ce qu'elle fait là, à lui parler comme si elles en avaient le droit. Il paraît que les gens ont bien aimé notre prestation. Ah... ?, elle croasse péniblement, incapable de piocher un seul mot consistant dans le brouillard qu'est son esprit. N'arrête pas de se demander qu'est-ce que les gens vont penser ? de craindre qu'ils ne commentent, ne fabulent, et que tout ça ne prenne des proportions impossibles. S'exhorte au calme, autant qu'elle peut, et résiste à la tentation d'appeler Tarjei du regard pour qu'il gère peu-importe-ce-qu'est-cette-situation à sa place. C'est juste Yasmeen. Elle est un peu soulée d'elle-même à l'idée de se laisser décontenancer par Yasmeen. Je ne sais pas trop— je n'arrive pas à imaginer ce que ça a donné. Elle hausse les épaules, aussi égarée que son interlocutrice, ses doigts s'enroulant et se déroulant maladroitement autour du bracelet de son téléphone. Oh, téléphone. Elle l'ouvre justement, pour y trouver un appui, réflexe persistant lorsqu'elle ne sait que dire et comment réagir. Il y a déjà des extraits du live sur les réseaux sociaux ? La réponse est oui, bien sûr. Déjà des extraits, déjà des gifs même, et tout un tas d'edits qui sont...

à vra dire, magnifiques.

Elle entrouvre la bouche, sous le choc. Waouh. En montre un des plus à Yasmeen. Hésite, puis ajoute : Hm, tu avais raison. Les fanarts battent les fanfictions. En tout cas celui-ci, largement. Dessus, les éclairages aveuglants manipulés par la volonté de leurs mères dans le but de voler la vedette à la rivale ont été mués en auréoles de gloire plutôt qu'en agression lumineuses. Noora, elle peine un peu à rire de ses lèvres fatiguées et taillées pour les hypocrisies, mais ses prunelles, elles, pétillent ; et elles ont toujours été plus vraies. C'est nous ? Elle demande presque timidement lorsqu'une vidéo défile entre elles, sur l'appareil. Parce qu'elle ne se reconnait pas, pas vraiment : elle a l'air heureuse sur scène, hypée à l'adrénaline. Et Noora elle n'est jamais vraiment heureuse sur scène (toujours le stress de ne pas avoir le droit de s'extraire au playback, mais celui plus terrible encore de chanter pour de bon et d'être critiquée pour elle-même plutôt que pour un enregistrement) (toujours l'impression de ne pas être à sa place, incomplète, poupée comédienne plutôt qu'artiste digne de ce nom), ni seule ni spécialement en duo ; et pourtant là si. Pourtant là, elles se complètent. Comme deux aimants qui tantôt se repoussent et tantôt— elle n'ose même pas penser plus loin.
Tu crois qu'on devrait..? Enfin, qu'on pourrait...? Question toute bête ; elle bute sur les mots, bégaye, comme si ce qu'elle tentait de formuler était une aberration. On pourrait— faire une photo, hm. Ça sonne incroyablement stupide une fois qu'elle parvient à se l'arracher, là où la lutte intérieure lui semblait colossale. Et elle lève les yeux au ciel en riant derrière le dos de sa main, pour donner l'impression de trouver cette idée silly : Never mind, en poster une déclencherait le Deuxième Holocauste Nucléaire. Façon subtile, ou pas, de battre en retraite avant qu'un refus ne s'oppose à son étrange suggestion (c'est marrant, quand on y pense : Darya n'a jamais beaucoup aimé qu'elles se retrouvent sur la même photo, Tamina, Yasmeen et elle ; et si cela avait le malheur d'arriver, elles étaient toujours à des extrémités différentes et aussi différentes que possible tant en maquillage qu'en tenues, comme si leur nulle ressemblance ne devait rappeler qu'elles partagent un peu du même sang. Non que ces efforts aient empêché les fans de superposer, de comparer, d'examiner, et de pointer du doigt les similitudes flagrantes... mais d'elles, en tout cas, pas un cliché côte à côte outre les montages farfelus faits à leur insu. Nul doute que leurs mères feraient passer une loi contre ça, si seulement elles en avaient le pouvoir).
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Yasmeen Hedat-Vane
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Jaz a définitivement connu Noora plus loquace : Ah... ?, un croassement qui pourrait la faire rire si leurs mères étaient près d’elle, si c’était l’instinct de survie de Jaz qui parlait, quand tout prétexte est bon pour se moquer de Noora, pour la descendre, pour grimper au sommet. Sauf que c’est tout sauf ça qui l’amène, c’est en dépit de tous ses instincts, de toutes ses voix intérieures, de tout le peu de raison qu’elle a qu’elle est devant sa cousine en cet instant précis avec l’impression que c’est juste la pire idée du monde que d’être venue lui parler. Noora est plus loquace quand il s’agit de critiquer sa mère, ou de se vanter devant elle. Noora est définitivement plus loquace avec ses amis qui ont pris la place que peut-être Jaz aurait pu (), dans une autre vie, avoir dans son cœur. Je ne sais pas trop— je n'arrive pas à imaginer ce que ça a donné. À vrai dire elle non plus, mais elle ne se pose même pas la question parce que ce n’est jamais son avis à elle qui compte c’est celui de sa mère d’abord, du public ensuite, peu importe qu’elle ait pu un jour être satisfaite en sortant de scène, ça lui est vite passé l’idée qu’elle puisse elle-même jauger de ce qu’elle a pu faire de bien, même quand son jugement est basé sur les cris de la foule à ses pieds. Jaz pince des lèvres devant ce qu’elle prend pour de l’indifférence de la part de l’autre chanteuse. Et puis, elle s’agace de sa réaction parce que, à quoi s’attendait-elle ? Un sourire de la part de Noorjahaan ? Et puis quoi encore. Elle n’en aura jamais et elle n’en veut pas de toute façon, elle aurait trop peur que celle-ci lui révèle des crocs pleins de venins plutôt que les dents blanches qu’elle présente au public. C’était une erreur, une folie de venir la voir et l’indifférence de Noora est une bonne réaction en réalité, parce que ça pourrait être bien pire. Jaz pense déjà à tourner les talons sans rien dire de plus — il n’y a rien à dire, surtout — mais Noora déroule son téléphone et il y a quelque chose dans le geste qui lui donne l'impression que ce n’est pas une façon d’écourter la conversation en se prétendant occupée, comme elle l’a déjà vue le faire. Elle a l’impression, peut-être, sûrement même, erronée que c’est une invitation. Il y a déjà des extraits du live sur les réseaux sociaux ? De là où elle étudie l’écran de sa cousine à l’envers, Jaz peut déjà voir que la réponse est positive. Elles étaient sur scène il y a quoi…deux heures tout au plus ? Et il y a déjà des dizaines et des dizaines de réponses à son interrogation, de photos de vidéos, de gifs aussi qu’elle voit bouger quand Noora fait défiler les résultats du moteurs de recherche.

Waouh. Il y a quelque chose de sincère dans sa voix qui la rend presque timide quand Noora relève la tête vers elle pour lui tendre le téléphone et qu’elle voit un peu mieux ce qui l’a arrêté. Un edit vraiment joli d’elle deux, rien avoir avec le dessin raté qu’elle lui a envoyé par texto un peu plus tôt (il y a une éternité). Elles sont mises en valeur d’une façon que leurs mères ne pourraient jamais comprendre, ou en tous cas n’accepteront jamais : ensemble. Il n’y en a pas une qui brille plus ou qui ressort plus, elles sont deux, un vrai duo comme il y en a peu, surtout dans cette industrie ou même dans les groupes bien établis c’est toujours une bataille pour le leadership. Non, là c’est comme si la personne qui en était responsable avait su, contre tout attente, aimer les deux artistes de manière équitable. Concept étrange, quand on sait que même leur famille en est purement incapable.

Hm, tu avais raison. Les fanarts battent les fanfictions. En tout cas celui-ci, largement. Jaz est d’accord, mais son hochement de tête n’est pas aussi vif qu’il pourrait l’être, qu’il a envie de l’être, parce que ce n’est pas habituel d’être d’accord avec Noora, ce n’est pas normal et même, elle pense que c’est interdit ; une des règles implicites de Darya, imagine-t-elle sans mal. Il ne faudrait pas qu’elle se laisse amadouer, non que Noora ait jamais fait beaucoup d’efforts pour qu’une peur légitime puisse germer. Quand elle relève les yeux vers l'autre Vane, Jaz capte un peu de la lumière qui brille dans les siens et ça manque de l’arrêter tout net cet éclat. Noora porte bien son nom et ce constat, pas nouveau, mais souvent refoulé, manque de la faire suffoquer. Lumière du monde a-t-elle eu le droit d'être pour Sharzad alors qu'elle, elle a disparu dans la pénombre, offerte en secret à sa tante. Parfois elle se demande si c'est pour ça qu'elle a gardé Noora, parce que déjà infante c'était la lumière, l'espoir, la beauté, le soleil alors qu'elle, leur génitrice pouvait déjà voir que c'était la nuit, et pas de celles qui brillent d'étoiles, non une nuit fade et inintéressante : ce qu'elle pense d'elle aujourd'hui. L'humeur change malgré elle, l'air crépite un peu autour d'elle, sur la distance qui la sépare de Noora qu'elle veut réduire et rendre infinie tout à la fois. C'est nous ? La timidité dans la voix de Noora la réveille. Focus. L'écran du téléphone récupère son attention pleine et entière (elle aimerait bien), y a une vidéo qui s'est lancée toute seule apparemment et elle ne peut pas entendre le mélange de leurs voix de là où elle se trouve, mais elle peut voir leurs mouvements sur scènes et elle s'approche malgré elle, presque fascinée. Quand elle est épaule contre épaule avec Noora elle laisse échapper une petite exclamation de surprise. Si elle n'était pas si tristement bien renseignée, elle pourrait penser qu'entre elles, pendant les quatre minutes de leur performance il y avait quelque chose comme de la complicité. Et ça lui tombe d'un coup comme une enclume dans l'estomac : Darya va la tuer.

Tu crois qu'on devrait..? Enfin, qu'on pourrait...? Froncement de sourcils devant le bégaiement de Noora, là encore inhabituel — mais leurs conversations se font si rares au fond, y'a-t-il vraiment quoi que ce soit d'habituel entre elles ? On pourrait— faire une photo, hm. L'étonnement de Yasmeen la fait presque pâlir alors qu'elle se fige presque aux côtés de sa cousine, sa sœur — non, elle n'a pas le droit de penser comme ça. Sa mère va être furieuse en regardant la vidéo. Yasmeen a peur des commentaires qui se trouvent en-dessous, elle a peur que le simple blurb d'une fanfiction apparemment "connue" ne devienne de vraies suspicions, elle sait que c'est stupide, que personne ne peut deviner une chose pareille, mais elle a peur, comme elle a peur de la réaction de sa mère devant ce qu'elle pourrait prendre, plus encore que comme de la stupidité, comme une trahison de sa part d'avoir su être autre chose que rivale avec Noora même une poignée de minutes, comme elle a peur de cette proposition saugrenue que lui fait cette dernière. Des photo ensemble elles n'en ont pas ou vraiment peu, encombrées par leur famille au milieu comme si les mettre côte à côte était impensable. Elle n'y a jamais songé à deux fois avant, Yasmeen. Maintenant ça la rend dingue de paranoïa.

Elle doit dire non, elle a envie de dire oui, elle ne sait pas exactement ce qui va sortir de ses lèvres quand elle les entrouvre, pas le temps de le découvrir de toute façon, déjà Noora glousse derrière sa main : Never mind, en poster une déclencherait le Deuxième Holocauste Nucléaire. Et elle a raison bien évidement, Jaz ne devrait pas être vexée. Il n'y a pas de raison de l'être, ce n'est pas comme si elle avait envie de passer du temps avec elle, elle la déteste trop pour ça, ce n'est pas comme si elle avait vraiment envie de prendre une photo avec elle, ça ne lui apporterait rien, l'engouement potentiel des fans ne vaut pas qu'elles enragent leurs mères. Noora a raison. Elles pourraient dire qu'on les a forcées, que ce sont les socialites autour d'eux qui ont suggéré l'idée et pris la photo, ou des textos de leurs managements respectifs qui en ont donné l'ordre, mais les Momagers sont les reines ultimes de leurs carrières (de leurs vies), les avis des autres, mêmes perspicaces, ne leur importent pas. Elle se force à rire à peine trois hoquets un peu étranglés et une risette qui n'a même pas la décence d'être aussi bien feinte que celles qu'elle offre aux paparazzis. Right. Elle n'es pas triste, ça lui est égal. Tu peux m'envoyer le fanart-là, enfin tu sais, celui que tu m'as montré, sa lèvre inférieure roule entre ses dents, ses doigts se crispent autour de son verre intouché, elle s'interrompt elle-même, s'autocensure comme souvent : Nevermind. Elle peut le trouver sur internet elle-même et puis, elle s'en fiche, elle s'en fiche complètement de toute façon, ça lui apporterait quoi de se regarder avec Noora avec des sourires qu'elle sait faux, juste destiné aux caméras et au public ? Elle ne voit de la complicité que parce qu'elle sait, c'est tout, parce qu'elle doit avoir envie d'en voir tout au fond d'elle, parce qu'elle est stupide et naïve et qu'elle aimerait bien, qu'elle aurait aimé avoir des sœurs mais pas celles-ci. Celles-ci veulent pas d'elle, et elle non plus. Noora et elles n'ont rien pris ensemble que leur premier souffle, depuis elles sont en arythmie totale et rien ne peut changer ça, surtout pas une photo. C'est juste que c'était quand même exceptionnel comme ils ont su te faire paraître plus grande et on peut presque pas voir le gras à la racine de tes cheveux dessus, j'suis grave impressionnée… Y a le ton et le regard qui se refroidit sec comme pour y glacer aussitôt toute larme qui menacerait de s'y pointer, mais le cœur y est pas vraiment. C'en est presque drôle comme les mots sont faciles à trouver même alors que Noora sur l'edit comme sur tout le reste elle ne peut physiquement rien lui reprocher. Les yeux trop verts au goût de Darya s'égarent vers la foule, font mine de s'arrêter : Bon ma copine est revenue des toilettes on s'voit à la maison. Autant dire presque jamais, en coup-de-vent pendant les dîners que Yasmeen trouve toujours ou presque une bonne raison de sauter. Et d'un petit signe de la main elle balaye tout ce qu'il vient de passer, enterre l'aberration qu'a été ce tressaut d'espoir qu'elle a ressenti une demi-seconde devant sa jumelle.
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