BELEIGH ► thank you, Mr. Miracle, I won't get trashed again.

Thank you, Mr. Miracle, I won't get trashed again Ray n’aime pas perdre le contrôle. Le désordre et les imprévus l’angoissent, il a besoin d’être celui qui planifie les choses et surtout, que tout se passe comme il l’a prévu. Les séances avec Rose l’aident à apprendre à lâcher prise, mais il y a toujours des choses qu’il est incapable de faire - laisser Sten faire les courses (notamment parce qu’elle oublie toujours la moitié de ce qui est noté sur la liste), laisser Amos nourrir Kosmo (il lui en donne toujours trop et il est hors de question que son chien finisse obèse parce que son meilleur ami est incapable de lui dire non), laisser Luna répondre aux interviews sans avoir préparé ce qu’elle doit dire (elle est beaucoup trop honnête) ou encore boire jusqu’à ne plus savoir comment il s’appelle (surtout lors de grand évènements publics).
Il s’est construit une image, il joue un rôle, celui de Red, le capitaine des RL sûr de lui, impitoyable et arrogant. Les médias adorent Red, il fait couler de l’encre et les fans sont complètement captivés par son image de leader confiant, de salopard sans pitié. Il ne sait pas trop pourquoi ça excite autant les foules, pour lui, jouer ce rôle c’est juste fake it till you make it. Le problème, c’est qu’il n’a pas encore trouvé la solution pour être confortable tout à fait à l’aise dans ses baskets alors un rien peut encore faire voler ses mensonges en éclat.

L’alcool le rend trop sensible - plus qu’il ne l’est d’habitude - alors il préfère l’éviter. Il ne peut pas se permettre de perdre le contrôle en public et de révéler à tout le monde qu’il n’est qu’un imposteur.

Le problème, c’est qu’Amos et Sten sont les pires amis du monde et qu’ils ont souvent une terrible influence sur lui.

Come on, live a little!
Yeah, seriously, who shove a stick up your ass?
Just drink enough to be a little bit happy, we’re not asking you to get wasted!

Et parce qu’il est stupide, Raleigh a fini par accepter. Il a commencé par quelques verres, tout allait bien, Amos était dans le coin et il se sentait plutôt bien, lightheaded, tout juste ce qu’il faut. Et puis Amos a fini par disparaître il ne sait où et au lieu de s’arrêter, Ray a continué.

Parce que c’est peut-être la troisième fois de toute sa vie qu’il a la gueule de bois, Raleigh a immédiatement l’impression qu’il va mourir quand il ouvre les yeux. La migraine qui lui martèle le crâne est impitoyable, il a la bouche pâteuse et la conviction sans avoir à vérifier qu’il se tape également une haleine de chacal.

Oh god.

Raleigh grogne et essaye de comprendre ce qui l’a réveillé, il est persuadé d’avoir entendu du bruit et-- oh. Un couinement retentit, accompagné du bruit caractéristique de Kosmo qui gratte à la porte et Ray fronce les sourcils. D’habitude, il laisse la porte entrouverte pour que son chien puisse entrer et sortir à sa guise alors il ne comprend pas trop pourquoi il l’a fermée hier soir. Enfin, il suppose qu’il devait être dans un sale état. Avec un autre grognement, Raleigh tente de se redresser pour aller ouvrir la porte à Kosmo qui continue de chouiner de l’autre côté et-- se fige.

Ray ne dort pas nu. Justement parce que la porte de sa chambre n’est jamais complètement fermée et que même si Amos et Sten insistent qu’ils s’en fichent, il a un minimum de décence. Et pourtant, il ne porte rien, pas même un boxer et c’est quand il entend un soupir à sa droite que ça lui revient brusquement.

Fuck. Ses yeux s’arrondissent et Raleigh retient son souffle. Il n’a pas tous les détails en tête mais il se souvient suffisamment pour comprendre exactement ce qu’il a fait hier soir et pourquoi il n’est pas tout seul. Et déjà, Ray commence à paniquer un peu. Parce qu’il n’est pas tellement du genre à faire dans les coups d’un soir, il a une réputation à préserver et ce genre de choses n’en fait pas partie. Parce qu’il a peur de s’être comporté comme un imbécile, d’avoir dit des conneries ou pire, de s’être mis à chialer pour un rien comme il l’a fait la dernière fois qu’il a fait l’erreur de picoler avec Amos et Sten

D’ici, il ne voit que des cheveux en bataille et un dos pâle, les draps ont glissé et Raleigh est presque tenté de les remonter pour couvrir l’autre corps mais il a la gorge nouée et il est incapable de bouger parce que déjà, il s’imagine tout un tas de scénarios catastrophe. Kosmo l’a entendu bouger, alors il se met à gratter encore plus fort de l’autre côté de la porte et Ray sursaute légèrement.

“Hush, boy!” siffle-t-il sèchement entre ses dents. Le chien chouine une dernière fois, mais il sait qu’il n’a pas le droit de se comporter ainsi, alors il finit par obéir et s’éloigner de la porte.

Raleigh commence à se demander comment il peut s’éclipser discrètement, puis il se rappelle que ça ne se fait pas, mais entre l’alcool, la transpiration et les évidentes activités d’hier soir, il se sent poisseux et il a désespérément envie de prendre une douche brûlante parce que déjà, c’est comme si sa peau le démangeait. Il n’a pas le temps de prendre une décision parce que l’autre personne dans le lit se réveille, bouge et--

Fuck, he’s pretty.

Pretty fucking young.

Tout se fige. Son cerveau court-circuite, son coeur s’arrête de battre, son souffle se bloque dans sa gorge et Ray se dit que ça y est, c’est comme ça qu’il va crever.

Parce que l’autre type dans son lit est nu, les marques qu’il porte sur son corps ne laissent aucun doute quant à ce qu’il s’est passé et il a l’air d’un gosse. La partie raisonnable de son cerveau tente de lui rappeler que certaines personnes font beaucoup plus jeunes qu’elles n’y paraissent et il se souvient maintenant, il est venu avec Yohan et l’Airbender des Misfits n’aurait probablement pas ramené un gosse à une fête comme celle-ci, mais Ray est incapable de l’écouter.

I fucked a kid, I fucked a kid, I fucked a kid, I fucked a…..

“Oh god,” hoquète-t-il et il a un mouvement de recul tellement brusque qu’il finit le cul par terre. La chute est douloureuse, il se prend le coin de la table de chevet dans l’omoplate mais il s’en rend à peine compte parce que tout ce qu’il arrive à penser c’est que ça va se savoir, que les médias vont le détruire, qu’il est fichu, qu’il va finir en prison.

Un haut-le-coeur le secoue, Ray attrape la poubelle à côté de lui et la vision du préservatif usagé dans le fond est la dernière chose dont il a besoin pour finalement rendre le contenu de son estomac.

Bebe a le coeur brisé. C'est un concept qu'il a du mal à réaliser ; il ne pensait pas, après tout, être amoureux de Zoe. Il ne pense pas l'être, encore aujourd'hui. Mais plusieurs jours sont passés, depuis que la chose a eu lieu, depuis que les cheveux de Zoe ont été coupés et que leur couple s'est brisé, que son peur les a vu s'embrasser et les a ruiné. Peut-être que, quelque part, Bebe a le coeur brisé à cause de son père ; peut-être que le gamin en lui espère encore rendre l'homme fier et que les regards qu'il lui accorde depuis le chagrinent plus que ceux, absents, de Zoe. La raison n'a pas vraiment d'importance ; il a simplement moins d'étoiles dans les prunelles de l'ange, et une moue un peu tristes sur ses lippes boudeuses. Yohan porte alors un reflet triste dans son propre regard et, certainement pour lui remonter le moral, l'a amené avec lui à une soirée quelconque. Becan aime les soirées ; il aime les gens, la musique, l'ambiance et surtout, les stupéfiants. La chose est peut-être malsaine, mais il a l'impression d'être lui-même uniquement lorsque son esprit est embrumé par des saletés prises - uniquement le weed, il n'abuse pas - et que le sourire sur ses lèvres est aussi grand que tout l'amour qu'il peut avoir, dans son coeur. Et il déborde, le coeur. Il bat un peu trop fort depuis qu'il ne peut plus se blottir contre Zoe, jouer dans ses cheveux, lui voler des baisers et demander à monter sur son dos, pour faire du poney. Il entend encore, dans ses oreilles, le rire que fait le mécanicien à chaque fois avant de se pencher pour le laisser monter. Le blond l'entend dans sa tête, qui tourne en boucle, et c'est peut-être pour cette raison que, sans même se rendre compte, il cherche des rires, dans la foule.
Et qu'il tombe sur un rire presque étouffé, comme si la personne le contenait, et que le coeur étouffe aussi, face au son qui, même tout petit, capte son attention. Il reconnait le visage sans savoir le nom, comme la chose lui arrive bien souvent. Il reconnait les traits pour les avoir trouver jolis plusieurs fois sans savoir d'où exactement et encore moins quand, mais Becan ne porte que très peu attention à ce genre de détails. Il sourit légèrement, le sang un peu brouillard dans ses veines, et s'élance.
Il cherche un pansement pour son coeur brisé et décide que le rire étouffé pourrait bien être quelque chose qu'il pourrait aimer. Bebe a cette manie, après tout, de tomber amoureux milles fois par jour pour milles personnes ou alors une seule. Il s'amourache malgré lui des détails minimes qui font des gens ce qu'ils sont, et oublie rapidement qui ils sont, quelques temps à peine plus tard. Becan n'aime pas longtemps mais aime aussi fort qu'un ouragan. Peut-être qu'au moment de la rupture, il n'était pas tombé amoureux de Zoe pour une énième fois, cette journée-là. Il ne sait pas réellement.
Il ne sait pas non plus, le lendemain matin, comment a pu se terminer cette soirée-là. Mais le nez enfouit dans les draps - doux, les draps - et le corps nu, Becan ne se pose pas de questions. Il sait seulement qu'il n'est pas chez lui, car il n'entend pas la télévision ou encore, les voix des autres bickers, amis de son père, dans la cuisine. Il n'entend pas des murmures parlant contre lui ou encore, comme certaines fois, les hurlement des parents de Dakota, déjà en train de se briser mutuellement dés le matin. Il y a pourtant un corps, contre lui. Il peut sentir le poids qu'il représente contre le matelas, à côté de lui, et savoir qu'il ne s'agit pas de son meilleur ami. Bebe ne se trouve pas et n'ouvre pas les yeux pour découvrir qui se trouve là, pourtant. Il garde les yeux fermés, détendu pour une fois, et inspire doucement le parfum venant des couvertures. Ce n'est que l'odeur de la lessive mais Bebe l'apprécie quand même.
Les yeux ne s'ouvrent que lorsqu'il entend contre la porte ce qui lui semble être un chien. Il retrouve certaines étoiles, dans ses yeux ; les chiens sont certainement ce qui lui apportent le plus de bonheur, dans la vie. Et Bebe est tenté de se lever et s'ouvrir la porte, alors, qu'importe s'il ne se trouve pas chez lui. Il s'apprête presque à le faire, mais la voix de l'inconnu s'élève, la bête chouine et le bruit disparaît. La bouche du blond se tord dans une moue et, embêté par la chose, il tourne en sa direction pour lui montrer sa tristesse.
La réaction qu'il obtient est tout sauf ce à laquelle il s'attendait. L'esprit est encore embrouillé par les vapeurs de la drogue - ou alors est-il simplement beaucoup trop clair, on ne sait jamais, il en a perdu l'habitude - et Bebe met quelques secondes à comprendre et à réagir face à ce qui se déroule devant ses yeux. oh shit. Les yeux bleus sont grands ouverts et Bebe s'appuie sur l'une de ses mains, le corps tendu vers le côté du lit où, toujours échoué et vomissant, l'asiatique semble dans un état pitoyable. L'odeur est horrible dans la chambre, mais pour passer énormément de temps dans celle de Dakota, Bebe en a l'habitude. Ça lui rappelle même le brun, brièvement, d'une manière tendre. Are you all right ? Man, it's a lot of vomit, wow. You're like a soda fountain machine but with vomit, you know ? Le regard est grand ouvert et inquiet, reste posé sur le visage de l'autre, tordu par le goût acide dans sa gorge, certainement. Peu dérangé par sa nudité, Bebe quitte les draps et s'approche un peu plus, toujours sur le lit, pour poser une main contre son front, effleurant par la même occasion quelques mèches de cheveux. you don't have a fever. Il pince ses lèvres, incapable de savoir quoi faire. De règle générale, il irait dans la cuisine ou dans la salle de bain chercher un grand verre d'eau. La plupart de ses amis, après tout, aiment énormément boire et ont souvent la gueule de bois, mais il n'a jamais eu droit à un one night stand se vidant de la sorte. Ou alors, il a oublié au cours des derniers mois. Après tout, il a été en compagnie de Zoe pendant huit mois.
Depuis la porte, d'autres bruits se font entendre. La bête est de retour. Becan tend le cou en direction des bruits avant de regarder le pauvre malade une nouvelle fois. I think your dog wants to come in your room. can I open the door? I love dogs. La bouche se tord en un sourire presque angélique, qu'importe l'odeur de vomi et la nudité. Ou l'entièreté de la situation.

Thank you, Mr. Miracle, I won't get trashed again Ça lui revient, petit à petit, malgré le brouillard qui enveloppe encore son esprit et pendant un instant, Ray se dit qu’il aurait peut-être dû boire plus encore. Ça lui aurait évité de se souvenir de ce que ça fait d’embrasser ces lèvres qui affichent désormais une moue inquiète. Il aurait peut-être complètement oublié le son de sa voix lorsqu’il a déposé ces marques sur son corps. Et alors, peut-être qu’il aurait pu prétendre plus facilement que ça n’est pas vraiment arrivé, nier qu’il a couché avec un étranger qui a encore l’air d’un ado, qui en est peut-être un. “Are you alright ? Man, it's a lot of vomit, wow. You're like a soda fountain machine but with vomit, you know ?” La honte colore ses joues et un nouveau haut-le-coeur secoue son corps, mais son estomac est vide alors Ray ne peut que subir et inspirer profondément avant de repousser l’infâme poubelle le plus loin possible pour ne plus voir son contenu et en éloigner l’odeur.
Le froissement des draps le force à lever les yeux et Raleigh regrette immédiatement lorsque son regard se pose sur le corps nu de l’autre garçon, qui ne semble absolument pas gêné. Un son pathétique lui échappe et il s’empresse de détourner le regard mais déjà, l’autre est tout près et il sursaute lorsque sa main se presse contre son front, effleure ses cheveux. “You don’t have a fever,” dit-il alors que Ray fait un bond en arrière pour lui échapper avant de se rappeler qu’il est nu lui aussi.

A cet instant, Raleigh a plus que jamais envie de pleurer. Sa tête lui fait un mal de chien, vomir l’a laissé avec un goût infâme en bouche et il se sent affreusement vulnérable, pathétique même, d’être vu ainsi par quelqu’un d’autre. Pire encore, par un étranger qui a désormais toutes les cartes en main pour le détruire, s’il le souhaitait.

“I think your dog wants to come in your room. can I open the door? I love dogs.”

Il peut presque le voir se lever et marcher jusqu’à la porte sans même prendre la peine d’enfiler quoi que ce soit et l’ouvrir pour laisser entrer Kosmo, exposant son corps nu et les marques que Ray a laissées là à la vue de ceux qui se tiennent de l’autre côté. D’autres inconnus qui ne sont pas encore partis, Amos et Sten, le monde entier.

“Don’t!” il s’exclame brusquement, ses yeux grands ouverts braqués sur l’autre garçon, le suppliant de ne surtout pas ouvrir la porte. Sa voix est grimpée si haut que ça lui donne un air d’hystérique, mais Raleigh n’est pas en état d’y faire attention, la seule chose à laquelle il pense en cet instant c’est qu’il ne faut surtout pas que cette porte s’ouvre. Cette porte est la seule et unique barrière qui se tient entre ce qui s’est passé ici et le reste du monde, cette porte est la seule chose qui peut encore le sauver. Personne ne doit savoir, personne ne peut savoir, Ray n’est même pas en état de supporter que son chien le voie ainsi, il ne peut pas, surtout pas.

Ça y est, il a du mal à respirer. Son coeur bat trop vite, trop fort, si bien que c’en est douloureux. Tout son corps fourmille et le démange parce qu’il se sent parfaitement répugnant et il a l’impression qu’il va étouffer s’il se couvre, mais il ne supporte plus d’être ainsi exposé au regard de l’autre. Alors il tend le bras, s’empare de la couverture qu’il a repoussée et l’attire vers lui pour la draper sur ses épaules. Il se recouvre entièrement et pendant un instant, ça l’aide un peu, mais ensuite il réalise que l’autre garçon n’a vraiment plus rien pour couvrir sa nudité et il a envie de hurler.

“Fuck,” il jure et sa voix tremble, ses doigts se resserrent sur la couverture. Kosmo gratte encore, chouine un peu plus fort et pour la première fois depuis qu’il l’a adopté, Ray a envie de hurler sur son chien pour qu’il se taise et ça le rend malade. Il n’a pas le temps de s’attarder là-dessus, parce que quelqu’un frappe à la porte et il sursaute si fort qu’il manque de se reprendre la table de chevet.

“Ray? Did you die in there?”

Amos. D’habitude, entendre sa voix alors qu’il est à deux doigts de la crise d’angoisse lui fait un bien fou, savoir qu’il est là et qu’il saura quoi dire ou quoi faire est assez pour le calmer un peu, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, ça lui glace le sang, ça lui tord les entrailles alors que la panique redouble. C’est encore pire, lorsqu’il voit les lèvres de l’autre garçon qui s’entrouvrent alors qu’il s’apprête à répondre, probablement pour dire qu’il est malade, mais vivant. Ray se jette sur lui, plaque sa main contre sa bouche dans un élan désespéré pour le faire taire.

“Fuck off!” il réplique et il a vraiment l’air hystérique, Amos va forcément se douter que quelque chose ne va pas et il va rester, poser des questions. “I’m sick,” ajoute-t-il et il est stupide, il est tellement, tellement stupide, Amos va vouloir entrer maintenant, il va vouloir l’aider, s’occuper de lui et il va les voir. “My head hurts, I need a shower, just-- take Kosmo out, alright?”

Silence. Il va gerber son propre coeur s’il se met à battre plus vite et la main qu’il a pressée contre la bouche de l’autre pour le faire taire est moite et god c’est dégueulasse, il a envie de mour--

“Alright, princess. Anything else?”

“No! Just-- please,” qu’il le supplie et enfin, enfin il entend Amos qui appelle Kosmo et tous deux s’éloignent. Alors il s’empresse de retirer sa main avant de se lever en essayant tant bien que mal d’arranger la couverture pour qu’elle ne glisse pas. Il n’a aucune idée de ce qu’il est censé faire, tout ce qu’il sait, c’est que ce qui est arrivé ici hier soir ne doit surtout pas sortir de ces murs, alors il attrape l’autre garçon par le bras. “Come with me,” qu’il siffle entre ses dents avant de l’entraîner jusqu’à sa salle de bain. Une fois à l’intérieur, il referme la porte brusquement et c’est stupide, mais c’est comme ajouter une protection supplémentaire entre eux et le monde extérieur, ça lui permet de respirer encore mieux. Son regard s’attarde sur-- putain, il ne se souvient même plus de son prénom.

“What’s your name?” il aboie presque avant de s’emparer du peignoir suspendu au crochet sur la porte pour lui passer, pressé qu’il se couvre enfin. Il réalise que peut-être, il aurait dû faire comme s’il s’en rappelait, parce que ça va peut-être l’offenser et la dernière chose qu’il souhaite, c’est bien l’énerver, après tout il pourrait décider de se venger, de sortir d’ici et de tout raconter à tout le monde, de-- “Fuck,” il grogne encore. “How-- shit, how old are you? How-- did I just-- I was drunk, I couldn’t-- I should have-- just tell me, please, just--” Il bafouille, s’emmêle, ses yeux écarquillés sont braqués sur l’autre garçon et le supplient de répondre, même s’il a l’air terrifié à l’idée d’entendre la réponse. “You look like-- like a--” kid, mais il ne peut pas le dire. “-- young, so fucking young, how are you so-- how could I--” il ne s’arrête plus, ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas la réponse.

Becan aime les animaux. On ne lui a jamais, dans sa vie, laisser l'occasion de les aimer pleinement. Son regard, empli de jalousie, plane sans cesse vers les gens qui promènent leur chien ou encore, sur les chats qu'il peut apercevoir, au travers des fenêtres des demeures. Il a passé de longues années de sa vie à demander à son père d'avoir un animal, qu'importe lequel. Un hamster lui aurait suffi. Après de trop nombreux refus, les demandes se sont tournés vers Polly, la mère de Dakota. Après tout, au nombre d'heures qu'il passe chez les Bowers, l'animal aurait été à lui, dans un sens. Mais si la maman de Dakota a été intéressé, Roy non. Et après plusieurs blessures sur la gueule de la belle Polly, le blond a commencé à se sentir un peu coupable, à peine, et s'est contenté d'essayer de se trouver des amis possédant des animaux. Ils étaient gentils. Les gens, pas les animaux. Quoique les animaux aussi. Peut-être que Becan se servait d'eux, il ne sait pas réellement. Il aimait caresser les animaux, s'en occuper. Il détestait avoir le coeur brisé, quand il devait partir. Et puis, quand il osait les oublier. La tête déborde toujours de plein d'idées et, malgré lui, Bebe oublie souvent plein de choses. Comme ses amis, comme les gens importants, comme les animaux qu'il aime fort, pourtant. C'est peut-être pour ça, aussi, que Bill lui a toujours dit non, pour un animal. Il sait à quel point son gosse peut avoir la tête en l'air, et que, au final, c'est lui qui s'en occuperait, de la bête en question.
Ça n'empêche pas Becan d'aimer les chiens, encore aujourd'hui, très fort. Ça ne l'empêche pas d'avoir cette envie de quitter les draps pour aller ouvrir la porte et, par ce fait même, d'amorcer un mouvement pour le faire, qu'importe s'il a demandé permission. Il n'en a rien à faire, au final, de cette permission. Mais le geste se suspend quand même, alors que la moue s'accentue sur les lèvres, lorsque l'asiatique lui hurle un refus catégorique. Son regard, trop bleu et blessé, se tourne vers le plus vieux et Bebe tente de jouer, une brève seconde, sur son minois adorable pour parvenir à ses fins. Il n'en a pas honte. Il le fait constament. Avec les filles, avec les garçons, avec les vieilles dames et les mamans, également. Certains papas se laissent prendre au piège, également.
Sauf que, malgré cela, Bebe garde un coeur. Un grand coeur immense qui déborde de plein de choses qu'il oublie constamment, mais un bon coeur tout de même. Et l'oeil se pose sur l'autre, et remarque sa manière étrange de respirer, et ça l'inquiète, quand même. Bebe fronce des sourcils, alors, et prend appui sur l'un de ses bras, se laisse pencher un peu vers lui. hey, it's okay. i'm not gonna touch the door. or the dog. i'm just - Il tire les couvertures, brusquement, et un frisson traverse le blond. Becan n'est pas pudique. Son père lui a répêter souvent qu'il ressemblait à une fille, mais Bebe est depuis longtemps passé à autre chose. Personnellement, il se trouve beau. Il n'est pas costaud comme son père ou comme Zoe, mais il est beau. Ça ne l'empêche pas d'avoir un peu froid, par contre, avec le peu de couverture qu'il lui reste maintenant.
Il s'apprête à dire quelque chose, mais quelqu'un d'autre parle. Pas l'asiatique. Pas le chien, non plus. Mais le voix vient de l'autre côté de la porte. Bebe ouvre la bouche, déjà prêt à répondre quelque chose, ayant l'impression que l'homme avec lequel il a passé la nuit ne va pas bien, mais une main atterit contre ses lèvres.
Bebe a envie de la lécher. Il le fait toujours à Dakota, quand l'autre veut le faire taire. Le brun est rendu immunisé mais ça n'empêche pas le blond de le faire.
Becan se contient. Il écoute la conversation, plutôt, les sourcils un peu froncés, et le regard drôlement curieux. Il garde le silence même lorsque le chien et l'autre personne s'éloigne, se contentant de fixer l'asiatique en silence. Il se demande s'il va mieux. C'est pas normal, après tout, de vomir comme ça. Bebe, ça lui arrive quand il mange beaucoup trop de mcdo avec trop de boissons énergisantes, mais ça dépend de chacun, ça. Et le gars, selon lui, il doit manger des trucs comme des salades et bons pour les santés. Il serait pas surpris d'apprendre qu'il a jamais pris de boissons énergisantes de sa vie. what ? Il ne comprend pas, veut des explications, mais le suit quand même jusqu'à la salle de bain. Par précaution, quand la porte ferme derrière eux, Bebe se sent les aisselles. Peut-être qu'il pue. Peut-être que c'est ça, au fond, qui lui a donné envie de vomir. Oh, ou peut-être son haleine ? What’s your name? Les deux mains devant son visage pour sentir son haleine, Bebe tourne son regard vers l'autre. you don't remember ? qu'il demande, surpris, les mains toujours devant la gueule, bien qu'il soit lui-même dans cette situation. Si ça se trouve, ils ne se sont même pas présentés. Quoique, venant de Yohan, la chose l'étonne. Non, ils doivent savoir. Becan fronce des sourcils. you're a color, right ? purple or yellow ? noo hm.... Les fins sourcils se plissent tandis qu'il réfléchit un peu. Mais le sportif continue avec ses questions, et Bebe est perdu. i'm not that young Les lippes miment une moue et Becan fronce du nez, brièvement, avant de soupirer. Il a un peu froid. La nudité ne le gène pas, mais le froid oui. Il pourrait s'emparer d'une serviette mais il préfère encore se tourner et lui offrir la vue de ses fesses, allant ouvrir l'eau de la douche. Il ne demande pas permission, forcément. Bebe a froid et veut avoir chaud, voilà tout. Et puis, s'il pue, le problème sera régler.
Et puis, l'autre n'a pas dit qu'il voulait aussi se laver ?
Bebe ajuste la température toute en parlant. i'm bebe but my name is becan. and you are a color. it's green ? or pink. no. no. you don't look like a pink. Le regard brille un peu, quand il le regarde. L'eau enfin à la bonne chaleur, Bebe prend place sur les we, confortable. Il lève les yeux vers lui. oh and i'm eighteen. is kosmo the dog's name ? it's cute. i like it. you want a shower ? i need one too. you can come with me. or eh, without ? you can go first if you want. i can wait. but eh. i'm cold ? Les paroles sont accompagnés d'un regard qui brille et de sourires délicats. Bebe pince ses lèvres, à l'occasion, et penche sa tête sur le côté. Il gratte son nez, une seconde. i'm hungry too. d'you have pizza ? or fried chicken ? god i need fried chicken so much. and french fries. and a monster. or redbull i don't care. but. eh. the shower ? what do you want ? L'eau est assez chaude, maintenant. Becan peut le deviner, par la buée qui commence à prendre place sur le miroir, et la chaleur qui se propage doucement dans la pièce.
Puis, il cligne des yeux, réalisant quelque chose. oh i know Sur les lèvres, le plus fier des sourires. you're red right ? just like your ears right now Et ça le fait rire, Bebe.