freyja ⇴ outrunning karma

Invité

lion ☽ ellie rien de nouveau, je suis toujours aussi bête et vilaine, mais sous une nouvelle bouille parce qu'on n'arrête pas le progrès. encore une fois, si vous cherchez des liens et qu'une petite blonde vous tente manifestez-vous avant la fin de la fiche minikr

jvous aime

freyja strømfc : alexandra burimova ;

️️ lion☽ ; NOMADES; unique

INTUITIVE

JALOUSE

DIPLOMATE

PEUREUSE

SENTIMENTALE

BAVARDE

TOLÉRANTE

INFLUENÇABLE

Nom complet susurré dans la toison blanche, prénom sacré qu'on appose du bout des lèvres contre ton front, freyja fait écho à la déesse mère du nord, à l'amour et à la guerre qui fait ruisseler tes larmes d'or. ton nom porte les mêmes effluves hivernales ; strøm dont l'orthographe t'est précieuse, car symbolique de temps immémoriaux. Surnoms toujours une pluie de sobriquets à ta suite, des yaya affectueux lancés dans des rires en cascades aux strøøøøøøm qui font trembler les murs à la moindre de tes conneries. et tu pourras courir sous les pires insultes, tu riras aux larmes parce que rien n'a d'importance tant que rien ne t'arrête. Naissance 22 mars 1995 a.c ; t'as connu un tas de paysages, traversé des mers de ferraille à ne plus en distinguer le fer du laiton, t'en avais les yeux qui pleuraient cinquante nuances de gris à scruter les buildings. t'as connu sigan, et le moindre recoin d'altéa, mais rien n'est plus beau que ta terre natale, ta cosmopolis lumineuse. Héritage culturel les origines scandinaves des strøm ne sont un secret pour personne. le patronyme se transmet de génération en génération comme un gage de fierté, toujours associé au nom d'une divinité nordique... une façon comme une autre de rendre hommage à un passé disparu. le nom se perpétue et le peuple vit encore à travers les traditions. Statut l'amour est un concept abstrait qui te ramène invariablement à tes insécurités. peur de mal faire, d'aller trop vite, trop loin, trop tôt, peur de perdre ta liberté et de renier tes principes, peur de te mettre à nu, de dévoiler tes faiblesses, de tendre le bâton pour te faire battre, peur de t'engager, de devoir dire pardon, de devoir dire merci, de devoir t'abandonner dans des bras et de t'y briser. Orientation tu sais pas pourquoi t'as toujours regardé que les femmes. peut-être parce que t'espères leur ressembler, au fond, ou que tu te retrouves en elles. elles ont ce petit quelque chose que les hommes n'ont pas, une grâce, une élégance, une sensibilité toute particulière qui te fascine. Finances $$$$$$. t'es pas du genre à avoir connu la faim, mais tu sais la valeur de l'argent. tu sais que tout se paye, que tout se mérite, que les stellars poussent pas dans les arbres. tes parents ont suffisamment porté la main au portefeuille pour que tu te sentes redevable, mais toutes ces dépenses n'auront jamais été inutiles.

Univers ironie du sort ; t'as fait tes premiers pas sur altea mais c'est sur sigan que t'as récupéré tes jambes. Occupations ça t'est tombé dessus un peu par hasard, youtube. tu voulais devenir journaliste, ou écrivain, un truc artistique mais quand même un peu sérieux, pour pas effrayer ta famille. mais quand t'as perdu tes jambes et que tu pouvais plus bouger de ton fauteuil, personne n'a eu le cœur à te reprocher d'y consacrer de plus en plus de temps. maintenant que t'en as les moyens t'as décidé de t'y mettre, à ces études de journalisme. Particularités par habitude, tu te définis comme une fille parmi tant d'autres. enfin c'est ce que tu pensais, avant. avant, quand t'étais juste une gamine turbulente, une touche-à-tout dévorée par la curiosité, une norm qui sans autre ambition que celle de ramener un bulletin scolaire potable. avant que tu perdes l'usage de tes jambes, et que ton petit monde cesse de tourner comme t'en avais envie. aujourd'hui tu ne fais plus rien sans tes prothèses sorties tout droit d'un labo siganais et dont tu ne mesures pas l'étendue des fonctionnalités. Liens cosmiques c'est encore assez flou, tout ça. t'as entendu parler de ces choses-là sans jamais rien surprendre de concret. toi t'as vu tout un monde de tes propres yeux et si t'avais pas deux morceaux de ferraille collés aux tibias tu peinerais sans doute encore à y croire. les clusters, t'en connais le nom par le biais d'histoires invraisemblables qui te laissent perplexe. les soulmates, t'aimerais bien que ça existe, parce que tu te plais à penser que quelqu'un, quelque part, t'est destiné. les jumeaux cosmiques, c'est encore un truc qui te dépasse... mais après tout pourquoi pas ? Keywords will you end my pain? will you take my life? will you bleed me out? will you hang me out to dry? will you take my soul in the midnight rain while i'm falling apart, while i'm going insane? can you break my bones? will you tear my skin? can you taste my lust? can you feel my sin? see i'm a waste of life, i should just kill myself, yeah, i could slit my wrists but it really wouldn't help, wouldn't fix my issues or change your mind cause i broke your heart and you buried mine. now i'm 6 feet deep and i can't breathe; i got dirt in my eyes and blood on my sleeves. but i dig my way up through these roots and leaves so i can get some air, so i can finally breathe and now i'm on my knees, oh baby begging please, will you, will you, will you end my pain?

we are all astronauts t'as grandi flanquée d'une fratrie incontrôlable. deux frères aînés, un autre de deux ans ton cadet, et une petite née sur le tard. la moindre des certitudes, c'est qu'à la maison la vie n'a jamais été un long fleuve tranquille ; ça rit, ça s'embête, ça s'insulte ou ça se tape dessus, tant que le silence déserte les lieux. garçon manqué, même si t'as ce terme en horreur, c'est le titre qui t'a poursuivie toute ton enfance, quand tu te roulais dans l'herbe pour jouer à celui qui rendrait son pantalon le plus vert. de sacrées conneries, de sacrées expériences, un sacré caractère, et une sacrée complicité. tes parents, eux, ils ont jamais su vous tenir. ta mère est enseignante et chercheuse, ton père architecte, avec le genre de situation dont personne se plaindrait, même s'ils travaillent dur pour assurer le confort de la petite famille et en payer les pots cassés. c'est à quinze ans que t'as posté ta première vidéo sur youtube. une simple reprise de make it rain (♪) guitare à la main dans un coin vaguement rangé de ta chambre, clair-obscur tamisé et voix encore rauque d'avoir trop crié la veille. ça a fait quelques vues, pas grand chose. rien qui te rende vraiment fière. pourtant t'y as pris goût, parce que partager ton passe-temps était beaucoup plus amusant que de pousser la chansonnette sous la douche. au bout de quelques mois et quelques centaines d'abonnés, ça grimpait vite, tu t'es dit qu'il était temps de te présenter à tes abonnés. t'as lancé une faq, et puis un jour t'as raconté un truc un peu drôle qui s'était passé au lycée. t'as raconté comment t'avais échoué au processus aussi. t'as raconté ta première picole, ton premier baiser, t'as déballé les achats de ta première paye, et à force de tout partager t'as fini youtubeuse à plein temps. 2012. l'année où tout a basculé. ton grand frère avait pris le volant, à peine éméché. presque rien. il connaissait juste pas les lieux, avait pas vu le sens interdit, parce qu'il était trop occupé à te passer un savon. c'est vrai que t'avais pas été exemplaire ce soir-là. mais c'était pas le moment. pas maintenant. parce que y avait une autre voiture, déboulant de nulle part ; et tu te l'es prise de plein fouet. ça t'a frappée à ton réveil, cette sensation manquante que tu cherches encore. tes jambes étaient bien là, barrées de deux longues cicatrices allant de la cheville au genou et du mollet à la cuisse. elles étaient là, mais elles bougeaient plus. tu sentais pas la fraîcheur du drap sur ta peau, ni la moiteur de tes paumes quand t'as pu les apposer. t'as jamais plus rien senti depuis, ni chaleur ni douleur, et t'as bien cru que t'allais passer ta vie en fauteuil. c'était toujours mieux que la gamine de la voiture d'en face. elle, elle a décidé de plonger dans un interminable coma. et les années passent, et elle n'ouvre pas les yeux. t'as probablement passé les pires années de ta vie à l'époque. c'était une telle souffrance, d'avoir le cul vissé à un fauteuil qui n'avait même pas la décence de ne pas grincer, que le temps passé à t'occuper de ta chaîne n'a rien su y faire. t'as jamais parlé de tes jambes sur internet, parce qu'au fond de tes tripes grondait une telle rage, un tel soulèvement contre tant d'injustice... tu t'es contentée de ravaler tes larmes quand la caméra tournait, de te mettre en scène, d'inventer, de broder, de mentir parfois comme un arracheur de dents, pour éviter de mettre de mots sur ton handicap. forcément, des bruits ont couru, parce que tu mettais un temps fou à mettre le nez dehors. t'as laissé parler sans chercher à te justifier, prétextant un besoin de retourner aux sources lorsqu'il le fallait, à ce bon vieil angle axé sur un coin de ta chambre. et puis un jour, t'as décidé de faire face. ça t'a pris des mois avant d'oser étaler ton histoire. et t'aurais sans doute préféré que la vague de soutien qui s'est créée soit moins impressionnante, parce que ta popularité a fait un bond prodigieux dans la sphère virtuelle, et de gamine brisée t'es devenue figure d'inspiration pour des millions de jeunes. t'as eu le sentiment d'être qu'une imposture, parce qu'en réalité t'avais rien d'une battante. loin de là. mais t'as fini par te prendre au jeu grisant de l'adulation. au fond, ton contenu restait le même. t'avais seulement gagné en visibilité et en reconnaissance. incroyable mais vrai, t'as repris espoir en 2017, quand t'as découvert que tu étais nomade. les frontières de sigan se sont estompées jusqu'à ce que tu les franchisses. rencontrer jillian a transfiguré ta vie. elle t'a fait découvrir les richesses technologiques de son monde et a remué ciel et terre pour faire fabriquer les prothèses neuroélectriques qui ont révolutionné ton quotidien. deux pièces, alliage de matériaux dont tu ne connais ni le nom ni le prix, encastrées comme des cuirasses de métal de tes pieds à tes hanches. pour la première fois depuis six ans, te voilà capable de marcher. mais tout a changé, et pas seulement parce que ce corps t'est étranger ; tu cours plus vite, sautes plus loin, et il te reste bien d'autres facultés à découvrir dont tu ne soupçonnes pas l'étendue.

Invité

broken ; lundsee i'm a waste of life

(♪)
elles ont des poires à la place des seins, encore des artères violacées aux tempes tant la peau est fine, des hanches de squelette et bien trop peu de tissu pour couvrir tout ça. elles ont les yeux qui brûlent d'une envie juvénile, des sourires ravageurs qui feraient fléchir les montagnes, les ongles peints, ébréchés avec soin, la bouche gercée par le froid parce que l'été s'est barré mais qu'elles s'entêtent à le fêter coûte que coûte, vaille que vaille. l'alcool cesse de couler bien trop tôt, de toute façon. et on veut pas grandir, pas trop vite, pas si c'est pour ressembler à tous ces vieux cons. non, nous on veut fermer les yeux sur la nuit qui s'essouffle et la basse qui gronde, sourde, pour faire vibrer les murs. freyja en a les os qui s'entrechoquent, mais elle s'est prise au jeu de ces brins de femmes et elle se fout bien d'avoir la pire migraine de sa vie demain. elle se fout bien du verre de trop, ou du geste de trop, celui qui dérape pour tout faire vriller en orgie. trois fois qu'une grande brune lui arrache son verre pour le siffler, à croire qu'elle sait plus quoi inventer pour attirer son attention. alors la prochaine fois qu'elle fera mine d'approcher elle lui attrapera le cou pour planter ses lèvres sur les siennes. ça va, on a compris. tu veux de l'intérêt, tu vas en avoir.

« eh. »

c'est tout ce qu'elle a dit quand freyja a pris sa bouche d'assaut. elle a laissé ses mains agripper les poches de son jean, pressé un corps moite de sueur contre son t-shirt encore immaculé pour un échange de fluides plus qu'écœurant. elle avait cet arrière-goût de tabac froid qui s'accroche et persiste, qu'a une odeur proche du chien mouillé ou de la vieille pute désabusée. freyja a vite jeté sa tête en arrière, plus parce que c'était immonde que parce qu'elle avait capté la réelle source du problème. mais c'était trop tard.

elle aurait pas pu deviner qu'elle avait un mec. c'est à peine s'il lui a adressé la parole de la soirée ; elle est restée collée à ses basques à lui lancer des œillades équivoques - pour ce qu'en peuvent être les regards langoureux d'adolescentes éméchées. si elle avait su qu'elle se tapait le meilleur ami de son frère, du haut de ses seize ans, elle aurait pas fait un pas. mais freyja n'a pas de chance. elle en a jamais eu. son radar à lesbiennes a jamais été au point, pas plus maintenant qu'alors. alors un radar à célibataires c'est trop demander. et les yeux rivés au tableau de bord elle fait la sourde oreille à l'engueulade qu'elle se colle.

« t'avais promis que tu ferais pas de connerie. je te jure, c'est la dernière fois que je t'emmène. t'es pas sortable. »

« c'est bon. j'pouvais pas savoir. »

« rien à foutre, c'est mon meilleur pote. j'suis obligé de t'engueuler. et puis t'as dix-sept ans, merde ! t'es pas censée sauter sur tout ce qui bouge ! »

haussement de sourcil.

« pas devant ton frère. »

elle soupire, des fois que ça suffise à couper court à toute discussion. de toute façon tyr commence à perdre patience, parce qu'il fait nuit noire et qu'il connait pas bien la route. il commence à se battre avec le gps au moment où freyja reconnaît la voix de foy vance à la radio. make it rain grésille comme dans un vieux poste, avec des accents vintage qui arrachent un sourire amusé à la jeune fille. c'est la première reprise qu'elle a postée sur youtube, il y a deux ans. c'est par là que tout a commencé. alors elle tend la main pour augmenter le volume pendant que tyr peste. elle tend la main, et un faisceau rugit sous ses yeux.

flash. cri. choc.

pas le temps de voir arriver la voiture, encore moins celui de l'éviter. tyr a donné un coup de volant vers la gauche. freyja a fermé les yeux sous le coup de la douleur.