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 take me in your arms (selene)

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Jillian Samuels
Jillian Samuels
Date d'inscription : 27/02/2018
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Pseudo : bermudes.
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multi : nephtys (n. scott) -- ishiro (a. hyoseop) -- nikita (d. henney) -- joshua (dohwan) -- lava (momo) -- nimh (a. seyfried) -- ana (k. scodelario) -- baby blue (bbh)
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Toujours les mêmes cauchemars. Elle pensait sérieusement qu’au bout d’un moment, ça s’arrêterait. Ou au moins que les mêmes scènes commenceraient à se répéter. Genre assez pour qu’elle s’y habitue, et que ça passe crème, la nuit. Juste comme un mauvais rêve, comme ça. Mais non. Non, parce que, sérieusement. Combien de clients est-ce qu’elle a eu ? Est-ce que c’est possible d’avoir un passé aussi pourri que celui ci ? Jelly a souvent été frustrée de voir que dans sa vie, dans son passé, il s’y passait pas grand chose. Une vie normale, en somme. Une mère célibataire, un père qui s’est cassé. Un truc banal. Outre son métier, et le fait que la femme avec qui ce soit cassé son père est une androïde. Mais. A part ça. A part ça, elle a pas eu une vie compliquée, ou dur à vivre, ou rien. Et alors qu’elle le regrettait, avant, maintenant elle se dit que finalement, c’était très bien comme ça. Elle veut retrouver cette vie où il se passait ce qu’elle considérait comme “rien”. Elle veut plus de ces cauchemars, de ces visions d’un passé d’une personne quasiment inconnue. Non franchement. Elle veut pas de tout ça. Elle a réfléchi, depuis leur première rencontre, devant le train. Et bon, c’est plus ou moins évident maintenant, que cette fille est ce qu’on appelle les “soulmates”. Et beurk. Sérieux ? Sa soulmate, c’était Liebe, pourquoi il en faut une deuxième ? C’était très bien, Liebe. Au moins, Liebe est son amie. Et genre, c’est tout. Elles sont proches, et feraient tout l’une pour l’autre, mais parce qu’elles sont amies, juste amies. Et. Cette fille. C’est. En plus, y’a Selene, maintenant. Elle lui a toujours pas parlé de Liebe. Elle lui a toujours pas expliqué sa marque. Et elle lui a certainement pas parlé de cette fille. Parce qu’en plus, elles ont pas de marques évidentes, genre, tatouages ou autre conneries. Non. Non, c’est juste bien chiant. C’est juste ces rêves, genre partagés, ou, qui l’empêchent de passer une seule nuit sans avoir à se réveiller. Oui, elle a essayé de s’assommer, un jour, juste pour voir. Mais Jelly est peureuse, un peu. Donc elle a pas été jusqu’au bout. Le fait est qu’elle est repassée à l’hosto, deux ou trois fois. Sur Sigan ou sur Altéa. Et qu’à chaque fois, elle a pu rattraper toutes les nuits où elle pouvait pas dormir, mais parce qu’elle était dans les pommes. Et ça non plus, elle l’a pas dit à Selene. Elle ose pas. Ce serait bizarre. Surtout que, elle a découvert que Selene la connaissait, la fille. Et elle sait pas trop comment apporter ce sujet sur l’plateau. Genre “oh hey, en fait, tu sais, la meuf de ton équipe, l’asiat avec les cheveux noirs, qu’est jolie, mais pas autant que toi ? ouais, bah je crois que c’est ma soulmate. ah et, si un jour je tombe, littéralement, de fatigue devant toi, et que tu dois m’amener à l’hosto, bah, sache que c’est à cause d’elle.” Non.
Pas question.
Elle est assise sur le lit, et passe ses mains sur son visage, plusieurs fois. Elle a déjà essayé de se rendormir après les cauchemars, c’est pas la peine. Plus la peine. C’est inutile. Rien fonctionne. Elle a plus qu’à attendre que le soleil se lève. Puis elle reste figée, comme une statut. Elle a trop peur de réveiller Leo qui dort à côté. Elle attend, attend, attend. Puis elle a soif. Alors elle finit par se lever. Essaye de faire le moins de bruit possible, essaye d’être délicate lorsqu’elle pousse la couverture. Essaye de pas marcher comme un éléphant lorsqu’elle va vers la cuisine. Prend le verre, le remplit d’eau, et boit. Et retourne dans la chambre. Se rallonge. Hésite pas une seconde avant de passer son bras sur le corps de Selene. Et elle essaye, quand même, de se rendormir. Parce que demain, elle a une émission importante. Et qu’elle doit être au top de sa forme. Puis, il faut qu’elle parle à Tamsyn de son projet de peut-être arrêter, sur Sigan. Mais elle est sûre de rien, encore. Regarde Leo. Ce sera en partie pour elle, pour rester plus sur Altéa. Mais elle a pas envie de sacrifier une partie de sa vie pour l’amour. Trop peur. C’est trop éphémère, de toute façon.
Elle ferme les yeux.
Les rouvre, en sueur, avec un cri, quelques trente minutes plus tard. Et elle pleure, Jillian. Elle pleure parce que ce qu’elle vient de voir, dans son cauchemar, c’est toujours pareil, mais ça semble toujours différent. Toujours plus dégueu, toujours plus pervers, toujours plus, toujours trop. Et elle se relève, s’assoit, et continue de pleurer, doucement. Frustrée, aussi. Au moins, tout à l’heure, elle avait réussi à pas faire trop de bruit en se réveillant. Là, c’est loupé. Et vraiment, vraiment le problème, c’est que c’est pas la première fois. Et que Selene se réveille, à chaque fois. Et qu’elle ose pas lui en parler. Elle baisse la tête vers ses mains, qui tremblent.
Elle la déteste, Remi. Elle la déteste vraiment.
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☽ ft. jillian samuels
il y a quelque chose de surréaliste à s’endormir aux côtés de jillian. comme si la vie pouvait reprendre son cours, envoyant valser les certitudes auxquelles on s’accroche depuis trop longtemps. parce qu’on est seule, on vit seule ; il n’y a eu qu’elle et il ne devait jamais y avoir qu’elle. depuis son départ, on vit à moitié. on rit à moitié. on pleure à moitié. toutes les émotions ne sont plus que des semblants de grimaces, sentiments factices qui ne font que balayer les sens pour s’estomper bientôt. ça dure et ça dure et ça dure, boucle éternelle que rien ne brise. et puis jillian. jillian qui débarque comme un cheveu sur la soupe, avec des gestes théâtraux et des émotions en exergue. c’est comme un nouveau souffle, une deuxième chance, et ça semble tellement juste, tellement naturel, qu’on soit là cette nuit, au creux des ses bras, pressée contre sa chaleur, à se délecter de son parfum. pourtant, dans son demi-sommeil, selene sent jillian se dérober à son étreinte. elle perçoit vaguement quelques bruits ; le bruissement des draps, des pas feutrés, un corps qui s’éloigne et qui vit là-bas, plus loin, qui revient et l’enlace à nouveau. peu importe combien lui plaît la pression de ce bras sur sa taille, cette agitation perpétuelle cantonne la botcher à un sommeil trop superficiel pour être réparateur. et elle a beau adorer le temps qu’elle passe avec son amante, elle ne peut pas se permettre d’écourter ses nuits trop fréquemment. pas à l’approche du tournoi. mais pour rien au monde elle ne voudrait mettre un terme à cette relation, qui n’a pour elle rien de moins qu’une renaissance. alors si seulement, par miracle, jillian pouvait dormir huit heures d’affilée sans remuer, selene serait comblée.

cette nuit ne déroge pas à la règle : selene est réveillée en sursaut par un hurlement. le temps pour elle d’émerger, d’ouvrir des paupières si lourdes qu’elles retombent aussitôt, et elle distingue des sanglots. alors elle se retourne doucement vers jillian et elle grommelle, la voix pâteuse : « qu’est-ce qui t’arrive ? » elle bâille, fait rouler ses épaules et se redresse pour s’assoir à côté de la jeune femme, passe une main dans son dos qu’elle caresse en chuchotant. « t’as encore fait un cauchemar ma jelly… c’est rien, c’est fini… calme-toi… » elle a un petit pincement au cœur à l’idée de lui souffler qu’elle devrait s’allonger et se rendormir, parce qu’elle a l’impression que ce serait vraiment très con. jillian a jamais passé une seule nuit tranquille depuis qu’elle dort avec elle, et il lui arrive de se demander si elle réussit même à dormir plus d’une heure sans interruption. et c’est vrai que ça l’a choquée, la première fois qu’elle l’a vue démaquillée, parce que ses cernes étaient tellement creusées, tellement vives qu’elle donnait l’air de ne pas avoir dormi depuis un bail. elle avait mis ça sur le compte du travail, de la pression et peut-être bien de la génétique, mais elle s’était rapidement rendue à l’évidence ; jillian ne dormait probablement pas mieux chez elle.

« tu sais… peut-être qu’on devrait arrêter de passer des nuits ensemble. y a beaucoup de gens que ça empêche de dormir, de partager leur lit avec quelqu’un, et t’as l’air tellement fatiguée… faut faire quelque chose là. tu m’inquiètes. » elle a proposé ça sans grande conviction, parce qu’elle se doute que le problème n’est pas vraiment là. que jillian peut être seule ou collée à elle, ça ne change rien à ce traumatisme qui lui pourrit ses nuits. mais elle ne sait pas trop comment calmer ses pleurs, qu’elle essuie gentiment de ses paumes, et elle est trop amorphe pour trouver quoi que ce soit d’intelligent à dire.
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Jillian Samuels
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Elle sent Selene bouger, elle sent qu’elle se réveille. Et ça l’énerve. Enfin, non, mais ça la dérange. Parce que, probablement que Selene en a marre, de se réveiller toutes les nuits parce qu’une débile crie à côté d’elle comme un boeuf qui se fait égorger. Non, vraiment, ça doit pas être super agréable. Alors que Jillian, c’est vraiment pas son but, de la déranger. Et elle adore passer ses nuits avec elle. Parce qu’au moins elle peut dormir, un peu. Quand elle dort seule, elle ferme à peine l’oeil qu’elle se réveille en sursaut, en sueur, et en criant. Elle a essayé de dormir avec Lidiya, et ça marche, un peu. Mais Lidiya est une sportive, et deux nuits plus tard, elle l’a envoyé dans le salon parce qu’elle avait besoin de ses heures de repos. Et Jillian comprends, ça. Elle veut pas qu’il se passe la même chose avec Selene. Qu’est aussi, une sportive, d’ailleurs. Elle a essayé de dormir avec Liebe, aussi. Et c’est probablement la plus compréhensive, là dessus. Puis, elle, elle s’en balec d’être réveillée ou pas, c’est pas comme si elle dormait beaucoup non plus. Toujours à s’inquiéter, Aoibheann par ci, Aoibheann par là. Alors, en général, les nuits avec Liebe, elle les commence en parlant, et les finit toujours en parlant. C’est plus souvent des nuits blanches qu’autre chose. Et c’est pas réparateur, du tout. Elle a pas encore essayé avec Ilya. Et c’est pas forcément prévu, non plus. Maintenant qu’elle est avec Selene, ce serait juste, bizarre.
La voix de Selene la ramène au moment présent, et elle hausse les épaules à sa question. Comment es-ce qu’elle peut lui expliquer, par une logique de A + B, qu’elle fait des cauchemars à cause d’une connasse au coeur aussi froid qu’un glaçon en antarctique, qui se trouve être dans son équipe, et qui se trouve être son âme-soeur. C’est compliqué, un peu. Puis, elle a pas envie de lui dire qu’elle a rencontré Remi avant elle, et que c’est sa soulmate, et qu’elle voit sa vie, la nuit. Parce que, aussi étrange que ce soit pas, lui dire qu’elle rêve d’une fille qu’elle fréquente quasi quotidiennement, alors qu’elles sont ensemble dans le même lit, c’est bof bof. Enfin, rêve. C’est pas vraiment le mot. Pas du tout même. C’est carrément inapproprié. Elle pleure, toujours. Elle en a marre, tellement marre. Puis c’est l’afterschock. Putain quoi. Est-ce qu’il lui arrivait d’avoir des clients qu’étaient pas de gros pervers bedonnant ou non ? Ce que Jelly déteste plus que tout, c’est cette sensation qu’elle a, de se sentir sale. Comme si c’était elle qu’avait vécu la chose. Parce que, en soi, lorsqu’elle a pas le miroir sous les yeux, quand elle peut pas constater que c’est le corps de Remi, elle pourrait penser que c’est le sien. A voir les scènes de ses yeux, comme elle, elle les a vécu.
La main de Selene la rassure, la réconforte. Et elle pose instinctivement sa tête sur son épaule, comme pour la reposer, un peu. Elle a la tête lourde, si lourde. Comme si elle était assaillie de migraines carabinées chaque seconde qu’elle passait éveillée. Elle est sous médocs. De plus en plus forts, pour arrêter le mal de tête, pour la garder éveiller. C’est pas une vie qu’elle veut vivre. Pas comme ça, putain. Remi. Et lorsque Selene se remet à parler, Jillian voit tous ses pires cauchemars (les siens, pas ceux, complètement chelous, de la vie de Remi), se réaliser. Parce que Selene lui dit que c’est pas forcément une bonne idée qu’elles dorment ensemble. Et la rejette. Et Jillian peut pas imaginer dormir seule de nouveau. Elle finirait à l’hosto, dans les pommes, beaucoup plus fréquemment. Et ça empiète déjà tellement sur son job à la radio. Sans parler de ses concerts, où. Elle se casse la gueule, à répétition. Alors quand elle voit le groupe d’androïde, à côté, avec leur performances parfaites au millimètre près, elle se dit qu’elle a plus sa place dans l’industrie, mais, c’est un autre sujet. Auquel elle veut pas penser, ce soir, cette nuit, quelque soit l’heure qu’il est.
Mais peut-être que sur un truc, elle a raison. Pour faire quelque chose. Jillian relève la tête de l’épaule de Selene et la pose (la laisse tomber), avec un gros POUM, sur le mur derrière elle. Peut-être que ses réticences à lui parler de Remi sont débiles, comparées à ce qu’il pourrait se passer, si elle lui dit rien. Elle tourne la tête vers elle, toujours posées sur le mur, et prend une grand inspiration. “C’est. C’est à cause de Remi. La Remi de ton équipe. Je savais pas que tu la connaissais, au début. Hm. Ouais. Je l’ai su rapidement, mais. C’est de sa faute, si je dors pas, la nuit. Elle me hante.” Elle aurait probablement pas pu expliquer ça de façon plus juste. Mais peut-être qu’elle aurait pu le faire de façon plus clair. Pour que ça paraisse pas si fantasmagorique. Ceci dit, même si elle sait que ça va arriver, elle est pas sûre de vouloir lui dire, tout de suite là maintenant, que c’est sa soulmate. Peut-être dans une minutes, ou dix, ou un mois, ou jamais. Ouais. Ce serait bien si elle pouvait jamais lui dire.
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☽ ft. jillian samuels
c’est crève-cœur, cette détresse. c’est déboussolant ces sanglots, cette peine qui ne semble pas pouvoir s’apaiser. selene ne sait plus que faire, ni que dire, se contente d’apprécier le contact de la joue de jillian contre son épaule. malgré les circonstances, elle aime relever tous ces indices par lesquels la jeune femme s’abandonne en sa présence ; ils sont tant de signes que, peut-être, la passion qui rythme leurs rencontres depuis quelques temps relève de l’amour. l’amour. un bien grand mot que leo ne saurait plus définir avec autant de certitude qu’auparavant. est-ce avoir le cœur qui s’emballe et se tord à la seule idée de la voir ? est-ce apprécier la tendresse de ses lèvres et la douceur de sa peau ? est-ce s’enivrer de son odeur, ou s’en remémorer les nuances dès qu’elle ferme les yeux ? douce et tiède, sa main parcourt la nuque de jillian, suit l’aspérité de sa colonne vertébrale jusqu’à ce qu’elle rejette sa tête en arrière. selene sursaute et dévisage son amante sans saisir ce qui lui prend. et ses mots, ses mots sont autant d’épines que de syllabes. remi. quoi, remi ? qu’est-ce qu’elle a remi ? c’est le dernier nom qu’elle aurait pensé entendre cette nuit. son bras retombe aussi vite que l’incompréhension la submerge.

« remi ? » a-t-elle soufflé d’une voix blanche.

les traits de sa coéquipière lui reviennent comme une gifle. remi, ses grands yeux comme deux amandes brunes, le je-ne-sais-quoi princier de ses airs désabusés. remi dont elle n’a jamais su traduire le mutisme, mais qu’elle apprécie comme une sœur. elle n’avait pas la moindre idées que ces deux-là se connaissaient. elles ne les a jamais vues ensemble et jamais elles n’ont mentionné le nom ni de l’une ni de l’autre en sa présence.

« remi… lovegrove ? »

elle se met à rire. un rire jaune, amer et sec. évidemment, remi lovegrove. ça ne pouvait pas être aussi simple. jillian ne pouvait pas n’avoir d’yeux que pour elle. après tout, la compétition c’est son domaine. et elle se demande, tout à coup, depuis combien de temps ça dure. depuis combien de temps elles se voient, et comment tout à commencé, et pourquoi, et quand. quand. quand ? est-ce que c’était avant qu’elles s’embrassent, devant ce film dont elle ne se rappelle rien ? après ? à quel moment s’est-elle retrouvée en compétition ? et pourquoi avec remi, qui est tellement… tellement remi ? la réponse est évidente. elle est superbe remi. elle ne peut qu’approuver les goûts de jillian, après tout. pourtant quelque chose se déchire dans sa poitrine, et ça fait un mal de chien. sans doute devrait-elle se fâcher. c’est ce que n’importe qui ferait. mais c’est tellement irréel, d’entendre jillian lui dire, au beau milieu de ses draps, qu’une autre l’obsède, qu’elle ne réussit qu’à rire tout bas, à se tordre les doigts nerveusement. à éviter tout à coup son regard. mais elle s’y attendait tellement pas, et elle ne se sent tellement pas capable de s’énerver contre jillian, parce qu’elle a l’air de souffrir, et qu’elle n’a pas le cœur à crier. mais au fond, selene se sent trahie. et bête.

« tu devrais partir. » murmure-t-elle. elle lève les yeux sur jillian, fermement cette fois, et son ton est sans appel. « va-t-en s’il-te-plait. »

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Les cauchemars, ça la met dans des états pas possibles. Elle supporte pas ça. Jelly, c’est ce genre de filles qu’a besoin d’un sommeil réparateur. Et sans même parler de beauty sleep, hein. Juste de sommeil. De dormir assez pour pas tomber dans les pommes. Ce qu’elle commence à être sérieusement habituée à faire. Mince quoi. Pour la première fois de sa vie, elle se dit que ce serait pas une si mauvaise idée, d’arrêter. Un des trucs. La radio, ou la scène. Elle fait de la scène depuis si longtemps, elle est habituée aux projecteurs, et à l’amour des fans. Elle est persuadée qu’elle pourrait pas vivre sans tout ça. Enfin. Si. Mais elle serait pas aussi heureuse. Après, bien sûr, c’est ce qui est le plus fatiguant, dans son quotidien. Les répétitions, les danses, les concerts, les séances d’autographes, c’est. Ouais, bien sûr, que tout ça, c’est crevant. Mais elle adore. C’est des moments de sa vie, chacun, qu’elle chérit. Alors elle pense à la radio. Et vraiment, elle pourrait pas arrêter la radio. C’est là qu’elle se sent le plus elle-même. Non. Impossible. Impensable. Puis, arrêter la radio, ce serait comme donner plus d’importance à la scène. Et donc passer plus de temps sur Sigan, donc moins sur Altéa. Donc moins avec Selene. Et ça, c’est une big nope. Elle passe déjà pas assez de temps avec elle à son goût. Alors. Non. Non, en fait, faudrait que Remi se casse de sa vie. Ouais. Ce serait ça, la solution. Après tout, elle a réussi à gérer ses deux carrières durant tout ce temps. Elle comprend pas pourquoi maintenant, c’est plus possible. Et c’est énervant. Enfin, si, si elle comprend pourquoi. A cause de Remi. Et c’est. Juste. Injuste. Elle se doit d’expliquer, en plus, à Selene, pourquoi elle se réveille comme ça, toutes les nuits. Et c’est franchement pas facile. Alors elle essaye. Et c’est probablement un peu laborieux. Mais elle espère quelque part qu’elle comprendra. Quand même. Elle réfléchit pas vraiment aux mots, non plus. Lui dit juste comme ça lui passe par la tête. Et le mot “hanter” lui semble le plus approprié. Après tout, c’est ça. C’est. Comme un fantôme de pacotille qui vient la voir toutes les nuits pour lui faire voir des trucs qu’elle a pas envie de voir.
Jillian sent le bras de Selene retomber, à côté d’elle. Elle sent plus son contact, sur sa peau. C’est dommage, ça la rassurait. Elle redit le prénom de Remi. Son prénom et son nom de famille, ensuite. Et oui, oui, elle. Oui, Remi Lovegrove, cette. Cette démone à l’air d’une démone, qui a vécu l’enfer dans son passé. Ok, c’est pas cool, ce qu’elle a vécu. Mais hey, c’est pas une raison pour faire vivre son enfer aux autres. Et surtout pas à elle.
Lorsqu’elle se met à rire, Jelly comprend qu’un truc va pas. Parce que c’est pas à un rire drôle. C’est pas un rire qui fait rire, ou un rire genre, ahah t’as dit une bonne blague. Alors elle fronce les sourcils, quelques secondes. Et elle réfléchit. A ce qui a pu se passer. A ce qu’elle a pu dire. Et elle reprend ses mots, et les tournent dans sa tête. Et, alors, oui. D’accord. Évidemment, mis comme ça. Parce que Selene, elle a pas l’explication. Et peut-être que ce qu’a dit Jelly porte à confusion. Elle veut pas qu’elle pense qu’elle la trompe, c’est ridiculement débile. Mais c’est peut-être ça, qu’elle pense. Et Jillian a peur. Mais surtout, Jillian se dit qu’elle fait du mal à Selene, sans aucune raison, et elle veut surtout pas, ça.
Lorsqu’elle lui dit de s’en aller, Jillian reste bouche-bée quelques instants. Elle doit rattraper sa bourde, genre, maintenant. “Non. Non, Selene, je. Je l’aime pas elle. Justement, c’est ça l’truc. Je la supporte pas, elle m’énerve, elle me. Grrrr, je la déteste, comme j’ai jamais détesté quelqu’un. Enfin, non. Y’a des gens que j’ai aimé encore moins, mais. Bref, c’est pas le sujet. Je. Quand je dis qu’elle me hante, c’est. Genre. Son passé. Il tourne dans ma tête, la nuit. Et bref, elle a pas un passé tout rose avec des arc en ciel et des licornes. Et ça me réveille, parce que c’est des cauchemars. Et. Genre. Ca m’empêche de dormir. C’est tout. Enfin genre, c’est pas genre, elle me hante parce que je pense à elle, parce que je l’aime bien, tu vois ? Enfin si, je pense à elle, mais je décide pas de penser à elle. Et c’est certainement pas parce que je l’aime bien, OH NON. Toi, je t’aime. Beaucoup. Beaucoup. Elle, j’aimerais qu’elle soit jamais arrivé dans ma vie, tu vois ?” Et elle s’arrête de parler. Prend enfin une énorme bouffée d’air, parce qu’elle était au bout, et lève les yeux sur le visage de Selene. Elle y met toute la sincérité qu’elle peut, et elle a les yeux un peu brillants. Elle veut pas qu’elle pense des trucs qui sont pas vrais, Selene. Ce serait débile. Et, genre. Elle veut pas que Remi, son lien avec Remi, lui gâche encore plus la vie que c’est déjà le cas.
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☽ ft. jillian samuels
le cœur qui tangue. il balance, fébrile, entre peine et dégoût. c’est d’autant plus douloureux qu’il se serre aux sanglots de jillian. il bat au rythme de ses mots, s’enrage sous ses yeux, l’aime en esclave, d’une réserve pudique et sincère. dans sa valse grisante, le myocarde se prend au filet de ses angoisses ; et le visage de remi tourne et tourne, s’impose tel un coup du sort, un lever de rideau sur sa propre tragédie. soudain tout se fige, alors qu’en ce cœur éploré nait une certitude.

sans jillian, le passé devient présent.

avec ses cris, ses ombres qui virevoltent d’un coin de rue au revers d’une manche, ses traits inconnus que reflètent miroirs et yeux clos, ses sensations impromptues et ses déchirements. la vie reprend, les démons ressurgissent et réduisent au chaos.

sans jillian, la peur refait surface.

et selene ne pourra plus que s’abandonner à sa peine, vieille amie aux étreintes étouffantes. peut-être est-il là, l’amour : à la frontière de la démence. mais de toute ses forces, elle se refuse à croire que les fantômes que jillian faisaient taire par sa seule présence reviendront la hanter jour et nuit.

la hanter… selene relève brusquement la tête pour fixer jillian, qui se perd en diatribes. elle saisit mal ses propos, mais il lui semble avoir posé le doigt sur ce que la belle siganaise tente de formuler. selene ne connaît que trop bien ces images qu’on impose, celles qu’on ne choisit pas et qui surviennent sans jamais crier gare. elle connaît tant de phénomènes surréels que rien ne saurait expliquer, si ce n’est quelque théorie hasardeuse auquel elle ne se fie pas… alors, dans le méandre des pensées de jillian, qu’elle déballe sans le moindre filtre, elle comprend très vite qu’elle dit la vérité. parce que les mots qu’elle pose sur ses cauchemars sont les même que ceux que selene associe aux flashs qui lui font perdre la tête depuis des années. et son regard, surtout, achève de la convaincre.

elle cligne des yeux, une fois, puis deux, incapable d’articuler le moindre son après un tel ascenseur émotionnel. et comme elle se sent au bord de la tachycardie, elle hoche la tête avant de se glisser hors des draps. gestes d’automate ; elle se couvre d’une robe de chambre, traîne les pieds jusqu’à la cuisine, vide un verre d’eau d’une traite, remarque à peine que jillian a dû faire de même lorsqu’elle dormait encore. elle souffle, calme les pulsions effrénées de son cœur, qui bondit entre excitation et frayeur. enfin, il lui semble voir plus clair. elle a une folle envie de pleurer, d’éclater de rire et de serrer jillian dans ses bras. le soulagement voudrait la voir sauter à son cou et l’embrasser jusqu’à manquer de souffle. mais c’est d’un pas feutré qu’elle retourne à sa chambre, approche du lit pour s’assoir à son rebord, du côté de jillian.

« tu peux répéter ? » demande-t-elle doucement, après avoir recouvré voix et esprits. elle ose esquisser un sourire, encore léger. « pas le passage au sujet de remi, juste celui où tu dis que tu m’aimes. »

tendres, ses doigts glissent sur la joue de jillian. c’est la première fois que l’une d’elles exprime ses sentiments de la sorte. c’était précipité, sans doute irréfléchi, mais ça n’aurait jamais pu passer inaperçu auprès de selene. elle dévisage jillian, les yeux emplis de douceur et le cœur gonflé d’espoir. « et raconte-moi tes cauchemars. tu aurais dû m’en parler plus tôt, ça t’aurait peut-être soulagée. » passant sa main sur la nuque de la jeune femme, elle attire son visage près du sien pour effleurer son front du bout des lèvres. l’orage est passé et le calme revient peu à peu.

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Depuis qu’elle a rencontré, et qu’elle fréquente Selene, Jillian a l’impression d’être une autre personne. De s’être adoucie. D’être devenue encore plus arc en ciel et licornes qu’elle ne l’était déjà. Et en soi, ce serait pas pour lui déplaire. Elle est quelqu’un d’assez naturellement heureuse. Un peu imbécile heureuse, d’ailleurs. Mais y’a un truc qu’a changé, et qui lui plaît moins. C’est qu’elle a toujours, toujours l’impression, ou la peur, de faire une gaffe. Elle a l’impression d’être sans arrêt en train de marcher sur des oeufs, et de devoir déployer toute sa force si jamais elle en vient en à casser un. Et elle déteste ça, devoir se fatiguer pour être heureuse. Chercher à chasser son naturel par peur de risquer de faire un truc qu’elle regrettera, qui sera mal compris, ou mal vécu. Et où juste, ça collera pas. Avoir peur, tous les jours, lors des discussions, de se rendre compte que ça colle pas, que leur vision des choses est trop différente. Ou pire, se rendre compte que Selene aime que ce côté là, doux, et gêné, qu’elle avait lors de leur premier rendez-vous. Jelly a peur de tout ça. Surtout quand elle voit, comme là, que lorsqu’elle dit les choses comme elle les pense, comme elle les comprend elle, Selene la comprend pas. Est-ce que Selene lui fait si peu confiance que ça ? A penser qu’elle irait voir ailleurs, aussi rapidement ? Et avec Remi, en plus ? Une fille qu’elle connaît ? Enfin, si Jelly était allé voir ailleurs, ça aurait été sur Sigan, sans aucune chance que Selene le découvre. Là, ok, Selene aurait pu s’inquiéter. Mais sur Altéa, et Remi, et. Jelly comprend, là où elle a pas géré, elle comprend que ses mots peuvent être à double sens. Mais elle comprend pas la réaction de Selene. Si rapide, si violente. Qui se pose même pas la question de “what ?” et qui va directement aux conclusions.
Jelly n’a plus la liberté de paroles et d’expression et d’être elle-même, qu’elle a lorsqu’elle est à la radio ou avec ses amis, quand elle est avec Selene. Et Jelly se rappelle que c’est exactement une des raisons qui, jusqu’à aujourd’hui, l’a empêché de se poser dans un couple. Bon. Et le fait aussi qu’elle ait jamais trouvé quelqu’un qu’elle appréciait assez, et pas juste physiquement, pour ça.
Elle essaye de se rattraper, parce que la réaction de Selene lui fait mal. Et qu’elle veut pas partir, comme ça. Elle veut pas la laisser croire un truc aussi ridicule. Et lorsqu’elle termine son explication, qui semble tout, sauf clair, et qui transpire la Jillian insécure à plein nez, elle la regarde. Elle aime pas, cette insécurité, non plus, qu’elle fait ressortir chez elle. Cette même insécurité qu’elle avait, avant qu’on lui dise que “oui”, elle était “assez bien pour monter sur scène et faire un carton”. Elle déteste se sentir moins bien que, moins intéressante que, moins bonne oratrice que. A la radio, elle fait un buzz total. Les gens l’adorent ou la détestent. Mais personne ne peut dire qu’elle est mauvaise oratrice. Et avec Selene, elle est incapable de dire quoique ce soit qui fasse plus d’une phrase complète. C’est des mots, les uns après les autres. Comme un chaton qu’on fout dans une baignoire plein d’eau et qu’essaye de se rattraper avec des griffes mal taillées à une céramique trop lisse.
Et lorsque Selene se lève, sans dire un mot, et qu’elle disparaît dans la cuisine, Jelly sent son coeur se serrer, et si elle tend l’oreille elle est sûre de pouvoir l’entendre craqueler, doucement. C’est super douloureux. Bien plus que lorsqu’elle lui a demandé de partir. Cette sensation de total rejet, de juste. Elle l’ignore. Elle l’ignore totalement. Juste un petit hochement de tête, elle. Elle a besoin de plus. Elle a besoin qu’elle la rassure. Et elle déteste ça. Elle devrait être capable de se faire un pep talk à elle même. Elle a jamais eu besoin de personne pour la rassurer sur elle-même. Et elle aime pas le fait d’avoir besoin que Selene la rassure sur, oui ou non, est-ce qu’elle a réussi à la convaincre. D’un truc dont elle aurait même pas dû la convaincre de base. Et elle revient. Et elle s’assoit à côté d’elle. Et Jillian sait plus trop à quoi s’attendre. Le fait qu’elle aime pas qui elle est quand elle est avec Selene est trop présent, pour qu’elle pense à quoique ce soit d’autre. Répéter ? Elle veut qu’elle répète ? Pourquoi ? A quoi bon ? Se moquer d’elle et de sa capacité à former des phrases complètes ? Et quand elle continue, Jelly hausse un sourcil. Quel passage ? Quel je t’aime ? Elle lui a… Oh. Si. Mais le beaucoup derrière, c’était pour atténuer, c’était pour. C’était pour éviter un “je t’aime” comme ça. Jillian le dit souvent, je t’aime, mais jamais à quelqu’un, et bah, qu’elle aime, en fait. Elle l’a jamais dit à quelqu’un pour qui le je t’aime aurait un sens amoureux. Et elle voulait pas lui dire, à Selene. Si possible jamais, mais de toute façon, pas maintenant. Et lorsque Selene touche sa joue, ça lui fait tellement de bien. Elle sent tous ses muscles se détendre, comme d’un coup. Et elle lui demande de lui parler de ses cauchemars, et Jelly sait pas trop comment réagir, ni quoi dire. Alors elle se lance dans ce qui lui semble être le plus logique.
“Je peux pas vraiment te parler de mes cauchemars.” Elle parle pas du je t’aime, exprès. C’était pas ce qu’elle a voulu dire. Et elle compte pas lui redire, vraiment pas. “C’est le passé de Remi. Et même si je l’apprécie pas, même s’il m’arrive de la détester, j’peux pas me permettre d’en parler à n’importe qui, comme ça. Même à toi. C’est son passé. Et c’est son histoire à raconter. Pas la mienne.” Jelly est calme, et posée, dans ses propos, dans sa façon de parler. Et c’est probable que Selene l’ait jamais vu comme ça. Parce que c’est pas la Jelly surexcitée, ni la gênée, ni celle qu’essaye de rattraper une “bourde”. Parce que Jelly n’est qu’à moitié dans ce qu’il se passe, et qu’elle pense surtout à qui elle est, et qui elle ne veut surtout pas redevenir. Et qu’elle redevient, quand elle est avec Selene.
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☽ ft. jillian samuels
un cas social. c’est peut-être ça, au fond. selene est un cas social, une abrutie incapable de faire les choses correctement. beauté froide et aux airs intouchables, allure digne et port altier ; tout n’est que mascarade. elle voudrait pouvoir s’écrouler, nicher son visage contre un cou, y verser ses peines, y trembler ses émois, s’abandonner à l’étreinte qui rassure et protège. sa main doucement s’attarde sur la peau tiède, caresse fébrile qu’elle offre de tout son cœur, mais qui lui manque tant. elle contemple ses doigts qui frôlent la nuque, glissent contre l’épaule blanche et parcourent l’épiderme à tout hasard. au fond, elle se fait honte. elle est d’apparence si calme, alors qu’elle voudrait se gifler de ne savoir mettre des mots sur le besoin cruel d’affection qui l’handicape.

elle voudrait entendre à nouveau ces mots qui ont élargi son sourire, elle voudrait savourer quelques instants encore la tendresse de jillian lorsque les mots lui échappent et révèlent les sentiments qu’elle se meurt d’entendre un jour. mais selene est de ceux qui prennent sous leurs ailes, elle est l’âme forte et la mère. le monde ne veut pas la voir réclamer son lot d’amour. et elle est fatiguée, fatiguée de faire semblant de n’avoir besoin de rien alors que son cœur n’est que miettes. un jour, son sourire ne trompera plus personne.

lorsqu’elle comprend que jillian ne reviendra pas sur ses mots, le doute la submerge. pourquoi ? pourquoi fait-elle comme si de rien n’était ? pourquoi ce silence maladroit ? tout à coup selene a l’impression d’avoir dit une bêtise, et rapidement l’embarras échauffe ses joues. elle ne comprend plus rien. elle ne sait plus ce qu’elle peut savoir, ce qu’elle devrait dire, ce qu’il faudrait faire. elle baisse les yeux, et la tête, et retire doucement sa main de l’épaule de la jeune femme. c’est fou, elle a l’impression qu’elle vient de lui mettre un râteau. elle ne sait plus comment lire jillian. elle ne traduit plus ses silences, ni ses gestes, encore moins ses mots. alors elle se tait simplement, pour maudire dans son cœur cet emportement qui l’a fait parler trop vite et plongée dans cette situation tellement, tellement gênante.

elle ne sait pas quoi penser de ce secret que jillian lui tait, de ses cauchemars qu’elle ne connaîtra jamais, mais qu’elles semblent vouées à vivre ensemble chaque nuit. et si quelque part la perspective d’être laissée dans l’ignorance la révolte, elle ne peut s’empêcher d’être désolée. désolée pour jillian, qui souffre tant et se meurt dans des nuits sans sommeil. désolée pour remi, dont elle ne sait du passé rien de plus que ce qu’elle veut bien articuler, c’est-à-dire pas grand chose. désolée, parce qu’elle s’est toujours doutée que le mutisme qu’elle lui connaît cachait de grandes souffrances, mais qu’elle en a aujourd’hui la confirmation.

« d’accord. » souffle-t-elle.

elle n’a rien à ajouter. parce qu’elle a compris. parce qu’elle n’a pas le droit d’insister. parce qu’elle n’en a ni le courage, ni l’envie. c’est surréel, cette discussion, en pleine nuit, ça n’a pas de sens et elle se sent plus mal à l’aise que jamais. elle voudrait s’enfuir en courant, aller là où tout ça ne l’atteindra plus. elle se met à regretter d’avoir tenté de consoler jillian. à regretter qu’elle soit chez elle, cette nuit. à regretter d’avoir cru qu’elles formaient un couple, alors qu’il lui semble parler à une étrangère.

« n’en parlons plus. »
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Jillian Samuels
Jillian Samuels
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Elle déteste avoir l’impression de changer pour quelqu’un d’autre qu’elle-même. Elle a l’impression de l’avoir fait pendant des années, lorsqu’elle était sur scène. À devoir jouer la fille parfaite et sexy. La fille inatteignable. La fille de qui on rêve, la fille qu’on aimerait avoir dans son lit, mais qu’on sait qu’on aura jamais. Alors que Jelly avait qu’une envie, c’était de tester le lit de tout ces mecs trop mignons qu’elle voyait au premier rang. Mais à l’époque elle acceptait parce que c’était son rêve, à elle. C’était son choix de carrière. Ca lui était tombé dessus, un peu, grâce à une Lidiya gamine incapable de garder une vidéo pour elle. Mais finalement, elle adorait ça. Les strass, les paillettes, les projecteurs, les flashs, les questions indiscrètes des interviewer. Et elle aimait les envoyer sur de faux chemins, sur des pistes complètement et absolument ridicules. Elle aimait entendre parler de ses nombreux amants, alors que vraiment, elle partageait juste des nuits, avec certaines personnes. Et que la plupart du temps, elle s’imaginait juste le faire, parce qu’elle était trop HS de ses journées. Elle aimait tout ça. Mais elle avait pas l’impression de changer pour une seule personne. Elle avait pas l’impression de changer en moins bien. Au contraire. Là, c’est différent. Parce que lorsqu’elle se regarde avec Selene, elle se trouve presque pitoyable. A la regarder toujours les yeux en coeurs et les joues rougies de honte, et le sourire gêné. Et putain, Jelly a rarement été gênée face à d’autres personnes. C’est la personne la moins gênée du monde. C’est Jelly. Jelly. Celle qui pourrait péter en plein enterrement que ça choquerait personne. Celle qui fait des blagues pourries lors d’un repas de famille ennuyeux, juste pour qu’elle ait l’occasion de rire avec son rire gras, et de faire rire quelques personnes par association, juste parce que son rire est communicatif. Jelly est pas une gamine qui rougit parce qu’elle a peur de mal faire, de pas bien faire. Et pire que ça. C’est ouais, le fait d’avoir pas été elle-même, depuis le début. Mais surtout le fait qu’au final, Selene la connaît pas. Pas elle, pas la vraie Jelly. Pas la gogolle de la radio.
Et ça la fait flipper. Parce que, en fait, si, elle la connaît, Selene, cette fille là. Mais dans ses souvenirs, à Jelly, elle l’apprécie pas trop trop. Si elle en croit les regards qu’elle lui lançait lors de l’interview, lorsqu’elle était, bah, elle-même. A dire des conneries tout le temps. Selene aime pas cette Jelly là. Et c’est cette Jelly là qu’elle est, principalement. Elle supporte pas de devoir faire la belle devant quelqu’un, de peur qu’elle la rejette, si elle lui montre qui elle est vraiment. Et c’est. Compliqué, de réfléchir, alors que Selene est à côté d’elle. Et qu’elle est si belle, si désirable. Et qu’elle a juste envie de l’embrasser. Mais. Mais elle peut pas. Parce que dans leur relation, c’est pas elle qui prend les initiatives. Parce que, elle s’en rend compte, la Jillian qu’elle connaît, Selene, est qu’une infime, infime partie de ce qu’est Jelly en vrai. Ou que, même, Jelly se dit, c’est pas elle du tout. Et ça lui fait mal. Et ça la fait réfléchir. Elle a pas le droit de lui faire ça. Elle a pas le droit de se faire ça. Elle a pas le droit de leur faire ça. Jelly aime pas être en couple. C’est un truc qu’est gravé dans son esprit, dans son coeur, dans chaque partie de son corps. Le besoin d’aventure, de changement, de nouveauté. Elle peut pas être en couple. Les seules fois où elle l’a été elle a fini par blesser l’autre, pour aller voir ailleurs, même si c’était juste “pour voir”. Elle veut pas faire ça à Selene. Et parler de Remi, maintenant, c’est. C’est tellement pas le moment, juste. Et lorsque Selene lui répond, c’est si absent. Jelly l’a déjà blessé, elle le sait. Putain, elle déteste ça. Elle sent une larme tomber, Jelly. Peut-être de culpabilité. Oui, peut-être. Peut-être de tristesse, parce qu’elle sent qu’un truc se brise. Mais que c’est peut-être pas plus mal, elle pense, ensuite. “Je suis désolée Selene.” Elle rapproche ses genoux d’elle, et passe sa main dans ses cheveux, prends une grande inspiration, et finit enfin par la regarder, Selene. Elle a besoin de lui dire, de lui parler, d’essayer, au moins, de lui faire comprendre. Elle fronce les sourcils quelques secondes. Avant d’enfin peut-être, trouver les mots. “Je suis désolée, parce que j’aurais pas du me comporter comme ça avec toi. Et que j’en ai marre de toujours faire en sorte d’être parfaite pour tout le monde. Et j’ai essayé d’être parfaite, pour toi. Et quand j’y arrivais pas, j’étais gênée de pas pouvoir l’être. Et je déteste ça. Je suis désolée que tu sois tombée sous le charme d’une fille qu’est pas moi. Qu’a jamais été moi. Ou non, qu’a été moi, à une époque, où je détestais être moi. Je suis pas gentille, Selene. Je l’ai jamais été. Je suis quelqu’un d’infidèle, qui aime foutre la merde dans la vie des gens pour pouvoir faire la fée qui reconstruit ce qu’elle a cassé. Comme une enfant qui s’amuse à casser un château de légo pour pouvoir le reconstruire. Sauf qu’elle s’amuse à casser celui du voisin. Parce que le sien, elle l’a jamais construit, tu vois ? C’est pas que je t’aime pas. Je t’a… J’aime pas dire ça. Ca implique trop de trucs. Mais je t’apprécie, beaucoup. Énormément. C’est pour ça que je veux pas te mentir. Je veux plus te mentir. Et j’en ai marre de me mentir, à moi aussi. Je suis pas… Je sais pas qui je suis. Ou, j’arrive pas à savoir qui je suis quand je suis avec toi. Et je supporte pas ça.”
Elle relâche enfin la prise qu’elle avait sur ses cheveux et les laisse tomber devant son visage, sur lequel elle passe ses mains. Elle prend une grande inspiration, et expire, longuement. Putain, ça fait du bien, de dire ce qu’elle a sur le coeur. Et elle a peur, de ce qui adviendra, de tout ça. Mais elle se dit que c’est mieux de dire tout ça maintenant. Puis, elle est crevée, tellement crevée qu’elle a l’impression d’avoir bu vingt verres d’alcool. C’est probablement ce qui lui a donné le courage de tout balancer comme ça, d’ailleurs. Parce que ça aussi, c’est un truc. Jelly est lâche, et l’a toujours été.
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☽ ft. jillian samuels
le silence qui suit est insoutenable. sans plus savoir quoi faire de ses mains, de son corps, de sa présence qui à elle seule semble de trop, selene s’écarte, pousse sur ses bras tremblants pour reculer de son côté du lit. elle n’ose plus regarder jillian, de peur de croiser son regard et d’y lire le rejet qu’elle redoute. ou peut-être de peur de trahir ses propres souffrances… qui sait ? elle recule et referme les pans de sa robe de chambre comme pour y disparaître, les doigts cachés par l’ourlet de velours. et les yeux rivés sur ses cuisses, elle retient son souffle.

les excuses de jillian l’angoissent, mais son discours achève de l’écœurer. elle aurait donné tellement, tellement cher pour qu’elle se taise. pour qu’elles en restent là quelques heures, le temps peut-être de se remettre de ces émotions et de relever la tête, encore une fois. mais jillian semble décidée à poursuivre, de mots d’autant plus vicieux qu’ils se veulent doux. les aveux sonnent comme des reproches tout juste voilés d’affection, qu’elle reçoit comme une gifle. parce que jillian prétend ne pas être elle-même. parce qu’elle voudrait lui faire croire qu’elle aime une illusion ; un simple masque.

selene accuse le coup en silence, se retient de l’interrompre alors que les larmes lui montent aux yeux. elle connaît cette impression d’être une personne nouvelle dans les bras d’une autre. elle sait que l’amour change, que l’amour aveugle, que l’amour fait perdre la raison et enivre les sens. elle sait combien on s’y perd et comme il peut être dur de se retrouver. elle connaît tout ça si bien, et elle a mis tant d’efforts à tâcher de se reconstruire. c’était si dur qu’elle s’était juré ne plus jamais se laisser prendre aux filets de quiconque.

jusqu’à jillian.

une perle roule à la commissure de ses lèvres ; y laisse un goût de sel. elle sait que jillian a tort. elle n’est pas quelqu’un d’autre avec elle. elle montre simplement une autre facette de sa personnalité, si jolie, si touchante, que selene ne peut pas concevoir que jillian ne se plaise pas ainsi.

elle voudrait lui dire que c’est pas si grave. qu’elles ont encore le temps de se découvrir, et de se plaire. que le feu qui la consume au creux de ses bras ne changerait pour rien au monde. qu’elle ne sait que trop bien que l’on commence toujours par montrer le meilleur de soi. que les défauts viennent plus tard, et qu’il faut apprendre à les aimer aussi, et que tant de couples y sont arrivés depuis des millénaires qu’il n’y a pas de raison pour qu’elles n’y parviennent pas à leur tour.

mais pas un mot ne vient. elle ne peut que chasser maladroitement ses larmes tandis que son cœur se gonfle de peine. ça lui paraissait si simple, cette fois. s’aimer, se le prouver jour après jour par un rien, pour un rien. se contenter de se voir et de sourire, d’apprécier la vie à deux. peut-être a-t-elle une vision un peu naïve de l’amour. peut-être aurait-elle dû continuer d’aller d’étreinte en étreinte, sans attaches, sans rien livrer de ses espoirs, sans rien dévoiler de ses faiblesses. sans doute serait-elle moins triste aujourd’hui.

« alors qu’est-ce qu’on fait ? » demande-t-elle dans un murmure, la voix tremblante et la tête baissée.

elle comprend que jillian n’est pas prête à l’aimer sans artifices. elle sait qu’elle n’a plus la force d’encaisser une rupture. et la peur la saisit, de perdre plus encore son cœur entre les bras de jillian si elle s’entête à la vouloir dans sa vie. au fond, sa question n’attend pas de réponse. à la peine succède la colère. parce que ça ne veut rien dire, cette histoire de mensonges et de perfection.

« je suis désolée que t’ailles si mal. » reprend-elle d’un ton plus ferme, et cette fois ses yeux retrouvent ceux de jillian. et tant pis pour les larmes qu’elle ne peut même plus retenir, tant pis pour son éternel sang-froid qui cette fois l’abandonne. tant pis pour la fragilité qui pointe dans son agacement soudain. « je suis désolée de pas pouvoir t’aider quand tu rêves de choses que j’ai pas le droit de savoir, désolée que tu te sentes pas assez bien avec moi pour être toi-même, désolée que tu doives me mentir pour me plaire. je suis désolée de pas être assez bien pour toi. et je suis désolée… »

silence. cette fois son regard se dérobe.

« je suis désolée de nous avoir donné de faux espoirs. tout compte fait, l’amour c’est vraiment fini pour moi... hein ? »

elle décoche un rire jaune. elle s’est levée, s’est approchée de la porte, parce qu’elle crève d’envie de foutre le camp. cette chambre empeste les mauvais souvenirs, théâtre de ses amours.

« je m’en vais. j’en peux plus d’entendre des conneries. » elle enfile une paire de chaussures au hasard, attrape son manteau et l’enfile à la va-vite. « j’en peux plus. » qu’elle répète tout bas.

la porte claque. elle est partie.
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