(zoan+ry) something about you made me feel a little more alive and a far less lost

Kian n'aime pas perdre le contrôle. Il déteste cette sensation, celle de ses doigts qui tremblent, de son coeur qui palpite trop fort, de ses entrailles qui se tordent, lentement, et sa gorge qui se contracte, lui donnant envie de vomir. Il essaie, évidemment, d'expirer et d'inspirer lentement, fermant les yeux en exécutant ses exercices de méditations. Il reste ainsi quelques secondes, qu'importe le chatouillement qu'il ressent contre sa chair, qu'importe le nombre de mots importants qu'il devine, contre sa peau. Kian n'a pas envie de les voir, pour le moment. Il désire uniquement retrouver son calme quotidien, son confort. Il devine évidement que les mots ne laisseront pas la chose être et sait, aussi, que son âme soeur a peut-être une part de raison. S'il est obstiné et qu'il désire continuer de l'être, les paroles de Mami Gaelle tourne dans son esprit et il pince ses lèvres, agacé, avant d'ouvrir ses iris pour dévisager sa chair. Il n'entend plus la voix de la vieille femme, alors qu'il lit les mots contre sa peau. Ses doigts lui sont douloureux, tant il serre le crayon qui s'y trouve. Kian avale lentement, jete un regard lent et long vers l'extérieur, avant de se redresser pour se rendre dans la salle de bain. Une fois arrivée, il sort une lingette qu'il imbibe d'eau et de salon, puis s'asseoir sur la cuvette des toilettes. Il dévisage les mots sur ses deux cuisses puis, avec une pression nécessaire, efface ceux qu'il a écrit contre sa peau. Elle devient rouge, les mots s'effaçant et lorsque aucun ne reste contre sa chair, Kian ressent un sentiment de satisfaction. Il ne peut effacer ceux qui se trouve sur l'autre cuisse, certes, mais au moins il possède une part de contrôle. Quittant son siège, il nettoie avec minutie la lingette avant de s'emparer de sa lotion hydratante qu'il applique sur la peau irritée. Chose faite, il nettoie ses mains, elles aussi pleines de produit avant de, enfin, quitter la salle de bain pour retourner dans le salon. Cette fois-ci, il s'arrête dans la cuisine pour se servir de l'eau - avec glaçons - avant de s'emparer de son livre et d'aller s'asseoir sur son balcon. L'air est frais et il a la chair de poule, mais Kian n'y porte pas attention. Il prend une longue gorgée, dépose son livre pour les minutes à venir, et prend son crayon, enfin. Comme tu peux assurément t'en douter, j'ai pris quelques minutes pour me calmer. Il pince ses lèvres, dévisage les mots sur sa peau, certes bien hydratée, mais encore rougies. Tu devrais nettoyer ta cuisse également, tu te rapproches affreusement d'un tatouage. Il ne bouge, évidemment, pas ses mots comme un signe disant haut et fort qu'il désire continuer cette conversation, malgré ton état. Pour tes inquiétudes et tes... Il hésite. conseils, je tacherais de m'en souvenir. Merci bien. Il laisse son regard se perdre un instant sur les immeubles, et les nuages, ainsi que le ciel dégagé, malgré leur présence. Certains qualifient son appartement de funèbre, mais Kian ne pense pas cela. Il aime la vue qu'il lui offre. Il aime le sentiment de liberté qui lui est arrivé. Pour ce qui est de cette histoire de baiser Les lippes se tordent, brièvement, et Kian se surprend à être amusé. Il secoue la tête, brièvement. Chasse le rictus de ses lèvres. Je tacherais de m'en souvenir également.

Zoe fixe sa jambe un instant, et réfléchit. C’est court. Zoe aime pas se prendre trop la tête. Aime pas passer trop de temps sur le même sujet. Alors il pense, rapidement, à ce qu’il ressent réellement, face à cette discussion. Et plusieurs choses lui paraissent évidentes : il veut pas mourir. il veut pas retomber de moto, de nouveau. il veut pas que ces mots qui apparaissent sur ses jambes s’arrêtent. il veut probablement pas perdre son soulmate, à qui il s’est attaché. Ou, en tout cas, si ce n’est à lui, directement, au moins à ce qu’il représente. Zoe est pas certain de ce que c’est, exactement, qu’il représente. Mais il sait qu’il apprécie ça. Ce sentiment qu’il a, lorsqu’il sent sa chair se glacer, lui apprenant qu’il a des nouvelles du nerd. Oui. C’est juste ça. Rien de plus compliqué. Rien de plus, tout court. Puis, à y réfléchir, c’est déjà bien assez pour lui. Il a peur de ses émotions, parfois, de ses colères et de ses joies, de pas pouvoir les contrôler. Même s’il y parvient, la plupart du temps, les seules situations qui semblent lui échapper restent celles dans lesquelles il se laisse utiliser son pouvoir, et celles où il écrit à son soulmate. Où il écrit des choses qu’il est obligé de barrer juste après, en espérant, priant qu’il ait pas eu le temps de les lire.
Il a peut-être pas été cool, vraiment. Il a peut-être un peu abusé dans sa façon de parler, de dire les choses, de les exposer. Mais Zoe regrette pas. A part ce qu’il a rayé, il regrette rien. C’est des choses que le nerd doit entendre ; Sa maladie, ça le concerne pas que lui. Après tout.
Lorsque Zoe voit que le nerd répond pas, il lève les yeux vers le ciel. Peut-être qu’il l’a mal pris. Zoe sait qu’il a pas été particulièrement violent dans ses propos. Et si ça l’a énervé, l’autre, alors peut-être qu’il est un peu plus susceptible qu’il ne le pensait, originellement. Zoe prend une large inspiration et se baisse finalement pour prendre dans son sac ses écouteurs et ses cigarettes. Il en met une ses lèvres et l’allume d’un clignement de paupière. Il prend une dose de nicotine avant de mettre ses écouteurs dans ses oreilles et de fermer les yeux, se laissant porter par la musique, à moitié nu, dans l’arrière salle du garage.
Quelques minutes, longues - qui lui paraissent passer rapidement, pourtant, grâce à la musique et aux cigarettes qui semblent s’enchaîner - plus tard, il sent, de nouveau, le froid, sur sa cuisse. Il y a nettement moins de mots. Il les a effacé, et d’autres s’inscrivent déjà à leur place. Il avait besoin de se calmer. Le nerd est susceptible. Probablement trop pour supporter Zoe. Dans la vraie vie, les gens qui supportent Zoe, qui le fréquentent ont appris à ne pas être trop susceptibles. Ceux à qui il prend la peine de parler, en tout cas. Il hausse les épaules aux mots qui suivent. Ouais. Il a probablement raison. Zoe se lève avant de lire la suite pour aller prendre de l’eau et l’écrase sur sa jambe sans trop y faire attention. C’est du feutre à l’eau, avec une résistance minime. L’encre coule déjà. Et il s’empare d’un tissu qu’il trouve dans son sac pour essuyer le reste. C’est loin d’être parfait. Il reste des traces noirs, mais il les lavera ce soir, sous la douche. Il part se rasseoir pour lire ce que son soulmate lui a écrit, finalement, et un sourire en coin prend timidement place sur son visage lorsqu’il lit pour le baiser. Il prend son feutre et remet la point sur sa cuisse, ne la bouge pas tout de suite. Avec l’eau mal essuyée, ça forme une tâche qui semble s’étendre comme une tache d’encre sur une feuille sur laquelle on appuierait un stylo plume. Je tacherais de te le rappeler si jamais tu l’oublies. Qu’il écrit rapidement, finalement, dès qu’il a pris la décision de s’amuser avec ça. Zoe fait tourner le feutre quelques instants entre ses doigts, observant sa cuisse, avant de rappuyer la pointe dessus, laissant de nouveau une trace noire. “Est-ce que tu t’aimes les motos ?” Qu’il lance, finalement. Comme ça. Il se dit que plus il pourra en savoir sur son soulmate, plus il se sentira proche de lui. Et si, en général, Zoe aime pas trop ça, se sentir proche des gens, il se dit que le nerd, c’est différent.
C’est pas comme si le destin lui avait laissé le choix.

L'encre tâche sa peau et le rictus s'évade, déjà. Kian dévisage ses propres mots comme s'ils venaient d'un autre. Peut-être est-ce le cas. Il ne se connait pas, après tout, pour être une personne attentionnée. Il n'est pas tendre, ni délicat, et encore moins sentimental. L'homme s'est toujours de contenter de prendre ce qu'il désire, au travers des années, au travers des multiples personnes qu'il a pu croisé et qui ont voulu se glisser dans ses bras, ses draps ou encore, de passer un peu de temps, avec lui. Il n'a jamais demandé plus que celà ; s'est plutôt vu grincer des dents lorsqu'on lui fait mention d'une chose qui pourrait être plus que le petit amusement, divertissement que la personne en question lui offre. Il n'est pas, également, amateur de baisers. La faute de sa grand-mère, Gaelle, certainement. La femme lui a souvent dit qu'un baiser portait bien des choses, bien des secrets et qu'on peut deviner, au travers de tendres contacts lèvres à lèvres, ce qui est vrai, ce qui est faux. Kian n'embrasse pas alors, ou pas souvent du moins. Ses lèvres effleurent et ne se posent que brièvement, peu souvent, sur les lèvres d'autrui. Il préfère les déposer ailleurs, contre les douces mains des femmes et dans les cous des hommes, le long de leur chair, partout sauf sur leur bouche. La promesse est donc mensongère. Il le sait. Il aime se le dire. Aime le croire. Il ne peut totalement affirmer la chose, pourtant. Et les lèvres se pincent, alors, et il regrette les mots qu'il a écrit. Qui en disent trop peut-être, et qui portent un semblant de naïveté qu'il n'aime pas aborder. La naïveté ne lui va pas au teint. Elle rend les gens faibles. La bouche se plisse un peu plus, agacé, quand son âme soeur répond à ses paroles. Kian dévisage les mots et ignore le sentiment dérangeant qui lui envahit le coeur, levant les yeux au plafond, rapidement. D'autres mots s'ajoutent et cette fois-ci, Kian est atrocement mécontent.Non. Le mot est écrit rapidement, brisant la beauté de son écriture. Kian inspire, doucement, les yeux fermés, et continue. Ne me dis pas que tu possèdes une de ces horribles choses. Ses pensées sont hantées par le voisin de sa grand-mère et son stupide véhicule. Kian se demande, un instant, si son avocat et son assureur ont répondu à son e-mail, envoyé plus tôt, en rapport à l'incident. Hors de question qu'il paie pour les dégâts sur cette stupide moto ou encore, sur sa propre voiture.
Les doigts sont crispés, autour du crayon. L'humeur n'est plus à l'écriture. Dans un soupir certain, Kian commence à faire ses adieux. Je dois malheureusement te fausser compagnie. J'ai de multiples rencontres qui ne peuvent attendre, aujourd'hui. Encore une fois, joyeuse année. Cette fois-ci, sa main se détache du crayon pour réellement s'emparer de son roman qui attend sagement. Kian l'ouvre à la page marquée et, enfin, se met à lire. Il espère qu'aucune motocycle ne se trouve dans ce livre.