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 PARTY MONSTERS.

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Yasmeen Hedat-Vane
Yasmeen Hedat-Vane
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JAZ VANE LP: break free (ariana grande), I'm a slave 4 u (britney spears), hurricane (halsey), oops! I did it Again (britney spears), sit still, look pretty (daya), sometimes (britney spears), blue jeans (lana del rey), oath (cher lloyd), one last time (ariana grande), baby one more time (britney spears), problem (ariana grande), pacify her (melanie martinez), overprotected (britney spears), dark paradise (lana del rey).
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MessageSujet: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyJeu 25 Jan - 3:19

PARTY MONSTERSHeaven knows that I've been told paid for the life that I chose if I could, I'd trade it all trade it for a halo and she said that she'll pray for me I said, "It's too late for me 'cause I think it's safe to say" this ain't ordinary life
La suite princière est en ébullition comme les coulisses d'un concert, la pression sur les épaules de Yasmeen comme avant qu'elle ne monte sur scène. En un sens c'est ça : une performance comme une autre, un peu plus longue, plus fatigante aussi. Au moins sur scène elle connaît ses répliques par cœur, paroles écrites pour elle, parfois par elle, petits interludes parlés pour s'adresser faussement personnellement au public du soir. Là, c'est différent, c'est pas le rôle de la chanteuse qu'elle doit endosser, c'est juste celui de la gamine heureuse. La New Brasilienne riche et célèbre ravie de fêter son vingtième anniversaire en compagnie de deux ou trois centaines de A-Listers. C'est comme une interview de plusieurs heures. C'est sa fête d'anniversaire, mais ça n'a de soirée à elle que le nom. Déjà parce que ce n'est pas son anniversaire. Elle occupe peut-être la suite dite princière pour les derniers préparatifs, mais des suites comme ça y'en a deux et dans l'autre y'a Noora. Parce que y'a deux gâteaux et quarante bougies en tout et sur les décorations et les invitations leurs noms à toutes les deux. Noora et elle ne partagent rien au quotidien ; elles s'arrachent tout ce qu'elles peuvent. Mais elles sont nées le même jour (à la même heure malgré ce qu'en disent les actes de naissance). Elles sont nées ensemble (de la même personne). Et Yasmeen se dit que c'est plutôt adéquat, au fond, que même sa journée, lui soit volée par Noora. Elle lui a toujours tout pris. Yasmeen a vingt ans et tout le monde autour d'elle n'arrête pas de lui lancer des félicitations et elle a reçu tellement tellement de lettres de fans et de cadeaux qu'elle n'a pas encore eu le temps de déballer. C'est son anniversaire, mais ce n'est pas sa soirée. Ce n'est même pas celle de Noora non plus. À elles deux peut-être auraient-elles composé une liste de cinquante personnes à tout casser. Non, cette soirée c'est celles de leurs mères. Et leurs mères, elles ne sont pas contentes. More glitter on the lids come on how much do I pay you for this. Techniquement c'est Jaz elle-même qui paye toute son équipe depuis sa majorité, mais elle ne dit rien, se laisse faire en silence sur la chaise de maquillage. Ça fait deux heures déjà qu'on lisse ses cheveux encore et encore pour qu'il n'y ait véritablement aucune mèche de travers. Ils sont si longs, exactement comme Darya aime qu'elle les porte, même si Jaz elle, elle préfèrerait les porter plus courts. Sa tenue a été préparée des semaines à l'avance, commandée il y a trois mois auprès d'un grand couturier qui l'apprécie pour l'avoir fait défilé pour lui plusieurs fois. Il est invité à la soirée. Tout le monde l'est. Tout ce qui habite à Sigan et a des millénaires sur son compte en banque. Tout ce qui est célèbre. Anyone who is anyone prédisent les tabloïds. Tout ceux qui peut faire avancer sa carrière en tous cas car son (leur) anniversaire n'est rien de plus qu'un plan promotionnel. Ne la laisse pas te voler la vedette azizam. C'est la douzième fois en une heure que sa mère lui dit ça (parfois elle échange l'azizam pour un Yasmeen plus sévère), c'est à se demander pourquoi elle a même accepté que les célébrations soient partagées. Sauf que Jaz sait que ça ne s'est certainement pas fait de bonté de cœur : incapable de laisser l'autre côté du clan Vanetti obtenir même un seul élément clé meilleur que son propre camp : nourriture, lieu, invités de marques, il a fallu tout partager pour s'assurer que la soirée soit parfaite. Et puis… et puis il y a eu l'idée de leurs teams respectives (pas de leurs mères, ça, elle pense que c'est surtout malgré elles). John lui a demandé au moins mille fois si elle était d'accord, apparemment prêt à se débrouiller pour tout faire capoter si elle lui en donnait l'ordre, mais Jaz savait qu'elle n'avait pas vraiment le choix. La collaboration avec Noora est un coup marketing incroyable. Ça ne fait même pas vingt heures qu'elles ont posté leur clip à minuit pile et elles ont déjà dix millions de vues chacune sur youtube. C'est complètement dingue et Jaz sait que, quoi qu'en ait dit John, le label ne l'aurait pas laissé dire non à ça. C'est son anniversaire et tout le monde est si content autour d'elle (sauf Darya, mais quand l'est-elle jamais ?) mais pour Jaz on a beau appeler ça un day off et la parer de ses plus beaux atours, c'est un jour de travail comme un autre. Un jour de travail pire que les autres.

C'est son premier anniversaire depuis qu'elle sait. Ce soir ce n'est pas sa naissance qu'on fête, c'est son abandon.

Son regard est complètement vite dans le reflet du miroir, elle pourrai tout aussi bien avoir été remplacée par une poupée de cire. Elle pense que Darya aimerait bien ça. Elle pourrait la modeler comme elle veut, la faire agir comme elle le souhaite, ne jamais la laisser s'échapper de son joug. Jaz a eu du mal à manger aujourd'hui. Elle avait l'estomac noué, elle avait de la haine au fond des yeux, la poitrine bousillée chaque fois que Sharzad entrait dans son champ de vision.

Mais elle est dans la suite princière et tout le monde est heureux et ce n'est pas sa fête, pas vraiment, alors elle ne veut pas la gâcher pour les autres, pour ceux pour qui ça compte.

La venue de la soirée est magnifique, un palais comme on en voit dans les films de princesses, Little Versailles ; une réplique miniature de celui qui se trouvait il y a deux milles ans encore en France, sur Terre (du moins selon des plans basés sur ce qu'on a pu retrouver d'archive à ce sujet). Mais même la version miniature est grandiose et il est certain que les sœurs Ardahvan ont eu raison : aucune d'elles n'aurait pu obtenir pour sa fille meilleur lieu que ça. Alors il faut partager même si elles restent éloignées le plus possible en attendant les invités, chacune dans une aile à deux bouts opposés du château. Noora doit avoir plus de monde autour d'elle en plus de sa mère (leur génitrice) : Navid et Tamina et leur père et Mikhaïl et London et Tarjei et elle ne sait qui d'autre elle a jugé bon d'avoir avec elle pour la journée en plus d'une équipe probablement aussi élaborée que la sienne de coiffeuses et maquilleuses. Yasmeen se demande à quoi elle va ressembler ce soir, si elle sera plus jolie qu'elle, si l'attention sera un peu plus sur elle, si les gens lui porteront plus de toasts qu'à elle. Elle a été conditionnée pour penser comme ça, mais au fond ça n'a aucune espèce d'importance. La compétition, Noora l'a gagnée il y a vingt ans très exactement. Elle le ressent ce soir plus fort que jamais.

On fait des photos quand elle est fin prête. On la dit ravissante, Yasmeen ne se regarde même pas.

Tiens, tu ouvriras les autres plus tard mais ouvre ça. Sa mère lui fourre dans les mains un petit paquet que Jaz déballe avec curiosité, sa mère aime bien faire toute une affaire de ses cadeaux — ça aussi ça peut être une source de compétition. Étrange qu'elle lui en offre un en privé. Un petit coffret à bijou se dévoile, renferme un bracelet en or jaune, parsemé de quelques petits diamant. Joyeux anniversaire, déchiffre-t-elle un peu difficilement en farsi, azizakam ; le mot l'arrête : my little darling, elle ne se souvient pas que sa mère l'ait jamais appelée comme ça. Ses sourcils sont un peu froncés quand elle relève le visage vers elle. Encore plus étrange vu la valeur apparente du cadeau qu'elle n'en fasse pas tout un spectacle devant Sharzad. Et puis, en regardant sa mère dans le brun faussement chaud de ses yeux vient à Yasmeen l'idée que, peut-être, la découverte qu'elle a faite il y a bientôt un an est aussi pour Darya source d'incertitudes et de doutes et de peur. From your Mother, finit effectivement l'inscription dans une calligraphie fine, probablement celle de Darya elle-même. Les mots lui manquent mais les larmes montent vite, Ugh don't cry now tu vas ruiner ton maquillage, roule des yeux sa mère, mais Jaz croit voir un instant le mur de pierre qui l'entoure se fissurer un peu. Une moue étire les lèvres maquillées de Jaz mais elle hoche doucement la tête ; right c'est comme le briefing d'un concert, c'est comme l'avant-performance, il faut tout ravaler, enfoncer au fond de soit le bon comme le mauvais pour n'offrir au monde que ce qu'il a envie de voir. Elle esquisse un mouvement pour enfiler le bracelet, mais sa mère l'arrête. Non tu as déjà trop de bijoux et Cartier sera vexé si tu ne portes pas le bracelet qu'ils t'ont offert sur les photos de la soirée. Nouvel hochement de tête, Maman est déjà redevenue Momager, quelque vulnérabilité qu'elle a pu voir définitivement effacée de son visage. Darya récupère le bracelet dans sa boîte et l'étudie elle longuement du regard, de bas en haut, la fait tourner sur elle-même : Tu es… On frappe à la porte et elle ne finit pas sa phrase et ça la rend triste Yasmeen, elle croit que, pour une fois, ç'aurait pu être un vrai compliment. John ouvre la porte après un instant, Jaz ? Les invités sont-là et il y en a une qui ne pouvait pas attendre-- Déjà sous son bras passe presque Lupe faisant irruption dans la pièce dans sa belle tenue de soirée. Jaz l'aurait bien invitée pour qu'elles se préparent ensemble, mais Darya a jugé ça peu nécessaire. Vous vous verrez bien assez tôt, a-t-elle décrété, passant finalement la journée seule avec elle outre les assistants qui gravitent autour d'elle en permanence. Peu importe, Lupe fait partie des chanceux à avoir été invités à rester dormir au château après la fête et elles auront tout le temps du monde à passer ensemble pour réécrire la soirée.

Ensemble, Darya sur leurs talons empêchant toute discussion très profonde, elles rejoignent la salle de bal, s'arrêtent devant les portes fermées. Dans le ventre de Jaz il y a la même anxiété qu'avant les concerts, le même besoin de sa clope pré-performance (elle n'a pas pu fumer de la journée, sa mère ne l'a pas lâchée d'une semelle et c'est une véritable douleur physique) et d'une dose d'Arkham. Ça lui rappelle la dernière fois qu'elle était à Vega Dorada, avec Noora justement, pour un Charity Concert. Leur (première et) dernière performance commune si on oublie les quelques heures où elles se sont croisées en studio aussi bien pour l'enregistrement de Touch It que le tournage du clip, tout étant fait pour qu'elles passent le moins de temps ensemble, enregistre leurs couplets et tournant leurs scènes séparément autant que possible. La foule derrière les portes n'est peut-être pas en délire, mais c'est un public malgré tout, des curieux, des indifférents, des haters et quelques amis dans le tas d'inconnus. Elle attrape très brièvement les doigts de Lupe avant de se tourner vers Noora qui s'approche elle aussi, accompagnée de sa mère (elle, Jaz ne la regarde pas).

Les regards s'accrochent brun-vert d'un côté, le kaléidoscope doré-bleu-vert résultat d'une chirurgie ratée de l'autre. Elles devaient avoir les mêmes yeux au départ, elle imagine. Tu es jolie, décrète-t-elle brusquement entre concession amère et véritable compliment, juste avant que les portes s'ouvrent sur la salle de bal et qu'elles soient chacune presque poussées en avant vers leurs invités qui les accueillent en applaudissant (concept ridicule qui fait rougir Jaz). La main qui pousse Yasmeen se plante brièvement dans son dos, griffure légère de Darya, douleur inquantifiable.

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Noor Vane
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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyDim 28 Jan - 13:23

PARTY MONSTERSHow did we get so far gone? I should know by now, you should know by now,
we should know by now

Les derniers jours se sont déclinés à travers le spectre de sensations comprises entre stress et fébrilité. Évidence : l'anniversaire n'est jamais qu'un show de plus, travail monumental d'organisation exigeant des trésors d'imagination — rien ne doit jamais être similaire à l'année précédente, ou à l'évènement organisé par Untel quelques mois ou plusieurs années plus tôt, et quoi qu'on ne puisse plaire à tout le monde, il est primordial de marquer suffisamment les esprits pour faire parler. Cette année le tapage médiatique a été facile, ancré sur la fusion inattendue des festivités organisées par les rivales Vane. Ce n'est pas faute d'avoir bataillé pour éviter la fatalité : seulement, cette fois plus que jamais, elles se sont marché sur les pieds dans leur quête d'excellence. De Little Versailles aux choix d'organisateurs en passant par la liste des convives, les réclamations se sont enchaînées et entrechoquées, capharnaüm complexifié par l'impossibilité pour les hôtes désignés d'accepter l'offre de l'une au détriment de l'autre — trop risqué : les médias se seraient jetés sur l'opportunité d'étoffer la guerre en dressent les profils de deux camps adverses.

Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation — étapes du deuil vécu par Sharzad condensées sur deux jours, nécessité de prendre une décision rapide oblige. Noora n'ayant pas pris part aux discussions, elle se souvient seulement de l'instant dramatique où sa momager, globes oculaires rougis cerclés par le mascara ayant débordé de son écrin de cils noirs, lui a annoncé la terrible nouvelle. Choc.
Affirmer que l'idée la tracasse serait un splendide euphémisme. Jaz, grande absente de son quotidien privé, soudain présente partout, tout le temps — en studio comme à chaque étape de l'élaboration de la soirée, et le palpitant de Noora de s'affoler sous la menace. Elle ne veut pas partager les feux des projecteurs, pas alors qu'elle sait désormais que la présence de Yasmeen la transforme d'une façon que les fans ne manquent jamais de remarquer,et elle le veut moins encore dans ce cadre où sa mère ne cesse de lui susurrer que le coude à coude pour demeurer au centre de l'attention sera une bataille de chaque seconde. Comme toujours la moindre once de plaisir se voit broyée par les inévitables comparaisons et Noora n'est jamais vraiment certaine de son aptitude à prendre la tête de la compétition.
Les préparatifs en amont ont le mérite d'être amusants, eux, engouement de London oblige. Elles suggèrent et quémandent et exigent, tourbillonnent au cœur de la tornade couturée d'effervescence qui charge de décors la salle de fête louées à un nombre d'heures exorbitants, Noorjahaan gagnant en audace lorsque flanquée de sa meilleure amie. L'information du nombre d'heures déboursé a par ailleurs leaké sur la toile à un moment ou à un autre, et n'a pas manqué de faire de bruit, attisant la satisfaction curieuse des uns et les foudres des autres. Aucune nuance de gris : seulement du noir et du blanc, de l'exaltation ou de la haine ; définition même de ce qu'inspire le clan Vane, dans son avidité et ses angoisses. Le tout se cale quelque part entre les crevasses qu'elles parviennent à découper dans le schedule impitoyable de Nova parce qu'évidemment, anniversaire n'implique pas plus congé dans un univers que dans celui des moins bien lotis. Parfaite normalité, donc : tournage dans le désert d'Azys Lla dès les premières lueurs du jour, cirrus étiré en filaments de cristaux de glace sur fond de ciel d'azur, épaules dénudées en dépit des 11° inscrits à la surface des écrans météorologiques. La chorégraphie te réchauffera, avait offert mom avec assurance entre quatre et cinq heures du matin alors que Noora acquiesçait en réprimant un frisson, et il y avait eu un vague instant de panique neuf heures plus tard, lorsque son front s'était tapissé d'une sueur froide et que ses éternuements s'étaient multipliés.

Tant mieux — son air misérable avait fini par écourter la séance, liquidant logiquement les projets de l'après-midi en forçant la team à plier matériel et bagages. Quelques heures plus tard, les heures ainsi libérées avaient été mises à profit pour une sortie au restaurant qui avait eu le mérite d'atténuer l'anxiété, chaque commentaire reçu sur instagram la renvoyant toutefois irrémédiablement à la nuit tant appréhendée.

Quelques heures plus tard le nœud au ventre est à nouveau entier et impitoyable et sa mère n'a pas à être là pour harceler le staff : Noora le fait elle-même, pour une fois, éduquée à bonne école. Changement de tenue de dernière minute contre une plus clinquante et plus révélatrice, maquillage et bijoux paradoxalement choisis discrets, gamme nude aux tons chauds, pour ne pas détourner l'attention de son corps. A quoi bon attirer l'attention sur ses traits ? Son visage, on le connaît par cœur, et on s'en lasse, elle suppose ; redessiner les courbes de ses seins sous tous les angles est une offre plus alléchante et plus pérenne — les années l'ont forcée à déceler ce qui plaisait le plus en elle, et l'amertume des premiers mois s'est affadie en indifférence piquée de provocation chic. Elle est d'un vulgaire, grince Sharzad soudain à ses côtés. Noora n'a pas le temps de se tourner pour la questionner, trop occupée à se demander s'il n'aurait pas été judicieux de se faire encore gonfler les lèvres au préalable pour que l'assistance siffle plus fort lorsqu'elle soufflera ses bougies. Éclipser Yasmeen en une moue — le rêve. Et tout à coup ça la taraude vraiment, idée-obsession, insécurité qui se teinte soudain de haine envers elle-même : cinq secondes chrono et elle ne supporte plus sa bouche telle qu'elle est à l'heure actuelle, besoin de la remodeler crépitant dans ses veines. Ça pourrait être triste, si du moins elle n'avait accepté de n'être rien de plus qu'un pantin taillé pour accaparer les regards et voué à se faire reléguer au placard une fois le charme estomé. Mom, should I— elle entame, mais Sharzad est dans une toute autre sphère. Comme si se pavaner à moitié nue compenserait son terrible manque de charisme. Elle lève les yeux au ciel d'un air exaspéré, aveugle à l'incertitude qui brille dans les yeux de sa propre fille — qu'elle a elle-même façonnée suivant la même stratégie. Pourtant tu dis toujours que— Pathétique, vraiment. Tu ne trouves pas Jahaan ? Noora pourrait déceler, bien sûr, le taux de jalousie crevant le plafond qui tapisse cette remarque de mauvaise foi. Elle pourrait, si la remarque ne la renvoyait inévitablement aux milliers de commentaires négatifs qu'on lui adresse à elle partout sur la toile : fake, fake fake. Fake it till you make it, elle songe pour justifier ses choix et se convaincre qu'ils sont les bons.

(Et puis elle déteste ces moments, les seuls de l'année, où sa mère dissocie son prénom en deux entités distinctes, mécanisme troublant. Un instant elle est Noora, l'autre Jahaan, et les yeux de sa mère, un peu vitreux de la charge de comprimés qu'elle ingère systématiquement pour encaisser le stress de cette période de l'année, la regardent comme si elle était double. Déstabilisant af, mystère non élucidé au bout de vingt ans d'interrogations. )

Toujours la même rengaine : aussitôt à portée du regard de Yasmeen, Sharzad se fait crème. Ajuste amoureusement le décolleté de Noora un peu plus bas sur ses seins (est-ce qu'elle devrait les faire gonfler ? Nouveau tracas inspiré par la tenue de Yasmeen — mailles souples drapant telle une caresse son superbe corps de mannequin), rabat ses mèches lissées sur une épaule bien qu'elles en glisseront quelques secondes plus tard, l'attire dans ses bras pour la gâter d'un Tu es de loin la plus resplendissante, ce soir qui crispe d'incertitude les commissures de Noora. Elle fouille le regard de sa mère en quête d'une confirmation mais le trouve glué au dos et aux épaules crispées d'une Yasmeen trop proche d'elles pour être tout à fait à son aise. Mooom, ton avis est complètement biaisé, elle s'arrache toutefois d'un ton joueur et faussement plaintif, mais tu es un amour, la meilleure, vraiment. Je ne serais pas là sans toi. C'est la seule comédie qu'elle connaisse par cœur et maîtrise ; pour une raison ou pour une autre, Yasmeen est depuis quelques temps plus sour face à leurs interactions là où le reste semble glisser sur ses joues lisses sans jamais atteindre l'organe vital. Et Noora ne peut s'empêcher de vouloir étendre le malêtre qui la ronge elle, d'espérer l'asséner en fardeau à sa cousine, parce qu'il n'est que juste qu'elle souffre aussi.

tu es jolie, souffle subtile. Auquel elle n'a pas le temps de répondre que déjà, la scène se déploie devant elles.
Alors la vraie validation, Noora la quémande pitoyablement auprès de ses followers sous la forme d'une vidéo qui prétend exsuder l'assurance. Elle se pavane, et sa silhouette tentatrice semble vouloir évoquer le désir là où ses prunelles ne brillent que pour une once d'attention. C'est une supplique muette, recherche d'affection à peine subtile ; et quelque part, elle s’écœure de se sentir si—

Whatever.

Comment tu me trouves ? Première question qui lui échappe lorsqu'elle trouve Sin dans la foule déjà compacte. Il lui prend la main et la fait tourner sur elle-même et elle se retrouve entourée de son bras, cale en riant sa tête contre son épaule avant de se détacher. Il sait, lui, un peu tout. Craint de mourir aussi fort qu'elle a peur de disparaître, comparaison qui s'avérerait risible si le sort d'une enveloppe vide pseudo idéale, aujourd'hui adulée demain jetée au feu, n'était elle aussi chargée de son lot de spleen. Aucune chance de s'éclipser ce soir, ma mère aura l’œil sur moi jusqu'au bout de la nuit puisque— un discret mouvement de menton pour désigner Jaz et les mots meurent sur ses lèvres, l'accusation trop évidente pour nécessiter d'être nommée. Elle masque la détresse sous un haussement d'épaules pseudo désinvolte, se reprend aussitôt après en dessinant un sourire pour les caméras et appareils photos qui les encerclent littéralement. L'évènement est lourdement médiatisé, puisque qui dit Sharzad et Darya implique forcément que l'excentricité croisse proportionnellement. Avis, elle reprend en jouant du bout de ses doigts de pianiste avec le col de Hyacinth, rendue comme toujours clingy par les insécurités qui la rongent inlassablement. On se débarrasse tout de suite du passage obligé auprès de Yasmeen et de sa cour pour en finir, ou on se jette plutôt en pâture aux photographes ?

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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyDim 28 Jan - 22:32

PARTY MONSTERSit goes like this: you hoard the names of your stories under your tongue until they start to bleed into your throat. what a beautiful massacre you are.
Un anniversaire hein … Il n’aimait pas ce genre d’organisation, party, soirée, qu’importe le nom qu’on donnait à cette fête qui avait été minutieusement préparé. Fête qui lui avait même permis d’avoir un tête à tête avec le patriarche Aeneris à sa plus grande déconvenue. Et c’était ce genre de discussion dont il aurait voulu se passer. Le sous-entendu réel comme quoi il se devait d’être à la fête des cousines Vane. Être là et se faire voir. Sans finir dans les excès. Et cette main sur son épaule, sa poigne forte, il la sentait encore. Le faisant frissonner, le laissant avec un air terriblement horrifié, qui ne se voyait que lorsqu’on plongeait dans son regard derrière les brumes éternelles de celui-ci. Un anniversaire. Si ce n’était pas celui de Noora, il n’y aurait jamais mis les pieds, il aurait trouvé un prétexte. N’importe lequel. De la maladie, peu plausible, à un déplacement important, pas comme si derrière le statut d’héritier il avait une place dans la société de son père. Mais voilà c’était l’anniversaire de Noora. Alors il n’avait pas pu dire non, su dire non. Parce que Noora elle était précieuse. Noora avec ses grands yeux et cette innocence qu’elle retrouvait à ses côtés. Noora qui était venu en début de mois, le jour de son anniversaire aussi. Il s’était refusé à fêter le sien de son côté. Il ne le fêtait jamais. Aucune médiatisation, Hyacinth n’était pas de ceux qui s’affichaient. On ne savait rien de lui. Juste un nom, un visage, des amitiés. Mais rien d’autre. La famille Aeneris était un nom qu’on avait souvent entre les lèvres sans savoir les tragédies qui se cachaient derrière celui-ci. Hyacinth était de ceux qui se complaisaient dans une certaine tranquillité, s’offrant une vie privée qui n’allait pas aux gens de son rang. Et pourtant même en se refusant de faire une fête tape à l’œil, d’ouvrir les portes du manoir aux journalistes en plus de ses amis, Noora était venue. Ils avaient passé la journée sur la côte dans un jet privé, à rire. À vivre. Innocence retrouvée, leurs éclats de vivre résonnant dans le vent. Alors il lui devait bien ça à Noora. Il lui devait bien sa présence ici entre les murs du Little Versailles avec tant d’autres personnes. Oui il lui devait au moins ça.  

Alors il était là Hyacinth. Présent au rendez-vous. Alors qu’il aurait tout donné pour être ailleurs. Il était là. Irréel comme toujours. Prince des songes. Sa chevelure naturellement dorée brillant sous les lumières. Irréel. Magnifique, son apparence figée, ses traits racés et fins qu’il tenait de sa mère, sa prestance qu’il tenait de son père. Magnifique, ses yeux de chat rehaussés de rouge, le maquillage un peu tape à l’œil mais sans doute pas autant que les deux reines de la soirée. Magnifique comme toujours, un jean serré, une chemise ouverte sur sa peau sans imperfection, un gilet noir posé pour parfaire la tenue. Intemporel comme toujours, se démarquant des dernières modes sans qu’il ne fasse tâche pour autant. Tandis qu’il s’avançait dans la pièce, on le laissait passer, on s’écartait de peur d’être sur son chemin, des murmures sur son passage. Et dans sa tête, le bruit de ses propres pas résonnait avec des ‘je ne veux pas être là, je ne veux pas être là, je ne veux pas être là’ tandis qu’un sourire aux lèvres, il rejoignait les cousines Vane. Si autant il faisait ça pour Noora, autant ce qu’il y avait entre lui et Yasmeen, ce fantôme tant chéri de sa sœur l’empêchait presque de pouvoir lui sourire. Plus encore depuis sa dernière visite à son manoir cherchant à grappiller des informations là où il n’y avait que désolation et tristesse. Plus encore tandis qu’elle venait lui rappeler une sœur décédée et enterrée dont il n’avait su et pu faire le deuil. Il serait juste politiquement correct Hyacinth avec elle. Ce n’était pas comme s’ils n’étaient pas en froid depuis des années après tout. Pas comme s’ils n’avaient pas l’habitude de faire semblant.

Mais pour l’instant toute son attention était sur Noora. Toujours. Assez pour l’attrapait tandis qu’elle l’avait enfin repéré, sa main dans la sienne tandis qu’il la faisait tourner sur elle même pour pouvoir mieux la regarder, l’admirer. Parce qu’elle était belle Noora. Au delà des critères imposés par la société, par sa mère, elle était belle Noora. Même si elle n’avait pas conscience de ça. Confiance en elle non plus. « Comment tu me trouves ? » La question l’avait sourire. Il l’avait faite tournoyer avant de la récupérer, la calant contre elle dans des gestes naturels. « Sublime comme toujours. » Et il le pensait vraiment. Et ses yeux dans ceux de Noora, il espérait qu’elle voyait. Derrière les brumes d’Arkham qu’il fumait à toute heure de la journée, derrière les cachets de Nebula et autres horreurs qui souillaient son sang. Il espérait qu’elle voyait à quel point il était sincère. Il l’avait vue grandir Noora. Il l’avait vue s’épanouir, il l’avait vue dans ses défaites et dans ses victoires. Soutenue toujours dans les deux cas. Il l’avait vue dans ses meilleurs moments comme dans ses pires. Alors quand Hyacinth avouait la trouver sublime ce n’était pas un mensonge.

« Aucune chance de s'éclipser ce soir, ma mère aura l’œil sur moi jusqu'au bout de la nuit puisque … » Son regard avait suivi ce que Noora lui montrait, ou plutôt qui, et il avait un haussement d’épaule en écho à celui de la jeune femme. Bien sûr. Il aurait été difficile d’éloigner l’une des deux princesses de l’évènement. Difficile de s’éclipser avec Noora alors qu’appareils photos, caméras et autres étaient braqués sur elle et Yasmeen. Puis on n’était pas à l’Eden aussi. Il ne connaissait l’endroit aussi bien que le grand casino de son père. Il ne saurait où emmener la plus jeune s’il arrivait à la soustraire des griffes de sa mère et de la presse. Des doigts sur son col et son attention auparavant perdu dans la foule à la recherche d’un échappatoire retournait sur la jeune femme qu’il tenait par la taille. Tentant de faire comme si les flashs des appareils photos ne le dérangeaient pas. Comme si toute cette mondanité ne le rendait pas si mal. Pour Noora. « On se débarrasse tout de suite du passage obligé auprès de Yasmeen et de sa cour pour en finir, ou on se jette plutôt en pâture aux photographes ?
- Les photographes nous ont déjà cernés, occupons nous de Yasmeen, et laissons leur notre plus beau profil. »
Clin d’œil léger, immortalisé, et d’un pas gracile, Hyacinth serrant toujours Noora contre lui se dirigeait vers Yasmeen. Autre princesse de la soirée. Princesse dont la tenue plus que provocante ne cessait d’attirer le regard des photographes. Assez pour qu’un instant Hyacinth ne se penche vers Noora, un murmure pour elle seul contre son oreille. « Je t’emmène en fin de semaine princesse. Mon cadeau d’anniversaire. Trois jours de liberté. Ma mère a négocié avec la tienne. » C’était tout ce qu’il pouvait lui offrir à Noora. Un peu de liberté elle qui était enchainée comme lui. Ils avaient tout après tout. Un compteur indécent, des centaines d’années, non des millénaires au bras, à leur compteur et un goût âpre dans la bouche de ne pouvoir être libre. Pantins dans les mains des autres. Alors il avait demandé à sa mère. Si étouffante. Lui avait demandé de voir avec les Vane. Pour quelques jours de tranquillité. Trois jours. C’était tout ce qu’il avait pu avoir. C’était déjà ça. Sourire léger aux étoiles qu’il voit dans les yeux de la jeune femme, son attention se porta pourtant bien vite sur Yasmeen. Même famille que la jeune femme contre lui, et pourtant si différente de Noora. « Bon anniversaire Yasmeen. » murmure poli, il n’y avait vraiment que ça entre eux. Cette politesse hypocrite et le fantôme pesant sur leur cœur d’Acanthe qui pleurait encore dans son esprit abusé.

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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyLun 19 Fév - 21:26

PARTY MONSTERSpetit texte
Pour certains, c’était la soirée de l’année. Pour d’autres, une énième fête à ajouter à leurs plannings. Et pour Lupe, c’était un soir spécial. Parce que c’était l’anniversaire de sa meilleure amie qu’on fêtait et celui de sa cousine, Noora. Deux côtés d’une même famille qui entretenait une guerre étrange et un peu puérile pour savoir quelle fille était la plus populaire, la plus prestigieuse ou une connerie dans le style. La Castellane ne comprenait pas vraiment le but de cet anniversaire en duo alors que le reste de l’année, Noora et Jaz ne se parlaient que pour s’envoyer des piques acides aux visages. Ça la dépassait mais, Lupe se devait d’être présente pour Yasmeen, pour la soutenir, pour fêter son anniversaire comme il se doit, pour l’épauler face au nombre hallucinant d’invités qui se fichent pas mal de la personne, trop obsédés par la star et pour essayer de lui faire garder le sourire par tous les moyens. Sa présence, elle la savait requise et désirée. Hors de question de faire faux bond à celle qu’elle considérait comme sa sœur. Lupe admira son reflet dans le miroir. Elle se trouvait magnifique dans cette robe bleue un peu bohème. Ce n’était pas la première fois qu’elle débarquait à une soirée avec ce genre de tenue lui donnant une image de romantique, d’amoureuse de la liberté. Et jamais on n’avait critiqué son sens de la mode. Certes, la Castellane savait qu’elle n’était pas la personne qui serait la plus scrutée en cette occasion mais, elle ne doutait pas un seul instant qu’elle ferait partie des plus observées à cause de ses connexions, à cause de son goût pour les fringues et à cause qu’elle était une fille de. On se fichait de savoir qui était réellement Lupe, seule son image intéressait. La belle jeta un œil à l’heure qu’il était avant d’appliquer les dernières touches de maquillage et de refermer la porte de son appartement. Elle espérait de tout cœur que la soirée se passerait bien mais, paradoxalement, elle était persuadée que ça partirait en vrille à un moment donné. On ne mettait pas la moitié de la famille Vane dans une même pièce sans qu’aucun drame n’apparaisse au cours de la soirée. C’était pour cette raison précise que Lupe s’était promis de profiter de chaque seconde de cette fête tant que l’ambiance le permettait. Pessimiste ? Non, simplement réaliste. Elle arriva sur les lieux sans se formaliser du luxe environnant. Quand on vivait depuis la naissance dans l’opulence, on devenait difficilement impressionnable quand on parlait de château somptueux et d’hôtels grandiloquents. L’émerveillement, elle le laissait pour ceux et celles qui n’étaient pas habitués. Enfin, façon de parler, Lupe se doutait que toutes les personnes présentes à cet anniversaire géant venaient de New Brasilia. Une personne originaire de Casma, dans la salle, et Sharzad ou Darya ferait un scandale accusant la sécurité de laisser passer tout et n’importe quoi ou l’autre possibilité consisterait à ce qu’elles s’écharpent entre elles. Lupe vit défiler des tas de visages inconnus avant de repérer l’endroit où devait être sa meilleure amie. Elle profita du moment où John annonça que tous les invités étaient là pour se faufiler dans la pièce, qu’importe si madame Vane désapprouvait. Les règles, il y avait longtemps que Lupe les outrepassait. La Castellane pensait pouvoir prendre des nouvelles de Jaz et discuter de tout et de rien avant que tout commence. Cependant, son programme s’avéra très vite chamboulé quand elle vit que la mère de Jaz ne quittait pas sa fille d’une semelle. Peur qu’elle se perde, peut-être ? Lupe se força à ne pas lever les yeux au ciel et serra la main de la brune à ses côtés pour lui donner du courage, pour lui dire que tout irait parfaitement bien et qu’elle ne serait jamais loin d’elle. Pas besoin de mots quand on connaissait quelqu’un depuis si longtemps. « Promis, je serai encore plus efficace que la sécurité si certaines personnes décident de te gâcher la soirée. » Murmure destiné à la rassurer un peu plus. Lupe ne faisait pas référence à des gens connus mais, aux haters de Jaz, forcément présent, ne voulant pas louper l’occasion de s’en prendre à une fille qu’ils détestaient pour des raisons toutes plus ridicules les unes que les autres. Un sourire discret se dessina sur ses lèvres en entendant le compliment de Yasmeen à l’égard de sa cousine. C’était bien la preuve qu’elle ne la détestait pas autant qu’on le prétendait. « Si tu ne supportes plus tes fans, ta mère ou n’importe qui de présent à cette soirée, tu me fais signe et on s’éclipse discrètement. » Lupe espérait secrètement que la jeune femme lui donne le feu vert à un moment donné parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir supporter toute cette hypocrisie ambiante, ces sourires complètement faux et les tentatives de fans d’approcher leur idole d’un peu plus près. Aucune chance d’endurer toute cette comédie des heures durant.

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Ashley Martinozzi
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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptySam 10 Mar - 19:22

PARTY MONSTERSwishing for the great escape
Ashley ne devrait certainement pas être dans cette voiture. Tout le monde à l’hôpital s’est opposé à l’idée qu’elle sorte, seulement vingt jours après son réveil, pour se rendre à une inutile soirée mondaine. De la folie, qu’ils ont appelé ça - et ce n’est certainement pas la jeune chanteuse qui se serait dressée contre leurs avis. Chaque heure passée debout semble une nouvelle montagne à franchir, chaque pas semble résonner dans tous les muscles, nerfs et os de son corps. Son coeur s’affole encore au moindre effort, et sa voix est toujours un peu étrange, après cinq ans de silence. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait passé une nouvelle soirée à l’hôpital, à faire une ou deux heures de rééducation avant de continuer à binge-watcher des séries. Elle a manqué tant de choses, Ashley. Les échanges de corps avec Gali et Lupe, les monologues de son grand-père, les discussions des infirmiers n’ont pas suffi : chaque jour, elle se rend compte de la distance que ces cinq ans de coma ont mis entre elle et le monde. Elle est à la ramasse, partout, tout le temps. En fait, elle a l’impression qu’il lui faudrait encore des mois, pour être à même de sortir et de tenir une conversation normale avec… les autres gens. Autant qu’elle peut, elle se réfugie dans sa tête, où elle trouve Alex, sa jumelle, sa soeur. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point elle était son repère jusqu’à ce qu’elle soit rebalancée dans ce monde presque étranger dans lequel elle a pourtant grandi. Autant qu’elle peut, elle se réfugie à Altea dans les pas de Joshua, à Néphède dans ceux de Sasha et Scar, comme pour échapper au manque total de contrôle qu’elle a sur Sigan. C’est quand même incroyable, d’avoir l’impression d’être plus chez soi dans un autre monde - peut-être même sur une autre planète.
« You should have at least let her do your hair. » Ashley ne répond rien, continue à fixer les lumières de Sigan par la fenêtre, une main pianotant sur la poignée de la porte de la limousine, l’autre main serrant si fort celle de Gali qu’elle l’écrase. Elle entend Attwood soupirer devant son silence, et continuer à taper sur sa tablette. La frustration de l’homme est presque tangible dans le véhicule. Ashley a demandé à Gali de ne rien dire - parce qu’Attwood est déjà extrêmement énervé à l’idée qu’elle emmène quelqu’un avec elle à cette soirée. Il aurait préféré qu’elle fasse une arrivée fracassante, seule, dans une robe éclipsant toutes les autres. Elle aimerait ne pas lui en vouloir. Après tout, c’est son job, son gagne-pain, son domaine d’expertise. Il a repris le label il y a un an seulement, à la mort d’Ansel, et il est sûrement désireux de faire ses preuves et de ne pas louper le coche du retour de la célèbre Ashley Martinozzi. Mais Ashley, elle a pas envie d’être seule face au reste du monde, face aux photographes. Elle a négocié des heures, comme une gamine capricieuse, arguant qu’elle ne mettrait pas les pieds à l’anniversaire des Vane si elle ne pouvait pas emmener Gali avec elle. Bien sûr, Lupe serait là, elle aussi. Mais Ashley sait bien que la jolie Castellane aura mieux à faire que rester à ses côtés toute la soirée - Yasmeen est sa meilleure amie. « Are you sure about the shoes? » Ash pince les lèvres. « I am. » Attwood lâche un soupir mécontent avant de détailler de nouveau des yeux l’accoutrement de Gali, ce qui met Ashley encore un peu plus sur les nerfs. Elle n’allait quand même pas enfiler une robe sexy sur ce corps qu’elle doit se réapproprier, elle n’allait quand même pas porter des talons alors qu’elle a déjà du mal à faire plus de cinq cent mètres à plat! Plus le temps passe, et plus Ashley a du mal à comprendre pourquoi Ansel a laissé les rênes du projet de sa vie à un homme aussi dépourvu de bon sens. Et puis merde, son jean noir, son débardeur blanc, son blazer rouge, ils font assez habillé ; les robes qui en dévoilent trop, ça a jamais été son truc, de toute manière. Attwood ne la connaît vraiment pas.
La voiture ralentit. « Wouldn’t it be better to make it more discreet? There’s obviously a backdoor. » Attwood soupire. Encore. « We’ve discussed it already. » Ashley n’a aucune envie de ne recevoir que des regards noirs ce soir. Mais comment les gens pourraient-ils réagir positivement au fait qu’elle “choisisse” l’anniversaire des cousines Vane pour réapparaître ? Elle va être accusée d’avoir voulu leur voler la vedette, sans le moindre doute. On va dire qu’elle essaie d’enterrer Yasmeen, maintenant qu’elle est de retour.
Ashley aurait vraiment préféré rester chez elle.
Quand les flashs des photographes l’aveuglent, et que les questions fusent, Ashley colle un sourire sur ses lèvres pour faire bonne figure, mais elle a plus envie de pleurer qu’autre chose. Elle n’était pas prête. Elle n’est pas prête pour tout ça. Elle serre fort la main de Gali dans la sienne (demain des tas d’articles les annonceront probablement en couple) et fait son chemin jusqu’à l’entrée de la fête le plus rapidement possible, évitant les questions par de simples sourires polis. « Bon, maintenant, on sourit, on trouve les Vane pour leur souhaiter un bon anniversaire devant les flashs, et on trouve le moyen de se tirer au plus vite. » murmure-t-elle à l’oreille du brun quand ils ont enfin pénétré le majestueux palais. La tâche ne va pas être simple : l’endroit est immense, et déjà, des centaines de personnes se tiennent debout, se saluent dans une atmosphère étrange, et la dévisagent. « Oh! Et on sème Attwood, bien sûr. Mais c’était naturellement compris dans le deal. » Ils se baladent un peu, Ashley fait mine d’être heureuse d’être ici en discutant avec plusieurs personnes qui la serrent dans leurs bras et lui disent se réjouir de la voir sur pieds. Elle ne veut pas tirer des conclusions hâtives et dire qu’ils sont tous hypocrites, mais les lueurs de gossip et de voyeurisme dans leurs yeux font qu’elle n’arrive pas à les prendre au sérieux. Quand ils trouvent enfin les Vane, elles sont en train de se saluer - et Ashley recule un peu pour rester hors de leur champ de vision. Elle est pas sûre d’avoir envie de les saluer, finalement. Elles sont toutes les deux magnifiques, bien sûr - et grandes, très grandes. Elle a l’air débile, avec son petit mètre cinquante-trois, son maquillage et sa coiffure extra-sobres. Les deux Vane l’intimident pour une raison inconnue, soudain. Elles ont construit leur succès dans un monde qu’Ashley trouve étranger, dans lequel elle n’a pas l’impression d’avoir sa place. « Je… On voit ça plus tard. » Mais en reculant, elle bouscule un serveur et manque de lui faire renverser son plateau - attirant l’attention sur elle au moment où elle voulait le plus disparaître. Elle s’excuse platement auprès du jeune androïde, avec un regard navré et un sourire aimable, mais se retourne pour voir une partie de la salle la dévisager de nouveau.
Ne pas attirer trop l’attention, ne pas faire parler de soi? Ça commence bien.

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Yasmeen Hedat-Vane
Yasmeen Hedat-Vane
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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyDim 18 Mar - 19:52

Noora ne répond pas. Bien sûr qu'elle répond pas, elle la regarde à peine. Jaz comprend que ça la dérange d'avoir à partager sa soirée, c'est la même chose (c'est pire) pour elle, mais quand même. Elle a fait un effort, elle lui a dit, du bout des lèvres certes, et avec plus d'amertume que d'admiration, qu'elle était jolie et le compliment n'a eu droit qu'à du silence, la griffure de sa mère quand elle l'a envoyée sous les feux des projecteurs après ça, la seule preuve que Yasmeen n'a pas fait que penser ces mots. Elle est aveuglée par les flashs, rougit sous les centaines de regards des invités choisis par les mères Vane, consciente que sa tenue révélatrice va faire jaser : c'est le but. Promis, je serai encore plus efficace que la sécurité si certaines personnes décident de te gâcher la soirée. Lui a murmuré Lupe pour la rassurer, seulement la vérité c'est que la soirée est gâchée d'office à être partagée avec Noora contre leur gré à toutes les deux, et puis surtout à être une soirée mondaine, réunion de la jet-set et festin de paparazzi plutôt que vraie fête de leur naissance (mais de toute façon de sa naissance à elle, il n'y a rien à célébrer). Mais il y a Lupe à ses côtés et ça la rassure, ça la soulage qu'elle ne quitte pas son flanc. Jaz ne pense pas mériter une meilleure aussi aussi géniale et loyale, mais elle l'apprécie à sa juste valeur, c'est certain.

Il faut saluer tout le monde, célébrités croisées lors d'évènements, riches New Brasilians qui évoluent dans le même cercle qu'elle, purs inconnus parfois aussi, qu'elle n'a jamais vu que sur des couvertures de magasines. Elle ne doute pas que tout ceux qui sont là ont mérité leur place d'une manière ou d'une autre, elle peut compter sur le duo des sœurs Ardahvan pour avoir passé la guestlist au peigne fin et donné des ordres très clairs à l'entrée. Au moins ça distrait Jaz, d'avoir à serrer des mains, faire des bises et recevoir des vœux probablement insincères, ça l'empêche pendant quelques instants quand elle doit forcer des sourires sur ses lèvres de penser à son malaise. « Si tu ne supportes plus tes fans, ta mère ou n’importe qui de présent à cette soirée, tu me fais signe et on s’éclipse discrètement. » Si l'idée était même possible, Jaz sauterait dessus à l'instant, elle ne supporte rien de cette soirée, elle n'en peut déjà plus. Elle hait son anniversaire, malgré l'adorable message de Sami qu'elle a reçu à minuit et la présence réconfortante de Lupe. Elle hait son anniversaire, elle hait avoir à le passer avec Noora et Sharzad surtout, même si celles-ci sont encore loin d'elle pour le moment. Elle hait les regards qui sont sur elle, s'arrêtent glissent sur son corps dénudé, parfois lubriques, parfois simplement avides de trouver le moindre défaut (et Dieu sait qu'elle en a des tas). Oui si c'était possible de s'éclipser, disparaître et passer la soirée seule avec sa meilleure amie comme elle l'aurait sûrement fait sans cette idée folle de sa mère (avant de rejoindre le monde des rêves, son refuge, son Sami), elle lui donnerait immédiatement le feu-vert. Seulement, il y a trop de regards justement et elle est, aux yeux des autres à défaut de le ressentir comme tel, une des reines de la soirée, son absence ne se ferait que trop facilement remarquer.

Et puis au milieu de la foule qu'elle n'aurait pour sa part jamais songé à inviter il y a deux-trois têtes qui lui font plaisir de voir outre Lupe, dont Kia avec qui elles finissent par former un petit trio dans un coin de la salle. « Bon anniversaire Yasmeen. »  Les sourcils se haussent quand elle se retourne pour faire face à Hyacinth dont elle a reconnu la voix malgré le fait qu'ils s'adressent si rarement la parole. Elle sait qu'il ne vient la voir que par pure politesse, s'ils avaient la moindre chance de s'entendre un jour ça a certainement été gâché par la dernière visite qu'elle lui a rendu. Elle sourit quand même en croisant son regard, hoche la tête pour dire merci, vieille mimique royale appris dans les beauty pageants où elle a fait ses classes. Ceci dit, ça l'arrête un peu de voir Noora à son flanc, ça la surprend que, même accompagnée, elle ose venir vers elle. Sa cousine la déteste, probablement plus ce soir que tous les autres et Jaz le lui rend de toute façon très bien et elle n'a pas même pas réagi à son compliment comme si c'était normal, comme si elle savait déjà qu'elle était jolie (Yasmeen lui envie son assurance). Jaz est étonnamment vexée — ça lui a tant coûté ce compliment — et agacée de l'être de surcroît, elle sait qu'elle devrait souhaiter un bon anniversaire à Noora et lui offrir un sourire à elle aussi, mais elle ne peut pas. Parce que la vérité c'est qu'elle ne lui souhaite pas un joyeux anniversaire, elle ne lui souhaite pas de fêter sa naissance avec joie. Elle ne lui souhaite rien; plus exactement ce soir de tous les autres soirs de l'année, elle lui souhaite le pire. Parce que sa naissance a déjà été suffisamment bénie par rapport à la sienne et Noora n'a pas besoin du moindre vœu supplémentaire, elle a déjà tout raflé il y a vingt ans.

Un grand bruit de verres brisés attire l'attention de leur petit groupe comme de la plupart des autres invités à proximité et sauve Jaz de l'embarras d'avoir à trouver quoi dire, ses joues s'empourprant malgré tout quand elle reconnaît la demoiselle à l'origine de l'incident. Ashley Martinozzi. Ses yeux se plissent malgré elle. « Ton ancienne babysitter est là. » fait-elle platement à l'adresse de Noora, comme si c'était la seule chose notable qu'avait fait Ashley de sa vie. Elle ne devrait pas être prise de court. Bien sûr qu'elle était invitée. Peut-être même est-ce Darya qui a d'abord pensé à la mettre sur la liste. Enfant chérie de New Brasilia enfin réveillée de son coma. Le miracle a fait la une partout. Il fallait qu'elle soit-là ce soir, même si elle leur vole la vedette avec sa maladresse, même si elle est La Rivale de Jaz presque au même titre que Noora ou Tamina, à cause de leurs voix tellement similaires. Il n'y a pas de place pour elles deux dans les charts, du moins Yasmeen ne pense pas. Elle sait qu'elle a récupéré pas mal des fans d'Ashley quand celle-ci est tombée dans le coma, peut-être même qu'elle n'aurait jamais vraiment percé sans ça. Mais maintenant Ashley est réveillée et leur vole un bref instant l'attention de leurs invités, comme, Jaz n'en doute pas, elle va lui voler son monde, ses fans, sa part de marché et par la même, le peu d'affection qu'elle arrive à gratter de sa mère. Son entrée maladroite à leur soirée, ce n'est que le début. Et soudainement c'est trop pour elle. Déjà tendue comme un arc par les obligations de la soirée, par la brève émotion que sa mère a laissé transparaître un peu plus tôt, par la haine qu'elle éprouve à l'égard de sa génitrice et de sa jumelle plus forte ce soir que tous les autres jours de l'année, voir Ashley c'est la goutte de trop pour elle. « Je vois de qui tu tiens ta grâce légendaire et ton goût pour être le centre de l'attention de n'importe quelle façon. » C'est stupide, ridicule même, quand elle sait que cette recherche de reconnaissance c'est un trait presque génétique chez les filles Vane, ça fait partie de l'instinct de survie. Et pour les filles de Sharzad surtout, elle ne doute pas que le mot d'ordre est there's no such thing as bad publicity ; c'est ce qui permet à Darya de prétendre avoir plus d'éthique qu'elle. « On est très influencé par les personnes qui nous ont gardé quand on était petits, tu ne crois pas ? » La vague auto-destructrice la fait se tourner vers Hyacinth cette fois avec un sourire presque poli en surface. Sa babysitter à elle, c'était Acanthe.

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MessageSujet: Re: PARTY MONSTERS.   PARTY MONSTERS. EmptyMer 18 Avr - 17:10

PARTY MONSTERSHow did we get so far gone? I should know by now, you should know by now,
we should know by now

Débauche de luxe et d'apparat, avec Hyacinth à son bras elle se sent pourtant apte à tout vaincre. Yasmeen d'abord, le plan est dressé et elle puise du courage dans le bras qui encadre sa taille. Se dirige à pas mesurés vers l'autre reine de la soirée.

Ce soit elles sont toutes deux l'autre, la seconde ; à leurs yeux comme à ceux de leur entourage proche, il n'y a pas de première place et pas de réelle victoire lorsque l'ex aequo est imposé de force.

Tu es jolie, a tenté Yasmeen un peu plus tôt et Noora serre les dents tandis qu'elles se retrouvent face à face.
Toutes deux brillantes de paillettes, d'effets métalliques et de lumières, tenues à la fois distinctes et étrangement semblables ; elle est presque certaine que Yasmeen se riait d'elle.
Parce que Jaz est éblouissante et que les griffes de la jalousie lacèrent le coeur de Noorjahaan sans répit à l'idée que les caméras capturent cet instant. Elle est jolie et l'autre iréelle, au point que le pseudo-compliment sonne comme une éraflure, un sarcasme paré d'injure. Et elle se pare d'un sourire délicat, Noora, le temps d'un : Joyeux anniversaire qui sonne creux, son regard transperçant déjà Yasmeen comme si elle ne se tenait pas réellement devant elle. Lupe, elle salue ensuite, ajout automatique, puisqu'elles sont rarement l'une sans l'autre, mais il y a du mouvement plus loin et leur attention s'y égare.

Ton ancienne babysitter est là. Noora en reste sans voix un instant. La nouvelle lui était parvenue, évidemment, mais sans qu'elles ne trouvent réellement l'occasion de se voir. Ashley n'ayant été évoqué que comme un potentiel atout publicitaire que comme une amie perdue plusieurs années auparavant.
La voir là est un coup au coeur ; mais nullement désagréable — bien au contraire. Je vois de qui tu tiens ta grâce légendaire et ton goût pour être le centre de l'attention de n'importe quelle façon, glisse Yasmeen perfide, puis à Sin : On est très influencé par les personnes qui nous ont gardé quand on était petits, tu ne crois pas ? Je ne crois pas que l'élégance ait déteint dans ton cas, Noora rétorque avant de poser son verre sur la surface la plus proche et prétend tempérer (un peu trop haut) en avisant la proximité d'un journaliste furtif : Yasmeen, enfin. Montre-toi agréable avec nos convives. Ébauche de rire étouffée contre le dos de sa main, comme on brosserait l'impertinence d'un bambin ; mais le regard qu'elles échangent est chargé de venin, avant que Noora ne s'éclipse sur un cri extatique. Darling, elle s'exclame en ouvrant grand les bras, offrant à Ashley toute l'affection qu'elle ne saurait accorder à sa propre cousine. Je n'osais pas espérer te voir ce soir, ta présence me comble. L'enlaçade est éphémère et elles se touchent à peine : baisers claqués dans l'air. Mais leurs mains qui se lient ont des accents de vérité, et les prunelles de Noora pétillent avec sincérité. Elle sent la pression de Sharzad sur sa nuque, devine sa crainte qu'Ashley n'attire à elle l'intérêt des médias,

oscille entre bonheur et inquiétude à la même idée
se hait un peu pour ça.

Mais la nécessité de récupérer les feux des projecteurs est trop intensément ancrée dans son mécanisme pour qu'elle ne réagisse en fonction. Le meilleur moyen de le faire est de s'associer à cette apparition : que le mot d'ordre devienne les retrouvailles entre les amies d'antan. Un coup d'oeil vers celui qui accompagne Ashley, sourire affable : Je ne crois pas que nous ayons déjà été présentés ? Elle exprime son plaisir de le rencontrer, puis les attire jusqu'à Yasmeen par pur sadisme. Une part d'elle refuse d'infliger l'hostilité à Ashley, mais elle se jure de se faire pardonner, aveuglée par la satisfaction de la voir fulminer.

Ultime confrontation avant que les nécessités de la soirée ne les rappelle à l'ordre. Il y a des invités par centaines, certains agréables d'autres complexes à affronter. Le face à face avec Kasey, notamment, la laisse presque vibrante d'émotions ambivalentes, entre déplaisir et attraction inassumée (elle le trouve incroyablement beau, constat dérangeant qu'elle ne fait pas l'erreur de laisser les caméras deviner).
Les heures s'égrènent avec l'inconsistance d'un rêve ; l'arrivée du gâteau détend l'atmosphère, jusqu'à ce que les convives exigent à grandes exclamations que Yasmeen et elle se fassent mutuellement déguster leurs parts. Malaise palpable, tandis qu'elle porte une fourchette à peine garnie aux lèvres de celle que tout l'a toujours poussée à détester. Mais un peu plus tôt, Yasmeen a fredonné un passage de sa chanson, Me and you, du bout des lèvres (quoi qu'éloignée à cet instant, Noora en a vu l'extrait sur les réseaux sociaux à l'instant même où il a été posté), et peut-être Noorjahaan se laisse-t-elle aveugler par les éclats qui se reflètent dans les mailles de sa robe ; assez pour confesser à retardement : Tu ne l'es pas. Jolie, I mean. (et avec un soupire difficile) Tu es sublime. Elle plisse les yeux, bouillant déjà de regret et tout autant d'agacement : Je ne fais que constater, elle ajoute, pour assurer qu'il ne s'agit pas là d'un compliment. Mise sur leur mésentente de notoriété publique pour expliquer qu'elle n'offre pas d'autre bouchée, et se fustige silencieusement de vérifier du coin de l'oeil si l'excès de sucre n'a trop bouleversé Yasmeen.

Peu. Importe.
Ce n'est pas comme si elle accordait un tant soit peu d'intérêt aux nouvelles concernant les troubles alimentaires de cette dernière.

Elle-même limite la dégustation au strict minimum, lorsque les ongles de sa mère se crispent comme dans serres dans le bas de son dos dénudé par sa robe révélatrice. Bougies soufflées et étape délicate achevée, la valse des connexions reprend sur une nouvelle note : les bulles de champagne montent à la tête, on ne parle plus réellement affaires mais on s'applique à se montrer proche des bonnes pour mieux glisser de temps à autres des envies de collaboration et de potentiels accords en termes de featuring ou d'apparitions pour telle marque, ou telle autre.

A un moment où à un autre, les coups d'oeil non maîtrisés qu'elle ne cesse de jeter en direction de Jaz lui font percuter qu'elle a disparu quelque part dans la foule. Noora souffle de dédain, passe à autre chose.
Y revient.
Froncement de sourcil tracassé ; elle se demande si Yasmeen prépare quelque chose, un show surprise non inclus au programme officiel, n'importe quoi qui risque de lui attirer quelque faveur.
Sa main se crispe sur la coupe qu'elle ne se souvient même plus d'avoir attrapée, et elle sillonne jusqu'à Sharzad pour demander : Mum, est-ce que tu crois que je devrais me tenir prête à chanter quelque chose ? L'idée est contemplée plus que brièvement et un sourcil arqué lui répond, assorti d'un timbre dubitatif : Sans playback ni préparation ? Ne nous fais pas cet affront. Suck it. Hochement de tête docile, et Noora engloutit les dernières gorgées à une vitesse qu'elle écope sans surprise d'un regard désapprobateur. Elle se réfugie auprès de Sin, Ashley et son compagnon de ce soir— quel était son nom, déjà ? La tête lui tourne un peu et son sourire est plus radieux que plus tôt, ses éclats de rire plus fréquents, pour mieux noyer la tourmente.

Question : l'un de vous aurait vu Yasmeen ? Je ne sais pas à quoi elle joue, mais on est supposées se rejoindre pour réceptionner les cadeaux. Banale excuse masquant ses véritables interrogations.

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